C'étaient les mathématiques

123457

Réponses

  • JLT a écrit:
    Le respect du maître fait partie de la culture de beaucoup de pays d'Asie, et favorise la transmission des connaissances. Un élève est beaucoup plus réceptif à un enseignant qu'il respecte (pays d'Asie) qu'à un enseignant qui se fait insulter par ses parents (France).

    Bien sûr que le respect du maître favorise la transmission des connaissances. Mais :

    Mes enfants sont dans une école primaire (en France) où il n'y a aucun problème de discipline ni aucun manque de respect à l'égard des enseignants. Pour autant, le niveau y est très faible. Surtout en français. Même constat pour mes neveux et nièces. Mon épouse enseigne (en France) dans un collège sans histoires. Pourtant, le niveau est très faible. Même constat pour beaucoup d'amis enseignants. Dans tous ces établissements, les parents n'insultent pas les profs.

    Dans les gymnases suisses que je connais, il n'y a aucun problème de respect/discipline et le niveau (en maths) y est pourtant bien faible.
  • xax,
    Je ne sais pas de quel âge tu parles mais les élèves ne perçoivent rien. Bon, c’est éventuellement au lycée et après le BAC qu’ils réalisent que surtout le collège n’était tristement pas à la hauteur. Pour moi c’est là où ça déconne vraiment à cause des savoirs ET du vrai bordel et de l’irrespect (l’adolescence passe par là, bien entendu).
    Même le bordel dans les cours, ils trouvent que c’est normal. Enfin, ils se disent que ce n’est pas normal mais que c’est « comme ça ». Ils ont conscience (pour certains) du manque de respect des autres. Mais c’est « comme ça ».
    Rappel : le gamin est trimbalé à l’école puis au collège et ressort vers 15 ans.
    Il n’est pas spectateur de ce qui se passe ailleurs.
    J’ai plusieurs témoignages de tous horizons de jeunes de 20-25 ans qui disent « oui en effet, le collège c’était n’importe quoi ».

    Ça c’est le couplet « bordel ».

    Puis ils ajoutent aussi le disciplinaire, le niveau pourri dont ils n’avaient pas conscience. C’est au lycée qu’ils ont commencé à voir le fossé.
    « En français, les autres avaient lu dix œuvres alors que nous on n’en a lu que trois, en maths ils savaient déjà développer des carrés et des cubes, en histoire ..., en anglais ... ».
    Par contre, c’est presque rassurant, tous les témoignages de jeunes qui sont passés par le lycée général vont dans le même sens : « j’ai dû énormément bosser pour m’en sortir ».
    Je pense que ces jeunes auraient aimé qu’on distribue un certificat d’assiduité prôné (j’avais cru à une blague au début) et revendiqué par le déclinophobe aux gamins qui mettaient le bazar (soyons pudique) à côté d’eux. Qu’est-ce que c’est dégueulasse cette idée.
    Évidemment l’abstraction m’emmène à penser que dans un autre monde, dans une utopie terrestre, dans un modèle (social, économique, etc.) complètement repensé et inimaginable, l’idée de l’assiduité peut avoir du sens. Allez, je reconnais que philosophiquement, sans les humains, c’est amusant d’y penser.
    Mais ce monde n’existe pas.

    Les témoignages qui sortent du lycée pro, c’est plutôt « il y avait des branquignolles mais on s’est bien marré et je savais que j’aurais mon BAC ».
    Et ils savent qu’ils étaient mélangés avec d’autres qui abandonneraient et qui échoueraient. En sachant qui échouerait.

    Bref. Ils ne se rendent compte de rien sauf vers la classe de seconde, au plus tôt.
  • Oui je suis d'accord que le respect de l'enseignant ne suffit pas à ce que la connaissance soit transmise, je dis juste que c'est un facteur de réussite parmi d'autres.
  • J’ajoute ce graphique qui a peut-être déjà été évoqué.

    Ça vient de là : https://www.oecd.org/pisa/pisaproducts/pisainfocus/47954912.pdf

    Un document PISA 2011 (mine de rien, ça date !).

    Ça, ce n’est ni les programmes, ni les profs, sera-t-on d’accord là-dessus ?115518
  • Dom a écrit:

    Je pense que ces jeunes auraient aimé qu’on distribue un certificat d’assiduité prôné (j’avais cru à une blague au début) et revendiqué par le déclinophobe aux gamins qui mettaient le bazar (soyons pudique) à côté d’eux. Qu’est-ce que c’est dégueulasse cette idée.

    Tu n'as pas compris le concept* je pense, il te choque, tu le railles. C'est bien normal.

    Que veux tu faire? D'abord on vire les fouteurs de m.., les gosses qui n'ont pas compris ce qu'était la vie dans cette société, tellement ils sont occupés à se débattre dans des problèmes qui ne regardent pas l'école? Et après, on se déleste des trop faibles? Ainsi ceux qui restent pourront lire dix livres (parce qu'ils veulent se cultiver ou parce que cela va les aider à obtenir un diplôme?). La question que je me pose est: Une fois que cela aura été fait combien restera-t-il d'élèves et qu'est-ce que la société fera de ceux qui ont été écartés? Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin? En se délestant d'encore plus de trop faibles on arrivera peut-être à faire lire 15 livres ?B-)-


    *: ce n'est qu'un concept, je doute que la société soit mûre actuellement pour sa mise en application et il y aurait sûrement des problèmes techniques à résoudre pour le rendre opérationnel.

    PS:
    Le recrutement d'un employé a un coût pour une entreprise. Ce coût est supporté très certainement en grande partie par l'Etat puisque l'école délivre les diplômes qui permettent de simplifier le processus de recrutement et donc à l'entreprise de ne peut pas en supporter le coût total. Je doute que les entreprises voient d'un bon oeil que tout d'un coup elles doivent supporter ce coût complètement.
  • Fin de partie
    ’’tellement ils sont occupés à se débattre dans des problèmes qui ne regardent pas l'école?’’
    Tu peux préciser sur ces problèmes?
  • @Dom dès la 6e dans les classes spéciales (hors établissements dérogatoires où spéciaux) de province pas vraiment favorisée; les parents savent très bien ce qu'il en est, et de plus en plus souvent un apprentissage parallèle se met en place, sans que les profs soient informés, ce serait trop compliqué à gérer. De toute façon tout le monde est content, ils colorient les vignettes en vert à tout le monde et fichent la paix à nos enfants.
    Je pense que le programme officiel actuel est largement inférieur à celui des classes d'adaptation style CPPN / CPA des années 70 et 80. Donc on n'attend plus rien du tout du collège. C'est malheureux à dire mais c'est une réalité.
    Par exemple tu sais très bien qu'un bon apprentissage des bases calculatoires peut être extrêmement rapide, et que même sans avoir l'expérience de l'enseignement n'importe qui d'un niveau minimum peut acheter les anciens manuels aux puces à 2 balles ou gratos puisqu'ils sont scannés. Et même mieux, il y a de bons articles qui donnent en quelques pages une vision structuré des apprentissages par exemple : https://irem.univ-grenoble-alpes.fr/medias/fichier/91x4_1560763347969-pdf Pourquoi subir le délayage sur 4 ans alors qu'à la fin des vacances d'Automne c'était réglé en 6e ?
    Voilà où on en est.

    Personnellement j'ai pris l'habitude depuis le CP d'instruire junior sans regarder en fait ce qu'il faisait à l'école, parce que je n'avais pas le temps surtout d'aller essayer de deviner le cheminement des instits à travers les "documents" "productions d'écrits" et autres conneries. L'idée aussi étant qu'il soit rapidement autonome.
    Manque de bol au collège c'est pire que ce que je pensais, et j'ai gardé quasiment toutes mes affaires, la comparaison est absolument affligeante.
    Le niveau en 6e est grosso modo celui des classes de perfectionnement du primaire d'antan, et 5e/4e celui de CPPN/CPA.

    Il n'y a absolument aucune surprise à ce que nous soyons derniers maths / sciences. Et compte tenu de ce qu'on sait sur l'existence d'établissements dérogatoires, spéciaux, privés haut de gammes, parents attentifs, et bien ça fait les 2% de très bons élèves (10 à 15% dans les autres pays UE/OCDE, ou en France en 1995 ...).

    Je crois que la "co-éducation" se fait plus ouvertement dans les établissement privées qui peuplent les classements des bons collèges - lycées. J'ai regardé une fois ces classements souvent ce sont des noms religieux qui apparaissent en premier sur Paris / IdF. J'ai un collègue qui a scolarisé ses enfants dans un de ces bahuts, il m'a dit que les échanges avec les profs sont plus faciles.

    Pour ce qui est du bordel, je pense que c'est très hétérogène sur le territoire, qu'il y a 10% de zones vraiment invivables où les bizuts sont surreprésentés et se plaignent avec raison, 30% pénibles, et 60% plus ou moins agréables.
    Mais je crois que c'est un problème vraiment disjoint d'avec les programmes pourris.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • C'est quand même bien romantique l'idée du jeune démuni de cité luttant contre les difficultés de la précarité et la violence de la vie. Souvent ce n'est pas vraiment pénible, voire même plutôt facile comme enfance puisque camp des vainqueurs, et beaucoup ne se cachent même pas de jouer sur la naïveté de certains pour obtenir beaucoup d'avantages. Ceux qui se prennent des coups de ceinture de leurs parents ou sont manipulés par un gang sont des exceptions littéraires.

    Quant au fait de considérer tout ce que fait un jeune pour s'élever comme ayant seulement un rapport avec la "valeur du diplôme", c'est bien triste. Qui a lu un seul livre de lui-même de sa vie sait bien ce que ça apporte sur le plan strictement personnel. Ça change la vie et franchement ça n'a pas vraiment d'influence sur la valeur de notre diplôme, malgré les discours pseudo-méritocratiques de certains boomers voulant faire croire aux jeunes que leur culture les aidera toujours sur le marché de l'emploi alors que tout le monde s'en cogne.
  • Thierry Poma:

    J'aimerais plutôt lire Entrez rêveurs, sortez manageurs.

    Biely:
    Quand j'étais enseignant j'ai eu beaucoup de problèmes avec des élèves (très) pénibles qui m'ont mis en difficulté (ou qui ont aggravé mes difficultés).
    J'avais un élève qui était particulièrement insolent. Je ne me souviens plus de comment cela a commencé. Mais un jour c'était bien avant les vacances d'hiver, les élèves de ma classe de 4ème (à l'époque un stagiaire avait souvent qu'une seule classe en responsabilité) était dans le couloir devant la salle de classe et j'ai essayé de les faire se ranger pour marquer l'entrée en classe (c'est censé rendre plus calme les élèves quand ils entrent dans la classe parait-il) et cet élève insolent lui ne s'est pas rangé comme les autres. J'ai fait l'erreur de lui mettre la main sur l'épaule, il s'est retourné et il a essayé de me mettre un coup de boule devant tous les autres élèves. Comme il était bien plus petit que moi il m'a touché mais sans conséquence. Bien évidemment j'ai fait ce que je devais faire (non, je ne l'ai pas cogné. B-)- )
    Quelques semaines après il a été exclus et réaffecté dans un autre collège et j'ai récupéré plus tard une élève aussi insolente mais moins violente (peut-être parce que je n'avais pas de voiture. La rumeur courait qu'elle s'était fait exclure pour avoir crevé les pneus de la voiture d'un prof' dans son ancien établissement) :-D.
    Bref, le principal de mon collège ne voulait pas que je vienne au conseil de discipline qui s'est tenu pour prononcer l'exclusion de l'élève. J'y suis tout de même allé. Je ne me souviens pas de grand chose mais j'ai pu voir le père de cet élève on n'a pas parlé mais j'ai compris que la situation familiale de ce gosse était loin d'être évidente. Quand ce gosse ne fût plus dans ma classe un autre a pris sa place comme emmerd.r.
    Lui n'était pas dans une forme de violence qui se manifeste par l'insolence mais il fallait qu'il soit au centre de l'attention et je ne savais pas comment gérer la situation (j 'ai passé beaucoup de temps à y réfléchir sérieusement) qui me perturbait et perturbait le déroulement des cours Bref, dans tout ceci j'ai cru comprendre quelque chose: tous ces gosses (2 ou 3 ma première année) qui fichaient la pagaille dans mes cours avaient des problèmes plus ou moins graves avec leur parents (leur père en l'occurrence je pense) et comme homme et prof' je représentais l'image paternelle et il y avait comme une espèce de transfert de leur père à moi. (c'est une théorie bien sûr) et je devais être un bon "terreau" pour ça j'imagine. C'est ce que je voulais dire par des problèmes qui ne regardent pas l'école (bien sûr si j'avais appris que ces gosses subissaient de mauvais traitements chez eux cela aurait regardé l'école).
  • @FdP : je te remercie encore pour ton témoignage. J'ai vécu en tant que prof-stagiaire une situation semblable avec trois élèves de quatrième particulièrement difficiles, lesquels ont aggravé mes difficultés (il est plus honnête, avec le recul, de voir les choses de cette façon). Ce métier n'était et n'est franchement plus fait pour moi.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Je compte aller enseigner à l'étranger dès que j'aurai mes 2 ans d'expérience.

    Le Japon, la Thailande, la Colombie et le Pérou m'attirent ils sont bien placés en plus !

    Je viens de coller un 4ème qui ne cesse de parler à voix haute, quand je lui ai annoncé il a rigolé.
    Je sens que toutes les semaines il sera collé, il rigolera moins en fin d'année.
  • @ xax, en réponse au message http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1783890,2160462#msg-2160462.
    J'ai introduit délibérément le néologisme « instructionnel » bien qu'il soit refusé par mon correcteur d’orthographe.
    Il ressemble à « organisationnel » ou « civilisationnel » qui sont d'un usage récent.
    On peut faire évoluer la langue autrement que par les immondices du parler-racaille ou de la dite « écriture-inclusive ». .
    C'est très bien xax de te soucier de la qualité de la langue, mais tu devrais alors veiller à l’orthographe de tes messages, soit dit en toute amitié.
    Bien cordialement,
    Fr. Ch.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Parabole_de_la_paille_et_de_la_poutre
  • Juste pour voir si presentiel est corrigé par mon correcteur. Apparemment non.
  • XAX a écrit:
    Par exemple tu sais très bien qu'un bon apprentissage des bases calculatoires peut être extrêmement rapide

    Si par "bases calculatoires" tu entends apprendre les tables de multiplication et d'addition alors le mot "rapide" ne me semble pas convenir. J'ai l'impression que c'est extrêmement laborieux pour la plupart des individus cet apprentissage dont on n'a pas nécessairement beaucoup de souvenirs des décennies après, ce qui donne l'impression que c'était un truc aisé. Beaucoup de choses ne sont pas d'une difficulté insurmontable mais les êtres humains sont ce qu'ils sont: motivation, soutien, ce que cela rapporte (pas nécessairement en monnaie sonnante et trébuchante mais par exemple en reconnaissance) sont, entre autres, à prendre en compte.
  • Sur ce coup, 100% d’accord avec toi Fin de partie. C’est loin d’être aussi simple et rapide pour beaucoup d’élèves y compris pour ceux qui n’ont pas la motivation à zéro.
  • @biely attention ne te fais pas avoir par FdP il raconte [large]...[/large] et ne reprend absolument pas mon argumentation ni mes sources. En fait il ne parle pas de la problématique que j'ai abordée qui est le calcul littéral au collège qui s'apprend très rapidement.
    L'apprentissage des tables de multiplication est aussi facile quand on procède de manière progressive tant pour les apprendre l'une après l'autre que pour se remémorer, puis il suffit d’entraîner la rapidité.

    Les difficultés actuelles tiennent simplement au fait que les capacités ne sont plus entraînées suffisamment pour les tables, et que le délayage du calcul littéral fait que l'on apprend sans doute 2 fois moins. Un peu comme les fractions à l'école primaire on l'on demande à l'élève de "construire son propre savoir" en observant pendant 2 ans et parfois 3 des camemberts découpés en tranche sans jamais fournir la moindre règle formelle.
    J'ai appris récemment que les tableaux de proportionnalité étaient "montrés" en 6e avant que l'on étudie formellement le cas le plus simple en 4e (proportionnalité simple et "produit en croix" jadis au CM1/CM2). J'ai même vu des avis positifs ici sur cette foutaise, c'est dire où on en est.

    Avec ces constats simples qui me sont personnels - et d'autres vus ici ou sur d'autres forum ou dans la littérature d'instit ou de profs compétents (Le Bris, Boutonnet etc.) - il ne faut pas s'étonner du résultat : la disparition complète des très bons élèves, hormis ceux bénéficiant de conditions spéciales.

    Avec des programmes aussi pourris, les enseignants aussi consciencieux soient-il (et j'ai le sentiment que c'est une large majorité) ne peuvent pas faire de miracles.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Xax
    Fin de partie ne m’influence nullement mais je partage son point de vue sur ce sujet. Le calcul (y compris littéral) ne se maîtrise pas facilement et rapidement pour beaucoup d’élèves et je constate au contraire qu’il faut y consacrer beaucoup de temps. Bien entendu pour certains élèves c’est facile et rapide mais globalement ce n’est pas le cas. En revanche, je suis persuadé que tous les élèves (allez, 98% plutôt) peuvent tout à fait maîtriser cette affaire à condition de pratiquer encore et toujours mais il y aura de grandes disparités sur la rapidité de cette maîtrise et avec un minimum de volonté bien entendu.

    ’’Les difficultés actuelles tiennent simplement au fait que les capacités ne sont plus entraînées suffisamment pour les tables, et que le délayage du calcul littéral fait que l'on apprend sans doute 2 fois moins’’
    Entièrement d’accord avec toi mais si il faut s’entraîner c’est que ce n’est pas aussi évident que cela.

    En ce qui concerne la baisse du niveau on pourrait le voir sous cet angle: on oblige les élèves à redoubler 3 ou 4 fois de manière virtuelle (puisqu’on entend souvent par exemple des ’’le bac d’aujourd'hui c’est le niveau du brevet d’il y a 30 ans’’ etc).
  • Calcul littéral : à quoi cela sert-il de s'entraîner si l'on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants dudit calcul. Plus sérieusement,
    • L’introduction de lettres est trop brutale, même avec la présence d'activités complètement inutiles en telle circonstance.
    • L'élève sait-il faire la différence entre une variable, une inconnue ou une indéterminée ? Non ! Il ne voit qu'une ou plusieurs lettres, mélangés à des nombres, dont leur statut est indiscernable. Le même constat vaut pour les fonctions et les équations.
    • Comment peut-on imaginer multiplier, additionner (...) un nombre et une lettre ?
    • Dans une expression du style $2+(-x)$, il m'est déjà arrivé d'entendre de la part de quelques profs (que j'ai visités) que $-x$ est négatif. D'ailleurs, qui peut donner le signe de $-x$ ? La lettre $x$ se trouve affectée du signe "-" (à ne pas confondre avec le signe opératoire, ce qui présente encore un dilemme pour l'élève), ce qui ne fait pas de $-x$ un nombre forcément négatif.
    • Voici un exemple encore plus explicite. Nous sommes tous (au neutre) en mesure d'expliquer pourquoi $-3\times(-5)$ est positif. Qui peut expliquer simplement quel est le signe de $-3\times(-x)$ ? Qui est en mesure d'expliquer pourquoi $-3\times(-x)=3\,x$ ?
    La didactique n'est d'aucun secours en pareille circonstance.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • cela marche avec -x comme avec -5

    6x + (-x) + (-x) + (-x) + (-x)= 6x -x -x -x -x= 5x -x- x -x = 4x- x -x = 3x- x = 2x

    + 3 fois est l'addition du meme truc 3 fois
    -3 fois est enlever 3 fois le meme truc
    donc je vire 3 fois -x dans le machin de départ:
    6x - x = 5x

    j'avais 2x au départ si j'enlève trois fois le -x en bas j'ai 5x cela revient à ajouter 3x

    Perso je le fais avec des pas en arrière et des pas en avant
    enlever trois pas en arriere cela déplace 3 pas en avant

    l'ideal est d'emmener toute la classe dans le couloir
    et faire gaffe que cela ne ne recule pas dans l'escalier,
    d'où une formation du prof qui doit etre assez sure pour proposer des exos non dangereux.
    Ps: ou au contraire
    certains calculs font tomber dans l'escalier
    et ensuite tu expliques pourquoi ils doivent faire des maths.
  • Thierry Poma
    ’’à quoi cela sert-il de s'entraîner si l'on ne comprend ni les tenants ni les aboutissants dudit calcul.’’
    Cette histoire du ’’à quoi ça sert’’ m’agace profondément personnellement. Le calcul et le calcul littéral servent à résoudre des problèmes et même sans parler de problèmes cela sert à faire fonctionner sa tête ce qui est déjà beaucoup.
    Ce ’’à quoi ça sert’’ on l’entend aussi pour l’apprentissage par coeur des tables de multiplication et c’est bien l’une des raisons du désastre actuel.
    L’introduction des lettres dès la sixième ne posent pas plus de problèmes que cela et j’ai presque envie de dire ’’au contraire’’.

    ’’L'élève sait-il faire la différence entre une variable, une inconnue ou une indéterminée ?’’ Non et je ne vois pas de problème à cela (si on parle niveau collège).
    ’’Qui est en mesure d’expliquer pourquoi-3×(-x)=3x’’ . Ben ’’moins par moins donne plus’’ dans les multiplications donc je ne vois pas le problème non plus (ce qui ne veut pas dire que 3x est positif puisqu’on ne connaît pas le signe de ’’x’’)

    ’’ il m'est déjà arrivé d'entendre de la part de quelques profs (que j'ai visités) que -x est négatif’’
    Alors là c’est inquiétant...:-D (si rien n’a été précisé auparavant)
  • @Biely : que cela t’agace profondément personnellement, tu comprendras que je m'en moque. Je te demande des solutions concrètes.
    Ben ’’moins par moins donne plus’

    J'espère que tu plaisantes.

    Je précise : j'ai trouvé une parade qui a très bien fonctionné.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • XAX a écrit:
    En fait il ne parle pas de la problématique que j'ai abordée qui est le calcul littéral au collège qui s'apprend très rapidement.

    Si par apprendre tu parles du temps qu'il faut pour un enseignant pour expliquer les principes, en effet c'est rapide, mais par contre si tu parles du temps qu'il faut pour un élève pour maîtriser le calcul littéral alors le mot "rapidement" est très discutable.
    Quand j'étais au collège (comme élève) ce sont des feuilles et des feuilles d'exercices répétitifs sur ce thème (uniquement sur ce thème) qu'un élève se mangeait*.
    Avec la répétition un certain nombre d'élèves finissaient pas maîtriser le calcul littéral.

    *: je vais fouiller dans mes archives je pense que j'ai conservé quelques unes de ces feuilles.

    PS:
    J'avais attribué la citation à la "mauvaise" personne, j'espère que c'est correct maintenant.

    PS2:
    Définition du verbe apprendre: Acquérir une connaissance ou un savoir-faire. On se place donc du côté de celui ou celle qui reçoit un enseignement.
    Verbe à ne pas confondre avec le verbe enseigner.
  • Fin de partie
    Oui, tu as raison de faire la distinction. Je parlais du côté élève pour maîtriser le calcul littéral et non pas de la rapidité pour enseigner les règles ( cela peut être fait plus rapidement qu’actuellement et là je rejoins xax)
  • Thierry Poma,

    tout ce que tu dis était encore plus vrai dans l'école de la quatrième république, mais bizarrement, une proportion non négligeable des enfants arrivaient à maîtriser le niveau exigé au BEPC (raisonnement géométrique élaboré, algèbre que ne connaissent pas la plupart des terminales actuels, etc.)
    Il est vrai qu'on ne faisait pas de cadeaux aux élèves, ceux qui ne réussissaient pas étaient envoyés au travail à 14 ans.
    Mais trop d'insistance sur les obstacles épistémologiques tue la volonté de faire comprendre : Plus c'est le prof qui travaille, moins les élèves en font !!

    Cordialement.
  • Je n’ai pas tout lu.
    Pour l’exemple de Thierry à la fin du message plus haut, le dernier point.

    Je crois qu’il faut un théorème, on est en 4e :

    Quels que soient les nombres a et b : (on peut écrire les $\times$ si on préfère)
    (+a)(+b)=ab
    (+a)(-b)=-ab (On peut même écrire -(ab))
    (-a)(+b)=-ab (On note que c’est bien redondant avec la ligne précédent avec la commutativité)
    (-a)(-b)=ab

    J’affirme que ça décoince toutes les situations posées par les élèves ( par exemple « mais comment on fait pour (-3) fois (6) ? » et toutes les déclinaisons. Je préfère ça à dire « applique la règle des signes » qui est un danger notamment parce qu’il existe au moins une autre règle des signes...
    Enfin, il n’est pas utile d’écrire que a et b sont positifs.
    Bien entendu tout élève sauf deux ou trois croit que c’est positif, c’est un autre débat.
  • @Dom : ça été mon choix. J'ai admis ces propriétés (et deux autres avec $1$ et $-1$ ; les élèves ont tendance à les oublier ces fameux candidats !) et les choses ont été plus claires pour les élèves. Après, d'une année à l'autre, qu'en reste-t-il ? Il faut constamment, systématiquement revoir ce qui a été vu les années précédentes, d'où l'objectif des tests diagnostiques qui peuvent se mettre en œuvre au moyen de diaporamas.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Thierry Poma
    Non je ne plaisante pas pour l’histoire du ’’moins par moins donne plus’’et je cite même souvent le poème d’Hervé Bazin avec la ’’fiche’’ que Dom a donné et cela ne pose pas de problème. Effectivement cette histoire de ’’d’après la règle des signes’’ est très dangereuse si on ne précise à chaque fois que cette règle ne s’applique que pour la multiplication et division.
    Les solutions, si j’ose appeler cela solutions sachant qu’il n’y a jamais rien de miraculeux (et je mets de côté le manque de discipline et le manque total de motivation ce qui n’est pas une mince affaire):
    1)Tables de multiplication et d’addition maîtrisées
    2)Tables de multiplication ’’à l’envers’’ (même du style 48=2×24=3×16=4×12=6×8) et de soustraction maîtrisées.
    Et ensuite c’est entraînement et encore entraînement avec beaucoup de fractions et on peut rapidement basculer sur le calcul littéral.
    Quand les élèves connaissent vraiment les tables de multiplication "à l’envers’’, d’addition et de soustraction je note que les élèves commencent vraiment à ’’sentir’’ les choses et que d’une certaine manière l’introduction d’inconnues avec les lettres ne leur posent plus vraiment de problème le plus souvent ( inconsciemment ils ont déjà manipulé ces ’’x’’). Même les dessins pour expliquer les fractions deviennent superflus (même si c’est souvent utile pour l’introduction) et les élèves préfèrent raisonner avec les lettres et les règles plutôt qu’avec des dessins (si les conditions 1) et 2) sont réunies j’insiste là-dessus).
    Comme Fin de partie, je mangeais des feuilles et des feuilles de calcul littéral au collège avec des exercices à la maison réguliers sur ce thème. Ce n’était peut-être pas très marrant (que l’on ne vienne pas me dire que les collégiens en général sont passionnés par les cours de maths actuellement) mais pour les plus faibles qui avaient un minimum de motivation et qui bossaient ils pouvaient voir le résultat de leur labeur. C’était peut-être ’’bête’’ mais les résultats étaient quand-même là globalement sur la maîtrise des bases si on doit comparer avec le désastre actuel.
  • Il n'y a pas de tables d'addition et soustraction,
    c'est un processus actif qui ne devrait pas faire appel à la mémoire,
    mais bien sûr que l'on automatise avec la répétition, la pratique.

    Les tables de multiplication doivent être apprises par cœur car il y a très peu de raisons que 7x7 fasse 49.
    Pour autant si on veut que des groupes de facteurs ou de division s'automatisent et permettent ensuite de comprendre un axb, il me semble que les tables courantes les plus faciles seules peuvent y arriver
    je ne vois pas pourquoi 6x8 aide à passer aux lettres...
  • Beagle
    Oui tu as raison sur les tables d’addition et de soustraction. J’ai écrit cela au lieu de ’’savoir additionner et soustraire de tête deux nombres’’ dans les cas ’’relativement’’ simples et c’était une erreur.
  • L’autre utilité des tables, voire l’utilité première : savoir avec un papier et un crayon poser un produit de deux nombres décimaux « de trois chiffres » par exemple (1,54x7,89).
  • Thierry,

    1. J'ai une petite expérience du calcul littéral réintroduit chez des élèves qui n'avaient rien compris, ainsi qu'en première introduction. J'avais exposé le plus simple de ces exemples sur le forum qui, dans absolument tous les cas a fait l'objet d'une compréhension quasi instantanée. J'ai compris que l'enseignement allait mal en lisant les commentaires (en excluant ceux de FdP qui ne comprenait pas l'exemple).
    J'ai un autre exemple où j'introduis plusieurs variables pour faire des substitutions que j'exposerai plus tard.
    Je ne suis pas passé par toutes les conneries "conseillées" x+blanc =2 etc. ça ne sert à rien et ça embrouille l'esprit vu le niveau d'abstraction délirant qu'une opération de ce type implique.
    Je partage la remarque de gerard0 sur les “obstacles épistémologiques” qui conduisent des enseignants à se congratuler sur ce forum que la proportionnalité ne soit dévoilée qu'en 4ème ... Si NVB revient un jour aux affaires, il n'y a pas de doute que, "pour une meilleure compréhension collective qui lutte contre les stéréotypes de genre" cela sera renvoyé en seconde.

    2. Pour paraphraser Foys, il n'y a que des variables qui sont libres ou liées.

    3. c'est immédiat avec l'exemple dont je parle en 1 (un melon de poids P pèse un kilo plus la moitié de son poids, le tout visualisé sur une balance), puis avec des exemples moins évidents (un melon de poids P pèse un kilo plus un quart de son poids),

    4. encore le bon souvenir de Foys :-) : la règle des signes c'est un truc qu'il faut détailler une fois puis s'assurer explicitement que les règles sont sues. Foys a donné gentiment 2 démos, une accessible lycée (bon)/supérieur et une collège sur le forum.

    Pour reprendre les considérations de gerard0, je pense simplement que le délabrement du primaire, sa dénormalisation qui touche aussi le collège par ricochet et la perte de savoir-faire issue des fouthèses des bons à rien qui ont gravi à la lèche le cursus honorum pour régner sur les IUFM explique facilement la situation observée quant aux difficultés à enseigner des choses simples.

    Le "-x négatif", "2,55 n'est pas décimal" etc. (de la bouche d'une tutrice selon un autre intervenant) c'est plus lié à un recrutement des profs de maths devenu critique.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonne nuit,

    foutaises

    Cordialement,

    Rescassol
  • :-) c'était ironique
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • XAX a écrit:
    , je pense simplement que le délabrement du primaire, sa dénormalisation qui touche aussi le collège par ricochet et la perte de savoir-faire issue des fouthèses des bons à rien qui ont gravi à la lèche le cursus honorum pour régner sur les IUFM explique facilement la situation observée quant aux difficultés à enseigner des choses simples.

    Ce sont des explications dignes du café du commerce qui n'expliquent rien du tout. Tu te fais plaisir.
    Ce que tu sous-entends est à l'oeuvre dans toutes les structures institutionnelles humaines de tout temps.
    Par ailleurs, tu ne sais pas ce qu'on enseignait dans les IUFM.

    Plus généralement, je ne vois pas pourquoi des personnes qui vont enseigner n'auraient pas le droit d'avoir une formation digne de ce nom.
    Cette formation ne devrait pas se réduire à maîtriser la matière qu'on enseigne.
    (les IUFM n'ont très certainement pas été supprimées par idéologie mais pour qu'un nouvel arrivant dans le métier ait un service plein ou en tout cas non réduit à une seule classe comme c'était le cas pour la plupart des stagiaires à l'IUFM)
  • (les IUFM n'ont très certainement pas été supprimées par idéologie mais pour qu'un nouvel arrivant dans le métier ait un service plein ou en tout cas non réduit à une seule classe comme c'était le cas pour la plupart des stagiaires à l'IUFM)

    Je pense que tu te trompes. L'IUFM symbolisait la gauche, les pédagogos, etc... Leur suppression était complètement idéologique, ce qui n'empêche pas de gratter des heures, bien sûr). Comme l'était leur intégration aux universités (sur laquelle on revient d'ailleurs par petites touches pour affirmer l'emprise de l'Etat).
    D'ailleurs, le service réduit d'enseignement existait déjà à l'époque du CPR, avant les IUFM.
  • La seule formation digne de ce nom c’est avec un tuteur dans l’établissement et sans toutes ces choses.
    On décharge un peu le tuteur et les emplois du temps sont faits pour que des temps coïncident (visite chez l’un et chez l’autre ET heure disponible pour les deux en même temps).

    Par contre j’entends quand même les stagiaires qui disent trouver important de se retrouver entre stagiaires à certains moments de l’année pour échanger, etc.
    Il peut y avoir des moments comme ça. Une semaine à chaque trimestre ou un truc du genre.

    J’ai découvert qu’il existait une manière de préparer le CAPES en alternance.
    L’étudiant est un contractuel et préparer le CAPES.
    Ce dispositif va disparaître, c’est sa dernière année.
    Bon l’état ne peut pas faire ça pour des milliers d’étudiants... c’est encore un problème de coût.
  • J'ai l'impression que derrière le vocable pédagogo il y a l'idée qu'il suffirait "simplement" de maîtriser la matière à enseigner pour avoir toutes les clefs pour devenir un <<bon>> enseignant. Avoir été un <<bon>> étudiant ne fait pas automatiquement un <<bon>> prof cependant.
    Pourquoi toute cette opposition à ce que des gens qui se destinent à la profession d'enseignant reçoivent une formation adéquate?
    (je suis au courant qu'il existe les INSPE, je ne sais pas ce qu'on y enseigne exactement mais cela me semble être une bonne idée a priori)
    gouvernement a écrit:
    Tous les futurs acteurs de la communauté éducative suivent ainsi, sur les mêmes bancs, des enseignements communs qui permettent de faire naître et vivre une culture partagée. Cette culture partagée favorise, sur le terrain, la cohésion des équipes pédagogiques, qui est un facteur clé de la réussite des élèves.

    Les enseignements du tronc commun portent notamment sur les domaines suivants : laïcité et valeurs de la République, gestes professionnels liés aux situations d'apprentissage, connaissances liées au parcours des élèves, appropriation des enjeux éducatifs transversaux et des grands sujets sociétaux, lutte contre toutes les discriminations, psychologie de l'enfant, droit de la fonction publique, école inclusive (adaptation scolaire et scolarisation des élèves en situation de handicap), sociologie des publics, gestion de la diversité, orientation, difficultés scolaires, décrochage, processus d'apprentissage, rapports aux savoirs, mémoire et apprentissage, styles cognitifs, intelligences multiples, posture d'enseignant et d'élève, communication professionnelle (voix, gestuelle, etc.), gestion des conflits et de la violence, lutte contre les stéréotypes femmes-hommes, mixité scolaire, éthique, posture professionnelle, travail coopératif, etc.

    Rien qu'en postant ce descriptif je m'attends à une s.it storm :-D
  • Petit lien Zoom dans le lien, en particulier pour @Ramon et @Chaurien, afin de lutter contre "l'élitisme" :

    https://www.sudeducation93.org/RIS-departementale-Face-a-l-autoritarisme-de-Blanquer-les-pedagogues-se.html

    Les camarades professeur·es des écoles de SUD éducation 93 présentent des pratiques pédagogiques innovantes visant à promouvoir l’émancipation des élèves. Ces pratiques sont en rupture avec l’école d’élite prônée par Blanquer.

    Les présentions concerneront :

    - les pratiques de la pédagogie antiraciste (élémentaire Aubervilliers)

    - le fonctionnement d’une classe en pédagogie Freinet (élémentaire Bobigny)

    - GFEN

    - la lutte contre les stéréotypes de genre : éléments d’une pédagogie antisexiste (maternelle Saint-Denis) :

    :-D
  • Oui Aléa, il semble assez clair qu'une grande part d'idéologie (associée à une dose conséquente de bêtise) puisse expliquer en général l'incroyable instabilité structurelle : Ipes Cpr Iufm Espe Inspe

    Je suis absolument stupéfait par l'absence de savoir faire de la nouvelle génération de PE / Profs certifiés et le renoncement de l'ancienne génération.
    Par contre pour raconter des conneries aux parents sur les nouvelles manières d'apprendre, ils ont été formés c'est indéniable, là où je suis c'est à peu près les même trucs que j'entends ("avant c'était comme ci, maintenant on est dans le faire etc.").

    Évidemment tout cela est certainement très hétérogène, il est probable que les enseignements des élèves de Daniel Perrin (formateurs et profs) ne soient pas les mêmes que ceux des surgeons de Meirieu.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @Schumi c'est pas le syndicat qui s'était distingué aussi par ses positions racialistes ?

    p.s si c'est bien lui : https://www.marianne.net/societe/le-syndicat-sud-education-93-recidive-avec-un-nouveau-stage-contre-une-ecole-raciste-et
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Non, ce n’est pas tout à fait ça Fin de partie.

    La critique des IUFM-ESPE-INSPE quand on parle de pédagogo c’est surtout de dire qu’on y prône une manière d’enseigner comme un dogme (des groupes, de la bienveillance ÉN qui est de la malveillance dans le Larousse, des compétences au lieu des savoirs...).

    J’y vois une contradiction avec la liberté pédagogique.
    J’y vois aussi une faille grave : chaque personne a un caractère et ne peut pas enseigner comme l’autre. Essayer de singer le meilleur enseignant du monde ne marche pas. Il faut que chaque stagiaire (et même jeune enseignant) se découvre lui-même en tant qu’enseignant. Il faut qu’il parvienne à savoir quel enseignant il est.

    Bien entendu, c’est difficile. Je ne dis pas que c’est simple de former des stagiaires.
    Je ne mets pas tout à la poubelle.

    Amusant : les formateurs parlent sans cesse du fait qu’il faut se remettre en question quand on est prof. ... ils ont le même discours, eux, depuis trente ans...

    Enfin, tu as raison : le meilleur matheux n’est pas nécessairement un bon enseignant.
    Un enseignant c’est un peu un entraîneur aussi. Il lui faut tout de même des fondamentaux (qu’on semble accessoire en ce moment, c’est grave...).
  • Dom,

    Je me permets de réagir à ce dernier message, qui est soit de la pure désinformation, soit une généralisation très hâtive d'un témoignage localisé.

    Dans les deux cas, contre témoignage : les formateurs de mon inspe à evry sont l'exact contraire du dogmatisme. Ils montrent ce qui existe, disent quelques évidences, relaient les diapos institutionnels qu'ils sont chargés de nous montrer, mais passent leur temps à insister sur notre liberté de choix, sur le caractère très relatif des réussites des "nouvelles pédagogies" qui sont présentées comme des outils comme les autres, et sur les bienfaits de l'expérimentation pour faire des trucs qui marchent.
    Ils sont (tous) empiristes et réagissent aux objections des stagiaires avec bienveillance (la vraie).

    Le seul point où j'en ai vu un dogmatique, c'est quand, lors d'une visite conseil, un tuteur universitaire m'a expliqué ce qui dans ma séance était à proscrire lors de l'inspection du printemps. Mais là ce sont les règles du jeu. Je n'y vois pas de faillite, j'y vois une rigidité totalement logique au vu de la rareté des inspections une fois titularisé.

    Analogie : le permis de conduire. La seule demie heure où l'état te voit conduire. Donc il faut surjouer. Bien tourner la tête lors des contrôles avant de changer de voie, bien mettre le clignotant même quand ça ne fait que l'user pour rien, bien respecter le code en tout contexte, même quand le comportement qui en résulte est une pure gêne, bref, du bullshit. Normal, selon moi. Sauf que c'est après que tu apprends à conduire. Là encore, normal.

    J'espère que c'est clair, j'ai écrit un peu vite.
  • Yirm
    Et on peut savoir ce qui était à proscrire lors de l’inspection du printemps?
  • Dom:

    Je pense que tu attribues trop d'importance à l'impact de la formation que reçoivent les enseignants sur leur pratiques.
    Je suis convaincu que la liberté d'enseigner n'est pas un vain mot encore aujourd'hui (cette liberté peut avoir éventuellement un coût)
    (liberté ne veut pas dire faire vraiment n'importe quoi)

    XAX:
    Marianne a écrit:
    En décembre 2017, déjà, SUD-Education 93 avait créé une polémique en organisant deux journées de stage sur "l'antiracisme à l'école", qui dénonçaient le "racisme d'Etat" et comportaient notamment plusieurs ateliers interdits aux blancs (en jargon décolonial, on préfère dire "en non-mixité"). Le tollé avait poussé Jean-Michel Blanquer à déposer une plainte contre le syndicat, laquelle avait finalement été classée sans suite.

    XAX, essaie d'obtenir le droit d'assister à des cours dans un centre de formation pour profs'.
    S'ils te le refusent tu vas inventer un mot dans le genre de "racialiste" pour qualifier ce refus?B-)-
    (je pense que si tu voyais ce qu'on y enseigne ton point de vue changerait probablement)
  • Pour faire un bon prof, il ne suffit pas d'avoir été un bon étudiant dans la matière concernée ... oui. Peut-être même que c'est un handicap.

    Yirm a fait un parallèle avec le permis de conduire. Je pense qu'Alain Prost n'a pas les compétences requises pour faire un bon moniteur Auto-Ecole !

    Je vais parler d'appétence (c'est un mot à la mode). Dans un monde idéal, un type qui choisit de devenir prof a de l'appétence pour ce métier. Il sent qu'il est fait pour ça, Cette appétence est quasiment suffisante pour faire un bon prof. En tout cas, elle permet de pallier à pas mal de problèmes.

    Malheureusement, la proportion de profs qui ont choisi ce métier parce que c'était leur vocation est certainement de moins en moins élevée. On a probablement de plus en plus de gens qui choisissent ce métier par opportunité, pour de basses raisons financières ou autres. Je ne critique pas les profs en question... c'est juste un constat sur l'état de la société.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Si c’est le cas, Yirm, chapeau pour ce contre-exemple.
    Je m’en réjouis, tiens, d’avoir tort.

    Tous les témoignages que je vois chaque année me confirment le contraire.
    J’ajoute que certains stagiaires s’en plaignent (ils vont dans mon sens) mais que d’autres disent que c’est bien comme ça, qu’il faut se moderniser (donc ils accréditent mon propos).

    Attendons de voir s’il y a d’autres témoignages, ici même.

    J’ai reçu aussi des messages en privé, il y a un an ou deux, qui disaient qu’il n’y avait pas que des choses comme ça mais aussi des bonnes choses.
    J’admets alors que je caricature et ne parle que du négatif de ces structures.

    Édit : je n’avais pas vu ton message Fin de partie.
    Oui, « liberté » n’est pas « n’importe quoi ».
    Mais quand on t’oblige a cocher des compétences 1-2-3-4 pour des 3e, déjà c’est étrange...
    Je suis toutefois d’accord : liberté pédagogique doit être encadré. Quant à qui définit bien le cadre, ce n’est pas si simple, je le reconnais.
  • Lourrran a écrit:
    Cette appétence est quasiment suffisante pour faire un bon prof.

    Je ne sais pas ce que recouvre le mot "quasiment" mais je suis en désaccord sur le fait que si on a une espèce de vocation cela va tenir lieu de formation professionnelle à ce métier.
  • L'exemple de Yirm n'a rien à voir avec l'INSPE de Marseille, Université de Saint-Jérôme. La responsable du parcours M2 aidant, l'on est très très très attaché à Yves Chevallard et sa praxéologie, les activités d'étude et de recherche, les analyses a priori et a posteriori (l'on en est gavé), les traces écrites et leurs analyses, l'analyse synoptique (sic) des erreurs fréquentes des élèves, les remédiations, (...) Tout est décortiqué, analysé et noté par compétences. Attention, non seulement l'on doit rédiger un bon mémoire digne d'un parcours M2, mais l'on est évalué au moyen de partiels : selon la fameuse responsable du parcours M2, cette façon de faire est institutionnelle et imposée à tous les INSPE.

    Vous ai-je parlé des UE sur la gestion de classe, sur la gestion des élèves dys-, (...) ? Non, et pour cause, l'on passe très rapidement dessus. Ceux qui ont la chance de suivre une formation sur la gestion de classe, ce sont celles et ceux qui ont fait l'objet d'un signalement (pour reprendre un vocabulaire cher à notre institution qui se veut bienveillante en tout point).
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Biely : plusieurs choses sont mal vues, certaines déjà signalées sur ce forum de nombreuses fois, par exemple plus de 20 mn d’affilée de magistral, tout le tintouin "l'eleve au centre" quoi.

    Pour faire suite à Thierry, quelque chose me dit que Chevallard aurait honte de cette inspe. Sa démarche était descriptive, pas prescriptive. Avec moins de 5 ans d'expérience, qu'est-ce qu'on peut en faire en tant que prof ? Pour reprendre la conduite, c'est comme si on enseignait la maintenance du moteur de la bagnole à l'auto-école (c'est peut-être le cas maintenant, dans la continuité des "vérifications intérieures" que j'ai subies...).

    Chez moi, on évalue par l'investissement et par le rendu maison d'un ou deux exercices sur le thème de chaque ue. Quant à gestion de classe, on a eu deux cours dessus avant même la rentrée (le 31 août).
  • Par contre pour s'assurer que les élèves ont parfaitement intégré le sujet j'ai le sentiment qu'il n'y a pas de formation.
    Autant les conditions d’exercice du métier d'enseignant et la formation initiale me paraissent hétérogènes, autant je suis sûr de cette constante.
    Et le "résultat" parle de lui-même.

    À Singapour les profs font des réunions spécifiques pour étudier les cas des élèves qui décrochent et apporter une réponse; poser la question de l'existence de ce type de démarche en France c'est déjà y répondre.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.