Performances en calcul des élèves de CM2

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Réponses

  • Quelqu’un connait précisément les questions qui ont été posées ?
  • @enrouement
    Non. D'après ce que j'ai compris, c'est confidentiel. Il ne faut pas que les professeurs sachent à l'avance comment les élèves seront évalués pour ne pas biaiser les résultats.
    Mais à mon avis cela doit être assez banal : p.ex. calculer 3245*452 sans calculatrice.

    [Inutile de reproduire le message précédent. AD]
  • Le type de questions est indiqué en page 1 du document

    https://cache.media.education.gouv.fr/file/2019/91/1/depp-ni-2019-19-08-evolution-des-performances-en-calcul-des-eleves-CM2-a-trente-ans-d-intervalle-1987-2017_1103911.pdf

    On pourra aussi lire sur http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/04/01042019Article636896927257802482.aspx le paragraphe
    La conférence du Cnesco sur la numération en 2015 avait posé le tableau. " Pour le calcul posé on observe une baisse des performances. Par exemple en 1987 84% des élèves savent faire 247 *36. En 2007 seulement 68% y arrivent.

    4700 -2789.7 pose problème à la moitié des élèves (contre un tiers en 1987). En calcul mental les taux de réussite sont peu élevés. Par exemple seulement 17% des élèves de 6ème savent faire de tête 62*0.5.
  • Il y a des attendus assez détaillés au début de la note en pdf

    Pour la bonne bouche, extraits :

    "– six divisions: deux à un chiffre au diviseur et deux à deux chiffres au diviseur, deux opérations en ligne mettant en jeu la division par 10 et 100 avec en multiplicande un nombre entier pour la première et un nombre décimal pour la seconde"

    confusion entre dividende et multiplicande ... sans commentaire.

    "En 2007 et 2017, les épreuves ont été reprises des évaluations de 1987 et 1999 à l’exception de certains items de calcul «hors programme» comme la division de nombres décimaux "

    En clair le cas général d'une division avec un décimal en dividende et un autre en diviseur n'est plus enseigné (entre autres ...).

    Évidemment on ne trouve pas trace de calculs, même très élémentaires, sur les fractions ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Combien vaut 1234/13 ?
    Qui a la meilleure stratégie ? Celui qui pose la division méthodiquement, celui qui raisonne avec des ordres de grandeur et ses tables 13x(100-5) ou celui qui raisonne encore plus grossièrement 13x100 en pensant que plus de précision n’a pas de sens ici.
  • Dans un des messages de cette discussion, il y a un lien intéressant.
    On accède à la dictée qui sert dans cette évaluation. La même dictée sur les différentes années. et mot par mot, on a les statistiques : combien d'élèves ont fauté sur tel mot.
    Ce n'est pas sur la partie 'Mathématiques' de l'évaluation, mais c'est utile si on s'intéresse à l'enseignement en général, et pas seulement à l'enseignement des mathématiques.
    Un autre élément était donné ; je ne sais plus si c'était une hypothèse ou un constat plus ou moins acté : Une personne qui a plus de 12 de moyenne en maths pendant toute sa scolarité (collège +lycée) ne va pas devenir prof de primaire. Elle va s'orienter vers un autre job, parce que ce profil là a un grand éventail de possibilités. Les personnes qui choisissent de devenir prof en primaire peuvent-être des personnes qui étaient en difficulté en cours de maths pendant leur scolarité.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Je connais beaucoup de collègues PE qui étaient "bons" en maths en collège-lycée. Mais un "bon" en maths n'est pas nécessairement le plus à même d'enseigner les maths (surtout en primaire).
  • @kioups oui, mais c'est quand même pas la mer à boire question pédagogie, il y a tout de même des choses qui peuvent paraître plus abruptes au collège. De plus il existe d'excellent bouquins de didactique des maths au primaire.

    Franchement tout ça pour moi relève d'une très sinistre blague dont les enfants font les frais.

    Comme le relève lourrran il existe un pendant pour le français question évaluation comparée sur 30 ans qui montre que le niveau s'est également effondré, dans des proportions tout aussi spectaculaires.

    Donc le problème c'est que les PE ne parviennent plus à enseigner le B.A.BA en français et en maths. La question de savoir s'ils sont matheux ou pas est une blague.

    On a mastérisé une profession qui demande tout au plus un niveau bac+1 ou 2, à qui on demande d'enseigner un programme pourri, avec le résultat qu'on sait. Tout cela est dramatique.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Ah ben non, je ne suis pas du tout d'accord. Je trouve beaucoup plus simple d'enseigner à des collégiens-lycéens qu'à des élèves de primaire.

    Je suis d'accord que le niveau attendu pour les collègues en maths ou français n'a pas nécessairement à dépasser bac+1 ou 2, mais il y a tout un travail de pédagogie/didactique qui doit être fait (et qui nécessite peut-être 2 ans de plus).

    Quant aux bouquins... j'ai vu des manuels de primaire assez désastreux. Et quand le prof est une bille en maths, ça fait très mal quand les élèves débarquent au collège...
  • Tiens cela fait un petit moment que je n'ai pas posté... mais pour ce qui est du calcul, voilà un exemple bien adapté. 1S (c'est plus rigolo).

    Déterminer la mesure principale de $\frac{25 \pi}{4}$.

    Déjà, comprendre que la moitié d'un quart, c'est un huitième c'était loin d'être une évidence.... ensuite il a fallu se battre pour faire comprendre que $\frac{\pi}{4}$ c'est un huitième d'un tour car $\frac{\pi}{4} = \frac{1}{8} \times 2 \pi$. (au bout de la 5ème explication, une élève m'a dit "c'est plus clair comme ça").

    $\frac{25 \pi}{4}$ correspond donc à $25$ huitième d'un tour (là encore on a pas compris)... de nouveau 3 minutes d'explications. On arrive à la partie intéressante :

    Question : combien de tours complets a-t-on parcouru ?

    Réponse d'une demi classe de 1S "ben on peut pas savoir !".... puis "les divisions on a pas fait ça depuis le primaire".

    Ah, quand même certains ont trouvé la bonne réponse. Mais ensuite j'ai eu droit à "3 fois 8... 21".

    PS : tous sont unanimes : la calculatrice était toujours autorisée au collège et en seconde... 8-) 8-)
  • @kioups je m'occupe d'enfants à l'âge du primaire pour une asso, je te prie de me croire que ce que je vois dépasse l'entendement. Parfois il faut absolument tout reprendre chez des enfants qui pourtant comprennent ce que je raconte du premier coup.
    Sincèrement je pense qu'il y a un énorme problème au primaire. Comment expliques-tu qu'en trente ans, en passant d'un recrutement à Bac+1 à Bac+5 on arrive aux résultats en maths et en français exposés dans les notes de la Depp?

    Comme si on savait pas depuis plus de 80 ans comment enseigner, avec tous les travaux de la psychopédagogie scientifique!!! Voire pour quelques dizaines d'euros avec les manuels pédagogiques de la méthode Singapour. En plus les méthodes de remédiation cognitives rapides existent depuis la fin de la seconde guerre mondiale quand il a fallu reprendre les malheureux enfants survivants des camps ou en déshérence.

    Et bien non, rien de tout cela n'est pris en compte actuellement, quand tu regardes les sites pédagogistes tu vas trouver d'interminables discussions des demi-sels, qui sont absolument incapables par ailleurs de la moindre démarche rigoureuse psychométrique, qui racontent absolument n'importe quoi, qui vont t'expliquer que c'est la faute aux programmes et aux méthodes "de droite" même si à l'évidence le décrochage continu ne dépend absolument pas des alternances politiques. Il faut le voir pour le croire : programmes de 2008 en accusation.

    Voilà ce qui est arrivé par exemple : à l'origine la pédagogie Montessori (ou équivalent) a été faite pour les enfants défavorisés, elle marche tellement bien qu'elle est maintenant réservée à ceux qui peuvent se la payer à 5000€ l'année.

    Quand j'étais enfant dans les années 70 et 80 (primaire, collège et lycée) il n'y avait absolument rien à reprendre et à compléter dans le programme ni dans les pratiques pédagogiques.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Mais je te crois parfaitement ! Je vois ce qui se passe avec mes propres enfants. On a mis en place des pédagogies diverses et variées alors que tout fonctionnait très bien avant. Montessori n'est pas mieux (par contre, ici, ce n'est pas uniquement dans les établissements privés, c'est quasiment généralisé... et ça fonctionne très bien pour les élèves autonomes, dont les parents sont derrière...).

    SchumiSutil : calculatrice toujours autorisée au collège, c'est quand même pas de bol... ce n'est pas ce que je vois dans les collèges environnants. Mais ça ne me choquerait pas que mes élèves disent la même chose que les tiens...
  • Ça dépend clairement des collèges. Chez moi aussi les élèves ont toujours eu ou presque la calculatrice. Il suffit de les interroger sur les opérations sur les relatifs sans calculatrice en début de Seconde pour s’en convaincre : même les bons galèrent! En tout cas, moi en Seconde j’interdis la calculatrice à deux tiers de mes évaluations (et dans les classes suivantes aussi d’ailleurs!) Et vu leurs réactions, il y a clairement un manque d’habitude je confirme les propos de Schumi!
  • Ah ben mes élèves aussi utilisent systématiquement la calculatrice, si je ne dis rien. Même les élèves que j'ai eus en 6ème-5ème, qui ont bouffé du calcul mental. Dès qu'ils commencent à l'utiliser, ils ne peuvent plus s'en passer. Je suis effaré de voir les calculs "pour se rassurer" qu'ils peuvent faire alors qu'ils ont été bons en calcul mental (et ils le sont encore avec un peu de pratique).
  • @SchumiSutil je vais voir si mon fils y arrive ...
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  • Ill faudrait revoir les exercices des manuels pour qu’ils soient faisables mentalement. Souvent ils sont numériquement trop techniques. Privilégier les entiers de 1 à 100, une décimale maximum, pas de fractions délirantes, des tiers, des quarts, des douzièmes. pi =3, des équations avec des solutions évidentes, Ainsi l’élève garde le fil jusqu’à la réponse et traiter mentalement les calculs devient moins couteux cognitivement qu’utiliser la calculatrice.
  • @enrouement, ou on peut tout simplement poser les calculs et les faire à la main sur le papier au lieu de le faire de tête/avec la calculatrice. ;-)
  • @vorobichek, je ne crois pas. Il faut éviter qu’on soit obliger de poser, pour garder le fil des données au résultat.
    On attrape une réponse comme un chat attrape une souris. Il faut que ça aille vite.
  • @enrouement $\pi$ en primaire ? Il y a un certain temps ...
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  • @enrouement et @vorobichek je ne comprends pas ce débat, ce sont deux choses différentes aussi nécessaires l'une que l'autre, évidemment on commence simple, puis pour les nombres et les techniques calculatoires un peu plus longs, on pose. De toute façon l'esprit humain (à l'exception de quelques uns qui ne "calculent" pas en fait) ne sait pas gérer les registres, c'est pour cela que l'on a inventé le boulier (et accessoirement l'ordinateur).

    Le gras c'est pour signaler à Alain les efforts démesurés que je fais ;-)
    [Merci (tu) AD]
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  • Quant à moi, mon gras montre à tout le monde les efforts démesurés que je ne fais pas.

    Pour rester dans le sujet : c’est à $\pi$ près ça.
  • Ne pas entendre parler de $\pi$ au primaire c'est d'un triste. Dans les années 70 j'ai eu droit à toutes les formules courantes au primaire, c'était magique. Maintenant à part le volume de la boite à chaussures, il n'y a rien.

    Le programme est très ennuyeux en fait, je me demande si dans les causes de l'effondrement il n'y a pas le désintérêt.
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  • J’interviens peu dans cette discussion de bar. Il n’y a que de la Stella, alors bof même si c’est pas cher.

    J’y vois aussi le problème suivant : si on s’interdit d’apprendre les tables « bêtement », alors il n’est pas pertinent de proposer des exercices avec des produits à calculer.
    Puis on glisse d’années en années vers des exercices où il n’y a rien à calculer.

    Pour le cercle et le disque on a quand même des exercices dont « 3,14 » permet de calculer de bonnes valeurs approchées.

    Mais sans ne plus savoir rien multiplier, à quoi bon garder ce nombre utile aux sages et autres problèmes dont la multiplication intervient.
  • J'ai un modèle de division à faire mentalement, très simple :
    du style 8181/9 4848/6 etc avec des variantes ça permet de consolider l'opération mentale et de revoir les tables.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Je suis peut-être hors sujet :
    je me suis souvent demandé si on ne devrait pas faire apprendre la décomposition en facteurs premiers en primaire, avec une progression qui va bien, autrement plus rapide que l'actuelle qui nous conduit à faire apprendre le théorème fondamental de l'arithmétique l'année avant celle où la moitié des élèves n'en feront plus jamais.

    Il me semble que cela pourrait régler le problème des tables de multiplications par cœur, que je n'ai jamais été foutu moi-même de retenir. Enfin, c'est beau de rêver...
  • C’est ce que j’ai fait quand j’étais enfant.
    Quand j’ai appris la multiplication on avait une fiche avec les produits par ordre de résultats (tout ce qui fait 8...) ; de mémoire c’etait très tôt (CE1 ?) et en CM2 on avait appris PGCD et PPCM.
    Si dans les années 70 c’etait possible, pourquoi pas aujourd’hui ?
  • Oui je pensais à ce genre de technique. Je n'ai pas eu le plaisir d'avoir eu cet enseignement, ce fut pour moi une technique de compensation que de procéder par décomposition (à défaut de retenir par cœur).

    Peut-être que certains du 1er degré ont tenté l'expérience récemment.
  • @Laurette c'est fini depuis longtemps, il n'y a plus de consistance dans les programmes du primaire. La notion de nombres premiers entre eux est importante en pratique.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @majax, à mon avis ce n'est pas un sujet facile pour les PE, surtout les jeunes PE. Par contre il faut obligatoirement le faire en 6ième avec PGCD et PPCM. En tout cas il faut le faire avant d'aborder les fractions comme un ensemble des nombres $\mathbb{Q}$.
  • Bonjour à tous,

    Les conclusions que l'on peut tirer de l'étude de la DEPP ne nous incitent pas à l'optimisme béat, c'est le moins que l'on puisse dire.
    A mon sens, c'est le résultat de 50 années de "politique éducative" (entre autres): c'est bien la société, par l'intermédiaire du(des) pouvoir(s) politique(s) qui détermine l'école dont elle a besoin pour fonctionner?
    J'ai une simple question concernant l'étude de la DEEP: quel était le score maximum possible en 2017? était-il le même les autres années de référence?
    Cordialement.

    PG
  • Oui c'est le même score maximum - a priori /500 quoique le graphique paraisse incertain on dirait que ça s'arrête à 450.
    Ce qui est particulièrement inquiétant, en lisant attentivement les explications, c'est que les épreuves ont suivi le délabrement des programmes. Donc si on refaisait passer l'épreuve de 1987, le résultat serait bien inférieur.

    D'un point de vue psychométrique, c'est déjà douteux (l'usage est de prendre une population de référence pour étalonner), d'un point de vue statistique ça l'est donc encore plus. Cependant on ne peut nier l’honnêteté de la note de la depp qui expose assez clairement la méthodologie.

    Pour info, il n'existe qu'un seul test psychométrique à avoir été utilisé (dans le cadre d'une thèse) non ré-étalonné, pour la lecture (le test dit "de l'alouette"). C'est à dire qu'il a été utilisé pour comparer à 40 ans d'intervalle les résultats des enfants. Le résultat est dramatique puisqu'il conclut à une création des inégalités par l'école (j'ai bien écrit "création" et non aggravation) avec une conservation de bons lecteurs et un effondrement des autres.

    Pour les maths, d'après les arguments que j'ai données, ce serait pire puisqu'il n’existe plus de fraction de très bons élèves. Mais à ma connaissance je n'ai pas vu d'article ou de thèse faisant un travail d'analyse plus profond.

    "Les conclusions que l'on peut tirer de l'étude de la DEPP ne nous incitent pas à l'optimisme béat, c'est le moins que l'on puisse dire. " je crois que c'est l'avis de pas mal de gens sur ce forum qui s'intéressent à la pédagogie des maths (et sans doute des autres).

    Il ne s'agit pas du résultat d'une politique éducative, c'est impossible d'arriver en si peu de temps à ce genre de résultat. Il faut de puissants relais, une pression hiérarchique sur les PE et un inculquer un état d'esprit défaitiste. Sinon je doute que le corps enseignant aurait suivi.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • ff a écrit:
    c'est bien la société, par l'intermédiaire du(des) pouvoir(s) politique(s) qui détermine l'école dont elle a besoin pour fonctionner?
    Oui et non. L'ensemble de la société n'est pas compétent en ce qui concerne l'enseignement des maths. Déjà, il y a pas mal de gens qui pensent que les maths c'est inutile dans la vie et dans leurs professions. Ils ont triplement faux:
    1) En soit cette affirmation est fausse, il suffit de regarder le marché de l'emploi des mathématiciens, surtout tout ce qui est maths applies.
    2) Certaines choses très simples, comme calcul (!) ou équations très simples, étaient acquises avant par presque tous les élèves à la fin de la scolarité. Ce n'est plus le cas. Or, c'est utilisé dans la vie de tous les jours et dans presque tous les métiers.
    3) On se rend compte de l'utilité de certaines connaissances "inutiles" vu au lycée en L1-L2 quand on est confronté à l'absence de ces connaissances dans les cours avancés. Par exemple je ne voyais pas beaucoup d'utilité de faire les suites (oui!) et des limites en L1/L2 d'économie. J'avais l'impression qu'on ne les utilisait pas beaucoup après. Certes, on ne fais pas de calcul très poussés, mais mes étudiants ont un mal fou d'utiliser $\sum$ ou $\prod$, ils rament pour comprendre les estimations ponctuelles, les échantillons etc. Finalement les suites et les limites pas si inutiles que ça!
    La société française décide ces 30 derniers années de comment doit être l'école tout en étant incompétente sur ces questions. De même pour les pédagogues à gogo. Ils refusent d'écouter les gens sur le terrain, ils refusent de reconnaitre ses erreurs. Le dernier billet de l'APMEP est un parfait exemple: ils disent que les programmes des écoles et des collèges sont ok. C'est fou ce dénie de la réalité!
  • Tut tut, il y a des critiques de programmes dans les bulletins de l’APMEP, je me souviens de celui (récent) qui contestait la comptine des nombres et qui constate les dégâts.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @nicolas.patrois, dans le tout dernier, qui parle justement de l'enquête dont on parle ici - "non, tout va bien!!!!!" (c) APMEP.
  • @vorobichek tu as raison ( https://www.apmep.fr/Communique-de-la-commission ) Personnellement j'ai lu mieux sur le site de l'APMEP...

    Ce qu'ils disent :

    1. pas besoin de savoir calculer il y a les calculatrices pour ça et les élèves préfèrent ("on ne saurait identifier le niveau mathématique des élèves en n’évaluant que la seule partie de la compétence « Calculer » qui pourrait être remplacée par des machines" et "depuis trente ans, l’introduction des calculatrices à l’école, outil de vérification utile, interroge les élèves sur l’intérêt d’apprendre des techniques opératoires"),
    -> c'est une méconnaissance profonde du rôle éminemment formateur du calcul et de sa rigueur, préalables aux apprentissages ultérieurs,

    2. il n'y a pas de problèmes dans l'évaluation donc on s'en fout ("la compréhension du sens de l’opération n’est pas évaluée et on n’interroge pas l’élève sur sa capacité à choisir l’opération à effectuer par exemple en résolution de problème"),
    -> c'est faux dans https://cache.media.education.gouv.fr/file/2019/91/1/depp-ni-2019-19-08-evolution-des-performances-en-calcul-des-eleves-CM2-a-trente-ans-d-intervalle-1987-2017_1103911.pdf "Concernant les problèmes, les taux de réussite moyens sont de 32% en 2017",

    3. les programmes sont fabuleux puisqu'il y a internet ("les programmes de mathématiques actuels sont cohérents. Inscrits dans les cycles et accompagnés de documents en ligne, ils constituent une base saine pour un enseignement des mathématiques consistant et sont adaptés à la société actuelle").
    -> sans commentaire,

    4. les programmes sont au top puisqu'ils sont faits en fonction des recherches en sciences cognitives ("ils tiennent compte du fruit de la recherche en didactique des mathématiques et en sciences cognitives"),
    -> j'aurais bien aimé avoir une ou deux références sur ces "recherches".

    Bon en clair si une association respectable en arrive là, c'est que c'est foutu. Et je ne suis pas d'un naturel pessimiste.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • vorobichek a écrit:
    nicolas.patrois, dans le tout dernier, qui parle justement de l'enquête dont on parle ici - "non, tout va bien!!!!!" (c) APMEP.

    C’était il y a quelques mois.

    P.S. : Il n’y a pas d’arobase devant mon pseudonyme.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bon allez je corrige un devoir sur les vecteurs en seconde...

    1ere copie : $3 - 0 = -3$, 2ème copie : $2 - 2 = 4$, 3ème copie : $2 -(-2) = 0$, $-7 -(-3) = -10$, $(-4) - 2 = -4$, 4ème copie $2 -(-2) = -4$....

    Je passe sur les $\frac{4-x}{x-9} = \frac{4-4}{9-9} = \frac{0}{0}$, les $-2x - 4x = 6x$, les $-x + 1\times 3 - 1 \times 2x = -3x -2x$...

    Mais ma seconde est la 4ème (sur 10) moyenne au DS commun : 9/20, et aucune classe de seconde n'a la moyenne au DS commun, la moyenne étant de 7,9/20 et presque un élève sur 2 en seconde veut faire option maths l'an prochain. Pourtant il y a des classes à 13 de moyenne... X:-( X:-(X:-(

    Et il y a 4 classes qui ont perdu au moins deux semaines, voire 4 pour l'une d'entre elles, de cours à cause d'absences des collègues (les vecteurs "pas fait", les fonctions de second degré "pas fait" - et ce sont des élèves dignes de confiance qui le disent...)

    Plus c'est gros, plus ça passe.
  • @SchumiSutil, est-ce que la calculatrice était interdite ou ils font ce genre d'erreurs avec la calculatrice? Je vois qu'il y a une grosse disparité des notes. Il y a des groupes de niveau? Ou des classes euro/option allemand/latin etc?
  • La calculatrice était interdite. Non, il n'y a pas de classes de niveau... mais il y a des collègues qui arrivent quand même à mettre la moyenne à des élèves qui ont eu 1.25 au DS commun.
  • Non, il n'y a pas de classes de niveau.


    Tu ne le sais peut-être pas... ;-)
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Les options font qu'il y a toujours plus ou moins des classes de niveaux.
  • Cela dépend.
    Il arrive que les options réunissent deux ou trois élèves de classes différentes.
    Ainsi dans les autres matières, les élèves sont « bien mélangés ».

    Ce sont les chefs le plus souvent qui décident. Pour ne pas se prendre la tête lors de la création des emplois du temps, ils préfèrent regrouper des élèves qui font les mêmes options dans une seule classe mais j’ai le sentiment que l’idéologie du moment depuis au moins 5 ans est de « vraiment mélanger » au point que l’on puisse qualifier cela « d’égalitarisme ».
  • Il y aussi des chefs d'établissements qui mélangent bien mais le tirage n'est pas toujours aléatoire....Les meilleurs dossiers iront dans les classes qui tournent bien. On ne va pas prendre de risque de les voir partir à la concurrence.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Hum. Ne sont-ce pas les profs qui constituent les classes ?

    Même si des échanges magiques ont lieu en août...
  • Chez nous, non, ce ne sont pas les profs qui font les classes. Et on a souvent des regroupements par affinité, surtout par établissement d'origine. Et ça aussi, ça peut jouer sur le niveau d'une classe.
  • C'est la deuxième fois que je constate ce que tu dis zeitnot : les classes de secondes (surtout) sont constituées par établissement d'origine. Dans les grandes lignes, bien entendu, on trouve toujours un élève ou deux qui font exception.
    Les chefs d'établissements se tapent alors la constitution de toutes les classes de seconde ?
    Cela m'étonne car c'est assez étrange de se dire qu'ils n'ont rien d'autre à faire.

    Et, en effet, cela crée forcément des classes de niveaux.
  • La pratique majeure de société montre l'usage du tableur Excel soit : |, +, -, *, / et la règle de 3.
  • Dom : chez nous, ça doit être le proviseur-adjoint qui s'en charge. Quand ? Je n'en sais rien... A ma connaissance, ce ne sont pas nous les prof qui nous en chargeons (contrairement à tous les collèges que j'ai faits).
  • Une petite anecdote de conseil d'école primaire et de vie municipale. Je suis représentant des parents d'élèves dans une école publique d'une ville moyenne qui compte une quinzaine d'établissements publics et deux privés. Ensuite un lycée-collège privé, 3 collèges et un lycée publics, deux lycées publics pros. C'est situé en France périphérique, avec ce que ça comporte, notamment de grosses difficultés sociales (chômage, pauvreté, faible taux de poursuite d'études etc.).

    L’effondrement du niveau explicité dans les notes de la Depp présentées dans ce fil conduit une proportion d'élèves au redoublement, pratique discutable réintroduite par l'actuel gouvernement.
    L'école dont je m'occupe est situé dans un "bon" quartier (comme deux autres) qui concentre les résidences des classes moyennes supérieures et supérieures de la ville. Néanmoins la présence en zone d'HLM fait que des enfants issus de milieux défavorisés, avec des résultats scolaires plus faibles, sont aussi présents dans ces établissements.

    J'ai donc préconisé lors d'un conseil d'école et lors d'une réunion municipale l'instauration d'un dispositif de remédiation scolaire précoce pour sortir de l'ornière les enfants en très grande difficulté. J'ai pris comme prestataire possible l'association coupe de pouce clé : http://www.coupdepouceassociation.fr , car d'une part elle a une méthodologie sérieuse et de bons résultats, et d'autre part elle est détestée du milieu pédagogiste, ce qui renforce à mes yeux sa valeur.

    Le coût est d'environ 1500€ par élève et par an. Avec une base minimale de 100 élèves à suivre, on est aux alentours de 150 000€ par an (1/3 d'un rond point moyen ...).

    Les élus au conseil de mon école sont à 90% des femmes issues de la bourgeoisie (culturelle ou de portefeuille), tout comme celles participant aux réunions municipales. La plupart se sont abstenues, et une minorité bruyante a argumenté sans prendre trop de précautions oratoires qu'on ne pouvait "donner" tant d'argent pour les enfants pouilleux. La municipalité a dit que puisque les classes difficiles étaient dédoublées, il n'y avait pas lieu de faire cela.

    C'est assez intéressant de voir, en "live", que la question des inégalités scolaires, qui se sont fortement accrues en France ces dernières décennies, est probablement la résultante d'a priori sociaux bien crades.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Ben, 150 000 €, c'est énorme quand même...
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