Désir de reconnaissance

Bonjour, je suis étudiant et je me posais une question : est-ce grave de vouloir devenir célèbre en mathématiques ?

Je discutais avec un camarade à moi et il m’a dit que je n’aimais pas les mathématiques car je voulais faire des découvertes et être reconnu.

J’ai essayé de réfléchir à tout ça et franchement je pense que j’aime’ beaucoup les maths, mais j’ai aussi cette envie de faire des découvertes et de gagner des médailles, d’être reconnu par la communauté mathématique.

Je ne sais pas vraiment si c’est grave, je ne sais pas non plus si ça veut dire que je n’aime pas vraiment les mathématiques.

Je ne m’étais jamais vraiment posé ces questions mais je pense que c’est important que je sache vraiment pourquoi je fais des maths.

Du coup voilà j’aimerais avoir vos avis sur tout ça si possible, ça m’aiderait beaucoup je pense.

Merci par avance

Réponses

  • À mon avis, Roger Federer aime le tennis et il veut être le meilleur.
    Apparemment, Laure Manaudou n'aimait pas nager, elle n'aimait que la compétition et la victoire.
    Vous connaissez des tas de gens qui aiment jouer au foot et qui n'ont aucun espoir de percer.
    Et au moins autant de gens qui n'ont aucun intérêt pour le curling ni aucun intention de gagner en compétition.

    Tout est possible !
  • Ce que j'aime en maths, c'est l'image, la fonction, la réciproque, l'inverse, la projection, la perspective, l'univers, la parallèle, l'intersection, le 0 :

    http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/buzz/2014/10/10/27002-20141010ARTFIG00063-ces-sportifs-qui-n-ont-jamais-aime-leur-sport.php

    C'est la précision, l'incertitude, la dimension, le taux, l'espace vectoriel, l'infini imaginaire voisin de l'infini réel, l'ensemble de tous les ensembles.
  • Math Coss : Comparer la recherche mathématiques à une compétition, c'est un peu le problème aujourd'hui non?

    Sinon je comprends ce que tu veux dire. À ceci près qu'il est plus difficile de faire marcher son cerveau quand on n'aime pas ce que l'on fait, que d'utiliser son corps pour nager. En fait, je ne connais aucun grand mathématicien qui n'ait fait des maths que par mégalomanie et qui détestait cela.
  • Certains génies doivent être suffisamment torturés pour ne pas aimer les maths et faire de brillantes découvertes. Je suppose que dans certains cas, les mathématiques s'imposent à la personne qui est naturellement câblée pour les voir tout en détestant ce caractère envahissant. Je pense à certains logiciens devenus fous.

    Il y a différentes façons d'aimer. Les génies ne rentrent pas dans des cases de toutes façons, c'est aussi pour cela qu'ils sont géniaux. Donc laisse-toi vivre !
  • @TableauBlanc : ModuleLibre se demande si l'attrait qu'il ressent pour la compétition est un signe qu'il n'aime pas (assez) la discipline. Je pense que c'est dans une large mesure indépendant. Je ne voulais pas dire plus, et en particulier pas identifier le monde du sport de compétition au monde des mathématiques, ni louer l'esprit de compétition qui règne en mathématiques (attribution des résultats, publications, postes, invitations, financement de projets...).

    Cela dit, ce n'est pas d'hier qu'il y a compétition en mathématiques. L'histoire de la résolution des équations du troisième degré, au XVIe siècle, est exemplaire à ce titre.
  • Majax,

    je ne comprends pas ton message, pourrais-tu donner un exemple de " génies [] suffisamment torturés pour ne pas aimer les maths et faire de brillantes découvertes" ??? Évidemment, des découvertes en maths.
    Car ça semble être une supposition gratuite.

    Cordialement.
  • ModuleLibre a écrit:
    Bonjour, je suis étudiant et je me posais une question : est-ce grave de vouloir devenir célèbre en mathématiques ?

    Si tu ne deviens pas célèbre comme mathématicien est-ce que cela va impacter ta vie fortement? Vas tu en ressentir une énorme frustration?

    Il y a probablement des centaines de milliers de chercheurs en mathématiques à travers le monde et leur renommée ne dépasse probablement pas un petit cercle de professionnels. J'imagine que cela n'empêche pas la plupart de ces gens d'être contents de ce qu'ils font et le fait qu'ils ne deviennent jamais récipiendaires d'un prix comme la médaille Fields ou autres breloques n'est surement pas vu par eux comme un frein à leur bonheur sur terre.

    Cela dit je comprends ce besoin de reconnaissance mais il ne faut pas en devenir esclave à mon avis.
    Dans la mesure du possible il vaut mieux privilégier des activités qu'on aime (nous ne sommes pas très longtemps sur terre, carpe diem !)
  • Bonjour,

    @Fin de Partie : des centaines de milliers de chercheurs en maths, je n’y crois pas. L’ordre de grandeur est faux et même trés faux.

    @ModuleLibre : tu te fixes un objectif trop haut. Une question est : pourquoi ?
  • YvesM: C'était une estimation qui voulait dire que c'est une foule assez nombreuse et qu'il n'y a pas beaucoup de "têtes qui dépassent" probablement.
  • Je vous remercie infiniment pour vos réponses, j’ai réfléchis et je pense savoir à peu près ce que je ressens vis à vis de la discipline maintenant.

    Déjà je me suis demandé ce que j’aimais dans les maths, et là j’ai compris que ce sont les énoncés qui paraissent étranges et que personne n’a encore justifié, j’ai envie d’étudier ces problèmes en détail et de démontrer ces propositions.

    Quand je fais un cours en général (pour l’instant) je ne rencontre pas encore beaucoup de trucs vraiment étranges, ou de choses qui retiennent mon intention, la plus part du temps ce sont juste des énoncés simples (mais pour ça je crois que c’est parce que je ne fais que des exercices pas trop durs, du coup je vais augmenter le niveau des exos).

    Mais ça ne veut pas dire que je m’amuse pas, La dernière chose que j’ai étudié c’était la limite suivant une base de filtre, et là j’avoue que ça m’a bien amusé de voir comment traduire les limites pour les fonctions de R dans R avec les bases de filtres.

    Bon je me suis aussi beaucoup intéressé aux histoires de mathématiciens, du style Evariste Galois, Euler etc ... et je pense que j’ai envie d’avoir autant de classe qu’eux, ce sont un peu des héros je trouve.

    Si je ne fais pas de grandes découvertes je ne pense pas que je serais vraiment triste, peut être juste un peu déçu. Ce qui me rendrait vraiment triste par contre ce serait de ne jamais apporter ne serais-ce qu’une petite contribution à la science, ce serait pas la fin du monde car c’est surement amusant le métier de scientifique mais apporter quelque chose est un objectif qui me tient à cœur, j’ai envie de participer à l’évolution de la science (enfin je n’en sais pas s’il y a d’autres moyens d’y participer)
  • Les livres de Claude Wagschal devraient te donner un sérieux niveau en analyse.

    Tu peux regarder les 3 tomes d'Arnaudiès-Bertin pour une idée de l'algébre (le tome 1 couvre presque l'agreg).
    Il faudra te tourner vers des livres en anglais pour voir des sujets récents, mais aussi vers les séminaires Bourbaki http://www.numdam.org/actas/
  • @YvesM : des centaines de milliers de chercheurs en maths, je n’y crois pas. L’ordre de grandeur est faux et même trés faux.

    100.000 mathématiciens me semble au contraire un bon ordre de grandeur.
    AMS a écrit:
    How Many Mathematicians Are There in the U.S.?

    There are over 35,800 individual members of the four leading professional mathematical sciences societies in the U.S.---
    Source : http://www.ams.org/profession/career-info/math-work/math-work
  • @gerard0

    je pensais, de mémoire, à Ludwig Wittgenstein. Mais je ne peux pas écrire à sa place...Il me semble bien avoir déjà lu ça dans je ne sais quel livre.
    Je subodore que Kurt Gödel non plus ne devait pas avoir tous les jours les mathématiques en odeur de sainteté, mais cela reste une allégation.

    Cordialement.
  • Heu ... autant je peux considérer que L. Wittgenstein est un génie, autant je ne sache pas qu'il ait fait de la recherche en mathématiques. Il s'est effectivement fortement intéressé aux fondements de la logique, étudiant auprès de Frège, puis Russel. Mais sa recherche est essentiellement philosophique, et son grand ouvrage, le "tractatus logico philosophique" ne contient même aucune mathématique, aucun calcul logique, aucun symbole. Donc on ne peut pas le considérer comme un génie mathématique.

    Que certains génies aient en horreur les mathématiques, ce n'est pas nouveau, par contre.

    Rappel (Boris Vian) :
    Il existe deux sortes de génies, les génies doués et les génies pas doués.
    "Le génie est une longue patience" est une réflexion d'un génie pas doué.

    Cordialement.
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