Trop de stress dans les grosses prépas

Bonjour amis mathématiciens.
Suicide à Hoche, maintenant à Janson de Sailly, y a trop de pression dans les prépas vous pensez ???
Lire: http://www.lefigaro.fr/actualite-france/prepas-trop-de-de-pression-20190405
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Réponses

  • Bonjour,

    Non.
    Pourquoi n’apprends-tu pas l’orthographe et la grammaire ?
    Au fait, comprends-tu ce qu’on écrit quand on ne fait pas de faute ?
  • Il y a certainement des dérives dans certains établissements, se voiler la face serait une faute.

    Cela dit, ça ne veut pas dire qu'il faut supprimer les prépas. Il faut juste empêcher les dérives de certains profs (dont la plupart qui posent problème sont des vieux dinosaures).
  • Vous ne voyez pas le cynisme horrible de la situation?*
    Une pensée pour la famille de ces jeunes.

    *: c'est peut-être vers ça où va la société: il ne peut en rester qu'un....vae victis
  • Qu'est-ce qui prouve que ces suicides sont dûs à la prépa et pas à autre chose?
    On voit les phénomènes de société qu'on veut bien voir.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Les quelques lignes qu'on peut lire de l'article semblent bien décousues.
    On sent l'article anti-prépa, sur le mode maronnier. Mais que les défenseurs des prépas ne s'inquiètent pas, il y aura bientôt des articles dans le même Figaro pour expliquer que cette université où tout le monde va, ce n'est décidément pas raisonnable. Puis celui sur "ces jeunes français qui choisissent d'étudier à l'étranger", éventuellement "après une année de break".
  • Dans un souci d'apaisement....

    (Joaopa a effacé un certain nombre de ses messages. Par souci de cohérence, j'efface également les réponses. --JLT)
  • Deux chiffres :

    En France plus de 80 000 jeunes en classe préparatoire. Et un suicide pour 6 000 habitants en France, il me semble. :-(

    On ne sait rien de ces deux jeunes qui se sont suicidés, il serait donc plus que dangereux d'en tirer des conclusions.J'ai connu beaucoup de suicidés, (c'est certainement le hasard, mais c'est comme ça....), dont certains semblent totalement incompréhensibles en apparence.


    Bref, si certains des amis, familles de ces deux jeunes, passent ici, courage à eux.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Le drame est aussi pour ceux qui restent et n’oublions pas le camarade de chambrée qui l’a découvert, si j’ai bien compris.

  • Nutella a écrit:
    y a trop de pression dans les prépas vous pensez ???

    Le demi n'est-il pas une unité pour évaluer l'intégration dans certaines grandes écoles? X:-(
  • Euh, ouais, c’est marrant, vos blagues et vos références culturelles mais le mec, il vient de mourir, là. On est en maths, pas chez des carabins qui décompressent. Un peu de retenue ne fait pas de mal.

  • Sato:

    Une fois passée l'émotion légitime, on a le droit de se demander si le système scolaire français (et le fonctionnement de la société dont il n'est qu'un écho) ne pousse pas des élèves à attenter à leur jours.*



    *: certains diraient pudiquement qu'il y a un problème de management.
  • Il n'est pas bon de parler de cas de suicides dont on ne connait rien.

    Mais il y a quand même un haut niveau de stress en classe prépa. Niveau de stress qui est bien inférieur dans le système des universités (je parle des universités performantes à l'étranger).

    Les prépas induisent:
    - un nombre de redoublements impressionnant (alors que ce sont les meilleurs élèves qui vont en classe prépa)
    - un affaiblissement des universités qui n'ont plus que de rares bons élèves et des moyens bien inférieurs.
    - on amène à un haut niveau en mathématiques et physique des élèves qui pour la plupart vont être manager, de la pure perte de compétence.
    - une sélection sociale forte
    - un sélection basée en grande partie sur la capacité à ingurgiter vite. Je connais des élèves lents qui ont un excellent raisonnement, ils se font laminer. Ca n'a aucun sens.

    Moi je préférerais un système d'université performant (un exemple : polytechnique suisse) avec une vraie sélection étape par étape.
  • Bonjour,

    La référence à Polytechnique suisse m'a incité à présenter le cas suivant (véridique).

    Un jeune Français, fils de petits commerçants, fait trois années de prépa (dans un établissement coté de Paris) ; il n'intègre aucune école.
    Il va ensuite tenter sa chance à Polytechnique Lausanne, où il obtient un diplôme d'ingénieur en mathématiques (sic) au bout de cinq ans… A la sortie de l'EPFL il entre dans une société de services informatiques, qui est l'une des plus grosses de Suisse ; 20 ans après, il en devient le PDG.

    A méditer.
    Arcsinus arcsinum fricat.
  • @mathosphere
    c'est très bien synthétisé.

    Par contre il y a toujours une forte sélection pour entrer dans les universités étrangères côtés, européennes ou USA, qui se situe à notre niveau du bac. Une fois l'entrée effectuée, il y a bien moins de pression (à part de se bouger pour passer les examens et rédiger les DM) et ces établissements encouragent la collaboration entre élèves.

    En plus au niveau de l'université, les ens drainent les meilleurs sur dossier ou sur concours réservés ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Les prépas que j’ai connues encourageaient aussi la collaboration entre taupins et d’ailleurs, l’esprit concours (chacun pour sa gueule et ambiance de m… heu… maçon) y était mal vu.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @nicolas.patrois je ne dis pas le contraire, mais ça n'a rien à voir avec l'Université où il n'y a pas de concours : finalité, ambiance, rapport au savoir etc.

    De plus une partie de la notation universitaire se fait sur des projets plus ou moins collaboratifs. Même à Harvard une partie significative de la notation se fait sur les DM où on encourage la collaboration (à condition d'une rédaction personnelle).

    On a le système qu'on a, il a ses avantages, mais je pense qu'ils sont devenus inférieurs aux inconvénients. La cristallisation sociale par ce biais, à mon sens, empêche l'enseignement supérieur français de fonctionner à son meilleur potentiel.

    Mathosphere note le problème de moyen des universités : c'est sûr qu'avec des grandes écoles (5% au max des étudiants prépas comprises) qui palpent 40% du budget de l'enseignement supérieur, ça pose question.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Je vous donne trois anecdotes de ma prépa. Cela date, j'étais en prépa (sup et Spe P') dans un grand lycée de province :

    - j'ai eu un tueur en prof de chimie. Les élèves tremblaient en allant en colle ou on se faisait gueuler dessus pendant 1h. En TP quand il s'approchait de moi, j'arrêtais de faire mon TP, je faisais semblant de lire le sujet et je ne manipais plus rien en attendant qu'il parte. J'étais terrorisé. Sur mes copies, il cherchait un accent qui manquait et s'il en trouvait un, il barrait toute la page.
    Bon à l'arrivée, j'ai eu 13.5 en chimie à ULM, mais soyons clair, ce n'est pas grâce à lui, j'ai tout bossé dans le Paul Arnaud + exos et sujets de concours que j'ai fait par moi-même.
    Ce que faisait ce prof, c'était du pur harcèlement.

    - à l'internat quand j'étais en sup, j'ai fait une connerie (pas exprès). Un élève s'est retrouvé accusé, le proviseur voulait le virer. Du coup je suis allé me dénoncer... le proviseur a sorti mes bulletins devant moi, a souri et m'a remercié de m'être dénoncé, fin de l'histoire. L'autre était dans les 10 derniers, il aurait été viré... Tout benef pour les statistiques des concours.

    - un élève déçu que le bizutage soit interdit, a demandé à se faire bizuter. Personne ne voulait. Devant son insistance, un futur polytechnicien a fini par l'attacher et lui a pissé dessus.


    Sinon, entraide et bonne ambiance entre les élèves :)
  • @mathosphere j'ai vu pas mal de témoignages de ce genre, il semble y avoir un état d'esprit chez une part des profs de prépa qui n'est pas hyper sain. Apparemment ça persiste.

    Je ne peux pas trop juger j'ai fait un DEUG et l'école après. C'était très mitigé chez mes copains de promo, ils parlaient pas trop de leur prépa, voire pas du tout.
    Le drame à l'origine de ce fil aussi est très délicat à considérer.

    Par contre à l'université vraiment génial, tout, j'ai adoré les cours, les profs sympas, les bibliothèques, les lieux. Et je parle pas de la vie mondaine ... J'étais très déconneur et très bosseur, ça s'est super bien passé.
    Les voyages aussi, dans les autres villes universitaires pour la vie étudiante.

    Je pense que si quelqu'un est bon, avec une grosse capacité de travail autonome, et qu'il veut faire un école sans passer 2 ou 3 ans de se vie à se br..ler en cachette, et vivre ce genre de chose de façon un peu plus interactive, je lui conseillerais sans hésiter l'université.

    En tout cas moi je regrette pas.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1795468,1796462#msg-1796462
    > c'est sûr qu'avec des grandes écoles (5% au max des étudiants prépas
    > comprises) qui palpent 40% du budget de l'enseignement supérieur, ça pose question.

    Ces chiffres sont sérieux, ou farfelus ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Non pas tout à fait, ce n'est pas stricto sensu un part du budget du ministère de l'enseignement supérieur, mais du budget global de l'enseignement toutes sources confondues modulé par des flux et des longueurs d'études différents :
    - pour commencer grosso modo, le budget analytique pour un étudiant est de 8500 euros (avec un faible $\sigma$), dans une grande école 20 000 euros (très disparate ça taquine les 100 000 euros en "haut" X, mines, ens),
    - la durée des études en école est de l'ordre du double de celle à l'université (la quasi totalité des taupins et des épiciers finissent au moins à bac +5),
    - les budgets de fonctionnement de la plupart des écoles est lui-aussi en moyenne plus élevé que celui des université à effectif égal, faut voir certains campus ...
    - une grosse partie du budget grande école est hors bilan (écoles de commerce management en général à statut consulaire),
    - la plupart des grands établissements qui ne sont pas des écoles d'ingénieurs (IEP, Dauphine etc.),
    - les grandes écoles militaires (en sus de l'X),
    etc.

    J'avais trouvé ce chiffre dans l'enseignement supérieur en France (repère la découverte) mais j'arrive pas à remettre la main dessus.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Et en plus le budget par etudiant n'est pas sincere, car il est calcule en prenant le cout complet d'un enseignant-chercheur au lieu de la moitie. Un petit calcul de coin de table donne environ 5000 euros/an pour un etudiant en filiere maths.
  • Récupérer un triste fait divers pour taper sur les prépas, c'est "un peu" minable. Oui je le dis car cela me choque ces récupérations souvent systématiques de fait divers et c'est souvent d'un très bas niveau, mal argumenté, voir sans preuve, ni connaissance du dossier. ( bref des mensonges purs et simples)
    Il y a souvent de la jalousie derrière ou des convictions personnelles qu'on veut à tout pris imposer aux autres.

    Eviter de généraliser avec votre expérience.

    Moi, la mienne était très bonne en prépa.
    J'ai gardé de bons amis.
    Je n'ai jamais été autant stimulé intellectuellement.
    Je n'ai pas cherché à écraser les autres ni me suis senti rejeté.
    En clair, elle devait convenir à mon caractère qui aime les défis intellectuels et qui a besoin de cadre.

    A contrario, la fac a été une catastrophe pour moi.
    Pas de stimulation.
    Pas d'ambiance, un sentiment d'anonymat total.
    Bref, certains s'y retrouvent par une autogestion sur le rythme de travail, mais moi, j'y ai perdu mon temps.
    Je suis juste devenu très fort à la belote et aux échecs.

    Est-ce qu'à partir de mon expérience, on peut généraliser, je ne pense pas.
    Ça aide juste à voir qu'on est tous différents et un peu semblable à la fois.

    Une pensée pour les familles et bonne journée à tous.
  • A la sortie de l'EPFL il entre dans une société de services informatiques, qui est l'une des plus grosses de Suisse ; 20 ans après, il en devient le PDG.

    PDG, donc son nom est connu pourquoi ne pas le donner?
    Ce qui serait intéressant c'est la liste des écoles qui ne l'ont pas pris!
    A contrario, la fac a été une catastrophe pour moi.
    Pas de stimulation.
    Pas d'ambiance, un sentiment d'anonymat total.
    Est-ce qu'à partir de mon expérience, on peut généraliser, je ne pense pas.

    Si si! Tu peux généraliser par ce que c'est parfaitement vrai et vérifiable.
  • @gdlrdc , @soleil_vert : l'université ça marche bien "si quelqu'un est bon, avec une grosse capacité de travail autonome" c'est clair.

    Personnellement je ne tape pas sur les prépas, je dis qu'il y a des avantages et des inconvénients et qu'il faut s'interroger sur la balance. Mathosphere dit des choses vraies, à décharge ceux qui ont apprécié l'encadrement exceptionnel de la prépa aussi.
    Je ne vois rien d'excessif dans ce débat.

    L'université il faut avoir une vie sociale qui doit impérativement conjuguer vie mondaine et travail, sinon effectivement on passe à côté. Sur cela gdlrdc tu as raison. Je pense qu'il doit y avoir du mal être autant qu'en prépa pour ceux qui la vivent mal, mais ce n'est pas du même ordre.
    Par contre côté ambiance je conteste, si elle n’apparaît pas immédiatement, quand on gratte un peu on trouve vite.

    @soleil_vert : à ma connaissance l'actuel président du jury de l'agreg externe est un universitaire, donc pas de généralisation non plus.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @Nutella : il faut bien comprendre que la valeur d'une note dépend du contexte dans lequel elle a été donnée (niveau d'exigence, niveau de la classe, niveau des connaissances attendues, etc), et n'est en aucun cas un marqueur universel.

    Ainsi, ça n'a pas beaucoup de sens de comparer les notes du bac, surtout le bac actuel qui ne fait plus vraiment office de référence, et celles obtenues quelques semaines plus tard en CPGE.

    Pour le dire plus clairement, il n'y aucun rapport entre un 18/20 en maths au bac et un 08/20 d'un DST en maths en CPGE.
  • Une remarque en passant sur le "cout" d'un étudiant à l'université, celui ci est calculé sur le nombre d'inscrits. Le ratio présents sur inscrits étant en général assez éloigné de un, ce "coût" s'en trouve significativement minoré.

    Bonne journée

    F.
  • @gdlrc: le raisonnement que tu tiens peut s'appliquer à plein d'autres situations, je te laisse deviner lesquelles...
  • @malavita tu évoques le problème de la déshérence universitaire, mais il n'en reste pas moins que les coûts fixes (nombre d'enseignants, administration, locaux etc.) sont toujours là quelque que soit le nombre d'étudiants présents. En plus c'est très variable d'une université à l'autre et selon les matières. Cela complexifie plus la compta analytique mais pas vraiment le "coût". De plus avec une partie significative et en augmentation des étudiants boursiers (soumis à une certaine obligation de présence), une crainte assez justifiée pour certains de leur avenir, j'ai plutôt le sentiment que le taux de remplissage effectif des amphis/TD augmente ses dernières années.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @malavita
    Une remarque en passant sur le "cout" d'un étudiant à l'université, celui ci est calculé sur le nombre d'inscrits. Le ratio présents sur inscrits étant en général assez éloigné de un, ce "coût" s'en trouve significativement minoré.

    Bonne journée
    Le ratio présents/inscrits est faible (autours de 50-70%) uniquement au deuxième semestre de L1. Les étudiants commencent à abandonner l'université après les notes des premières contrôles, vers début décembre. Par ailleurs, la présence au TDs est obligatoire pour valider l'année.
    L'université est le parent pauvre de l'enseignement supérieur. J'ai fait mes études à l'université et dans une GE, il y a un fossé au niveau de financement. Il y a beaucoup d'argent à GE, la gestion est meilleurs. C'est vraiment un autre univers. Ce qui m'a choqué le plus, c'est la disponibilité des chambres CROUS pour les étudiants de GE en ile de France. Les écoles réservent carrément ses chambres. La deuxième chose - les différentes aides quasi inexistantes à l'université.
    Là, je suis à Grenoble. Au niveau des locaux c'est plutôt bien. Mais il manque beaucoup de prof, surtout en maths et stats. A tel point qu'on donne à enseigner les cours magistraux aux postdocs!
  • vorobicheck a écrit:
    Par ailleurs, la présence au TDs est obligatoire pour valider l'année.
    Cela peut beaucoup varier d'une université à l'autre, d'un UFR à l'autre ou même d'une matière à l'autre. Je n'ai par exemple jamais signé ni fait signer une seule feuille de présence.
  • RE

    Je ne me sens pas le droit de donner le nom de cette personne, qui a d'ailleurs pris plus ou moins sa retraite après avoir revendu sa société.

    En tout cas, cet élève médiocre de prépa a effectué un parcours professionnel que lui envieraient bien des centraliens ou autres, voire certains X.

    A+
    Arcsinus arcsinum fricat.
  • Pour en revenir à la question "trop de stress ou non dans les classes prépa", les témoignages du genre "moi j'ai adoré" ou "moi j'ai détesté" n'ont aucune valeur statistique.

    On pourra lire ici : https://etudiant.lefigaro.fr/article/la-prepa-entre-course-a-l-excellence-et-manque-de-confiance-en-soi_450c439a-5a42-11e7-9597-7bc7fc02e415/
    58% des étudiants disent vivre avec un sentiment de fatigue omniprésent, 38% souffrent de l’acharnement au travail, 28% regrettent le bachotage, 10% ne supportent pas l’autorité imposée et enfin 8% estiment l’esprit de compétition nuisible à leur moral.
  • JLT écrivait:

    > On pourra lire ici :

    Noter que les auteurs de l'étude entendent ici par "prépa" "prépa économique", soit environ 20% des étudiants en CPGE au total (contre 60% en prépa scientifique).
  • @JLT: peut-on vraiment parler de statistique dans de tels cas? Il ne s'agit pas de dire "j'ai détesté", mais j'ai subi des comportements anormaux et traumatisants, qui n'ont pas lieu d'être au sein de l'éducation nationale ou de l'enseignement tout court.
  • @Mauricio : je suis d'accord que tout comportement anormal et traumatisant doit être banni, mais

    1) Le stress n'est pas nécessairement causé par un tel comportement. D'autres causes possibles : surcharge de travail, mauvaises notes.

    2) Certaines pratiques peuvent engendrer du stress sans qu'il soit clair si elles sont anormales ou non. Par exemple

    * noter très sévèrement les copies
    * indiquer le classement sur les copies, et rendre les copies dans l'ordre de mérite.
  • Bien sûr, mais ce n'est pas de 1) et 2) auquel je faisais allusion, même si je pense que nous devons tous faire des efforts pour trouver un équilibre entre l'exigence et le bien-être des élèves.
    M.
  • On croit rêver ça existe encore "indiquer le classement sur les copies, et rendre les copies dans l'ordre de mérite" "comportements anormaux et traumatisants" !? j'imagine aussi dans quel état d'esprit ...
    J'ose espérer pour les étudiants que ça reste minoritaire.

    Même à l'armée ils ont fini par se rendre compte que les brimades ça sert à rien et qu'il faut se concentrer sur le drill.

    @JLT c'est intéressant ce qui est écrit dans l'article que tu as indiqué. On voit que la pression (familiale et/ou profs) est importante, seul un bon tiers pense spontanément à la prépa.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • 58% des étudiants disent vivre avec un sentiment de fatigue omniprésent, 38% souffrent de l’acharnement au travail, 28% regrettent le bachotage, 10% ne supportent pas l’autorité imposée et enfin 8% estiment l’esprit de compétition nuisible à leur moral.
    Donc :
    62% considèrent qu'il n'y a pas un acharnement au travail, 72% considèrent qu'il n'y a pas de bachotage, 90% qu'il n'y a pas d'autorité imposée, et 92% considèrent que l'esprit de compétition est sain.
    Hormis le sentiment de fatigue permanent, c'est un vrai plébiscite pour les CPGE.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Ou qu’il n’y a pas d’esprit de compétition.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @lourrran, on est sur le forum de math et on est censé d'être logique! Le contraire de "28% regrette le bachotage" est "78% ne regrette pas le bachotage ou ne font pas le bachotage".
  • lourran a écrit:
    62% considèrent qu'il n'y a pas un acharnement au travail, 72% considèrent qu'il n'y a pas de bachotage, 90% qu'il n'y a pas d'autorité imposée, et 92% considèrent que l'esprit de compétition est sain.

    Je crois que tu as des problèmes avec les négations. Les négations correctes seraient plutôt :

    62% considèrent qu'il n'y a pas d'acharnement au travail, ou bien considèrent qu'il y en a mais n'en souffrent pas.

    72% considèrent qu'il n'y a pas de bachotage, ou bien qu'il y en a mais ne le regrettent pas.

    90% considèrent qu'il n'y a pas d'autorité imposée, ou bien considèrent qu'il y en a mais la supportent.

    92% considèrent qu'il n'y a pas d'esprit de compétition, ou bien que cet esprit ne nuit pas à leur moral.
  • @lourrran un sondage propre dans ce type de cas c'est au moins en quartile :
    ++
    +
    -
    --
    et éventuellement sans opinion.
    Il faut donc être un peu plus nuancé semble-t-il ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Ca va, sur les négations, j'ai volontairement 'simplifié/déformé...', on ne va pas chipoter là-dessus. Je voulais juste souligner qu'on peut voir le verre à moitié-vide, ou à moitié plein.

    Je pense qu'on peut faire un sondage sur les lycées, les facs, le milieu professionnel, sur tout ce que vous voulez, et on aura des taux de mécontentement à peu près comparables.

    L'autre point important soulevé par tenuki, c'est que ce sondage a été réalisé parmi les CPGE 'Ecoles de commerce'. (du coup, je regrette presque d'avoir proposé une autre lecture des résultats).

    Les questions dans ce type de sondage proposent des réponses de type ++ + - -- ? Probablement. Dans les sondages politiques, les journaux ont obligation de publier la méthodologie, et l'intitulé précis des questions. Ici, je n'ai pas trouvé.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • vorobichek a écrit:
    on est censé d'être logique
    vorobichek a écrit:
    Le contraire de "28% regrette le bachotage" est "78% ne regrette pas le bachotage ou ne font pas le bachotage".
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Produire des mécontents c'est une chose, des dépressifs (même si c'est en petit pourcentage) c'en est une autre.

    N.B. J'ai été en prépa, la compétition ne me dérangeait pas, car je n'étais pas parmi les perdants.
  • @JLT en prépa le système pousse seringue à mort me semble quand même pas laisser toujours de supers souvenirs ( https://www.lemonde.fr/campus/article/2017/04/04/eviter-la-souffrance-en-classe-preparatoire_5105390_4401467.html ). J'entends bien que pour la majorité ça se soit bien passé (du moins en sciences), mais bon ...

    J'ai conscience que mon témoignage n'a sans doute pas une valeur statistique, mais après mon DEUG dans l'école que j'ai intégrée mes copains de promo ne me parlaient pas de leur prépa, si ce n'est pour reconnaître qu'ils avaient été bien préparés. J'avais plus le sentiment qu'ils avaient tourné la page.
    Récemment un d'eux que je continue de fréquenter m'a dit qu'il avait souffert (StLouis) alors qu'il ne m'en avait jamais parlé avant (presque 30 ans après ...) et qu'il faisait le fier à bras à l'école. Il m'a dit que ce que l'avait aidé c'était le détachement vis à vis de la dureté du système. A contrario j'étais intarissable sur mon université et j'amenais mes copains dans les soirées que les assos universitaires organisaient, y compris dans d'autres villes, ils étaient enchantés (avec le recul je pense qu'il y avait plus de puceaux en prépas qu'à l'université).

    Toujours est-il que ça laisse des traces : https://www.streetpress.com/sujet/1458573123-normale-sup-ens-tabou-du-suicide-etudiants et c'est bien malheureux.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax : un vrai baisodrome la fac, c'est bien connu ;-)
  • @Corto je ne dirais pas ça, je pense plutôt qu'en prépa c'est plus compliqué et on a moins de temps. Sartre et Nizan s'en plaignaient dans un pastiche célèbre de Laforgue (l'écrivain, par le mathématicien) : La complainte des deux khâgneux.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • JLT écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1795468,1797290#msg-1797290
    > N.B. J'ai été en prépa, la compétition ne me dérangeait pas, car je n'étais pas parmi les perdants.

    Je pense que c'est en effet un élément essentiel.

    Il y a une autre discussion sur ce forum, où un lycéen avec un dossier assez moyen demande s'il a des chances d'être admis en prépa avec ce dossier. Je suis surpris par sa question, et par les réponses qui lui sont données. Pour moi (vu de très loin, bien sûr), ce lycéen au dossier moyen n'a vraiment pas intérêt à aller en prépa, il va souffrir.

    Aller en prépa, c'est bien, ça peut même être génial, mais il faut un super-niveau.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Avoir un super-niveau, pas forcément, mais je pense surtout qu'il faut avoir un niveau en adéquation avec la prépa visée. Exemples :

    1) Dans ma classe de math sup (il y a longtemps...) un élève avait commencé avec 17/20 car il avait déjà travaillé le début du programme à l'avance lorsqu'il était en terminale. Au bout de quelques semaines, ses résultats sont en chute libre. Il demande alors à intégrer une CPGE moins cotée. Je le croise quelques mois plus tard dans la rue et il me dit que ça va beaucoup mieux.

    2) Quand j'étais en spé (M'), l'un des élèves fait une dépression nerveuse. Il était en fait déjà sous pression depuis la terminale. Il lâche quasiment les cours pendant plusieurs mois, avec l'accord du proviseur.

    3) Une fois l'école intégrée, des étudiants (certes ne constituant pas la majorité mais tout de même un pourcentage non négligeable) se relâchent complètement, ne fournissant que le strict minimum pour réussir leurs examens. On peut supposer qu'ils ont souffert de "burn-out" suite aux 2 ou 3 années de prépa.

    4) Il y a quelques années, un élève d'une CPGE prestigieuse n'est pas admis en 2e année suite à de mauvais résultats scolaires. Des témoignages indiquent qu'il semble en souffrance psychologique, mais je n'en connais pas les raisons exactes. Toujours est-il qu'il fait ensuite une L2 et une L3 en ayant quasiment 20/20 de moyenne et intègre Polytechnique par la voie universitaire.

    Tout ceci pour dire que la compétition, c'est sympa quand on gagne, mais ça met parfois en situation d'échec des gens qui auraient normalement dû se trouver en situation de réussite. Idéalement il faudrait étudier là où on peut obtenir 10/20 sans efforts inconsidérés. L'ennui c'est que les résultats de terminale ne permettent pas de faire un pronostic très fiable.
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