Probabilité d'être utile ?
Bonsoir,
Le titre est un peu provocateur, mais en fait je lisais le forum et d'autres trucs et je voyais beaucoup de gens s'inquiéter du niveau, tout ça, ce qui faisait écho à mes impressions personnelles (première année à l'ESPE, 4 semaines de stages).
Bon, sûrement que j'ai lu trop de trucs négatifs et que je relativiserais plus tard, tout ça, mais tant que j'ai l'idée je préfère en parler parce que si plus tard j'ai des désillusions je regretterais peut-être de ne pas l'avoir confrontée.
Je suis en train de me faire le raisonnement suivant. Supposons pour fixer les choses que je sois un super prof, etc.
Supposons que je récupère des élèves médiocres parce que [insérer les multiples raisons lues partout pour expliquer le niveau], que j'en fasse de bons élèves et que l'année suivante ils tombent sur un collègue qui les ramène au niveau médiocre de la moyenne de leur âge.
Ce que je me dis c'est : mais à quoi ça sert que je sois un super prof, que je fasse des heures sups bénévolement, que je prépare mes cours, etc. si au final ce cas se produit ? Je ne sers à rien, autant laisser ledit collègue les prendre en charge à ma place dès le départ, non ? Enfin ça sert pour ma conscience professionnelle, mais voilà.
Évidemment, si toute la classe est bonne, je fais quand même confiance au collègue pour garder un bon cap, mais par ex si l'élève passe au lycée et donc change totalement de camarades, il est possible que la classe ait un niveau médiocre qui oblige le collègue à revoir à la baisse ses exigences.
Donc en fait en gros mon raisonnement c'est que, pour qu'un super prof soit utile, il faut qu'ensuite dans la chaîne les élèves tombent très souvent - voire à chaque année - en termes d'années dans des bonnes classes ou sur un super prof ce qui permet de soutenir l'effort.
Quelle est cette probabilité et que pensez-vous de ce raisonnement ?
A l'origine j'ai envie d'aller en REP pour être utile (et puis de toutes façons je n'ai pas de points donc j'irais et je verrais) mais là je me fais ce raisonnement sur la notion d'utilité et je me dis qu'à l'inverse à supposer que l'on soit un bon prof, on serait peut-être plus utile dans des établissements plus élitiste.
Je sais que la question peut sembler provocatrice et je saurais donc gré à ceux qui répondront calmement.
Le titre est un peu provocateur, mais en fait je lisais le forum et d'autres trucs et je voyais beaucoup de gens s'inquiéter du niveau, tout ça, ce qui faisait écho à mes impressions personnelles (première année à l'ESPE, 4 semaines de stages).
Bon, sûrement que j'ai lu trop de trucs négatifs et que je relativiserais plus tard, tout ça, mais tant que j'ai l'idée je préfère en parler parce que si plus tard j'ai des désillusions je regretterais peut-être de ne pas l'avoir confrontée.
Je suis en train de me faire le raisonnement suivant. Supposons pour fixer les choses que je sois un super prof, etc.
Supposons que je récupère des élèves médiocres parce que [insérer les multiples raisons lues partout pour expliquer le niveau], que j'en fasse de bons élèves et que l'année suivante ils tombent sur un collègue qui les ramène au niveau médiocre de la moyenne de leur âge.
Ce que je me dis c'est : mais à quoi ça sert que je sois un super prof, que je fasse des heures sups bénévolement, que je prépare mes cours, etc. si au final ce cas se produit ? Je ne sers à rien, autant laisser ledit collègue les prendre en charge à ma place dès le départ, non ? Enfin ça sert pour ma conscience professionnelle, mais voilà.
Évidemment, si toute la classe est bonne, je fais quand même confiance au collègue pour garder un bon cap, mais par ex si l'élève passe au lycée et donc change totalement de camarades, il est possible que la classe ait un niveau médiocre qui oblige le collègue à revoir à la baisse ses exigences.
Donc en fait en gros mon raisonnement c'est que, pour qu'un super prof soit utile, il faut qu'ensuite dans la chaîne les élèves tombent très souvent - voire à chaque année - en termes d'années dans des bonnes classes ou sur un super prof ce qui permet de soutenir l'effort.
Quelle est cette probabilité et que pensez-vous de ce raisonnement ?
A l'origine j'ai envie d'aller en REP pour être utile (et puis de toutes façons je n'ai pas de points donc j'irais et je verrais) mais là je me fais ce raisonnement sur la notion d'utilité et je me dis qu'à l'inverse à supposer que l'on soit un bon prof, on serait peut-être plus utile dans des établissements plus élitiste.
Je sais que la question peut sembler provocatrice et je saurais donc gré à ceux qui répondront calmement.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.
Réponses
Ça m'est arrivé (côté élève) de la 6e à la math-elem (avec une exception). Bon, c'était de 1960 à 1967, et le prof c'était Gilbert Walusinski.
Je ne suis pas du tout prof, mais comme la plupart d'entre nous, j'ai été (et suis encore) élève.
Pour répondre à la situation "bon prof puis mauvais prof l'année d'après":
De mon point de vu, je pense avoir eu entre le collège et le lycée, uniquement deux professeurs de maths(en 3e et en 1ere S) que j'ai apprécié, que je trouvais compétent, intéressant, juste...
Néanmoins, juste par ces deux professeurs, j'ai pu développer un gout pour les mathématiques.
Je suis d'ailleurs aller les voir en cette fin d'année pour leur donner de mes nouvelles et les remercier pour l'année que j'avais passé avec eux.
Ne pense tu pas que, comme dans mon cas personnel, être un bon prof pendant une année scolaire ne peut pas être utile sur l'intégralité du parcours d'un élève ?
Tout le monde s'inquiète de son niveau de rémunération. X:-(
SuperKarl:
Tu te cherches déjà des excuses pour glander avant d'être entré dans la profession? X:-(
@ Fin de partie Non, au contraire, je souhaite toujours avoir ma conscience professionnelle pour moi quoi qu'il advienne, je réfléchissais plus au concept de classes plus élitistes, peut-être du privé par exemple, pour être franc (et ça gagne moins avec moins de sécurité de l'emploi ;-) ).
@GaBuZoMeu je pensais aussi à cela :-D c'est une expérience que je trouverais très intéressante du point de vue du professeur.
Je connais très peu de personne, pour ne pas dire aucune, adorant une matière scolaire tout en étant mauvaise dans celle-ci et voulant aller dans une filière pour l'approfondir.
Hmmm mauvais, c'est relatif. Si le niveau est bas, tu peux être bon en étant mauvais. C'était clairement mon cas au sortir de la terminale. Est-ce que ça m'a été préjudiciable, non, donc effectivement dans un sens tu as peut-être raison sur l'intérêt à donner aux élèves.
Mais dans le même temps, je ne juge que par rapport à ce que je connais, si ça se trouve ce que je considère comme bon est considéré par mauvais pour certains et peut-être qu'en fait ça m'a été préjudiciable du point de vue d'autrui parce que sans le savoir je serais mauvais.
En fait il faut que je regarde ce que je considère moi comme bon et si le niveau que l'on peut espérer à bac d'aujourd'hui est préjudiciable à l'obtention disons à bac+X (à déterminer) d'un niveau bon, et si ça n'est pas le cas, effectivement je peux arrêter de psychoter.
Sur l'approfondissement dans des filières, il faut aussi voir que dans le supérieur, l'approfondissement n'est pas l'unique but, il y a aussi les perspectives.
Qu'est-ce un mauvais prof? Un homme ou une femme que tu trouves antipathique et que tu ne peux pas blairer?
Un imposteur qui a obtenu l'autorisation d'enseigner dans une pochette surprise?
Au collège les élèves ont un lien quasi-affectif avec leur enseignants.
J'avais un prof' en 6/5ème en mathématiques que je ne pouvais pas blairer mais autant que je me souvienne et que je pouvais en juger à l'époque ce n'était pas un Charlot dans ce qu'il enseignait. C'est seulement que je trouvais antipathique ce type et j'imagine que cela ressurgissait sur l'intérêt que je portais à la matière qu'il enseignait.
Mais, heureusement en 4/3ème j'ai eu un enseignant que je trouvais très bien humainement et qui m'a probablement donné l'envie de faire des mathématiques.
(ma soeur qui l'avait aussi comme prof' de mathématiques ne pouvait pas le blairer)
Si tu en fais de bons élèves, ils seront toujours en avance sur ceux qui ont le "mauvais" prof deux ans de suite.
Un mauvais prof c'est par exemple tous ces profs super sympas avec qui on rigole et avec qui on a 16 de moyenne sans bosser juste parce qu'il pratique la surnotation à grande échelle...
Un bon prof c'est d'abords celui qui fait tout le programme, qui explique bien (qui ne balance pas des "c'est évident" comme réponse à toutes les questions), qui est compétent et qui arrive à donner suffisamment d'acquis pour que ces élèves ne s'effondrent pas l'année suivante...Après , pour le côté "humain" je pense que c'est très relatif mais cela reste du bonus à mon sens.
Le côté humain n'est pas du bonus en collège (et peut-être même au lycée).
Comme déjà indiqué je pense que beaucoup d'élèves entretiennent un lien quasi-affectif avec leur enseignants.
Si un élève ne peut pas blairer un prof' il y aura, à mon avis, une incidence sur ses résultats dans la matière enseignée par ce prof'.
vous avez adoré un prof qui vous a donné l'envie de faire des mathématiques alors que votre soeur l'a détesté ce qui prouve bien que sur ce plan c'est difficile de juger.
Après il faut un minimum car c'est certain que si on est une vraie peau de vache cela ne risque pas d'aider les élèves en général.
> Si tu en fais de bons élèves, ils seront toujours en avance sur ceux qui ont le "mauvais"
> prof deux ans de suite.
Et donc ça crée des inégalités. Au nom de l'égalité, il vaut mieux qu'il n'y ait aucun bon prof.
Ok, je sors, je vais faire mon jogging.
Mais se positionner par rapport à d'éventuels mauvais futurs profs ne l'est sûrement pas
Ton raisonnement ici ne tient pas la route
Il faut se fixer des limites et agir là où tu peux agir
Or qu'est-ce qu'un prof de maths sinon quelqu'un qui, simplement, rectifie des façons incorrectes de voir le monde ?
Il faut je crois se positionner là où ça fait mal, et agir.
La façon dont est fait le monde entraîne alors, de fait, ton utilité.
Il faut se rappeler qu'un prof' de mathématiques n'est pas en charge de la rotation de la terre. B-)-
A un certain niveau, un mauvais prof fait réussir bien mieux ses élèves/étudiants qu’un bon prof.
Gloups. Je ressors...
- goût à une matière
- des manières de raisonner et/ou travailler qui survivent (arrivé en spé je continuais d'utiliser le code couleur appris en 3ème qui me permettait de structurer mes cours par exemple)
- une autre vision de certains exercices
En ce qui me concerne, je crois que même une seule année avec un bon prof peut réellement faire la différence. Même si je rejoins Fin de partie quand il parle de "lien affectif avec l'enseignant", le souvenir que je garde de ma meilleure prof de maths est avant tout celui de quelqu'un qui savait parfaitement tenir sa classe, arrivait a intéresser ses élèves et faisait preuve d'une grande pédagogie et générosité (mais elle n’était pas "gentille" avec ses élèves, "juste" serait plus approprié).
A titre personnel, ce sont les deux années passées avec cette prof qui font, en partie, qu'aujourd'hui je souhaite refaire des mathématiques et approfondir le sujet.
Je pense qu'il ne faut pas négliger l'impact positif que vous pouvez avoir sur une classe. Même si en effet vous n'avez aucune garantie que les efforts que vous investirez seront suivis par vos collègues les années suivantes, il me semble que sur le long terme cela sera forcément bénéfique pour certains de vos élèves.
J.