Profs, pourquoi râlez-vous ?

Bonjour
Certains intervenants de ce forum critiquent régulièrement le système scolaire sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi. Il s'agit souvent de remarques cyniques sur les programmes lancé ci et là, d'autres fois de statistiques censés mettre en évidence la baisse de niveau des étudiants par rapport à l'ancien temps, ou encore de moqueries concernant le niveau des écrits du capes.

Au début je pensais que c'était une particularité de ce forum et j'ai fermé les yeux là-dessus. Cependant j'ai remarqué que ces critiques étaient reprises sur d'autres plateformes, par d'autres intervenants. Il semblerait donc que le problème soit général, symptomatique d'un certain malaise des enseignants.

J'aimerais initier une discussion pour aller au fond des choses, le problème étant que les remarques cyniques dont je fait référence ne vont jamais très loin dans la réflexion, probablement parce que le malaise n'est jamais remis en cause mais accepté comme un consensus, ce qui rend toute argumentation inutile.

Je me propose donc de faire l'avocat du diable en répondant aux remarques les plus courantes que j'ai eu l'occasion de lire :

Disclaimer : je ne suis pas prof et je ne suis donc pas au courant des réalités du métier. Je prépare le capes cette année, et ce qui suit témoigne sans doute plus de ma naïveté et de mon incompréhension que d'une réelle réflexion / recherche sur le système éducatif.

Au sujet de l'approche pédagogique de l'enseignement par les 6 compétences, et la prétendue doctrine de l'enseignement national à laquelle il faut se conformer.

L'état dépense de l'argent dans la recherche sur l'éducation, des gens (a priori des spécialistes qui savent ce qu'ils font) sont payés à plein temps pour trouver la/les façons optimales d'organiser l'enseignement. Qui somme nous pour juger de la pertinence de leurs résultats à notre niveau, nous qui avons certainement moins d'expertise pour réfléchir à la question ? Nous avons accès à un échantillon de quelques classes qui ne sera jamais représentatif de la population totale, quelle leçons croyez nous pouvoir tirer de notre expérience personnelle ?

Je trouve fantastique que l'on se préoccupe de cette problématique au niveau nationale. De plus, d'après ce que j'ai lu sur les EPLE et les conseils pédagogiques, une grande marge de manœuvre est laissée aux enseignants pour pouvoir expérimenter et mettre en place leurs propres solutions, adaptées à leurs besoins. Personne n'est donc forcée d'appliquer à la lettre les tendances nationales si elle ne lui plaisent pas.

Au sujet des programmes (mal fichus ?) et de la baisse de niveau générale.

Tout d'abord, qu'est ce que cela peut bien vous faire que le niveau général en maths ait baissé en sortie de lycée ? Quels sont exactement les conséquences ? Est-ce vraiment utile pour une écrasante majorité de citoyens d'être des cracks en mathématiques ?
Les personnes passionnées ou souhaitant devenir chercheurs peuvent toujours se former à la maison. L'un des points positifs de l'école est justement selon moi le fait qu'elle ne surcharge pas intellectuellement les élèves et leur laisse la possibilité entretenir des hobbies, de s'intéresser à d'autres choses, de s'amuser avec ses amis.
Les nouveaux programmes se concentrent à raison beaucoup plus sur l'algorithmique et la programmation, ainsi que sur le calcul automatisé, ce qui sera très utile aux élèves vu l'état du marché du travail actuel, beaucoup plus que de savoir additionner deux fractions.
Par ailleurs, je suis heureux qu'au moins au lycée les personnes en charge des programmes ont compris qu'il était plus intéressant d'éveiller la curiosité des élèves que de leur asséner un formalisme abrutissant. Les cours d'université que j'ai reçu sont complètement déconnectés de l'histoire des mathématique et n'apportent aucune justification sur l'utilité des notions introduites. C'est les programmes d'université qu'il faudrait revoir, ceux du lycée sont parfaits !

Au sujet du niveau requis pour être devenir prof.

Franchement, il faudra qu'on m'explique l'apport d'un agrégé par rapport à un certifié quand il s'agit d'enseigner au collège. Les compétences sociales me paraissent beaucoup plus déterminantes sur la qualité d'un prof que les compétences en mathématiques.
Aux écrits du capes on se moque des questions portant sur la rédaction d'une réponse s'adressant à des élèves d'un certain niveau, et des tripotés de questions évidentes qui permettent justement à ceux qui possèdent les meilleurs qualités de communication de se mettre en valeur, là où l'ont voit des "experts" échouer lamentablement dans des corrigés en ligne avec des réponses du style "hum c'est évident, je n'ai pas du bien comprendre où le rédacteur du sujet voulait en venir".
Je suis heureux de constater que la formation des professeurs s'oriente plus en plus vers les compétences sociales que vers l'expertise mathématique.
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Réponses

  • Quand tu lis des avis sur les machines à laver, tu trouves majoritairement des avis négatifs. Quand il n'y a pas de problèmes, on ne le dit pas. C'est la même chose pour l'enseignement. La grande majorité des profs est satisfaite (ou du moins, ne fait rien pour que leur situation s'améliore). Bref...
  • @ A Bernard. Si on ne sait pas additionner deux fractions comment peut-on être efficace en programmation et algorithmique? Les premiers algorithmes que l'on voit en petite classe sont les procédures opératoires.
    Un prof de fac m'avait retiré 5 points pour un moins oublié devant une intégrale. Je luis ai demandé pourquoi être aussi dur?? Il m'a répondu, si un jour vous êtes ingénieur et que vos calculs sont faux vous risquez que votre pont s'écroule...
    Je lui ai répondu on peut faire les calculs sur ordinateur! Peu de temps après, aux informations, un terminal d'aéroport s'effondre. Apparemment erreurs de calculs des ingénieurs, calculs faits sur ordinateur. J'ai compris où le prof voulait en venir.
  • Bonjour,

    Je prépare moi aussi le CAPES, donc je n'ai pas une longue expérience pratique du métier.

    Normalement si tu veux prof de maths, j'espère que tu veux être passionnant, et dans ce cas j'espère que tu es passionné pour transmettre par ton comportement l'envie de faire des maths.

    Je pense que le fait d'être passionné pousse (à tort ou à raison) à trouver problématique la baisse du niveau en mathématiques (que des études ont tenté de quantifier mais en tout cas c'est une réalité).

    En outre si tu veux être prof, j'espère que tu penses aux collègues enseignants-chercheurs qui devront ramer pour rattraper le niveau en sortie de lycée parce que eux forment leurs remplaçants chercheurs ou autres métiers pouvant être pointus.

    Ca peut aussi parfois poser un problème au niveau de l'égalité, si l'école publique ne fait plus bien son travail, le privé s'en charge et là les plus pauvres n'y ont pas accès : si les formations du supérieur ne revoient pas leurs exigences à la baisse, ou lorsqu'il y a concours, ceux qui ont eu accès au privé auront appris des choses que certains ne voient plus dans le public à la sortie du lycée. Ainsi, au concours de médecine, il faut savoir faire du calcul différentiel. [edit : cf : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1812244,1819040#msg-1819040 ]

    Je n'ai rien contre l'idée d'éveiller la curiosité des élèves, mais alors les barycentres, pourquoi on ne les voit plus ? Le formalisme n'était pas abrutissant, on pouvait faire plein de trucs avec. Un super truc qui se faisait en physique avant était de prédire le mouvement d'un ballon de foot frappé depuis le sol juste en connaissant la vitesse de départ et l'angle, ça éveillait la curiosité, mais si je ne me trompe, ça ne se fait plus parce que les mathématiques ne suivent pas. Donc effectivement, si on fait trop de choses, les portes ne restent pas ouvertes assez longtemps pour que l'élève jette un œil (encore que ça dépende de l'élève, parfois au contraire ils voient les perspectives tout de suite et veulent au contraire faire plus de choses) mais moins on en fait, moins il y a de portes ouvertes où assouvir sa curiosité.

    Sur le niveau des enseignants, je pense qu'il n'y a rien de pire en mathématiques qu'un enseignant fermé car peu sûr de son fait, recalant les idées intéressantes des élèves par peur d'être dépassé, disant des choses fausses et annonçant faux à des élèves qui disent vrai. Un prof qui n'a aucun recul sur sa discipline et la voit comme un ensemble de connaissances techniques, prenant le moyen pour l'objectif, au lieu de la voir comme un art de la résolution des problèmes et servant collatéralement au développement de l'esprit critique. J'ai connu un type super sympa d'ENS et super fort, la seule fois où je l'ai entendu dire du mal (enfin juste l'anecdote quoi, c'était pas vraiment du mal) de quelqu'un c'était d'une prof en 6ème qui lui avait dit que sa démonstration était fausse alors qu'elle était bonne :-D

    Au sujet de l'Education Nationale, les experts en question ont promu une politique qui a donné de mauvais résultats, mesures effectuées. Il semble de plus de notoriété publique que les fonctionnaires du ministère n'ont que faire de la tutelle de leurs ministres.
  • J'adore:-)
  • Je n'ai pas compris l'intervention de kioups.
    Tu proposes de remplacer les profs par des machines à laver ?

    @ superkarl.

    Les barycentres, comme les fractions, sont des cochonneries. De la même espèce d'ailleurs.
    Deux systèmes pondérés peuvent donner le même point.
    Pas d'unicité, donc il n'y a plus unicité de la réponse. L’élève, et parfois le prof, est perdu.

    On va au plus simple : on vire les barycentres.

    Pour les fractions, les têtes chauves du ministère se penchent sur le problème pour l'éradiquer.


    Il y a quelques années, je discute non-maths en salle des profs avec un collègue de prépa. Déboule une collègue avec qui je partageais une classe de première. Bah oui, j'avais refusé de faire des heures sup et le jour de la rentrée, le patron n'a rien trouvé de mieux que de partager la classe en deux pour les maths.
    Dans l'ensemble des schtroumpfements, il y avait la note trimestrielle a mettre sur le bulletin.

    La collègue me demande comment je calcule ma note pour qu'elle puisse s'aligner dessus. Je réponds que c'est une classe sérieuse et que je mets le même coefficient aux devoirs surveillés et aux devoirs à la maison. Sur quoi - je n'invente pas, je n'en serais pas capable - elle me demande : Oui, d'accord, mais quel coefficient ? Je pense qu'elle a mal entendu, je réponds, n'importe, puisque c'est le même. Mais elle insiste pourvoir quel est le fameux coefficient. Je réponds, sidéré, "euh, 3".

    Elle s'en va, satisfaite de ma réponse. Je vois dans les yeux vitreux de mon collègue que la scène l'a légèrement chamboulé. Il a réussi à bredouiller : Elle est prof de quoi ? (objectivement c'était un gros bahut). Après ma réponse, il a été obligé de s'asseoir.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Abernard a écrit:
    Les nouveaux programmes se concentrent à raison beaucoup plus sur l'algorithmique et la programmation, ainsi que sur le calcul automatisé, ce qui sera très utile aux élèves vu l'état du marché du travail actuel, beaucoup plus que de savoir additionner deux fractions.

    Très utile? Crois-tu que la société a besoin de millions de développeurs de logiciels?

    En outre, si un jour tu as l'occasion de corriger un devoir sur table dans lequel il y a un exercice où il est question d'algorithme tu vas avoir un haut le coeur en le corrigeant.
    Je pense que l'ignorance de ces choses-là est pire que la non maîtrise du calcul sur les fractions.
    Je pense qu'il y a plein de causes à cela (et probablement que les enseignants ont leur part là dedans) mais je pense aussi que cet enseignement ne passe pas car il est dispensé à des gens qui n'ont pas été assez imprégnés par la culture mathématique. Cette culture minimum n'est peut-être pas élevée mais elle l'est encore trop pour un grand nombre d'élèves et cela se voit, entre autres, à cette occasion.
    Abernard a écrit:
    Tout d'abord, qu'est ce que cela peut bien vous faire que le niveau général en maths ait baissé en sortie de lycée ? Quels sont exactement les conséquences ?

    Au delà de la question du niveau, il y a la question de la désertion de ce champ de connaissance de la part du plus grand nombre et qui est laissé, de fait, à un petit nombre de gens qui sont des privilégiés dans la société. Cette connaissance il la convertiront en instrument de pouvoir (même si ce n'est qu'un pouvoir symbolique: cela impressionne encore beaucoup de gens que vous soyez diplômés de polytechnique, l'ENA, l'ENS etc).
    Il y a l'idée que c'est dangereux pour la société de laisser ce champ de connaissance à cette minorité de privilégiés.
    Abernard a écrit:
    Franchement, il faudra qu'on m'explique l'apport d'un agrégé par rapport à un certifié quand il s'agit d'enseigner au collège
    Je ne suis pas pour qu'il y ait deux sortes de professeurs qui font, pour la plupart, un métier très semblable.
    (Je pense que cela a été fait avec des arrières pensées pour diviser le corps enseignant, et souscrire à l'idée qu'on se faisait du mérite à une époque)
    Mais cela ne veut pas dire qu'il faille niveler vers le bas les exigences de niveau vis à vis des enseignants.
    Pourquoi ne supprimerait-on pas le CAPES et qu'on ne demanderait pas à tous les aspirants enseignants de réussir le concours de l'agrégation? Après tout on leur demande maintenant d'avoir un diplôme de master.
    Abernard a écrit:
    Je suis heureux de constater que la formation des professeurs s'oriente plus en plus vers les compétences sociales que vers l'expertise mathématique.
    Je ne sais pas ce que tu veux dire par "compétences sociales" mais je pressens que tu fais allusion à quelque chose qu'on n'apprend pas en usant les bancs d'une université et qui est surtout le fruit de l'expérience de vie et de l'interaction avec les autres.
  • abernard a écrit:
    J'aimerais initier une discussion pour aller au fond des choses, le problème étant que les remarques cyniques dont je fait référence ne vont jamais très loin dans la réflexion, probablement parce que le malaise n'est jamais remis en cause mais accepté comme un consensus, ce qui rend toute argumentation inutile.
    Je voulais juste revenir sur ça parce que c'est une impression que j'ai également, le cynisme défaitiste du milieu enseignant (td)

    @ev

    Sérieux, y avait vraiment des difficultés avec le barycentre ?
  • abernard a écrit:
    Certains intervenants de ce forum critiquent régulièrement le système scolaire sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi [...] je ne suis pas prof et je ne suis donc pas au courant des réalités du métier.

    Bravo, tu as répondu toi-même à ta question !
  • Qui somme nous pour juger de la pertinence de leurs résultats à notre niveau, nous qui avons certainement moins d'expertise pour réfléchir à la question ?

    J'ai moins d'expertise qu'un juriste, donc qui suis-je pour donner mon avis sur les lois ?
    J'ai moins d'expertise qu'un climatologue, donc qui suis-je pour donner mon avis sur le changement climatique ?
    J'ai moins d'expertise qu'un urbaniste, donc qui suis-je pour donner mon avis sur le réaménagement de ma ville ?
    J'ai moins d'expertise qu'un économiste donc qui suis-je pour donner mon avis sur la manière dont l’État gère notre argent ?
    J'ai moins d'expertise qu'un médecin donc qui suis-je pour donner mon avis sur la désertification médicale en campagne ?
    Ad libitum...

    A ce rythme, il faut surtout s'abstenir de toute réflexion, s'abstenir de voter, s'abstenir de tout engagement citoyen, civique, s'abstenir de s'impliquer dans quoique ce soit. Laissons les experts réfléchir et décider pour nous, et surtout fermons là !
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Abernard a bien précisé qu'il se faisait l'avocat du diable, donc il ne faut pas prendre ses questions au premier degré.

    La "vraie" question, me semble-t-il, serait celle-ci : Quel enseignement des mathématiques veut-on prodiguer dans ce pays, et ce à chaque niveau de la vie des élèves ?
  • Je ne suis pas prof de maths, pas prof 'tout court', donc je regarde l'enseignement d'un oeil extérieur. Ce qui me gêne, ce n'est pas la baisse du niveau en maths, c'est la baisse du niveau dans beaucoup de matières fondamentales. Ici, on est dans un club de matheux, donc le focus est mis sur les maths, on ne parle que des maths, mais le problème est plus général.

    En 30 ans, on a doublé ou triplé le nombre de bacheliers ? Oui, On a multiplié le nombre de mentions TrèsBien au Bac par 10 ou peut-être même 100 ? Oui. On a multiplié par 5 ou 10 le nombre d'étudiants ? Oui. Mais il ne faut pas être dupe. Tout ça est artificiel.

    Si on découpe la population en 5 tranches, selon le niveau scolaire. (A=les doués, E=les plus faibles) La tranche E était faible, elle est toujours aussi faible, il n'y a pas eu de changement.
    Les tranches B C et D ont beaucoup baissé.
    La tranche A. Il y a des ilots de résistance, la résistance s'organise, le niveau moyen des 20% les meilleurs a probablement peu baissé. Ce qu'ils ont perdu dans les matières fondamentales, ils l'ont largement compensé dans d'autres domaines (langues, informatique...) Et si ces ilots de résistance sont très brillants, c'est parce qu'ils ont l'environnement extra-scolaire qu'il faut.

    'Il y a dans les hautes instances des gens compétents pour prendre les bonnes mesures'. Peut-être, mais peut-être pas.
    Les hautes instances, c'est comme le top-management des grosses entreprises, Pour y accéder, il faut fayoter. Si vous avez le malheur de remettre en cause les décisions de votre n+1 ou de votre n+2, vous êtes mort.

    Le haut-directeur de tel truc, il est indéboulonnable. Et il ne va pas se dédire. Il attend la retraite, et tant qu'il sera en poste, il va se battre pour que ses erreurs passées ne se voient pas. Il dépense probablement plus d'énergie pour défendre son bilan que pour améliorer le système. C'est comme ça dans beaucoup de grosses structures (privées ou publiques), il n'y a pas de raison que ce soit différent à l'EN.

    Et comme il a bien pris soin de s'entourer de gens qui pensent comme lui, qui ont toujours dit que la politique menée était la bonne, il y a peu de chances que le système s'améliore. Les ministres passent, les haut-directeurs restent.

    @FdP : Oui, la société n'a pas besoin de millions de développeurs de logiciels. Donc, on peut se dire 'pas besoin que tout le monde sache additionner 2 fractions'.
    Pourquoi pas, c'est une idée qu'on peut accepter. On peut dire : untel, il ne sait pas additionner 2 fractions, il ne sait pas écrire 3 mots sans faire une faute d'orthographe, mais ce n'est pas grave, il y a plein de places pour lui, il y a plein de métiers où tout ça, ça ne sert à rien.
    Ok, pourquoi pas, ça me va parfaitement bien.

    Mais soyons cohérent, ne mettons pas dans une même classe de 3ème ces profils là, et des gamins qui ont acquis parfaitement toutes les notions qu'on apprend au collège. Comment voulez-vous qu'un prof de 3ème s'en sorte quand il a dans une classe 20% de gamins qui ont à peine un niveau CM2, et 20% de gamins qui ont le niveau 3ème ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • La société idéale des pédagogistes, ça doit ressembler à ça:
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • FDP Il me semble que le CAPES fut crée après l'agreg pour pallier le manque de profs dans les années 50. Donc rien à voir avec une quelconque division de deux corps différents.
  • Je ne suis pas prof de maths et pourtant je râle aussi...
    Le discours de abernard est hallucinant de mauvaise foi: le niveau n'a pas un peu baissé comme il le laisse croire, il s'est écroulé! Voilà le problème! la question n'est pas de pleurer de perdre la troisième place du podium pour la quatrième mais pourquoi en 30 ans on passe du podium au quarantième rang mondial derrière l'Egypte. La question n'est pas de pleurer que l'on ne fabrique plus des cracks au lycée mais pour quelles raisons des élèves de terminales S ont le bac alors qu'ils ne savent même plus additionner deux fractions...et avec ce genre de discours "à quoi cela sert" on peut aller très loin du style à quoi cela sert d'étudier l'orthographe si on a des correcteurs automatiques ou pire il suffit d'abolir toutes les règles pour appliquer juste le français de manière phonétique, à quoi cela sert d'étudier l'histoire, la littérature etc etc...
  • Biely a écrit:
    à quoi cela sert d'étudier l'orthographe si on a des correcteurs automatiques

    Tu remarqueras qu'on a droit à la calculatrice au bac mais pas au correcteur orthographique.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • J'ai moins d'expertise qu'un juriste, donc qui suis-je pour donner mon avis sur les lois ?
    J'ai moins d'expertise qu'un climatologue, donc qui suis-je pour donner mon avis sur le changement climatique ?
    J'ai moins d'expertise qu'un urbaniste, donc qui suis-je pour donner mon avis sur le réaménagement de ma ville ?
    J'ai moins d'expertise qu'un économiste donc qui suis-je pour donner mon avis sur la manière dont l’État gère notre argent ?
    J'ai moins d'expertise qu'un médecin donc qui suis-je pour donner mon avis sur la désertification médicale en campagne ?
    Ad libitum...

    Exactement, qui ne sait pas ferait mieux de ne rien dire...
    A ce rythme, il faut surtout s'abstenir de toute réflexion, s'abstenir de voter, s'abstenir de tout engagement citoyen, civique, s'abstenir de s'impliquer dans quoique ce soit. Laissons les experts réfléchir et décider pour nous, et surtout fermons là !

    ... mais je ne suis pas d'accord avec cette conclusion. Ne pas parler, ça ne veut pas dire ne pas réfléchir. Au contraire, se taire c'est écouter et apprendre. Il faut savoir rester à sa place et faire confiance aux autres tout comme on s'attend à ce que les autres nous fassent confiance pour notre domaine d'expertise. Mon intention n'est pas de faire un débat sur le droit de vote et l'engagement civique, mais le fait que dans notre société actuelle on demande leur avis à n'importe qui pour des choses aussi importantes que la politique d'un pays me parait être une aberration, donc cet argument ne me convainc pas.
    Très utile? Crois-tu que la société a besoin de millions de développeurs de logiciels?

    Ça se discute. Mon expérience sur le marché du travail en temps qu'ingénieur (à moi et à mes amis de ma tranche d'âge) me donne cette impression. Peut être pas des millions de développeurs de logiciels, mais des millions de développeurs et d'utilisateurs à qui on demande un certain degré d'expertise.
    Je ne sais pas ce que tu veux dire par "compétences sociales" mais je pressens que tu fais allusion à quelque chose qu'on n'apprend pas en usant les bancs d'une université et qui est surtout le fruit de l'expérience de vie et de l'interaction avec les autres.

    Au contraire, ce genre de choses s'étudie. J'ai eu des cours de programmation neuro-linguistique très utiles, des séminaires où l'ont passait tous les jours au tableau faire une présentation de 20 minutes sur un sujet que l'on avait peu de temps pour préparer. Il y a des gens qui prennent des cours d'éloquence et il existe des centaines de livres de développement personnel qui traitent de la façon de développer des rapports sociaux efficaces. On pourrait parler aussi des résumés de français en prépa qui forcent à trouver les mots exacts pour rester efficace dans la formulation en utilisant le minimum de mots. C'est ce genre de compétences sociales auxquelles je faisait allusion.

    Merci pour vos interventions, ce sur quoi je n'ai pas réagis m'a convaincu pour le moment.
  • le niveau n'a pas un peu baissé comme il le laisse croire, il s'est écroulé! Voilà le problème! la question n'est pas de pleurer de perdre la troisième place du podium pour la quatrième mais pourquoi en 30 ans on passe du podium au quarantième rang mondial derrière l'Egypte. La question n'est pas de pleurer que l'on ne fabrique plus des cracks au lycée mais pour quelles raisons des élèves de terminales S ont le bac alors qu'ils ne savent même plus additionner deux fractions...et avec ce genre de discours "à quoi cela sert" on peut aller très loin du style à quoi cela sert d'étudier l'orthographe si on a des correcteurs automatiques ou pire il suffit d'abolir toutes les règles pour appliquer juste le français de manière phonétique, à quoi cela sert d'étudier l'histoire, la littérature etc etc...

    Je ne vois pas d'argument là dedans. Les utilités des notions abordées à l'école sont clairement exprimées dans les programmes. Le rang mondial de la France n'en fait pas partie et heureusement.
  • Geo a écrit:
    FDP Il me semble que le CAPES fut crée après l'agreg pour pallier le manque de profs dans les années 50.
    Ne vois-tu pas ce que cette phrase a de paradoxal ?
    Geo a écrit:
    Donc rien à voir avec une quelconque division de deux corps différents.
    Parce que les agrégés et les autres ont la même grille de traitement/salaire ? Pourtant ils peuvent faire le même travail, dans les mêmes établissements.
    L'EN avait aussi ses PEGC ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Professeur_d'enseignement_général_de_collège ) mais sauf erreur de ma part ce corps d'enseignants n'existe plus et j'imagine qu'ils ont dû le fusionner avec un autre et qu'ils ne les ont pas licenciés. Pourquoi n'ont-ils pas fusionné les corps de la fonction publiques des professeurs issus des concours du CAPES et de l'agrégation en un seul corps alors qu'il y avait déjà eu un précédent si j'ai bien compris ?
  • Abernard a écrit:
    Peut être pas des millions de développeurs de logiciels, mais des millions de développeurs et d'utilisateurs à qui on demande un certain degré d'expertise.

    J'ai compris un truc en travaillant: l'ignorance des gens crée du business. Conclusion: c'est mauvais pour le PIB trop de gens experts.
    Abernard a écrit:
    J'ai eu des cours de programmation neuro-linguistique très utiles

    Je croyais que c'était une plaisanterie quand j'entendais que l'EN est une secte X:-(

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Programmation_neuro-linguistique#Dérive_sectaire
    Abernard a écrit:
    et il existe des centaines de livres de développement personnel qui traitent de la façon de développer des rapports sociaux efficaces.

    Je ne crois pas une seule seconde qu'un bouquin puisse avoir une influence déterminante dans le comportement de quelqu'un.

    On peut apprendre dans un livre un tas de trucs mais je doute qu'on puisse se débarrasser, par exemple, d'une phobie en lisant seulement un bouquin.
    Il y a un tas de choses qu'on n'apprend que par l'interaction avec les autres, en vivant, et ces connaissances qui sont le fruit de longues années de vie sont difficilement partageables avec les autres (et elles nous construisent comme êtres humains, créent notre identité)
  • Je ne crois pas une seule seconde qu'un bouquin puisse avoir une influence déterminante dans le comportement de quelqu'un.

    Tu peux ne pas y croire mais je peux te citer des dizaines de livre qui ont eu et ont toujours une influence déterminante dans mon comportement. Je n'ai même pas besoin de faire référence à des livres de développement personnel. Le moindre roman que j'ai lu ou même de façon plus générale la moindre oeuvre culturelle à laquelle j'ai été exposé a contribué à faire de moi ce que je suis (pour le meilleur et pour le pire haha).
    On peut apprendre dans un livre un tas de trucs mais je doute qu'on puisse se débarrasser, par exemple, d'une phobie en lisant seulement un bouquin.

    Bien sûr, comme dans tout apprentissage, il faut allier théorie et pratique !
    Il y a un tas de choses qu'on n'apprend que par l'interaction avec les autres, en vivant, et ces connaissances qui sont le fruit de longues années de vie sont difficilement partageables avec les autres (et elles nous construisent comme êtres humains, créent notre identité)

    Tout à fait d'accord. Il n'empêche que la volonté d'évoluer alliée à un apprentissage formel et une mise en pratique ne peut que jouer l'effet d'un catalyseur sur l'apprentissage des compétences sociales.

    Tout ça pour dire que j'applaudis les efforts que je perçois dans les réformes pour une meilleure formations des profs à ce niveau. Je ne comprends pas vraiment ce que l'on peut reprocher à ça ?
  • Fin de partie a écrit:
    Je ne crois pas une seule seconde qu'un bouquin puisse avoir une influence déterminante dans le comportement de quelqu'un.

    Ah si clairement !! J'ai étudié un bouquin en 6ème ou 5ème qui m'a marqué et sur lequel je me base énormément !
  • 'La discussion de bistrot pour les nuls" est un livre de référence. :-D
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Kioups a écrit:
    Ah si clairement !! J'ai étudié un bouquin en 6ème ou 5ème qui m'a marqué et sur lequel je me base énormément !

    Le merveilleux monde des Bisounours de Ravidelacreche? X:-(
  • La société idéale des pédagogistes, ça doit ressembler à ça:
    [www.youtube.com]

    Que leur reproche-t-on exactement aux pédagogistes? Les traces de ce genre d'humour qui émaillent les discussions sur l'éducation nationale sont justement une des raisons qui m'ont poussé à poster le message initial.

    Tout ce que j'ai lu dans les programmes dans le cadre de ma préparation au capes me parait plein de bon sens.
    'La discussion de bistrot pour les nuls" est un livre de référence

    Qui tient une discussion de bistrot ici ? Si le niveau te parait trop bas il n'appartient qu'à toi de le relever.
  • Abernard a écrit:
    Bien sûr, comme dans tout apprentissage, il faut allier théorie et pratique !


    Ce que je voulais dire aussi est qu'on vit dans un monde où on demande aux êtres humains de s'adapter très rapidement. Il n'y a aucun livre qui permet d'obtenir ce résultat.
  • @abernard, je râle beaucoup et je considère que le niveau de maths en France est ras des pâquerette. Deux visions :

    Vue de l'extérieur : je suis d'origine étrangère et j'ai fait mes études secondaires en Russie dans une ville ouvrière à 3000km de Moscou. Des études pas du tout élitistes, le BAC général* (càd sans matières approfondies). Arrivée en L1 d'éco-gestion en 2004, j'ai le souvenir que mes camarades français (BAC ES) avaient un niveau solide en maths. Je ne pouvais pas dire qui est meilleur. La scolarité durait 10 ans en Russie et 12 en France. Les français (ES) savait plus de choses, mais avait quelques lacunes en trigo, géométrie et calcule littéral. Par contre les S étaient bien devant, ce qui est logique.

    Helas, 2004 est bien loin. Les élèves français étudient toujours les maths pendant 12 ans, les russes d'aujourd'hui - 11 ans. Le niveau du BAC général russe n'a pas vraiment changé. Comme il y a une année de plus, il y a des thèmes en plus : les stats descriptives, probas (dénombrement, lois Bernoulli/Binomiale/Poisson), les complexes, les limites, intégration par partie, raisonnement par récurrence. Comme avant, la calculatrice est interdite. Comme avant il y a 5-6 fois 45min par semaine + 1-2 fois par semaine l'informatique à partir du 6ième.

    Par contre le niveau du BAC S s'est effondré à tel point, qu'il n'atteint même pas le niveau ES 2004. Au revoir la géométrie (paix à son âme), les raisonnements, la trigo, le calcul littéral. Les probas ont été remplacées par des recettes de cuisine et des pseudo-stats inférentielles. L'élève russe du BAC général* cartonne en L1 scientifique et en maths prépa les doigts dans le nez.

    Vue de l'intérieure : je suis économiste/économètre et non mathématicienne, j'enseigne les probas et stats inférentielle en L2 d'éco-gestion (90% de ES, crus 2016 et 2017). Ils ne savent plus grande chose :-( Le pire, ce sont les calculs. Ils n'ont plus le sens des opérations et des nombres. Or en gestion et économie c'est cruciale. Même si la personne ne fait pas les maths, elle sera quand même confrontée aux données. Ils ne savent par résoudre les systèmes d'équations. Le calcul littéral - c'est une plaie, alors que c'est très utilisé en économie. Mêmes les équations simples ($2x-3=6$) posent des problèmes. Les inéquations - personne ne sait faire. Personne!!!! L'avis des collègues économistes qui enseignent en L1-M2 est unanime : c'est une catastrophe. Pour les BAC S j'imagine ce n'est pas aussi catastrophique, mais le niveau est quand même bas et cela se ressent même dans les tops prépas.

    Le pire dans tout cela est que les étudiants ne sont pas bêtes. Ils n'ont pas les bases. Le collège et le lycée ne leur ont pas appris à calculer, à résoudre les équations, à dériver, à raisonner etc. Et nous, dans le supérieur, on n'a plus le temps de leur faire les cours du niveau collège.
    L'état dépense de l'argent dans la recherche sur l'éducation, des gens (a priori des spécialistes qui savent ce qu'ils font) sont payés à plein temps pour trouver la/les façons optimales d'organiser l'enseignement. Qui somme nous pour juger de la pertinence de leurs résultats à notre niveau, nous qui avons certainement moins d'expertise pour réfléchir à la question ?
    L'état gaspille de l'argent. Nous, on enseigne et on voit que les méthodes "modernes à la française" sont catastrophiques. Eux - ils n'enseignent pas et n'ont aucun retour du terrain. Et quand il y en a, ils préfèrent ignorer ou se trouver des excuses. Il y aussi des gens qui font des enquêtes et des évolutions, par exemple les enquêtes CEDRE. CEDRE ou CNESCO ont critiqué l'enseignement par problème en 2014 ou 2015. Je n'arrive plus à trouver le document. En gros, ils disaient que l'enrobage textuelle n'aide pas, bien au contraire. On est en 2019, rien n'a bougé...

    Et optimale par rapport à quoi? L'éducation nationale n'a jamais eu pour ambition de donner un excellent enseignement en maths aux élèves français. Du moment qu'il y a un vivier d'élèves pour remplir les MPSI à LLG et cie, tout va bien.
    Tout d'abord, qu'est ce que cela peut bien vous faire que le niveau général en maths ait baissé en sortie de lycée ?
    On ne veut pas que la France devient un pays de tiers monde incapable de gérer sa économie, de construire, d'inventer et de faire la recherche.
    Est-ce vraiment utile pour une écrasante majorité de citoyens d'être des cracks en mathématiques ?
    Le système français ne forme plus du tout les cracks en maths. Les "cracks" en maths existent encore: merci aux parents, merci à quelques profs qui enseignent à l'ancien, merci aux autres systèmes scolaires où étaient scolarisés ces enfants, merci à l'Animath. Et la question n'est pas: faut-il des cracks en maths. La question est plutôt faut-il faire les maths. Et oui, c'est utile de savoir calculer, résoudre les équations simples etc. Par ailleurs, beaucoup de métier utilisent les maths comme outil.
    Les nouveaux programmes se concentrent à raison beaucoup plus sur l'algorithmique et la programmation, ainsi que sur le calcul automatisé, ce qui sera très utile aux élèves vu l'état du marché du travail actuel, beaucoup plus que de savoir additionner deux fractions.
    Pour faire des calculs automatisés, il faut savoir calculer et comprendre ce qu'on fait. Le marché du travail veut des gens qui sachent calculer, il suffit de regarder les salaires et le taux d'insertion : L'étudiant. Or, les élèves savent appuyer sur les boutons d'une calculatrice donnée. Il suffit de leurs donner une autre calculatrice et ils savent plus rien.
    Algo et programmation - c'est bien. Mais encore une fois, pour programmer il faut savoir ce qu'on fait. Une cours de programmation au collège et lycée est nécessaire, mais pas couplé aux maths.
    Par ailleurs, je suis heureux qu'au moins au lycée les personnes en charge des programmes ont compris qu'il était plus intéressant d'éveiller la curiosité des élèves que de leur asséner un formalisme abrutissant.
    Je suis d'accord avec toi sur ce point. Le formalisme pour formalisme à la bourbaki, ce n'est pas très bien. Mais il faut savoir formaliser. Impossible de faire sans.
    Les cours d'université que j'ai reçu sont complètement déconnectés de l'histoire des mathématique et n'apportent aucune justification sur l'utilité des notions introduites.
    Je suis désolée pour toi. Licence et master, où tu as étudié, ont été mal gérés. Je vois ce que tu veux dire. Vladimir Arnold critiquait cette façon d'enseigner en France.
  • Fin de partie : je pense que je mets suffisamment de commentaires pour que tu puisses juger toi-même ton commentaire idiot.
  • abernard a écrit:
    Je ne vois pas d'argument là dedans. Les utilités des notions abordées à l'école sont clairement exprimées dans les programmes. Le rang mondial de la France n'en fait pas partie et heureusement.
    On peut aborder tout ce que tu veux, mais est-ce que les élèves comprennent? Est-ce que les élèves apprennent quelque chose et retiennent? Est-ce qu'ils peuvent utiliser ces connaissances en dehors du cours de façon indépendant? Les réponses à ces questions sont : non, non et non. A quoi bon aborder toutes ces notions, si les élèves ne retiennent rien?
    C'est cela que montrent les études internationales.
    Que leur reproche-t-on exactement aux pédagogistes? Les traces de ce genre d'humour qui émaillent les discussions sur l'éducation nationale sont justement une des raisons qui m'ont pousser à poster le message initial.
    De ne pas tenir compte de la réalité et de ne pas essayer d'améliorer le niveau des élèves. En faites, ils ne s'intéressent mais pas au niveau des élèves. Et surtout ils ne reconnaissent pas leurs erreurs.
    Le cas de la méthode "experte" et approche par problème est très emblématique.
    Tout ce que j'ai lu dans les programmes dans le cadre de ma préparation au capes me parait plein de bon sens.
    Ah bon? Étaler l'apprentissage des fractions de 6ième à 3ième - c'est normale? D'enseigner les opérations sur les fractions sans enseigner PGDC et PPCM - c'est normale?
  • Kioups:

    J'ai saisi la perche. Je m'amuse d'un rien (et essaie d'en faire profiter les autres) et cela n'avait rien de désobligeant vis à vis de toi. En tout cas, ce n'était pas mon intention et je ne pensais pas qu'on pouvait le prendre comme ça.
    Mais alors il me vient un doute:
    Ce n'était pas du second degré ton message?
  • Je suis d'accord avec ce qui a été dit concernant la baisse de niveau. Elle est réelle est les problèmes causés sont multiples. OK.
    L'état gaspille de l'argent. Nous, on enseigne et on voit que les méthodes "modernes à la française" sont catastrophiques. Eux - ils n'enseignent pas et n'ont aucun retour du terrain. Et quand il y en a, ils préfèrent ignorer ou se trouver des excuses. Il y aussi des gens qui font des enquêtes et des évolutions, par exemple les enquêtes CEDRE. CEDRE ou CNESCO ont critiqué l'enseignement par problème en 2014 ou 2015. Je n'arrive plus à trouver le document. En gros, ils disaient que l'enrobage textuelle n'aide pas, bien au contraire. On est en 2019, rien n'a bougé...
    De ne pas tenir compte de la réalité et de ne pas essayer d'améliorer le niveau des élèves. En faites, ils ne s'intéressent mais pas au niveau des élèves. Et surtout ils ne reconnaissent pas leurs erreurs.
    Le cas de la méthode "experte" et approche par problème est très emblématique.

    D'accord, je comprends un peu mieux. Au moins je suppose que le problème est reconnu et certains essaient de trouver des solutions, même si les résultats ne sont pas à la hauteur. J'ai la sensation que la situation ne peut qu'évoluer en mieux. Que pensez vous des nouveaux programmes et de la nouvelle organisation du lycée ? C'est un pas dans la bonne direction, non ?
    Ah bon? Étaler l'apprentissage des fractions de 6ième à 3ième - c'est normale? D'enseigner les opérations sur les fractions sans enseigner PGDC et PPCM - c'est normale?

    J'aurais dû écrire : les intentions des programmes me paraissent pleines de bon sens. Les programmes en eux même, pour être honnête je n'en ai aucune idée, n'ayant pas d'expérience.
    En fait, puisque ça marchait si bien avant, pourquoi avoir changé le système ? Et puisqu'on se rend compte que ce n'est pas allé dans la bonne direction, pourquoi ne pas simplement revenir en arrière ? Il doit y avoir des aspects positifs qui sont éludés pour que l'on ne fasse pas comme cela. Je ne veux pas croire que le tableau soit aussi noir que vous le dressez.
  • Vorobichek a écrit:
    On ne veut pas que la France devient un pays de tiers monde incapable de gérer sa économie, de construire, d'inventer et de faire la recherche

    C'est un argument qui ne me convainc pas du tout.
    Ce n'est pas parce que globalement les Français sont des billes en mathématiques qu'il n'y a pas un réservoir suffisant de gens compétents dans le domaine pour pourvoir les postes qui demandent réellement une certaine maîtrise de ces connaissances.

    Le recours à des arguments de déclinologue n'est pas le bon outil à mon avis pour remédier à quoi que ce soit.
    On ne motive pas les gens, on ne crée pas d'enthousiasme avec ce type de discours.

    PS:
    Si j'ai bien compris en ce moment le problème de la recherche n'est pas le nombre d'aspirants chercheurs avec le bon parcours académique mais le manque de postes.
  • Ah oui j’étais très sérieux ! Un roman de jeunesse qui m’inspire encore tous les jours ! Rien à voir avec les bouquins de développement personnel ou je ne sais quoi mais inspirant.
  • Allègement des programmes en français et en maths pour ceux qui ont choisi ces filières -> baisse du niveau général de la capacité de réflexion des citoyens. Si vous n'êtes pas d'accord avec mon allégation, peut-être avez-vous déjà été victime comme moi de cette allégation.

    Le point positif est que si l'on peut simplifier ad debilum les règles de français, on ne pourra jamais simplifier les règles des mathématiques (sauf quand il n'y aura plus de mathématiciens pour y veiller).
    On court vers l'idiocratie, en tout cas c'est mon point de vue et je ne suis pas seule à le penser.
  • @majax Je suis bien d'accord... Avant même d'espérer faire des maths (ou tout autre discipline d'ailleurs), il serait de bon ton que les élèves écrivent lisiblement et en français intelligible!
    Sans un minimum de maîtrise de sa langue natale, point de salut dans l'apprentissage, à mon avis.
  • Pourquoi avoir changé le système ?

    Je vais citer un seul truc : '80% d'une classe d'âge au bac'. Ce slogan a eu plein d'effets pervers.

    Pourquoi on s'est fixé cet objectif ? On était dans une époque de chômage grandissant. Tous les ans, 800 000 jeunes arrivaient sur le marché du travail, et 500 ou 600 000 vieux partaient en retraite. Gros problème en terme de chômage. L'idée géniale pour lutter contre ça, ça a été de maintenir artificiellement les jeunes dans le milieu étudiant. Quand on pousse les jeunes à faire des études générales, au lieu de BEP, on fait en sorte qu'ils arrivent sur le marché du travail 1 ou 2 ans plus tard. Ca fait un paquet de chômeurs en moins. Si on peut les garder 2 ans de plus comme étudiants, ça fait 1 500 000 étudiants de plus, et 1 500 000 chômeurs de moins !
    En plus, ça flatte l'ego des jeunes en question, double bénéf.

    Après, il a fallu financer cela. On a donc rogné un peu sur les budgets en primaire pour financer les postes de profs de lycée qu'il a fallu créer. Ou financer aussi les nouvelles places en enseignement supérieur. En plus , on a eu droit à un paquet de manifs de lycéens qui demandaient plus de moyens. Rebelote, on a rogné à nouveau sur les budgets du primaire pour financer cela. Il se trouve que les gamins du primaire ne manifestent pas, donc c'est à chaque fois eux qui payent pour les autres.

    20% ou 30% des gamins qui arrivent en 6ème avec des lacunes graves, faut pas chercher plus loin la raison des problèmes. On peut mettre tous les moyens qu'on veut en collège et lycée, on peut faire toutes les réformes de programme qu'on veut en collège et lycée, les profs de collège ne peuvent pas rattraper ce qui n'a pas été fait au primaire. Ils refilent la patate chaude au collègue de la classe suivante. Ils font du cache-misère.

    Je me souviens d'une phrase rapportée (info de 2ème ou 3ème main...) : Votre fils, on va dire qu'il a le niveau pour entrer en seconde, parce que nous, au collège, on ne veut plus le voir. Et je ne blâme pas les profs du collège en question. Ils n'ont pas le choix.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • majax a écrit:
    On court vers l'idiocratie

    Cela fait déjà quelques années que la ligne d'arrivée a été franchie.
  • abernard a écrit:
    L'état dépense de l'argent dans la recherche sur l'éducation, des gens (a priori des spécialistes qui savent ce qu'ils font) sont payés à plein temps pour trouver la/les façons optimales d'organiser l'enseignement.

    Regarde attentivement les parcours et les publications "scientifiques" ... Ce genre de boulot demande une certaine exigence, par exemple pour une "façon optimale d'organiser l'enseignement" il faut calculer les corrélations entre l'avant et l'après sur un nombre significatif d'items et contrôler avec un autre test statistique (par exemple le coef. alpha de Cronbach) la cohérence interne de la méthodologie. De plus ça demande un suivi des tests très rigoureux (passage, observation des biais etc.).

    Se demander si les sinistres guignols qui ont crashé le système éducatif français en général et les maths en particulier l'ont fait, c'est évidemment répondre à la question.
    Qui somme nous pour juger de la pertinence de leurs résultats à notre niveau, nous qui avons certainement moins d'expertise pour réfléchir à la question ?

    Tu prends un bon bouquin de psychométrie scolaire pour approfondir et tu vas vite comprendre ce qu'il en est de "l'expertise des experts".
    une grande marge de manœuvre est laissée aux enseignants pour pouvoir expérimenter et mettre en place leurs propres solutions, adaptées à leurs besoins

    Cela s'appelle de la vivisection cognitive. Quand la vivisection est faite sans méthodologie scientifique (cf. ci-dessus), on obtient une boucherie.
    Est-ce vraiment utile pour une écrasante majorité de citoyens d'être des cracks en mathématiques ?

    Personne, ici ou dans les autres sources critiques que tu as pu lire, n'a songé à amener une classe d'âge au niveau du concours général. Il s'agit simplement d'amener le plus grand nombre à une compréhension et une aisance correcte sur des questions qui ne devraient même pas faire débat dans leur nécessité.
    Les nouveaux programmes se concentrent à raison beaucoup plus sur l'algorithmique et la programmation, ainsi que sur le calcul automatisé, ce qui sera très utile aux élèves vu l'état du marché du travail actuel, beaucoup plus que de savoir additionner deux fractions.

    Si tu n'es pas capable de comprendre comment on fait un calcul, tu vas avoir beaucoup de mal à le programmer ...
    Je suis heureux de constater que la formation des professeurs s'oriente plus en plus vers les compétences sociales que vers l'expertise mathématique.

    Avec un succès que personne ne conteste :)o

    Je ne sais pas à quel degré tu situes ton laïus (1er, 2eme, 3eme ..) mais si tu crois un tant soit peu à ce que tu racontes, tu devrais effectivement plutôt tenter l'examen d'avocat.
    lourrran a écrit:
    Et si ces ilots de résistance sont très brillants, c'est parce qu'ils ont l'environnement extra-scolaire qu'il faut.

    On n'en est plus là, ça c'était avant. Maintenant il s'agit de faire un enseignement quasi complet à la maison tellement c'est devenu pourri à l'EN.
    lourran a écrit:
    On peut dire : untel, il ne sait pas additionner 2 fractions, il ne sait pas écrire 3 mots sans faire une faute d'orthographe, mais ce n'est pas grave, il y a plein de places pour lui, il y a plein de métiers où tout ça, ça ne sert à rien.
    Ok, pourquoi pas, ça me va parfaitement bien.

    Ce point de vue je l'observe fréquemment parmi les profs : l'idée sacré du caractère émancipateur de la connaissance a totalement disparue, alors "qu'avant" il était assez présent. Je pense que c'est une des causes du problème.
    Des Grothendieck, des Maurice André, ou des Houphet-Boigny on va sans doute en voir moins.
    ev a écrit:
    Tu remarqueras qu'on a droit à la calculatrice au bac mais pas au correcteur orthographique.

    Simplement parce que c'est inutile : l'orthographe très défaillante n'est plus pénalisée.
    abernard a écrit:
    mais le fait que dans notre société actuelle on demande leur avis à n'importe qui pour des choses aussi importantes que la politique d'un pays me parait être une aberration

    En fait ça s'appelle la démocratie ce système.
    abernard a écrit:
    On pourrait parler aussi des résumés de français en prépa qui forcent à trouver les mots exacts pour rester efficace dans la formulation en utilisant le minimum de mots. C'est ce genre de compétences sociales auxquelles je faisait allusion.

    L'exercice du résumé permet d'acquérir des capacités de synthèse, ce n'est pas vraiment de la compétence sociale.
    Ce nouveau discours c'est une blague, ça me rappelle "la Responsabilité Sociale de l'Entreprise". La réalité c'est qu'il faut s'adapter aux classes difficiles et à la situation communautaire le cas échéant, et faire le canard pour ne pas froisser les susceptibilités.
    vorobichek a écrit:
    Le pire dans tout cela est que les étudiants ne sont pas bêtes. Ils n'ont pas les bases. Le collège et le lycée ne leur ont pas appris à calculer, à résoudre les équations, à dériver, à raisonner etc.

    En russe, tragédie française.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Lourran a écrit:
    L'idée géniale pour lutter contre ça, ça a été de maintenir artificiellement les jeunes dans le milieu étudiant.

    (à propos du chômage)

    Il y a une autre idée qu'on entend encore aujourd'hui:
    Si les gens sont au chômage c'est qu'ils ne sont pas assez formés.
  • abernard a écrit:
    L'état dépense de l'argent dans la recherche sur l'éducation, des gens (a priori des spécialistes qui savent ce qu'ils font) sont payés à plein temps pour trouver la/les façons optimales d'organiser l'enseignement. Qui somme nous pour juger de la pertinence de leurs résultats à notre niveau, nous qui avons certainement moins d'expertise pour réfléchir à la question
    abernard a écrit:
    ... mais je ne suis pas d'accord avec cette conclusion. Ne pas parler, ça ne veut pas dire ne pas réfléchir. Au contraire, se taire c'est écouter et apprendre. Il faut savoir rester à sa place et faire confiance aux autres tout comme on s'attend à ce que les autres nous fassent confiance pour notre domaine d'expertise

    Merci pour l'argument d'autoorité. Les programmes scolaires sont hallucinants de bêtise, quant à ces pseudo-experts, la plupart ne connaissent rien en maths (j'en ai rencontré en vrai).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys a écrit:
    Les programmes scolaires sont hallucinants de bêtise, quant à ces pseudo-experts, la plupart ne connaissent rien en maths (j'en ai rencontré en vrai).

    ça c'est de l'argumentation. B-)-
  • Fin de partie écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1819498,1819828#msg-1819828
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]

    Quand tu as un âne, tu peux l'envoyer dans les meilleurs haras, avec les meilleurs entraîneurs et les meilleurs lads, tu n'en feras pas un cheval de course. Pire, les entraîneurs, plein de bonne volonté, vont passer BEAUCOUP de temps à s'occuper de ce pauvre âne, ils vont faire tout leur possible pour que cet âne devienne aussi performant que les poulains.
    Et tout ce temps qu'ils ont consacré à l'âne, en vain, c'est autant de temps qui aurait pu être consacré aux poulains. Des poulains qui auraient pu devenir brillants, mais qui n'ont pas eu la formation nécessaire, parce qu'on a demandé à leur entraîneur de se partager entre 2 missions incompatibles.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Bonjour,

    @Fin de Partie, tu as écrit : c’est mauvais pour le PIB trop de gens experts.

    En fait, l’ingénuité des gens est un fort moteur de croissance. Pour établir cette corrélation, on mesure l’ingénuité par des actifs intangibles comme les compétences en design, les programmes, les données ou la recherche. La création ou l’application de la connaissance est indispensable au succés des organisations et des entreprises dans la compétition mondiale.

    Pour ta considération.
  • lourran a écrit:
    Quand tu as un âne, tu peux l'envoyer dans les meilleurs haras, avec les meilleurs entraîneurs et les meilleurs lads, tu n'en feras pas un cheval de course.

    Fais vachement gaffe à ce que tu vas dire !
    FdP a écrit:
    Si les gens sont au chômage c'est qu'ils ne sont pas assez formés.

    Je savais bien que j'avais quitté l'école trop tôt.
    Xax a écrit:
    Simplement parce que c'est inutile : l'orthographe très défaillante n'est plus pénalisée.

    Pas d'accord
    1- l'orthographe défaillante est encore trop pénalisée.
    2- Les causes des défaillances orthographiques sont cataloguées : dyslexie, dysorthographie, etc.
    En revanche, il n'y a pas de "dys" pour désigner ceux qui n'ont pas accès au langage mathématique.
    Ils sont dans la norme, ils sont appareillés.

    Bon dimanche

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Si tu n'es pas capable de comprendre comment on fait un calcul, tu vas avoir beaucoup de mal à le programmer ...

    D'après la proviseure adjointe de mon lycée, "ils ne savent pas additionner 1/2 + 1/3 mais ils sauront se servir de la calculatrice".

    Une autre collègue à qui je parlais d'un de ses anciens élèves, qui a 5 de moyenne cette année en 1S (insolent, qui voulait faire prépa MPSI mais que j'ai brisé dans son élan - je l'ai entendu à mon propos "ouech c'prof d'toutes façons, nique sa mère !"), m'a dit "non l'an dernier ça se passait bien". Quand je lui ai dit "il se trompe en calculant -3 + 4 !"elle m'a répondu "Comme tout le monde !".

    Bref, les deux meilleurs moyennes générales annuelles de 1S (entre 15,5 et 16) après le conseil de classe - donc sans excuse d'être stressée et avec effectif réduit) se sont trompées en développant $(mx + p)^2$ : elles ont commencé par $m x^2$...

    Mais quand on a présenté le nouvel émulateur numworks https://www.numworks.com/fr/simulateur/, la plupart des collègues ont été très enthousiastes ! C'est sûr, grâce à ça on peut répondre à 90% des questions du bac, les 10% restantes feront l'objet d'une pétition et seront notées sur 0,05 après harmonisation.

    Les 3 élèves (il y a un cas à part qui a 19 et qui est brillant) qui ont entre 14 et 16 de moyenne annuelle avec moi en seconde ont au moins une bonne maitrise du programme. En MPS, un élève d'une autre classe qui a 14 de moyenne annuelle m'a dit "je vois pas le problème devant $6x = 8$ suivi de $x = 8 - 6$"...

    Mais une élève de ma classe a dit tout haut "ouech pourquoi y'a qu'en maths qu'on a des vieilles moyennes ?" (il y a 7,5 de moyenne de classe sur l'année, ce qui est déjà plutôt haut, étant donné ceux qui n'en ont rien à faire de rien et ceux qui ne pipent rien à rien).

    Cette élève a écrit par exemple au devoir commun, donc avec la calculatrice autorisée (où elle a quand même eu 8, plus que la moyenne du lycée...)

    $$
    AB =\sqrt{(y_A + y_B)^2 - (x_A + x_B)^2} = -1 - (-1) = 0 \\
    AC = \sqrt{(y_A + y_C)^2 (x_A + x_C)^2} = \sqrt{2-4} = \sqrt{-2} \\
    BC = \sqrt{(y_B + y_C)^2 (x_B + x_C)^2} = \sqrt{3-(-5)^2} = \sqrt{8} \\
    $$

    Bien sûr elle s'est trompé en calculant les coordonnées du milieu (voici sa formule) :
    $$
    \bigg( \frac{y_A - y_B}{2} - \frac{x_A - x_B}{2} \bigg).
    $$

    Mais d'après sa mère, "au collège ce se passait bien". Donc oui, massivement les collègues mettent des notes pour s'assurer la paix et ferment les yeux sur le niveau réel de compréhension des élèves, et certains affirment que les maths c'est "savoir se servir des outils numériques".


    Et quand on voit le rapport des CAPES récents, on peut se demander pour certains (par pour tous, hein !) si ce n'est tout bonnement pas de l'incompétence.

    Voici mon triste bilan de l'année... alors non je ne râle plus, je suis (déjà) résigné...
  • Ev:

    Ne crois pas que je fais mienne cette espèce de maxime.
    Pour moi elle signifie surtout: Tu n'as pas été capable d'avoir un diplôme d'étude supérieure alors ne te plains pas si tu es sans emploi (ne prends pas cette phrase pour toi) et accepte les miettes d'emploi qu'on veut bien dans notre mansuétude t'accorder à nos conditions tu ne les mérites pas.
  • @lourran
    Après, il a fallu financer cela. On a donc rogné un peu sur les budgets en primaire pour financer les postes de profs de lycée qu'il a fallu créer. Ou financer aussi les nouvelles places en enseignement supérieur. En plus , on a eu droit à un paquet de manifs de lycéens qui demandaient plus de moyens. Rebelote, on a rogné à nouveau sur les budgets du primaire pour financer cela. Il se trouve que les gamins du primaire ne manifestent pas, donc c'est à chaque fois eux qui payent pour les autres.

    20% ou 30% des gamins qui arrivent en 6ème avec des lacunes graves, faut pas chercher plus loin la raison des problèmes. On peut mettre tous les moyens qu'on veut en collège et lycée, on peut faire toutes les réformes de programme qu'on veut en collège et lycée, les profs de collège ne peuvent pas rattraper ce qui n'a pas été fait au primaire. Ils refilent la patate chaude au collègue de la classe suivante. Ils font du cache-misère.
    Ah ? Ça, je ne savais pas.

    C'est effectivement dommage quand on voit la gabegie qui est faîte au collège/lycée avec les parcs informatiques, les tablettes/pc distribuées parfois par les élus (sans justification d'après l'OCDE, ça fait peut-être même baisser le niveau). Il serait peut-être temps de faire l'inverse en prenant dans le lycée/collège pour aider l'école.

    Et à la suite du message de vorobichek, j'ai lu la page du CEDRE du CNESCO, il semblerait que c'est 42% qui arrive avec des problèmes en mathématiques http://www.cnesco.fr/fr/numeration/bilan-des-acquis/

    Par ailleurs, il semblerait que la situation puisse être plus alertante dans les matières qui ne sont pas dîtes fondamentales. J'ai cru comprendre que dans des filières technologiques on leur avait imposé un fonctionnement et une notation qui faisait que non seulement ils n'enseignaient plus rien, mais qu'en conséquence le diplôme était quasiment donné (suicide de Pierre Jacque http://www.neoprofs.org/t64252-la-lettre-ecrite-par-pierre-jacque-avant-son-suicide-le-metier-de-prof-n-est-plus-acceptable-en-conscience ). Les élèves finissant dégoutés comme le prof (cf https://openclassrooms.com/forum/sujet/la-sti2d-vaut-elle-le-coup ou le message de zorglub http://www.neoprofs.org/t64221-marseille-le-suicide-de-pierre-jacque-en-septembre-2013-enseignant-en-serie-technologique-au-lycee-antonin-artaud-est-imputable-a-son-environnement-de-travail ) lorsque le quotidien finit par ressembler au contrôle sur Oui-Oui qu'avait publié un enseignant déçu.
  • Schumi, pareil chez moi. 6 de moyenne au troisième trimestre. Pareil en CC, le proviseur m’a accusé de décourager les élèves (certains n’ont d’ailleurs fait aucun des 18 DM de l’année!!) Il se demande même si mon but n’est pas qu’ils arrêtent les maths. En même temps, pour certains ça vaudrait mieux!!! Je t’envoie en pv le mail que je pense à lui écrire.
  • @Superkarl
    Voici une étude sur le sujet (comparaison France OCDE...) :comparaison
    Extrait :
    Sur 19 pays de l’OCDE comparables et pour lesquels on dispose de données, la France est au 16e rang pour le primaire, au 13e pour le collège, au 3e pour le lycée.

    Attention, il faut toujours se méfier des études. Celui qui les commandite ou celui qui les réalise veut peut-être faire passer un message. En France, les écoles primaires sont entretenues par les collectivités locales ; est-ce que ces dépenses sont prises en compte ? Est-ce que les dépenses similaires sont prises en compte dans les autres pays ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • ev a écrit:
    2- Les causes des défaillances orthographiques sont cataloguées : dyslexie, dysorthographie, etc.
    Ce sont des conséquences, pas des causes. La cause c'est la dyspédagogie, terme employé entre eux par la plupart des orthophonistes.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
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