Vos méthodes pédagogiques inhabituelles

Bonjour,

Titre de publicitaire encore une fois, mais je voudrais savoir si vous vous êtes déjà fait (ou eu connaissance) des expérimentations dans votre manière d'enseigner.

Par exemple, dans la dernière conférence gesticulée de Franck Lepage, il rapporte qu'un prof de technologie avait pour coutume de dire aux élèves en début d'année "dîtes-moi combien vous voulez sur 20, je vous mets votre note en avance, comme ça c'est fait et par contre toute l'année on travaille sérieusement". Ou encore, dans un sujet que j'ai créé, xax disait qu'il enseignait selon le programme préconisé par L. Lafforgue, ou bien pour illustrer, la conception de l'enseignement de Christophe c dans certains messages au tout début de la catégorie "pédagogie" du phorum (comme http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,368783,368899#msg-368899 ou http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,359936,359951#msg-359951 ).

Qu'en avez-vous tiré ? Pouvez-vous les décrire et peut-être les défendre (ou l'inverse)?

Réponses

  • Peut-être hors sujet : J'ai eu la chance d'enseigner, entre mes autres heures, à une classe de 6ème de laquelle on avait ôté les élèves à profil SEGPA ou ULIS (donc une classe de 19 élèves de mémoire). Le résultat fut épatant : jamais je n'ai eu autant la sensation de sauver les élèves situés habituellement dans le ventre mou. C'est à dire que sans méthode farfelue (pédagogo ou progression transverso-spiralo-différenciée) je me suis soudain senti utile, dans le cadre du programme...j'ai eu une formation IUFM fin des années 2000 : activité de découverte - trace écrite - exercices, auxquels j'ajoute ce que je pense être quelques démonstrations dès la 6ème en expliquant le principe des axiomes et de la logique.

    Parenthèse : je me suis fait inspecté une année en classe de 3ème, j'avais choisi de faire de la géométrie uniquement en papier crayon et d'un point de vue logique (théorème - contraposée - réciproque). Bien sûr cela n'a pas plus, mais j'ai pu remarquer durant l'entretien que l'inspecteur n'avait certainement jamais pris la peine d'inspecter tous les tenants et aboutissants de cette notion : il a quand même tenu à avoir le dernier mot.
  • Quand j'étais en 3ième, j'ai eu pour deux mois une super prof (gagnante du concours national des professeurs de maths en Russie). C'était dans un collège/lycée scientifique. On a commencé l'année par les...devinettes ! Pendant deux semaines on ne faisait que ça. D'abord elle nous a demandé de donner les réponses et de les expliquer. Puis elle nous a montré qu'on peut formaliser ces devinettes en langage mathématique et les résoudre de façon mathématique. La formalisation permettait de traiter les problèmes plus complexes. On voyait aussi, que les approches naïves/intuitives qu'on utilisait au début sont des choses bien connues en maths (principe des tiroirs, principe des bergers...).

    Au collège/lycée non scientifique (ville ouvrière, rien d'exceptionnel), j'ai eu 2 autres cas :
    1) On avait une prof qui enseignaient les sciences (6ième et 5ième) et la physique (à partir de 4ième), l'astronomie (Terminale). Son cours de science était magnifique et captivait tout le monde sans exception. À tel point, que même les éternelles mauvais élèves couraient à la bibliothèque, faisait les devoirs et avait des TB. Étant donnée que l'actuel cours de physique en France est littéraire, il est possible d'utiliser sa méthode. Chaque leçon partait d'un fait méconnu aux élèves, mais très marquant et inattendu (pour les élèves bien sûr). C'était en 90. Si j'imagine une version d'elle "2019", je la vois bien faire le cours en commençant par une vidéo youtube d'une expérience Minecraft (accélération, vitesse en tombant, j'ai vu quelques video drôles). Ou parler de la lévitation de grenouille par Andre Geim. Ou encore une vidéo récente "comment casser les spaghettis en 2". Les élèves étaient très sollicités. Parfois elle nous amenaient chez les Terminales pour voir ce qu'ils font. Une de ces "excursions" en cours d’astronomie m'a beaucoup marqué et pendant 6 ans j'ai attendu ce cours.
    2) Un autre prof (géographie et géologie) nous faisait régulièrement des compètes.
    Parmi les professeurs "atypiques" il y avait aussi le prof d'art plastique et de dessin technique. Très stricte, sévère, mais cool. Une fois on l'a vu descendre sur une rampe d'escalier avec les élèves. ::o :-D

    Bon, revenant aux méthodes plus... hum... normales.
    En maths, tout mes professeurs suivaient toujours le même principe "un leçon" = "une nouvelle notion" et chaque notion apprise en cours doit être utilisée par la suite et être utile. Par exemple l'enseignement des images/antécédents est contraire à ce principe.
    Donc on n'apprenait jamais deux choses en même temps. Tous les mots et tout les symboles étaient expliqués. Le professeur partait du principe qu'on ne sait rien, qu'on ne sait pas utiliser les mots et qu'on vient d'une famille avec une culture générale quasi inexistante. Dans mon cours de L2 aux économistes j'essaye de suivre le même principe. J'évacue au maximum les symboles bizarroïdes, inconnus et inutiles pour nous. Les définitions sont claires, simples et utilisent le langage qu'ils connaissent ou que j'ai enseigné précédemment.

    Comme ils ont très très peur des maths et comme pour eux les maths c'est un machin truc magique, il faut instaurer la confiance en soi. C'est très très difficile. Cette année je leurs donnais les devoirs après les TDs qui avaient par ci par là des petits trucs de bon sens et des petites choses en plus qu'on n'a pas vu en TD. Avant la correction ils râlaient pas mal :
    - "c'est trop dur"
    - "on n'a pas réussi"
    - "j'ai essayé d'être logique, mais je suis sûr(e) que c'est faux"
    etc. En fait non, c'était plutôt réussi. Quelques élèves moyens/faibles (3 sur 35 faibles/moyens) ont surmonté leur peur. Les autres - non. Ces élèves ont tendance de ne pas faire les exercices qu'ils jugent "infaisables" (calculs, calcul littéral). Et c'est bien dommage. Mais bon, on ne peut pas faire des miracles en 20h de cours.

    Une autre chose. Ils ne savent pas comment faire les exercices mathématiques de façon générale et comment les présenter. Tous commencent directement à répondre aux questions posées et à résoudre sans trop réfléchir. Je leur montre que chaque exercice doit avoir 3-4 parties.
    1) Données - le résumé mathématique. On lit l'énoncé et on note sur la copie toutes les informations. Par exemple en lisant cet énoncé
    Des études de psychologie ont montré qu’à l’âge de 12 mois la moitié des
    enfants "normaux" marchent. On aimerait savoir si les bébés prématurés ont les retards de développement par rapport aux bébés normaux. Pour ce faire, on prélève un échantillon de 80 observations. À 12 mois, 35 bébés parmi 80 observés marchent.
    Il est normale de noter un résumé sur la copie :
    $v.a.$ $X$ - 1 si l'enfant marche à 12 mois, 0 sinon. $X$ suit $\mathcal{B}(p)$ et $p=0.5$
    Echantillon : $n=80$, $\bar{X}_n =35/80=0.4375
    2) Thèse - une phrase qui explique comment on va procéder (je fais le test blabla, je vérifie blabla)
    3) Solution
    4) Réponse - phrase réponse.
    Ces 4 étapes facilitent la résolution des exercices. Mais ils ne savent pas le faire ! Pourtant j'ai vu les manuel francophone belge et suisse dans lesquels les exercices sont faites en 4 étapes : Données, Thèse, Solution, Réponse.
  • Personnellement, je n'ai pas encore expérimenté mais je pense que ça permet de se préserver pas mal avec des classes difficiles est la classe accompagnée. On donne un plan de travail sur plusieurs séances aux élèves (du genre lire cette partie du cours, faire l'exercice 1, si réussi passer à l'exo 2, sinon faire l'exo 2bis, etc.) et on répond aux éventuels questions, on contrôle certains points clé (on peut demander à ce que certains exos soient validés par le prof, d'autres des corrections peuvent être fournies, etc.).

    Au lieu de ramer à faire du magistral, au moins les élèves motivés peuvent avancer, on peut aider les élèves en difficultés motivés (ceux qui ne le sont pas foutent déjà rien sur une classe normale...), et la gestion de classe est beaucoup plus simple. Par contre ça demande beaucoup de préparation en amont.

    Bref pour l'avoir déjà vu en vrai ça fonctionne plutôt pas mal.
  • Faire comprendre à un élève qui vous a indiqué de la tête oui oui j'ai compris
    qu'en fait il n'a rien compris du tout.

    La quasi totalité des élèves aujourd'hui n'ont pas les moyens d'accéder à une maîtrise suffisante des notions qu'on doit leur enseigner. C'est cette impossibilité qu'il faut leur passer, en priorité, et ça, c'est possible !
    Après tout ils ne sont pas si cons.

    Se mettre la classe à dos, systématiquement.
  • Ludwig a écrit:
    Se mettre la classe à dos, systématiquement.

    Plus l’oppresseur est vil, plus l’esclave est infâme.....

    Liberté, égalité, choucroute.
  • Vorobichek a écrit:
    À tel point, que même les éternelles mauvais élèves couraient à la bibliothèque, faisait les devoirs et avait des TB.

    Ils avaient peur de se voir offrir un voyage en Sibérie ou une camisole avec une petite pièce aux murs matelassés ? X:-(

    PS:
    Désolé, je n'ai pas pu m' en empêcher. :-D
  • @majax la géométrie papier-crayon, pourquoi, il y en a d'autres ? :-P

    Avec les logiciels de géométrie dynamiques, il y a des petits défis que j'aimerais bien donner aux élèves, en reprenant le système du jeu sur smartphone "Euclidea" (version en ligne : https://www.euclidea.xyz/en/game/packs/Alpha )

    @vorobichek Pas mal, le coup des énigmes en introduction aux mathématiques.

    Je t'avoue que j'avais moi-même réfléchi à donner des énigmes de temps à autres, mais pas dans un objectif pédagogique aussi bien pensé, simplement pour rattacher à ma matière ce jeu ludique et la valoriser de ce fait, et aussi pour faire comprendre de manière implicite ou déclarative que l'objectif des maths est la résolution d'énigmes et non l'apprentissage d'outils sans aucun sens, comme on pourrait le croire.

    Mais là ce que tu rapportes est encore mieux, ça fait tout ça, mais en plus il n'est plus seulement déclaratif ou implicite que les outils ont un sens, c'est montré concrètement aux yeux de l'élève, et en plus en levant une difficulté.

    J'ai toujours pensé que c'était un gros problème dans l'enseignement supérieur, le bourrage de crâne avec des notions qui même si l'on voit des applications concrètes n'intéressent pas car elles résolvent des problèmes que l'on ne s'est pas posé. Donc je trouve très intéressante cette anecdote, car en plus les problèmes sont ludiques.

    L'interdisciplinarité que tu évoques avec ton autre prof a aussi cet aspect là de donner du sens, mais c'est sûr que c'est plus difficile à faire. Je retiens aussi l'idée de la visite dans une classe de "grands".

    @Héhéhé Je ne connaissais pas non plus, mais j'ai du mal à imaginer pour être franc, il faudrait que je le vois.

    @Ludwig Pourrais-tu développer ?
  • @fin de partie http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1820230,1820422#msg-1820422
    Pas pu m'empêcher de quoi ? De taper bêtement sur la Russie ? C'est vrai que c'est à la mode...
  • Biely:
    Tu habilles un prof' en uniforme avec un holster. Immédiatement on le prend un peu plus au sérieux. X:-(
  • Ce que j'ai déjà expérimenté sur un coup de tête au départ à un moment de la séquence où on est plus dans la trace écrite et l'application : s'asseoir à la place d'un élève et l'envoyer au tableau puis ne rien dire pendant 45 minutes. De très bonnes surprises avec certaines classes, moins bonnes avec une autre.

    J'ai déjà vu plusieurs professeurs se baser sur des énigmes, cela paraît excellent. J'ai eu un prof qui faisait ça, il était excellent dessinateur et inventait toujours une histoire avec certains élèves pour acteurs principaux, c'était vraiment bien. J'ai essayé une fois avec une classe difficile mais je me suis trouvé ridicule. J'aurais peut-être dû persévérer...
  • En parlant de Russie et de méthode pédagogique j'aime bien celle là:-D89322
  • Ha ? Ils laissent de la lumière à l’apprenant ?
    Les progressistes existent aussi en Russie :-)
  • Ma femme avait pas mal utilisé cette cage pour calmer les fortes têtes :-D
    Je rassure tout le monde: la cage existe pour faire des simulations en cours de droit à la base mais est utilisée aussi par les autres professeurs histoire de mettre un peu de piment dans la pédagogie :-D
  • 2 questions pour Vorobichek:
    -Ton pseudo renvoie plus à L'Europe centrale (République Tchèque) qu'à la Russie, non ?
    - Est-ce que c'est vrai qu'en Russie on apprend à conduire des chars d'assaut (T45, T72 voire T90) avant des voitures ?
  • Ce n’est pas une école, sûr à 100%. La disposition des tables ne respecte pas le règlement (doivent pas être colés aux murs) . Et c’est beaucoup plus grande que la salle de classe. L’université peut être ? Vu la schizophrénie pro Poutine en ce moment, la photo peut être vraie.
  • Vorobichek veut dire moineau (c'est un diminutif) en russe.
    Pour le reste je laisse le soin à Vorobichek de répondre n'ayant pas passé le permis de conduire en Russie:)o
  • Oui Vorobichek, il s'agit bien d'une université privée de Moscou.;-)
    La photo est vraie , elle a été prise par ma femme qui y enseignait la littérature et le russe.
  • OK merci biely.
    Du coup, tu serais Juste Le Blanc ?
  • Abdallah, pas les chars d’assaut, mais le camion + a l'époque de l’URSS il y avait le cours de défense en cas de guerre (p.ex. entraînement dans un tire avec des armes). Il y avait aussi la fameuse Zarnitsa (jeu de guerre) : https://en.m.wikipedia.org/wiki/Zarnitsa_game
    Concernant le permis de conduire le camion au lieu de la voiture : c’est normal. Les voitures étaient très rares, impossible d’un acheter une sans une attente de une dizaine d’années ou avoir des pistons / pot de vin. Savoir conduire un camion était plus utile (pour le travail).

    Je suis trop jeune pour avoir connu ça. Après la chute de l’URSS, le cours de défense était remplacé par un cours de survie, premières secours etc. Zarnitsa s’est dé-guerrisé. Dans les colonies de vacances j’ai joué plusieurs fois. C'était sympathique sans les éléments de la gué-guerre. Pour le permis de camion - cela existait dans mon école. Mais c'était optionnel et ceux qui le préparaient, passaient deux examens pour permis B et C.

    P.S. L’absence des punitions à l'école est un des acquis que l’URSS affichait pour se comparer au capitalisme mourant (hihi), comme le droit des femmes.
  • Du coup, tu serais Juste Le Blanc ?

    Il n'a pas de prénom ?
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Je ne sais pas si c'est une méthode pédagogique inhabituelle, mais la première année où j'ai fait des tds en fac (maths en sciences éco), je voulais apprendre à mes étudiants à lire intégralement un sujet avant de se plonger dedans, ce qu'ils ne faisaient visiblement pas. Une fois, j'ai posé 4 exos sur 5 points chacun, du plus long / difficile au plus court / facile. Le premier exo était l'étude d'une suite récurrente, le dernier était deux ou trois calculs du type 7-5, 3*8, 1*0 (je ne me souviens plus). Ca les avait marqué. L'un de ses anciens étudiants, devenu collègue depuis (en science éco) m'en a reparlé récemment ! Je crois avoir lu quelque part, peut-être sur ce forum, une technique analogue. Un prof de prépa de physique, où à la fin de l'énoncé il est écrit un truc du style "si vous résolvez l'une des questions 3, 7 ou 8, vous aurez le prix Nobel de physique".
  • En Fet c'est juste Blanc en un Blok.
  • Ui je sais, je faisais une allusion au DDC (:D
  • Il me semble que c'est Schwartz (mais peut-être un de ses collègues de Bourbaki) qui a écrit comme dernière question : "Une de ces questions est fausse, laquelle ?".

    Cordialement.
  • Une méthode pédagogique innovante (c'est en France).

    YT
  • C'est ça, le théorème de Pythagore en REP+...89330
  • "xax disait qu'il enseignait selon le programme préconisé par L. Lafforgue"

    Et je vous confirme que ça fonctionne très bien. Pour vos enfants ou petits enfants je recommande vivement.
    Cependant ce n'est pas vraiment un programme innovant et il ne préconise pas de méthodes inhabituelles.
    Ce qui suit concerne le primaire, mais vous verrez aussi le début du collège.

    Ce que j'ai fait en plus personnellement et qui rentre dans ton questionnement ce serait :

    1 - introduction (au CM1) de l'inconnue à partir de problèmes qui ne présentent pas de difficultés ET qui sont facilement visualisables voire expérimentables (j'utilise la méthode Singapour pour le programme et elle contient des dessins de ce type).
    Exemple : un melon pèse un kilo plus la moitié de son poids. Combien pèse-t-il? Il est très très facile de dessiner la situation et la réponse est immédiate (balance à plateaux).
    Après il suffit de remplacer le melon par "P" : p = 1 + p/2 et c'est terminé : on amène à la compréhension que ce type d'écriture peut servir quand la question est moins évidente.

    -> les manipulation algébriques viennent immédiatement (double distribution sans faute dès le premier essai avec "x")

    C'est la chose dont je suis le plus content : il m'avait été unanimement recommandé de ne pas le faire, ce qui m'avait conduit à penser que ce serait assez facile et bénéfique.

    En règle générale j'ai remarqué que le fait de faire quelques manipulations matérielles, ou même simplement un dessin ad hoc, en cas d'hésitation, c'est extrêmement puissant.

    Je prends un exemple simple : 5/5 avec cinq jetons, ou 6/6, 3/3 etc = 1 Cela permet d'aborder immédiatement l'écriture fractionnaire de trucs comme : 1 + 2/3

    2 - réintroduction des "maths modernes" pour voir : ça marche très bien, j'ai un fascicule absolument remarquable (Durrande 6eme 1977). Intérêt intense. Le fascicule bien que de son niveau sans réelle difficulté, ne fait pas "bébé" comme Singapour.
    Je vais tenter un double shunt sur p3 Dixmier (car le "x" est connu et ssi aussi); je ne l'ai pas encore fait.

    3 - incitation à produire des énoncés d'exercices. Quand la formulation est fluide ou presque, je sais que les notions et le raisonnement sont acquis.

    Après évidemment tout dépend de l'intérêt de l'enfant pour les maths et les sciences.
    Mais dans tous les cas la recommandation illustrative ou expérimentale que j'ai souvent vue préconisée amène effectivement à une compréhension aisée, et on trouve rapidement le chemin vers l'abstrait "solide".

    Encore une fois j'ai la conviction que les programmes délabrés sont vraiment dégradants pour les enfants et qu'il convient de s'en occuper sérieusement. Avec quelques recherches, une méthode toute faite pratique d'emploi comme Singapour, des compléments etc. tout cela est très facile à mettre en œuvre.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Mouais c'est un peu chiant et conventionnel tout cela.
    J'avoue que les Russes font preuve de créativité avec la cage dans la salle de cours. Peut être, pourrait on y envoyer des courants électriques ?
  • @SchumiSutil: :-D, je te sens un peu au bout du rouleau depuis quelque temps... :)o
  • zeitnot écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1820230,1848390#msg-1848390
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]
    Mr Pignon, votre prénom c'est François, c'est juste ?
  • xax : enseigner à ses enfants ou petits-enfants n'a rien à voir avec l'enseignement en classe. Personnellement, je peux utiliser la méthode de Singapour avec mes enfants. Mais il y a deux paramètres importants : l'enseignant, moi, qui sait de quoi il parle (tant au niveau des maths que de l'enseignement) et les élèves, mes enfants, qui, génétiquement, sont déjà de bons matheux. Qu'en est-il de ma petite nièce qui lit toujours difficilement en CM2 et dont la mère n'a même pas son brevet (je n'exagère même pas...) ? Peut-être qu'avec elle seule, je m'en sortirai mais avec une classe, c'est plus compliqué ! (ceci dit, beaucoup de collègues utilisent déjà la méthode de Singapour en classe)
  • Un bonne petite manipulation génétique et le tour est joué:-D
  • @xax, tient, ton programme est russe! :-D
    1) calcul littéral (utilisation des lettres), équations très simples et signes mathématiques des comparaisons des nombres commence à être enseigné à 9 ans (CE2)
    2) fractions : représentation visuelle, diffèrent partage de 1, fractions supérieures à 1.
    3) inventer les énoncés.
    Mais pas de maths modernes.

    @Abdallah, c’est très fatigant de lire vos messages stupides du troll. J’ai pensé qu’on est sur un forum sérieux entre adultes.
  • @vorobichek: je reçois ta remarque et je peux le comprendre, même si tu me déçois un peu...
    Je pense surtout que beaucoup d'intervenants de ce forum baignent dans un "entre soi" très comfortable.....
    AdB.
  • abdallah : tout le monde ne peut avoir une culture aussi éclectique que vous ! Bon, je dois filer, votre sœur a appelé, elle arrive tout de suite.
  • @kioups: :-D...
    Mon truc c'est plutôt l'agriculture....
    Il a envoyé ma femme chez Meneau et il est content....
  • Ça ressemblerait à quoi des maths de Singapour pour niveau 2nde 3ème ?

    Comment introduisent-ils les fonctions ? Les irrationnels ? Le raisonnement par l'absurde ? Les vecteurs ? Et la proportionnalité en 5ieme 4ieme ?
  • Je ne sais pas si l’adaptation américaine est fidèle à la méthode, mais on trouve cela:

    Niveau 7B
    Proportion directe (manuel élève) : http://www.singaporemath.com/v/vspfiles/images/samples/sp_dmT7B.pdf
    Proportion directe (livre de prof) : http://www.singaporemath.com/v/vspfiles/images/samples/sp_dmTN7B.pdf

    Niveau 8A, fractions algébriques :
    Manuel : http://www.singaporemath.com/v/vspfiles/images/samples/sp_dmT8A.pdf

    Niveau 8B, fonction quadratique :
    Manuel : http://www.singaporemath.com/v/vspfiles/images/samples/sp_dmT8B.pdf
    $y=ax+b$ est appelé « fonction linéaire »

    C’est assez pauvre... il y a aussi le manuel de maths du BAC international (IB math HL) : https://bit.ly/295My8U
    (Lien raccourci)
  • @kioups j'ai juste répondu parce que Superkarl me mentionnait et que l'application des préconisations de Lafforgue plus avancée aujourd'hui porte ses fruits au delà de ce que j'espérais. Donc pour les enseignants du collège qui veulent faire quelques séances pour "rattraper" l'école primaire, la lecture du texte de LL est intéressante, d'autant plus qu'il n'y a que 17 ou 18 pages (denses ...).

    Je m'occupe par ailleurs, à la suite d'un ami vieux PEGC, de quelques enfants les samedis, je fais la même chose et ils ne sont que 5, parfois aussi d'autres parents me demandent (je suis élu représentant parent d'élèves), et je donne invariablement les même consignes : ça marche très bien aussi. Les enfants dont je m'occupe sont issus de familles qui ne peuvent pas payer des cours particuliers.
    C'est très intéressant de faire ça, parce qu'on comprend mieux les points difficiles d'apprentissage.

    Je n'ai pas d'infos sur la génétique des maths, s'il y a de nombreux cas "familiaux", je ne sais pas de ce qu'il en est en moyenne.

    Ceci dit, le 3. trouver des exercices est très très puissant, je ne l'avais pas vu comme méthode préconisée.
    Je sais qu'il existe une méthode d'apprentissage faiblement (mais délicatement) supervisée ("enseignement mutuel") qui a priori devrait le mettre en œuvre, mais je n'ai pas creusé la question. Cela peut servir aussi pour un enseignant.

    @zenxbear très bonnes questions ! Je ne crois pas que ce soit traduit en français, mais j'avais l'intention de voir ça directement dans le texte. Au programme de travail mais pas effectué encore.

    @vorobichek je suis heureux d'apprendre ça, et finalement ça ne m'étonne pas. Le parti pris français (pas de nombre négatifs, pas de calcul littéral au primaire) n'est cependant pas incohérent non plus (LL défend cette approche). Si c'était bien fait, ça permettrait au plus grand nombre d'y arriver. Mais tu sais que ce n'est pas le cas.

    Il devrait y avoir un transition douce vers la sixième en exposant cela au CM2. Quand on sait ce qu'on fait, ça marche bien.
    NVB a choisi l'inverse : CM2iser la 6ème.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • vorobichek écrivait : @Abdallah, c’est très fatigant de lire vos messages stupides du troll. J’ai pensé qu’on est sur un forum sérieux entre adultes.89346
  • Bonsoir,

    Je ne sais pas si je pourrais essayer beaucoup de choses cette année de stage, car les collègues ont une progression commune, certains devoirs sont collectifs, etc. mais que ce sujet ne meure pas pour autant :-D

    @xax je ne vois pas ce que tu veux dire par utiliser des jetons pour représenter des fractions, est-ce que tu dis que l'ensemble des 5 jetons ça fait 1, et que du coup chaque jeton fait 1/5 de l'ensemble ?
  • @Superkarl oui c'est ça et ça marche bien, progressivement, j'ai fait plusieurs trucs :
    - cas très simples style diviser tas de 10 jetons en 2 etc.,
    - les cas 5/5 4/4 3/3 etc qui donnent tous 1, facile à voir,
    - ce qui permet naturellement d'arriver à : les 4 parts de tarte représente toute la tarte, et quand on en prend 2, ça fait 2/4, on voit aussi que c'est la moitié 1/2, on fait remarquer l'équivalence,
    - pour additionner facilement les parts de tarte, on ne peut le faire que si elles sont coupées pareil : même dénominateur,
    - si ce n'est pas le cas, on va être malin en imaginant par exemple qu'en recoupant la tarte en 8 morceaux, on va voir que les 2/4 c'est exactement 4/8,
    - on peut donc additionner les parts d'une tarte coupée en 8 et celle d'une tarte coupée en 4,
    - etc etc

    Ce que je fais c'est la philosophie Singapour : y aller progressivement avec du concret avant de passer à l'abstrait.
    Il y a deux énormes avantages :
    - la compréhension est quasi-immédiate,
    - la dextérité vient très vite dans la manipulation.

    Ça marche très bien, y compris et surtout avec des enfants supposés "en difficulté".

    J'ai regardé les cahiers d'enfants de plusieurs classes, c'est toujours les même conneries que je vois : des dessins de découpe de plus en plus compliqués (en biais, en étoile etc.) et l'instit demande l'identification avec des fractions. Outre que ça ne sert strictement à rien, les principes que j'ai exposés ne sont pas enseignés, et donc les enfants sont perdus.

    D'après ce que j'ai lu sur ce forum (et ailleurs), beaucoup d'enseignants au collège et au lycée déplorent un manque sidérant de compréhension et de dextérité sur le calcul simple de fractions (je ne parle pas des méthodes plus élaborées d'additions en utilisant le PPCM pour arriver plus vite au résultat).

    Quand je vois les obscénités pédagogiques déroulées avec complaisance dans les programmes et mises consciencieusement en pratique par les instits - qui à mon avis ne se rendent même plus compte de ce qu'ils font - il n'y a absolument rien d'étonnant.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • C'est ma maman - que j'embrasse très fort - qui m'a appris les fractions.

    Une catastrophe pour ma ligne (mais je n'étais pas bien gros à l'époque) mais une réussite pédagogique totale.
    Elle a fait cuire suffisamment de gâteaux - des quatre quarts : elle a toujours eu un sens de l'humour assez basique - qu'elle coupait en un nombre adéquat de parts. Charge à moi de faire disparaitre le matériel pédagogique à la fin de l'exercice.

    Des années plus tard, je sais toujours calculer avec les fractions mais je n'arrive plus à lire les chiffres sur le pèse personne.

    Les étudiants de terminale dont je m'occupe, connaissent très bien leurs cours mais sont infoutus de calculer avec des fractions.

    J'ai l'impression qu'ils sont un peu maigres.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • @ev pour les enfants l'intérêt pour la bouffe en général est considérable, on n'en a pas forcément conscience, c'est un prof de psycho qui m'a expliqué le truc : c'est un adjuvant pédagogique puissant. Et ça marche effectivement super bien.

    Le quatre quarts, il y a 1/4 de beurre à mon souvenir ?
    C'est comme la purée de feu Joël Robuchon :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • 1/4 de la masse totale !
  • Après vérification : oui pour le gateau ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Quatre-quarts ), par contre je me suis trompé pour la purée Robuchon, c'est plutôt 1/5 de beurre : https://www.huffingtonpost.fr/2018/08/06/mort-de-joel-robuchon-la-recette-de-sa-celebre-puree-de-pommes-de-terre_a_23496636/
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.