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Orientation post-agrégation

Bonjour,

Je viens de finir ma 2e année à l'ISAE-SUPAERO (école d'ingé en aéronautique et espace) et j'ai été accepté en M2 agrégation de maths, option proba-stats, l'an prochain pendant ma césure.
Suite à cela, je reviendrai à mon école pour la 3e et dernière année, avec spécialisation en maths appliquées et un M2 Recherche et Innovation en parallèle (beaucoup de parchemins tout ça).
Puis, j'aimerais effectuer une thèse en combinatoire, mais j'ai encore un peu de temps pour voir ça.
Enfin, je souhaite devenir prof en prépa.

Est-ce que cela vous paraît cohérent ? Aussi, pouvez-vous me renseigner sur les modalités du stage après agrégation ?

Je vous remercie de votre attention.

EDIT : Je demande cohérent dans le sens de devenir prof de maths

Réponses

  • @Maxence1402, honnêtement? Pas trop cohérent... Faire Supaero (+ les supers stages qui peut y avoir + super jobs après).... pour faire l'agreg et enseigner??? Dommage, vous avez pris la place de quelqu'un.
  • Franchement, le domaine de l'aéronautique était ce qui me plaisait le plus parmi ce que je pouvais intégrer après la prépa. J'ai retenté les ENS en candidat libre, et je les ai ratées de peu (mauvaise option). Ce n'est pas évident de trouver sa voie en sortant de prépa donc le "vous avez pris la place de quelqu'un", c'est un peu cru je trouve.
  • Je pense que ton expérience d'école d'ingé pourra éventuellement être vue comme un plus par l'inspection pour enseigner en prépa. Sache que la thèse est quasiment obligatoire de nos jours pour espérer un poste en prépa.

    Pour le stage, normalement ça se fait en un an en lycée, avec 50% d'heures d'enseignement, et 50% de perte de temps où l'on te sert de la soupe pédagogo délirante en ESPE. Si tu fais une thèse, il y a possibilité de valider le stage en deux ans d'enseignement dans ta fac, avec un service de 64 par an, ce qui est très léger.
  • Cela paraît tout à fait cohérent, il faut néanmoins que tu fasses attention à deux choses :
    -es tu prêt à enseigner au lycée ? Il n'y a rien d'automatique pour avoir un poste en prépa, on peut avoir une thèse, être normalien ou ingénieur, être très très bien classé à l'agreg et néanmoins devoir passer par le lycée pour une durée indéterminée.
    -attention à ne pas idéaliser le métier. Tu as fait une prépa scientifique peut-être dans un bon lycée or on commence rarement en prépa scientifique (ou alors dans une très petite structure), avoir une très faible ECS ou une ECE ce n'est sûrement pas ce que tu imagines en pensant devenir prof de prépa. Certains profs font même des carrières entières sans avoir de classe scientifique.
  • Merci de vos éclaircissements.

    Je penche plutôt sur l'option enseignement en fac, mais il faudra que je m'arrange pour finir d'abord ma 3e année d'école. Beaucoup de doctorants à Supaero s'occupent des TD avec les 1e et 2e années, j'imagine que ce sera du même acabit. J'espère aussi pouvoir coller pendant ma thèse, histoire de me rapprocher du métier.

    S'il faut faire quelques années au lycée, je suis prêt à passer par là. En effet, je viens d'une bonne prépa (Ginette), et je préférerais largement avoir une classe de MPSI plutôt qu'une ECE. Il faudra se faire valoir.
  • Les doctorants n'ont plus le droit de coller depuis quelques années. Profite tant que tu es en M2 pour tenter l'expérience.
  • Maxence a écrit:
    et je préférerais largement avoir une classe de MPSI plutôt qu'une ECE.

    C'est le cas de tous les profs de maths qui veulent enseigner en prépa...
  • Il y a beaucoup d'a priori. En ce qui me concerne, je suis prof en 2ème année d'ECE dans une bonne prépa. Je fais des maths pas toujours triviales avec des élèves motivés et d'un niveau pas dégueu. Je ne changerais clairement pas pour une MPSI quelconque.
  • Donner des colles en thèse est rarement possible (voire impossible) : d'une part il faut une autorisation de cumul qui est très rarement donnée, d'autre part tu risquerais devoir déplacer un certain nombre de colles à cause de confs ou autres déplacements et ça risque déplaire au prof de prépa.

    "il faudra se faire valoir", ce n'est pas aussi simple. Déjà pour avoir un poste c'est compliqué (j'avais je pense un très bon dossier : ENS Lyon, très bon rang à l'agreg, thèse, licence d'info, une grande mobilité : toute la France même les Dom Tom; et pourtant je n'ai pas eu de poste au mouvement, on m'avait finalement appelé fin mai pour me proposer une très faible ECS à Paris), pour obtenir une classe scientifique ça a l'air d'être la même chose (on m'a dit que je ne pouvais pas avoir de MPSI venant d'une ECS... On m'a néanmoins nommé dans un lycée très prestigieux mais ça ne faisait pas du tout partie de mes demandes)
    Avoir un bon dossier peut aider mais il faut être patient, avoir un peu de chance et savoir que rien n'est automatique.
  • myself a écrit:
    C'est le cas de tous les profs de maths qui veulent enseigner en prépa...
    Guego a écrit:
    En ce qui me concerne, je suis prof en 2ème année d'ECE dans une bonne prépa. [...] Je ne changerais clairement pas pour une MPSI quelconque.

    Juste pour préciser mon propos, je n'ai pas voulu dire que c'était mieux d'enseigner en MPSI qu'en filière économique, je n'ai guère d'opinion sur le sujet, n'ayant jamais enseigné en prépa. Je voulais juste dire que les matheux qui désirent enseigner en prépa espèrent tous être en filière mathématiques, du moins au départ.
    De même, j'imagine, qu'un prof de math au lycée a souvent envie d'avoir des terminales S spécialité math... mais qu'entre des premières ES dans un très bon lycée parisien et des terminale S d'un lycée chaud du 93, il va préférer les première ES...

    Par ailleurs, la plupart des profs de prépa que je connais ne sont pas en filière mathématique et sont néanmoins contents là où ils sont (PTSI, PSI, BCPST, pour ceux que j'ai en tête).
  • Etienne écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1832540,1832874#msg-1832874

    Cela doit dépendre des écoles doctorales car au niveau de la mienne la secrétaire gérant les demandes d'autorisations de cumul m'a clairement dit qu'elle n'avait jamais vu de refus pour des demandes de colles, et les doctorants qui collaient que j'ai pu rencontrer n'avaient eu ni mentionné aucune forme de difficulté pour en faire durant leur thèse. (et je regrette de ne pas l'avoir su plus tôt car j'ai cru pendant quasiment toute l'année que coller pendant une thèse était impossible)
  • omega : Ma réponse n'était pas contre toi. C'est juste que, parmi les gens qui ont étudié les maths, et ne connaissent pas la diversité des prépas, il y a beaucoup d'a priori et d'élitisme déplacé, avec certains qui pensent qu'en dehors d'une MP*, point de salut. Alors que, quand on connaît la réalité du terrain, il y a des maths spé qui ne font pas rêver et des prépas éco ou véto où on peut s'éclater.
  • Maxence 1402 a écrit:
    j'ai été accepté en M2 agrégation de maths, option proba-stats..... je souhaite devenir prof en prépa.
    Maxence 1402 a écrit:
    je préférerais largement avoir une classe de MPSI plutôt qu'une ECE. Il faudra se faire valoir.


    Chaque chose en son temps...tout d'abord être reçu à l'agrégation.....
    LA LAITIÈRE ET LE POT AU LAIT

    Perrette, sur sa tête ayant un Pot au lait
    Bien posé sur un coussinet,
    Prétendait arriver sans encombre à la ville.
    Légère et court vêtue elle allait à grands pas ;
    Ayant mis ce jour-là pour être plus agile
    Cotillon simple, et souliers plats.
    Notre Laitière ainsi troussée
    Comptait déjà dans sa pensée
    Tout le prix de son lait, en employait l’argent,
    Achetait un cent d’ œufs, faisait triple couvée ;
    La chose allait à bien par son soin diligent.
    Il m’est, disait-elle, facile
    D’élever des poulets autour de ma maison :
    Le Renard sera bien habile,
    S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon.
    Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ;
    Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable ;
    J’aurai le revendant de l’argent bel et bon ;
    Et qui m’empêchera de mettre en notre étable,
    Vu le prix dont il est, une vache et son veau,
    Que je verrai sauter au milieu du troupeau ?
    Perrette là-dessus saute aussi, transportée.
    Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ;
    La Dame de ces biens, quittant d’un oeil marri
    Sa fortune ainsi répandue,
    Va s’excuser à son mari
    En grand danger d’être battue.
    Le récit en farce en fut fait ;
    On l' appela le Pot au lait.

    Quel esprit ne bat la campagne ?
    Qui ne fait châteaux en Espagne ?
    Picrochole, Pyrrhus,la Laitière, enfin tous,
    Autant les sages que les fous ?
    Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux :
    Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
    Tout le bien du monde est à nous,
    Tous les honneurs, toutes les femmes.
    Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ;
    Je m écarte, je vais détrôner le Sophi ;
    On m’élit Roi, mon peuple m’aime ;
    Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant :
    Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ;

    Je suis gros Jean comme devant.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @Guego: je partage complètement ton avis, et je me trouve dans une situation très proche de la tienne, je pense.
    Je connais des collègues de Maths qui ont quitté une ECE2 d'un "bon" lycée pour une PCSI / MPSI d'un lycée plus standard, et qui le regrettent quelque peu...!
  • @Maxence1402, je m'explique. Je trouve que ton parcours n'est pas cohérent parce qu'on ne comprend pas ce que tu veux. Enseigner les maths, faire des maths appliquées ou faire des maths fonda ?

    Tu es dans une très bonne école et dans le secteur où il y a une tonne des débouchés pour les ingénieurs qui sont à la fois du secteur et sont les matheux. En dehors du secteur, tu trouves aussi de quoi faire : R&D dans les grosses boites (EDF, Renault etc.), autres postes dans les multinationales, les banques (y compris la Banque de France). La liste est vraiment très longue. Je connais 5 ex-Supaero: 3 ont faits des stages de fin d'études à NASA, une a fait une année de césure aux USA. Au niveau d'emploi : 4 font les maths appliquées (dans le domaine ou non) et une est ingénieur R&D à EDF. Si tu penses, que tu ne trouveras pas de déboucher où tu pourras faire les maths appliquées (projets intéressants), tu te trompes! Et en plus tu es très très bien payé avec 13ième mois, intéressement, mutuelle, autres bénéfices.

    Ta passion est l'enseignement? Es-tu sur? A mon avis c'est difficile de savoir sans tester en TD et en CM. A mon avis les TD ne sont pas suffisants, parce que pour être prof il faut savoir de quelle façon orienter le cours, faire les séquences etc. Je rejoins ceux qui t'on conseillé de tester d'abord.

    Et le dernier point : je me demande si ton option (stats-proba) ne va pas jouer contre toi. Peut-être je me trompe, mais il serait logique de t'envoyer en ECE/ECS où ces filières sont importantes.

    P.S. et oui... agreg n'est pas facile à avoir. Les postes dans les universités ne sont pas uniquement dans les facultés de sciences. Aimerais tu enseigner les maths à la fac d'économie, par exemple?
  • vorobichek a écrit:
    Dommage, vous avez pris la place de quelqu'un.
    Ce quelqu'un n'avait qu'à obtenir un meilleur classement, le recrutement est fait sur concours, pas sur la promesse d'une vocation. On peut regretter que le recrutement se fasse sur concours, mais pas vraiment qu'un admis ne veuille pas continuer dans l'ingénierie aéronautique.

    maxence a écrit:
    Est-ce que cela vous paraît cohérent ?
    Si le but est de devenir prof en prépa alors oui c'est tout à fait cohérent, la thèse est très fortement recommandée pour enseigner en prépa actuellement, avoirs fait une école d'ingénieur peut aussi être un plus à son parcours. Comme l'ont souligné d'autres intervenants on commence généralement par du lycée ou des prépa pas forcément scientifique, surtout si on n'a pas un très bon dossier et une bonne mobilité géographique. La thèse permet d'expérimenter l'enseignement à la fac (et ça valide le stage de l'agrégation). Si jamais tu t’aperçois que tu n'aimes pas ça tu auras toujours un diplôme de supaéro, une agrégation et une thèse donc tu devrais être à l'abris de la famine de toute façon.

    Il ne te reste plus qu'à travailler et réaliser ton projet ! ;-)
  • @vorobichek Justement, je suis presque certain de vouloir devenir prof de maths. J'aime beaucoup cette matière, j'aime également expliquer les choses aux gens (et d'après mon entourage, je le fais bien), et j'ai déjà donné des cours particuliers dans le supérieur (BTS, fac de physique). L'ingénierie ne m'attire pas vraiment, un peu comme les maths appliquées en finance ou économie, contrairement aux mathématiques scolaires où il s'agit davantage de la résolution de problèmes. L'avantage d'être prof en prépa, c'est de suivre de près une classe au long de l'année et voir leur progression. Ça me paraît plus difficile en université ou au lycée.

    Après, j'ai dit que je préférerais enseigner en MPSI plutôt qu'en EC, mais ce n'est qu'un a priori. Ce qui m'intéresse surtout, c'est d'avoir des élèves motivés, qui ont envie de s'entraîner et se forger un esprit rigoureux, enclin aux mathématiques. C'est aussi pourquoi l'argument du bon lycée est tout à fait valide. D'expérience, les élèves les plus curieux en maths que j'ai connus en prépa étaient en MPSI (ce qui coule de sens...).

    Je ne dis pas que l'agrégation sera du gâteau, mais ça ne me paraît pas très difficile au regard des épreuves que j'ai déjà passées. En prépa (Ginette), on nous donnait en DM des sujets d'agrégation !
  • @Maxence1402, en te lisant j'ai une nette impression que tu ne comprends pas quelles débouchées il y a pour les maths appliquées. Je te parlais uniquement du travail de mathématicien, mais en retour tu me dis:
    L'ingénierie ne m'attire pas vraiment
    Quel est le rapport avec ce qu'on dit ici? Qui parle d’ingénierie ?
    Un peu comme les maths appliquées en finance ou économie, contrairement aux mathématiques scolaires où il s'agit davantage de la résolution de problèmes.
    Mathématiques scolaires???? Résolution des problèmes bidons ou des vraies problèmes et défis? Les vrais, tu les trouves justement en entreprise et non dans l'éducation nationale. Et les maths appliquées en économie ce n'est pas uniquement le secteur financier.
    et j'ai déjà donné des cours particuliers dans le supérieur
    Les cours particuliers ne comptent pas vraiment.
    Ce qui m'intéresse surtout, c'est d'avoir des élèves motivés, qui ont envie de s'entraîner et se forger un esprit rigoureux, enclin aux mathématiques.
    Pour les avoir, il faut les motiver et leur faire apprendre les maths. De savoir transformer un élève lambda en élève matheux. Alors que toi, tu veux des élèves déjà tout prêts. Tu veux que quelqu'un fasse le travail de prof avant qu'ils arrivent chez toi.
    D'expérience, les élèves les plus curieux en maths que j'ai connus en prépa étaient en MPSI (ce qui coule de sens...).
    D'expérience, les élèves les plus curieux en maths que j'ai connu, ne viennent pas de prépa MPSI. D'ailleurs ils et elles n'auraient été jamais d'accord pour faire cette prépa fusse en LLG ou Ginette. Je connais un qui a tenté le coup et était très dégouté par le niveau. Bref, je suis d'accord avec Arnold. Attention, je ne dénigre pas Ginette/LLG. Je te montre juste que comparer incomparable, cela n'a pas de sens.
    En prépa (Ginette), on nous donnait en DM des sujets d'agrégation !
    Attention, tu n'est pas un produit du système éducatif français si tu es passé par Ginette. Pour y être accepté, il faut avoir un niveau qu'on ne peut obtenir si on est dans une école, un collège ou un lycée lambda. Oublie ton expérience de Ginette. Part du principe que tu ne seras jamais confronté à de tels élèves.
  • Tu es bien agressif Vorobichek. Qu'est-ce que Maxence t'a fait ?
    Vorobichek a écrit:
    Quel est le rapport avec ce qu'on dit ici? Qui parle d’ingénierie ?

    Le rapport est probablement qu'actuellement Maxence est en école d'ingénieur et que les débouchés d'une école d'ingénieur sont souvent l'ingénierie...
    Vorobichek a écrit:
    Mathématiques scolaires???? Résolution des problèmes bidons ou des vraies problèmes et défis? Les vrais, tu les trouves justement en entreprise et non dans l'éducation nationale. Et les maths appliquées en économie ce n'est pas uniquement le secteur financier.

    C'est une question de goûts. Je pense que par mathématiques scolaires, Maxence pensait à "Mathématiques pures" par opposition aux mathématiques appliquées. On peut se passionner pour des questions algébriques ou géométriques qui n'ont aucune application, du moins immédiate.
    Vorobichek a écrit:
    D'expérience, les élèves les plus curieux en maths que j'ai connu, ne viennent pas de prépa MPSI.

    Moi j'ai vu les deux, des très curieux qui viennent de prépa, des très curieux qui viennent de fac, bref pas de règle. A ceci près qu'en L1 Maths en fac, je vois une très grande proportion d'élèves qui n'ont aucune curiosité (plus des deux tiers des élèves). Questions aux profs de prépa : en moyenne quelle est la proportion d'élèves qui n'ont aucune curiosité ?
    En fait, ce qui détermine le fait d'aller en prépa ou en fac, je crois que c'est surtout ce que l'entourage conseille ainsi que la capacité à supporter la pression.
    Vorobichek a écrit:
    Pour les avoir, il faut les motiver et leur faire apprendre les maths. De savoir transformer un élève lambda en élève matheux. Alors que toi, tu veux des élèves déjà tout prêts. Tu veux que quelqu'un fasse le travail de prof avant qu'ils arrivent chez toi.

    Je crois que c'est une réalité qu'en prépa, les élèves sont beaucoup plus prêts à travailler et à s'investir. À une époque où on envoie tous les jeunes passer le bac, et le plus possible passer un bac général ou technologique, où donc on trouve dans des filières scientifiques au lycée des cohortes gamins qui n'ont aucune appétence pour les sciences, et ont pour seul objectif de travailler le moins possible, je comprends qu'on puisse souhaiter enseigner à des élèves qui sont sérieux et un minimum intéressés par la matière.

    Si le système fonctionnait correctement, les lycéens qui choisissent d'entrer en première S auraient un minimum de goût pour les sciences.
    C'était le cas il y a 20 ans, mais ça ne l'est plus depuis longtemps. Et il devient de plus en plus difficile d'enseigner de vraies mathématiques au lycée. Je comprends qu'aujourd'hui, si on rêve d'enseigner les maths, on rêve de le faire ailleurs qu'au lycée.
  • @omega, il fait chaud et le stagiaire est nul.

    Je suis "un peu" agressive parce que je ne veux pas de mauvais profs pour les élèves. Et pour le moment je vois que Maxence ne sait pas dans quoi il se lance et et ne comprend pas les débouchés possibles pour les maths appliquées.
    Le rapport est probablement qu'actuellement Maxence est en école d'ingénieur et que les débouchés d'une école d'ingénieur sont souvent l'ingénierie...
    Hum... Pour les écoles top 15? Depuis quand? Et de toute façon il n'est pas besoin de faire l’ingénierie. Ce n'est pas le seul débouché du diplôme.
    Je pense que par mathématiques scolaires, Maxence pensait à "Mathématiques pures" par opposition aux mathématiques appliquées.
    Non, dans le premier message il dit vouloir faire une thèse en maths appliquées. C'est pour cela que j'ai répondu ici. C'est bien étrange de faire une thèse appliquée et ne pas du tout considéré les débouchés qu'il y a après.
    Moi j'ai vu les deux, des très curieux qui viennent de prépa, des très curieux qui viennent de fac, bref pas de règle.
    Moi aussi. Mais ici je parlais des amis russes ou autre pays ex-URSS par contreproposition à prépa MPSI* à LLG/Ginette => ENS Ulm => génies mathématiques. Parce qu'il n'y a pas que cette voie et elle n'est pas la voie idéale. Les excellents élèves poirotent pendant 2 ans en prépa puis ils doivent passer le concours. En tout cas il faut oublier l'expérience de Ginette.
    Je crois que c'est une réalité qu'en prépa, les élèves sont beaucoup plus prêts à travailler et à s'investir. À une époque où on envoie tous les jeunes passer le bac, et le plus possible passer un bac général ou technologique, où donc on trouve dans des filières scientifiques au lycée des cohortes gamins qui n'ont aucune appétence pour les sciences, et ont pour seul objectif de travailler le moins possible, je comprends qu'on puisse souhaiter enseigner à des élèves qui sont sérieux et un minimum intéressés par la matière.
    Je ne pense pas que les élèves français sont des paresseux, ne sont pas prêts à s'investir etc. Je ne vois pas ça. Ok, pour vous mes étudiants sont nullissimes en maths. Pour moi - non. Ils et elles sont des victimes de l'EN. Si on fait l'effort de les intéresser, d'expliquer pas à pas, de leur dire qu'ils ne sont pas nulles, de les encourager, de répondre gentillement aux questions même si c'es le niveau CM2... au miracle! Ils travaillent!

    Au vu du désastre actuel, il nous faut ce genre de professeur en maths qui sont prêts à travailler au collège, avec des élèves pauvres, dans les REP et non ceux qui ne pensent qu'à MPSI.
  • vorobichek écrivait :
    > Ok, pour vous mes étudiants sont nullissimes en maths. Pour moi - non. Ils et elles sont des victimes de l'EN. Si on
    > fait l'effort de les intéresser, d'expliquer pas à pas, de leur dire qu'ils ne sont pas nulles, de
    > les encourager, de répondre gentillement aux questions même si c'es le niveau CM2... au miracle! Ils travaillent !

    C'est loin d'être le cas pour tout le monde. J'ai eu écho de témoignages de professeurs dans les quartiers Nord de Marseille ; beaucoup d'élèves rejettent le système éducatif dès le collège et n'ont plus de respect pour leurs professeurs.
  • Au vu du désastre actuel, il nous faut ce genre de professeur en maths qui sont prêts à travailler au collège, avec des élèves pauvres, dans les REP et non ceux qui ne pensent qu'à MPSI.

    Pourrais-tu expliquer?

    @Maxence1402 est l'exemple vivant que l'on peut faire des maths et même vouloir les transmettre...
    Evidemment la plus part des étudiants de MPSI ne feront plus jamais de maths après leur école mais de là à s'imaginer que seules les "pauvres et les REP" puissent avoir de bonnes intentions est une idée saugrenue.
  • @Maxence 1402

    C'est un beau projet et un profil comme le tien sera couru, mais en ce moment la "mode" est d'exiger un passage dans le secondaire avant d'enseigner en prépa (sauf cas particulier...). MAIS il y a foule d'excellents profils qui ne sont pas en CPGE et n'y seront sans doute jamais (la procédure de nomination n'a rien d'automatique) donc il est illusoire d'intégrer l'EN avec l'objectif d'être en CPGE.

    Et ne pas oublier qu'il y certainement moyen de faire un job très pointu et très intéressant avec un tel cursus (et sans commune mesure avec l'EN au niveau rémunération/considération/avantages divers)

    Attention une fois orienté dans l'EN, au bout de quelques années il est franchement difficile de rebrousser chemin.
  • Maxence1402 a écrit:
    C'est loin d'être le cas pour tout le monde. J'ai eu écho de témoignages de professeurs dans les quartiers Nord de Marseille ; beaucoup d'élèves rejettent le système éducatif dès le collège et n'ont plus de respect pour leurs professeurs.
    Le respect, cela se gagne. Je travaille avec certains non matheux qui se disent "nuls en maths". Les jeunes (moins de 40 ans) disent aussi qu'ils n'ont pas eu la chance d'avoir de bon profs en maths et le regrettent. Ils sont très nombreux. Les plus jeunes, moins de 30, ont du mal à calculer comme c'est le cas de nos étudiants. Dois-je en conclure que les professeurs de maths sont mauvais en France? Si tu commences par "on m'a dit que... j'ai entendu des échos..." - ce n'est vraiment pas la peine de commencer. C'est plus compliqué. Il faut vouloir enseigner à tout le monde, y compris aux collégiens. Dans l'idéal on aimerait tous faire des jolies choses, mais ce n'est pas toujours possible.

    @soleil_vert,
    Pourrais-tu expliquer?
    Maxence veut travailler en prépa, de préférence en MPSI. Est-il prêt à travailler au collège, lycée (y compris lycée pro), BTS? Dans des quartiers difficiles? Que se passera-t-il si on l'envoie dans une REP+++++++ dès le début? Que se passera-t-il s'il n'obtient jamais une mutation pour la prépa (prépa scientifique) ?
  • vorobichek a écrit:
    Il faut vouloir enseigner à tout le monde, y compris aux collégiens. Dans l'idéal on aimerait tous faire des jolies choses, mais ce n'est pas toujours possible.

    AMHA, enseigner au collège et enseigner en prépa sont deux choses radicalement différentes, et il me semble qu'on ne demande généralement pas aux agrégés d'enseigner à ces classes. Au collège/lycée, il faut aussi gérer les relations parents/élèves ou l'orientation, en plus d'apporter de l'éducation que les parents ne peuvent donner. Ça ne me paraît pas cohérent avec la visée de l'agrégation.
  • Bonjour Maxence1402.

    Les agrégés, comme les certifiés, ont vocation d'enseigner dans le secondaire, de la sixième aux BTS et classes prépas. Et même pour l'année de stagiaire, un agrégé peut tout à fait se retrouver en collège.
    Quant à "la visée de l'agrégation", je ne sais pas à quoi tu fais référence qui soit incohérent avec le travail de prof du secondaire : La visée de l'agrégation c'est d'embaucher un prof du secondaire. Un point c'est tout.

    Cordialement.
  • Si on fait l'effort de les intéresser, d'expliquer pas à pas, de leur dire qu'ils ne sont pas nulles, de les encourager, de répondre gentillement aux questions même si c'est le niveau CM2... au miracle! Ils travaillent!

    Au vu du désastre actuel, il nous faut ce genre de professeur en maths qui sont prêts à travailler au collège, avec des élèves pauvres, dans les REP et non ceux qui ne pensent qu'à MPSI.

    Mais je t'en prie, va montrer tes talents en REP à Saint-Denis, Aubervilliers où à Stains !
    Ce sera niveau CE2, plutôt, mais tu vas voir à force de gentillesse et de patience, viens me montrer comment tu fais travailler une classe de 24 qu ont eu 3 profs différents avec 2 d'entre eux qui ont acheté la paix sociale, un 3ème qui a tenu un mois (et qui auront perdu un trimestre de cours en 2 ans).
    Et sur les 24, 10 qui n'ont aucune affaire, lancent des boulettes de papiers, te couperont sans cesse la parole et seront constamment insolents, ont essentiellement "ferme ta g...." et "je m'en bats les c...." dans leur vocabulaire, et sur les 14 autres, 4 ou 5 qui n'arriveront pas à comprendre que 3*3 et 3 + 3 donne un résultat différent, ou traceront un quadrilatère alors que l'on demande un triangle, avec peut-être (si tu as de la chance) 5 ou 6 (grand max) qui essaieront de faire quelque chose en cours (ce qui sera difficile vu le bordel ambiant).

    Sans compter qu'ils ne feront preuve d'aucun travail personnel et passeront leur temps sur "Snap", "Insta" ou sur "Fifa", ou alors à jouer au ballon ou à s'exercer à remonter à toute vitesse (et sans casque) une rue en quad ou en scooter sur la roue arrière dans le meilleur des cas, dans le pire ils feront (déjà) du trafic, essentiellement de drogue, à la cité.
  • Etait-ce finalement une bonne idée de demander des conseils ici ? Un vrai massacre.
  • @Maxence : à mon avis n'écoute pas vorobichek. Apparemment c'est trop compliqué de comprendre qu'on peut se retrouver dans une école d'ingénieurs sans avoir envie de faire ce boulot. C'était pourtant mon cas et j'ai travaillé 10 ans dans la banque (finance) et 10 ans dans la communication avant de devenir prof de maths... Bref, si c'est ce dont tu as envie, donne-toi une chance de le faire, tu auras toujours le temps de changer d'avis.

    En revanche devenir prof de prépa comporte une part importante d'aléatoire, trop importante pour pouvoir réellement le planifier. Il faut commencer par avoir un minimum d'expérience avec les classes pour savoir ce qu'on aime ou non (j'ai eu des surprises entre les niveaux que je pensais que j'aimerais, et les niveaux dans lesquels j'aime effectivement enseigner). Si ça se trouve tu t'éclateras en lycée, ce n'est pas interdit. Ensuite il faut penser à un plan B : maître de conf à la fac, enseignant-chercheur en école d'ingé, partir à l'étranger monnayer tes services...
  • Aujourd'hui c'est plutôt prof en prépa qui est le plan b de mcf...
  • Je plussoie ce qu'à dit aléa.
    Et plus généralement, les plans B de roumegaire ne sont vraiment pas des plans B :

    C'est très difficile de nos jours d'obtenir un post de mcf, et prof de prépa est le plan B de bon nombre d'agrégés-docteurs qui n'arrivent pas à trouver un post de mcf.
    A noter que prag aussi est devenu très difficile : il y a moins de postes de prag que de poste de prof en prépa, du moins en maths.
    Les postes d'enseignants-chercheurs en école d'ingé sont aussi bien moins nombreux que les postes en prépa. Bref, les plan B de roumegaire ne sont clairement pas à envisager comme des plan B.
    Quant aux postes d'enseignants à l'étranger, c'est pareil, il n'y a en a pas beaucoup et surtout, il me semble (à vérifier) que c'est plus difficile à obtenir pour un agrégé que pour un certifié, car les frais d'expat coûtent plus cher à l'état dans le second cas que dans le premier.
  • Je suis là seule à voir l’incoherence entre les désirs de Maxence et la réalité ? Je ne suis pas contre devenir un prof de maths. Bien au contraire. Je vois une personne qui :
    1) qui ne comprend pas les débouchés possibles en maths appliqués
    2) qui n’envisage pas une situation dans laquelle il ne pourra jamais muter pour obtenir poste en prepa..
    3) qui n’envisage pas qu’on pourrait l’envoyer au collège.
    4) qui aimerait enseigner qu’aux meilleurs
    Je vois un énorme risque de déception des l'année de stage. Et frustration.

    @alea, il y a aussi le plan « étranger », qui peut être B, voire plan A. Je ne sais pas si c’est un bon plan en maths. Chez nous, en eco, si.
  • Il me semble que personne ne fait aussi allusion au salaire.
    Dans le secondaire ou même une CPGE à petit horaire, il faudra attendre longtemps pour dépasser 3000 €, sauf à pouvoir/vouloir se gaver d'HSA ou de colles.
    Alors qu'en sortant de Supaéro avec une thèse, on voit pouvoir obtenir une bien meilleure rémunération.
  • Quand je disais plan B, je ne le pensais pas dans le sens "plus faciles à atteindre" mais plutôt "diversification des possibilités". Je ne suis pas forcément très au fait de la situation actuelle, mais je connais beaucoup de gens qui ont étudié les maths d'une façon ou d'une autre : je connais plusieurs MCF, 2 professeurs des universités, un enseignant-chercheur en école d'ingénieur, d'autres qui sont partis faire enseignant-chercheur à l'étranger... mais aucun prof de prépa.
  • Bonjour Maxence1402,
    Je ne trouve pas cela si excentrique. Déjà, ton dossier a été accepté au M2 donc on ne va pas être plus royaliste que le roi. Il y avait pas mal de d'élèves des grandes écoles qui passaient l'agrégation de mathématiques en plus de leur cursus de mon temps. Tu as exprimé un souhait : faire cours dans une prépa . On t'a prévenu de la difficulté. Tu auras un profil atypique ce qui est plutôt pas mal pour les élèves et étudiants. Si, tu n'arrive pas à t'épanouir dans l'enseignement, tu seras ingénieur et donc changer de voie. Celui dont tu es censé avoir pris la place, s'éclate maintenant en Argentine à tondre des lamas ou à faire un tour du monde ;-) après un petit tour rapide par la Biélorussie pour voir les vestiges d'un passé si glorieux.
    Bon courage.
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