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Réponses

  • Sans polémiquer : il s’agit d’un texte de plus disant que ce qui se profile n’est pas bon.

    Est-ce le cas ou bien est-ce une instance « plus crédible » avec « plus de poids » cette fois ?
  • mateo
    Modifié (February 2022)
  • Ok.
    Je crains que tout cela soit noyé dans la masse.

    Cela dit, je ne connais René Chiche que depuis un mois environ et il me plaît de l’entendre.
  • @mateo, certains profs ne sont pas cohérents avec leurs choix :
    Laissons donc de côté les sommets du genre atteints ces derniers jours par tous ceux qui, en parlant de simples professeurs, les ont qualifié de preneurs d’otages
    Et oui, quand on bloque les notes des élèves, on les prend en otage et on met sur le dos la famille. Non, les élèves et les parents n'ont pas considéré que c'était "pour leur bien". Certains militants oublient parfois le monde réel et font plus mal que du bien. Une réforme du système est uniquement possible, si les professeurs sont soutenus par les élèves et les familles.La rétention des notes était une grosse bêtise qui a empiré les relations entre les professeurs et les familles.
    Pour le reste du texte - je suis d'accord.
    Une université d'été en région parisienne va se réunir fin août pour réunir des profs
    du Primaire à l'université pour réfléchir sur comment atténuer les effets négatifs de la réforme :
    La réforme n'est pas un problème. C'est le faible niveau des élèves qui rend les choses infaisables. Et ils n'ont pas le niveau, parce que le collège ne les forme plus.

    P.S. une autre possibilité, pour avoir l'EN à l'écoute et le soutient des familles, c'est de bloquer les collèges/lycées des élites (qui suivent leur programme à eux), les prépas et les grandes écoles. Vous serez soutenu par la majorité des familles qui n'ont pas accès à ces établissement. Et l'élite sera paniquée. Cela serait une grève efficace. Mais il faut oser d'aller contre son alma-mater.
  • vorobichek : oui des parents, des élèves se sont plaints de la rétention des notes. Mais les commentaires que j'ai pu lire sur des sites pas franchement favorables aux profs habituellement me laissent penser qu'on est sur la bonne voie...

    Eh si, la réforme, les réformes successives, leur enchaînement très régulier est un problème. Aucune cohérence dans les progressions, des matières qui disparaissent au détriment d'autres pour lesquelles les profs sont mal (ou pas du tout) formés...
  • Rappel : un otage est une monnaie, quelqu’un qui a de la valeur.
    Là, non, pour les gouvernements successifs, les parents et leurs élèves n’ont aucune valeur.
    C’est donc idiot d’utiliser cette formule. Sauf à des desseins rhétoriques bien entendu.
    Je ne parle pas de l'indécence ressentie par des parents que je connais qui ont déjà été réellement otages. Ils sont contre ces « blocages » mais aussi contre cette rhétorique.

    J’ajoute qu’on a le droit de remettre en cause le droit de grève. Mais il faut le dire franchement.
    Il y aurait des exceptions à ce droit ? Pas tel jour ? Pas le jour des surveillances ? Pas le jour des corrections ? Pas les jours des retours des copies ? Là encore, il y a débat. Il faut proposer.
    Mais en l’état, non, non, il n’y a pas eu autre chose que des grèves.
    Je peux me tromper. Là encore la rhétorique est journalistique et militante.
    Rappelons qu’il s’agissait pour beaucoup de familles d’inscrire des enfants ici ou là, de trouver parfois des logements pour les lauréats... Mais aussi de pouvoir partir tout simplement en vacances, comme prévu, et de ne pas bousculer les habitudes.
    Les billets de train et d’avion coûtent cher alors ce n’est ni aux profs, ni aux Gilets Jaunes ni à quiconque de déranger.

    Bon cela dit je ne défends pas ces derniers mouvement de grève des copies ou encore de « zèle de bonne note ».
    Je pense que les syndicats ont fait semblant d’appeler à la grève lors des surveillances (« on fait grève mais pas d’inquiétude les examens ne seront pas perturbés » disait une syndicaliste à la radio).
  • Rappel : un otage est une monnaie, quelqu’un qui a de la valeur.
    Là, non, pour les gouvernements successifs, les parents et leurs élèves n’ont aucune valeur.
    Mais ils et elles ont une valeur d'or pour les parents. ;-) La formule est approprié, mais les professeurs se sont trompé du cible. En faisant cela, les professeurs font en sorte, que les parents se rangent du côté de gouvernement et soutiennent encore plus Blanquer.... au lieu de soutenir les profs.

    On peut faire la grève de différentes façon. Je vous dit, faites quelque chose qui touche les politiciens directement et qui range les parents de votre côté. Une université, un lycée, un collège bloqué pendant un mois ne leurs fait ni chaud, ni froid. Cela ne fait que déranger des gens simples. Par contre si l'X est bloquée pendant un mois...
  • Dans toutes les grèves les grévistes sont qualifés de "preneurs d'otage" par le gouvernement et une partie de la population civile. Le procédé n'est pas nouveau.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Oui, oui. C’est la société qui a évolué avec ses événements dramatiques. Le discours d’avant et ses formules ont un peu plus de mal à passer.
    On pourrait plutôt parler de dommages collatéraux que d’otages, même au sens figuré et toute sa légèreté.
  • vorobichek : les parents n'ont pas du tout apprécié le coup du contrôle continu à la place des notes "retenues" en otage. Et ils n'apprécient pas plus que ça la réforme du lycée. Dire qu'ils soutiennent Blanquer, c'est une bonne blague ! Bon, après, ça leur fait quand même plaisir que Blanquer parle de sanctions financières (comme pour chaque grève, quelle nouveauté...) ou administratives (et ça, ce n'est que du vent...).
  • Personnellement je n'ai pas été choqué par la formule "prendre en otage". Moi je comprends que la prise d'otage consiste à faire de la rétention (auprès) d'une victime innocente afin d'obtenir quelque chose, d'ailleurs rarement de cette victime. Et là on est bien dedans.

    Maintenant, cela n'enlève en rien l'éventuelle justesse du combat, et si j'ai bien suivi, la réponse du Ministre consistant à traiter avec un max une partie des élèves mais pas tous est affligeante car injuste vis à vis de ceux qui ont eu leurs résultats définitifs depuis le début. Les sanctions, au delà d'une perte de salaire les jours de grève, me semblent également infondées.


    Lorsque j'étais en classe de Première, j'avais un prof super sérieux (chance, c'était mon prof de maths), le reste étant des profs peu voire pas investis, le genre de profs qu'on emmerdait lorsqu'on leur posait une question en dehors des cours. Grêve des notes des profs (en 1988-1989). Un de mes bulletins trimestriels de 1ère contient partout "notes et avis communiqués au ministère" sauf le prof de maths qui avait rempli. Moi qui avait l'impression d'avoir affaire à n-1 fumistes, j'ai eu ce sentiment renforcé avec mon bulletin.

    En terminale, re-grève (les mauvaises langues disaient, "bah oui les profs sont toujours en grève"). J'avais trois profs sérieux en terminale : mon prof de physique, celui de maths (pas le même) et celui de philo, tous les autres plus ou moins fumistes de mon point de vue, déjà présent avant la grève. Tous les profs ont fait grève, sauf les profs de maths et de physique. Le prof de philo nous a dit "moi je fais grève, mais je sais l'importance du bac pour vous, j'assure donc mes cours, mais contrairement à mes collègues qui ne les assurent pas et qui vont être payés, moi je demande à ne pas être payé". J'avais été halluciné que l'on puisse être payé en étant en grève (il paraît que ça a changé depuis, même si notre section SNESUP a tout fait pour expliquer à nos collègues grévistes l'an dernier comment être payés et je sais que les concernés que je connais ont TOUS été payés).

    Bref, même moi déjà motivé par devenir enseignant (ma vocation a commencé en collège, même si elle s'est confirmée en lycée), j'étais le premier à ne pas comprendre que des personnes soit disant motivées par la réussite de leurs élèves puissent se mettre en grève, quasiment chaque année en plus. On peut comprendre qu'une année il y ait un combat juste, mais quasiment tout le temps c'est peu visible et cela renforce l'impression infondée dans la population de "fainéantise" des profs.
  • Prof payés pendant les grèves ? Il y a 30 ans ou maintenant, ça me laisse perplexe...
  • Alors je vais être plus précis :

    - mon prof d'HG (que j'ai rencontré ultérieurement en 1992) m'a confirmé que tous ses jours de grèves avaient été payés

    - quant au SNESUP, il l'a fait par un tour de passe-passe : il a rappelé aux collègues qu'ils n'avaient pas à se déclarer gréviste, mais que la direction de l'UFR (qui a autre chose à faire) devait constater et apporter la preuve qu'un enseignant n'assurait pas son enseignement pour qu'il y ait une retenue. Dans ma fac, nous avons eu trois collègues grévistes l'an dernier, dont un en a profité pour prendre 2 mois de vacances chez sa fille à Hong Kong durant le semestre. Ce dernier m'a montré sa fiche de paie, aucune retenue ...
  • Chacun ses intox.
    Un ministre avait même dit « et cette fois-ci les grévistes ne seront pas payés ».

    Il existe des chefs d’établissement qui ne remontent pas les grévistes par contre.
  • Ben, ça ne se passe pas pareil dans le secondaire...
  • Je suis complètement effaré par la vision de math2 sur les enseignants, on est vraiment sur le mode : fonctionnaire=fainéant. Vivement que tout soit privatisé. Heureusement, les prochaines révolutions du monde éducatif se feront sans moi car je vais bientôt quitter la baraque (sans le moindre regret).

    Au fait pourquoi a-t-on autant de mal à recruter de nouveaux fainéants = profs de maths ?

    Domi
  • Je précise pour répondre à Domi que moi je suis un enseignant-chercheur, que si j'ai connu des collègues ou des anciens de mes profs ou instits (à l'époque) très investis, il y a eu malheureusement pas mal de contre-exemples.

    Dans ce que je cite et que j'ai vécu l'an dernier, quand tu vois une section syndicale expliquer comment faire grève sans avoir de retenue sur salaire, quand tu vois que le collègue en a profité pour prendre 2 mois de vacances, que le responsable du département, syndiqué dans ledit syndicat ne veut pas d'histoire et donc ne semble pas choqué outre mesure que le collègue soit à Hong Kong, effectivement je trouve que cela dessert notre métier. Mais peut-être trouves tu que cela est normal ?

    Quand je pense que j'allais souvent voir les profs en dehors des cours pour poser des questions ou pour prendre RV pour poser mes questions, en dehors des cours, et peu ont été disponibles (pourtant je ne demandais pas outre mesure, peut-être une fois par mois dans chaque matière), peut-être un quart ... Souvent on me disait "je n'ai pas le temps", ou "je ne suis payé en dehors des heures de cours" ou des choses dans le même genre ... Moi en tant qu'enseignant-chercheur, dès que je peux et si je sais que mes étudiants sont disponibles, je suis toujours au moins 30 min en avance devant ma salle ou mon amphi pour répondre aux questions (souvent pour rien d'ailleurs), je reste un peu après l'enseignement, et j'ai même fait certaines années des "office hours" (j'ai arrêté vu le peu de succès, je venais dans 9 cas sur 10 pour aucun étudiant ...)

    Cependant j'ai encore le souvenir effectivement de quelques profs remarquablement investis, mon instit de CP, celui de CM1, ma prof de Français de seconde, mes profs de maths de première et terminale.

    Je ne parle même pas de ma prof d'HG de première, qui visiblement ne préparait pas ses cours (aucune note, et discours complètement confus, incohérent d'une séance à l'autre) et qui ne faisait qu'une interrogation par trimestre pour avoir sa note pour le bulletin trimestriel ... Mon prof de français de 1ère avait tellement peu bossé que l'on n'avait pas le nombre minimal d'oeuvres à présenter pour l'oral du bac, il nous a dit "en urgence, lisez des livres durant les vacances (de printemps si j'ai bonne mémoire), rajoutez les je signerai votre feuille" ... C'est sans doute normal, surtout l'année du bac français ???
  • Manifestement, Math2, si tu dis vrai, tu as collectionné les "spécimens" dans ta vie d'élève puis de prof.
    Dans toutes les professions, il y a un certain pourcentage d'incompétents ou de fainéants. celui que donne ton expérience est très largement supérieur à ce qui se passe en général. Ne serait-ce que parce que ne pas faire sérieusement son travail est très dévalorisant pour son image personnelle. Ils sont rares ceux qui ne font pas un minimum, ne serait-ce que pour montrer qu'ils sont "quelqu'un".

    Cordialement.

    NB : Je n'ai jamais rencontré de prof qui refuse de donner une explication à la fin d'un cours, toi tu dis que les trois quarts des tiens le faisaient ... y aurait-il une raison ?
  • Pour toi, un prof investi, c'est un prof qui ne fait jamais grève. A partir de ce constat, le reste de ton discours, c'est du vent.

    Des cons comme ton responsable de département qui couvre son collègue, il y en a partout. De là à généraliser comme tu le fais, notamment à propos du mouvement récent lors du bac, c'est assez pitoyable.

    Et les """"enseignants-chercheurs""" (je crois qu'on a bien compris...) ne sont pas tous aussi exceptionnels que toi...

    Sur ce, bonnes vacances ! (je coupe mon tel, je n'aimerais pas être dérangé par des élèves pendant mes vacances !)
  • Je suis d'accord, je suis peut-être mal tombé, ça arrive avec une proba peut-être faible mais non nulle ... Et pourtant, pour moi ça demeure le plus beau métier du monde, et je pense que l'on devrait améliorer les conditions de travail des profs (leur donner les moyens de se faire respecter par leurs élèves, les respecter dans la population).

    En général on n'avait pas le temps de poser des questions complexes à la fin d'un cours car il fallait aller dans la salle suivante, je demandais alors la possibilité au prof de le voir à un autre moment, pendant la récré ou autre ; des fois je les chopais à l'entrée de la salle des profs, même pour prendre RV ... Malheureusement, en lycée je débarquais de ma banlieue populaire vers un établissement bourré de fils de profs, d'ingés, où papa-maman pouvaient combler les manques des profs par leurs moyens intellectuels ou financiers, tandis que dans ma famille je suis le premier, et l'un des rares, à être allé au lycée. J'attendais donc sans doute trop de ces profs habitués à avoir des élèves qui demandaient peu ... D'ailleurs à aller poser des questions, je passais un peu pour le fayot, ma vie au lycée n'a pas été facile ("le plouc qui fayotte"), et on ne peut pas dire que les profs m'aient aidé ...
  • @kioups

    Désolé je n'ai sans doute pas été clair.

    Je n'ai pas fais pas l'identité entre les ensembles {prof investis} et {prof qui ne fait jamais grève} :

    - d'une part je cite le cas de mon prof de philo qui était investi et qui s'était mis en grève
    - ensuite j'ai observé sur mes profs de lycée, qu'à l'exception de ce prof, les investis dans leur mission, observation faite avant les mouvements, ne s'étaient pas mis en grève. Donc d'une part je ne pourrais en déduire qu'une inclusion, et restreinte au sous-ensemble très petit de ces profs que j'ai eus, et d'autre part celle-ci en plus contredite par le prof de philo.


    Donc je veux bien que ma modeste expérience soit du vent, cependant encore faut-il ne pas transformer mes propos en une égalité dont je démontre la fausseté déjà sur un ensemble très restreint.

    Pour être plus précis sur le mouvement en question, il s'avère que moi j'ai soutenu le mouvement des profs du secondaire et j'ai même versé une très modeste contribution. Il n'en reste pas moins que le terme "prendre en otage" ne m'a pas choqué outre mesure, et que par ailleurs malheureusement les mouvements de grèves à répétition diluent un peu les demandes (perso j'ai été en grève une seule fois en 20 ans de métier).

    Comme beaucoup de mes connaissances, je soutiens intégralement les demandes des enseignants lorsqu'ils se battent contre l'aspect absurde des programmes (plus de verbes irréguliers en anglais m'a t-on dit ...), s'ils demandent des moyens d'être respectés par leurs élèves, d'être soutenu face aux parents, etc. Si on leur donne ces moyens, la question de la rémunération me semble moins importante et là je soutiens moins voire pas ces revendications. Quant au effectif par classe, j'ai du mal à me rendre compte. Bien entendu, on travaille bien mieux et de manière individualisée avec des effectifs raisonnables, mais quand je vois les photos de classe de primaire de mes parents, ou d'une copine chinoise avec des effectifs qui devaient s'approcher voire dépasser de la cinquantaine, avec le respect on arrivait tout de même à délivrer un enseignement de qualité dans de telles classes.
  • PS : mais je vais arrêter, désolé d'avoir involontairement "pollué" :-(
  • Je n'ai jamais été payée les jours où j'ai fait grève.
    Le problème avec les classes surchargées d'aujourd'hui, est que, contrairement à l'époque de nos grands-parents ou en Chine, est que nous n'avons que très peu de moyen de faire de la discipline et surtout que les élèves n'ont pas été orientés.
    On se retrouve en seconde par exemple avec des élèves qui n'ont aucune notion du respect, ne savent pas se tenir tranquille en classe, même les plus scolaires bavardent tranquillement comme s'ils étaient au café du coin. Certains élèves, parfois une majorité, sont à des années lumière de pouvoir aborder le programme de l'année, ils s'ennuient, sont furieux contre le prof qui ne leur parle que de choses qu'ils ne peuvent pas comprendre (d'autant pus lorsqu'ils avaient 15 de moyenne en 3ème). Grace à la réforme, j'ai des élèves qui ont 1,5 de moyenne en seconde qui ont demandé la spé maths et vont donc y aller l'année prochaine. On fait quoi avec eux ? On fait quoi quand les parents et le proviseurs vont venir nous harceler en nous accusant d'être malveillant, de les décourager, de les faire échouer et de plomber leur dossier parcoursup (et en plus le contrôle continu pour le bac) ? Et tout ça avec encore moins d'heures que les années précédentes.

    Ce qu'on nous demande est tout simplement impossible.
  • Ces discours généralisant quelques expériences navrantes à une profession regroupant des centaines de milliers de professionnels me sont difficilement supportables.

    Rares sont ceux qui parlent des professeurs qui ont favorisé (voire rendu possible) leur éclosion intellectuelle etleur développement académique.

    Les profs doivent éduquer dans un contexte qui tend à rendre impossible l'éducation du citoyen.

    Constatons un fait.
    Les gouvernements veulent dompter l'EN, réduire les coûts en personnel d'éducation (mais je ne parle pas du personnel du rectorat...) et les reporter vers les dépenses dans le privé et dans des programmes contingents.

    Par exemple:
    - les livres sont renouvelés à chaque changement de programme
    - les équipements divers sont superflus et hors de prix
    - la communication : par exemple, les coûteuses campagnes publicitaires pour des causes apparemment nobles comme la lutte contre le racisme, le racket ou encore l'inégalité h/f, mais sans trop d'effet.
    - les systèmes informatiques utilisés par le rectorat
    - Canopé, tout projet financé par l'EN ou un rectorat servant à une minorité et coûtant à la majorité.

    Mais pourquoi agir ainsi?

    D'abord, il s'agit de rendre le travail du professeur impossible pour réduire l'esprit critique de la masse pour la rendre plus ouverte aux manipulations des communicants (publicité, médias, politique). Aujourd'hui on ne forme plus l'esprit critique du citoyen, on vise à développer des compétences utiles à un employeur. Démontrer, travailler sur l'abstrait, voilà qui est proscrit, aujourd'hui faisons du numérique, observons que les théorèmes fonctionnent. Un exemple prend la valeur de preuve.

    Ensuite, le délabrement de la fonction publique permettra de légitimer le recours à la privatisation qui est, admettons le, le pactole attendu de pied ferme par les détenteurs du capital (qui dépèceront les services publics pour acquérir les services rentables).

    Enfin, à court terme, (et c'est là la première chose que regardent nos "décideurs"), la satisfaction des parents devient une fin (électoraliste); mettre dos à dos parents d'élèves et professeurs permettrait en outre au gouvernement d'améliorer le rapport de force avec les enseignants afin d'avancer dans le projet énoncé dans les lignes précédentes.


    Les profs n'avons plus de pouvoir répressif (ni de faire redoubler), c'est à nous de construire une classe "différenciée" (lire: adaptée à un public de niveau bien trop disparate), et certains parents donnent raison à leur enfant sans même consulter le professeur. Les profs sont parfois vus comme des branleurs / des incapables / des minables mal payés (rayer la mention inutile). Les élèves entendent leurs parents. Difficile, alors, d'être structurant.

    Certes, certains profs maltraitent psychologiquement les élèves, d'autres n'en branlent pas une, d'autres n'ont pas le niveau pour enseigner. Mais le nombre de démissions /arrêts maladie/ dépression devrait tout de même laisser imaginer, une seconde, que si une catégorie professionnelle tire la sonnette d'alarme, ce n'est pas uniquement pour sauver son mercredi après-midi.



    PS: merci de comprendre que dans ce message, il est sous entendu que les "généralités" énoncées sont des tendances générales et non des vérités absolues.
    PS2: que sentez-vous, chers collègues, quand, après tout ce qui s'est passé cette année, notre ministre nous envoie un lien vers un discours de félicitations diffusé sur le site américain Youtube?
  • @vorobichek " Et ils n'ont pas le niveau, parce que le collège ne les forme plus." regarde aussi attentivement le programme de l'école primaire, notamment les attendus en fin de CM2 ... ça explique bien les conclusions de la rétrospective statistique signant l'effondrement du niveau en primaire que tu avais signalée. Or c'est ce niveau qui est déterminant pour les études.
    "c'est de bloquer les collèges/lycées des élites (qui suivent leur programme à eux), les prépas et les grandes écoles" raconter ce genre de truc en France c'est aussi dangereux que de faire une blague sur les moustaches de Staline à l'époque :-) !

    C'est vrai que les élites (les vraies, le 1% plus le halo de collaborateurs direct autour) ont fait socialement sécession, à commencer par l'école, mais même au dehors de l'école tout est repris et prodigieusement enrichi. Comme me l'avait dit ravi un de mes amis qui en fait partie : "nos enfants n'ont plus de concurrence". Après viennent les classes moyennes supérieures, qui galèrent pour se créer de fausses adresses en achetant au prix fort des chambres de bonnes autour du très bon lycée. Puis les classes moyennes qui s'arrachent les cheveux pour éviter la carte scolaire en truandant comme elles peuvent les options ou lorgnent sur un lycée privé. Puis les autres, ceux qui "roulent au gasoil et qui fument des clopes" et dont "on ne veut plus" comme disait aimablement un ancien ministre (connu pour avoir eu un petit accident de slip lorsque les gilets jaunes ont défoncé la porte de son ministère).

    @mateo les livres que tu indiques sont bons, ce ne sont pas les seuls de la même veine, par exemple : https://www.economica.fr/livre-je-m-evalue-mathematiques-programme-de-4e-2e-ed-lambert-thierry,fr,4,9782717869859.cfm moins connus.

    Mais il y a toujours le même problème : ces livres méritoires suivent des programmes pourris.



    Fil intéressant, mais sur les actions il n'y a qu'une chose qui marche : la perspective d'une perte significative d'électeurs. Et là on y est pas.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
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