Que faire ? EPFL/MPSI

Bonjour, j'ai un choix assez difficile à faire donc je viens vous demander votre avis.
Je n'arrive pas à me décider, j'ai passé le bac l'année dernière et je suis allé à l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), or je m'y ennuie, pour plusieurs raisons, tout y est cher, pour pas mal de cours la présence n'est pas vraiment utile, le système de l'université avec les cours en amphi etc. Donc je ne sais pas si je devrais rester à l'EPFL et passer en deuxième année (en section mathématiques ou physique) et passer quelques mauvaises années pour le diplôme. Ou alors retourner en MPSI où je pense que le système me conviendrait mieux, mais rien n'assure que j'aurai ce que je veux aux concours...
Merci d'avance.
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Réponses

  • @maths_and_dab, EPFL est reconnu d'être une bonne fac. Tu es la première personne qui dit s'ennuyer (parmi celles que j'ai connu). Es-tu sûr de ne pas t'ennuyer en MPSI ?
    , pour pas mal de cours la présence n'est pas vraiment utile
    C'est-à-dire? Tu as les notes maximales sans aller en cours ? Ou tu penses pouvoir avoir les bonnes notes sans y aller ? Ou tu n'aimes pas le cours magistral avec la théorie, les démonstrations, les théorèmes et tu préfères avoir des exercices d'applications ?
  • - L'EPFl est une bonne fac.
    C'est sûr, mais ne vaut-il pas mieux passer par les grandes écoles si je veux travailler en France ?

    - Es-tu sur de ne pas t'ennuyer en MPSI ?
    Je parlais plutôt de la vie en dehors des cours, et même de l'ambiance générale dont j'ai eu de bons retours d'amis en prépa. Le fond des cours à l'EPFL est (selon les profs) intéressant, et au contraire j'aime avoir un cours avec la théorie, les démonstrations des théorèmes etc. Mais la plupart du temps lire le polycopié chez soi est plus clair et efficace que le cours en amphi. Quant aux exercices, c'est la même chose et si on n'arrive pas on regarde le corrigé fourni pour comprendre. Donc vraiment peu d'encadrement.

    - Tu as les notes maximales sans aller en cours ?
    Non quand même pas, mais je valide mon année avec 15-16/20 de moyenne, et j'ai eu les meilleures notes aux cours où j'allais le moins 8-)
  • @maths_and_dab,
    Mais la plupart du temps lire le polycopié chez soi est plus clair et efficace que le cours en amphi.
    Cela dépend du professeur. Je suis une très méchante prof. Mon polycopie est là juste pour lister les définitions, théorèmes, formules etc. Bref, appuyer le CM. S'ils veulent des trucs et astuces, ils doivent venir en cours.
    Je n'ai pas fait de prépa. Il se peut que le fonctionnement "cours" est le même et tu n'as pas de possibilité de ne pas venir en cours. Il se peut que c'est beaucoup moins flexible que EPFL. Je laisse les anciens prépas te répondre.
    -l'EPFl est une bonne fac
    c'est sûr, mais ne vaut il pas mieux passer par les grandes écoles si je veux travailler en France ?
    Si tu veux être un jour le PDG d'une grande groupe - oui (il faut passer par X). Sinon, je ne vois pas pourquoi. EPFL est connu en France. Il y a une bonne sélection à l'entrée.
  • Je n'ai pas vraiment envie d'être PDG d'un grand groupe :-). Merci pour les réponses, j'attends que des anciens de prépa répondent.
  • Vu le niveau que tu annonces, une idée à vérifier ; il y a un double diplôme EPFL / ENS Lyon, est-il possible de l’utiliser dans « l’autre sens » (que celui connu en France), c’est à dire pour un étudiant de l’EPFL aller en cours à l’ENS Lyon ?
    Parce que vu la réputation de l’EPFL, je pense qu’avec 15/16 de moyenne tu t’ennuierais en MPSI (il faudrait pouvoir faire directement le programme de 2ème année).
  • Je m'étais renseigné mais le double diplôme concerne les formation orientée biologie. Je ne pense pas m'ennuyer en MPSI, il y aura toujours quelque chose à faire pour être le mieux préparé possible aux concours, surtout que même si j'ai fait tout le programme d'algèbre de prépa, je n'ai pas couvert toute l'analyse ni la physique et encore moins la Science de l'ingénieur.
    Je ne veux pas porter préjudice à l'EPFL, mais je pense que la réputation vient surtout du dynamisme de l'école (les start-up), du niveau excellent des enseignants-chercheurs etc. Mais même si je n'y suis que depuis un an, j'ai été un petit peu déçu par le contenus des cours de certains professeurs.
  • @maths_and_dab,
    Je ne pense pas m'ennuyer en MPSI
    Pourquoi cette assurance, d'où elle vient? Tu penses que s'il y a moins de pression et de stress à EPFL, vous faites moins de choses? D'ailleurs, tu t’ennuies à EPFL. Mais tu penses de ne pas t'ennuyer dans les grandes écoles françaises??? Après la prépa, la vie d'un étudiant ingénieur est trop cool. Beaucoup plus cool qu'à la fac.

    D'ailleurs, quelle est ta spécialisation à EPFL ? Peut-être c'est spécialisé dès la première année contrairement à la prépa. Et dans certaines filières (p.ex. ingénieur), il n'est pas besoin de faire des maths très très poussé à la ENS.

    Je te conseille de regarder les cahiers de vacances pour les prépas afin d'avoir une idée. Par exemplele cahier des vacances de Roger Mansuy pour préparer la rentrée en 2ième année de prépa : http://www.rogermansuy.fr/pdf/CahierVacances.pdf. Il y a surement d'autres cahiers.
    Je ne veux pas porter préjudice à l'EPFL, mais je pense que la réputation vient surtout du dynamisme de l'école (les start-up), du niveau excellent des enseignants-chercheurs etc.
    Non, je connais des endroits où la recherche est excellente, mais qui n'arrivent pas à avoir des bons étudiants.... parce que la formation est loin d'être bonne. Si EPFL a cette réputation, c'est parce qu'elle la mérite.

    P.S. tu peux toujours faire des choses en plus. Personne ne t'empêche d'approfondir.
  • Je suis en section de physique mais je pense plutôt me tourner vers les mathématiques.
    Comme je l'ai dit plus tôt, je ne m'ennuie pas a l'EPFL parce que je trouve les cours "trop simples", je parle plutôt de l'ambiance générale. Mais j'ai l'impression que pour la plupart l'important n'est pas de vraiment comprendre le cours, mais plutôt de savoir faire ce qui sera a l'examen, ce qui est certe plus facile mais moins interessant.
    En prépa on a des professeurs plus proche de nous, qui ont l'envie d'enseigner plutôt que de faire de la recherche, avec des colles et des DS chaque semaines favorise quand même une progression importante non ?
    Si EPFL a cette réputation, c'est parce qu'elle la mérite.

    Quel est votre lien à l'EPFL pour être si sur de vous ?
  • Je pense vraiment que tu idéalises la prépa (le fameux l'herbe est toujours plus verte chez le voisin...). Les élèves en prépa s'inquiètent de savoir ce qu'il y aura au prochain DS, à la prochaine colle et c'est normal.

    Je pense que la première question à se poser est ce que tu as envie de faire plus tard.
  • @maths_and_dab, c'est toujours meilleurs ailleurs, l'herbe est plus verte, les arbres plus jolie. Ta vision de la prépa est trop idéaliste.
    En prépa on a des professeurs plus proche de nous, qui ont l'envie d'enseigner plutôt que de faire de la recherche,
    Il y a des chercheurs qui aiment enseigner. A l'étranger, les chercheurs sont embauchés y compris pour leur capacité à enseigner.
    avec des colles et des DS chaque semaines favorise quand même une progression importante non ?
    Cela dépend de la prépa où tu seras, du prof (qui peut être un sadique) et surtout du programme!!! Or, si je compare le programme de MPSI et MP avec le programme de maths dans la section physique d'EPFL : vos cours sont plus poussés. Par ailleurs, il faut aussi savoir si tu supportes d'être trop encadré et ne pas avoir la liberté de choisir comment se préparer.

    Je viens aussi de regarder les cours de la section Maths. Mais c'est le paradis sur terre!!! ::o ::o ::o C'est vraiment plus poussé qu'une MP*. Des vrais cours de géométrie en 1ière année! ::o

    @maths_and_dab, est-ce qu'il est possible de changer de section à EPFL? A ta place j'aurais choisi la section maths au lieu de MPSI/MP (même si c'est à LLG) sans hésiter un seul instant.
  • Héhéhé a écrit:
    le fameux l'herbe est toujours plus verte chez le voisin...
    Je n'ai pas vu ton message :-D
    Les élèves en prépa s'inquiètent de savoir ce qu'il y aura au prochain DS, à la prochaine colle et c'est normal.
    Je trouve qu'il est normale de s'inquiéter pour les examens à EPFL, parce que si tu rates l'année => tu es viré. Pas de redoublement possible d'après ce que j'ai entendu.
  • Je crois en effet que les deux questions à se poser sont

    1) Quels sont les cours que tu aimes, et les matières qui t'intéressent le plus : maths ou physique, si math, algèbre, analyse ou géométrie ? Si physique plutôt physique théorique ou physique appliquée ?...

    2) Qu'est-ce que tu souhaites faire plus tard ?

    Par ailleurs, je rejoins ce qui a déjà été dit par d'autres : tu sembles idéaliser beaucoup la prépa. Soit conscient que :

    - Le programme des cours est bien moins intéressant qu'à l'EPFL et moins approfondi. C'est beaucoup de bachotage.

    - Les étudiants s'intéresseront tout autant que ceux de l'EPFL à ce qui va tomber à l'examen. En outre, on trouve en prépa des gens qui n'ont pas spécialement de goûts pour les maths ou la physique, et qui sont là uniquement pour intégrer une école prestigieuse. Je ne dis pas que c'est une majorité, mais je pense qu'entre un quart et un tiers des effectifs n'est pas une estimation déraisonnable.

    - Certes, c'est très encadré, et les khôlles et devoirs sur table fréquents forcent à travailler régulièrement, mais cet encadrement a aussi un côté infantilisant et/ou étouffant : c'est une grosse entrave à la liberté d'approfondir seul un thème qui intéresse par exemple.

    Concernant :
    maths_and_dab a écrit:
    En prépa on a des professeurs plus proche de nous, qui ont l'envie d'enseigner plutôt que de faire de la recherche
    vorobichek a écrit:
    du prof (qui peut être un sadique)

    Le prof de prépa sadique, je crois que c'est un peu un mythe, du moins dans les filières scientifiques (les seules que je connais). Les profs sont là pour préparer les étudiants à des concours difficiles. Évidemment, ils sont exigeants et peuvent être durs avec les élèves, mais de là à parler de sadisme...
    Des vrais sadique, je ne crois pas qu'il y en ait plus en prépa qu'ailleurs. En revanche, de là à dire qu'ils sont proches de leurs élèves... il y a un pas que je ne franchirais pas. Je pense que c'est comme les profs de fac ou de lycée : ça dépend des gens et il n'y a pas de règles.
    Il faut enfin avoir en tête que prof en prépa devient de plus en plus le choix par défaut de personnes qui ont fait une thèse, voulaient continuer dans la recherche et n'ont pas réussi à avoir de poste à l'université. Donc pour le côté "ils ont 'envie d'enseigner plutôt que de faire de la recherche", ce n'est pas si clair.

    Mon expérience personnelle pour finir : je suis passée par la prépa et j'en garde plutôt un bon souvenir (bonne ambiance dans la classe, prof sympa). Néanmoins quand je me suis inscrite en prépa, je n'avais pas envisagé d'aller faire mes études à l'étranger (je n'avais pas imaginé que ce fût possible à vrai dire, et j'ignorais tout des formations à l'étranger). Si c'était à refaire, aujourd'hui, j'irais sans hésitations à l'EPFL plutôt qu'en prépa. Et c'est donc ce que je conseillerais...
  • maths_and_dab a écrit:
    - L'EPFL est une bonne fac.
    C'est sûr, mais ne vaut-il pas mieux passer par les grandes écoles si je veux travailler en France ?

    Il n'y a vraiment pas d'inquiétude à avoir sur ce point, la réputation de l'EPFL (même en France) est équivalente à celle d'une très bonne école française. En venant en prépa, tu lâcherais la proie pour l'ombre : tu es déjà dans une école réputée (l'EPFL) alors que passer par une prépa et les concours te ferait risquer de n'avoir qu'une école de moins bon niveau que l'EPFL voire même bas de gamme...
  • Merci pour vos réponses. Pour répondre à @omega j’ai envoyé ma demande pour changer de section vers celle des mathématiques. Je sais que j’idealise un peu la prepa mais tous mes profs et amis qui sont en prepa m’en donnent une très bonne impression. Après je suis conscient du fait que j’aurai sûrement une moins bonne école en France, mais est ce que cela vaut vraiment le coup d’etre Mal là où on est pendant 3 voir 5 ans ? Je connais aussi des gens qui sont passés de l’epfl Vers la prepa pour ces mêmes raisons c’est pour ça... En plus je ne sais pas du tout ce que j’ai envie d’en faire, ni les débouché après un master en mathématiques, la prepa a l’avantage d’etre plus générale et de me laisser encore 2 ans.
  • Après si j’y arrive à l’epfl, j’ose espérer que après les concours je pourrais avoir un peu mieux qu’une école bas de gamme... Et je me dis que après les concours, on peut pas vraiment se plaindre, on a l’école qui correspond à son niveau. Ça ne servirait personne si des élèves moyens pouvaient intégrer une école normale par exemple.
  • Je pense que ton choix est déjà fait.
    Alors, ce n’est peut-être pas le choix de la raison, mais puisque c’est le tien il n’y a plus qu’à concrétiser pour ne pas avoir de regrets... après je ne sais pas si ça aurait du sens de passer les concours en candìdat libre après deux ans d’EPFL ?
  • C'est ce que je me suis dit, j'arrive à me débrouiller sur les sujets de maths de Centrale en Algèbre (ils appellent ça Maths 1 je crois ), en analyse un peu moins, et je n'ai pas tout vu et en physique les programmes sont très différents donc c'est dur à dire, et je n'ai jamais fait de SI ni de Français/philo.

    Et non mon choix n'est toujours pas clair, je me demande aussi quelles écoles je pourrais intégrer avec un Bachelor de l'EPFL.
  • Il y a de nombreuses (très bonnes) écoles qui ont une filière admis sur titre où les dossiers sont étudiés au cas par cas. Et postuler avec de bonnes notes à l'EPFL ouvriras bien des portes.
  • L'EPFL c'est très bien, si tu y restes ne te démotive pas! Le diplôme d'ingénieur est reconnu de partout et bien côté, ne t'arrête pas au bachelor. Si tu t'intéresses bien à ce qui est enseigné et que tu arrives à développer conjointement ta curiosité et une bonne autonomie de travail, c'est mille fois mieux ce type d'enseignement qu'un calibrage de taupin.

    C'est sûr le coût de la vie en Suisse c'est parfois jusqu'à *2 (les salaires aussi). L'état d'esprit est très particulier, un côté "gens d'ici" très marqué, mais si tu arrives à t'y faire c'est très intéressant. Je connais un peu et pour simplifier, se faire de vrais amis et des relations en Suisse, c'est lent :-) Il y a un certain nombre de différences culturelles et pratiques avec la France que tu dois impérativement intégrer (en général tu peux les trouver dans des bouquins ou des sites internets), mais aussi des réflexes à acquérir (toujours aller dans le sens de la pudeur, y compris pour des choses anodines, style quand tu étends ton linge, les slips ne doivent pas se voir) que tu ne trouveras pas forcément documentés de façon explicite. N'hésite pas à demander sur place si tu as un doute. Les Suisses sont en général très courtois mais pas toujours très souples en réalité. Les différences de comportement qui ne porteraient pas à conséquence dans un autre pays européen sont ici plus pénalisées. Mais comme ils ne l'expriment pas souvent, on passe à côté.

    Il faut donc penser "intégration", et tu verras que progressivement ça ira mieux. Tu peux même envisager d'apprendre une langue suisse allemande (je te conseille celui de Zurich) pour montrer que tu t'intéresses au pays. Faire ce type d'effort, même avec des maladresses, sera extrêmement bien vu. Tu as du remarquer que les français n'ont pas toujours bonne presse, et que les concepts de "diversité" et "d’enrichissement culturel" n'ont pas la même côte en Suisse, sauf s'il s'agit de la diversité interne au pays.
    Mais en étant jeune et étudiant, c'est plus facile que pour l'étranger expatrié qui vient travailler en Suisse.

    Voilà, j'espère que ça t'aidera, j'ai été confronté à ce genre de difficulté lors d'une partie des mes études (il a fallu que j'apprenne le dialecte local en plus), ça se surmonte et ça vaut vraiment le coup.

    Lausanne est très agréable même si l'EPFL est un petit peu excentrée.
    Après aussi si tu oublies de fermer ta voiture en laissant les clefs à l'intérieur, tu as une forte probabilité de la retrouver.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • J'arrive un peu tard et juste pour pimenter le fil :

    vorobichek écrivait :
    > Cela dépend de la prépa où tu seras, du prof (qui peut être un sadique) et surtout du
    > programme!!! Or, si je compare le programme de MPSI et MP avec le programme de maths dans la
    > section physique d'EPFL : vos cours sont plus poussés. Par ailleurs, il faut aussi savoir si tu
    > supportes d'être trop encadré et ne pas avoir la liberté de choisir comment se préparer.
    > Je viens aussi de regarder les cours de la section Maths. Mais c'est le paradis sur terre!!! ::o ::o
    > ::o C'est vraiment plus poussé qu'une MP*. Des vrais cours de géométrie en 1ière année! ::o

    Sauf que tout ça est une vaste blague. Il faut prendre en compte le niveau de rigueur exigé des étudiants (qui varie énormément d'une fac à l'autre, et en général encore plus avec la prépa) et aussi tenir compte du fait que les sujets étudiés à l'EPFL, ou même à la fac de Jussieu ou Lyon 1, ne sont pas approfondis comme en prépa. Certes en MP* le programme est finalement très resserré, mais le maîtriser dans toute sa profondeur est extrêmement difficile, bien plus que de répondre à des questions de cours sur un programme deux fois plus large.

    Faites l'expérience et regardez le programme des facs d'à peu près n'importe où et vous verrez que le programme L1+L2 de fac est systématiquement plus important que celui de MPSI-MP*, sauf que bien évidemment le niveau des élèves n'est pas comparable, leur quantité de travail non plus. Difficile de dire à quoi correspondrait un 16/20. Peut être à 16 ou 18 dans une petite prépa, peut-être 2 à LLG ?

    @maths_and_dab : à propos de EPFL vs. prépa/écoles, il faut bien comprendre que le bachelor de l'EPFL sert à faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'université, et proposer une formation correcte (c'est le même principe à Harvard, MIT, etc.) ensuite il y a une nouvelle donne entre le bachelor et l’entrée dans les graduate schools : il faut y être reçu (sur dossier) et il ne suffit pas d'avoir 15 pour être dans les dossiers qui seront sélectionnés. Car en effet, l'EPFL a une très bonne réputation au niveau Master et encore plus au niveau doctorat. Donc réussir en L1/2 à l'EPFL ne te dit pas grand chose sur ton futur possible à l'EPFL après le Bachelor.
    Pour la prépa c'est différent, en France le gros "brassage" (qui arrive après le Bachelor ailleurs) est symbolisé par les concours. Au bout de deux ans on décide de là où tu vas aller. Mais il est vrai qu'il y a un risque assez grand de ne pas arriver à obtenir une super école. Par contre il faut se mettre dans la tête qu'aller en prépa c'est travailler facilement 70h par semaine et parfois jusqu'à 80. Et avec cette dose de travail, dans une bonne prépa tu auras rarement 15 ! Ensuite, la remarque comme quoi sauf pour faire PDG du cac40 ça ne sert à rien de faire l'X, c'est faux. Archi faux, en général plus ton école est bonne plus tes débouchés sont larges, dans un nombre gigantesque de domaines.
  • Il manque tout de même une donnée importante dans les messages de maths_and_dab : quel est le niveau de la MPSI qu'il envisage ? Quelles sont les écoles qu'intègrent typiquement les élèves qui passent par cette prépa ?
  • Mickaël a écrit:
    Sauf que tout ça est une vaste blague. Il faut prendre en compte le niveau de rigueur exigé des étudiants (qui varie énormément d'une fac à l'autre, et en général encore plus avec la prépa) et aussi tenir compte du fait que les sujets étudiés à l'EPFL, ou même à la fac de Jussieu ou Lyon 1, ne sont pas approfondis comme en prépa. Certes en MP* le programme est finalement très resserré, mais le maîtriser dans toute sa profondeur est extrêmement difficile, bien plus que de répondre à des questions de cours sur un programme deux fois plus large.

    Je ne suis pas d'accord. Qu'en L1/L2 en France ce soit moins poussé qu'en prépa, c'est globalement vrai. Mais l'EPFL n'a rien à voir avec une fac française !!! C'est complètement faux de dire que l'exigence de rigueur est supérieure en prépa qu'à l'EPFL, c'est complètement faux de dire qu'on approfondit pas à l'EPFL et encore plus faux que de croire qu'on se contente d'y poser des questions de cours.
    Au contraire, on va bien plus d'approfondissement que dans le bachotage. Il faut bien reconnaître tout de même que la prépa, c'est beaucoup de bachotage.

    Il faut avoir en tête que l'équivalent du bac en Suisse (la maturité) est incomparablement plus difficile et exigente que l'ersatz de bac qu'on a en France. Comme en plus, l'EPFL sélectionne à l'entrée, si l'on oublie les très grandes prépa qui sélectionnent leurs élèves exclusivement dans une poignée de lycée très privilégiés, le niveau moyen du bachelier qui entre prépa est beaucoup plus faible que le niveau moyen de l'étudiant qui entre à l'EPFL.

    Faut pas oublier que dans la plupart des pays étrangers, la fac est sélective comme l'est la prépa chez nous que les gens les plus doués suivent leurs études à l'université.
  • @Mickaël, on parle ici du présent et non des années 80-90-00. EPFL - c'est en Suisse, pas en France!

    EPFL n'est pas une fac française. Avez vous étudié à EPFL? Avez vous travaillé avec les anciens étudiants EPFL? Pour moi c'est non et oui. Et on remarque bien que les ex-EPFL sont beaucoup beaucoup plus à l'aise en maths que les ex-X. Je parle bien évidement des jeunes.
    Faites l'expérience et regardez le programme des facs d'à peu près n'importe où et vous verrez que le programme L1+L2 de fac est systématiquement plus important que celui de MPSI-MP*
    Ha ha ha. As tu regardé les programmes? Si tu trouves une fac française avec un programme plus important qu'MPSI/MP, on te paye une bière!
    il faut bien comprendre que le bachelor de l'EPFL sert à faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'université
    Bien sur, avec 150-200 euros par étudiant et par semestre l'EPFL peut financer... Heu.... Elle peut financer quoi?
    Par contre il faut se mettre dans la tête qu'aller en prépa c'est travailler facilement 70h par semaine et parfois jusqu'à 80.
    Et quand on va à la fac, on ne travaille pas? C'est cela?
  • Je suis dans un premier temps amusé de lire des gens qui n'ont jamais mis les pieds en prépa ou alors il y a bien longtemps, dire que ce n'est qu'un élevage de bourrins.
    Dans un second temps je suis bien moins amusé quand je réalise que des jeunes qui glanent des infos sur la prépa risquent de lire ces intervenants...
  • @Etienne Je me sens visée par ton message puisque j'ai dit qu'en prépa il y avait beaucoup de bachotage. Juste pour préciser, j'ai bel et bien mis les pieds en prépa, j'ai même dit que j'en gardais un bon souvenir. Mais nul ne peut nier que la préparation aux concours oblige à une forme de bachotage : le but est quand même le jour J de réussir à traiter le plus de questions possible en le temps imparti. La nécessité d'aller vite me semble peu compatible avec le fait de fouiller en profondeur. Je ne parle pas des gens très doués qui se retrouvent à Ulm et sont capables de comprendre en profondeur tout allant très vite, je parle de l'élève lambda qui vise une bonne école.

    Je suis universitaire mais je conseille à toute personne désirant faire des études de maths en France d'aller en prépa pour les deux premières années d'études car la formation en prépa est bien meilleure à l'heure actuelle que celle en fac (pas parce que nous sommes moins bons prof, ou moins inverstis, mais parce que nous manquons de moyens et sommes soumis à des exigences délirantes comme le découpage des cours en petites UE par exemple... je pourrais en dire plus sur le sujet mais ce n'est pas le lieu).

    En revanche, je trouve objectivement que la formation à l'EPFL est vraiment supérieure à la formation en prépa (et a fortiori à celle en fac française). Il n'y a effectivement pas cet aspect bachotage qui est très présent en prépa et je trouve que c'est un plus, mais c'est loin d'être le seul. La formation m'y semble aussi beaucoup plus intéressante du point de vue des contenus avec, comme la noté vorobichek, une place importante accordée à la géométrie.
  • @vorobichek: je ne suis pas amateur de bière, mais franchement ça se discute.

    Personnellement, ce qui me frappe dans les différences CPGE/Université, c'est que des choix radicalement différents on été faits dans le ratio cours/TD (supérieur à 2 en CPGE, entre 0.5 et 1 à l'Université.
    Choix qu'on ne voit débattus nulle part.
  • Ha ha ha. As tu regardé les programmes? Si tu trouves une fac française avec un programme plus important qu'MPSI/MP, on te paye une bière!

    Dans ma fac en algèbre linéaire de deuxième année on fait la réduction de Jordan et la décomposition de Dunford : ce n'est pas au programme de MP. C'est un exemple parmi plein d'autres. En fait c'est plutôt qu'il n'y ait pas de fac ayant un programme plus large que celui des prépa qui me surprendrait vraiment et pour pas mal de raisons...
  • Je cherche aussi la géométrie et l'étude des formes quadratiques en MP.
  • @aléa http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1838096,1839966#msg-1839966
    C'est juste une question de pognon, les TD c'est moins cher. Mais ça convient pas pour bien développer.
    Ainsi en Deug mon prof en TD me donnait une liste de bouquins de cours à lire parce qu'il n'avait pas le temps de développer en cours - très différents des bouquins de taupins après quelques échanges que j'ai eu ici, alors qu'il était normalien de stricte obédience.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Je ne dis pas que la question financière n'est pas importante (les heures de colles coûtent effectivement très cher), mais elle n'explique pas à elle seule les arbitrages CM/TD qui sont faits à l'université, car en réalité le CM coûte moins cher dès que tu as trois groupes que tu peux regrouper.
    Le fait est que le CM est une forme d'enseignement qui est réputée être un repoussoir, à tel point que les enseignants préfèrent en première année travailler en enseignement intégré, c'est à dire devant des effectifs de TD, mais en ayant à faire passer à la fois du cours et du TD. Ici, l'enseignant est payé 7/6 (contre 1 pour le TD et 1,5 pour le CM). De fait, c'est une forme d'enseignement qui est plus coûteuse pour l'université, mais l'enseignant est payé moins cher pour la préparation d'un cours.
    Et pour le coup, l'effectif dans un groupe de TD à l'université est assez inférieur à un effectif d'une classe de CPGE (un groupe de TD est couramment à 36 alors que la classe de CPGE sera à 50).
    Alors, certes, un effectif de CM de fac, ce n'est pas un effectif de CM de CPGE, mais a-t-on réellement beaucoup plus d'interaction à 50 qu'à 200 ? Ca se discute.
    Dit autrement: historiquement, le modèle de l'université, c'est du pur CM. Le choix pédagogique qui a été fait, c'est de payer des TD. On aurait pu choisir de payer des colles.
    (Je laisse de côté les aspects administratifs, pas forcément négligeables).
  • @aléa : en supposant qu'il y ait des colles, quel est selon toi le ratio idéal du point de vue pédagogique entre CM et TD

    1) en L1
    2) en L3
    3) en CPGE ?
  • Aléa : Je ne suis pas passé par la prépa, ce que tu racontes me surprend un peu. Tu dis que le rapport cours/TD est supérieur à 2 en prépa mais j'avais l'impression qu'en prépa tout ce qui est marqué "cours" dans l'emploi du temps correspond en fait plus à un cours intégré de fac où cours et exercices sont mélangés et que les rares TD n'étaient que des séances en demi classe.

    Ensuite 50 élèves par promo ? J'avais l'idée qu'on était plus proche des 35 une fois les premiers mois passés.
  • J'ai le souvenir qu'on faisait très peu de TD en prépa, une séance allouée chaque semaine, tout le reste étant du cours.
  • @Poirot, cela dépend de ce que vous faisiez dans le cours et du nombre d'étudiants. A l'université c'est :
    1) un cours 200-400 étudiants
    2) sans exemples ou peu d'exemples parce qu'il y a très peu de temps (j'ai 20h de CM pour partir des bases des probas et arriver aux tests d'hypothèses).
    3) il peut arriver qu'il n'y a pas de lien entre 2 cours de maths qui se suivent. L'enseignant suivant part du principe que vous avez fait ceci et cela, alors que ce n'est pas le cas.
    4) une seule note + 1-2 notes de TDs.

    Dans la fac où j'ai étudié, on était plus de 1000 en 1iere année. Autours de 20 groupes de TD (oui oui 50 personnes). Par contre pour les CMs les étudiants ont été divisé en 3 groupes.
    Au total: CM + TD: 3*36h=108h et 20*10*1.5h=300. CM+TD = 408h. Un poste de PRAG
    Si que les TDs : 20*36h=720h et les TDs. CM+TD=1020h.
    Si on ajoute les colles et les DMs... Je vous laisse calculer la facture.
  • Je n'ai pas vraiment de certitude. J'aimerais bien en débattre.

    Concernant la L1, je ne vais pas dire grand chose car ça fait très longtemps que je n'ai pas fait de TD en L1 et je n'y ai fait cours que dans une option (donc cours et TD mélangés). En revanche je donne quelques colles en L1 et je vois que c'est fréquemment une révélation pour des étudiants.

    J'ai beaucoup enseigné en L3 et j'ai longtemps pensé que le ratio optimal était une heure de cours pour deux heures de TD. C'était la norme, je crois, à Orléans, quand j'y enseignais, mais je n'avais qu'un groupe, et j'alternais donc CM et TD, et vraisemblablement, je passais plus qu'un tiers du temps à faire du CM. A contrario, cette année j'avais 30 heures CM pour 45heures TD, et on a trouvé qu'on manquait de temps en TD alors que pour le cours c'était bon.
    Peut-être que 3 heures de cours pour 5 heures de TD serait l'optimal dans la configuration actuelle où il n'y a pas de colles.

    En même temps, même quand on dit ça, on n'a pas tout dit; pour deux raisons
    - d'abord, les TD sont souvent utilisés par les étudiants comme des CM; certains ne faisant même pas semblant de chercher les exercices (je ne suis pas sûr que mon attitude d'élève en spé était très différente).
    En fait, je pense que dans l'esprit de pas mal d'étudiants, il y a un CM inutile (officiellement appelé CM), où on traite le cours, et un CM utile (officiellement appelé TD), où le prof corrige des exercices.
    - ensuite parce que les attentes des étudiants sont diverses, particulièrement quand on a un support de cours de qualité: si il y a un bon support de cours, les bons étudiants n'ont pas besoin de beaucoup de CM et sont très contents d'une approche classe inversée qui terrorise les élèves moyens, qui expriment, eux, le besoin de l'approche traditionnelle rassurante.

    Sur un niveau L3, en supposant qu'il y a des colles, il me semble qu'une forme d'enseignement optimale serait un intermédiaire entre la prépa et la fac: plus de cours (entre 1/2 et les 2/3 du temps), avec les cours incluant des exercices, et moins de TD.
    On peut penser à une séance de cours par semaine et une séance de TD
    toutes les deux semaines.
    Avec deux conditions
    - que les enseignants comprennent bien qu'il ne s'agit pas d'augmenter le corpus théorique, mais de montrer concrètement, comment les résultats du cours s'appliquent, de bien rédiger les solutions, etc...
    - que les étudiants comprennent bien qu'il est inutile de se pointer en TD si on n'a pas suffisamment travaillé seul le cours, théorie et exercices compris.

    Quant à la CPGE, il me semble que le plus gros problème, c'est le volume de travail demandé qui est trop important, avant même de parler du ratio CM/TD.
  • @Poirot, Corto: quand j'étais élève en spé, on avait deux séances d'exercices par semaine. Une officielle, en effectif dédoublé, une non-officielle prise sur le Cours. Je pense que ça m'aurait tout à fait convenu si je n'avais pas été obligé de faire en même temps de la physique (et du dessin industriel) -- avec le beau résultat que je suis sorti de CPGE en sachant moins de physique/chimie qu'en y entrant.
  • Hum en fait je crois que "TD" n'a pas le même sens pour moi et pour Aléa/poirot.
    Aléa a écrit:
    CM utile (officiellement appelé TD), où le prof corrige des exercices.
    J'ai l'impression qu'il y a une partie du CM de prépa que je qualifierait de TD ? Bon ce n'est pas très important de toute façon.


    Pour la question du rapport Cours/TD à la fac je suis aussi d'avis qu'il pourrait-être plus élevé à la fac (dans les conditions décrites par Aléa). Je me suis souvent retrouvé en TD à expliquer des choses qui auraient tout à fait eu leur place dans le cours. Pour fixer les idées : comment déterminer la signature d'une hessienne, la forme de Jordan d'un endomorphisme ou autres recettes de cuisines du même type. Ça aurait vraiment sa place en CM et ça coûterait un poil moins cher. En plus le fait de devoir enseigner ce genre de choses en TD renforce l'idée du CM qui ne sert à rien et du TD qui fait office de CM utile, idée qui est néfaste à mon avis. Mais en général plus le CM était mauvais (avis personnel) et plus j'avais à faire ce que je considère comme du cours en TD, l'image du CM qui ne sert à rien n'est malheureusement pas toujours complètement usurpée, mais c'est un autre problème 8-).

    Par contre je ne suis pas spécialement pour les colles.
  • Je suis désolé, je suis beaucoup trop brouillon dans ma pensée, alors voici ce que j'ai à redire. Je reviens sur la discussion, avant cette histoire (très intéressante par ailleurs) de TD/CM.

    Déjà comme le fait remarquer JLT, ça dépend de quelle prépa on parle. J'avoue avoir pris des standards assez élevés (LLG, Ginette, Blaise Pascal, Le Parc, etc.), en tout cas les prépas où l'on va au fond du programme et où l'on traite souvent son adhérence. En prépa, et si cela n'a pas changé, la charge horaire est de 14h de maths par semaine (avec TD en classe entière comme c'est d'usage pour avoir encore plus d'heures), il me semble que je faisais environ 4h de TD pour 10h de cours et régulièrement 12h de cours pour 2h de TD. En prépa on me répétait sans cesse que "tout est dans le cours". Celui qui maîtrise les exemples du cours en profondeur peut espérer intégrer une excellente école (Mines, Centrale, X-ENS). La différence avec la fac est flagrante : à la fac il y a beaucoup moins de cours (au niveau de l'horaire) et plus de TD (comme le dit aléa). Je pense que c'est un problème de la prépa : avec 30h de cours/TD par semaine, on passe essentiellement tout notre temps à travailler notre cours. Dans ma classe certains ont intégré l'X sans problème en ayant réfléchi à peu d'exercices (seulement les colles + une vingtaine d'exercices dans l'année). C'est révélateur du système. Cela ne veut pas dire pour autant que l'on peut bachoter, même si je suis convaincu que la tendance des nouveaux programmes va rendre le bachotage possible.

    Je ne prétend pas que la prépa soit le meilleur système. Il est simplement un système qui a fait ses preuves -- au moins pendant un temps, et il ne me paraît nullement clair que le modèle universitaire soit meilleur pour les petites années (L1-L2). Évidemment je ne critique pas le corps professoral, même si les différences sont claires. D'un côté des profs qui travaillent à plein temps pour leur classe, se donnent parfois beaucoup de mal, et font en général d'excellentes prestations en cours (ils ont l'entraînement). De l'autre côté des chercheurs qui ont peu de temps à accorder à l'enseignement car, ou bien ils n'aiment pas ça et font ça à la va-vite, ou bien n'y dédient que peu de temps parce que en tant que chercheurs ils sont recrutés et évalués sur la recherche. Les TD sont le plus souvent (en tout cas là où je suis) donnés par des doctorants, l'équipe pédagogique se réunissant rarement et ne communiquant que très peu. Les élèves ne connaissent pas le prof du CM et subissent les aléas du niveau d'investissement et pédagogique du prof (c'est aussi vrai en prépa où un mauvais prof est encore bien plus dommageable pour les élèves).

    Je reconnais connaître l'EPFL uniquement par quelques étudiants que j'ai vu au niveau master et qui fanfaronnaient au niveau M1/M2 en disant que tout ce que nous allions voir ils l'avaient déjà vu en bachelor. Notamment la géométrie différentielle. Résultat : ils étaient sensiblement moins bons que le normalien du coin qui découvrait le cours. Ils n'avaient pas acquis un savoir profond. En revanche par rapport à l'étudiant qui sort de prépa, les personnes qui réussissent à la fac on plus d'autonomie, c'est assez clair. Mais pas une grande capacité de travail en général. @vorobichek : si à la fac on glande bien comme il faut. En moyenne en tout cas, et même un peu plus que cela. C'est une évidence terrible facile à constater dans n'importe quel programme de L1-L2-L3. Les étudiants pensent travailler alors qu'ils n'ont aucune méthode. Ils prétendent bien souvent qu'ils ont fait leurs devoirs mais en creusant on s’aperçoit rapidement que c'est quasi systématiquement du bluff. La prépa fonctionne à grands coups de pieds dans le derrière. Quand tu ne travailles pas trop pendant une semaine le prof te le fais remarquer quasi instantanément. C'est un gros problème pour les élèves qui sortent de prépa : il y a un grand nombre de dépressions post-prépa, et je ne prétend pas que ce soit un système sain, bien au contraire.

    Quant au bachotage, en enseignant des TD en L1-L2-L3 et je peux te dire que ça se bachote 1000 fois plus que n'importe quel exercice de MP*. J'ai vu des TD de NYU, de Stanford, d'Harvard : même constat, au niveau Bachelor le programme balaye extrêmement large (allez voir ce q'ils font à Princeton) mais le niveau exigé est superficiel comparé à X-ENS (mais bien supérieur à ce qu'on a dans les facs niveau L1-L3 à cause du fait que la plupart des bons éléments du lycée partent en prépa).

    Pour les frais de scolarité, j'ai complètement bluffé je le reconnais, mais je ne les ai pas trouvés sur le net, j'ai dû mal chercher : un point pour toi.
  • vorobichek : dans un bon nombre d'universités, il n’y a plus de cours en amphi en L1. Donc max 50 élèves en cours.
  • @Mickaël : pourquoi tiens-tu temps à démontrer que la prépa c'est mieux que le fac française ? Ce n'est pas le sujet !
    J'ai l'impression que tu te méprends sur certains propos tenus par ceux - dont je fais partie - qui vantent les mérites de l'EPFL. Je reviens sur certains de tes propos et j'en profite pour préciser les miens.
    Mickael a écrit:
    Je ne prétend pas que la prépa soit le meilleur système. Il est simplement un système qui a fait ses preuves -- au moins pendant un temps, et il ne me paraît nullement clair que le modèle universitaire soit meilleur pour les petites années (L1-L2).

    Je ne crois pas que quiconque ait dit que le système des classes prépa était mauvais. Je pense que nous sommes nombreux à constater qu'à l'heure actuelle, les étudiants qui sortent de prépa sont d'un meilleur niveau que ceux qui sortent de fac.
    Je suis intimement convaincue que la prépa est une bonne formation. Ses points forts selon moi sont
    1) l'unité des cours : un seul enseignant par année pour faire tout le cours de maths ce qui permet de mettre en valeur l'unité des maths
    2) les khôlles et devoirs hebdomadaires (entre les DS et les DM) qui poussent au travail régulier et à connaître son cours.
    en enseignant des TD en L1-L2-L3 et je peux te dire que ça se bachote 1000 fois plus que n'importe quel exercice de MP*

    Aujourd'hui, l'enseignement dans les deux voire les trois premières années de facs françaises - j'insiste sur le française - s'est complètement dégradé. Je ne vais pas disserter sur les raisons de cette dégradation, ce n'est pas le sujet. Mais oui, je suis d'accord qu'aujourd'hui, en L1/L2, voire en L3, c'est du bachotage.

    En revanche, on ne pas nier que la préparation à un concours implique, elle aussi, une part de bachotage : les devoirs sur table sont des entrainement à traiter le maximum de questions dans un sujet le plus rapidement en le temps imparti. C'est une forme de bachotage : on est plus dans la vitesse d'exécution que dans la compréhension en profondeur. Quand on tombe sur une question dure, si au bout de 15 minutes (plus, moins ?) on n'a pas trouvé on passe à la suivante. Il faut être rentable.
    Ceci est d'ailleurs tout aussi valable pour la prépa agreg qui se fait en fac...
    Mickaël a écrit:
    Je reconnais connaître l'EPFL uniquement par quelques étudiants que j'ai vu au niveau master et qui fanfaronnaient au niveau M1/M2 en disant que tout ce que nous allions voir ils l'avaient déjà vu en bachelor. Notamment la géométrie différentielle. Résultat : ils étaient sensiblement moins bons que le normalien du coin qui découvrait le cours. Ils n'avaient pas acquis un savoir profond.

    J'ai une expérience très différente de la tienne, et très positive contrairement à la tienne ! Des acquis solide, une compréhension profonde etc... mais comme toi, il ne s'agit que de quelques étudiants... Donc ai-je eu de la chance ? As-tu eu de la malchance ? Difficile à dire. J'émets néanmoins l'hypothèse que les étudiants que tu as rencontrés n'étaient probablement pas de très bons étudiants à l'EPFL car les bons étudiants préfèrent rester à l'EPFL plutôt que d'aller dans une fac française qui est moins connue et moins réputée (y compris les grandes facs comme Jussieu ou Orsay).

    Par ailleurs, j'ai passé un an en Suisse en tant que postdoctorante, dans une université moins prestigieuse que l'EPFL, et j'avais été franchement surprise du niveau des étudiants en première et deuxième année, du niveau d'exigence des cours ainsi que des contenus : ça faisait rêver.

    Un truc que j'avais trouvé vraiment super dans la fac Suisse où j'avais passé un an, c'est le système des TD : on distribuait chaque semaine une feuilles d'exercices et de problèmes allant de la simple application du cours à des trucs vraiment fouillés et ardus. Les élèves avaient une semaine pour les faire, ils pouvaient venir poser des questions à l'enseignant pendant la semaine s'ils étaient bloqués. La semaine suivante, pendant la séance de TD, il n'y a pas de corrections au tableau : les élèves peuvent profiter de la séance pour poser encore des questions et rendent s'ils le souhaitent une copie rédigée des exercices qu'ils ont fait pour vérifier si c'est juste et corriger la rédaction.
    Ce n'est pas noté et facultatif, donc il est inutile d'aller chercher les solutions dans des livres ou sur internet. Le but est vraiment de chercher et comprendre. Et de passer deux heures sur une question quand elle est difficile car il n'y a pas de nécessité d'aller vite ou d'en faire le plus possible.
    J'avais vraiment trouvé ça génial. Et les élèves qui jouaient le jeu acquerraient un très bon niveau.

    Voilà pourquoi, outre le contenu des programmes avec une bonne place accordée à la géométrie, je trouve que le système Suisse est plus dans la perspective d'étudier les choses en profondeur et qu'il y a moins de bachotage qu'en prépa.
  • Fonce en MPSI, si tu veux mon avis. Ne sous-estime pas le facteur psychologique du bien-être dans tes études.
  • Faut aussi voir quelle MPSI on peut espérer avec ce parcours atypique, surtout que c'est mort pour la rentrée de septembre... Si c'est pour avoir une prépa modeste, ca ne vaut clairement pas le coup...
  • @omega : merci pour ta réponse. Je pense quand même que évaluer la prépa par rapport à la fac française, ou fac suisse est le sujet ici, après tout celui qui a ouvert le fil veut choisir entre un système de fac et un système de prépa. Peut-être que mes références sont trop françaises (et américaines) pour la fac, mais j'ai tout le même le droit de dire ce que j'en pense et en tout cas l'argument qui consiste à dire que le programme des facs suisses fait rêver ne me convient par pour les raisons que j'ai cités : on a des facs françaises dont le programme fait encore plus rêver que celui de prépa et dont les étudiants ont un niveau médiocre. Et aux US les étudiants de niveau Bachelor que j'ai pu voir ne sont pas opérationnels. Beaucoup de culture sans profondeur. Ça n'empêche pas qu'il soit possible que les étudiants de l'EPFL soient tous très bons parce qu'ils ont reçu un excellent enseignement, et qu'en plus de cela ils puissent se payer le luxe de ne pas travailler tous les jours, ni de subir la même pression.
  • Mickaël a écrit:
    Je pense quand même que évaluer la prépa par rapport à la fac française, ou fac suisse est le sujet ici, après tout celui qui a ouvert le fil veut choisir entre un système de fac et un système de prépa.

    Non justement. Ce n'est pas système fac versus système prépa, c'est EPFL versus prépa. L'EPFL n'a rien à voir avec le système de fac à la française, c'est pourquoi comparer fac française et prépa me semble hors sujet ici.
    Mickaël a écrit:
    Peut-être que mes références sont trop françaises (et américaines) pour la fac, mais j'ai tout le même le droit de dire ce que j'en pense

    Bien sûr ! Tout le monde a le droit d'exprimer son point de vue !!!
    Mickaël a écrit:
    et en tout cas l'argument qui consiste à dire que le programme des facs suisses fait rêver ne me convient par pour les raisons que j'ai cités : on a des facs françaises dont le programme fait encore plus rêver que celui de prépa et dont les étudiants ont un niveau médiocre.

    Très franchement, j'aimerais bien avoir des exemples où le programme d'une fac française en L1/L2 fait rêver...
    et qu'en plus de cela ils puissent se payer le luxe de ne pas travailler tous les jours, ni de subir la même pression

    Je ne dirais pas qu'ils ne travaillent pas quotidiennement. Dans la fac Suisse où j'ai passé un an, les étudiants sérieux bossaient tous les jours (enfin les jours de semaine, je n'étais pas chez eux le week-end...) En tout cas, vu la quantité d'exos que les plus sérieux rendaient, ils ne devaient pas se contenter de bosser une heure par ci une par là...

    Pour ce qui est de la pression, et bien oui, il n'y a pas la même la pression quand on passe des concours que quand on passe des examens. Pour passer des examens, il suffit d'avoir le niveau exigé ; pour passer des concours, il faut être meilleur que les autres. C'est une grosse différence qui induit fatalement une pression supplémentaire. Mais les examens étant exigeants (et là dessus c'est sans comparaison avec ce qu'on fait en fac en France...) je ne dirais pas que c'est "cool" pour autant.

    A propos de cette histoire de pression dûe au concours, il y a un peu deux cas de figures (en shématisant bien sûr) : ceux à qui ça va profiter, parce que ça va les stimuler, et ceux que ça risque au contraire de dégoûter. Bien sûr ce n'est jamais tout noir ou tout blanc.
  • Pour moi le programme de L2 de [large]J[/large]ussieu ou une fac similaire fait "rêver" par rapport à la prépa : on va au bout de la réduction, l'intégration de Lebesgue arrive (cette année), il y a de nombreux cours qui dépassent le cadre de ce qui est enseigné en prépa. J'ai regardé le programme de Bachelor de l'EPFL, c'est effectivement très ambitieux ! Plus que dans n'importe quelle fac française, je le reconnais volontiers.

    Par contre je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas parler du système de fac en France : ce sont des universités comme l'EPFL est une université. Le mode CM/TD est similaire. Il y a une différence de niveau certes, sûrement une différence de suivi. Enfin bon, on ne se mettra pas d'accord et ce n'est pas grave.
  • C'est juste que le mot université ne veut pas dire grand-chose en soi.

    Tu prends deux pays différents le fonctionnement de leurs universités est très différent. Dans certains pays, les universités ressemblent beaucoup plus à ce qu'en France on appelle les grandes écoles.
    Parfois, il y a des universités publiques (qui peuvent ressembler plus aux universités françaises), et des universités privées (qui peuvent ressembler plus aux grandes écoles chez nous) mais toutes s'appellent universités.

    Au passage, historiquement, l'EPFL est inspirée de l'école centrale de Paris...
  • Mickaël a écrit:
    Enfin bon, on ne se mettra pas d'accord et ce n'est pas grave.

    Ouais, et notre désaccord s'il existe vraiment n'est pas bien profond. On est d'accord en tout cas pour dire que la fac française c'est pas terrible :-D.
    Je mets un smiley, mais je trouve ça bien triste, d'autant plus triste qu'il ne faudrait pas grand-chose pour que nous puissions proposer une très bonne formation à la fac aussi...
  • Bonjour,

    Dans quel sens « la fac française c'est pas terrible » ?
    - Le programme ?
    - Le niveau des étudiants ? (tout profil confondu)
    - Le niveau des étudiants qui sont assidûment étudiants ?
    - Les débouchés ?
    - Comparée aux CPGE ? (Programme, niveau, etc.)
    - Comparée aux propositions post-bac d’autres pays ?
  • @Dom : on s'écarte beaucoup du sujet. Mais très brièvement je dirais que le problème majeur vient de la conjonction des faits suivants :

    1) le niveau des étudiants entrant est globalement calamiteux eu égard à l'absence de sélection à l'entrée mise en parallèle avec le fait que le bac est devenu ce qu'il est.

    2) on a très peu de moyens, dont très peu d'heures à disposition : ça ne permet pas de combler les lacunes accumulées au lycée, on se retrouve à bricoler autour d'acquis très faibles

    3) on a une pression forte des instances pour ne pas recaler massivement les étudiants en fin de première année : le problème de la première année se répercute dans les années suivantes.

    4) l'université est globalement très peu valorisée en France, les entreprises privées ne jurant que par les grandes écoles, les débouchers sont donc moins bons.

    Les points 2) et 3) sont vraiment des problèmes de moyens qui seraient faciles à régler s'il y avait la moindre volonté politique pour cela, mais ce n'est pas le cas.
  • Bah, ça ne correspond [pas] à ce que j’ai vu récemment en fac. Soutien obligatoire pour certains, pas de cours en amphi et gros taux de redoublement.
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