Que faire ? EPFL/MPSI

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Réponses

  • Les gros taux de redoublements c'est partout, mais ça ne veut pas dire que ceux qui passent ont le niveau... On en fait redoubler 40 % ou 50 % quand on devrait en faire redoubler plus de 70 %...

    Quant aux pas de cours en amphi, ça n'est pas forcément significatif : selon les effectifs de la fac, les cours-TD peuvent être plus rentables que les cours d'amphi, car souvent payés moins chers que les cours magistraux.

    Enfin sur le soutien obligatoire, et bien tu as de la chance !!! Depuis 10 ans, j'ai fréquenté quatre fac différentes (des grosses parisiennes et des petites provinciales) et je n'ai jamais vu ça. Tant mieux si certaines facs arrivent à le mettre en place, mais je t'assure que ce n'est pas du tout la norme.
  • Bachotage : action de bachoter.
    Bachoter : Préparer hâtivement et intensément un examen dans l'unique but de le réussir, et non pour apprendre un savoir.

    Il faut qu'on m'explique pourquoi la prépa c'est du bachotage car avec la définition ça ressemble davantage à la stratégie de certains étudiants à l'université ou de grandes écoles -y compris les ENS. (objectif le 10 ou un peu plus à l'examen en laissant volontairement de côté certaines parties du cours, stratégie absurde en prépa).
  • Etienne,

    à partir du moment où tu mets le mot "examen" dans ta définition, tu exclus les prépas (=Classes préparatoires aux grandes écoles). Les prépas entrainent pour des concours (*), une bonne partie des étudiants n'apprennent que pour réussir le concours; d'ailleurs nombreux sont ceux qui abandonnent toute activité mathématique une fois le concours obtenu. Le mot bachotage (travail d'apprentissage pour réussir le bac) dans sa signification extensive s'applique donc bien.
    D'ailleurs, pour apprendre, la plupart des gens ont besoin de comprendre. Attention : pas tous. Évitons de faire de notre cas individuel une généralité.

    Cordialement.

    (*) plus seulement des grandes écoles, la multiplication des prépas (chaque petite ville voulant la sienne, chaque lycée voulant en ouvrir de nouvelles) et des écoles d'ingénieurs à la fin du vingtième siècle a fait qu'on fait une prépa et ensuite la fac, ou une petite école d'ingénieurs.
  • Plus légèrement on parle même des prépas comme des écoles formatrices de « bêtes à concours ».
    Cela dit si on sait réussir des concours, on sait quand même des choses.
  • Gérard, dés lors que tu mets une évaluation écrite (un examen un concours) alors il y a automatiquement bachotage selon ta définition (même en M2 la quasi totalité des élèves avec moi préparaient l'examen en travaillant les sujets donnés les années précédentes, jamais en approfondissant le cours, tout était oublié le lendemain de l'examen).
    Je m'étonne qu'on réserve ce mot aux prépas alors que j'ai vu bien plus d'apprentissage sans lendemain à l'ENS ou à l'université qu'en prépa.

    J'ai l'impression de comprendre que certains reprochent à la prépa de ne pas laisser de temps libre aux curieux, afin qu'ils apprennent des choses seuls, sans évaluation (d'où ce terme, mal choisi selon moi, de bachotage). Le problème est que d'une part les curieux ne sont malheureusement pas si nombreux, d'autre part je trouve qu'il est plus judicieux d'avoir des bases solides et une certaine maturité avant d'être "curieux". Si l'on veut jouer du Liszt ou du Chopin au piano, il faut avant travailler la vélocité avec des gammes (ou Czerny, Hanon, ...), c'est pas passionnant mais nécessaire. Après ce travail, on peut être curieux et essayer de jouer un peu ce qu'on veut.
  • Bon, c'est pas méchant mais le débat prépa/fac s'écarte beaucoup du sujet. La question était de savoir si le "mal être" dans ses études vaut le coup d'aller en prépa en septembre et de tout remettre en jeu. Je précise que la prépa est classé environ 18 ième sur l'étudiant il me semble, et les élèves de MP* intègrent en grande majorité des bonnes écoles (top 12). Après, je ne pense pas que le niveau de la prépa détermine tant qu ça l'école intégrée...
    Pour répondre à ce qui a été dit,
    - @Mickael je ne doute pas que la quasi totalité des étudiants ayant effectué un Bachelor à l' EPFL ont un moins bon niveau qu'un normalien.
    -@Mickael EPFL est publique donc les frais de scolarité à l'année ne sont pas très élevés (par rapport a importe quelle école proposant une formation Bachelor).
    - Les cours à l'EPFL sont en effet moins rigoureux qu'en prépa, 2-3 personnes m'ont dit avoir été choqué par la manque de rigueur en arrivant à l'EPFL, parès c'est très variable en fonction des professeurs.
    Je pense que le concours est une bonne forme de sélection, même si on joue tout sur 1 mois, on a au final une école qui correspond à ce que notre niveau permet, et tant mieux. Cela n'aurait aucun sens qu'un élève qui ne soit pas excellent puisse rentrer à l'X au vu des responsabilités, de la pression qu'il subira dans son futur poste. Je pense peut être vouloir m'orienter vers la recherche, si je vais en prépa et que j'ai une ENS, ça voudrait dire que j'en ai les capacités. J'arrive pas trop à expliquer ce que j'en pense, j'espère que vous avez compris.
  • Etienne,

    tu joue sur les mots au lieu d'approfondir le débat.
    Quand j'étais prof de lycée (jadis), je préparais mes élèves au bac en mettant l'accent sur les significations, comment utiliser les règles du cours, comment lire l'énoncé de façon à trouver l'idée de ce qu'il faut faire, ... plutôt qu'en faisant faire des tonnes d'exercices. Donc pas du bachotage, mais de l'apprentissage des maths (ça leur était bien utile ensuite). Bien évidemment, je leur apprenait à grappiller des points en passant à la question suivant et se servant du résultat de la question qu'ils n'avaient pas su faire (le but est aussi d'avoir le bac), mais cette préparation à l'examen ne prenait que quelques heures dans l'année (même en TC).
    Quand on prend largement des élèves moyens de terminale S, il ne faut pas rêver, si on veut les faire réussir, on ne les amènera pas à une compréhension fine des programmes, même en trois ans. Que fait-on alors ?

    Cordialement.

    NB : Dans mon jeune temps, on faisait une excellente formation dans les deux premières années de fac de science, plus approfondie sur certains domaines, puisqu'on n'avait pas à faire les programmes des concours. Quelques années auparavant, l'algèbre linéaire s'est répandue dans les facs bien avant qu'elle apparaisse en prépa.
  • Etienne,

    Comme le dit gerard0, il y en a qui ne font plus du tout de maths après le concours. Il y en a aussi qui réussissent le concours de X en maths... sans pour autant être "matheux". On a eu un doctorant comme ça. Il ne savait pas apprendre les maths en autonomie et sans aide. Il savait utiliser les méthodes apprises en prépa et en école. Mais dès qu'il fallait aller au-delà, apprendre une nouvelle chose et comprendre ce que font les autres - néant. Il est pur produit de "bachotage en maths". Son profil : mère professeur + il a eu un prof de maths super au collège + la mère a su bien choisir le lycée + il a était aidé pour booster son dossier afin d'être accepté dans une bonne prépa.
    Gérard, dés lors que tu mets une évaluation écrite (un examen un concours) alors il y a automatiquement bachotage selon ta définition
    Pas forcement. Cela dépend fortement du contenu de ce concours/examen d'entrée. L'OIM est un des exemples au niveau des thèmes abordés. Si le concours/examen n'utilise pas le hors programme, voire le sanctionne, dans ce cas le bachotage n'est pas très utile. Mais il faut savoir créer les exercices qui sont à la fois très difficiles et s'appuient uniquement sur le programme.
    même en M2 la quasi totalité des élèves avec moi préparaient l'examen en travaillant les sujets donnés les années précédentes, jamais en approfondissant le cours, tout était oublié le lendemain de l'examen
    C'est peut-être une spécificité des facs de maths. En économie, si tu te limites au cours sans approfondir, ta moyenne ne dépassera jamais 11/20. Cette année en L2 maths à distance, on avait un cours avec le même principe: je te donne le stricte minimum pour avoir 10/20. Tu veux plus ? Débrouille toi !
    maths_and_dab a écrit:
    - Les cours à l'EPFL sont en effet moins rigoureux qu'en prépa, 2-3 personnes m'ont dit avoir été choqué par la manque de rigueur en arrivant à l'EPFL, après c'est très variable en fonction des professeurs.
    Cela dépend de ce qu'ils appellent la rigueur. Les français sont très bourbakistes. Alors que les professeurs comme Maryna Viazovska ont "moins de rigueur" apparente parce qu'ils viennent d'une autre école. Parce qu'ils considèrent que certaines choses ne doivent pas être données dans l'énoncé. C'est à l'étudiant de réfléchir.
    Je pense peut-être vouloir m'orienter vers la recherche, si je vais en prépa et que j'ai une ENS, ça voudrait dire que j'en ai les capacités. Je n'arrive pas trop à expliquer ce que j'en pense, j'espère que vous avez compris.
    N'oublie pas qu'il y a ENS Ulm et tout le reste. D'après les échanges sur ce forum, si tu fais une ENS simple, il est très difficile d'avoir un poste au CNRS ou MCF à la fac.
    Et si aucune ENS ne te prenne ? La fac ?
  • @vorobichek Maryna Viazovska est ma prof et c'est la plus rigoureuse. Sinon pour la recherche, c'est ce que j'expliquais, si je ne peux entrer dans aucune ENS (ce arrivera surement si je vais en prépa), alors c'est que je n'ai pas le niveau pour faire de la recherche.
  • Maths_and_dab, je ne rentre pas dans le débat prépa vs fac en général, je redis juste ce que j’avais déjà dit (peut-être pas assez explicitement, donc cette fois j’explicite !) :
    Je pense que ton choix est fait, tu souhaites aller en MPSI, et d’après ton dernier message tu as préparé cela suffisamment bien pour avoir une bonne prépa, donc, que ce soit rationnel ou non (j’imagine qu’avec 15/16 à un Bachelor EPFL tu pourrais tenter les AST avec de grandes chances de succès), je pense que tu dois suivre ton envie (à la seule condition peut-être que tes parents acceptent ce changement et continuent de te financer).

    J’ai fait un choix tout aussi discutable il y a 4 ans en quittant un CDI d'ingénieur depuis 20 ans pour passer l’agrégation de maths (parce que le salaire de mon mari suffisait à faire bien vivre la famille et rembourser le prêt de la maison pendant mon année sabbatique pour la prépa Agreg, car, comme tu vois je pense que l’intendance c’est important. Aujourd’hui je pense à revenir dans le privé, peut-être comme prof, peut-être dans un service formation d’une entreprise, mais je n’ai pas de regret de ma décision d’il y a 4 ans car à ce moment-là j’en avais besoin, je tournais en rond dans mon poste et j’avais besoin de la stimulation intellectuelle que m’a apportée la prépa agreg.

    De la même manière, si tu as les moyens financiers de changer et que ça te rend heureux, vas-y, mais sois conscient que si le hasard des concours fait que tu n’as pas « mieux » que ce que tu pouvais espérer avec un bachelor EPFL, il faudra aller de l’avant sans regrets.
  • Dans la mesure où les problèmes de maths_and_dabs sont plus des problèmes d'adaptation à l'environnement que des problèmes pédagogiques; il me semble qu'il est assez difficile de l'aider.

    @Etienne: ta vision me semble fort manichéenne. J'espère que le temps te fera évoluer.

    Quand j'ai commencé dans la carrière universitaire, mon regard sur la formation en Licence de Maths était assez proche de celui d'omega.
    Avec le temps, j'en ai acquis une vision beaucoup plus positive. On pourra dire que je suis payé pour ça, puisque je suis actuellement directeur du département de mathématiques de la faculté des sciences de Nancy. En même temps, il est peu probable que j'aurais pris pareille responsabilité si je croyais peu à nos formations. J'y ai vu passer quelques étudiants avec de très beaux parcours.
    Cette année, parmi nos huit reçus à l'agrégation externe, la moitié avait fait tout son parcours à l'université de Lorraine, à Nancy ou à Metz. Les autres venaient, je crois, des CPGE du coin. La diversité est une bonne chose. Je note d'ailleurs que de plus en plus de profs de CPGE n'ont pas été élèves en CPGE.
    Les CPGE sont des formations qui visent à préparer les concours des grandes écoles, ce qu'elles font très bien. Leur caractère généraliste peut également en faire une bonne option pour des gens pas très affirmés dans leur choix, mais postuler qu'elle font mieux, et pour tout le monde, que des formations plus spécialisées, ça ne me semble pas très raisonnable.

    @vorobichek: c'est vrai que les normaliens d'Ulm font statistiquement mieux.
    Mais il ne faut pas inverser cause et conséquence. Si un gars/une fille excellent.e rate Ulm et rentre à Lyon ou à Cachan, ses chances de devenir CR ne sont pas obérées.
    Je pense quand même que la religion des concours, c'est surtout un truc de gens qui ne les ont pas passés ou pas réussis. Pour ma part, j'ai ardemment souhaité devenir normalien, j'ai eu la chance de finalement réussir; mais cette réussite ne m'a pas rendu meilleur en maths, seulement plus sûr de moi.
  • @maths_and_dab : bien sûr que le bien être est très important. Je n'ai pas très bien vécu mes 2 premières années à l'ENS Lyon, une sorte de syndrome de l'imposteur (j'étais persuadé d'être un truand car j'étais rentré sur le concours info, ce n'est qu'en préparant l'agreg qu'un enseignant m'a dit qu'il pensait que j'allais très bien réussir que j'ai passé ce cap...).
    Les raisons de ton mal être sont assez floues. Il me semble que tu souhaites davantage d'encadrement, tu l'auras certes en prépa mais dès l'école d'ingénieur ce sera retour à la case départ.
    Je pense que le plus gros risque n'est pas en terme de débouchés qui sont à peu près équivalents, mais que tu retrouves en école ce que tu n'aimes pas aujourd'hui.

    " si je ne peux entrer dans aucune ENS (ce arrivera surement si je vais en prépa), alors c'est que je n'ai pas le niveau pour faire de la recherche. " : non ce n'est pas comme ça que ça marche. Ceux qui entrent à l'ENS sont intéressés par la recherche ou l'enseignement (principaux débouchés), cela néanmoins ne garantit pas qu'ils pourront faire de la recherche (je suis par exemple pas du tout adapté à la recherche : ce rythme lent et ces longues périodes où on ne trouve rien me donnent la sensation d'être complètement inutile et me font déprimer...). A contrario, des gens qui n'ont pas fait d'ENS (car par exemple sont un peu plus lents, ou bien arrivent à se spécialiser sur un domaine sans trop maîtriser d'autres) sont chercheurs ou deviendront chercheurs. Dans mon M2 on n'était que deux normaliens (pour une quinzaine d'élèves), et la quasi totalité des élèves ont poursuivi par une thèse et font de la recherche aujourd'hui.

    @Gérard : peut être que c'est moi qui suis dans l'erreur mais ta façon d'enseigner en lycée telle que tu la décris est en tout point semblable à la mienne en prépa.

    @vorobichek : les qualités du chercheur en maths ne sont pas les mêmes que celles de l'admis à l'X, rien d'étonnant.

    Si enseigner les maths à des gens qui ne seront pas chercheurs en maths = bachotage, alors là pas de problème la prépa c'est du bachotage (comme la quasi totalité des formations en maths d'ailleurs).

    "N'oublie pas qu'il y a ENS Ulm et tout le reste. D'après les échanges sur ce forum, si tu fais une ENS simple, il est très difficile d'avoir un poste au CNRS ou MCF à la fac. " : qu'est ce qu'il ne faut pas lire comme bêtises...
  • @Aléa : je n'ai jamais dit que la prépa était supérieure à l'Université et ne le pense pas du tout. Je suis juste agacé de lire sans arrêt des préjugés idiots et dévastateurs sur les prépas : "c'est du bachotage", "à part une prépa parisienne/ Ulm / l'X point de salut", "les profs de prépa sont majoritairement des frustrés/ratés qui n'ont pas eu de poste en recherche", "en prépa c'est 80h de travail par semaine", ...
    C'est dévastateur car des élèves dont l'entourage ne connait pas les prépas et qui cherchent des informations tombent là dessus. Pour avoir fait plusieurs salons étudiants, j'ai régulièrement des questions absurdes liés à ces préjugés.
    Je ne dis pas qu'il faut que ces élèves fassent prépa car c'est mieux que l'Université, juste qu'ils aient accès aux bonnes informations.
  • Ce sera mon dernier message sur le sujet (car math_and_dab a rappelé que ce n'est pas le sujet).

    @Etienne : concernant les 80h par semaines, cela dépend des personnes et de leur ambition. Mais tous ceux que je connais qui ont intégré X-ENS ont travaillé au moins 60h par semaine, de 60 à 80 je pense que c'est tout à fait "raisonnable" pour espérer intégrer une école de ce niveau. Mais ça n'a pas destructeur comme "cliché", bien au contraire ; c'est une preuve qu'il faut énormément de travail pour aller à l'X ou l'ENS, il ne suffit pas d'être doué. Et d'ailleurs arriver à travailler de grosses semaines comme celles en prépa permet de se prouver à soi-même qu'on est capable de se dépasser, d'élever sa capacité de travail ! C'est pour moi un point positif.
  • @Etienne tous mes amis en prepa se sont fait de bons amis, et ont des classes avec une bonne ambiance, il est plus facile de rencontrer des gens dans des plus petites classes etc. Ce sont les principales raisons qui feraient que j’irai en prepa.
  • @Mickael non vous pouvez continuez à débattre sur la prepa vs la fac, c’est bon j’ai déjà eu beaucoup de réponses concernant ma question.
  • @Etienne : personne ne conteste que dans le système français, il y a beaucoup de bachotage dans les premières années de fac. Cela ne signifie pas que se soit systématiquement le cas à l'étranger. Plus précisément :


    Constat 1 : En France, il a été décrété et est plus ou moins admis comme une nécessité qu'une très grande proportion d'une classe d'âge - disons 80 % pour faire court - devait avoir le bac et suivre des études supérieures.

    Constat 2 : Toujours en France (et toujours en schématisant), il y a deux systèmes d'études longues (c'est-à-dire dont, l'objectif est d'avoir un diplôme bac + 5) qui s'opposent, quand je dis deux systèmes, je parle de formation relativement généraliste : le système prépa + grande école versus le système fac.

    Constat 3 : Il n'y a pas de sélection à l'entrée de l'université, il y en a une en classe prépa.

    Le système prépa + grande école commence par la préparation à des concours assez sélectifs. Comme je l'ai déjà pointé, la préparation à de tels concours induit nécessairement une forme de bachotage. Ce qu'on ne peut pas nier : il s'agit d'aller vite en un temps limité.

    On peut difficilement nier, comme l'a dit Gérard0, qu'en prépa les gens se focalisent sur le concours et qu'une partie non négligeable d'entre eux ne feront plus de maths ou de physique après ; cela est dû, comme l'a déjà dit Gerad0 à la prolifération des classes prépa et de petites écoles d'ingé depuis vingt ans.


    Le système de l'université n'est, à mon avis, initialement pas prévu pour fonctionner au bachotage. Mais en vertu du constat 1, et du constat 3 l'université est telle qu'aujourd'hui (et depuis une bonne vingtaine d'année si ce n'est plus) vont à l'université les élèves les plus faibles et en en proportion de plus en plus importante. Ceci a conduit à dégrader progressivement le système universitaire, ce qui fait qu'il y a maintenant, en France, beaucoup de bachotage dans les deux ou trois premières années de fac.

    Mais si le système n'était pas aussi corrompu et fonctionnait comme il devrait fonctionner, le bachotage y serait beaucoup moins présent qu'en prépa, pour la simple raison qu'il ne s'agirait pas d'être le meilleur, mais d'avoir le niveau.

    Malheureusement ce n'est pas le cas... L'une des conséquences est que les élèves les plus doués et/ou les plus intéressés par les sciences sont fortement incités à aller en prépa même s'ils n'ont aucune envie d'intégrer une école d'ingénieur et ce à juste titre : la formation y est actuellement bien plus solide qu'en fac française !

    Mais enfin, ceci ne signifie pas que dans toutes universités du monde, on bachote autant que dans les facs de France, ni autant que dans les classe prépa.
    Le système des universités étrangères et notamment Suisse diffère profondément de celui des universités française en ceci que

    - d'une part, il n'y a pas d'autres formation généraliste concurrente
    - d'autre part, la sélection à l'entrée y est plus forte (en Suisse par exemple, environ 30 % d'une classe d'âge obtient la maturité gymnasiale, c'est-à-dire le diplôme requis pour s'inscrire à l'université, contre nos presque 90% en France).

    Je persiste et signe en disant que dans des établissements comme l'EPFL, on acquiert une formation solide et ambitieuse sans passer par le principe de bachotage inhérent à la préparation des concours quels qu'ils soient.
  • @Mickaël : nous n'avons pas croisé les mêmes X-ENS...
    MPSI : 30h de cours (colles comprises) par semaine. Donc déjà 60h ou 80h ça signifie 30h ou 50h de travail à la maison par semaine (ce n'est pas tout à fait la même chose). Soyons fou, mettons 20h de travail le week end, il reste 30h à caser dans la semaine, soit 6h par jour, en terminant les cours à 18h et en se laissant 1h pour manger, ça fait du coucher 1h du matin, tous les soirs de la semaine... Désolé mais c'est absurde et contre productif.
  • aléa a écrit:
    Quand j'ai commencé dans la carrière universitaire, mon regard sur la formation en Licence de Maths était assez proche de celui d'omega. Avec le temps, j'en ai acquis une vision beaucoup plus positive.

    Très sincèrement, aléa, je l'espère. Et je me bats pour au quotidien (je suis dans une petite université de province). Mais c'est difficile : nos volumes horaires réduisent (notamment en L1), on nous oblige à faire des micro UE et etc...

    Bien sûr, comme toi, je vois chaque année des élèves qui réussissent bien mais chez nous c'est une tellement faible proportion...
  • Comme il a été question de bachotage plus haut, pour ce qui est des maths spécifiquement (l'analyse qui va suivre ne concerne pas mettons les études de médecine -pour prendre l'exemple des concours les plus pénibles de l'enseignement français- qui consistent à réciter par coeur des encyclopédies):

    les concours des grandes écoles dans les filières de maths ne sont du bachotage que pour les personnes qui sont incapables de réaliser qu'on peut trouver la solution des problèmes soi-même par l'exercice de la pensée (même pendant un examen) et qui apprennent des livres entiers de solutions d'exos par coeur- ils pourraient diviser leurs heures de travail par 2 en consacrant une partie de leur temps à apprendre à vraiment résoudre un exo.
    J'ai été taupin dans le temps, je ne me souviens pas avoir passé 60 à 80 heures par semaine à étudier, c'est les gens qui confondent l'apprentissage des maths avec l'école coranique qui s'infligent ça (les pauvres, et après ce genre de personne va atteindre péniblement un 12 par chance à l'épreuve, moins en général).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @maths_and_dab,
    @vorobichek Maryna Viazovska est ma prof et c'est la plus rigoureuse. Sinon pour la recherche, c'est ce que j'expliquais,
    Oui je sais qu'elle est ton professeur, c'est pour cela que j'en ai parlé. D'où vient tes professeurs qui ne sont pas assez rigoureux?
    si je ne peux entrer dans aucune ENS (ce arrivera surement si je vais en prépa), alors c'est que je n'ai pas le niveau pour faire de la recherche.
    Je disais dans le sujet d'OIM que je trouve qu'il y a très peu de place dans les ENS. Il ne faut pas faire ce genre de conclusion. C'est dommage.

    EPFL est un bon endroit pour se préparer à la recherche ou, le cas échant, se réorienter/trouver un autre travail. On a compris que tu n'as pas trouvé d'ami. C'est un peu triste, mais tu pourras trouver en 2ième année? J'ai commencé à avoir des amis à la fac en 2ième année. Par ailleurs EPFL n'est pas Dauphine qui est commue pour la très mauvaise ambiance à cause de la concurrence continue entre les étudiants. Je trouve vraiment dommage de quitter un bon endroit pour la seule raison de solitude. La prépa peut apporter son lot de mal être. Si tu vas en MPSI, je te conseille d'oublier EPFL et ne pas repenser au choix fait. C'est difficile, mais c'est plus sain. Ce qui est fait est fait. ;-)
  • @Etienne : 80h correspond à ceux qui travaillent le plus sans aller dans l'excès et dorment : il faut travailler (peu importe cours, colles, DS, travail en plus) de la sorte : 8h-12h, 13h-19h, 20h-22h avec un soir par semaine sans la dernière session. Cela donne des semaines théoriques (et réalisées) de 82h avec 9h de sommeil chaque soir ... et juste sans session 20h-22h ça donne 70h dans la semaine ...
  • Mais attention, c'est dur...

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  • @Mickaël, 70h-80h - c'est impossible. J'ai testé! Une année quand j'ai travaillé 30h par semaine (je parle d'emploi rémunéré), assistée au cours (25h), fait les devoirs/rapports (15-20h) + les trajets. Mon organisme a dit NON très très catégorique au bout de 2 mois. J'ai connu une fille finlandaise en thèse, elle a essayé de valider 2 années en une année. Elle s'est retrouvée à l’hôpital.
  • 70 ou 80 je ne sais pas, mais 60h me paraissent tout à fait réalistes : 30h de cours + 4h par jour de travail personnel en semaine + 5h par jour de travail personnel le week-end.
  • C’est à condition d’habiter à 5 min à pied de la prepa et avoir quelqu’un qui te finance la vie.
  • Vorobichek,

    on n'a pas tous les mêmes capacités de travail; plus grave : certains comprennent vite, d'autres ont besoin d'y passer plus de temps. Quand j'ai fait mes études universitaires, vers 1970 (*), je travaillais environ 10 h par jour en semaine, plus quelques heures le samedi et dimanche, donc environ 60 h par semaine, mais comme j'avais de l'avance (j'avais bossé les cours du supérieur depuis la fin de première, par curiosité), mes heures de cours et TD étaient assez cool. Par contre, quand je me mettais sur un devoir (ou en examen) je travaillais de façon très concentrée, très vite. Ma sœur qui a fini prof d'université mettait deux fois plus de temps que moi (moi j'ai fini certifié, puis agrégé interne 20 ans après).

    Donc si toi tu ne peux pas, d'autres en sont capables, dorment 5 h par nuit et font 70 h sur les exercices et problèmes.

    Cordialement.

    (*) pas en prépa, mon but étant d'enseigner et surtout de faire des maths à mon goût.
  • La plupart des étudiants en prépa et licence ont des parents qui leur paient leurs études. Sans ça, pas de prépa, d'ailleurs. Et on peut étudier dans le métro ou le bus.

    Ne jamais faire de son propre cas une généralité.
  • @vorobichek : non pas besoin d'habiter à 5 minutes à pied. Si on rentre à 19h chez soi on étudie1h, on mange 30 minutes, on étudie encore 3h et on peut aller dormir vers 23h30. Comme on ne rentre pas tous les jours à 19h, les autres jours ça laisse du temps pour autre chose (loisirs).
  • @gerard0, il y a quand même une grosse différence entre 60 et 70/80h par semaine. Dans mon exemple j'étais à 80h/s. J'ai finalement trouvé une solution pour réduire les heures à 45-60 par semaine, c'était beaucoup plus respirable.
    Et on peut étudier dans le métro ou le bus.
    S'il y a une place assise, la lumière.... bref... les conditions. Et non je ne pense pas que le corps humaine peut supporter une si grosse charge.
    La plupart des étudiants en prépa et licence ont des parents qui leur paient leurs études. Sans ça, pas de prépa, d'ailleurs.
    "La plus part" c'est environ 2/3. Le malheureux 1/3 a besoin de travailler pour financer les études. Les bourses sont trop petites. Ce n'est pas tout le monde qui les a. Et en licence pas d’internat. Et même l’internat de prépa pour certaines familles est une chose insurmontable.

    @JLT, qui prépare à manger? A quelle heure on se lève? A quelle heure sont les cours et combien de temps prends le trajet? Toi et @gerard0, vous théorisez un peu trop.
  • Vorobichek,

    sois raisonnable ! Ceux qui sont obligé de travailler pour financer leur logement et leur nourriture ne vont pas en prépa. Et en bac+1, ce n'est pas 1/3 des étudiants.

    Ne tire pas trop sur la ficelle, elle va casser.
  • @vorobichek : la plupart des étudiants CPGE habitent, soit en internat, soit chez leurs parents, soit dans une résidence universitaire, donc n'ont pas à se préoccuper de préparer à manger ou de faire les courses. Pour une journée chargée on aurait pour un jour de semaine

    6h30 : lever
    7h : départ (il faut se dépêcher mais c'est possible)
    7h-8h : trajet
    8h-12h : cours
    12h-13h : déjeuner
    13h-18h : cours ou colles ou DS
    18h-19h : trajet
    19h-20h : travail personnel
    20h-20h30 : dîner
    20h30-23h30 : travail personnel

    C'est chargé mais ce n'est pas tous les jours comme ça, il n'y a pas 45h de cours par semaine.

    Pour le week-end il y aurait deux demi-journées de travail personnel.

    Ceux qui ont 4h de trajet par jour, ou qui doivent faire les courses/préparer à manger, ou gagner leur vie, etc. ne font pas prépa, ou n'intègrent pas les écoles du niveau de Polytechnique, ou doivent faire 5/2, ou bien comprennent beaucoup plus vite que les autres.
  • Dans ton planning c’est au maximum 13h par jour et au total 50h en semaine (30h de cours). Avec le week-end cela fait 60h. Or la discussion a commencé quand une personne a affirmé que c’est 70-80. Si on ajoute 10h à ton planning, alors pas de (demi) week-end libre et on sature facilement.

    Je suis d’accord que les étudiants en prépa ne travaillent pas. Le travail est incompatible avec la prepa. C’est pour ça que les classes populaires/familles au revenu faible sont si peu présentes en prepa. Mais à la fac le taux d'étudiants qui travaillent est grand. Vous trouverez facilement l'étude sur Google. 45% d'étudiants travaillent:
    - raison principale est d’améliorer le niveau de vie (73%). C’est à dire 36% d'étudiants.
    - moitié des 45% le fait parce que c’est indispensable (soit ça, soit pas d’etude). C’est-à-dire 22,5%.
    - 20% des 45% font 20h ou plus par semaine.
    Ces stats de l’observatoire nationale de la vie étudiante sont cohérentes avec ce que j’ai vu étant etudiante. D’ailleurs quand on s’adresse au service social de l’université : c’est le premier conseil « travaillez ». Ils ont même des offres de travail à proposer.

    PS dans mon cas j'étais très rapide à apprendre, efficace dans les révisions et sachant organiser mon temps. Mais je plafonnais à 13-14 sur 20. En M2 j’ai eu une aide + stage rémunéré au SMIC. Comme résultat 15,8 de moyenne. Je ne suis pas du tout un cas exceptionnel. Je connais d’autres. Nous, les étrangers, on n’a pas pu espérer le mieux. Mais dommage que les français dans les situations similaires sont obligés à renoncer à étudier en prepa, alors qu’ils ont les capacités.
  • En tout cas, la discussion porte sur des niveaux d'heures assez élevés, dont je peine à croire qu'il puissent être donnés comme référence inconditionnelle.
    C'est assez difficile de compter, mais j'ai un peu de mal à comprendre comment JLT arrive à travailler autant sur une journée de semaine que des événements vont naturellement fractionner.
    Pour ma, part, je pense que j'étais à 55h en prépa et plutôt à 70h en licence de maths, avec des journées très longues les 3 jours de la semaine où je n'avais pas cours.
    J'ajouterais qu'en licence, ces journées étaient vraiment indolores, sans avoir le sentiment de travailler, alors que les heures de travail en prépa m'étaient pénibles.
    Je ne suis pas sûr qu'il soit souhaitable que des jeunes de 20 ans aient l'obligation de travailler plus de 50h par semaine: il y a des connaissances à acquérir dans la vie, ça nécessite un certain travail, mais faut-il aller si loin ? Travailler intensément parce qu'on est passionné, pourquoi pas, mais faire monter la température dans l'optique d'un concours dont le programme dépasse d'assez loin ce dont on aura besoin, je ne trouve pas ça très sain.
  • @aléa :

    Il n'est pas nécessaire de travailler autant si on ne vise pas les meilleures écoles ou les meilleurs classements.

    Dans ma journée-type ci-dessus, pendant les heures de cours on suit l'emploi du temps donc il n'y a pas de question à se poser. Pour le travail personnel du soir (1h+3h), il peut par exemple être consacré à
    * 1h lire un cours (celui du prof ou d'un livre) + 3h faire des exercices
    * 1h+3h faire un DM imposé
    * 1h faire des exercices faciles + 3h des exercices plus difficiles.

    Cela dit, je ne me souviens plus précisément combien d'heures par semaine je travaillais en prépa ni comment je m'organisais, donc les 60h ne sont qu'une estimation grossière. Je me souviens seulement que

    * L'essentiel du travail personnel (au moins 70%) était consacré aux maths.
    * L'essentiel du travail en maths consistait à faire des exercices dans des livres.
    * J'allais dormir vers minuit en semaine.
    * Je n'avais pas complètement abandonné mes loisirs mais ils étaient à un niveau minimum.
    * Je faisais au moins une sieste par semaine.
    * J'étais bien content quand arrivaient les vacances, mais je ne restais pas inactif pendant celles-ci.

    En tout cas je ne comprends pas comment tu peux travailler 70h en licence de manière indolore alors que 55h en prépa te semblaient pénibles. Cela dit je suis d'accord avec toi que si on vise les meilleures écoles, le système du concours incite les jeunes à fournir une quantité excessive de travail. Ce n'est pas sans rappeler les sportifs de haut niveau qui poussent leur corps au maximum et qui ont des blessures à répétition.
  • JLT a écrit:
    En tout cas je ne comprends pas comment tu peux travailler 70h en licence de manière indolore alors que 55h en prépa te semblaient pénibles.
    C'est la combinaison de deux facteurs
    - plus de physique
    - très peu d'heures de cours (18h par semaine).
    Travailler longtemps seul ne me posait pas de problème, j'en avais pris l'habitude en terminale en cherchant des problèmes d'Olympiade. En revanche, je suis un mauvais auditeur, d'où encore aujourd'hui mon peu de goût pour les conférences.
  • alea a écrit:
    C'est la combinaison de deux facteurs
    - plus de physique
    - très peu d'heures de cours (18h par semaine).

    Je suppose que tu voulais plutôt dire "moins de physique". Et je partage ton ressenti, le travail en prépa à cause de la physique-chimie, et d'un grand nombre d'heures de cours en journée m'était beaucoup plus pénible que le travail universitaire une fois qu'il n'y avait plus que des maths et peu de cours...

    Cela dit, je trouve que c'est quand même une bonne chose de ne pas faire exclusivement des maths dès la première année (évidemment, je n'aurais jamais dit ça à l'époque où j'étais en prépa et aurais rêvé ne jamais entendre parler de physique...).
    Par ailleurs, je suis d'accord avec toi que travailler de manière très intensive des matières qui ne passionnent pas dans l'optique d'avoir des concours n'est pas très sain.
  • omega a écrit:
    Je suppose que tu voulais plutôt dire "moins de physique"

    Je pense qu'il faut lire le mot "plus" sans prononcer le "s" à la fin.
  • Le mot "plus" se prononce normalement sans "sss" à la fin depuis des siècles.
    JLT a écrit:
    6h30 : lever
    7h : départ (il faut se dépêcher mais c'est possible)
    7h-8h : trajet
    [snip]

    Je suppose qu'il s'agit d'étudiants parisiens qui font une heure de métro ?

  • Par exemple oui, mais il y a sûrement des cas analogues ailleurs.
  • Dans la plupart des villes moyennes, je suppose que les étudiants de prépa sont soit originaires de la ville et n’ont que quelques minutes de trajet, soit viennent du bassin académique et sont internes.

    Je pense qu’il y a quelque chose de pourri au royaume des prépas si on ne peut pas y réussir sans avoir quelqu’un pour faire sa lessive.

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