Comité des programmes

Bonjour.
J'aimerais savoir qu'elles sont les personnes qui élaborent les programmes du collège à la prépa ?
Merci.
Geo

Réponses

  • @geo, c'est un secret d'état. Comme les vrai résultats du Brevet/Bac en maths. :-P
  • Ce n'est absolument pas un secret d'état.

    Les programmes sont conçus par le Conseil Supérieur des Programmes. La liste des membres est sur le lien.
  • Vraiment ? Que fait le Conseil Supérieur des Programmes ?
    Le Conseil supérieur des programmes répond :
    à une demande de transparence [sic] dans le processus d’élaboration des programmes d’enseignement
    [...]
    Pour l’exercice des missions qui lui sont confiées, il peut mettre en place des groupes d’experts, dont il choisit les membres selon leurs compétences.
    Ah !
    UN GROUPE D'EXPERTS [sic], constitué par le CSP, est chargé de concevoir le projet de programmes.
    Et qui sont donc ces experts ? Comment sont-ils choisis ? Pourquoi ? Est-ce bien un processus démocratique et transparent ?

  • La démocratie, ça va bien un moment...
  • Bonjour,

    Dans plusieurs San-Antonio, l'auteur s'interroge sur l'intelligence des gardiens de la paix.

    Pour ma part, je m'interroge sur l'intelligence des concepteurs de programmes scolaires.


    A+
    Arcsinus arcsinum fricat.
  • Et qui sont donc ces experts ? Comment sont-ils choisis ? Pourquoi ? Est-ce bien un processus démocratique et transparent ?
    Je vous dis! C'est un secret d'état. :-D
  • L'éducation est un véritable quatrième pouvoir (celui entre autres d'endoctriner) dont les dirigeants ne sont jamais élus (et dans le cas des stratèges- les fameux khmers rouges inventant les programmes- leur identité tenue secrète).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Dommage quand même d'appeler ces gens aussi critiquables soient-ils, par le nom de personnes responsables d'un génocide épouvantable. Au regard de l'histoire, on ne peut pas s'abaisser à tenir de genre de propos. Même s'il a pu être tenu par Laurent Lafforgue sous le coup de la colère. Ce manque de mesure, ou une certaine disproportion discrédite les attaques que je trouve pourtant totalement fondées.

    Cordialement.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • C'est vrai qu'on ne connait pas les experts. Dommage que parmi les députés du CSP il n'y ait pas M Villianni!
  • Bonjour ,

    je rejoins pleinement les remarques de zeitnot .
    L'éducation est le résultat de pas mal de choses et du travail de tous ceux qui y participent , en particulier les enseignants .
  • Juste quelques exemples (bien choisis certes!) du nouveau programme de Seconde : démonstration de l’irrationnalité de racine de 2 ou, pire, l’algorithme de dichotomie pour les variations d’une fonction (déjà que pour la résolution d’une équation ça passait très mal!) La moitié des élèves de TS (en tout cas dans mon bahut du 93) sont en échec devant de telles notions alors quelle image les concepteurs ont-ils d’un élève lambda pour imposer ce genre d’inepties? Pour réhausser le niveau, il ne suffit pas d’afficher des ambitions intenables dans pléthore d’établissements. La réalité, c’est que la moitié d’une classe lambda ne sait même plus opérer correctement sur les relatifs. Il s’agirait surtout d’avoir de vraies décisions d’orientation (comme jadis) et/ou davantage de moyens (dédoublements, heures supplémentaires pour traiter le programme et j’en passe...) Perso je traiterait ces points là, à peu près tout seul (allez en étant optimiste 3 vont vraiment comprendre sur une classe de 32) et ce sera sans doute une nouvelle occasion de perdre un peu de crédibilité auprès des élèves qui ne comprendront rien. Même si parfois « avoir l’air d’un ouf en maths », ça peut aussi les impressionner.
  • D'après la photo qui est en lien, J.M. Blanquer a l'air satisfait du résultat.88750
  • Oui car il a une belle tablette.
  • Le lien d'aléa indique la liste des experts pour la classe de seconde et pour la spécialité math en première et terminale :

    Alain DODARD, professeur de mathématiques, lycée Hélène BOUCHER, Paris
    Françoise FLICHE, inspectrice d’académie - inspectrice pédagogique régionale de mathématiques, académie d’Aix-Marseille
    Stéphane HERRERO, professeur de mathématiques, lycée Eugène HÉNAFF, Bagnolet
    Sophie MARCUS, professeur de mathématiques, lycée Henri WALLON, Aubervilliers
    Patrick POLO, directeur de la licence de mathématiques, Sorbonne Université, Paris (copilote du groupe)
    Nicolas TOSEL, professeur de mathématiques en classes préparatoires aux grandes écoles MP, lycée Louis-le-Grand, Paris
    Jacques-Arthur WEIL, professeur en mathématiques et applications, École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE), Limoges
    Johan YEBBOU, inspecteur général de l’Éducation nationale, groupe Mathématiques (copilote du groupe)
  • Beaucoup de gens de Paris. Dommage.
  • De toutes façons ce qui compte vraiment c'est le niveau d'exigence.
  • ": démonstration de l’irrationnalité de racine de 2 ou, pire, l’algorithme de dichotomie pour les variations d’une fonction (déjà que pour la résolution d’une équation ça passait très mal!) La moitié des élèves de TS (en tout cas dans mon bahut du 93) sont en échec devant de telles notions"

    Ah ah rassure toi, la moitié des L1 de la fac d'à côté également. D'ailleurs, même la moitié des L2 maths étaient incapables malgré un rappel de déduire de $(\sqrt{a} - \sqrt{b})^2$ l'inégalité arithmético-géométrique. Mais rassurons nous, on peut avoir le CAPES (haut la main) en mettant plus d'une minute pour simplifier $p/(1-(1-p))$ en L2. Relisons la première page de ce lien :
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1370822
    (où l'on se rend d'ailleurs compte qu'il y a deux ans, notre collège Feyn s'étonne d'élèves de 4ème qui bloquent sur $3x = 6$, mais où j'ai lu $2x = 0$ donc $x= -2$ en filière scientifique à plusieurs reprises, et même entendu à l'oral de bac...)

    Bon je vais voir l'année prochaine ce que cela donne dans une zone plutôt favorisée.
  • Oui Schumi tu as raison. D’ailleurs, il y avait aussi des profs du supérieur au CSP, donc ce que tu dis ne doit pas leur échapper. On pourrait conjecturer que les points du programme que je cite sont donc intéressants si on a un futur crack (bien au-dessus du niveau CAPES actuel apparemment!) Rien à faire donc dans un programme de Seconde qui est devenu une troisième bis puisque ce n’est plus l’institution qui décide des passages en 2GT mais les familles. Bref, l’art de mettre la charrue avant les bœufs et d’ignorer les contraintes systémiques, la spécialité des « perchés » de ceux qui écrivent les programmes.
  • Badiste75 écrivait :
    > Juste quelques exemples (bien choisis certes!) du nouveau programme de Seconde : démonstration de
    > l’irrationnalité de racine de 2 ou, pire, l’algorithme de dichotomie pour les variations
    > d’une fonction (déjà que pour la résolution d’une équation ça passait très mal!) La
    > moitié des élèves de TS (en tout cas dans mon bahut du 93) sont en échec devant de telles
    > notions alors quelle image les concepteurs ont-ils d’un élève lambda pour imposer ce genre d’inepties ?

    C'est plutôt une bonne chose, non ? De nombreux professeurs (ou pas) se plaignent de la baisse du niveau, au moins la réforme devrait rehausser le niveau d’exigence, ce qui me paraît nécessaire si on veut rehausser le niveau des élèves.

    Badiste75 écrivait :
    >Pour réhausser le niveau, il ne suffit pas d’afficher des ambitions intenables
    > dans pléthore d’établissements. La réalité, c’est que la moitié d’une classe lambda ne
    > sait même plus opérer correctement sur les relatifs.

    Oui mais c'est un autre problème, "opérer sur des relatifs" c'est d'un niveau sixième voire cinquième, ça n'a rien à faire avec les programmes de seconde. Que proposes-tu à la place de ce changement de programme ?

    Badiste75 écrivait :
    > Il s’agirait surtout d’avoir de vraies décisions d’orientation (comme jadis) et/ou davantage
    > de moyens (dédoublements, heures supplémentaires pour traiter le programme et j’en passe...)

    Pourquoi des dédoublements et des heures supplémentaires pour traiter le programme ? Dans mes souvenirs, pas si lointains, et pas dans un super établissement, les profs terminaient le programme et depuis je ne crois pas qu'on ait moins d'heures de maths par semaine, sans dédoubler la classe.

    N'est-il pas possible qu'avec le redressement des programmes de primaire (je n'ai rien vu pour le collège encore) on assiste à une augmentation du niveau des élèves qui arriveront en seconde, d'ici quelques années, et que le programme ne soit pas du tout insurmontable ?

    Merci pour la liste du comité en tout cas. C'est assez perturbant, les programmes qui sont souvent décriés par une grande partie du professorat sont réalisés par des professeurs qui enseignent ou ont enseigné ...
  • Je pense que c'est une histoire d’idéologie.
    Certains profs ne seront jamais dans cette instance : ils ne pensent pas bien.
  • Mickaël : le groupe d'experts est effectivement constitué en majorité de profs du secondaire, mais quel est réellement leur poids face aux autres membres ? Je pense en particulier à la présence du doyen des IG. Difficile de dire si le programme est réellement fait pas des profs du lycée...
  • Michaël, parce que justement 5h semaine c’est insuffisant compte-tenu de tout ce qu’on doit faire en classe pour compenser l’absence de travail personnel chez la majeure partie des élèves constitutifs des classes que j’ai à charge. Les lacunes de collège sont abyssales. Le calcul pour lui-même est trop peu travaillé et ils n’ont aucune base sur le raisonnement hypothético-déductif qui était pourtant jadis bien préparé par la géométrie de collège. Tout n’est pas à jeter dans ce programme mais les points que j’ai cités n’ont rien à y faire. Encore une fois, s’il suffisait d’afficher des ambitions pour remonter le niveau ça se saurait. Crois tu vraiment qu’un élève qui n’a pas acquis la somme de deux relatifs peut comprendre un algorithme de dichotomie? On parle de « différenciation pédagogique »... Je ne vois pas comment différencier sur ce point pour ce genre d’élèves. Et si on leur donne autre chose à faire parce que ce n’est pas accessible, le programme de l’année suivante considérera que ça a été traité l’année précédente. Les injonctions elles-mêmes sont contradictoires.
  • Bonjour à tous

    Je ne sais pas trop ce qu'il en est des programmes des lycées, j'espère simplement que vous ne vivrez pas la même chose qu'au collège : des programmes ultra ambitieux et hors sol que l'on détricote heureusement méticuleusement mois après mois. On abandonne la logique de cycle (si on pouvait faire de même avec les compétences qui sont in fine transformées en notes). Il n'y a plus vraiment de programme mais pour chaque année on introduit à la marge des attendus de fin d'année (avec au passage des petites nouveautés qui ne figurent pas dans les programmes mais qu'on s’empresse d'insérer au DNB).

    Je n'ai pas envie de développer plus car il devient usant d'essayer de comprendre le pourquoi et le comment de ces programmes avant de les voir changer le lendemain. On nous expliquera comme toujours après le retournement de veste qu'on n'avait pas bien compris et que tout était dit en filigrane dans les précédents programmes : tout cela devient fatigant.

    Il va être temps que je quitte le navire car il n'y a plus de capitaine à bord : est-on encore capable pour un niveau de construire un programme stable pendant simplement 3 ans ?

    Domi
  • Domi a écrit:
    Je ne sais pas trop ce qu'il en est des programmes des lycées , j'espère simplement que vous ne vivrez pas la même chose qu'au collège : des programmes ultra ambitieux et hors sol...
    Les programmes de collège sont ultra ambitieux??? Au contraire, ils sont beaucoup trop faibles et pas exigeants. Les élèves ne savent même pas faire les opérations avec les fractions...
  • Je trouve également les programmes de collèges très pauvres.
    En revanche on est d’accord pour dire que tout est fait dans la précipitation. Dans ces conditions ça ne se passe évidemment pas bien et puis ensuite on procède effectivement à des modifications en disant « on n’a pas été assez clairs et vous (professeurs) n’avez pas compris ».
  • Les programmes sont ce que l'on en fait. La difficulté, l'exigence, c'est le prof qui les donnent, pas les programmes...
  • Kioups : si seulement c’était vrai... on doit quand même suivre les programmes. Ainsi, quand les élèves arrivent en seconde par exemple, difficile d’être exigeant quand ils ont subit le programme du collège.
  • On a la chance de bosser assez étroitement avec les collègues de collège donc on sait ce qui a été fait en collège, les collègues savent ce que l'on attend donc bon je suis plutôt privilégié sur ce plan-là...

    Ce qui ne nous empêche pas (en collège comme en lycée) de rester pantois devant les nouveaux programmes, réformes après réformes...
  • Les profs ne peuvent pas toujours faire ce qu’ils souhaitent car parfois les élèves rament tellement (même dès le collège) que ce serait claquer un 2/20 à tout le monde...sans apprendre forcément autre chose de nouveau.
  • Pour répondre à Vorobichek.

    Quand je parle de l'ambition des programmes, je ne parle pas du contenu mathématique (il y en a de moins en moins) mais des exigences affichées. Tout le monde doit progresser, les meilleurs doivent exploser le plafond et les pires retrouver la soif d'apprendre, tout ça avec des rigolos qui passent leurs journées à changer les règles du jeu.

    Domi

    PS : Y a-t-il des collègues qui ont pratiqué "silence on lit" dans leurs établissements ? Avec quels résultats ?
    PPS : Je ne parlerai pas des tablettes X:-(
  • Dom : pas forcément faire ce que l'on veut, mais pousser autant que possible les meilleurs (et maintenir les moins bons....)

    Domi : ma femme le fait en collège, ça fonctionne bien. Encore faut-il être motivé pour le faire.
  • « Silence on lit » c’est le truc qui fait qu’on décrète à certains moments de la journée que tout le monde doit lire ?
    Si oui c’est une aberration. Le plaisir de la lecture ne vient pas en forçant les élèves/enfants/gens. Il ne faut pas oublier qu’il est (je pense) normal que des ados n’aiment pas tellement lire, et ce n’est pas grave. Ça vient plus tard.
    C’est comme si je n’aimais pas les cornichons et que chaque jour on me forçait à en manger à heure précise.

    PS : je n’ai rien contre les cornichons, je les respecte ;-)
  • « Silence on lit » ? On a fait cela. Pour garder le plaisir de la lecture, il a été décidé de ne pas punir les élèves qui « oublient » leur livre (ou qui viennent avec un truc débile). Donc, moins de la moitié ont un livre. Ça reste un des moments les plus agréables de la journée.

  • Je me demande s’il ne faudrait pas avoir dans les emplois du temps, comme Français, EPS, Maths, SVT, etc. une heure « Lecture ».
    Pendant une heure ça lit.

    Bon c’est une idée débile...
    Et surtout, comme tant d’autre chose, « il faudrait »...
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