Impossible

Bonjour,

hier, avec des terminales L/ES.

durant le cours sur les suites géométriques et après quelques calculs illustratifs, je pose la question suivante :

"Simplifier $1^0+1^1+1^2+\ldots+1^{10}$"

Réponse de plusieurs élèves : "$\frac{1-1^{11}}{1-1}$ mais quand on rentre ça dans la calculatrice, elle nous dit que c'est impossible."

"Et donc ?"

"C'est impossible."

C'est pour ce genre de moment que j'aime ce métier.

Réponses

  • Bonjour Mtx,
    C'est une question perverse.
  • @Magnéthorax, j'ai l'impression que la calculatrice les rend bêtes. Puisqu'il y a la calculatrice, pourquoi réfléchir et apprendre?
  • Cela montre qu'il ne connaissent pas bien leurs formules.
  • Geo:

    Que veut dire: ils ne connaissent pas leur formule? Formellement ils la connaissent semble-t-il. Ce qui fait défaut est qu'il y a un domaine de validité pour une formule. Ce qui passe au dessus de la tête de la plupart des gens.
  • FdP,

    une formule sans son domaine de validité, ça n'est pas des maths, mais de la magie ("abracadabra"). Donc ils ont appris un calcul, pas une formule.
    Sauf si le prof n'a pas donné dans son cours les deux cas de la somme des termes d'une suite géométrique (ou oublié que la raison peut être 1. Sinon, les élèves n'ont aucune excuse d'avoir appris de travers leur cours !!

    Cordialement.

    NB : En dehors de l'enseignement, dans un club sportif par exemple, celui qui n'applique pas la règle se fait sanctionner immédiatement.
  • Gérard:

    Quel est l'intérêt de demander directement les cas limite d'utilisation d'une formule?

    Par ailleurs, $\lim_{x\rightarrow 1} \dfrac{1-x^{11}}{1-x}=11$ sauf erreur donc on peut donner un sens à la formule en question pour tout $x$ réel.
  • Ce sont des élèves de TES chez qui il n’y a presque pas de notion de limite (juste les limites de suites géométriques).
    Par ailleurs, cette formule est fausse si x=1.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Tant que cent pour-cent des élèves ne répondront pas instantanément 1+1+...+1=11 quoi qu'on leur disait cinq minutes plus tôt, on aura du souci à se faire pour l'enseignement des mathématiques, sauf à accréditer l'hypothèse chaque jour plus plausible d'un affaiblissement généralisé des facultés cognitives dû à l'ingestion forcée de pesticides, d'écrans dès l'âge de deux ans, et autres saloperies.
  • GG : bah, je trouve ce raisonnement ridicule... Les élèves viennent d'apprendre un outil (et pas une formule, on parle d'élèves T ES/L là), ils l'ont utilisé plusieurs fois, ils veulent le réutiliser. Comme dit Jacquot, c'est une question perverse, mais c'est quelque chose que je fais aussi régulièrement. Le but, c'est de les piéger, de leur montrer qu'ils ne peuvent pas utiliser cet outil et/ou qu'il y a un outil beaucoup plus simple ! Combien de fois mes élèves de TS utilisent le discriminant pour résoudre $x^2-3x=0$ ou $x^2-9=0$ (bon, j'exagère peut-être un poil avec ces calculs très simples... mais pas tant que ça) ?

    Le jour où 100% de mes élèves éviteront mes pièges, je rends mon tablier...
  • @kioups, ok, j'accepte ta critique de grand coeur ! Mais il me semble que " ils l'ont utilisé plusieurs fois, ils veulent le réutiliser. " c'est ce qu'on appelle un conditionnement. Et il me semble aussi qu'une des missions de l'enseignement, c'est précisément de rendre sensible à la différence entre réflexion et réflexe, c'est transmettre le goût du déconditionnement, de la liberté. Répéter, c'est une chose, comprendre en est une autre.
  • Ah ben, je suis entièrement d'accord ! D'où les pièges !
  • Je m’intéresse à la consigne « simplifier », je ne sais pas ce que cela veut dire.
    Peut-être « donner l’écriture décimale » ?

    Ils connaissent la formule puisque ils l’appliquent avec justesse à un symbole (le chiffre $1$) sans s’intéresser à ce que représente ce symbole (le nombre $1$).
    Ils ne savent pas appliquer le théorème, ça oui, puisqu’ils en méprisent les hypothèses.

    La réponse « c’est impossible » par contre, si elle est classique, étonne encore car à ce niveau on a forcément rencontré des cas similaires dans sa scolarité. Des cas où l’on réclamait la méfiance de la calculatrice.
  • jacquot a écrit:
    C'est une question perverse.

    Peut-être bien, mais je pense que c'est une question nécessaire. La formule pour la somme des termes d'une suite géométrique marche dès que $x\neq 1$, cela devrait donc éveiller la question : et pour $x=1$ ? Même si les élèves n'ont pas la curiosité ou les réflexes nécessaires pour se poser cette question il est important de leur montrer que, même si la formule ne marche pas, on peut très bien calculer ce type de somme pour $x=1$.

    Le fait que les élèves veuillent utiliser la formule $(1-x^{n+1})/(1-x)$ n'a rien de surprenant, un peu de réflexe de Pavlov, un oubli des hypothèses et le tour est joué. S'ils sont tombés dans le piège une fois il y a plus de chance qu'ils l'évitent la prochaine fois. Là où c'est un peu plus triste (mais toujours pas surprenant) c'est qu'ils sortent leur calculatrice pour faire $(1+1^{11})/(1-1)$. Je pense cependant que même sans calculatrices tu aurais eu pour réponse "La formule donne $2/0$ donc c'est impossible".

    En tout cas c'est une très bonne occasion pour instruire et faire réfléchir ceux qui le veulent.
  • Pour tout anneau $A$, tout $u\in A$ et tout $n\in \N$ on a l'égalité $1-u^n=(1-u)\left( \sum_{k=0}^{n-1} u^k \right )$.
    Cette égalité peut être mise à contribution pour calculer une somme de puissances de $u$ lorsque $(1-u)$ est inversible.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • D'accord avec toi, Corto,
    Dans une démarche pédagogique, il peut être utile de poser des questions perverses.

    Là, il faut se souvenir d'où vient la fameuse formule :
    Soit $S_n=1+x+\ \cdots \ +x^{n-1}+x^n$
    On multiplie les deux membres par $x$, obtenant
    $xS_n=x+x^2+\ \cdots \ +x^n+x^{n+1}$
    On soustrait membre à membre :
    $(1-x)S_n = 1+ (x-x) +(x^2-x^2)+\ \cdots \ + (x^{n-1}-x^{n-1}) + (x^n-x^n)-x^{n+1}$
    Si $x\not=1$ on peut alors diviser les deux membres par le non nul $1-x$.

    Mais si $x=1$ ?
    Alors la série n'est pas seulement géométrique mais aussi arithmétique et on peut additionner membre à membre au lieu de soustraire membre à membre, obtenant
    $2S_n =2+2+ \ \cdots \ +2$
    Combien de fois $2$, au juste ?
  • Je suis d'accord avec @GG, c'est tout simplement inacceptable de ne pas savoir faire la somme des 1. Et ce n'est pas une question piège, c'est une question de bon sens niveau 5e.
    kioups a écrit:
    Les élèves viennent d'apprendre un outil (et pas une formule, on parle d'élèves T ES/L là), ils l'ont utilisé plusieurs fois, ils veulent le réutiliser.
    En quoi le fait que ce sont les ES/L cela les excuse? J'aurais compris la phrase "bon, on parle des BAC Pro ...". Mais là, non. Oui, ce ne sont pas les Cédric Villani, ni Nicole el Karoui. Ils ne sont les doués en maths et/ou ne sont pas intéressés par la carrière de mathématicien, physicien, ingénieur. Mais ils peuvent être bons, voire très bons en maths, si notre système fait un petit effort. Et pour nombreux, cela peut se relever utile par la suite.
    kioups a écrit:
    Combien de fois mes élèves de TS utilisent le discriminant pour résoudre $x^2 - 3x=0$ ou $x^2 - 9=0$ (bon, j'exagère peut-être un poil avec ces calculs très simples... mais pas tant que ça) ?
    Non, tu n'exagères pas. La raison est simple : on ne leur a pas appris comment factoriser. Ce n'est plus au programme depuis longtemps.
  • Voribichek : Je suis du même avis que GG, je pense qu'il s'agit de conditionnement. Si c'en est effectivement alors la faute revient plus aux profs qu'aux élèves. Le bon côté des choses c'est qu'il est relativement facile de casser ce conditionnement : décloisonner les différents chapitres, poser des questions retorses en TD et aux interros (ou en tout cas qui sortent de l'application ultra-classique du cours), dire aux étudiants que le chapitre untel ne doit pas leur faire oublier les résultats/techniques de tel autre chapitre en leur expliquant pourquoi etc.

    Evidemment ça demande plus de travail de la part de l'enseignant et les notes des élèves seront sans doutes moins bonnes, au moins au début.
  • @Corto, oui. Mais que en partie la faute des profs. Parce que par des moments c'est le programme qui crée les réflexes au lieu d’inciter à la réflexion. Par exemple, à un moment le programme demandait de voir que des expressions "facile" : linéaire ou second degrés. On crée le réflexe qu'un nombre à la puissance est quelque chose de positive. Du coup $(-2)^3 = -2^3 = 8$.
  • vorobichek : ai-je dit le contraire pour les TES/L ? Et parmi les bac pro aussi, il y a de très bons élèves ! Et j'aurais pu dire la même chose pour des TS, hein...

    Quant aux factorisations, on est censé en faire quand même pas mal en seconde... Enfin, chez nous, en tous cas !
  • Le programme peut être merdique, c'est le prof qui gère quand même !
  • Salut Magnéthorax,
    Les miens ont répondu 0 à la même question (exercice corrigé ce matin).
  • Bonjour Philippe Malot,

    hypothèse : ils ont "pensé" que $\frac{0}{0}=0$.
  • Allons plus loin. Imaginons un prof exposant et démontrant l'identité a2 - b2 = (a-b)(a+b).
    Supposons qu'il demande ensuite aux élàves de calculer 32 - 32 et qu'un pourcentage non nul se lance dans le calcul
    32 - 32 = (3-3)(3+3) = 0 x 6 = 0 (avec naturellement des fautes de calcul).
    Dirait-on alors toujours que mon hypothèse d'une détérioration des facultés cognitives est ridicule ?
  • [Inutile de reproduire le message précédent. AD]
    GG
    Ceci n'arrive pas parce que les élèves sont devenus bêtes mais parce que les pédagos d'un certain âge leur refusent ce qui les a nourris dans l'enfance : l'apprentissage systématique des 4 opérations dans les petites classes et la manipulation répétitive du nombre, sans aucun recours aux calculatrices (on remplace ça par des pseudo-activités d'éveil à deux balles au nom de la croyance en "la compréhension qui s'oppose à la technique").

    Je signale aussi que quoi qu'on pense, "3^2-3^2=(3-3)(3+3)=0x6=0" est un raisonnement correct du début à la fin et se doit d'être récompensé à hauteur de ce que serait "3^2-3^2=0 car c'est la différence entre deux mêmes nombres"(sauf consigne explicite préalable), sous peine de véhiculer une idée FAUSSE ET GRAVEMENT DESINFORMANTE de ce qu'est un raisonnement mathématique.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Oui, d'accord Foys, mais alors un circuit de neurones a bien détecté qu'il y avait deux fois un 2, mais pas deux fois un 32 ?
    Ce serait imtéressant de savoir ce qu'en pense S. Dehaene.
  • Non, vous n'avez jamais vu un $(3+5)^2=3^2+2\times 3\times 5 +5^2$ ? Je le rencontrais souvent quand j'étais élève...
  • @kioups, jamais vu une telle monstruosité en tant qu'élève. Mais il faut dire qu'avant de commencer les identités remarquables on faisait d'abord les calculs $(3+5)^2 = 8^2 = 64$ ou $4^2 -3^2 = 16 - 9 = 7$. Une approche la plus simple et la plus rapide était toujours privilégiée et on nous enseignait de s'en servir, d'avoir de bonnes réflexes. Il était mal vu de tuer une mouche avec un tracteur. Et de toute façon, avant de commencer les identités remarquables, on passait beaucoup de temps sur le calcul littéral, monômes, polynômes. Et avant de commencer le calcul littéral, presque deux ans ont été consacrés aux différents nombres et calculs avec quelques éléments de géométrie par ci par là.
  • Eh ben, on faisait et on fait encore de la même façon...
  • Pour le coup, je suis complètement d’accord avec vorobichek. L’identité remarquable est à utiliser sur des exemples littéraux, pas purement numériques. L’ intérêt pédagogique du (3 + 5) au carré avec l’identité remarquable se résume à faire comprendre aux élèves que ce n’est pas la méthode à employer ici. Et là pas de doute, ils en seront tous convaincus! Dans la même veine, je critique toujours les exercices où il faut dériver un produit de polynômes et où le prof se sert de cet exemple pour illustrer la dérivation de uv. Aucun intérêt, la bonne méthode, c’est développer puis dériver le polynôme obtenu, surtout pas dériver uv. Pour illustrer la dérivée de uv, le meilleur exemple (et les seuls dignes d’intérêt sont du même ordre) est de dériver x racine de x.
  • @Badiste75. Je ne suis pas d'accord : si tu développes $f(x)=\left(4x^2-8x+3\right)^2$ avant de dériver, tu tombes sur un polynôme de degré 3 dont les racines sont non évidentes ; tandis qu'en l'écrivant $u\times v,$ tu factorises facilement la dérivée.

    N.B. Je me place au niveau de la classe de première.
  • Un autre exemple de produit de polynômes à dériver :
    $x^{20-n}(1-x)^n$ avec $n$ variant de 1 à 19.
  • Tu as raison pour un cas comme celui ci en effet. C’est d’ailleurs très intéressant pédagogiquement et j’avoue que ça m’avait échappé. Cela peut donc s’avérer utile dans certains cas. Mais je pense tout de même qu’il ne faut pas systématiser cette méthode et ne l’appliquer que dans un cas intéressant comme celui que tu décris.
  • @rebellin, on peut faire encore plus court. C'est la forme $u^n$ avec $u=4x^2 -8x + 3$. La dérivée est $2 \cdot (8x - 8)(4x^2 -8x+3)=16(x-1)(x-1/2)(x-3/2)$ en utilisant la relation de Viete : $x_1 + x_2 = 2$ et $x_1 x_2 = 3/4$ pour factoriser $4x^2 -8x + 3$.
  • Badiste : mouais, ça dépend comment tu l'amènes la dérivée du produit de polynômes. Après, à part les cas proposés par rebellin et verdurin, ça n'a effectivement pas autant d'intérêt qu'avec les fonctions ln ou exp...
  • @vorobichek

    C'est mignon tout plein de m'expliquer comment on dérive $u^n.$
  • @rebellin, le message de mon message est autre. En plus je n'explique pas comment faire... J'ai juste dit qu'au lieu d'utiliser $u \times v$, on utilise la forme $u^n$ et on factorise. Je trouve que c'est plus rapide.
    P.S. les racines sont évidentes si on connait la relation de Viete et on maitrise les fractions. Ce qui n'est pas les cas des élèves actuels (bien dommage).
  • Et comment on prouve la dérivée de $u^n$ sans avoir vu la dérivée du produit ? Les formules de Viète font leur retour dans les programmes de spécialité en 1ère.
  • Avec l'identité $\frac{x^n-y^n}{x-y}=\dots$ par exemple.
  • @vorobichek

    J'étais au second degré. Bien sûr je connais les formules de dérivées, je sais les démontrer et je sais les utiliser ! Je ne suis pas né de la dernière pluie.
    Je me plaçais dans la situation d'un cours de première, où figure la formule pour la dérivée de $u\times v,$ mais pas celle de $u^n.$ L'exemple que j'ai donné me semble alors être une bonne illustration. J'ai d'ailleurs prévu de le faire encore cette année en première ; je dirai un mot de $u^2,$ et si la classe est réceptive, je parlerai de $u^n.$
  • @kioups, voilà l'extrai du manuel de Kolmogorov pour la 1ière :
    Si la fonction $f$ est dérivable au point $x_0$ et la fonction $g$ est dérivable au point $y_0 = f(x_0 )$, alors la fonctions composée $h(x) = g(f(x))$ est aussi dérivable au point $x_0$ et sa dérivé est :
    \[h'(x_0 ) = g' (f(x_0 )) \cdot f'(x_0) \]

    Preuve
    Le but est d'examiner la fraction $\frac{\Delta h}{\Delta x}$ pour $\Delta x \neq 0$ et en déduire que $ \frac{\Delta h}{\Delta x} \to g'(y_0 ) \cdot f' (x_0 )$ si $\Delta x \to 0$. Définissons $\Delta y$ :
    \[\Delta y = f(x_0 + \Delta x) - f(x_0 ) = \Delta f \]
    Alors $\Delta h = h(x_0 + \Delta x) - h(x_0 ) = g(f(x_0 + \Delta x)) - g(f(x_0 )) = g(y_0 + \Delta y) - g(y_0 ) = \Delta g$.

    Nous avons $\Delta y \to 0$ et $\Delta x \to 0$ parce que $f$ est dérivable au point $x_0$. Continuons la preuve, valable uniquement pour les fonctions $f$ qui vérifient $\Delta f \neq 0$ au voisinage de $x_0 $. Alors $\frac{\Delta h}{\Delta x} = \frac{\Delta h}{\Delta y} \cdot \frac{\Delta y}{\Delta x} = \frac{\Delta g}{\Delta y} \cdot \frac{\Delta f}{\Delta x} \to g'(y_0 ) \cdot f'(x_0 )$ si $\Delta x \to 0$ parce que $\frac{\Delta f}{\Delta x} \to f'(x_0 )$ si $\Delta x \to 0$ et $\frac{\Delta g}{\Delta y} \to g'(y_0 )$ si $\Delta y \to 0$, ce qui est vrai pour $\Delta x \to 0$. CQFD.

    D'ailleurs comme l'exemple introductif, ils utilisent $f(x) = (3x+2)^{100}$ : possible de factoriser, mais trop long.
    Les formules de Viète font leur retour dans les programmes de spécialité en 1ère.
    Une bonne chose, quoi que c'est à faire ne 3ième ou Seconde.

    @rebellin, j'ai l'impression que tu te sens attaqué par moi. Je ne mets pas en doute tes capacités, bien au contraire. Contrairement à moi, tu est probablement un mathématicien. J'ai écris le message pour qu'il soit compréhensible et non pour vous apprendre comment dériver... C'est ma façon d'écrire. Rien de plus.

    Pour le reste, je n'aime cet amour du programme pour le carré - la puissance maximale qu'on utilise dans les exemples et les exercices. Comme ils ont peu d'exercices d'entrainement (sauf si je me trompe), cet exemple risque d'installer un automatisme : si c'est au carré, j'utilise la formule du produit. Et je pense qu'il faut faire la dérivée de la fonction composée, peu importe si c'est $u^n$ ou $\ln u$. C'est-à-dire $u^n$ sera juste un des exemples.
  • Les fonctions composées, carrément ? Là, effectivement, ça simplifie les raisonnements... Ce n'est même pas au programme de TS (enfin, plus ou moins...).

    Et Viète en seconde alors qu'on ne fait même pas (ou très peu) les polynômes du second degré...
  • @kioups, il n'y a pas de notion de fonction composée $g \circ f$ dans le manuel bien que c'est au programme maintenant. A mon époque il n'y avait pas non plus de chapitre sur les limites, mais le manuel en parlait pour prouver certaines choses. Comme dans la démonstration ci-dessus : on utilise le bon terme, mais on ne fait pas toute la théorie, ni l'écriture mathématique appropriée. On fonctionne sur l’intuition et du bon sens. Bien sur, ce n'est possible que si on comprend ce que c'est une fonction. Il faut faire attention pour ne pas dire des choses fausses. Bref, on peut mentionner les choses qu'ils verront plus tard ou jamais sans sortir du programme. Par exemple, je savais depuis la Seconde qu'il existe des nombres complexes qui permettent de résoudre le trinôme du second degré quand le discriminant est négatif. On savait qu'il existe un nombre imaginaire, que si on utilise une axiomatique différente d'axiomatique d'Euclide, les droites parallèles peuvent ... se croiser! Et ainsi de suite.
    Et Viète en seconde alors qu'on ne fait même pas (ou très peu) les polynômes du second degré...
    Ce n'est pas normale, je trouve. En collège on traine les pieds, au lycée on court à la vitesse TGV.

    Pour finir... J'aime bien ce passage dans le manuel de Vladimir Zorich (Mathematical Analysis I) après 40 pages d'introduction très rigoureuse avec toutes les axiomes (logique, ensemble, application, graphique de fonction, relation, corps, groupe, isomorphisme) :
    This definition (on parle des nombres réels $\mathbb{R}$) does not formally require any preliminary knowledge about numbers, and from it "by turning on mathematical thought" we should, again formally, obtain as theorems all the other properties of real numbers. On the subject of this axiomatic formalism we would like to make a few informal remarks. Imagine that you had not passed from the stage of adding apples, cubes, or other named quantities to the addition of abstract natural numbers; you had not studied the measurement of line segments and arrived at rational numbers; you did not know the great discovery of the ancients that the diagonal of a square is incommensurable with its side, so that its length cannot be a rational number, that is, that irrational numbers are needed; you did not have the concept of "greater" or "smaller" that arises in the process of measurement; you did not picture order to yourself using, for example, the real line. If all these preliminaries had not occurred, the axioms just listed would not be perceived as the outcome of intellectual progress; they would seem at the very least a strange, and in any case arbitrary, fruit of the imagination.
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