Sur l’enseignement des mathématiques

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Réponses

  • xax : pour les Olympiades, encore faut-il participer...

    Et avant de parler de différence privé/public, il y a aussi la différence centre ville/banlieue/campagne. De ce que je vois dans mon département, c'est que les établissements de campagne ont le même public, ceux de banlieue également et ceux du centre-ville aussi.
  • Au sujet de la méritocratie qui "n'existerait pas".
    La méritocratie est l'attribution des récompenses et des responsabilités en fonction des capacités d'une personne, à l'exclusion de tout autre considération (et surtout en faisant abstraction des causes réelles ou inventées de toutes pièces de ces capacités). La méritocratie passe par l'élimination du politique. La propagande qui prétend avoir "démontré scientifiquement" qu'il est impossible pour une personne d'origine modeste de réussir ses études de la même manière qu'un riche (et que donc il faudrait lui donner le "droit" d'avoir 18/20 au bac sans savoir lire ni écrire pour "compenser les inégalités") a fait énormément de mal en plus d'être un mensonge éhonté démenti par des milliers d'exemples (dont Lafforgue justement: ses grands parents étant tous d'origine modeste et ayant arrêté l'école très tôt, les sociologues contemporains ont "démontré scientifiquement" que Laurent Lafforgue n'existe pas: on peut comprendre ses colères ...).
    La méritocratie est le résultat de l'égalité des règles pour tous dans une compétition et sa réalisation est essentiellement triviale.
    xax a écrit:
    Edit : ce que je trouve assez paradoxal sur ce forum, c'est d'exhiber avec complaisance des établissements qui sont des obscénités sociologiques (LLG, H4, Ginette, Ens, X etc.), ce qui en soit est la définition même d'une pornographie, alors que les dispositifs réellement méritocratiques qui existent ne sont pas évoqués, et probablement même pas connus, ce qui fait que les débats tournent en rond.
    Ces établissements n'enlèvent rien à personne et sont s'ils sont abondamment cités, c'est plutôt comme exemple de ce qui marche.
    En revanche, ce qui enlève quelque chose au peuple, c'est l'action des thuriféraires de l'égalité qui consiste à empêcher délibérément à la majorité des lycées de France de ressembler à Louis-le-grand ou à Henri IV.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Laponte:
    Qu'apporte ton propos sur ce que tu penses du sujet? A mon avis, rien du tout. Tu existes et tu prétends probablement te tenir au dessus de la mêlée, c'est noté.

    Xax: Les très riches par leur faible nombre numérique ont besoin de supplétifs pour que les rênes de la société ne leur échappent pas. C'est à quoi sert le mythe de la méritocratie, c'est la version moderne de l'adoubement de roturiers par la classe dominante pour qu'ils acquièrent un capital symbolique afin de justifier auprès des "gueux" de leur action future pour maintenir le règne d'une petite classe de gens bien nés.

    Je pense que les politiques de recrutement des lycées privés ne sont pas nécessairement nées d'hier. Par ailleurs, un établissement privé est une entreprise, si sur la promesse d'élitisme il n'arrive pas à obtenir un équilibre financier (faire des bénéfices) cela va être difficile de se maintenir dans cette niche commerciale.

    PS:
    En dénonçant les donneurs de leçons on devient soi-même un donneur de leçons. B-)-
  • Xax :
    "Jusqu'il y a encore 2 ou 3 décennies, la plupart des établissement privés accueillaient des élèves faiblards qui ne parvenaient pas à suivre dans le public"
    Faux ! Certains lycées privés (cours Pascal à Lyon par exemple) prenaient à grands frais les fils des bourgeois (rarement leurs filles) en difficultés pour les préparer aux bacs avec un encadrement très fort (et des punitions sévères). D'autres (les Chartreux, toujours à Lyon) ne prenaient que les meilleurs élèves. Enfin, la plupart, prenaient ceux qui venaient, ayant besoin de compléter leurs effectifs. Je ne crois pas que ça ait changé.

    Enfin, les établissements privés se permettent des choses interdites au public, du genre accepter le passage en terminale sous condition de la faire ailleurs (cas vécu, le redoublement prévisible du lycéen a été compté pour mon lycée public, pas pour le privé d'à côté); ou, autre cas vécu, ne donner les résultats du conseil de classe qu'après la commission de recours, évidemment pour un élève qu'on ne veut pas dans la classe supérieure.

    Donc ne pas idéaliser le passé.
    Cordialement.
  • Gerard0
    C'est quand même étonnant de dire faux à xax qui a pris le soin de préciser "la plupart" et nous démontrer ce faux par juste un ou deux exemples et écrire ensuite: "Enfin, la plupart, prenaient ceux qui venaient, ayant besoin de compléter leurs effectifs."
    Sur ce point je partage le constat de Fdp et xax.
  • Foys a écrit:
    En revanche, ce qui enlève quelque chose au peuple, c'est l'action des thuriféraires de l'égalité qui consiste à empêcher délibérément à la majorité des lycées de France de ressembler à Louis-le-grand ou à Henri IV.

    Où fais-tu la preuve qu'un tel projet est réalisable, voire même souhaitable, et serait conforme à ce que tu décris?

    On peut aussi tous devenir milliardaires?

    PS:
    Sous le clavier d'un tas d'intervenants on retrouve ce grief doublé généralement d'une charge contre les gens qu'il faut tenir pour responsable, comme s'il y avait une volonté délibérée derrière tout ceci de ne pas aller vers ce but.
    La réalité est peut-être toute autre, ils ont essayé d'aller vers ce but, ils n'y sont pas parvenus parce que c'est incompatible avec la massification de l'enseignement.
    Ce qui n'est pas dit est qui est concerné par ce projet? Tout le monde? Une partie bien née de la population qui réside au bon endroit? (avec des infrastructures nombreuses, une offre culturelle importante)
  • @Laurette: SinusiX est un élitiste, ceci est dû à son parcours: M' à Louis Le grand puis X.....
  • Abdallah:

    Je connais des gens qui ont des parcours scolaires prestigieux qui n'ont pas cet état d'esprit.
    Je ne dis pas que cela n'a pas d'influence mais il ne faut pas surdéterminer ce qu'on pense être des causes.
  • Nicolas : il ne s'agit pas ici de porter un jugement concernant la valeur de telle approche socratique.

    La théorie des idéaux n'est-elle pas plutôt une invention algébrique du 19 ème siècle après J.-C. ? ;-)
  • Bonjour laponte et bienvenue.

    Sur ce Phôrüm, dès qu'un sujet de didactique (ou même de pédagogie) est évoqué, les spécialistes du spam se ruent pour flooder le fil avec des lieux communs ou des exemples outranciers hors-sujet.
    Le but étant d'empêcher toute réflexion, ce qui risquerait mettre à mal à leurs certitudes bien établies. (Non, de ce côté-là, aucun risque. C'est une blague)

    C'est dommage, car la question de Boole & Bill - que je salue - mérite d'être posée et surtout ne mérite pas un tel traitement.

    Le week-end risque de ne pas arranger les choses.

    C'est la vie.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • gerard : il y a privé et privé... comme il y a aussi public et public...
  • Ev:

    Un forum est très différent d'un bar malgré la comparaison qui est souvent faite ici. Dans un forum tu peux choisir à qui tu réponds et tu es en mesure de prendre connaissance de toutes les contributions, OU PAS, selon ton choix ce qui n'est pas vrai dans un bar. Dans un bar, celui qui parle le plus fort couvre la voix de tous les autres.

    Tout cela pour dire que lorsque tu écris "Le but étant d'empêcher toute réflexion" c'est un propos outrancier. D'autant plus outrancier que personne n'est tenu de lire tous les messages d'une file de messages.

    Si tu considères, par exemple, que ce que je peux écrire n'a aucun intérêt tu ne lis pas mes contributions et tu passes à la suivante, c'est trop fatiguant de faire ça?

    Je vois dans ton message comme un appel à la censure avec en creux, l'idée! laissons s'exprimer uniquement les gens qui délivrent le message que j'ai envie de lire.

    Tu as pris du temps pour rédiger ce message mais tu aurais pu prendre ce même temps pour dire ce que tu avais à dire sur le sujet. En fait, tu fais exactement ce que tu dénonces.
  • Ici, tu te comportes comme dans un bar. C'est à celui qui gueule le plus fort.

    Les outrances de débit de boisson n'y manquent pas :
    FdP a écrit:
    Laponte:
    Qu'apporte ton propos sur ce que tu penses du sujet?

    Fais gaffe à la poutre.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Ev:
    Si on est dérangé par le "bruit" que je fais on peut passer au message suivant. Ta comparaison est inepte.
  • @ev : nous sommes quand même parvenus à conserver à peu près les discussions sur le thème de l'éducation. J'ai déjà vu des fils tellement hors sujet qu'ils finissaient par être fermés !
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • FdP a écrit:
    Laponte:
    Qu'apporte ton propos sur ce que tu penses du sujet?
    FdP a écrit:
    Ev:
    [...]Ta comparaison est inepte.

    Mais où est passé notre FdP et sa formule "A mon humble avis"? :-D
  • ev aujourd'hui a écrit:
    des exemples outranciers
    ev aujourd'hui a écrit:
    tu te comportes comme dans un bar. C'est à celui qui gueule le plus fort.
    ev il y a 2 ans a écrit:
    Maintenant, ça ne vous dérangerait pas d'aller chier votre bile sur les murs un peu plus loin et laisser les nouveaux reçus remonter le moral des admissibles ?
    C'est facile de dénigrer ce concours. La grègue, c'est large, c'est un fleuve, on peut pisser dedans.

    Merci !!!! Merci !!!! Merci !!!! Tu me ramènes dans le droit chemin !!!!!
    Grâce à toi, je sais maintenant ce que sont des propos mesurés et réfléchis.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Reconnaissons au moins que @ev a du style ....
  • @FdP , sur la question du capital symbolique http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1861108,1862206#msg-1862206 il est également présent chez les "gauchistes" (au sens marxiste, c'est à dire les gens qui, dans les luttes sociales, ne servent à rien) sous la forme du PUC (Politiquement Ultra Correct) qui leur permet d'acquérir une visibilité sociale démesurée au regard des militantismes grotesques dont ils se parent (antipatriarcat, manspreading, antispécisme, racisme, hétérophobie, écriture inclusive etc.). Il est important de souligner que ce "capital culturel" est très intimement lié au milieu enseignant et permet de faire de remarquables carrières, alors que le "capital culturel bourgeois" (tout le monde sait que, de Ruteboeuf à Arthur Rimbaud en passant par François ViIllon et Victor Hugo, la culture est d'inspiration bourgeoise ...) est en nette régression. Ainsi, à Science Po, toujours en pointe, c'est le nouveau capital culturel qui est valorisé, plus du tout l'ancien.

    Ton repompé marxiste sur les valets recrutés est par contre exact, ces supplétifs sont pratiquement toujours d'anciens gauchistes d'ailleurs, parce que simplement ce sont eux qui se vendent le moins cher et qui sont les plus efficaces. Le documentaire de Ruffin sur LVMH met cruellement en évidence quelques spécimens de "gauche" au service de Bernard Arnault.

    Sur : "Par ailleurs, un établissement privé est une entreprise" tu racontes absolument n'importe quoi : 100% -$\epsilon$ des établissement privés sont sous la forme d'association 1901 (ou 1908). Les seules entreprises notables dans l'éducation sont les firmes de cours particuliers qui emploient des professeurs du public et qui n'ont pas le statut d'établissement d'enseignement.
    Le public du privé est très varié, mais on sent une nette propension à vouloir éviter l'exposition des enfants aux militantismes grotesques décrits plus haut, et ça en particulier, ou à préserver l'intégrité physique et morale des enfants (cette dernière préoccupation est prépondérante chez les parents de confession juive), ce que le public ne fait plus.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Blueberry:

    Je me suis dit que si j'utilisais cette formule cela passerait trop pour de l'ironie et du sarcasme.
    En même temps, visiblement il y a des gens qui aiment bien ce type de contributions (je n'émets aucune opinion sur un sujet et j'affirme seulement une posture de se tenir au dessus de la mêlée) c'est en pensant à eux que je me suis senti obligé de rajouter un "à mon avis" pour ne pas paraître trop péremptoire. B-)-
  • Xax:
    Donc ces associations peuvent se permettre de faire des dettes, elles ne sont pas tenues à un équilibre financier?
    Même si j'ai écrit une sottise l'idée était tout de même qu'elles n'échappent pas à la réalité comptable et budgétaire.
    Une de ces associations peut décider par idéologie de créer une école d'élite mais si elle ne parvient pas à attirer suffisamment d'élèves à un tarif donné, ce projet ne va pas faire long feu. Je me trompe en écrivant cela?
  • Fin de partie a écrit:
    On voudrait trouver LA méthode qui fonctionne pour tous les élèves dans l'enseignement.
    On voit bien le raisonnement tenu en creux pas certains intervenants ici. Une méthode aurait fonctionné pour eux ils en déduisent donc que cette méthode va marcher pour tout le monde et qu'elle représente LA solution cherchée.
    Je ne peux parler que pour moi. Je promeus la méthode qui a bien marché avec mes camarades de classes : le taux (vrai) de la réussite très élevé comparer à la France actuel et une base solide pour les vrais nuls en maths.
    A mon avis, il n'existe pas de méthode qui est LA meilleure pour tous. Par contre je suis sure qu'il existe une (deux? trois?) méthode qui permet de donner les solides bases à la très grosses majorité et laisse une certaine liberté de déviation et d'adaptation des pratiques aux élèves.
    A la fin de l'URSS, les méthodistes (les pédagogues qui créent les manuels et les méthodes en Russie en étroite collaboration avec les professeurs) ont commencé à expérimenter. La série des manuels maths de l'auteur P. pour le primaire est sortie pour concurrencer la méthode M. Elle a le but de développer mieux les capacités des élèves et ressemble un peu à ce que se fait en France (approche par problème etc.). Comparer à la méthode P., la méthode M. est très terre à terre. Sauf que quand on a fait l'évaluation des connaissances en fin d'école, ce sont les élèves formés par la mtéhode M. qui étaient largement meilleurs au même teste : 70% de réussite contre 36% pour la nouvelle + la peur des maths par des élèves qui ont suivi la nouvelle méthode. Pourquoi? La nouvelle méthode n'est pas mauvaise, mais :
    1) elle s'adresse plutôt aux enfants en avance et qui ont plus de faciliter avec les chiffres et les opérations.
    2) les résultats dépendent entièrement de la capacité du professeur enseigner cette méthode. Or, il se trouve que seuls les professeurs expérimentés qui ont suivi la formation savent le faire - les résultats sont fabuleux. Mais dans les classes des autres professeurs cela tourne à la catastrophe.
    Le moral de l’histoire : ne pas essayer de former l'élite mathématique, mais faire progresser le plus d'élèves possibles. L'élite mathématique se formera tout seul au collège et lycée pourvu qu'il ait des bases solides.
    Fin de partie a écrit:
    Je ne vois pas que ce qu'il y a d'extraordinaire au fait que l'école (l'enseignement) ne soit pas épargnée par les théories sur l'enseignement qui sont en vogue. Cela montre seulement que nous sommes bien incapables de trouver la méthode qui va régler tous les problèmes de l'enseignement et qu'il y a des tentatives qui sont faites pour que l'enseignement se fasse mieux ou au moins différemment.
    Sauf que la France n'a jamais cherché une méthode qui règle les problèmes. 30% au BAC - c'était très peu, certes. Mais au lieu de réfléchir aux méthodes qui permettent d'augmenter considérablement ce pourcentage sans baisser les exigences, la France a décidé que les petits français sont trop bêtes et la seule façon d'avoir 80% au BAC c'est de baisser les exigences et se concentrer sur les méthodes pour pailler le "retard mental". D'où, par exemple, l'utilisation des calculatrices à outrance.
  • Vorobichek a écrit:
    la France a décidé que les petits français sont trop bêtes et la seule façon d'avoir 80% au BAC c'est de baisser les exigences

    Présenté comme ça, il y a des échos conspi' dans cette déclaration pardon de l'écrire.
    Peut-être que dans le cadre actuel de l'école il est impossible de tenir ces deux bouts: école uniforme (rythme, organisation, objectifs ambitieux etc) et taux important de réussite.

    Tout le monde a sa solution ici, je te cite un exemple d'une poignée de gens qui ont réussi socialement soumis au cadre de la solution dont on fait la promotion et c'est bon j'ai prouvé que ma solution était LA bonne.
    Toutes ces "solutions" ont un point commun elle consiste à ce qu'un individu entre dans un moule qui nie toute différence entre les individus.

    NB: je vais passer pour un faux-c.. mais en ce qui me concerne j'en suis toujours à me demander à quoi sert réellement l'enseignement dans cette société (outil normatif? fabrique de chair à patrons? etc)
  • @Foys : attention, je n'ai pas dit que ces établissements n'étaient pas valables et je n'ai rien contre eux comme je n'ai rien contre Rocco Siffredi. Je constate juste que ce qui pourrait sensiblement améliorer les choses (je faisais référence ici aux internats d'excellence, qui ont eu effectivement d'excellents résultats) fait constamment l'objet de mesures destructrices. Et je trouve qu'on n'en parle vraiment pas assez alors que l'expérience fut de taille, a été très positive et que Blanquer veut la relancer.

    En cela je ne partage pas ton point de vue sur l'effet égalisateur, je crois plutôt qu'on brise tout ce qui pourrait devenir à court terme une concurrence sérieuse pour des voies qui sont devenues des obscénités sociologiques (ce qu'elles n'étaient pas il y a encore 30 ans). Ainsi, s'il n'est pas "interdit" et certainement encore possible pour un élève issu d'un milieu modeste d'emprunter ces voies, la proportion est plus réduite, et quand ça arrive, à l'intérieur même des filières, le marquage social persiste alors que c'était moins le cas avant.

    Quand tu lis attentivement Lafforgue, ce qu'il déplore justement c'est que le délabrement de l'enseignement, à commencer par celui de l'école primaire sur laquelle il a porté beaucoup d'attention, rend plus difficile les parcours comme le sien (cf. les textes publiés sur son site). Il a même exprimé cette inquiétude lors d'une audition parlementaire.

    Je ne critique pas les établissements car je ne pense pas qu'ils aient une quelconque action pour maintenir ce qu'Aléa appelle la stratification éducative. Ils tentent même plutôt de faire l'inverse en essayant de diversifier leur recrutement (mais l'effet reste négatif car les universités sont dépeuplées de leurs très bons étudiants qui vont sur les ens ou l'X, et les bons vont dans les autres écoles d’ingénieurs).
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @Fin de partie, pas de théorie de conspiration. C'est juste que depuis trop longtemps, voire depuis toujours, l'enseignement de maths est tourné uniquement pour former les scientifiques et on ne pense pas aux autres. J'ai des collègues mathématiciens français qui pensent sincèrement que nos étudiants en économie sont des "non matheux" et/ou ont un profile littéraire. Pour nous, les étrangers venants de 4 coins de monde, une telle pensé est absurde et étrange. On peut être très bons en maths, mais ne pas être passionnés au point d'en faire sa profession.

    En disant "la France a décidé que les petits français sont bêtes", je fait référence à ce réflexe : non matheux, profil littéraire etc. Quelque chose d'irréfléchi. Le raisonnement est le suivant :
    L'élève a abandonné les maths ou la filière scientifique - seul les non matheux à profil littéraire font cela => Un non matheux littéraire a à priori du mal avec les maths et les calculs => arrêtons de brutaliser les non matheux littéraires => réduisons les exigences.
    Peut-être que dans le cadre actuel de l'école il est impossible de tenir ces deux bouts: école uniforme (rythme, organisation, objectifs ambitieux etc) et taux important de réussite.
    Disons que l'école uniforme telle qu'elle est aujourd'hui est peu adaptée à la réussite. Rien que les rythmes scolaires d'enfer et l'organisation sont des importants barrières. Pour reformer le système, il faut le faire d'abord à une petite échelle, gérable cas par cas. Et élargir progressivement après.
  • xax : étant dans une académie où la moitié des établissements sont privés, je ne me retrouve absolument dans ce qui peut être dit sur la comparaison privé-public.

    Et le militantisme n'est pas toujours là où l'on croit. Dans des établissements privés sous contrat, il y a aussi un militantisme très poussé...

    Je connais beaucoup de parents qui font le choix, à un moment, de passer leur enfant du public au privé, ou l'inverse, parce que ça ne se passe pas bien dans l'établissement. Presque à chaque fois, quand il me demande mon avis (moi dans le public, ma femme dans le privé), ça me démange de leur dire que le problème vient principalement d'eux... Ils doivent finir par s'en rendre compte quand ils réalisent que ça ne passe toujours pas "bien" dans leur nouvel établissement...
  • vorobichek : 30 % de réussite au bac, c'était pas si mal, vouloir passer à 80 % est une absurdité, mais le but caché n'est certainement pas d'élever le niveau, juste de laisser respirer le marché de l'emploi.
  • Et de casser la valeur du diplôme et les conventions collectives.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @kiopus,
    vorobichek : 30 % de réussite au bac, c'était pas si mal, vouloir passer à 80 % est une absurdité, mais le but caché n'est certainement pas d'élever le niveau, juste de laisser respirer le marché de l'emploi.
    Je ne pense pas que 80% c'est absurde. En fait, je ne sais pas si c'est faisable ou non. Étant optimiste, je me dis que puisque je ne sais pas autant penser que c'est faisable. Par contre je sais d'expérience qu'avoir 60%-70% de réussite au BAC général exigent est faisable.Ou on peut prendre le cas de Finlande. Oui, 60% font l'équivalent du lycée général ... avec 83 taux de réussite. Mais ils ne sont pas tous acceptés à l'université.
  • J'ai l'impression de radoter, mais le 30 et le 80, ce n'est pas du tout la même chose !

    Si on observe le graphique depuis 1995, on voit que le bac général stagne, le technologique se tasse, le professionnel explose.

    Il n'y a donc plus de démocratisation du bac général.



    S'il faut chercher une cause à la baisse de niveau du bac général, ce n'est pas qu'on y laisse passer des élèves génétiquement pas aptes à l'abstraction (les stats disent le contraire), mais peut être que la phase de coexistence des populations avant orientation leur est défavorable.

    Je pense qu'on ne s'en sortira pas sans donner davantage de moyens à la filière professionnelle (c'est plutôt le contraire qui se passe), de manière à ne pas en faire une orientation négative.90232
  • @aléa "Je pense qu'on ne s'en sortira pas sans donner davantage de moyens à la filière professionnelle" ça ne suffira pas. En Allemagne l'orientation (précoce) dans l'une ou l'autre voie n'est absolument pas vécu de la même façon pour des raisons sociales : 1/4 des orientés en professionnel finissent leur carrière comme ingénieur, 1/1000 en France.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Aléa a écrit:
    Je pense qu'on ne s'en sortira pas sans donner davantage de moyens à la filière professionnelle

    Et on en revient toujours à la même question: la création d'emplois diversifiés.

    Comment vont le prendre tous ces gens qui se rendront compte que malgré avoir suivi une filière professionnelle les seuls emplois qu'ils pourront occuper ressemblent à des emplois de livreurs à vélo?

    PS:
    On a eu des nouvelles aujourd'hui du jeune homme ayant fait des études d'horticulture qui s'était vu enjoindre par not' bien aimé président de traverser la rue pour trouver un emploi. Ce jeune homme semble-t-il a rejoint les rangs des saisonniers qui assurent le service dans la restauration pendant les vacances. Il va peut-être se mettre prochainement au vélo sait-on jamais. :-D
  • @Fin de partie attention aux généralisations hâtives sur un sujet que tu ne connais manifestement pas : les débouchés et les perspectives des filières pros sont très variables, certains très bons, d'autres médiocres. Sans parler des spécificités disciplinaires : il y a peu de comparaisons possibles entre quelqu'un qui sort de la filière électrotechnique et quelqu'un ayant un bac pro gestion-compta.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Le problème n'est pas tant d'orienter, ou de mal orienter, que de demeurer dans un schéma de pensée où les orientations apparaissent comme définitives.

    Ca n'a pas toujours été le cas. Je connais un ancien prof de prépa, aujourd'hui en retraite, qui a fait l'ENS Saint-Cloud, mais avait passé avant un CAP d'électricien.

    Aujourd'hui, on veut des trajectoires rectilignes. Il n'y a qu'à écouter tout le mal qu'on dit sur les jeunes qui après une première année de fac dans une matière partent vers une autre.
  • Xax: Je répondais à Aléa. Si on augmente le nombre de gens à former dans les filières professionnelles mais qu'il n'y a pas plus d'emplois qu'est-ce que tout ceci amènera de bon?

    Par ailleurs, la filière professionnelle ne se résume pas au bac professionnel de chaudronnier (je ne sais pas si cela existe encore) on trouve des apprentis en master. Est-ce dévalorisant socialement d'être apprenti à un niveau master?
    Aléa a écrit:
    Il n'y a qu'à écouter tout le mal qu'on dit sur les jeunes qui après une première année de fac dans une matière partent vers une autre.
    On n'en dit pas du mal partout à ma connaissance.

    PS:
    Le mythe du mérite en marche:
  • La chaudronnerie fait partie des filières professionnelles demandées et très bien payées.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Nicolas:
    Dans le documentaire que j'ai mis en lien ci-dessus qui retrace 10 ans de vie de jeunes qui ont commencé à aller au lycée public dans le 7ème arrondissement de Paris (vers 2005) pas un seul n'a fait un bac de chaudronnerie. C'est surement le hasard. B-)-
  • @kioups tu es en Vendée :-) ? En tout cas merci pour ton témoignage et tes précisions.

    @aléa j'ai connu un parcours analogue lors de mes études, mais la personne en question avait commencé en Allemagne, je ne savais pas que ça pouvait exister en France! J'ai l'impression que la pression pour des trajectoires rectilignes c'est assez français.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax : hé hé, pas loin !
  • Un petit texte intéressant....à méditer...https://blog.causeur.fr/bonnetdane/eux-002825
    @FDP va encore hurler à l'élitisme et au patriarcat...
    @ev et @Laponte vont parler de "propos outranciers".....

    (C'est vrai qu'aujourd'hui, il convient d'être modéré...vous avez le choix entre l'extrême droite du centre gauche et l'extrême gauche du centre droit....vous restez ainsi dans le "cercle de la raison" cher à Alain Minc...dès que vous en sortez, vous n'êtes qu'une brute tenant "des propos outranciers".....)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon:

    J'ai lu rapidement le texte que tu as mis en lien et il ne parle essentiellement que de conspiration même si ce mot n'est pas utilisé. C'est une sorte de déclaration de guerre. Ce que ce texte proclame en creux est que c'était mieux avant et que donc il faut revenir à cette époque bénie. Je vous laisse tirer la conclusion qui s'impose. B-)-
  • @Fin de partie : tu sous-entends que Jean-Paul Brighelli est réactionnaire? Pour ma part je préfère le qualifier de "circulaire" : c'est un homme qui tourne en rond et il indique son découragement.

    Par contre il ne fait que dénoncer avec son style particulier les bons à rien qui ont délabré de façon tout à fait objective le système éducatif français, je ne vois pas d'inspiration conspirationniste à ce texte
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Au bout de trois pages je suppose que le sujet à dû un peu dévier mais je répond tout de même au message de Boole et bill du début de fil.
    Boole et bill a écrit:
    Que penseriez-vous d’un cours dans lequel les élèves réinveteraient par eux même chaque théorie, avec l’aide de l’enseignant? Certes, on avancerait au début très lentement, mais les élèves une fois devenu audacieux et créatifs n’avanceraient-ils pas beaucoup plus vite?

    Je penses que non, ça ne marche pas comme ça. Les mathématiciens du 17, 18 et 19e siècle étaient audacieux et créatifs, ça leur a quand même pris 180 ans pour passer du calcul infinitésimal de Newton et Leibniz à la présentation moderne et rigoureuse de l'analyse par Weierstrass. Croire que les étudiants pourraient refaire ce chemin par eux même (avec l'aide d'un professeur ou non) revient selon moi à sous estimer grandement l'accomplissement des théories mathématiques enseignées. C'est oublier les siècles ou les millénaires d'efforts et de tâtonnements plus ou moins fructueux qui ont amené à ce que l'on connait aujourd'hui. Evidemment une fois sur les épaules des géants tout semble petit et facile. La résolution des équations du second degré n'est qu'une factorisation d'un carré après tout et on se demande pourquoi il a fallut attendre aussi longtemps avant de trouver une formule pour les équation de degré 3. N'empêche que ça en a pris du temps.

    Ensuite, il faut arrêter de rêver sur les étudiants/élèves. La majorité s'ennuient en cours (pas que de math) et sont là plus par obligation que par passion. Ils ne sont pas plus motivés que ça et ne le seront jamais. Difficile de les blâmer pour ça, à part de rares exceptions on a tous été comme eux. À cela s'ajoute d'autres barrières côté enseignants ou moyens alloués.

    Il est cependant assez facile de mettre une part de recherche dans les TD ou les interrogations de mathématiques. Personnellement j'aime bien mettre des vrai ou faux (une réponse non justifiée ne rapporte aucun point), l'étudiant doit tester les deux possibilités, faire travailler son intuition... et il n'est pas non plus complètement lâché dans le grand bain sans savoir nager. On peut aussi avoir des phases de recherche même avec des questions fermées : <<montrer qu'il existe une fonction $f$ telle que $f'(0)>0$ mais telle que $f$ ne soit croissante sur aucun voisinage de $0$>> fera sans doute gamberger les étudiants assez longtemps. Pas sûr que ce soit vraiment le genre de choses utiles pour un étudiants en école d'ingé (par exemple) ceci dit.
  • Mouais... c'est sûr que les lycéens adorent les vrai/faux, mais je ne suis pas persuadé qu'ils testent grand chose...

    Je fais Cardan-Bombelli pour introduire les complexes. On fait en 2 heures ce qu'ils ont fait en 20 ans, mais ça fonctionne plutôt pas mal !
  • Kioups : J'enseigne dans le supérieur et j'ai bien précisé qu'il n'y a pas de points sans une démonstration (correcte). S'ils ont de la chance (ou une bonne intuition/compréhension du cours) ils devinent quelle est la bonne réponse et n'ont pas l'autre à tester. S'ils commencent par chercher du côté de la mauvaise réponse ils devront tester les deux.

    Pour ce qui est de ce que les étudiants aiment ou non ce n'est pas ce que j'ai en tête comme premier critère lorsque je fais un sujet.
    kioups a écrit:
    Je fais Cardan-Bombelli pour introduire les complexes. On fait en 2 heures ce qu'ils ont fait en 20 ans, mais ça fonctionne plutôt pas mal !
    Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire. Il est évidemment possible de faire plusieurs décennies de mathématiques ou même un siècle en un semestre, mais ce ne sont pas les étudiants qui réinventent le truc par eux même, c'est un peu ça le but d'un prof aussi (:D
  • Ils ne "réinventent" pas, je les guide vers l'intérêt de telle ou telle notion.
  • biely a écrit:
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1861108,1862238#msg-1862238
    Gerard0
    C'est quand même étonnant de dire faux à xax qui a pris le soin de préciser "la plupart" et nous démontrer ce faux par juste un ou deux exemples et écrire ensuite: "Enfin, la plupart, prenaient ceux qui venaient, ayant besoin de compléter leurs effectifs."

    Tu ne sais peut-être pas lire !! Je ne dis pas la même chose que Xax sur "la plupart" des établissements. Ou alors tu crois (quelle prétention !!) que le tout venant des élèves étaient "des élèves faiblards qui ne parvenaient pas à suivre dans le public".

    Ce n'est pas la première fois que je te vois prendre les affirmations des autres de travers. Change tes lunettes (mentales).

    Bon je laisse le café du commerce aux soulards.
  • Gerard0
    ''Enfin, la plupart, prenaient ceux qui venaient, ayant besoin de compléter leurs effectifs"
    Désolé mais votre phrase était loin d'être claire dans ce cas, j'ai eu l'impression de la manière dont elle était tournée que les privés n'attiraient pas comme aujourd'hui et qu'ils acceptaient le tout-venant qui est généralement rarement la crème de la crème.
  • Non, ils faisaient comme les établissements publics, ils prenaient les élèves qui voulaient venir.
    Pour ma part j'ai fait le secondaire (quatrième à terminale) dans un établissement public qui acceptait "des élèves faiblards qui ne parvenaient pas à suivre" ailleurs (*) et les amenait le plus loin possible (brevet, à l'époque un passeport pour l'emploi de bureau et une éventuelle progression vers cadre; baccalauréat). Au prix d'un faible taux de réussite au bac (50 % dans ma classe de math élem, contre 65% en moyenne à l'époque). Mais a permis à mon jeune frère et moi de faire des études supérieures sans difficultés.
    J'ai ensuite enseigné dans un lycée technique, qui recevait essentiellement des élèves "incapables de suivre une seconde" d'après leurs profs de troisième privée ou publique et dont une part non négligeables faisaient ensuite un BTS, un IUT (créés à cette époque), voire une école d'ingénieurs. A cette époque, pas de distinction entre les publics des deux systèmes public et privé.
    D'ailleurs pendant longtemps, il n'a existé, dans certains départements (Vendée, Haute-Loire, ..) aucun lycée public. Ce qui montre que la phrase de Xax est une croyance, pas une connaissance de la réalité. Peut-être un fait local de son début de vie, mais généraliser à partout ce qu'on connaît localement est une erreur classique.

    Cordialement.

    (*) y compris du privé, ce qui était rare à l'époque : des établissements faisaient passer un concours aux candidats du privé qui voulaient s'inscrire (guerre public/privé continuant la guerre laic/religieux du siècle précédent).
  • Je tombe sur ce post et suis d'accord avec Ramon.

    Je fais les frais cette année de cette nouvelle pédagogie qui place l'élève au centre des apprentissages.

    Je récupère des terminale S qui ont eu un prof qui a fait des travaux de groupes, exposés, vidéos avec les élèves.
    résultats : j'ai des élèves qui aiment chercher certes mais toujours en parlant avec leur voisins, en étant incapables de travailler seuls et en ayant appris des formules dont ils ne connaissent pas le sens.
    Lui s'est amusé avec eux, moi j'en pleure presque en rentrant chez moi, à devoir leur dire de se concentrer.


    Ce même collègue a la flemme de faire des rappels en seconde des théorèmes de collège et il leur demande de faire un exposé de 3 minutes sur ces théorèmes (pourquoi pas) mais sous forme humoristique !
    Ce sera le seul comique en France qui rendra les maths drôles.
    C'est vrai que c'est d'un triste autrement..............

    J'ai survolé, dégoutée, la lettre de mon IPR qui nous dit de privilégier les oraux, le jeu, l'activité, la recherche, les exposés....

    Je ne serai plus inspectée et je n'ai pas envie de devenir animatrice de centre aéré.

    Donc, j'ai jeté cette lettre et je ferai comme j'ai toujours fait avant .
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