Calcul littéral

Bonjour,

A la vue des différents messages de la rubrique, poster ici me semble une bonne idée; je me rappelle particulièrement certaines remarques de vorobichek qui m'ont marquées et que je partage, dans un cadre plutôt personnel.

Mon fils est en 1ère S et je me rends compte qu'il n'est pas si à l'aise que ça avec le calcul littéral, et qu'il fait parfois certaines erreurs grossières (récemment sur des fractions). j'ai trouvé quelques matières sur ce sites, mais je cherche des supports pour qu'il puisse s'exercer (pas de secret c'est en forgeant ...), des exercices rapides mais qui lui fasse travailler à chaque fois certaines notions bien spécifiques: des conseils ?

Merci par avance

Paul
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Réponses

  • Bonjour.

    l'idéal serait de trouver des manuels scolaires de quatrième et troisième d'avant 1965. Ces questions de calcul algébrique élémentaire y sont traitées progressivement avec beaucoup d'exercices. A défaut, ceux des années 1990 pourraient convenir.

    Cordialement.
  • Il n'y a plus de 1ère S, sans doute veux-tu dire 1ère spé maths ?
    Cette semaine, suite au 1er DS catastrophique, j'ai annoncé à mes élèves de 1ère spé maths qu'au début de chaque cours (2 séances de 2h par semaine) nous ferions quelques calculs, et je me rends compte qu'il faut effectivement reprendre les bases.
    Ils savent simplifier ou mettre au même dénominateur des fractions avec des entiers, mais dès qu'apparaît une racine carrée ou un x ils sont paumés et ne savent plus faire... J'ai donc dû leur rappeler que ce sont des nombres comme les autres donc les règles de calcul ne changent pas ! Hier on a passé une demie heure sur 4 malheureux calculs...

    A mon avis, tu peux donc commencer avec le manuel cycle 4 de Sesamath, en accès libre sur internet : https://mep-outils.sesamath.net/manuel_numerique/?ouvrage=cycle4_2016
    Quelques exercices de calculs sur les rationnels et les puissances pour le mettre en confiance (p47 à 49 / p62 à 64), puis le calcul littéral (développer, réduire, identités remarquables p105 à 108), tant qu'on y est quelques équations produits et inéquations (p121).
    Il restera les racines carrées, mais s'il sait déjà faire tout ça rapidement et sans erreur, les bases seront déjà là.

    J'édite, dans le nouveau manuel de 2nde ils ont mis un chapitre qui me plaît bien "identités remarquables, calculs algébriques et équations" : https://mep-outils.sesamath.net/manuel_numerique/index.php?ouvrage=ms2_2019&page_gauche=91 (je ne crois pas que ce chapitre existe tel quel dans le livre que nous avons choisi dans mon lycée, et en tous cas il n'était pas dans le livre des élèves qui étaient en 2nde l'an dernier).
  • merci pour ces retours
  • Schumisutil il se drogue aux exos d'algèbre des manuels des années 50-60-70...
  • Je me fais une sacré réput' apparemment... :-D

    D'un autre côté, même dans un bon lycée, de nos jours on peut débarquer en 1ere en ayant 18 de moyenne en seconde sans savoir calculer $\frac{1}{x} - \frac{1}{x+1}$ (même après avoir fait des exemples de ce type, il y avait écrit sur la copie "$\frac{1}{x(x+1} - \frac{1}{x(x+1)}$), ou encore en simplifiant $\frac{x^3}{x^2 + 1}$ comme $x$, ou encore en écrivant que $\frac{x-1}{x+1} - \frac{x+1}{x+1} = 0$ (et ce sont 3 élèves différents).

    Sans compter le lot de ceux qui ne comprennent rien au calcul algébrique (du style $3x = -4$ donc $x = -4 - 3$, ou encore $(x-1)(x+2) = x-1 + x +2$) ou numérique $2 = 3/6$...


    J'imagine nationalement ce que ça peut donner...

    PS ; en TES (spé maths), c'est exceptionnel : $9 \times \frac{6}{2} = \frac{18}{2} \times \frac{6}{2} = \frac{108}{2}$ (inutile de préciser que l'élève a pris sa calculatrice pour calculer $18 \times 6$). Réponse "ah oui c'est vrai il faut aussi multiplier les dénominateurs, j'avais oublié".
    Je passe sur le $2/3 + 3/4 = 2/4$ car "on simplifie les 3"...

    PS bis : Nul doute que notre ami Ramon va bientôt réagir. :-D
  • SchumiSutil a écrit:
    D'un autre côté, même dans un bon lycée, de nos jours on peut débarquer en 1ere en ayant 18 de moyenne en seconde sans savoir calculer 1/x-1/(x+1)

    Mais non @SchumiSutil !!!!! Tu n'as rien compris !!!!!
    Le cerveau de cet élève n'est tout simplement pas cablé pour réduire au même dénominateur !!!!!

    Il faut questionner tes pratiques qui sentent la naphtaline et le XXème siècle !!!!!

    En 2019, quand on est à la pointe de l'avant garde et que l'on veut passer orklasss, on utilise un logiciel de calcul formel voyons !!!!!
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Il faut savoir utiliser un logiciel de calcul formel a bon escient, donc pas dans les cas ou on risque plus de faire une erreur de saisie qu'une erreur de calcul mental. Cela varie d'une personne a l'autre, en fonction de l'entrainement bien sur mais pas que. Et puis, il vaut mieux une reponse correcte avec l'aide d'un logiciel de calcul formel ou une calculatrice formelle qu'une reponse fausse.
    Une nouvelle qui va rejouir certains ici, c'est que le portage de Xcas sur calculatrices avance: apres les Casio Graph 90+e et 35eii, c'est maintenant le tour des Numworks N0110. Ceci devrait changer notablement d'ici 2 ans le pourcentage de lyceens ayant acces au calcul formel sur calculatrices, ce ne sera plus reserve a quelques rares eleves par classe.
  • Chic, on interdira donc les calculatrices en DS, et on fera faire des économies aux familles !
  • L’IG réfléchit à interdire les calculatrices scientifiques aux examens...
  • Je sais, et je l’ai dit à mes élèves de 1ère, qui m’ont du coup demandé pourquoi on leur avait fait acheter une calculatrice à 80€... et là j’ai botté en touche. Que leur répondre ?
    J’ai d’ailleurs dit aux 2ndes que je me contenterais de la calculatrice collège et qu’on regardait la possibilité d’installer Python sur les tablettes prêtées par la région.
  • Les maths sont en train de se dévaluer de manière quasi inéluctable. Désormais, il y a des machines pour faire les calculs.
    il vaut mieux une reponse correcte avec l'aide d'un logiciel de calcul formel ou une calculatrice formelle qu'une reponse fausse.

    Petit quizz: rendre chaque citation à son auteur....
    L'une est de Parisse et l'autre est de Claude Allègre....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Claude Allègre la première (parce que c'est de loin la plus bête des deux).
    Parisse la seconde
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • La remarque de @Parisse est totalement absurde...
    Un très bon élève peut faire une petite erreur de calcul en résolvant une équation avec son cerveau... et un élève totalement nul peut donner la bonne réponse en utilisant Xcas tout en n'ayant rien compris à la question posée...

    @Parisse semble préférer celui qui obtient la "bonne réponse" en n'ayant rien compris à celui qui a tout compris mais qui a fait une petite erreur d'inattention... (ce dont personne n'est à l'abri).
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Petit quizz ; qui a dit

    "Doit-on, année après année, réduire la part du raisonnement dans l'enseignement des mathématiques ? Les mathématiques seraient-elles devenues une science expérimentale et les exercices demandés aux élèves se limiteraient-ils à des vérifications à l'aide de calculettes ? Si cela était, les mathématiques ne pourraient plus jamais être le premier as vers une pensée libre, fière et altière."

    "Le calcul est consubstantiel à l'activité mathématique et prétendre que les ordinateurs l'éliminent presque complètement est une imposture comparable à celle qui voudrait que l'on apprenne à écrire sans maîtriser les bases de la grammaire et de l'orthographe "
  • Laurent Lafforgue ?
    Liberté, égalité, choucroute.
  • une des deux je crois que c'est un article de Tosel et d'un autre prof dont j'ai oublié le nom sur les programmes effondrés du secondaire.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bien joué pour Tosel, pour le deuxième c'est un grand mathématicien français mais pas Laurent Lafforgue.
  • J'ai regardé :
    la première Yves Meyer ( https://images.math.cnrs.fr/Comment-enseigner-les-mathematiques-selon-Yves-Meyer.html )
    la deuxième effectivement Tosel et Morlot ( https://www.lajauneetlarouge.com/wp-content/uploads/2015/02/703-dossier-prepas-complet.pdf ) Mais j'étais avantagé, j'ai cité l'article 2 ou 3 fois dans ce forum :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • L’IG réfléchit à interdire les calculatrices scientifiques aux examens...
    J'ai vu. Le nouveau patron d'AMPEP s'en plaignait en disant qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire avec la calculatrice collège. J'aimerais bien savoir lesquelles... 8-)
  • Vous allez bientôt parler du retour aux règles à calculer (que personnellement je n'ai jamais utilisées), des tables de logarithmes et d'exponentiels (cela dit les élèves comprendraient peut-être mieux pourquoi ils ont été inventé).

    Pour la génération actuelle pour laquelle des heures de "pratiques" ont été supprimées au collège (en 4ième des heures sur les fractions avaient été "sucrées" - dixit le prof de math) n'est-il pas trop tard ? Déjà que les Premières essuient les plâtres avec la nouvelle réforme, si en plus on supprime les calculatrices, le prochain bac restera dans les annales, à l'instar de celui de 2019 ::o::o.

    Pour ma part j'ai commis l'erreur de ne regarder que les notes (bonne note = pas de problème), je sais ce qu'il me reste à faire (particulièrement pendant les prochaines vacances scolaires).
  • paul18 a écrit:
    Pour la génération actuelle pour laquelle des heures de "pratiques" ont été supprimées au collège (en 4ième des heures sur les fractions avaient été "sucrées" - dixit le prof de math)

    Un prof de 4ème qui ferait une séance d'une heure sur les calculs de fractions le jour d'une inspection, se ferait massacrer et serait condamné à une peine incompressible de 30 ans de mines de sel...

    Il faut que tu comprennes une chose essentielle: "Le cerveau humain n'est pas cablé pour réduire au même dénominateur"......
    Liberté, égalité, choucroute.
  • paul18 a écrit:
    Vous allez bientôt parler du retour aux règles à calculer (que personnellement je n'ai jamais utilisé), des tables de logarithmes et d'exponentiels (cela dit les élèves comprendraient peut-être mieux pourquoi ils ont été inventé).
    J'avais donnée une fois une sorte de table parce que les calculatrices de l'université n'ont que 4 opérations + racine carrée.
  • Les seules choses que les calculatrices collège ne font pas et qui sont au programme :
    - tracer des courbes (mais comme elles font les tableaux de valeurs, on s’en passe très bien)
    - statistiques et probabilités : les calculatrices collège font le minimum nécessaire si on n'a plus la loi normale au programme (il me semble que c’est le cas), donc elles ne font pas les combinaisons (il faut redonner la formule) et la loi de Bernoulli (il faut que les élèves retiennent les formules qu’on leur donne déjà).

    Bref, c’est très jouable de se contenter de la calculatrice collège et de faire 40€ d’économies par famille, mais il faudra que les élèves apprennent leurs leçons.
  • @Laurette,
    - on trace les courbes à la main. C'est très utile et instructif pour les élèves. Il est possible d’apprendre à faire des croquis à la main des fonctions compliquées.
    - il suffit de distribuer la table de la loi normale, la loi binomiale (et non Bernoulli) et la loi Poisson... comme on le fait dans le supérieur.
    - le triangle de Pascal est maintenant dans le programme, il est inutile de faire des calculs compliqués
    - pour les statistiques descriptives : soit on donne peu d'observations, soit on pré-calcule (somme des carrés par exemple)
    Et la calculatrice collège coûte 15 euros ou 10 euros d'occasion. On économise 60 euros ou plus. Ce n'est pas rien.
    mais il faudra que les élèves apprennent leurs leçons.
    Et oui... et peut-être ils auront alors un meilleur niveau.
  • Désolée pour l’erreur, oui je voulais dire loi binomiale évidemment...
    Je pense aussi que c’est très instructif de tracer les courbes à la main, pas de souci avec ça.

    Le seul truc que je conteste c’est l’utilisation systématique du triangle de Pascal, c’est vite fastidieux, autant leur démontrer et leur faire apprendre la formule des combinaisons avec les factorielles.

    Pour l’économie j’ai compté par rapport à une TI82 en faisant la différence, mais effectivement comme ils ont déjà une calculatrice collège en général, l’économie réalisée est plus importante s’ils achètent du neuf.

    Enfin pour l’apprentissage des leçons, ce serait un immense avantage. J’en suis réduite à mettre explicitement des questions de cours dans mes DS de lycée afin d’obliger mes élèves à apprendre !
  • @RM et ses acolytes: c'est particulierement pour les eleves qui comprennent mais font des erreur d'etourderie dans les calculs que j'implemente des solutions de calcul formel sur calculatrices, pour qu'ils puissent *verifier* leurs calculs. Et j'ai bon espoir que cela permet a certains eleves de comprendre certaines notions, alors qu'autrement ils sont perdus dans les details des calculs a la main.
    Comme de tout outil, il faut apprendre a faire bon usage du calcul formel, il importe de continuer a faire du calcul mental (en tant qu'exercice hygienique du cerveau) et un peu de calcul a la main sur des cas techniquement simples pour s'approprier de nouveaux objets, en parallele avec l'utilisation du logiciel pour verifier et tester beaucoup plus d'exemples.
    Faire comme si le calcul formel n'existait pas ou n'etait accessible qu'a des chercheurs sur des serveurs universitaires couteux, c'est la politique de l'autruche. Interdire *systematiquement* les calculatrices aux examens, c'est aussi faire l'autruche. Dans les UE dont je suis responsable, il y a une partie des evaluations qui se font sans documents ni calculatrices, et une autre partie avec feuille recto-verso A4 manuscrite et calculatrices autorisees.
  • Juste pour voir, je viens de demander à Xcas de calculer la dérivée d'une fonction dans mon dernier DS. Bon, ok, j'ai une expression de la dérivée. Mais pour arriver à l'expression que je leur demande de trouver (beaucoup plus pratique pour étudier le signe), il y a un sacré boulot ! Peut-être qu'en utilisant mieux Xcas, j'arrive à une expression plus simple... et dans ce cas, je serais ravi qu'un élève soit capable de le faire !
  • @parisse, il suffit de donner les réponses aux exercices (sans les corriger) à la fin du manuel. L'élève fait l'exercice, puis il compare son résultat à la réponse. Si c'est faux,il cherche son erreur. S'il n'arrive pas à trouver, il demande au professeur.
    Et j'ai bon espoir que cela permet a certains eleves de comprendre certaines notions, alors qu'autrement ils sont perdus dans les details des calculs a la main.
    Je doute fortement. Parmi mes étudiants je n'ai pas vu une seule copie au dessus de 10/20 si l'étudiant ne sait pas calculer.
    Comme de tout outil, il faut apprendre a faire bon usage du calcul formel, il importe de continuer a faire du calcul mental (en tant qu'exercice hygienique du cerveau) et un peu de calcul a la main sur des cas techniquement simples pour s'approprier de nouveaux objets, en parallele avec l'utilisation du logiciel pour verifier et tester beaucoup plus d'exemples.
    C'est ce qui se fait actuellement depuis pas mal d'années. Sauf que le niveau s'est effondré et une très grosse majorité d'élèves ne comprend rien aux calculs.
    Faire comme si le calcul formel n'existait pas ou n'etait accessible qu'a des chercheurs sur des serveurs universitaires couteux, c'est la politique de l'autruche. Interdire *systematiquement* les calculatrices aux examens, c'est aussi faire l'autruche.
    Il y a une différence entre "interdire toutes les calculatrices", "interdire les calculatrices avec le calcul formel", "interdire les calculatrices avec le calcul formel qui affichent toutes les étapes de calcul" et "interdire les calculatrices avec la mémoire où on peut mettre les antisèches". Je ne suis pas contre la calculatrice collège simple.
  • Faire comme si le calcul formel n'existait pas ou n'était accessible qu'a des chercheurs sur des serveurs universitaires couteux, c'est la politique de l'autruche. Interdire *systematiquement* les calculatrices aux examens, c'est aussi faire l'autruche.
    La question n'est pas là. Il s'agit de faire en sorte qu'un maximum de collégiens ressortent à 15 ans en sachant les opérations élémentaires sur les fractions, les nombres relatifs, comprennent la notion de diviseurs et de multiples d'entiers, sachent traduire une équation et inéquation et ainsi résoudre un problème concret (du style comparaison de tarifs linéaires). Le meilleur moyen pour cela, c'est en 6ème/5ème/4ème de sortir une feuille et un stylo, et de faire travailler son cerveau.

    Puis les dérivées, jamais je n'ai fait cela autre qu'à la main quand j'étais lycéen. Enfin on nous demandait pas grand chose d'autre que d'appliquer 2 ou 3 formules (dont je comprenais le sens) sur des exemples simples. Aujourd'hui, combien dérivent $1/2 f$ comme un produit $uv$, voire $1/2$ comme un quotient $u/v$ ?
    Quand on fait cela, c'est qu'on ne comprend rien aux dérivées. D'un autre coté comprendre un taux d'accroissement quand on n'est pas à l'aise avec le calcul de $-1/2 + 1/3$ ou la simplification de $(2 + 4\sqrt{3})/2$...

    Quand j'étais au lycée, j'ai appris à tracer des courbes des fonctions sur calculatrice (mais c'était un exercice trivial), sauf qu'à ce moment je savais ce que je faisais.
  • Tiens Sinusix, je vais changer un peu des années 50-60-70. La méthode à Louis-le-grand pour apprendre à calculer. Page 59 du pdf : "Et le Calcul fût. Et l’Homo Bestialus maîtrisa le Calcul"

    Allez, notre ami Ramon va encore réagir ! :-D
  • J'aime bien la 39.
  • Bonsoir,

    Excellent, cette série d'exercices.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Je pense qu'elle peut servir même après la 1ere année :-D
    Le 25. 40, c'est mon premier exercice d'oral d'algèbre à l'agreg (ce n'est pas un 4 étoiles, je suis déçu).
  • Assez d’accord avec Paul, Ramon et Schumi :-)
  • @vorobichek: donner la reponse a un exercice permet de verifier uniquement l'enonce (en esperant qu'il n'y a pas d'erreur), cela limite a l'enonce, impossible de verifier une variation. Demander au prof, cela peut entrainer un blocage de l'eleve qui n'est pas sur de lui. Et bien sur tout cela est impossible en situation d'examen. Disposer d'un outil de calcul formel sur calculatrices, cela donne beaucoup plus d'autonomie, l'eleve peut en temps libre tester des variations de l'enonce, il peut aussi tester sa reponse sans crainte de ridicule. Mais surtout en examen il peut *verifier* sa reponse.
    Mon experience d'autorisation des calculatrices graphiques formelles, c'est que ce sont les etudiants serieux qui font des erreurs d'etourderie dans les calculs qui en beneficient le plus, pas ceux qui n'ont rien compris. Et en quoi c'est genant de laisser calculer une derivee seconde a la machine a la fac si le but c'est de servir apres pour chercher un point d'inflexion? Alors bien sur, on peut donner la derivee dans l'enonce, mais n'est-ce pas mieux de tester que l'etudiant est capable de mener ce calcul avec les outils largement disponibles aujourd'hui?

    @SchumiSutil: je ne parle pas de l'utilisation de la calculatrice au college, l'usage des calculatrices graphiques (eventuellement formelles) c'est une question qui se pose au lycee et a la fac. J'ajoute que la comparaison avec les conditions d'etudes qui furent les votres ou les notres il y a 20, 30 ou 40 ans ne me parait pas tres pertinente, l'histoire ne repasse pas les plats. Quel est l'interet de calculer laborieusement un tableau de valeurs a la main pour faire un trace de courbe? Par contre, l'etude analytique des particularites de la courbe (variations, asymptotes, inflexion, rebroussment, etc.) et l'adequation de l'etude au trace par logiciel/calculatrice avec adaptation de la discretisation si necessaire, je trouve ca tres interessant.

    Il y a peu de chances que j'arrive a convaincre ceux qui caricaturent ici ma position, j'espere par contre avoir donne un peu matiere a reflexion aux lecteurs qui n'ont pas d'idees preconcues. En consequence, je vous laisse, j'ai du travail pour finir le portage de Xcas sur les Numworks!
  • C'est le plus grand flou autour de la calculatrice; mon fils me disait hier soir qu'elle allait certainement être supprimée au bac (en fait personne ne sait vraiment, ce que je note ici aussi).

    La pression monte et j'ai le sentiment qu'il va y avoir un certain nombre d'élèves qui va rester sur le bord de la route; je trouve que l'article suivant a le mérite de poser plusieurs constats: Article

    Est-ce que l'objectif est de transformer des gamins de 15-16 ans en taupins ?
  • En taupins, je n’espère pas mais au moins qu’on fasse quelque chose contre le niveau catastrophique actuel en calcul (à tous les niveaux, pas seulement au lycée).
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @parisse,
    @vorobichek: donner la reponse a un exercice permet de verifier uniquement l'enonce (en esperant qu'il n'y a pas d'erreur), cela limite a l'enonce, impossible de verifier une variation.
    Je n'ai pas compris, quelle variation? La réponse est une réponse... Imaginons qu'on te demande de calculer :
    \[ \frac{1,4 \times 3,6 \div 0,2 - 4,2}{\frac{3}{4} \div 0,2 - \frac{1}{4}} \]
    La réponse est $6$.
    \[ \int_{3}^{4} \frac{x^2 -4x+5}{x-2} \, \mathrm{d}x \]
    La réponse est $\frac{3}{2} +\ln 2$.

    Quelles variations sont possibles?
    Demander au prof, cela peut entrainer un blocage de l'eleve qui n'est pas sur de lui.
    Cela dépend, entre autre, de l'attitude du professeur...
    Et bien sur tout cela est impossible en situation d'examen.
    Si l'examen porte sur le calcul, il est normale d'utiliser la calculatrice. Pour le reste j'ai dit que je suis prête à accepter la calculatrice collège. Pourquoi avoir la calculatrice formelle? De même à l'examen sur les dérivées le but est de vérifier si les élèves savent dériver et non si les élèves savent appuyer sur les touches pour donner la réponse. Encore une fois je ne vois pas à quel moment le calcul formel est utile...
    Et en quoi c'est genant de laisser calculer une derivee seconde a la machine a la fac si le but c'est de servir apres pour chercher un point d'inflexion?
    Heu, tu n'es pas sérieux quand même là?
    mais n'est-ce pas mieux de tester que l'etudiant est capable de mener ce calcul avec les outils largement disponibles aujourd'hui?
    Dans ce cas il faut appeler le cours "calcul formel instrumentalisé" et évaluer ces compétences. Cela se fait.
    Quel est l'interet de calculer laborieusement un tableau de valeurs a la main pour faire un trace de courbe?
    Il n'est pas forcement nécessaire d'avoir le tableau des valeurs pour tracer la courbe. Par exemple $y=|\sin 2x -1/2|$ :
    1) On dessine la courbe $y=\sin x$, elle coupe l'axe des abscisses en 0, $\pi/2$, $\pi$ etc.
    2) On compresse la courbe le long de l'axe des abscisses pour construire $y=\sin 2x$. La fonction coupe l'axe des abscisse en 0, $\pi/4$, $\pi/2$ etc.
    3) On descend de $1/2$ le long de l'axe des ordonnées pour obtenir $y=\sin 2x -1/2$.
    4) On reflète les parties de la courbe au dessous de l'axe des abscisse pour les faire passe au dessus.
    La fonction est dessinée!
  • @paul, les deux exercices que j'ai donnée plus haut et la construction de $y=|\sin 2x -0.5|$, il faut être taupin pour savoir le faire?
  • @vorobichek: je faisais référence au contexte général et à la pression que certains mettent sur les épaules des élèves; quant à vouloir rattraper des années d'errements sur les programmes scientifiques, il est illusoire de penser que les Premières et futurs Terminales le ferons en 2 ans, non ?

    Quant au fond du problème, il suffit de revenir à mon premier post.

    Petite anecdote: je me suis battu hier avec mon fils pour qu'il réalise ses calculs en littéral et fasse l'application numérique uniquement à la fin; réponse de ma progéniture: "ouais mais le prof de SI ne veut que le résultat à la calculatrice, et pas les formules"
  • @paul18, oui, tu as raison. ;-)
  • Désolé pour le petit hs mais paul18 a déjà abordé le thème donc je donne un lien que je viens de voir qui précise les modalités du contrôle continu du nouveau bac:
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/bac-ce-qui-a-ete-decide-sur-le-controle-continu-1138781
    Cette commission d'harmonisation ne m'inspire guère.
  • J'ajoute que la comparaison avec les conditions d'etudes qui furent les votres ou les notres il y a 20, 30 ou 40 ans ne me parait pas tres pertinente, l'histoire ne repasse pas les plats.
    En quoi les conditions d'études aujourd'hui sont-elles plus difficiles ? Il me semble au contraire que l'accès gratuit à la connaissance est nettement plus facile qu'avant.
  • @vorobichek: quand on veut comprendre une notion, il est souvent interessant de faire des calculs pour differentes valeurs du parametre. Qu'est-ce qui se passe si au lieu de prendre les valeurs de l'enonce, on les change un peu?
    Par exemple si j'echange le numerateur et le denominateur de votre fraction a integrer qu'est-ce qui se passe? Ou si on change les bornes, ou si on donne a l'une d'elle une valeur symbolique, etc. Le calcul formel permet de faire immediatement ce calcul et pourra aider certains eleves a comprendre en experimentant, ce qu'il ne ferait pas a la main parce que ca prend trop de temps et que le risque d'erreur est beaucoup plus important qu'a la machine.

    L'outil de calcul (formel/numerique) permet aussi de montrer des cas moins simples, pas forcement resolubles analytiquement. L'enseignement traditionnel que pronent certains ici ou on interdirait tout outil de calcul a un gros inconvenient, la plupart des eleves sont persuades que tout se passe comme dans les exercices alors que c'est bien sur faux: par exemple en general on ne peut pas trouver de primitive explicite a une expression.

    Les maths ce sont des enonces que l'on construit en utilisant des resultats precedents, on ne redemontre pas tout de zero a chaque fois. Pourquoi cela devrait-il etre different pour un calcul? Lorsque je m'interesse a la convexite d'une courbe, le calcul de derivee a ete vu les annees precedentes, pourquoi ne pas accepter de deleguer ce calcul au logiciel? Surtout pour une courbe en parametriques ou les calculs sont vite tres techniques...
    Quand on apprend les derivees, on peut tester en examen des calculs simples de derivee sans outil de calcul, mais cela ne doit pas empecher d'apprendre en meme temps aux eleves a utiliser un logiciel de calcul formel pour verifier leurs exercices et pour faire les calculs dans les cas techniques. Tout cela est un continuum, il n'y a pas lieu de separer dans des enseignements distincts le calcul avec papier-crayon et le calcul avec logiciel etant donne la disponibilite des plateformes materielles faisant du calcul formel.

    Croire qu'en interdisant le calcul formel on va ameliorer le niveau en calcul litteral est une illusion car jusqu'a maintenant, le pourcentage d'eleves muni d'une calculatrice formelle est reste tres faible et pourtant le niveau est faible. J'observe plutot l'inverse: les etudiants qui ont une calculatrice formelle ont un niveau moyen meilleur en calcul litteral.
  • Parisse a écrit:
    Croire qu'en interdisant le calcul formel on va ameliorer le niveau en calcul litteral est une illusion

    Et croire qu'on va ameliorer le niveau en maths en pratiquant le calcul formel chez des élèves du secondaires où par exemple des secondes de niveau honorable confondent multiplication et addition (cet apm) et où des TES rament au moindre calcul de fractions (cet apm) est une illusion.
    Enseignez en collège ou en lycée (pas il y a dix ans et pas une fois tous les 36 du mois) et vous réaliserez que vous êtes totalement hors-sol sur ce sujet. Ce que de modestes praticiens vous disent sur ce forum depuis des années.
    Espérons au moins que vous vous faites plaisir avec ça ...
  • Ce n'est pas ce que Parisse dit non plus...

    En tant que prof de lycée, je me souviens avoir été élève. Et certains praticiens ont dû oublier avoir été élève. Ou ont une mémoire très sélective...
  • C'est comme pour la musique: A quoi bon apprendre le solfège alors que n'importe qui peut jouer d'un instrument sans connaissances ???
    https://www.ina.fr/video/PUB3784061127
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @parisse, Il y a 3h30 de cours par semaine. Le professeur et les élèves n'ont pas le temps de faire joujou avec les exercices. Et de toute façon, quand on fait ce genre d'exercices en classe, le but est de s'entrainer au calcul (mental, posé, littéral) et non pour les applications. Dans les manuels russes les exercices sont organisés de telle façon que tu commences par des exercices faciles, mais chaque nouveau exercice ajoute une difficulté, demande une autre méthode. Puis on fini par les exercices qui sont compliqués : méthode à utiliser n'est pas évidente, plusieurs façon de faire, plusieurs méthodes à utiliser. Toute cette réflexion est réfléchi pour apprendre en faisant les exercices. J'ai joint à ce poste les extraits que j'avais fait pour mes élèves (dérivées et intégrales).
    Pour comprendre le principe, il faut : comprendre le cours et faire les applications. Bref, résoudre des problèmes, faire des ateliers etc. Sauf que c'est plus compliqué que faire des calculs. Et de toute façon si tu ne sais pas calculer, tu ne sauras pas résoudre les problèmes.
    Le calcul formel permet de faire immediatement ce calcul et pourra aider certains eleves a comprendre en experimentant, ce qu'il ne ferait pas a la main parce que ca prend trop de temps et que le risque d'erreur est beaucoup plus important qu'a la machine.
    Non. Parce que cette "machine" pour eux est une boite noire. Ils, les élèves, appuient sur les boutons. Et tu leurs proposent de croire (si j'ai mal calculé, c'est la faute de la calculatrice). Et quand ils le font mal, le logiciel ne tourne pas et ils ne comprennent pas pourquoi. Ou bien le logiciel tourne et ils ont des mauvais réponses parce qu'ils ont mal manipuler le logiciel. J'avais une étudiante qui, en utilisant une simple calculatrice, appuyait d'abord sur la racine, puis sur le nombre, alors qu'il faut faire l'inverse.

    Par contre dans le cas des études supérieurs scientifiques, où les exercices sont bien plus complexes qu'au collège/lycée ou une routine de calcul (stats), il est fort utile d'utiliser le logiciel pour comprendre. C'est pour ça qu'on enseigne aux étudiants les différents logiciels et la programmation. Mais tout cela n'est possible que si les étudiants ont des bases. Ton erreur, c'est de comparer tes étudiants (les scientifiques) post-lycée aux élèves. Ce n'est pas la même chose. Ce que tu peux faire à l'université, en prépa, tu ne peux pas le faire au collège et lycée.
    Lorsque je m'interesse a la convexite d'une courbe, le calcul de derivee a ete vu les annees precedentes, pourquoi ne pas accepter de deleguer ce calcul au logiciel?
    Au lycée la dérivée n'est pas vu "les années précédentes", elle était vu en 1ière et en T, et pas de façon complète. Le but est d'apprendre de le faire, pas à déléguer cette tâche. Le but est d'apprendre les méthodes, qui pourront, par exemple, être utilisées les années d'après pour programmer un logiciel du calcul formel. Dans les exercices que j'ai joint à ce poste, quelle partie tu peux déléguer, pourquoi?
    Quand on apprend les derivees, on peut tester en examen des calculs simples de derivee sans outil de calcul, mais cela ne doit pas empecher d'apprendre en meme temps aux eleves a utiliser un logiciel de calcul formel pour verifier leurs exercices et pour faire les calculs dans les cas techniques.
    En 3h30 par semaine? Pour apprendre à utiliser le logiciel, il faut du temps... or ce temps est limité! Le temps est déjà gaspillé en apprentissage de programmation, python, tableur et scratch. Tu veux y ajouter le logiciel du calcul formel?
    Croire qu'en interdisant le calcul formel on va ameliorer le niveau en calcul litteral est une illusion car jusqu'a maintenant, le pourcentage d'eleves muni d'une calculatrice formelle est reste tres faible et pourtant le niveau est faible.
    Cela fait 10 ans qu'il existe des calculatrices qui savent faire du calcul littéral, résoudre les équations, dériver, intégrer, simplifier des fractions, calcules. Bref, qui savent faire tout ce qui est au programme dont le niveau est faible. C'est pour ça que le niveau est bas.
  • En France, Monsieur Alimov serait condamné à 30 ans de goulag didactico-pédagogo....

    Vive la Russie !!!!
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