Des exercices qui sont des théorèmes

Bonsoir, j'aimerais bien savoir si après avoir faire des exercices, il était possible de les réutiliser dans autre exercice sans les démontrer à nouveau.

exemple:

Soit $f$ une fonction périodique.

si $f$ est continue, alors $f$ est bornée et atteint ses bornes.


Merci d'avance pour votre réponse.

Réponses

  • Non : on ne cite pas de théorème qui ne soit pas explicité dans les programmes officiels.

    Oui : seulement si on sait démontrer ce que l’on utilise.

    En fait, c’est assez délicat de répondre à cette question.
    Disons que pour le cas que tu cites (il faudrait tout de même préciser l’espace de départ, notamment parce que dit comme ça, la périodicité ne sert pas dans certains cas), je pense que l’on peut, oui...

    Dans d’autres cas, peut-être qu’on peut tenter le coup pour des raisons de temps mais pour ma part il m’est déjà arrivé de préciser les points clefs de la démonstration pour « rassurer » le correcteur.

    Attendons d’autres avis.
  • Merci @Dom , la fonction est de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$
  • Je me souviens d'un chargé de td qui nous avait mis le théorème de Baire à démontrer (posé cash comme ça), ce qui nécessite le théorème des fermés emboîtés que nous n'avions vu qu'en exercice...

    En règle générale il faut surtout avoir un petit corpus de résultats adhérents au programme, en sachant les remontrer, du moins pour la plupart. Leur utilisation passe à condition de rester dans l'esprit du problème. Même en sachant le remontrer utiliser un résultat qui court-circuite une preuve guidée n'est pas une bonne idée.
  • Je me souviens d'un chargé de td qui nous avait mis le théorème de Baire à démontrer (posé cash comme ça), ce qui nécessite le théorème des fermés emboîtés que nous n'avions vu qu'en exercice...

    La définition de suite de Cauchy suffit (*).
    Ci-dessous, $\overline B$ abrège "boule fermée" et $B$, "boule ouverte".
    Soit $(X,d)$ un espace métrique complet (i.e. dans lequel toute suite de Cauchy converge) et soit $V_n$ une suite d'ouverts denses de $X$. Soit $U$ un ouvert non vide de $X$.
    Il existe (densité de $V_0$) $x_0 \in U\cap V_0$ et $r_0>0$ tels que ($U \cap V_0$ étant ouvert) $\overline B (x_0,r_0) \subseteq U \cap V_0 $. Ensuite, on construit par récurrence (via l'axiome du choix dépendant) une suite $n \mapsto x_n$ de $X$ et une suite de réels strictement positifs $n \mapsto r_n$ tels que pour tout $n \in \N$, $\overline B(x_{n+1} ,r_{n+1}) \subseteq V_{n+1} \cap B(x_n, r_n)$ et $r_{n+1} \leq \frac{r_n} 2$.
    Par construction, $(x_n)_{n \in \N}$ est une suite de Cauchy; en effet, pour tout $m\geq 0$, et pour tout $p\geq m$, $x_p$ est dans $\overline B(x_m,r_m)$, de plus $r_m \leq 2^{-m} r_0$ donc si $p,q \geq m$, $d(x_p,x_q) \leq 2^{m-1}r_0$. Donc cette suite converge donc vers un certain $x\in X$.
    Soit $p$ un entier; comme $\overline B(x_p,r_p)$ est fermé et contient tous les $x_n$ pour $n\geq p$, $\overline B(x_p,r_p)$ contient aussi la limite $x$ de la suite $n\mapsto x_n$. Par suite $x$ appartient à $U$ (qui contient $\overline B(x_0,r_0)$ par construction), et aussi $x\in V_n$ pour tout $n$ car $V_n$ contient $\overline B(x_n,r_n)$ pour tout $n$; bref $x \in U \cap \bigcap_{n \in \N}V_n$ d'où la densité de $\bigcap_{n \in \N}V_n$.

    [size=x-small](*)A vrai dire tous les théorèmes intermédiaires sont superflus en maths via le théorème d'élimination des coupures mais ce point de vue est un peu trop extrême...[/size]
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Finalement ce n’est pas cool qu’on ne puisse pas appliquer des résultats d’exercices à d’autres exercices 8-)
  • Dans le travail d'un mathématicien, il n'y a pas d'exercice. Tout ce qui a été déjà démontré et publié (par lui ou par les autres) est utilisable.
    Par contre, quand on apprend, les exercices ne sont pas des résultats fondamentaux. Il faut savoir les faire, qu'on les ait déjà rencontrés ou jamais. Donc c'est une pratique formalisée, la réponse "c'est un résultat connu" n'est pas ce qui est attendu.

    Cordialement.
  • Et si tu refais l'exercice dans l'exercice ?

  • gerard0 a écrit:
    Dans le travail d'un mathématicien, il n'y a pas d'exercice.
    Un mathématicien, c'est un peu quelqu'un qui passe sa vie à faire des exos (très durs et à solution inconnue certes).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys a raison, au final ça revient à refaire la preuve, cependant connaitre le résultat (bien qu'il soit intuitif) guide plutôt bien l'intuition.
    Ça m'avait juste marqué ce théorème posé en exercice dans un contrôle d'une heure parmi deux autres exercices, donc théoriquement fait pour être traité en 20 minutes, et le clou enfoncé par la correction du contrôle juste après durant laquelle le prof a dit "par théorème des fermés emboîtés, vu en exercice...".

    Pour revenir au propos initial, je pense que tu ne perds rien à connaitre des résultats, en sachant les remontrer (par exemple le fait qu'une fonction périodique continue est bornée se trouve en deux lignes donc ce serait dommage de juste le sortir du chapeau).
  • J'ai rencontré des définitions du mathématiciens plus intelligentes que celle de Foys : "Un mathématicien, c'est un peu quelqu'un qui passe sa vie à faire des exos (très durs et à solution inconnue certes). "
    La fin de la phrase disant le contraire du début, on laissera de côté ce genre d'avis inutile, destiné seulement à dire le contraire d'un message précédent.
  • gerard0 a écrit:
    La fin de la phrase disant le contraire du début
    Pourquoi?
    L'hypothèse de Riemann est un exercice difficile, ce n'est pas une dépréciation.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
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