Définition de "fonction" au niveau collège.

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Réponses

  • Dire que la fonction $\displaystyle f(x)=\frac{x^2-1}{x-1}$ est une boîte noire ne semble pas raisonnable. D'abord, la boîte est $f: x\mapsto \frac{x^2-1}{x-1}$ (on montre que cette écriture est, effectivement, fonctionnelle). Et ensuite, la boîte, elle est bleue.

    Quant à distinguer graphe/dessin sous prétexte que le dessin est concret, tandis que le graphe est "qu'on crée", bof.

    Il pourrait être raisonnable de partir de l'axiome suivant: "le papier posé devant l'élève est quadrillé".

    Cordialement, Pierre.
  • Mathurin:

    Si tu remplaces l'ensemble source $[2;3]$ par $\mathbb{R}$ on ne parle plus du même objet, de la même fonction.


    Dom:
    Les causes sont la matière première, ce qui "nourrit" le processus. La conséquence est ce que produit le processus.
    Quand on dit qu'une fonction est une "boîte noire" c'est qu'on s'intéresse uniquement à la matière première qui alimente le processus et à ce qui est produit.

    Dans mon message précédent on a une égalité de fonctions mais qui ne mettent pas en jeu les mêmes processus.
    Dans un cas, on élève au carré, dans l'autre cas il n'y a aucune élévation au carré.

    Une fonction est une classe d'équivalence de processus (même si je ne peux pas donner de définition de ce qu'est un processus)
  • Foys a écrit:
    1°) Le système solaire ne s'empare pas de sa calculatrice et ne fait pas des calculs avant de fixer la position de la terre sur son orbite (relativement aux autres objets dudit système) en fonction d'une certaine date. Les fonctions inventées par l'humain ne sont que des approximations de ces relations naturelles entre grandeurs.

    Je n'ai jamais écrit qu'on savait toujours décrire dans le détail un processus, par une formule mathématique par exemple.

    Un processus est une boîte noire. Parfois on sait ce qu'il y a dans cette boîte, parfois non.

    PS:
    En mathématiques, on a rarement comme donnée initiale le graphe d'une fonction.
    Et en physique c'est le contraire.
  • Dire qu'un "processus est une boite noire", pose problème:
    - en français courant c'est faux !
    définition cnrtl: "ensemble d'opérations successives, organisées en vue d'un résultat déterminé".
    - en mathématiques cela utilise des termes non définis
  • Mathurin a écrit:
    Dire qu'un "processus est une boite noire", pose problème:
    - en français courant c'est faux !

    Pourquoi c'est faux?

    Je pense que tout le monde comprend que c'est une description qui n'est pas à prendre au premier degré.

    Quand on dit il fait un froid de canard, personne ne demande jamais où sont les canards dont il est question dans cette affirmation. :-D
  • parce que le processus envisage les "actions successives" qui mènent au résultat, ce que ne fait pas la "boite noire".
  • « Tout le monde comprend » ...

    Le péché originel, rien que ça.

    Sur « le froid de canard »...
    Quand je passais le code pour mon permis, on discutait d’une diapo « mais non, la voiture est à cheval sur le trottoir ! Oui mais elle a le droit d’être à cheval sur le trottoir puisqu’il y a des lignes pour se garer... »
    Après cinq minutes de débats, une dame au fond demande avec un accent d’une langue africaine « mais il est où le cheval ? ».

    Fin de partie : tout ton discours « la matière première », etc. ce n’est pas la langue, c’est le langage courant.
    Être rigoriste, ok, ce n’est pas le mieux du mieux.

    Mais ne crois pas que « tout le monde comprend », ne crois pas que rajouter du sucre aide les gens.
    À très court terme, ça « aide » mais à long terme, ça les bousille.
    Les pédagos ont même trouvé un mot qu’ils se sont appropriés « ha mais oui bien entendu, il faut déconstruire parfois ».
  • Mathurin:

    processus.
    Définition:
    Suite continue d'opérations, d'actions constituant la manière de faire, de fabriquer quelque chose.

    Ces actions/opérations ne sont pas précisément définies.
    Le mot processus est utilisé en Français sans qu'on sache toujours précisément ce qu'est le processus dont on parle.
    Cela me semble être un mot qui permet d'affirmer que quelque chose n'arrive pas par l'effet du hasard même si on ne sait pas précisément comment cela survient.



    Procédé.
    Définition:
    Recette toute faite visant à obtenir artificiellement un résultat avec peu de moyens.

    Je suis moins sûr que ce qui est fait n'est pas connu précisément.
  • @pldx1 le graphe est un ensemble, la représentation graphique en est un reflet très partiel sous forme d'un dessin qui est essentiellement guidée par l’ergonomie afin que l'esprit puisse s'en saisir.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Dom a écrit:
    Mais ne crois pas que « tout le monde comprend », ne crois pas que rajouter du sucre aide les gens.
    À très court terme, ça « aide » mais à long terme, ça les bousille.

    Je suis en désaccord avec ça.

    Plus haut j'ai posé une question.
    Pourquoi ne se limite-t-on pas à l'emploi de la lettre $a$ quand on parle d'un seul objet mathématique quelque qu'il soit et pourquoi éprouve-t-on le besoin d'écrire des trucs comme $(AB),\vec{AB}$ alors qu'on pourrait moins se fatiguer à écrire $a$ pour désigner ces objets (et si on les considère simultanément on utilise les lettres $a,b$)?
    Une lubie de pédagogiste?

    Bien évidemment je ne nie pas que le discours méta-mathématique a ses limites.
  • Fdp,
    je n'ai pas envie d'ergoter mais en identifiant "processus" et "boite noire" tu ignores totalement ce qui est la définition même des concepts de "processus" et de "boite noire".
    C'est le concept même de "processus" qui fait qu'il s'intéresse aux étapes intermédiaires, au déroulé de l'action.
    C'est le concept même de "boite noire" qui fait qu'elle ne s'en soucie pas.
    En les identifiant tu ignores le sens des mots.
  • Mathurin:

    Le discours méta-mathématique a toujours ses limites mais je pense qu'on ne peut pas se passer d'un tel discours pour l'apprentissage des mathématiques ce qui fait surement de moi un s.laud de collabo' des "pédagogos". :-D
  • Fdp,
    si tu veux à tout prix une métaphore tu peux dire qu'une fonction est la données de deux ensembles (de départ et d'arrivée) et d'un tableau fixe d'entrées-sorties.
    Mais je ne suis pas certain que cela aide tant que cela par rapport à l'ensemble de couples où chaque premier élément n'est présent qu'une seule fois dans cette position.
    A mon sens le plus simple est de faire un diagramme sagittal.
  • @FdP
    Plus haut j'ai posé une question.
    Pourquoi ne se limite-t-on pas à l'emploi de la lettre a quand on parle d'un seul objet mathématique quelque qu'il soit et pourquoi éprouve-t-on le besoin d'écrire des trucs comme (AB),AB alors qu'on pourrait moins se fatiguer à écrire a pour désigner ces objets (et si on les considère simultanément on utilise les lettres a,b)?
    Une lubie de pédagogiste?
    Parce que les français aiment se compliquer la vie? En Russie, je peux utiliser $a$ pour désigner une droite (oui! sans crochet-parenthèses et autres maracas), pour désigner un vecteur (mais avec une flèche au-dessus), tous les lettres d'alphabets sont utilisées pour désigner les nombres dans le calcul littéral. Le 4ième point - non, il y a quand même des limites : les lettres grec pour les angles et trigo, les majuscules pour les points, les ensembles et les v.a.
    Il y a quelques jours j'ai lu sur facebook un échange entre les professeurs sur l'enseignement de géométrie. Il y a une différence entre l'utilisation d'un article définie et indéfinie (grosso modo une droite et la droite ce n'est pas la même chose). On utilise les lettres $AB$ pour désigner une droite et un segment mais on ajoute $(AB)$ et $[AB]$ en fonction des situations. Sérieux? La phrase un segment $AB$ ou une droite $AB$ n'est pas assez claire?
  • Bizarre.
    J’ai répondu à « pourquoi pas $a$ » mais peut-être n’avais-je pas compris comme il faut ce « pourquoi ».

    Étonnant aussi cette réitération « pourquoi pas seulement la lettre $a$ » car ... on le fait tout le temps.
    Soit $u$ et $v$ deux vecteurs de $E$, etc.

    Bref. Je me dis que je ne comprends pas tes questions.

    Enfin : tu écris
    « Définition:
    Suite continue d'opérations, d'actions constituant la manière de faire, de fabriquer quelque chose. »
    Est-ce une définition de notre ami Robert ou de note copine La Rousse ?
    Si c’est le cas, ça ne me gêne pas.
    Si c’est une définition mathématique, il faut savoir ce que sont « suite », « continue », « opérations », « constituer », « action », « manière de faire », « quelque chose ».

    Je crois que c’est cela que tu ne comprends pas dans mon propos.

    Tu as quand même parlé du discours Meta-Mathématique et de ses inconvénients ce qui me laisse penser qu’on se comprend.
    Quel binz !
  • Vorobichek,

    En France aussi on peut utiliser tous les symboles qu’on veut.
    On évite dans les petites classes, c’est vrai.
  • Fin de partie a écrit:

    > C'est toi qui le dis.
    > Dans le dernier paquet de copies de bac blanc
    > d'une classe de TES que j'ai eu à corriger je
    > peux t'assurer que tous les élèves ne
    > maîtrisaient pas la distinction
    > image/antécédent, à l'usage.

    Il y a toujours eu des enfants qui ne savaient pas poser une division à 11 ans. Cela ne veut pas dire que "enseigner la division posée est insurmontable à cet age". Si "il y en a qui ne l'ont pas su" équivaut "insurmontable", on ne peut plus rien enseigner à celui qui l'aurait compris sans problème non plus.
  • La distinction factice au lycée entre graphe d’une fonction et fonction me fait le même effet que la distinction factice au collège entre fraction et écriture fractionnaire.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Mathurin a écrit:
    > Tu as raison la bonne définition de la fonction,
    > c'est "une fonction est un triplet composé de
    > l'ensemble de départ, de l'ensemble d'arrivée et
    > du graphe".

    :-S

    Euh, l'ensemble de départ et d'arrivée ne fait pas partie de la définition d'une fonction, non ? C'est juste l'ensemble des couples (donc le "graphe" si tu veux). Il n'y a aucune différence entre la fonction de $\R$ en $\R$ $x \rightarrow \sqrt{x}$ et la fonction de $\R^{+}$ en $\R$ qui fait la même chose, car ils contiennent exactement les mêmes couples.

    Sur $\R$, cet objet est une fonction, et sur $\R^+$, ce même objet est une application.

    On ne va quand-même pas dire qu'on parle de deux objets différents ? Ça servirait à quoi ?

    Si je vous donne {(1,3), (2,5), (3,7)}, c'est une fonction, son domaine est {1,2,3} (l'ensemble de tous les premiers éléments) et son image est {3,5,7}. Toute fonction étant une application sur son propre domaine, on peut cependant considérer cela comme une fonction sur tout ensemble qui inclut son domaine. On peut donc dire que c'est une fonction sur N, sur Z, sur Q, sur R, sur C et tout ce qu'on veut, qui inclut {1,2,3}.

    En quelle mesure est-ce que la distinction entre ces objets pourrait jouer ?
  • Patrick123, c’est toute la magie du pinaillage.
    Si tu parles d’une application, oui.
    Une fonction peut avoir un ensemble de départ plus grand que l’ensemble des nombres qui ont une image.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Fin de partie a écrit:
    s.
    > Quand on dit qu'une fonction est une "boîte
    > noire" c'est qu'on s'intéresse uniquement à la
    > matière première qui alimente le processus et à
    > ce qui est produit.

    Oui, exactement. Dans la mesure où il faut dire qu'une fonction, c'est "une machine", alors on introduit le problème (inutile) avec cette représentation, que deux machines dont les vis sont placées à des endroits différents, sont des machines, et donc des fonctions, différentes.

    Alors la fonction f(x) = x + x est une autre machine que la fonction g(x) = 2 * x. Car la première fait une addition, alors que la deuxième fait une multiplication. L'une, c'est un moteur diesel, l'autre, un moteur essence. Deux machines différentes. Alors que tout le but de l'introduction de l'idée de fonction, c'est que c'est juste un machin qui associe 3 avec 6. Le danger de parler de "machine" est qu'on s'intéresse au fonctionnement interne de la machine. Toute la difficulté de la notion de fonction, c'est justement de NE PAS voir que f(x) est "une somme" ou "une multiplication" ou encore autre chose, et que la SEULE chose qui importe, c'est l'association que cette "chose" fait entre un objet d'entrée et un objet de sortie, pour un certain nombres d'objets d'entrée et que toujours, quand c'est le même objet d'entrée, c'est le même objet de sortie qui apparaîtra.

    Mathurin m'a finalement convaincu que tout ça, c'est de la foutaise, et qu'au collège aussi, il faut dire que c'est en ensemble de couples. C'est, après tout, tellement plus simple.
  • Désolé mais pour moi ce sont deux objets différents.
    $(a,b,c)=(x,y,z)$ signifie $a=x$ ET $b=y$ ET $c=z$.
    La phrase « la fonction racine carrée » est incomplète. Par exemple on ne peut pas dire s’il s’agit d’une surjection, injection ou bijection si l’on ne donne pas les ensembles de départ et d’arrivée.

    Oui Nicolas, ça ressemble à ça.
    Une confusion entre l’objet et l’une de ses représentations.
    Par contre, les lycéens comprennent « graphe » comme « représentation graphique ».
    Alors que dans cette discussion, il me semble que « graphe » est un sous-ensemble d’un produit cartésien.
  • Dom:

    Quand on parle d'un vecteur dans l'enseignement secondaire il y a souvent (toujours?) une flèche au dessus du symbole censé représenter le vecteur.

    Mon propos était: pour faciliter la compréhension, la transmission de connaissances, on utilise toute une batterie de symboles qui ne ne sont pas nécessaires stricto sensu.

    J'ai l'impression que ceux qui refusent l'utilisation d'analogies meta-mathématiques pourraient tout aussi militer pour qu'on cesse d'utiliser tous ces symboles qui sont mathématiquement superflus.

    Patrick123:
    Tout le monde comprend qu'il n'y a pas nécessairement qu'un procédé de fabrication qui permet avec la même matière première de fabriquer le même objet.

    Dans le concept de fonction il y a l'idée qu'on se fiche de savoir les détails de fabrication, la seule chose qui importe est que si on fournit une matière première donnée on obtient en sortie un objet bien précis.

    Sauf que généralement dans la pratique mathématique ce n'est pas le graphe de la fonction qui est connu mais le processus de fabrication donc on ne peut pas totalement l'ignorer.
  • nicolas.patrois a écrit:
    > Une fonction peut avoir un ensemble de départ
    > plus grand que l’ensemble des nombres qui ont
    > une image.

    Je ne l'ai pas appris comme ça. L'objet f est juste l'ensemble des couples, indépendant d'un ensemble de départ (son domaine est automatiquement inclus: c'est l'ensemble de tous les premiers éléments des couples dans f). Appelons-le D.

    Mais on peut dire que f est une fonction sur un ensemble A, si A inclut le domaine D. f est donc fonction sur beaucoup d'ensembles: tous ceux qui incluent D. Mais f reste le même objet.

    Je reprends mon exemple: f = {(1,3), (2,5), (3,7)}. Il en suit que D = {1,2,3).

    Maintenant, on peut dire que f est une fonction sur N, sur Z, sur Q, sur R, sur {1,2,3,5}, sur C, sur tout ce que vous voulez, du moment ou D en fait partie.

    Je ne vois aucune utilité de dire que f, comme fonction sur N, serait une autre fonction, que ce même ensemble de couples, sur, disons, C. Ça ne change strictement rien pour aucune propriété à ce que sache.
  • Dom a écrit:
    Par contre, les lycéens comprennent « graphe » comme « représentation graphique ».
    Alors que dans cette discussion, il me semble que « graphe » est un sous-ensemble d’un produit cartésien.

    Quelle différence si on idéalise une schéma ou une figure ?
    Une droite dessinée sur une feuille est idéalisable en un sous-ensemble d’un produit cartésien (le plan).
    Patrick123 a écrit:
    Maintenant, on peut dire que f est une fonction sur N, sur Z, sur Q, sur R, sur {1,2,3,5}, sur C, sur tout ce que vous voulez, du moment ou D en fait partie.

    Je ne vois aucune utilité de dire que f, comme fonction sur N, serait une autre fonction, que ce même ensemble de couples, sur, disons, C. Ça ne change strictement rien pour aucune propriété à ce que sache.

    On est d’accord, c’est juste qu’il fut un temps où on distinguait les deux. Pourquoi ? Aucune idée. Peut-être pour pouvoir pondre des exercices où on demande le domaine de définition d’une expression algébrique fonction application oh et puis zut. :-D
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • patrick123,
    oui cela revient bien à cela.
    Je donne la définition stricte que j'ai apprise, mais oralement on fait les simplifications que tu indiques.
    Dire que cet objet est tantôt une fonction et tantôt une application signifie bien que formellement on ne parle pas du même objet. C'est pareil pour une relation.
    Wikipédia dit:
    wikipédia a écrit:
    On remarquera qu'il est nécessaire, pour une relation binaire, de préciser l'ensemble E (appelé ensemble de départ), l'ensemble F (appelé ensemble d'arrivée) et la partie G de E × F appelée le graphe de la relation.

    Il distingue bien la relation de son graphe.

    Donc si les ensembles de départ et d'arrivée diffèrent, mais le graphe est le même, il ne s'agit pas exactement du même objet.
    Oralement cela ne change rien, mais cela permet de savoir ce que l'on dit.
    c'est la définition bourbakiste.

    Dans Eléments de mathématiques, fasc XVII, première partie, livre I, chapitre II (Hermann 1954). on lit:
    Bourbaki a écrit:
    On appelle correspondance entre un ensemble A et un ensemble B, un triplet $\Gamma$ = (G,A,B), où G est un graphe tel qur pr[small]1[/small] G $\subset$ A et pr[small]2[/small] G $\subset$ B. On dit que G est le graphe de $\Gamma$, A l'ensemble de départ et B l'ensemble d'arrivée de $\Gamma$
    (Il faut lire "relation binaire" pour "correspondance")

    Tu peux la négliger dans ton exposé, mais tu dois toujours préciser qu'il faut donner les ensembles de départ et d 'arrivée.
  • En imposant de faire figurer les ensembles sur lesquels une relation est définie a priori, on a créé de toutes pièces un problème là où il n'en existait aucun (je sais que j'ai un peu imité cette présentation).

    Il n'y a jamais d'intérêt à alourdir les concepts.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Fin de partie, j'ai l'impression que tu veux qu'une fonction inclue des notions de cause à effet. Mais par exemple si on a des voitures en file indienne devant un péage et qu'on les numérote 0,1,2,3,...,n par proximité croissante vers le guichet, l'ensemble des couples (numéro du véhicule, plaque d'immatriculation de celui qui le précède) est une fonction (qui va de {1,2,...,n} dans S où S est l'ensemble des chaînes de caractères alphanumériques). Ce n'est un mécanisme de cause à effet en aucun sens raisonnable.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • vorobichek : en France aussi, on peut utiliser une seule lettre pour désigner une droite ou un vecteur...
    Sinon, oui, il y a une différence entre la droite et une droite, mais dit comme ça, ça n'a aucun sens. Dire "une droite perpendiculaire à (AB) passant par C", ce n'est pas tout à fait correct parce qu'il n'y a qu'une seule droite perpendiculaire à (AB) passant par C. D'où l'article défini. Il n'y pas d'article défini/indéfini en Russe ?
    Enfin, AB ne désigne ni une droite ni un segment, mais une longueur. Effectivement, cela peut paraître pompeux, mais on fait la distinction entre objets numériques et objets géométriques.
  • C’est le contraire.
    Dire « la droite perpendiculaire à (AB) » est un problème.
  • A Kioups, je m'insinue. Autant que je sache, non, il n'y a pas d'articles en russe. C'est ainsi qu'on trouve en français la traduction Guerre et paix pour l'œuvre de Tolstoï (majoritaire), mais aussi La guerre et la paix.
    Peut-être Vorobichek me contredira-t-elle...
  • Dom : oui, surtout !

    Félix : ok, ce qui explique cela !
  • Foys,
    je ne pense pas que cela alourdisse le concept.
    Selon le choix des ensembles de départ et d'arrivée, une relation binaire peut devenir une fonction, une application, une surjection, une injection, une bijection.
    Lorsque tu parles d'une bijection tu es obligé de préciser les ensembles de départ et d'arrivée.
    De même dans les cas tordus, lorsqu'il s'agit d'une injection, surjection, application, fonction.
    Ce sont ceux qui se limitent au graphe qui se compliquent la vie, sans préciser dans quel produit cartésien ils se placent.
    Ils utilisent un concept "flou", en rajoutant des périphrases dans les cas particuliers.

    Maintenant je ne vais pas me battre.
    Si vous préférez tous la formulation ambiguë qui réduit une fonction à son graphe, ce n'est pas grave.
    Dans la pratique on est bien obligé de rajouter les précisions nécessaires.
  • Le livre de cinquième Durrande année 82 dont parle xax n'est pas sur le site des anciens manuels. Quelqu'un a-t-il un lien vers un pdf quelque part ?
  • Mathurin a écrit:
    Je donne la définition stricte que j'ai apprise, mais oralement on fait les simplifications que tu indiques.

    Tiens, je suis surpris. Une fonction serait donc une structure ?
    Oralement cela ne change rien, mais cela permet de savoir ce que l'on dit. c'est la définition bourbakiste.

    Je ne vois pas l'utilité d'en faire une structure, honnêtement. J'ai toujours appris qu'une relation, c'était un ensemble de couples, pas une structure avec trois ensembles. Mais bon, visiblement c'est la définition officielle.
  • @Ludwig, je les avais pas trouvés (Durrande 78 et 82, Deledicq, Mauguin), voilà la table des matières.

    En fait j'ai acheté tous les bouquins de collège qui m'ont parus potables (années 70 et 80). Les meilleurs bouquins contemporains genre "démontrer pour comprendre" sont intéressants pour acquérir les dextérités, mais au niveau des concepts c'est hélas limité.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Mathurin a écrit:

    > je ne pense pas que cela alourdisse le concept.
    > Selon le choix des ensembles de départ et
    > d'arrivée, une relation binaire peut devenir une
    > fonction, une application, une surjection, une
    > injection, une bijection.

    Ben oui, justement, le fait qu'un ensemble de couples soit "une fonction" ou "une application" était justement une propriété des DEUX objets (l'ensemble, et l'ensemble de couples). Une fonction pouvait être "application" sur un ensemble, et "fonction" sur un autre.

    La seule chose qui était "intrinsèque" à la fonction, c'était l'injectivité. La surjectivité et donc la bijectivité était une propriété des DEUX objets: une fonction pouvait être surjective sur un ensemble, et pas sur un autre.

    Mais l'injectivité était intrinsèque, car elle disait si la relation inverse était une fonction ou non (donc si la fonction avait une fonction inverse ou non).

    C'est vrai que si on "fixe" le décor autour du domaine, et on "fixe" le décor autour de l'image, que cela devient une propriété de la structure. Mais j'avoue ne pas voir l'utilité d'avoir des éléments de la structure en-dehors du domaine, et en dehors de l'image, qui ont quand-même un "statut" dans la structure.

    Qu'apporte le fait d'avoir des réels négatifs dans la fonction $(\R, \R, f: x \rightarrow \sqrt{x}$) ?
    > Ce sont ceux qui se limitent au graphe qui se
    > compliquent la vie, sans préciser dans quel
    > produit cartésien ils se placent.

    Ben, dans tout produit cartésien qui contient le produit cartésien du domaine et de l'image. On parle ici d'un sous-ensemble. On ne doit jamais spécifier "de quel ensemble le sous-ensemble serait un sous-ensemble" si on veut travailler avec ce sous-ensemble, non ? C'est la même chose pour "le graph". Le graph est un ensemble de couples. Qu'il soit sous-ensemble de A x B ou de C x D, importe rien du tout, non ?

    C'est un peu comme si on distinguait "les entiers naturels dans R" des "entiers naturels dans Q".
  • Mathurin a écrit:
    > Maintenant je ne vais pas me battre.
    > Si vous préférez tous la formulation ambiguë
    > qui réduit une fonction à son graphe, ce n'est
    > pas grave.
    > Dans la pratique on est bien obligé de rajouter
    > les précisions nécessaires.

    On peut indiquer un cas de "flou" ?

    Si je dis: $f = \lbrace (a,b) \in \R^{+} \times \R^{+} | b = \sqrt{a} \rbrace$

    ce qui est donc un ensemble de couples (que moi, j'appelle donc "une fonction"), où est le flou si on voulait considérer selon la définition de Bourbaki mais on "a oublié" de le dire et on ne spécifie pas de quelle fonction on parle:

    $(\R, \R, f)$ ou

    $(\R^+, \R, f)$ ou

    $(\R, \R+,f)$

    En quelle mesure est-il quelque part quelque chose de flou ?

    On peut dire que f est une application sur $\R^+$, mais seulement une fonction sur $\R$. On peut dire que f est surjectif dans $\R^+$, mais pas dans $\R$.

    Par contre, f est injectif et il ne faut rien dire d'autre pour déterminer son injectivité, car si (a,b) et (c,b) sont dans f, alors a = c. Et je ne dois pas savoir sur quelle structure on le dit.

    Dans toutes ces structures, le domaine de f est $\R^+$. Son image aussi d'ailleurs. Ça ne dépend pas de la structure, mais seulement de f.

    Et donc, la propriété "application" est simplement: l'ensemble dont on parle, est-il égal au domaine ? La propriété "surjection" est simplement " l'ensemble dont on parle, est-il égal à l'image ?".

    Je ne peux pas m'imaginer un cas où il y aurait un "flou" ?

    On peut donc, en suivant Bourbaki, considérer effectivement la structure au lieu du "graph", mais je ne vois vraiment pas où on se compliquerait la vie en se limitant au "graph".

    Par contre, quand on veut spécifier une fonction par un prédicat, là, oui, il faut dire dans quel ensemble on considère la variable, justement, pour définir l'ensemble de couples. Mais quand l'ensemble des couples est "fait", le domaine est automatiquement inclus.
  • Vorobichek:

    Dans ce que j'ai appris dans l'enseignement secondaire:


    $[AB]$: segment d'extrémités $A,B$: c'est un ensemble de points (géométriques).
    $AB$ :longueur du segment $[AB]$. Cet objet est un nombre.
    $(AB)$ droite qui contient les points $A,B$. Pour que l'objet soit bien défini, on suppose implicitement que les points $A,B$ ne sont pas confondus. C'est un ensemble de points (géométriques)
    $\vec{AB}$: vecteur dont le bipoint $(A,B)$ est un représentant.

    Dès qu'on enlève les flèches, les crochets, les parenthèses il peut être difficile de savoir de quel objet on parle (et surtout sa nature: un nombre? un vecteur? un ensemble de points?)
  • Bonjour,

    Sur le sous-forum de géométrie, je note les droites $(AB)$ avec des parenthèses, mais je suis un des rares à le faire, la plupart écrivent $AB$, sur des forums anglophones également.

    Cordialement,

    Rescassol
  • nicolas.patrois a écrit:
    > Peut-être pour pouvoir pondre des
    > exercices où on demande le domaine de définition
    > d’une expression algébrique
    > fonction application oh et puis zut.
    > :-D

    :-D

    En réalité, quand on comprend une "expression" comme une "composition de fonctions" et on sait de quelles fonctions on parle, la définition de la fonction composée donne automatiquement le domaine de cette fonction composée.

    Si, par exemple, on considère la fonction f(x) = x / (1 + x) comme une fonction composée (et le 'x' n'est même pas une variable, mais juste une façon algébrique de dire comment on a composé les fonctions), et on sait qu'on parle de:

    "la fonction addition sur $\R \times \R$"

    "la fonction division sur $\R \times \R_0$"

    Alors la composition de fonctions nous donnera automatiquement que le domaine de f = / o (I, + o (1,I)) est $\R \backslash \lbrace -1 \rbrace$, simplement par la définition du domaine d'une fonction composée.

    En d'autres termes, la seule raison de parler de fonction en $\R$ est pour spécifier quelles étaient les fonctions qu'on considérait dans la composition, indiquée par l'expression algébrique. Si on avait été clair que dans cette expression, / était la fonction division dans $\R$, et + était la fonction addition dans $\R$, c'était tout bon déjà. C'est la notation algébrique sommaire qui obligeait à spécifier à coté de quelles fonctions on parlait en utilisant ces symboles / et +, puisqu'ils sont le même symbole pour plusieurs fonctions différentes.
  • Rescassol:
    Quand ce sont des gens expérimentés qui font ça, on ne peut que déplorer leur paresse.
    Mais quand ce sont des collégiens qui font ça s'agit-il seulement de paresse ou de confusion?
  • Patrick123,
    la donnée du graphe ne suffit pas.
    Sinon tu n'as plus que des applications surjectives.

    Une injection canonique dépend typiquement de l'ensemble d'arrivée, indépendamment du graphe.

    Tu es donc amené à préciser les ensembles de départ et d'arrivée.
    Suivant le choix tu peux avoir une relation binaire, une fonction, une application, une surjection, une injection, une bijection. (certains de ces choix peuvent supposer une restriction du graphe)
    Donc dans la pratique tu donnes ces deux ensembles.

    Mais encore une fois, ce n'est pas très important, je suis convaincu que tu retombes "sur tes pattes" en faisant les précisions nécessaires.

    Cordialement
  • Foys,
    Quelque chose m’échappe, j’en suis sûr.
    Dis-tu qu’il ne faudrait pas préciser les ensembles de départ et d’arrivée ?
    Mais pour la continuité par exemple : dire que $f$ est continue dépend bien des deux ensembles, disons déjà de l’ensemble de départ si celui d’arrivée est $\mathbb R$, comme toujours dans le secondaire.
    Attention aussi à « $f$ est continue sur $E$ » qui n’est pas (toujours) la même chose que « $f_{|E}$ est continue ».

    Vorobichek,
    J’ai été un peu sévère.
    Cette définition me va bien. C’est la meilleure que l’on puisse trouver et elle est sobre, courte et claire.
    Je ne l’ai jamais croisée (on voit partout « de part et d’autre » et « entre les droites »).
    J’avais trouvé jadis quelque chose d’un peu plus compliqué d’ailleurs, inutilement. Le fait de cliver avec les points dans le même demi-plan ou pas est une solution peu coûteuse.
    Remarque : le mot russe pour le cas « non alterne interne » peux-tu l’écrire ?
    En Français on aurait envie de dire « internes-non alternes ».

    Ma prudence a eu lieu en raison de la première phrase qui parle d’angles formés par des droites. Je me suis dis aussitôt qu’il y avait une ambiguïté (angles de droites modulo $\pi$). Mais c’est une simple phrase, disons introductive, donc elle n’est pas dangereuse, je pense.
    La dernière chose, très anecdotique, étant qu’il y a un « si...alors... » mais, moi-même j’en écris encore des comme ça quand je vais trop vite. Je préfère « signifie que » ou « revient à dire » (d’autres diraient « si et seulement si ») pour avoir l’équivalence.
  • Mathurin a écrit:
    > la donnée du graphe ne suffit pas.
    > Sinon tu n'as plus que des applications
    > surjectives.

    Ben oui, toutes les fonctions sont des applications sur leur domaine, et sont des surjections sur leur image. Ainsi, les notions d'application et de surjection sont juste une une propriété d'une fonction ET UN ENSEMBLE, et ne sont donc pas des propriétés intrinsèques de la fonction.

    $\sqrt(x)$ est une application SUR $\R^{+}$, mais ne l'est pas SUR $\R$.

    $\sqrt(x)$ est une surjection DANS $R^{+}$, mais pas DANS $\R$.

    Par contre, l'injectivité est une propriété purement intrinsèque à $\sqrt(x)$: c'est le fait que la relation inverse est aussi une fonction.

    "est une application" ou "est surjectif" est un genre d'expression comme "est un sous ensemble".

    Ça ne veut rien dire "A est un sous ensemble". On peut dire "A est un sous ensemble DE B". De la même façon, "f est une application" ne veut rien dire. "f est une application SUR B", oui. "f est une surjection" ne veut rien dire. "f est une surjection DANS C", oui.

    Ceci, contrairement à "injection". f est une injection, sans devoir parler d'un ensemble autre. Si f est une injection, alors $f^{-1}$ est une fonction.

    Je sais bien que "injectivité, surjectivité, et bijection" sont souvent introduits ensemble, mais je crois que c'est une erreur.

    Quand on parle de "bijection" on parle beaucoup plus des deux ensembles qui sont en bijection (par f), que de la fonction f même.
    > Suivant le choix tu peux avoir une relation
    > binaire, une fonction, une application, une
    > surjection, une injection, une bijection.
    > (certains de ces choix peuvent supposer une
    > restriction du graphe)

    Ah, non, justement. C'est un autre problème de la structure à trois. Une structure (A, B, f) qui est telle, que (u,v) appartient à f, mais u n'appartient pas à A, c'est incohérent, car u appartient au domaine de f, mais n'est pas dans l'ensemble de départ. C'est incohérent d'avoir un f qui n'est pas une partie de A x B.

    Le triplet ({1,2,3}, {3,4,5}, {(2,4),(22,47), (43,8)}) est totalement incohérent comme "fonction".

    Alors que, si on parle juste de l'ensemble des couples, il n'y a pas de souci: f = {(2,4),(22,47), (43,8)}. Le domaine de f, juste comme ensemble de couples, est bien défini: c'est {2,22,43}. L'image aussi, c'est {4, 47, 8}. Dans le triplet, je ne sais pas ce qu'est le domaine, car je suppose qu'une fonction doit avoir l'ensemble de couples dans A x B ce qui n'est pas le cas. Ici, est-ce que le domaine serait juste {2}, l'intersection du "domaine de f", et de A ? Mais alors, que font (22,47) et (43,8) dans f ?

    Mais admettons que nous pouvons considérer quand même que f ne soit pas dans A x B.

    Est-ce qu'alors, le triplet ({1,2,3}, {3,4,5}, {(2,4),(22,47), (43,8)}) est différent de ({1,2,3},{3,4,5},{(2,4)}) ? Forcément oui, car la troisième partie du triplet est différente.

    Il y aurait donc une différence entre la fonction f, "réduite à A", et la fonction f, qui ne contiendrait pas les couples dont le premier élément est hors de A ? On pourrait "ré-agrandir" la fonction réduite, alors qu'on ne pourrait pas le faire avec la fonction qui aurait perdu "à jamais" les couples hors ensemble de départ ?

    En d'autres termes, dans le langage "triplets", si on définit
    - l'ensemble de couples $f = \lbrace (x,y) \in \R \times \R | y = x^2 \rbrace$
    - l'ensemble de couples $g = \lbrace (x,y) \in \R^+ \times \R | y = x^2 \rbrace$
    - la fonction triplet F = ($\R$, $\R$, f),
    - la fonction triplet G = ($\R^+$, $\R$,g)

    on constate que g est une partie de f, donc aussi bien G est différente de F, g est différente de f.

    Mais si maintenant, on veut utiliser le langage "triplet" pour réduire F à $\R^+$, on va donc définir la fonction triplet:
    H = ($\R^+$,$\R$,f)

    Et on constate que H est différent de G, simplement parce que H contient f, et G contient g, et que f est différent de g.

    Il faudrait donc conclure que la réduction de F à $\R^+$ n'est pas la même fonction (triplet) que la fonction triplet "d'origine".

    Plus encore, on pourrait "ré-agrandir" H, à, ]-5, +inf[ et alors, H(-2) aurait un sens, (car on n'avait jamais enlevé le couple (-2, 4) de f dans H), alors que ce n'est pas possible pour G. On peut définir un "agrandissement" de G:

    K = (]-5, +inf[, $\R$,g)

    mais le domaine de K reste $\R^+$, alors que l'agrandissement de H, disons L:

    L = (]-5, +inf[, $\R$,f)

    a comme domaine ]-5, +inf[.

    Ce qui veut bien dire que G, la fonction $x^2$ défini dès le départ sur $\R^+$ est une autre fonction, que la réduction de la fonction $x^2$ défini au départ sur $\R$, et réduit à $\R^+$. Ce serait dingue.

    Donc non, on ne peut même pas utiliser le triplet pour réduire la fonction à une partie de son domaine, ou une partie de son image, car alors le triplet en question devient incohérent, et il faut *de toute façon* modifier l'ensemble des couples.

    Toute l'information utile est donc bien dans l'ensemble des couples, et ça n'apporte rien, sauf de la confusion, de traîner un ensemble de départ et un ensemble d'arrivée.
  • Dom a écrit:
    > Attention aussi à « $f$ est continue sur
    > $E$ » qui n’est pas (toujours) la même chose
    > que « $f_{|E}$ est continue ».

    Ben, si, si les domaines de $f$ et de $f_{|E}$ sont identiques, c.à.d. qu'on parle du même ensemble de couples et le même ensemble de E (qui doit donc contenir le domaine).

    Bien sûr, pour parler de continuité, il faut aussi avoir deux structures topologiques. Une fonction n'est pas continue. Elle est continue entre deux structures topologiques.

    Par exemple, f(x) = x^2 est une fonction continue de R en R si on considère la topologie standard sur R des deux cotés. Mais si on considère la topologie discrète sur le R d'arrivée, et topologie standard sur R départ, cette même fonction n'est pas continue. Il n'y a aucun ouvert, voisinage de 3 standard, qui entre totalement dans {9} par la fonction, qui est un voisinage de 9 dans la topologie discrète.

    Par contre, la fonction de Dirichlet (1 pour un rationnel, 0 pour un réel) est une fonction continue de R en R, si l'espace topologique de départ est la topologie discrète.

    C'était des trucs que nous on faisait en première. (c'est vrai que plus tard, je ne l'ai plus jamais rencontré...)

    Donc là aussi, le triplet nous sauve pas, car il ne spécifie pas la structure topologique, seulement l'ensemble.

    C'est d'ailleurs utile de se rendre compte que "continue" est une notion de fonction entre espaces topologiques, de la même façon que "surjection" est une notion de fonction et d'ensemble d'arrivée. C.à.d. un truc pas intrinsèque à la fonction pure. "continue" est un peu comme "homomorphisme". Une fonction n'est pas un homomorphisme en soi. C'est un homomorphisme entre deux structures.
  • Je peux comprendre Bourbaki s'il introduit la notion de fonction de façon structurale et abstraite, c.à.d. si on veut parler de la notion de fonction en toute généralité. Alors il faut bien sûr deux ensembles de base A et B, avant de pouvoir axiomatiser qu'il y ait une fonction, partie de A x B.

    C'est un peu comme si on parlait de la structure de groupe. Là aussi, on introduit l'ensemble de base, E, et puis, l'opération, comme une partie de (E x E) x E. Si on veut parler de groupe en toute généralité, il fallait bien introduire un ensemble E, pour pouvoir axiomatiser les propriétés de l'opération.

    Mais pour une opération donnée de couples ((a,b), c), il est un peu superflu de parler de l'ensemble E, car c'est bien sûr l'ensemble de tous les a, b, c qui apparaissent dans l'opération.

    On parle du groupe Z,+, car le symbole du + est ambiguë: c'est le même symbole qu'on utilise pour l'opération en N, en Z, en Q, .... alors que ce sont des ensembles différents. Quand on écrit Z,+, on veut bien sûr parler du "+ du Z" et pas du "+ de N", dans cette expression. Z,+, avec le "+ du N" ne serait pas un groupe, car ((-2,-1),-3) n'est pas un élément du "+ du N" et justement, c'est un axiome du groupe que l'opération est une application sur E x E. Si c'était clair que le +, il représente le "+ du Z", alors ça suffit en lui-même et on pourrait parler du groupe "+ du Z".

    Ce serait idiot de parler du "+ du N" en Z et de considérer que cette addition est différente que "le + du N" en N. C'est pourtant ce qu'on fait en insistant sur la fonction comme triplet ($\R$, $\R$, $\sqrt{x}$) et d'insister sur la présence de $\R$, et de dire que c'est une fonction différente que ($\R^+$, $\R$, $\sqrt{x}$).

    De la même façon, le "+ du Z" est un groupe "dans Z", mais n'est pas un groupe "dans Q" car ce "+ du Z" n'est pas une application sur Q x Q.
  • Les gros bouquins de théorie des ensembles comme Jech considèrent qu'une fonction est un ensemble de couples, sans rien a priori sur des ensembles qui contiendraient les images et domaines de l'objet concerné.

    $\{(\emptyset,32);(\N,1),(\R,\R)\}$ est une fonction par exemple.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Je munis tous mes ensembles de la topologie usuelle.
    $I=\mathbb R$.
    $E=\mathbb R^*_+$
    Soit $f$ la fonction de $I$ dans $I$ définie par :
    $f(0)=1$ et pour tout réel $x$ non nul, $f(x)=0$.
    1) $f$ n’est pas continue.
    2) $f$ n’est pas continue en $0$.
    3) $f$ est continue sur $E$.
    J’utilise la définition : être continue sur $truc$ c’est être continue en tout point de $truc$.
    4) $f_{|E}$ est continue.
    En restreignant, j’ai changé l’ensemble de départ et donc j’ai changé de fonction et j’obtiens une fonction (parfaitement) continue.
  • Quel que soit le point de vue adopté (fonctions graphes ou fonctions triplettes), il faudra toujours rajouter toutes les structures sous-jacentes (ensembles d'arrivée quand on veut envisager une surjection, topologie pour la continuité, etc) quand les circonstances l'imposent.
    Le point de vue des fonctions graphes consiste à ne le faire que quand c'est strictement nécessaire.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
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