Justifier l'apprentissage du radian en EDS

Bonjour,

Dans le programme de l'EDS maths première on introduit une nouvelle unité d'angle : le radian.
Comment expliquer aux élèves l'utilité de cette nouvelle unité ?
Par ailleurs un élève me demande à quoi il sert de définir le cosinus et le sinus d'un nombre réel quelconque (on a vu l'enroulement de la droite numérique sur le cercle trigonométrique).

Merci pour vos réponses.
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Réponses

  • Je ne sais pas si je sais répondre à cette question.

    Il faut savoir qu’on identifie un angle à une longueur, et de la même manière un angle solide à une aire.
    L’avantage est bien d’avoir la longueur (le nombre réel) « tout de suite » au lieu de passer par d’autres unités (degré).

    Sur les définitions (utilité sinus et cosinus) :
    J’y vois encore une histoire de longueur.
    Ces deux nombres sont les coefficients de réduction du rayon du cercle trigonométrique (ou de l’hypoténuse, ensuite) de la projection sur chacun des axes du repère cartésien.

    Est-ce convaincant ? Je n’en sais rien.

    Remarque : pour un mathématicien, ce sont les parties réelles et imaginaires de $x \mapsto \exp (x)$ définie pour tout complexe $x$, et ça tranche avec un marteau.

    ÉDIT : sur l’unité « radian » on avait eu une discussion (ce n’est pas une unité physique (cm, L, kg) mais bien mathématique (pour 1 radian la distance euclidienne - le réel ! - de l’arc vaut la distance euclidienne du rayon)).
    Mais dis-je des bêtises ? Suis-je incomplet ?
    Les mots clés : longueur, mesure, unité de longueur, unité de mesure, grandeur...
  • EDS = Enseignement De Spécialité ?
  • Le radian simplifie les formules, au lieu de traîner partout des $\frac{\pi}{180} $.
    D'un point de vue historique, quand et pourquoi a-t-il été introduit ?
  • Le radian est la longueur d'un arc du cercle unité.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Chaurien : a priori, oui !
  • Au lieu de dire « un angle dont la longueur de l’arc est $x$ si le cercle a pour rayon $1$ », on préfère dire « un angle de $x$ radians ».
    C’est vrai que c’est plus court.
  • Ludwig de quelles formules tu parles ? Peux-tu donner des exemples ?
  • Bonjour,

    @bulledesavon : comme tu sais, je suis physicien, alors ma réponse n'est peut être pas adaptée : je te laisse juge.

    Pour mesurer un angle, par exemple entre deux segments sécants, on veut une mesure de l'écartement de leur direction : on peut avoir l'idée de découper les écartements selon une échelle de mesure : les degrés qui découpent l'écartement maximum en 180 unités.

    Mais, on peut avoir une autre idée : il est plus facile de mesurer des longueurs que des écartements. (En fait, on ne sait mesurer que des longueurs, mais c'est une autre histoire.) On trace alors un cercle, et au lieu de mesurer un écartement on mesure la longueur le long du cercle. C'est une nouvelle façon de mesurer un angle, n'est-ce pas ?
    On mesure la longueur le long du cercle $\ell$ et comme elle est proportionnelle au rayon $r$ (alors que l'angle reste le même), alors on forme le rapport $\ell/r$ pour cette mesure d'angle. Il faut alors lui donner une unité puisque un angle de $1$ dans la première méthode ne vaut pas $1$ dans la seconde. On lui donne le nom de 'mesure circulaire d'un angle' puis, plus tard, de 'radian'.
  • Les unités sont faites pour être utiles.
    Si tu es charpentier, l'unité utile est le tour que tu divises en 360°.
    Si tu veux faire des maths, l'unité utile est le radian.
    Ce n'est sans doute pas évident pour des élèves de première mais on peut leur dire.
  • L’argument est étonnant YvesM, mais je ne dis pas qu’il n’est pas convenable.
    Je reprends ce que tu dis.

    1) on donne communément des mesures à des angles, en degrés ou en grades.
    2) une autre méthode est d’attribuer à un angle un quotient de longueur (arc/rayon).
    3) comme on veut éviter les confusions, on donne une unité au quotient de longueur.

    N’y a-t-il pas une contradiction « purement physique » oserais-je dire ?
    N’importe quel quotient de longueurs est alors un nombre avec une unité : le radian.

    Édit : orthographe.
  • Bonjour,

    Oui et non : relis mon message : seul le rapport de la longueur d'un arc sur le rayon du cercle (qui contient cet arc) possède comme unité le radian. Il ne faut pas faire de généralisation douteuse.
  • Alors :
    Longueur de l’arc : $\ell$.
    Rayon : $r$.

    Longueur du côté d’un rectangle : $a$.
    Longueur d’un autre côté du rectangle : $b$.

    Si $a=\ell$ et $b=r$, alors $\ell /r$ est en radian mais pas $a/b$.
  • Bonjour,

    Quand j'étais élève, je me suis satisfait de la définition du radian parce qu'elle me semblait plus belle, universelle et simple que celle du degré, juste "évidente" (pour sa simplicité) a posteriori. Un élève un peu attiré par les maths devrait pouvoir comprendre ça.

    En ce qui concerne la deuxième question, il y a deux réponses :

    1) On ne devrait pas avoir à subir ce genre de questions des milliards de fois dans notre carrière à l'éducation nationale. Dès le collège, on a des "Pfff 2+2 mais ça va nous servir à quoi ça dans la vie ???!!!". Je pense qu'on peut envoyer promener l'élève, suivant qu'on s'est levé du bon pied ou pas.

    2) Mathématiquement, il est plus sympa d'étudier une fonction définie sur R (pour la dérivée, par exemple, inutile d'aller jusqu'aux séries de Fourier. Quoique.). Et surtout, physiquement, des ondes, phénomène courant universel, un son flûté donnent une sinusoïde.

    [small]Ajouts :[/small]
    En fait, la question de cet élève n'est pas bête avec un autre point de vue : l'enroulement de la droite autour du cercle est un truc parachuté par l'inspection, l'équivalent des grands mouvements de bras pour décrire la translation. Il n'y a ni maths ni physique là-dedans et on peut comprendre que cela interpelle. Il faudrait peut-être, avant de commencer le cours, expliquer que l'on va étendre notre répertoire en introduisant une nouvelle classe de fonctions qui interviennent de façon naturelle dans de nombreux phénomènes physiques (périodicité) et dont il se trouve qu'elles ont aussi une grande utilité en mathématiques pures.

  • Ha ça, c’est mon credo : ne jamais commencer par répondre directement à « à quoi ça sert ? ».
    Jamais. D’ailleurs argumenter dans ce sens est « dangereux » (toute proportion gardée).
  • Bonjour,

    Effectivement, $a/b$ n'est pas en radian puisqu'il ne correspond pas à $\ell/r$. Il n'y a aucun problème.

    Niveau M2 de métrologie : Justifier qu'un angle n'est pas un rapport de longueurs.

    Indication : On ne confondra pas une grandeur physique avec sa mesure.


    Par exemple : On pèse une masse référence en mesurant l'élongation d'un ressort (dans le champs de pesanteur) : 10 cm. On pèse alors une masse $m$ en mesurant l'élongation du ressort : 5 cm. On trouve que la masse m vaut 5 cm/10 cm = 1/2 de la masse référence.
    On a bien mesuré la masse m : la procédure donne son rapport à une masse référence.
    Le résultat de la mesure s'exprime par un rapport de longueurs. Peut-on conclure que la masse est sans unité physique ?
  • @YvesM: un angle peut être vu comme un rapport de deux grandeurs exprimées dans la même unité.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Un rapport de deux mesures exprimées dans la même unité est un nombre sans unité.

    Bizarre d'écrire : $\dfrac{5 \ cm}{10 \ cm} = 0,5 \ masse_{référence}$ (sauf si j'ai mal compris)

    À gauche, on a le réel 0,5.
    À droite, on a une masse.

    YvesM, tu t'égares, non ?

    Je ne cherche pas à taquiner tes muses, juste à comprendre ce que tu dis.
    On a de l'implicite ou pas ?

    Edit : la prase "$a/b$ ne correspond pas à $\ell /r$" est déjà très étrange puisque j'ai choisi $a = \ell$ et $b = r$.
    Il ne s'agit pas de choses qui se correspondent ou pas, il s'agit de choses égales.

  • Je me souviens que la question du radian comme unité m'avait un peu bloqué en physique, lorsqu'il était question de pulsation. Physiquement je comprends pourquoi, mais en analyse dimensionnelle est-ce que le radian existe ?
  • Bonjour,

    @Dom :

    J'ai effacé ma réponse à ton message... car je ne veux pas me lancer dans un dialogue de sourds.

    Je te suggère de lire sur le net des articles sur les unités en physique et sur le cas particulier du radian. Les auteurs font en général un bon travail d'explication des concepts : grandeur physique, mesure et système d'unités.
  • Rien ne me convainc.
    Enfin, si, je suis convaincu que "radian" n'est pas une unité de mesure.
    C'est un terme utilisé pour alléger le discours, comme je l'ai dit plus haut.

    Je pense même qu'on ne devrait pas dire "l'angle mesure 2,1 radians" mais davantage "l'angle est de 2,1 radians" ou "l'angle correspond à 2,1 radians" éventuellement.

    Je le dis de nouveau : "l'angle est de 2,1 radians" signifie "l'angle est tel que si le rayon du cercle est 1, alors la longueur de l'arc de cercle est 2,1" qui sous-entend d'ailleurs que l'on sait de quel cercle on parle...(et on peut proposer une phrase encore plus longueur qui chasse - presque - tous les implicites)

    Edit : je viens de voir ton message.
    Justement, les quelques articles que je lis contiennent les contradictions que je pointe dans ce fil.
    Je te remercie toutefois et te comprends (comme toi je crains le dialogue de sourds :-)).

    Edit 2 : pour les rectangles, on parle de ratio - nouveau terme des programmes de collège - (voir le fil sur les pixels où l'on utilise le terme "format" avec les exemples courants 4/3 ou 16/9).
    Personne ne me dira que 4/3 est un nombre avec une unité.
    D'ailleurs un angle de "format" 4/3 ou d'environs "1,33 radians", ça m'amuse de penser que ça pourrait se dire.
  • Bonjour,

    Nous sommes en désaccord : le radian est une unité de mesure comme le kilogramme ou le mètre. C'est mon point de vue (avec de nombreux physiciens). Mais je sais que d'autres pensent comme toi. C'est un cas plus difficile à traiter que la masse.

    La Terre continue de tourner.
  • Vu !
    Aucun problème Yves ;-)

    Amicalement, bien sûr :-)

    Dom

    Edit : je crois que j'ai bientôt une manière de me rapprocher de ton point de vue...
    C'est artificiel (enfin, en physique, les unités "premières" le sont de toute manière) mais très pratique.
    J'attends un peu et suis occupé pour le moment. Mais on va tomber d'accord je pense et c'est même moi qui vais tomber d'accord avec toi...
  • La physique se sert des maths mais c’est une autre discipline. Il est normal que vous donniez une acception différente au radian.

  • Si le radian est une unité de mesure, il mesure quoi?
    L'égalité $\exp (ix) = \sum_{k=0}^{\infty} \frac{(ix)^k}{k!}$ a-t-elle un sens physique et si oui et si la variable $x$ possède une unité $u$, quelle est cette unité et pourquoi peut-on sommer des $u^n$ avec des entiers $n$ différents?
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour,

    @Foys : le radian est l'unité de mesure d'un angle.

    Soit $m$ une masse d'unité le kilogramme : que signifie $\sin m$ ? Rien. L'argument doit être adimensionnel. C'est la même chose pour le radian. Dans $\sin x$, $x$ est adimensionnel. Si on a $a=\pi/2 \,rad$ et on veut calculer le sinus... on commence par adimensionnaliser : on pose $x=a/(1\, rad)$ et on calcule $\sin x=\sin (\pi/2) = 1.$

    On écrit $\theta = |\theta|.\theta_0$ avec $|\theta|$ la mesure de l'angle et $\theta_0 = rad$ son unité.

    Quand on écrit '$\theta = \ell/r$', il s'agit en fait de la mesure de l'angle $|\theta|$, mesure qui n'est pas l'angle $\theta$. L'angle est une grandeur physique avec comme unité le radian. On écrit $\theta = \ell/r .rad$ pour parler de l'angle et $\ell/r$ pour la mesure de cet angle dans les unités 'radian'.
    L'écriture $\sin (\pi)$ est correcte : il s'agit de calculer le sinus de la mesure d'un angle, qui est $\pi.rad$, dont la mesure est $\pi.$
    L'écriture $\sin (\pi. rad)$ est incorrecte : on a mis dans l'argument une unité et c'est aussi con que d'écrire $\sin (1.kg).$
  • En physique :

    Si l'on s'accorde à dire la chose suivante :
    "Le degré (°) est une unité de mesure des angles, la référence étant l'angle plat qui mesure 180°."

    Alors on peut définir une nouvelle unité de mesure, le radian (rad) avec : $\pi$ rad = 180° (et par proportionnalité pour les autre mesures).

    Comme le lien entre € et $\$$ (à l'instant $t$), comme le lien entre mètres et yards, comme le lien entre °C et °F (mais là c'est un lien affine et non proportionnel).

    Là, j'étais en physique et non en mathématiques.

    En mathématiques maintenant : c'est ce que j'ai décrit plus haut. On utilise le terme "radian" par commodité de langage. Mais je ne parle plus d'unité de mesure.

    Il s'agit bien de deux acceptions.

    Des détracteurs ?

    Dom
  • Il me semble qu'il y a chez certains une confusion entre "avoir une dimension" et "avoir une unité". Un angle est une grandeur physique qui n'a pas de dimension mais qui se mesure avec une unité.
    La preuve que c'est une grandeur physique : le rapporteur, qui peut être gradué en différentes unités.
  • Bonjour,

    @Dom : Un physicien préfère partir du radian pour définir les sous-unités comme le degré.

    Quand on a défini $\theta = |\theta|.\theta_0$ on peut définir des sous-unités par $\theta = |\theta|.\theta_0 = |\alpha|.\alpha_0$ par exemple, l'angle $\theta=180.deg = \pi.rad$ dont la mesure en degré est $180$ et la mesure en radian en $\pi.$

    Si l'on ne donne que la mesure sans préciser l'unité, on n'a pas défini l'angle. Comme une masse de $10$ ne donne aucune indication sur cette masse (ni même qu'elle est non nulle puisqu'une masse nulle dans une échelle n'est pas forcément nulle dans une autre échelle).

    Il faut bien donner le couple $(|\theta|, \theta_0)$ pour définir $\theta$ : d'où la notation $\theta = |\theta|.\theta_0.$

    En mathématiques, c'est pareil : quand on a une fonction $f$ d'une variable $x$, il faut donner $x$ et $f$ pour définir $f(x).$

    L'angle mathématique est $f(x)$ : le mot 'radian' donne la fonction $f$ alors que $\pi$ donne le $x.$
    Ce même angle peut aussi être défini par $g(y)=f(x)$ : le mot $degre$ donne la fonction $g$ alors que $180$ donne le $y.$

    En mathématique, on suppose une règle : quand on ne précise pas la fonction $f$ ou $g$ par les mots $rad$ ou $deg$, c'est $rad$ par défaut.

    Donc, en maths, je ne suis pas choqué de lire : l'angle vaut $\pi$. Je comprends par défaut : $rad$.
    Mais un angle de $\pi.deg$ existe aussi et il faut bien le distinguer d'un angle différent de $\pi.rad$.

    Je suis d'accord qu'en maths il ne s'agit pas 'd'unité de mesure' mais simplement d'une référence à une certaine fonction implicite.
  • GaBuZoMeu,

    Qu’appelle-t-on « avoir une dimension » ?
    Est-ce « être en bijection avec un $\R^n$ » ?
  • Il semblerait que l'ingénieur et physicien James Thomson, à l'origine du radian, ait introduit beaucoup d'autres termes en science (voir image). Pourquoi radian ? Radian, du latin radius, rayon : un angle d’un radian intercepte un arc de cercle dont la longueur est égale au rayon du cercle.

    source image : Trigonometry, De Charles P. McKeague, Mark D. Turner, 200797352
  • Non, c'est avoir une dimension au sens de l'analyse dimensionnelle (tu sais, $L, T, M, I$ etc., une accélération à la dimension $LT^{-2}$, un potentiel électrique la dimension $M L^2 T^{-3} I^{-1}$ etc.
    Eh bien, un angle est une grandeur adimensionnelle.
  • Une note à la page 118 du livre de Charles P. McKeague, Mark D. Turner précise :
    Bien que bien que la première utilisation imprimée du terme radian soit attribuée à James Thomson, on pense que le concept de radian a été initialement proposé par Roger Cotes (1682-1716), qui fut le premier à calculer 1 radian en degrés.
    À lire aussi la note page 119 :97358
    note.jpg 331.8K
  • GaBuZoMeu,
    En effet j’ai pensé à cela ensuite, je n’avais que L, T et M dans mon paradigme naïf.
    Mais en fait je n’ai jamais vu ces choses théoriques nulle part.
    Seulement des questions de « bon sens » disséminées dans des cours.
    Merci pour l’info.
  • Bonjour,

    @Dom et @GaBuZoMeu :

    Un ressort. On prend une masse étalon de 1.kg, on l’accroche, on mesure une extension du ressort de 10.cm.
    Pour mesurer une masse m, on l’accroche, on mesure une extension de 20.cm.
    On conclut que la masse m est 20.cm/10.cm 1.kg=2.kg.
    On a mesuré un rapport de longueurs qui est adimensionnel. Mais la masse m possède une dimension.

    On fait pareil avec un angle :
    On prend un angle étalon de 1.rad.
    On mesure un angle par le rapport de la longueur de l’arc et du rayon : on trouve 4.cm/2.cm.
    On conclut que l’angle est 4.cm/2.cm 1.rad=2.rad.
    On a mesuré un rapport de longueurs qui est adimensionnel. Mais l’angle possède une dimension.

    Votre raisonnement ‘puisque la mesure de l’angle est un rapport adimensionnel, alors il n’a pas de dimension’ mène à considérer la masse comme adimensionnelle, n’est-ce pas ? Pourtant vous ne le croyez sans doute pas.

    Pourquoi ?
  • Je ne suis pas à l’aise avec la physique donc c’est plus simple pour moi.
    Il n’y a pas d’unité en maths sauf décrétée « ce truc vaut 1 ».
  • Ci-joint une lettre du fils de James Thomson, parue dans Nature, avril 1910.
    Bataille autour du mot..

    à lire aussi Whence the "radian" ? Robert J Whitaker
    note.pdf 121.4K
  • YvesM, ton petit discours ne tient pas la route.

    On est d'accord que l'angle est une grandeur physique.
    Mais l'angle étalon est le tour. Les unités d'angles sont des fractions du tour (1/360, ou 1/400, ou 1/(2*pi)). Et tu vois bien que ce tour angle étalon n'est pas de même nature que les étalons de masse ou de longueur par exemple. L'étalon de longueur est fixé arbitrairement, on en change de temps en temps pour avoir une définition plus précise. Un tour est un tour depuis la nuit des temps, et personne n'imagine de changer la définition du tour pour en avoir une plus précise.
    L'angle est une grandeur physique adimensionnelle.
  • @GaBuZoMeu : le tour est angle étalon canonique, mais d'autres grandeurs physiques ont aussi des étalons canoniques, comme la longueur de Planck.
  • Heu ... la longueur de Planck est une construction théorique sur la base de la physique connue depuis un siècle. Un élève de collège, comme Aristote il y a plus de 2000 ans, sait ce qu'est un tour.Pas de physique, pas de longueur de Planck; mais toujours des tours.

    Cordialement.
  • Ceci ne l'empêche pas d'être canonique. Si on veut quelque chose de plus facilement accessible, on peut dire que l'unité de vitesse canonique est celle pour laquelle $c=1$.
  • Oui JLT, c'est un bon argument. Quoique, je ne trouve pas que la longueur de Planck ou la vitesse de la lumière dans le vide soit de même nature que le tour. Un monde où la vitesse de la lumière dans le vide est différente de celle qu'on connaît me pose moins de problème qu'un monde où le tour ne serait pas un tour. Mais c'est peut-être une erreur d'appréciation.
  • Bonjour,

    Je viens de lire la page Wiki de ´grandeurs physiques’ et il est noté que l’angle est adimensionnel OU de dimension le radian.

    Je sais bien que les deux points de vues existent.

    Je considère qu’un tour reste un tour, oui. Mais qu’il vaut $2 \pi.rad$ avec le radian son unité physique. Les instances internationales ont varié sur ce point... et changeront encore (sans doute).
  • Euh, là tu lis de travers Yves M. La page wikipedia française indique précisément
    angle (sans dimension ou de dimension 1, radian)
    ce qui veut bien dire qu'un angle est sans dimension ou de dimension 1 (l'élément neutre du groupe des dimensions), et que le radian est l'unité d'angle.
    On a aussi par exemple dans cette page
    vitesse ($L T^{-1}$, mètre par seconde)
    et ça ne veut certainement pas dire que la vitesse a pour dimension $LT^{-1}$ OU le mètre par seconde.

    Avec la façon dont tu interprètes la page wikipedia, tu tombes en plein dans la confusion entre dimension et unité.
  • Bonjour,

    Tu dois avoir raison. Mais alors ils donnent bien le ´radian’ comme unité pour les angles. Cependant, une phrase dit explicitement que ‘l’incorporation de la grandeur angle n’est pas générale dans l’analyse dimensionnelle’. Personnellement, je l’utilise systématiquement...

    Pour revenir à ton raisonnement sur le tour (qui est intéressant pour comprendre en quoi ce cas de l’angle est problématique). D’ailleurs, la mole donne les mêmes divergences de vues.

    Comme @JLT le remarque on peut trouver des grandeurs canoniques qui ne varient pas comme la vitesse de la lumière ou la masse du proton ; puis mesurer des vitesses et des masses comme des fractions... donc sans dimension.

    En relativité générale, la déformation de l’espace fait que la circonférence n’est pas forcément $2\pi$, n’est-ce pas ? Donc un monde où ‘le tour n’est plus le tour’ n’est pas si étrange à concevoir avec les trous noirs tout autour de nous.
  • En relativité générale, la déformation de l’espace fait que la circonférence n’est pas forcément $2\pi$, n’est-ce pas ? Donc un monde où ‘le tour n’est plus le tour’ n’est pas si étrange à concevoir avec les trous noirs tout autour de nous.

    Ici, YvesM, tu fais la confusion entre "tour" (angle) et circonférence du cercle d'un certain rayon. La courbure de l'espace ne change rien au fait qu'un tour est un tour (de 360°, si tu veux).
    Regarde par exemple le cas d'une sphère, pour la courbure positive. En un point de cette sphère, un tour est toujours un tour (une rotation d'un tour autour d'un axe passant par ce point et orthogonal à la sphère, c'est toujours une rotation d'un tour ! Par contre, bien sûr, la courbure positive fait que la circonférence d'un cercle est plus petite que $2\pi$ fois le rayon.
    Même chose en courbure négative, par exemple dans le plan hyperbolique, sauf que cette fois-ci la circonférence est plus grande que $2\pi$ fois le rayon. Mais un tour reste un tour : les angles se situent dans le plan tangent en un point avec sa métrique, et c'est un brave plan euclidien.
  • Je me souviens que "la droite qu'on enroule" m'avait fait bondir comme élève dans le temps, ça cassait toute forme de rigueur mathématique. J'avais dit à mon prof que si on pouvait "faire courber" une "droite" alors pourquoi pas en faire de l'élastique et alors selon qu'on tirait plus fort ou pas, les nombres s'écartaient un peu plus ou un peu moins et je pouvais mettre n'importe quel nombre n'importe où sur le cercle en tirant plus ou moins fort.

    Il m'avait sagement répondu à l'époque que oui, c'était de la foutaise, mais pour le comprendre il faillait comprendre la longueur d'arc avec une intégrale, et on en était pas là, donc il fallait patienter, je comprendrais plus tard. Ce qui fut.
  • D'après moi, une "grandeur physique" est un élément d'une droite vectorielle, telle que : l'ensemble $L$ des longueurs, l'ensemble $T$ des durées, l'ensemble $M$ des masses. Une aire est un élément de $L\otimes L$. Une vitesse est un élément de $L\otimes T^*$. Si $t\in T\setminus \{0\}$ on note $t^{-1}\in T^*$ la base duale. Pour tout $\ell\in L$ et tout $t\in T$, la vitesse moyenne d'un objet qui s'est déplacé de $\ell$ en un temps $t$ est l'élément $\ell\otimes t^{-1}\in L\otimes T^*$.

    Une unité est une base de la droite.

    Il y a plusieurs notions d'angles : géométrique, orienté de droites, orienté de vecteurs,... J'utiliserai une notion de "l'angle du tournevis" (je ne sais pas si ça a un nom mathématique) : "tourner de 450° dans le sens trigonométrique" a un sens. L'ensemble des "angles tournevis" est une droite vectorielle orientée $A$. Il y a de plus un morphisme canonique $f:(A,+)\to (S,\times)$ où $S$ est le groupe des nombres complexes de module 1.

    La droite $A$ admet deux bases canoniques : le tour et le radian, de sorte que $f(\mbox{tour})=1$ et $t\mapsto f(t\,\mbox{rad})$ est une isométrie. Les deux sont légitimes mathématiquement, mais le radian est souvent préférable pour avoir des formules telles que $\sin'=\cos$. Par contre, l'utilisation du tour donne des formules plus jolies dans la transformation de Fourier.
  • Je préfère ton modèle, JLT, à celui de Christophe pour qui c’est tout simplement un corps (où on peut additionner des choux et des carottes).
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • La température est-elle une grandeur physique selon JLT ?
  • JLT a écrit:
    > J'utiliserai une notion de "l'angle du tournevis"
    > (je ne sais pas si ça a un nom mathématique) :
    > "tourner de 450° dans le sens trigonométrique" a
    > un sens.

    Ça a un sens "cinétique", mais il faut un paramètre d'évolution continue (par exemple le temps quand on pense à des applications physiques) pour différentier 720 degrés de 0 degrés: purement en regardant la situation de départ et de fin (purement géométriquement) ça ne se distingue pas. C'est "le mouvement" qui se distingue, pas le résultat final.

    Je suppose que ce que la remarque de l'élève du début du fil impliquait, c'est que le concept d'angle avait été élargi, d'une idée purement géométrique (une relation entre deux demi-droites commençant au même point), à une idée plus cinétique (une sorte de "propriété d'évolution").
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