Division euclidienne et reste

Bonjour,

j'ai chez moi un dictionnaire de mathématiques et hier, je le feuilletais et je suis arrivé à cette phrase qui m'interpelle :

"Si le reste de la division euclidienne est nul, alors il s'agit d'une division".

Autrement dit, si r = 0, alors a = b * q (+ 0) avec 0 < b donc : eh bien cela n'est pas l'écriture d'une division euclidienne.

Par curiosité, j'ai poursuivi mes recherches sur la notion de division euclidienne dans le supérieur et il m'apparaît que le reste peut-être nul (ce que je pensais).

Alors, je m'interroge : qui dit vrai ?

Merci.

Réponses

  • Division euclidienne avec reste nul: division exacte.
    Dans une division euclidienne, le reste peut être nul. On impose au "reste" de vérifier $0\leq r<d$ avec $d$ l'entier naturel non nul par lequel on divise (au sens de division euclidienne) un entier naturel.
  • 1) "Division euclidienne avec reste nul: division exacte." : Pourquoi ?

    2) Pourquoi donner une définition d'une définition euclidienne avec r = 0 si finalement lorsque r = 0, on ne l'appelle plus ainsi.
    Autrement dit,je ne comprends pas bien pourquoi r = 0 dans une division euclidienne qui finalement n'en est pas une...
    Par ailleurs, vous dites à vos élèves que si r = 0, alors il ne s'agit plus d'une division euclidienne mais d'une division ?

    3) Nous sommes bien d'accord qu'une division euclidienne n'est pas une opération ? L'opération est la division ?
  • Merci pour vos réponses.
  • C'est une définition, tu veux vraiment demander "pourquoi" à une définition ? Et puis ça devrait quand même être assez clair, la division euclidienne de $a$ par $b$ a un reste nul si et seulement si $b$ divise $a$, la division de $a$ en $b$ parts est donc "exacte".
  • Effectivement rien n'interdit que r=0 dans la définition de la division euclidienne donc on a la réponse.
    C'est un peu la même chose avec les fonctions affines f(x)=ax+b avec a et b des réels quelconques donc on peut dire par exemple que la fonction f(x)=3x est aussi une fonction affine même si dans ce cas on la désignera plutôt comme fonction linéaire car c'est un cas particulier avec b=0.
  • "la division euclidienne de a par b a un reste nul si et seulement si b divise a, la division de a en b parts est donc "exacte".
    Donc si r = 0, la division euclidienne est un cas particulier d'une division, c'est ça ?

    Pourriez-vous, s'il vous plait, répondre à mes questions 1), 2) et 3) ... ?
  • J'ai répondu à ta question 1) dans mon précédent message.

    Pour la 2), c'est une question de convention, mais il me semble qu'absolument toute personne sérieuse parle de division euclidienne même quand le reste est nul, c'est juste qu'on ajoute comme commentaire que la division est "exacte" dans ce cas.

    Pour la 3), la division euclidienne peut être vue comme l'opération qui au couple d'entiers $(a, b)$ (avec $b$ non nul) associe le couple $(q,r)$ constitué du quotient et du reste dans la division euclidienne de $a$ par $b$.
  • Dans l'égalité $a=bq+r$, où $a$ est entier naturel et $b$ un entier naturel non nul, $q,r$ ne sont pas uniques si on n'impose pas, par exemple, une condition sur $r$.
    Si on impose la condition $0<r<b$ alors $r,b$ n'existent pas toujours.
    Par exemple si on prend $a=6,b=3$, $r$ n'existe pas.
  • @Poirot :
    2) "il me semble qu'absolument toute personne sérieuse parle de division euclidienne même quand le reste est nul, c'est juste qu'on ajoute comme commentaire que la division est "exacte" dans ce cas."
    donc si je comprends bien , lorsque l'on travaille avec des nombres entiers naturels, si r = 0, la division euclidienne est un cas particulier d'une division, c'est ça ?

    3) Et donc si c'est un cas particulier, il y a bien qu'une 4ème opération mathématique connue au collège : la division (avec cas particulier de la division euclidienne) ?

    @Fin de partie : merci pour cet exemple clair.
    Merci.
  • Disons que le quotient dans $\N$ (donc de la division euclidienne) coïncidence avec le quotient dans $\R$ quand le reste du premier quotient mentionné (division euclidienne) est nul.

    « Être une division » est une expression bizarre.
  • Arturo,

    la division est exacte quand "elle se termine" au sens de l'école primaire.
    Tu as bien fait des divisions à la main quand tu étais en CM1 et CM2, non ?

    Cordialement.
  • Gérard0 : je comprends le concept d'une division qui se termine.
    Mais ce que je ne comprends pas c'est que pour moi une division euclidienne est une division avec des nombres entiers qui s'arrête dès que r < b.
    Maintenant, il semblerait que si r = 0, on ne parle plus de division euclidienne mais de division.
  • Arturo: tu essaies de semer la division ici? X:-(
  • Tu lis de travers ... comme si à chaque mot une situation et à chaque situation un mot différent. Comme si un carré n'était pas un rectangle, comme si une division (sens école primaire) n'était pas une division euclidienne.

    Un peu d'ouverture d'esprit sur la manipulation du français (y compris par les matheux français) ne messied pas.
  • Division et division euclidienne sont deux algorithmes qui s'arrêtent.
    Ils s'arrêtent en donnant la réponse cherchée ou en signalant qu'il n'y en a pas,
    ou encore en signalant qu'ils n'ont pas pu trancher.

    Tout ceci dépend de l'ensemble dans lequel on travaille.

    Dans les entiers l'algorithme de division s'arrête souvent sur la case "pas de réponse",
    celui de division euclidienne toujours sur une réponse, d'où son intérêt.

    Dans les fractions l'algorithme de division s'arrête toujours sur une réponse,
    l'algorithme de division avec reste n'a donc pas d'intérêt.
  • Soland a écrit:
    l'algorithme de division avec reste n'a donc pas d'intérêt.

    Fichtre ! Aucun intérêt de savoir que dans cent heures il sera 21h40 (17h40 + 4h) mardi 07 ? Que si j'achète avec 5 billets de 20 euros 4 bouquins à 24 euros on me rendra 4 euros de monnaie ?
  • Je ne comprends toujours pas le « il s’agit d’une division ».
    Cette manière de dire est absurde dans ce contexte.
  • Félix: tu sors la phrase de Soland de son contexte.

    Si on veut diviser $7$ par $3$ et qu'on s'autorise comme réponse une fraction alors on obtient une réponse $\dfrac{7}{3}$. Et on obtient toujours une réponse si on ne divise pas par $0$.
    (c'est ce que j'ai compris des propos de Soland)
  • Le propos « ça n’a pas d’intérêt » au sujet de la division euclidienne est étonnant. Sauf si je ne l’ai pas compris.
  • Dom: parce que tu n'as pas lu attentivement la phrase juste au dessus.
    Si on s'autorise des fractions au même titre que des nombres entiers (qui sont des fractions particulières comme chacun sait) alors la division euclidienne perd de son intérêt. Mais on est un peu gêné pour donner exactement $\dfrac{5}{3}$ euro en paiement du prix d'une baguette de pain. :-D
  • En effet je ne comprends même pas le début.

    Je ne connais qu'un seul algorithme, vue en CM2 (enfin, dans les écoles non défavorisées), celui de la division euclidienne posée.

    Ensuite on le décline jusqu'au dixième (il s'agit d'un nombre entier de dixièmes) ou jusqu'au centième ou etc.
    Mais ce n'est que le même algorithme.

    Quant à "un algorithme de division" je ne sais pas ce que c'est sauf si l'on parle du même et qu'on le pousse à tout ordre...
  • Ca part en vrille, parce que certains mots ont des sens pas strictement définis, ou pas compris de la même façon par tout le monde. En l'occurrence le mot division..
    Certains vont avoir une définition rigoriste de ce mot, d'autres une définition plus laxiste... impossible de dialoguer si chacun ne précise pas la définition qu'il emploie.

    Le mot division est un mot un peu fourre-tout.

    Le terme 'division euclidienne' est très précis : 17/3 = 5 et il reste 2. 17 est le dividende, 3 est le diviseur , 5 est le quotient et 2 est le reste. Et tous les nombres qui interviennent dans une division euclidienne sont des entiers positifs. Le diviseur ne peut pas être nul, mais les 3 autres termes peuvent être nuls.
    C'est clair, précis, et je pense qu'il y a un consensus parfait.
    Il y a un cas particulier de la division euclidienne, quand le reste est nul. Dans ce cas, certains vont dire qu'on a une division exacte, d'autres vont dire qu'on a une division euclidienne exacte, et d'autres vont dire que dans ce cas là, on a une division.

    Personnellement, je n'aime pas cette dernière convention. Pour moi quand on a un nom plus un adjectif, l'adjectif sert à apporter une restriction : Un triangle équilatéral est un triangle qui est équilatéral ; l'ensemble des triangles équilatéraux est inclus dans l'ensemble des triangles.
    Et donc, si on applique la même logique, l'ensemble des divisions euclidienne devrait faire partie de l'ensemble des division. Or c'est l'inverse.

    Mais c'est juste un choix de terminologie. Que dit ton dictionnaire à l'entrée division ? Si ton dictionnaire dit qu'une division, c'est une division euclidienne dans laquelle le reste est nul, alors tout va bien.
    Si à l'entrée 'Division', ton dictionnaire dit autre chose, c'est un problème.

    Le fait que la terminologie évolue dans le temps est normal. Et du coup, un dictionnaire publié en 1980 peut donner des définitions qui sont contradictoires avec un dictionnaire publié 30 ans plus tard. C'est normal. Il faut donc s'adapter.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • > 17/3 = 5 et il reste 2 (lourran)

    Je pense qu'il vaut mieux écrire la réponse sous la forme

    $17 = 5\times 3 +2$
  • La réponse complète est même celle que je conseille.

    $17=3\times 5+2$ et $2<3$

    Remarque : j’oublie $0\leq2$.
  • $17=3\times 4+5$
  • Heu ... ça ne parle plus de $\frac{17}3$.

    Je préfère $\frac{17}3 = 5 + \frac 2 3$ Où le "reste" reste bien à diviser par 3 (dans un problème concret, ce n'est pas toujours possible et il faudra trouver une méthode concrète).

    Ces problèmes de division ont eu un grand rôle historique peut-être maintenant un peu trop masqué par l'apprentissage, chez les matheux de la "division euclidienne" qui n'est qu'une décomposition en produit plus reste.

    Cordialement.
  • En fait, je commence par la potence (les quatre nombres disposés « en carré »), puis l’égalité, puis la condition sur le reste.

    L’écriture avec les traits de fraction est astucieuse mais il me semble qu’elle vient dans un premier temps de l’égalité usuelle (et des quatre nombres).
  • Heu ... cette écriture sous la forme 17/3=5+2/3 est très ancienne (en Europe, dès l'introduction des "chiffres arabes") et fréquente jusque vers 1950 au certificat d'études. On en a parlé avec les écritures $5 \ \frac 2 3$ et $5\ 2/3$.

    Cordialement.
  • Oui Gérard, je suis d’accord.

    Comment la trouve-t-on ? N’est-ce pas d’abord en trouvant les quatre deux nombres $q$ et $r$, de nos jours ?
    C’est ce que je voulais dire.

    La division euclidienne est un théorème : à partir d’un couple d’entiers on en trouve un autre, unique.
    Mais suis-je en train de parler d’une version contemporaine du théorème ?
    « Il existe un unique couple [...] tel que $a=bq+r$ et [...] ».
  • Dans l'écriture 17 = 5x3+2, on ne sait pas trop si le diviseur est 3 ou 5.

    Mais effectivement, je rectifie ma formulation :
    17 divisé par 3 donne 5 et il reste 2 au lieu de 17/3=5 et il reste 2
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • 17 | 3
    2 5

    17=3x5+2

    2<3


    Remarque :
    La potence lève l’ambiguïté.
    Car l’écriture 17/3 étant une classe on perd forcément de l’information.
    Je pense à : $\frac{34}6 = 5 + \frac 2 3$.
    Ou « pire » : $\frac{17}3 = 5 + \frac{6}{9}$
    Enfin que faire avec : $\frac{51}9= 5 + \frac 6 9$

    Mais je sens qu’on va encore se faire engueuler.
  • Dom a écrit:
    Comment la trouve-t-on ?
    A la renaissance, par la division sur abaque, puis, avec l'apprentissage des opérations posées (et la généralisation du papier) comme on le faisait à l'école primaire (la potence).
    La division euclidienne est une théorisation (connue en fait depuis 2300 ans, mais comme une soustraction du segment diviseur au segment à diviser, répétée tant que c'est possible).

    Cordialement.
  • Ok Gérard.
    On obtient bien les entiers d’abords si j’ai bien compris.
    C’est ensuite la manière de les présenter qui change.
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