Partie entière, partie décimale

Bonjour,

que pensez-vous de la définition suivante ?
Un nombre décimal se compose :
* d’une partie entière (à gauche de la virgule) qui est un nombre entier supérieur ou égal à 0
* d'une partie décimale (à droite de la virgule) qui est un nombre décimal compris entre 0 et 1.

Merci.

Réponses

  • C’est faux.

    La partie entière d’un nombre est le plus grand entier inférieur ou égal au nombre (mieux vaut le formaliser peut-être avec des lettres).
    La partie décimale est la différence du nombre et de sa partie entière (idem, formaliser).

    Attention : le pire est de dire « la partie à droite de la virgule » car alors tout le monde peut croire que 15 est la partie décimale de 2,15.

    Le problème avec ce que tu proposes est que sans écriture décimale on n’a pas de virgule et on ne pourrait plus savoir ce que c’est.
    Éventuellement on peut faire une remarque :
    Lorsqu’un nombre non entier est écrit en écriture décimale (propre !) alors on lit sa partie entière à gauche de la virgule.
    Mais c’est encore piégeant pour la partie décimale qui est « 0,.... ».
  • Éventuellement, pédagogiquement, on peut d’abord voir et travailler des encadrements par deux entiers consécutifs puis dire que c’est le plus petit qu’on appelle partie entière.
  • Par curiosité, j'aimerais comprendre le pourquoi de toutes ces questions :
    - tu as trouvé un dictionnaire avec un certain nombre de définitions mathématiques, et tu trouves que ces définitions sont mal rédigées ?
    - tu es en train d'écrire un dictionnaire, et tu demandes de l'aide pour valider certaines définitions ?
    - ???
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • C'est pour les 6ème, alors avec des lettres... mais voilà qui m'éclaire sur la définition.

    Dans 2,15 : 2 est la partie entière et 0,15 est sa partie décimale.
    Après, je pense que quand on écrit à droite sa partie décimale, on ne doit pas lire 15 mais 15 centièmes.

    C'est pourquoi j'essaie de trouver une formulation juste et claire pour les 6ème.
  • Je pense qu'il faut oser les lettres dès la 6e.
    Une bonne habitude à prendre.

    1) Donner l'écriture décimale de A
    A = 7 + 3

    2) Théorème : Quel que soit le nombre $x$, il existe un unique entier naturel $n$ tel que :
    $n \leq x < n+1$

    Exemple : l'oral, là, est intéressant. On demande à Robert un nombre. Puis à Esméralda. Si l'on n'a que des entiers, on peut guider et imposer des nombre non entiers.

    3) Théorème : Quels que soient les nombres $a$ et $b$, $a+b=b+a$.

    Avec le "français" qui pose énormément de problème, je suis convaincu que c'est bien mieux que "dans un addition, on peut échanger l'ordre des termes sans changer le résultat".

    Oser les lettres.
  • Arturo, tu peux regarder dans le Leyssenne (manuelsanciens.blogspot.com ou la BNF)...
    Nombre décimal : nombre composé d'unités entières et d'une fraction décimale.
    Fraction décimale : [...] partie de l'unité, ou réunion de parties de l'unités, [etc.] de dix en dix fois plus petites.

    Il faudra bien à un moment faire ressortir ce nombre 10.

    Parce que, pour 2,15 écrit en base 6, le morceau 0,15 n'est pas la partie décimale.

  • @lourrran
    Peut-être parce que je suis consciencieux et que je travaille mes cours pour les améliorer, les rendre plus clairs, trouver des définitions et propriétés peut-être mieux formulées, des exemples plus adaptés, etc.
    Tout simplement.

    @Dom
    J'utilise des lettres mais j'essaie d'y aller doucement.
    Il y a déjà plein de notions avec des nombres qu'ils ne maîtrisent pas en 6ème...
  • Je ne connais pas ta définition d'un nombre décimal mais dans la définition que tu donnes de partie entière et partie décimale je vois deux problèmes :

    1) La partie entière de $-1.5$ est $-2$, pas $-1$.
    2) La partie entière de $0.9999\ldots$ est $1$, pas $0$.

    Bon le 2) c'est plus pour la blague qu'autre chose, si c'est pour des sixièmes on peut (et doit) laisser couler sans soucis. Par contre, même si pour toi un "nombre décimal" est par définition positif (je ne sais pas si c'est le cas) ça peut valoir le coup, même pour des sixièmes, d'avoir une définition qui s'adapte aux nombres négatifs.

    Dernier point, tu dis que la partie fractionnaire est un nombre décimal compris entre $0$ et $1$, tu ne précises pas vraiment que ça ne peut pas être $1$.

    EDIT : bon ma connaissance du programme de math de collège est presque nulle, ma réponse n'est donc pas très intéressante si il est interdit de parler de partie entière d'un nombre négatif au collège ou si on y définit la partie entière de $-1,5$ comme étant égale à $-1$.
  • La définition de nombre décimal est en général vue après les écritures décimales.
    Cela dit elle n’est pas comprise, oubliée, méprisée par tous les élèves.
    On obtient toujours à la question « qu’est-ce qu’un nombre décimal ? », la réponse « un nombre à virgule ».
    Même en L1, on retrouve cette réponse.

    Les « notions avec des nombres qu’ils ne maîtrisent pas » sont, de mon point de vue, liées au fait qu’on ne leur a parlé qu’en français. Sans rien définir. Je ne dis pas qu’il faut « bourbakiser » mais proposer des choses claires. Une des manières est de proposer des définitions ou des théorèmes de manière formelle.
    Ce que j’ai donné plus haut n’est pas compliqué. On initie doucement mais sûrement.
  • Les nombres décimaux sont les nombres de la forme $\frac{x}{10^n}$ où $x$ est un nombre entier relatif et $n$ un entier naturel.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • C'est inaccessible aux 6e. La définition (informelle suivant les critères de maths modernes) de Leysenne leur est accessible, elle est conforme avec ce qu'ils savent du Primaire et elle est compatible avec ta définition rigoureuse que tu cites, qu'on peut leur donner plus tard et qui tombera sous le sens.

  • Dom a écrit:
    Même en L1, on retrouve cette réponse.
    De mon point de vue, l’intérêt des décimaux en mathématiques est très anecdotique, c'est comme les dyadiques mais en moins pratique. Une fois passé le chapitre sur les écritures en différentes bases je ne vois pas l'intérêt de reparler de nombre décimaux.

    C'est un avis personnel et je ne parles évidemment pas de leur intérêt dans la vie de tous les jours ;-)
  • D'ailleurs, si la plupart des gens avaient douze doigts, on parlerait probablement moins des nombres décimaux. :-)
  • Oui Corto, je suis d’accord.
    Mais il est quand même très gênant d’avoir des profs des écoles et des profs certifiés qui parlent de nombres décimaux sans savoir ce que c’est.
    Il doit exister au moins un agrégé qui ne sait pas ce que c’est, j’imagine, mais je n’en ai pas croisé encore.

    Oui brian, c’est certain. A croire que les babyloniens avaient ces douze doigts...voire soixante je ne sais quoi !
    Et puis non ! Les douzaines existent pour les humains aussi : utilisez le pouce d’une main pour compter vos phalanges de la même main (sauf celles du pouce), vous devriez en trouver douze ;-)
    J’ai lu que les « douzaines » pouvaient venir de là.

    Foys, oui, même si tu nous as habitué à mieux comme phrase quantifiée ;-) (« il existe » au lieu de « est de la forme »).
    En 6e, la notation puissance est inconnue (sauf $cm^2$ et $m^3$) et n’est pas au programme

    Sato, ça ne me dit rien Leysenne.

    Bon, dans l’ordre, en 6e, on parle d’écriture décimale, puis de fraction décimale puis de nombre décimal.

    Oralement : c’est un nombre entier ou un nombre entier de dixièmes ou un nombre entier de centièmes ou un nombre entier de millièmes ou un nombre entier de dix-millièmes etc.
    Bon, ok, ce n’est pas « propre ».
  • Pourquoi ne pas se contenter d’exemples suffisamment clairs en sixième ?
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Comme $\pi = 3{,}14$ ? :-D
  • Si on parle d’une chose, je préfère la définir.
    Sauf si c’est à considérer comme une notion première.

    Cela dit ça n’exclut pas des exemples clairs.
  • Sato a écrit:
    C'est inaccessible aux 6e.
    Si cette définition est inaccessible aux 6ième c'est qu'on a un problème grave en amont (on parle de fractions. Bon je suis au courant que l'addition de fractions à un chiffre est de nos jours un problème pour des post-bac mais il s'agit d'une dérive évitable de l'enseignement et non pas d'une immaturité naturelle d'un enfant de 10 ans, âge ou certains joueurs d'échecs- les plus doués certes- ont déjà des titres FIDE).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Dom a écrit:
    En 6e, la notation puissance est inconnue (sauf cm2 et m3) et n’est pas au programme
    J'ai le souvenir d'avoir vu les puissances de 10 (mais que celles là) au CM2, ma mémoire me jouerait-elle des tours ou bien le programme de primaire aurait-il changé ? Ou peut-être que c'était hors programme à l'époque.
  • Foys : écriture littérale en 6ème ?? Excellent !
  • Leysenne, c’est celui qui a fait le manuel d’arithmétique pour le certificat d’études en 1975 (voir la BNF ou manuelsanciens.blogspot.com). Il définit les nombres décimaux à l’aide des fractions et des fractions décimales.

  • Si, si, kioups, ce n’est pas si fou que ça.
    Comme je le disais, utiliser des lettres même pour des toutes petites choses ça contribuerait à rendre les écritures littérales beaucoup plus simples que ce qu’on pensent les collégiens des autres niveaux
  • Oui, enfin, avec une puissance... De toutes façons, je pense que 95% des PE ne savent pas définir un nombre décimal.
  • Oui la notation puissance...
    Cela dit : définir les puissances décimales par les nombres entiers dont l’écriture décimale est constituée d’un $1$ et de $n$ fois le chiffre $0$, ça doit passer sans problème.

    Oui et bien davantage que 95%...
  • Dom a écrit:
    Foys, oui, même si tu nous as habitué à mieux comme phrase quantifiée winking smiley (« il existe » au lieu de « est de la forme »).
    Il m'a toujours semblé qu'en maths, l'expression "$p$ est de la forme $gnagnagna$ avec $q$ dans $patati$ et $r$ dans $patata$" était synonyme de "il existe $q$ dans $patati$ et $r$ dans $patata$ tels que $p=gnagnagna$".

    L'important dans les quantifications est que le statut (libre ou lié) des lettres soit visible et que chaque lettre soit rattachable à son lieur.

    Par exemple dans la phrase énonçant une propriété du nombre $z$: "$z$ est un nombre de la forme $\frac {x}{10^n}$ avec $x\in \Z$ et $n\in \N$, $x$ et $n$ sont liés et rattachés aux écritures en bleu. Cette phrase dit la même chose que:

    $$ \color{orange}{\exists x\in \Z}, \color{green}{\exists n \in \N}, z = \frac{\color{orange} x }{ 10^{\color{green} n}}$$

    Ou de manière peut-être moins lisible:

    $$ \color{purple}{\overline \exists _{\Z}} \color{red}{\overline{\exists}_ \N}, z = \frac{\color{purple}{\blacksquare} }{ 10^{ \color{red} {\blacksquare}}}$$
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • C’était une taquinerie car c’était envers toi ;-)

    Cela dit je préconise à l’écrit de le faire comme ça (« il existe »).
    À l’oral tout est permis.

    Tiens ! Je ne comprends pas ton « moins lisible » avec les barres sur les $\exists$.
  • @Dom, le trait, c'est surtout pour pas qu'on les confonde avec les quantificateurs "ordinaires"(i.e. suivis immédiatement de lettres).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys a écrit:
    Ou de manière peut-être moins lisible:
    $$ \color{purple}{\overline \exists _{\Z}}
    \color{red}{\overline{\exists}_ \N}, z =
    \frac{\color{purple}{\blacksquare} }{ 10^{
    \color{red} {\blacksquare}}}$$

    Les 6e seront enchantés d'utiliser un code-couleur ! B-)-

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