Vous aimez les cours à distance ?

Je n'enseigne plus, mais j'ai deux cas proches :
Un prof de maths, responsable du matériel informatique du collège : Ça marche bien, pour les élèves qui veulent suivre, mais il y a de la déperdition, il faut souvent relancer les familles, et c'est un gros boulot. Et avec 4 gamins à la maison, ce n'est pas évident !
Un prof d'automobile en LP : dans une des classes, qui a toujours été rétive, 3 élèves sur 23 participent. Dans les deux autres classes une majorité suit. Nécessité de relancer les familles, ce qui est un gros travail. par contre, l'essentiel du travail des élèves est sur un simulateur en ligne (déjà utilisé en classe) et ça ne remplace pas le véhicule réel.

Cordialement.

Bonjour,
alors pour ma part je fais ce que l'on me demande de faire. De la continuité pédagogique.

Est-ce utile à tous les élèves? Je ne pense pas.

Mais de mon expérience courte de l'enseignement, ce n'est pas vraiment une question que l'on se pose en présentiel. Désolé mais le nombre de collègues que je vois préparer des cours tip top pour les têtes de classes, en disant que si les autres voulaient bien faire l'effort ils se raccrocheraient aux wagons et que la différentiation c'est de la poudre aux yeux...

D'ailleurs ce sont les même à pousser des cris d'orfraie actuellement par messagerie pour dénoncer le fait que l'enseignement à distance creuse la fracture numériques et les inégalités. C'est sûr que ne rien faire aplanirai tout cela. Enfin bon vous m'excuserai pour mon aigreur sur ce point, mais pour moi c'est comme ci on accusait les livres de creuser les inégalités entre lecteurs et illettrés. Je pense que le soucis est ailleurs;

Par contre point positif, oui j'ai dû innover. Je n'avais jamais perçu les possibilités qu'offrait notre ENT en terme de travail à distance. Il n'y a pas que du mauvais à cette situation. J'ai pu me lancer humblement sur les plans de travail également. Après ma situation est particulière, car quand j'ai quitté un lycée général pour aller vers un REP+ cette année, c'était aussi pour découvrir autre chose. Il faut l'avouer en ce moment je suis servi.

De là à se gargariser de la situation, bon ... Il y aura toujours des gens pour essayer de tirer la couverture à eux. C'est ainsi. Un ami à moi cite quelqu'un dont j'ai totalement oublié le nom qui disait : " Là où il y a de l'Homme, il y a de l'Hommerie."

La continuité pédagogique a un objectif, garder un lien social avec les familles. Les acteurs qui peuvent le faire le plus facilement c'est nous. Est-ce notre rôle principal? Non. Mais nier que l'école a un rôle social et sociétal à jouer, c'est nier notre caractère régalien.

J'espère que tout le monde sur le forum tient le coup, en tout cas pas mécontent de revenir après des années loin des mathématiques.

Willouuu

Points positifs :
- ça m'oblige à utiliser l'ENT. Ca sera toujours ça de pris pour la rentrée prochaine. On n'était pas motivés pour l'utiliser, là on n'a plus vraiment le choix
- ça me permet d'innover, de tester des trucs. Mais je m'essouffle très vite, je reviens sur ce que je sais faire...
- des cours très calmes (un des points négatifs expliquant en partie cela)
- finir début juillet, ça devrait me permettre de boucler le programme...
- des élèves rendent leur travail et n'hésitent pas à poser des questions

Points négatifs :
- ça demande énormément de boulot (maîtriser les outils, préparation, correction...)
- des élèves absents (quasiment aucune action de la part d'un des PP malgré les remarques qui ont été faites)

Je vois certains collègues donner énormément de taf, beaucoup plus qu'en temps normal. Probablement plus facile, célibataire, sans enfant en bas âge et avec des classes tip top... D'autres au contraire sont plutôt en vacances...
Globalement, mes term bossent plutôt bien, j'en ai les 3/4 à chaque séance virtuelle (je suis pas vraiment fan, je me sens un peu seul...). Pour les secondes, je serai content si j'arrive à capter les 8-9 qui comptent poursuivre les maths l'an prochain...

Non, pour moi, ce n'est pas efficace du tout, rien ne vaut un cours en présentiel...

En tous cas, je crois absolument pas à un retour en classe avant septembre donc bon, on va faire avec...

kioups,
Donner énormément de taf est débile je pense.
C’est stressant (penser à toutes les matières !) et contre-productif.
Il y a moins d’heures c’est évident alors moins de contenus.

Bien entendu la manière de travailler est très différente.

Appeler point positif le fait d’utiliser l’ENT m’intrigue mais c’est mon côté rabat-joie.
Juste une remarque dont j’aurais pu me passer ;-)

"En présentiel"....."En distanciel"......on n'entend plus que cela, la belle langue française sortira encore un peu plus mutilée de cette épidémie....
Ces deux termes horribles sont encore plus contagieux que le coronavirus.....
C'est vraiment navrant de constater que de plus en plus de profs sont incapables de s'exprimer dans un français correct.....

RM : et toi ? T'en penses quoi des cours en distanciel ? Je suis sûr que t'adores ça !

Présentiel a fait son entrée dans le Larousse en 2017. Quant à distanciel, c'est un néologisme Ramonien.

Une remarque :
« à distance » n’est pas assez précis : c’est souvent lié au CNED ou un équivalent. Personne ne se voit. Les échanges sont épistolaires. Tout au mieux des mails. Le prof n’est pas en train de travailler en même temps que l’élève ou l’étudiant.
Là, la nouvelle chose est la « classe virtuelle » où il existe quand même un moment où tout le monde se mobilise en interaction, en même temps sur un créneau.. Mais chacun de son côté.
Je crois que « présentiel » est pour insister sur le fait d’être présent physiquement dans le même espace (la classe, le cours ordinaire) afin de s’opposer au « distanciel » où la classe a lieu (tous en même temps) mais chacun chez soi.

Cela dit je me fous de ces termes et crois ne pas les utiliser d’ailleurs.

Ha non !
Propose donc de faire des groupes en classe virtuelle.

Ah ben, certains l'ont fait apparemment...

Kioups a écrit:

Ce qui est quand même assez dingue, c'est que j'allais écrire un autre mot que présentiel et je me suis dit que si jamais Ramon passait par là, ça lui ferait plaisir

Facile à dire après coup......
Je constate simplement que l'appauvrissement de la langue va souvent de pair avec l'affaissement de la pensée.....
Le niveau baisse partout.....les élèves de 2020 sont les profs de 2030.....
Le pire chez EDNAT, c'est ce qui vient après....

D'un autre côté , ce n'est pas la bousculade pour être prof en 2020 , et ça se comprend .

Domi

C’est indéniable.
Personne ne souhaite « être payé à rien foutre et avoir des vacances ».
On a une société de courageux vertueux intègres.

Les deux sont pourtant intimement liés.....

"En présentiel"....."En distanciel"......on n'entend plus que cela, la belle langue française sortira encore un peu plus mutilée de cette épidémie....
Ces deux termes horribles sont encore plus contagieux que le coronavirus.....
C'est vraiment navrant de constater que de plus en plus de profs sont incapables de s'exprimer dans un français correct.....

Je crois, que dans l’Éducation Nationale, on a besoin de beaucoup plus de Ramon Mercader...

Comme Domi, on peut distinguer la forme (et tout le vocabulaire) et le fond (l’idéologie des compétences par exemple).

Je ne sais pas si c’est lié.
Disons que la forme est peut-être un emballage dont doit se doter un « scientifique de l’éducation » pour le rendre plus crédible.
Mais c’est un essai que je fais. Rien qu’un essai.

Oui, il faudrait pouvoir leur apprendre à utiliser un ordinateur...

Amusant.
Les travaux de groupes dans ce cadre (étude de documents) incitent les fumistes à ne rien faire et laisser les autres faire le boulot. C’est déjà une séance « sympa » pour les élèves qui ne sont pas tous contraints à travailler. Et pour le prof, « ça échange donc ça travaille » selon l’idéologie à laquelle il est soumis. Et si en plus le bruit ne le dérange pas, c’est génial.
En classe virtuelle, même chose.
Mais en plus, aucun bruit.
Le bosseur fait le boulot. Les fumistes laissent faire le bosseur.
En effet c’est l’éclate. Tout le monde est content, comme el classe réelle.
Une donnée manquante : combien d’élèves dans cette classe virtuelle ?

Là on a déjà usé de démagogie avant le confinement.

On m’appelle Dom le rabat-joie, parfois.
Je ne sais pas pourquoi ;-)

Il y a un tel concentré de gimmicks (#, @, XP) et buzzwords dans ce commentaire... ça sent un peu le troll, non ?

Ici haha : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,1980336,1980396#msg-1980396

Mince. C’était facile à trouver (en fait depuis des années je m’amuse à changer le mot pédagogie en démagogie).
J’espérais être le pionnier de cette expression ou « méthode calembour ».
Bah non, j’imagine que déjà dans les années 80 ça avait été fait.
Et bien même depuis que le mot pédagogie existe.

D’ailleurs les cafés démagogiques est un bel exemple.
Je me sens un peu sale d’avoir partagé un truc avec eux (haha).

« La Direction impose illégalement ».
Je ne sais pas d’ailleurs ce qui relève sur l’égal ou de l’illégal.

Les plus habiles disent en générale « on se réunit virtuellement et vous me proposez, vous les profs, votre meilleure solution pour que la continuité pédagogique ait lieu. En cas de désaccord, je trancherais ».

J’ai cru pendant un temps qu’il serait plus raisonnable pour le gouvernement de mettre tous les profs à 84% (chômage partiel).
Bon, personne le l’aura évoqué me semble-t-il.

Ils ont déjà pondu des documents de travail il me semble.
Les profs peuvent les remercier. Sans eux ils n’auraient jamais su quoi faire.

J’étais bien entendu ironique cher Ramon.