Programme de maths idéal au secondaire ?

Bonjour à tous,

En tant que père d’une élève de 5e au collège (très bon collège privé de centre-ville), j’ai largement parcouru ce forum depuis que je l’ai découvert il y a quelques mois. Deux thèmes qui reviennent souvent dans les discussions sont, pour faire court, le « niveau qui baisse » et des « programmes trop allégés ».

Pour pallier ces faiblesses, j’essaie de donner de solides bases en maths (et en français) à ma fille. Jusqu’ici nous avons travaillé les fondamentaux en traitant beaucoup d’anciens sujets. Au CM2 par exemple j’ai veillé à ce qu’elle puisse résoudre des problèmes de Certificat d’études d’antan. Depuis la 6e, nous avons beaucoup travaillé la Géométrie et le Calcul (calcul algébrique, priorités de calcul et 4 opérations sur les fractions), qu’elle maîtrise aujourd’hui : elle additionne mentalement 2 fractions sans difficulté. Sur des recommandations puisées ici même, j’ai acheté le manuel de Casamayou-Boucau (Les mathématiques au collège : exercices corrigés progressifs - Cycle 4 : 5e - 4e - 3e) et Lebosse-Hemery (Géométrie 4e - pour l’an prochain) pour qu’elle puisse « faire ses gammes » sur différents types d’exercices. En 3e, nous allons réviser sur d’anciens sujets de BEPC des années 60-70 et des sujets de BEPC d’Afrique francophone, qui n’ont pas vraiment changé en 40 ans.

Maintenant mes questions, en sachant que je ne suis ni prof ni même scientifique de profession : quelles parties des maths ont disparu des programmes alors qu’elles sont nécessaires et utiles, et que ma fille gagnerait à maîtriser entre la Seconde et la Terminale (surtout si elle choisit des études scientifiques plus tard) ? Quel(s) manuel(s) me recommanderiez-vous pour les années de Lycée notamment ?

Merci d’avoir pris le temps de lire ce pavé.
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Réponses

  • Bonjour,

    J’ai envie de dire « Chapeau !!! ».

    D’autres auront des conseils avisés.
    Je propose, moi, de tester ses connaissances et utilisations de ses connaissances sur des exercices d’Olympiade.
    Même des petits exercices « Rallye (même collège) », « Concours Kangourou », etc.
    Le fait de chercher, de retourner un problème dans tous les sens, me semble très formateur.

    Ça ne répond pas à ta question sur les programmes.

    Cordialement

    Dom
  • Je dirais pour commencer, parler du PGCD et du PPCM, déterminés avec la décomposition en facteurs premiers. C’était fait en cinquième il y a tente ans.
    En troisième, tu pourras aborder avec elle l’algorithme d’Euclide par divisions successives.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • [size=x-large]INTERPOL-NOTICE JAUNE[/size]

    Les notions suivantes ont peu à peu disparu des programmes depuis 30 ans et pourtant, toutes devraient faire partie intégrante d'une culture mathématque de base permettant d'entreprendre de solides études scientifiques:


    Asymptotes obliques
    Equations différentielles du premier et du second ordre à coefficients constants
    Produit vectoriel et produit mixte
    Courbes paramétrées
    Coniques
    Régionnement du plan et de l'espace
    Barycentres dans le plan et dans l'espace
    Transformations du plan et de l'espace
    Fonctions polynômes (factorisation après recherche d'une racine évidente, division euclidienne)
    Binôme de Newton
    Inégalité des accroissements finis
    Formule de Moivre et formules d'Euler puis application à la recherche de primitives
    Racines n-ièmes de l'unité
    Formules de trigonométrie comme $\tan(a+b)$, $\tan(a-b)$, $\tan(2a)$, $\cos p + \cos q$, $\sin p+\sin q $....
    Dérivée de $f\circ g$ et de $f^{-1}$

    Sans parler de tout ce qui a disparu des programmes de collège....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • La formule de Moivre n'était pas encore au programme ? Les équa diff reviennent en spé maths en terminale...

    Par contre, toute la géométrie dans l'espace disparaît du lycée.... donc on peut rajouter les sections de solides, parallélisme et orthogonalité...
  • Kioups a écrit:
    Les équa diff reviennent en spé maths en terminale

    Du second ordre ??????
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Premier ordre, grand fou !!! Ne brûlons pas les étapes !
  • Les ékwadiphes du second ordre à coefficients constants étaient au programme il y a 30 ans....elles font donc partie de ces notions qui ont tragiquement disparu des programmes.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • 24 ans même. Mais effectivement, il y a eu du gros tri...

    On peut aussi rajouter les IPP, au programme de spécialité maths, mais pas du bac...
  • Bonjour Chamavo,

    je te conseille de te procurer les manuels de Terracher,
    (lorsqu'ils ne sont pas trop chers) car à mon avis sont tous très bons :
    https://fr.shopping.rakuten.com/s/terracher

    Amicalement,
  • @Chamavo

    Je tiens à rendre hommage à ton esprit de résistance. S'il y avait davantage de parents conscients du désastre de l'enseignement des maths en France, EDNAT serait peut-être dans l'obligation de revenir à des programmes sérieux....

    Je te propose quelques documents GRATUITS, utiles et de haut niveau pour le lycée:

    Un remarquable manuel tunisien en 2 tomes:
    https://www.sigmaths.net/manuels/4M_t1.pdf et https://www.sigmaths.net/manuels/4M_t2.pdf

    Les excellents cours de deux profs du lycée cantonal de Porrentruy:
    http://www.nymphomath.ch/ et http://www.vive-les-maths.net/

    Heureusement, certains pays ont maintenu un enseignement de haut niveau et n'ont pas cédé aux funestes sirènes didactico-pédagogos qui ont massacré l'enseignement secondaire en France....

    [size=medium]BONNE CHANCE A TOI !!!!!![/size]
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @Chamavo, comme elle est encore au collège :

    1) les ensembles des nombres suivants : entiers naturels, entiers relatifs, décimaux, nombres rationnels, nombres irrationnels, nombres réels. Les 4 opérations, les puissances et les priorités. Comme précisé plus haut : PGCD, PPCM, algo de décomposition en produit des nombres premiers.
    2) Vérifier qu'elle sait comparer les fractions et qu'elles sait extraire la partie entière d'une fraction.
    3) Calcul littéral : le mieux c'est de prendre le manuel de Lebossé Hemery 4e et apprendre tout sur le calcul littéral (monômes, monômes semblables, monômes égaux, polynômes etc.). Le manuel est très complet sur ce chapitre.
    4) La valeur absolue!!!!
    5) En 3e : les racines carrées, les fonctions linéaires et affines, les équations. Cela est au programme, mais les exercices risquent d'être trop faciles. Le hors programme utile pour le lycée : les courbes représentatives des fonctions de références données par $y=ax+b$, $y=x^2$, $y=x^3$, $y=1/x$, $y=\sqrt{x}$ et $y=|x|$ + savoir les dessiner à la main, les systèmes d'équations et la résolution graphique des équations.

    Quand elle sera en seconde : les équations de second degré et la trigo (radians et cie).
  • ;-) @Ramon... Résistance... heu... n’exagérons pas non plus !

    @tous : merci pour toutes les pistes. Je suivrai ce fil ainsi que tous les autres.

    De toutes façons, j’essaie de la conduire à l’autonomie. Je n’ai moi-même « qu’un Bac D » plus études de gestion, et à partir de la Seconde, je ne sais pas si je pourrai encore suivre. Toutes les suggestions de manuels sont donc fort appréciées. On a largement le temps de regarder tout ça en détail.
  • Bonjour,

    En géométrie au collège les notions d'angle inscrit, angle au centre, tangente à un cercle, droite des milieux, ont disparues des programmes. Et je dois en oublier
  • ...Et tout bêtement la configuration du triangle rectangle dans le cercle (théorème de Thalès chez les anglophones) qui a mystérieusement disparue ou été "oubliée" du programme du collège.

  • Voilà un bon programme de 5ème :
  • Un bon programme de 1ère dans les années 80:99926
    99928
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Le formulaire de trigonométrie de ce manuel, À CONNAÎTRE PAR COEUR !!!! 99932
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Comme d'habitude, les mêmes nous resservent les mêmes vieilleries des années 80.

    Il est bien clair qu'au lycée toutes les formules de trigonométrie de Ramon n'étaient pas à connaître par coeur.

    Je ne suis pas sûr que Ramon maîtrisait la géométrie descriptive sise aux pages 187-204.

    Bref, les programmes (informatiques, calculette) sont absents. Est-il sérieux d'envisager un enseignement des mathématiques au XXIe siècle sans eux ?

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • ev a écrit:
    Comme d'habitude, les mêmes nous resservent les mêmes vieilleries des années 80.

    Dès que l'on révèle au grand public qu'à une certaine époque, on avait de l'ambition et que l'on dispensait un enseignement sérieux, cela donne de l'urticaire à certains....(Il serait intéressant de savoir pourquoi)
    Ces "vieilleries" sont encore à l'honneur en 2020 dans tout le Maghreb, en Afrique noire francophone, à Madagascar....
    ev a écrit:
    Il est bien clair qu'au lycée toutes les formules de trigonométrie de Ramon n'étaient pas à connaître par coeur.

    Bien sûr que si !!!! D'autant plus qu'elles servaient l'année suivante en TC....
    N'importe quel prof sérieux ayant enseigné à cette époque le confirmerait....
    ev a écrit:
    Je ne suis pas sûr que Ramon maîtrisait la géométrie descriptive sise aux pages 187-204.

    Qu'est-ce-que tu en sais ??? Comment peux-tu être aussi péremptoire ??? Tu me connais ????
    ev a écrit:
    Bref, les programmes (informatiques, calculette) sont absents. Est-il sérieux d'envisager un enseignement des mathématiques au XXIe siècle sans eux ?

    Manifestement @ev préfère SCRATCH, SCRATCH, SCRATCH,SCRATCH, SCRATCH et DIST NORM NCD, DIST NORM NCD, DIST NORM NCD,DIST NORM NCD, DIST NORM NCD....
    Nous avions une calculatrice...mais elle ne nous servait pas à calculer 7-11 ou 2/7-3/5....à cette époque, les cerveaux étaient cablés pour réduire au même dénominateur....
    Quant à "l'informatique" dont les belles zâmes nous rebattent les oreilles....il y a de quoi mourir de rire quand on voit les sujets de Bac où on demande de compléter les pointillés dans un algorithme après un TANT QUE (faut-il écrire u>10 ou u<10 ?????? On risque à tout moment le claquage de synapses....)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @ev : Tu as le programme de 5ème ?

    Tu insinues que "les outils informatiques" rendent obsolètes la connaissance de ces notions fondamentales ?

    Tu penses qu'il n'est plus nécessaire de savoir effectuer des conversions ?
    Tu penses que la notion de diviseur, multiple n'est pas utile ?
    Tu pense que savoir rendre une fraction irréductible n'est pas utile ?
    Tu penses que connaitre la définition d'un nombre premier et savoir manipuler les puissances est obsolète ?
    Tu penses que comprendre les proportions ne sert plus ?
    Tu penses que le calcul littéral de base ne sert à rien ?
    Tu penses que toute connaissance en géométrie ne sert plus ?

    Après tout, c'est vrai que les "outils informatiques" font le travail à la place...
  • Claude Allègre a écrit:
    Les mathématiques sont en train de se dévaluer, de façon quasi inéluctable. Désormais, il y a des machines pour faire les calculs. Idem pour les constructions de courbes.

    On t'a reconnu @ev !!!!!!
    Liberté, égalité, choucroute.
  • ev a écrit:
    Bref, les programmes (informatiques, calculette) sont absents.

    Voici les pages 344 et 345 de ce manuel.....(et ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'autres)99938
    99940
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Schumi a écrit:
    Tu insinues que "les outils informatiques" rendent obsolètes la connaissance de ces notions fondamentales ?

    Non, c'est toi qui insinues.

    Je réponds non à toutes tes insinuations qui ne relèvent pas de la logique mais plutôt de l'insulte.

    Ce n'est pas parce que je refuse les programmes des années 80 que j'accepte les programmes actuels.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Tiens, sans polémiquer, pourquoi refuser les programmes des années 80 ?
  • Quand je passais le bac, il y avait un formulaire. C'était le début de la fin. Et on commençait à utiliser des ordinateurs !! Quelle horreur !!
  • Quand tu passais le bac, toi et tes camarades titulaires d'un bac scientifique n'écrivaient pas ce genre de choses, en pièce jointe, ou alors dans une proportion exceptionnelle.
  • Pour le collège la Collection Durrande déjà citée est bien, et il y a lieu de distinguer dans ces ouvrages la période maths modernes qui s'achève avec le programme de 1985.
    Ensuite il y a la collection Deledicq que je trouve bien aussi, programme 1985.
    Casamayou-Boucau / Pantigny cours et exos sont des bouquins corrects qui collent aux programmes actuels avec quelques extensions, mais avec le style intellectuel "d'avant", ce qui est en soit appréciable (les théorèmes sont démontrés, comme l'indique le sous-titre "démontrer pour comprendre").

    L'état d'esprit de ces programmes (80') était de permettre au collégien d'acquérir toutes les dextérités calculatoires ainsi que l'habitude des démonstrations simples mais rigoureuses pour aborder sans ramer le lycée.

    Pour ce qui est de l'évolution des programmes, d'après ce que j'ai pu constater moi-même en comparaison et avec les remarques des enseignants, le terme d'allègement ne convient pas, il faudrait plutôt parler de délabrement tant l'absence de soin dans la rédaction a conduit à une perte de cohérence d'ensemble.

    Sauf à vouloir enseigner proprement et progressivement les fondamentaux de la programmation et un peu de - vraie - culture informatique (structures de données et de contrôle, paradigmes, modélisation élémentaire, évolution des SE et des environnements etc.), ce qui en soit ne serait pas une mauvaise idée, ce que je vois (e-connerie, scratch etc.) me semble anecdotique et parfaitement inutile. Ça me rappelle mon époque où on voulait aussi enseigner des âneries qui n'ont jamais servi à personne (Basic etc.), la différence peut-être est que la perte de temps et le ressentiment devant l'inutilité des choses actuellement enseignées sont plus importants.

    Addendum : il faut évidemment s'assurer que ce qui devrait être normalement enseigné au primaire est intégré, l'enseignement à ce niveau est actuellement catastrophique. Un bon point de repère est le programme de Lafforgue ici.

    Chamavo, comme l'enseignement du français s'est également délabré, il faut compter chaque jour en plus de ce qui se fait à l'école, 1/2 français + 1/2 maths.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Mmmh, le LSE, qu'est-ce que c'était bon !

    C'est vrai ça, pourquoi ne reviendrions pas à la programmation en LSE ?
    Par exemple pour programmer les robots de neuro-chirurgie.

    Vive le retour aux années 80.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • SchumiSutil : oh si, certainement !! On était seulement 4 à faire spé maths et j'étais le seul à surnager (assez largement). Dans ma classe, il y avait peut-être eu une prépa véto. Aucune autre prépa scientifique. Tout petit lycée privé de province, plutôt bien coté pourtant.
  • Sinon, c'est quoi le problème que tu trouves avec les années 80 ? Le taux d'accès au collège était assez peu différent d'aujourd'hui.
    Nombres de collègues qui ont connu cette époque ont l'air d'avoir un niveau (en tout cas pour des choses "concrètes" comme calculer effectuer un pourcentage ou ce genre de chose) bien supérieur à la génération 2000, qui ont les programmes de maintenant.
  • Ha si, le BASIC m’a servi : j’ai pu programmer des trucs sur ma calculette (avec un BASIC dedans). C’est là que j’ai appris la programmation.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @nicolas.patrois là tu me souffles :-) Mais bien apprendre la programmation en partant du Basic, du moins celui que j'ai connu vers 1982 avec le T07, bon, j'ai des doutes ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Idem. Avec des « goto » en ce qui me concerne.
    Une des Casio Graphique des années 1992.
    Je m’amusais à programmer des mini jeux « texte ».
    Et un peu « graphique » avec des « plot ».
    Ce n’était pas au programme mais prenant le métro ça passait le temps comme les DM de maths.
    Haha le bon vieux temps.
  • ev a écrit:
    Comme d'habitude, les mêmes nous resservent les mêmes vieilleries des années 80.
    Les maths ne vieillissent quasiment jamais au contraire de l'informatique.

    Les outils de l'informatique peuvent devenir violemment obsolètes en moins de 10 ans, là où les concepts de la trigonométrie sont éternels.

    Le début des années 80, c'est l'époque du plan Fabius. Déjà, il était question de mettre les enfants à l'informatique. Donc par exemple on faisait du crayon optique en maternelle. Il y avait les MO5 thompson à l'école primaire, la tortue logo etc.

    Utilité? Je laisse les lecteurs en juger. Mais qu'on arrête de nous dire ou même suggérer que l'enseignement des maths est vieillot car notamment on n'a pas encore inclus l'informatique. On nous sort à chaque fois cette antienne comme si c'était une innovation dans le débat sur les programmes alors que ça fait des dizaines d'années qu'on nous bassine avec ça.

    L'école (surtout les premiers cycles: maternelle/primaire/collège) doit être le lieu où on transmet à l'enfant des connaissances qui seront encore pertinentes lorsqu'il atteindra l'âge adulte (celui de la vie professionnelle).
    De ce point de vue les différents domaines intellectuels sont profondément inégaux et ceux dont les instruments évoluent rapidement n'y ont pas leur place.

    (edit: deux petits mots supplémentaires au sujet de l'informatique dans un post à suivre, je suis pas tout de suite dispo pour ça)
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour foys.

    1/ Les maths vieillissent. Je refuse de croire que c'est une langue morte.
    2/ L'enseignement des maths vieillit.
    3/ L'informatique vieillit à toute vitesse. On le voit avec le LSE (cher à Ramon) du plan Informatique Pour Tous (Fabius) de 1985/6.
    Faut-il se passer de son enseignement du fait de son obsolescence galopante ?

    Je maintiens qu'il est plus pertinent d'écrire des manuels de mathématiques des années 2020. Laissons les manuels des années 80 aux élèves des années 80. Je regarde les manuels de latin des années 60 et 70. Ces (excellents alors) manuels ont vieilli. Même si je les préfère aux manuels actuels - de loin, mais moi aussi je vieillis, je commence salement à rendre la monnaie - j'estime qu'ils convenaient aux élèves d'alors, lesquels ont disparu des bancs de l'école.

    Je ne parle pas des programmes, ceux des années 80 en valent bien d'autres.
    Un programme est un programme est un programme.
    Nous savons tous ici, que ce qui pèche, c'est le nombre d'heures d'enseignement et le niveau de rigueur exigé. Nous savons enfin que tout problème en didactique des mathématiques se ramène - plutôt tôt que tard - à un problème d'évaluation.

    [ Le pêcher véniel est un arbre qui pousse à profusion dans mon jardin. Difficile d'échapper au chaurien aux aguets. ]
    foys a écrit:
    L'école (surtout les premiers cycles: maternelle/primaire/collège) doit être le lieu où on transmet à l'enfant des connaissances qui seront encore pertinentes lorsqu'il atteindra l'âge adulte (celui de la vie professionnelle).

    Oui, surtout la maternelle, le gros point faible de notre système qui n'en manque pas.
    Mais pas que. Par ailleurs, les enseignements en biologie, histoire et même géographie que j'ai reçus dans ces classes ne sont plus trop pertinents de nos jours.
    foys a écrit:
    De ce point de vue les différents domaines intellectuels sont profondément inégaux (certes...) et ceux dont les instruments évoluent rapidement n'y ont pas leur place.

    Je ne peux pas être d'accord avec cette prise de position radicale. Ce serait demander de n'étudier que la grammaire des langues vivantes.

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • "ceux dont les instruments évoluent rapidement n'y ont pas leur place" c'est radical Foys :-)
    Mais oui, on peut dire qu'en informatique les grosses MAJ c'est tous les 10 ans (*), en maths on pourrait se contenter de revoir les programmes du primaire et du collège tous les 50 ans. Le "numérique" n'est non seulement d'aucune utilité, mais il est nuisible à ces âges.

    Après pour le reste on est quand même hors sujet et il n'y a pas eu tant que ça. En physique, confirmations expérimentales du modèle standard. Quelle découverte vraiment importante depuis 50 ans en biologie ? La PCR / Crispr et les hominidés viennent d'Europe.
    L'histoire contemporaine oui ...

    Par contre on note un délabrement de la langue et de la culture transportée qui pousse les maisons d'édition à réécrire les livres, voire même des auteurs d'aventures corrects (Umberto Eco a réécrit son polar moyenâgeux).


    (*) De fait on apprend bien l'informatique que dans le supérieur, et j'ai moi-même vu les MAJ : j'ai commencé en école avec assembleur/C/Fortran, et 10 ans après la POO se taillait de larges parts.
    Par contre curieusement il n'y a pratiquement pas eu de changement dans le système d'exploitation (j'ai commencé sur un Unix et je suis maintenant sous un linux) pour l'informatique professionnelle, du moins au niveau des habitudes utilisateurs et commandes de base. Ce basculement Unix -> Linux s'est fait à tous les échelons jusqu'aux superordinateurs.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • 1/ Les maths vieillissent. Je refuse de croire que c'est une langue morte.
    Ouin mais la partie "vivante" des mathématiques est accessible à partir du M2 recherche...
  • ev,
    Bonjour, sans vouloir polémiquer il me semble que tu te places en dehors de ce fil.
    La question de base de Chamavo, portait sur les programmes.
    Or tu nous expliques (sans aucune justification), que ... les programmes n'ont aucune importance.
    ev a écrit:
    Nous savons tous ici, que ce qui pêche, c'est le nombre d'heures d'enseignement et le niveau de rigueur exigé. Nous savons enfin que tout problème en didactique des mathématiques se ramène - plutôt tôt que tard - à un problème d'évaluation.
    Peut-être pourrais-tu remettre en doute tes propres certitudes ?
    Tu pars de l'a priori que tout programme est automatiquement adapté à la génération d'élèves auxquels il s'adresse.
    Que les choses du passé sont inadaptées aux problèmes d'aujourd'hui.
    Quelles sont les justifications de telles certitudes ?
    Le monde change, certes, mais l'homme reste fondamentalement le même.
    Cordialement
  • Bonjour,

    Et puis, faut il encore rappeler que l'informatique n'est pas une branche des mathématiques, au même titre que la physique, par exemple, même s'il existe des ponts et qu'on peut se servir des unes dans les autres ?

    Cordialement,

    Rescassol
  • Il y a quand même un continuum Maths / Physique / Informatique (modèles, représentations, Curry-Howard etc.)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Mathurin a écrit:
    tu nous expliques (sans aucune justification), que ... les programmes n'ont aucune importance.

    Je n'ai pas relu ça. Mais je ne me suis peut-être pas bien compris. Je ne suis pas un intellectuel.
    Mathurin a écrit:
    Tu pars de l'a priori que tout programme est automatiquement adapté à la génération d'élèves auxquels il s'adresse.

    J'aimerais bien. J'ai quelques raisons de penser que certains programmes qui me sont passés sous les yeux ont été rédigés avec les pieds. C'est au pédagogue de mettre en adéquation les-dits programmes aux élèves en face de lui. Cela suppose la liberté pédagogique, ce chien crevé dans un fossé il y a de nombreuses années de cela.

    Mathurin a écrit:
    Que les choses du passé sont inadaptées aux problèmes d'aujourd'hui.

    Trop radical. "Du passé faisons table rase" est un vers ignoble contre lequel il faut se battre sans relâche.

    Pour autant, tourner le dos à Geogebra dans l'enseignement de la géométrie, de l'analyse, etc. ne me parait pas raisonnable.


    Maintenant, j'attends de ta part un problème en didactique des mathématiques qui ne se ramènerait pas tôt ou tard à un problème d'évaluation.

    Sinon je plaide coupable pour le hors-sujet. Je raisonne mieux sur des manuels concrets que sur des programmes abstraits. Je ne suis pas un intellectuel et j'ai tendance à me répéter.

    Hors-sujet pour hors-sujet, j'ai sous les yeux le manuel de TC/E de chez Magnard (Audirac et al. 1983) que je trouve bien fait.

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • ev,
    ev a écrit:
    Maintenant, j'attends de ta part un problème en didactique des mathématiques qui ne se ramènerait pas tôt ou tard à un problème d'évaluation.
    Ici je dois confesser mon incapacité.
    Humblement, je pense qu'il y a un moment où il faut raisonner sur des "programmes abstraits", au-delà des "manuels concrets".
    Mais je suis d'accord : les programmes d'aujourd'hui doivent être appuyés sur les besoins d'aujourd'hui.
    Simplement regarder les programmes de jadis, qui au moins étaient efficaces (ce qui n'est pas le cas des actuels) est une étape utile, à défaut d'être suffisante.
    Amicalement.
  • Ne partez pas en HS svp, c'est un super sujet !

    L'intitulé est "le programme idéal" et dans le corps tu parles des notions qui ont disparues. L'un et l'autre n'ayant aucun rapport, je vais répondre à la partie qui m'intéresse càd le titre.

    Pour ma part, je dirais que c'est pas forcément productif d'essayer d'aller plus vite que la musique, càd plus vite que le programme parce que le cours va lui être redondant. Par ex dans ce que je vais te dire, il manque des trucs, comme les ensembles de nombre, ou les inéquations, laisse l’École les lui apprendre.

    Par contre ce qu'il faut faire c'est lui faire voir des aspects éclairants les maths qu'elle verra en cours et qui ne seront pas forcément abordés, càd lui donner une bonne compréhension des choses.

    Tout d'abord, je n'ai aucun livre à te conseiller parce que je ne sais même pas s'il existe des bouquins qui font le travail comme je le souhaite.

    Déjà, quand même, la base, c'est que le calcul littéral soit acquis, càd qu'elle développe et factorise sans pb des polynômes du second degré, là on est bon, après il faut qu'elle ait tout compris aux équations du premier degré, c'est aussi très important, et tant qu'on y est si tu peux lui apprendre les systèmes à deux équations, c'est excellent.

    Le grand oublié à mon sens du programme du collège, c'est la notion d'ensemble, il faut absolument la lui apprendre et tout formaliser avec des ensembles (expliquer le cercle est un ensemble de points, par exemple) et là je dis qu'on est dans la perfection.

    Les ensembles étant acquis, on apprend la notion de fonction d'un point de vue purement abstrait tout d'abord, mais restons pédagogue, entre les accolades on met des dessins plutôt que des nombres ou des lettres. On fait l'injectivité, la surjectivité ainsi, et une fois que tout ça est fait, on passe aux choses sérieuses, c'est à dire aux fonctions numériques ainsi que j'y arrive.

    Donc ces bases étant posées, ce qui aide à cette fameuse compréhension, c'est à mon sens la géométrie.
    Déjà en eux-même, les exos de géométrie pure sont souvent des exos de raisonnement pur.
    Mais pour en revenir au programme idéal, les fonctions de R dans R sont un super moyen pour relier le calcul littéral à la géométrie grâce à leurs graphes.

    A ce sujet, il me semble qu'il ne faut pas parachuter la notion de graphe, dans le sens où j'ai réfléchi à une activité. Fais lui d'abord tracer une fonction, du style x² (en plaçant des points puis vous les reliez à la main) directement sur son ensemble d'arrivée, càd sur la droite R... Oui, ça fera une demi-droite, on ne verra rien, on ne fera pas la différence avec la fonction "valeur absolue" par exemple. Avec une calculette graphique, tu peux lui faire la même chose en traçant cos via la courbe paramétrée (cosT,0), on verra juste un segment, même si en faisant bouger T on verra qu'il y a un mouvement assez étrange. Et là une fois, qu'on voit qu'on ne voit rien si on se contente de l'ensemble d'arrivée, on peut introduire les graphes.

    Il faut impérativement introduire la composition de fonction, qui se fait super bien avec les isométries.

    Un chap bonus (qui se bornerait à donner des définitions et à démontrer que quelque chose est un groupe auquel on pourrait donner de l'intérêt en disant que ce n'est fait qu'après le bac normalement) pourrait être de la théorie des groupes justement en montrant que cette généralisation du calcul littéral marche avec des tas de choses, comme ces isométries. On peut entretenir cette notion de manière ludique en lui disant qu'à partir de maintenant, si elle détecte un groupe, qu'elle le dise et qu'elle e prouve.

    En composant des fonctions entre elles, on peut comprendre intimement leur effet grâce au graphe qui en résulte, ainsi
    on voit facilement qu'en ajoutant un nombre, le graphe de départ se déplace verticalement. Sur ce genre de trucs, soit tu guides, du style "on ajoute un nombre positif, que se passe-t'il sur le graphe ? Explique (démontre) pourquoi.", soit tu laisses chercher "quel est le graphe de la fonction qui est celle de la fonction de départ, déplacée de tant vers le haut ?"
    Tu fais ainsi l'effet de la multiplication, de l'addition, tu lui fais trouver comment avoir les symétriques, par rapport à une droite, à un point (tout d'abord par rapport à 0 et aux axes du repère).

    Les suites. Pourquoi se limiter aux suites réelles ?
    Passe très rapidement aux suites de points car il n'y a rien qui change, en fait ça insiste sur le fait que l'important c'est la notion de distance. Pour la culture, pour formaliser, tu peux lui parler d'espace métrique (qui est cette généralisation, rien de plus dur, c'est comme de passer du calcul littéral avec des réels aux groupes).

    Pour lui faire comprendre qu'on fait des suites de ce que l'on veut, et l'importance de cet outil, passe aux suites de figures géométriques. Ainsi, un exercice pour qu'elle fasse la quadrature de la parabole d'Archimède, et ensuite, lui expliquer que plus généralement, la notion de longueur d'une courbe ou d'aire d'une figure est donnée par des limites de suites de lignes brisées ou de figures dont on sait donner les aires. Tu peux lui proposer après ça un exo sur cette généralisation du théorème de Pythagore https://blogdemaths.wordpress.com/2017/08/13/pythagore-sous-toutes-ses-formes-geometriques/ (elle l'aura déjà vu je pense avec tout ce que j'ai mis avant).

    Une fois que t'as fait tout ça tu peux passer aux vecteurs.

    Bon à la fin de tout ça, je pense que tu pourras que tu pourras la laisse tranquille, de toute façon elle sera au lycée.

    Note que je n'ai pas mis tout ce qui est continuité, dérivées, intégrales, exponentielles, logarithmes... tu peux laisser le lycée le faire, je pense. Après si tu veux lui faire du calcul diff en terminale, c'est toujours bien, mais bon en ce qui me concerne si je devais vraiment mettre un chapitre en plus ça serait "les coniques", là je pense que niveau compréhension de tout ce qui est second degré, voire de la notion de polynômes, on est dans l'idéal.

    [edit] J'ai oublié l'arithmétique, mets ça juste après les vecteurs, il n'y a rien de géométrique, mais c'est la meilleure leçon. Tu vas jusqu'aux équations diophantiennes du premier degré.

    Voilà, j'aime bien qu'on me propose ce genre de réflexions, j’espère ne pas avoir été trop long.
  • Les nouveaux programmes sont très bien mais trop lourds par rapport au volume horaire : entre les contenus, attendus, démos, aspect historique, ex d’algorithme et d’approfondissement on ne s’en sort plus dans une classe lambda compte tenu des lacunes des élèves. Les difficultés des élèves ne relèvent pas tant des programmes (d’autant plus que rares sont les profs à les respecter à la virgule près...) que des politiques laxistes de passage, du désengagement des familles, de la baisse du niveau des profs, du fait que leur travail actuel relève désormais de davantage de missions annexes que celle pour laquelle ils étaient exclusivement recrutés : l’activité d’enseignement. Quant on y rajoute la doxa pédagogique de ces dernières années (ne plus faire de gammes et faire du ludique), on a fait à peu près le tour. Ce n’est pas en remettant les programmes des années 80 que ça ira mieux, bien au contraire.
  • @Badiste75 tu parles des nouveaux programmes de Polo et Tosel en 1ère et Tle, pas du collège ?
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Je parlais bien de ceux du lycée mais je crois bien qu’il y en a beaucoup trop au collège aussi vu les témoignages de certains collègues (pas pratiqué depuis trop longtemps pour me faire mon propre avis)
  • Effectivement la pratique du - mauvais - ludique au collège, sans un travail de fond sur les dextérités, qui amène beaucoup de jeunes à écrire des énormités, dont on a régulièrement des illustrations sur ce forum, est la plaie principale tenue ouverte par du CDAL.

    Le désengagement des familles par contre c'est difficile à estimer. Ce que je vois c'est d'un côté les parents qui "font confiance à l'école" et qui se rendent compte tôt ou tard de la catastrophe. Le correctif est malheureusement souvent conditionné par les ressources financières.
    De l'autre un petit nombre de parents qui savent très bien à quoi s'attendre et qui ont pris le problème ab initio, comme Chamavo et quelques autres sur le forum (dont moi-même). Mais là aussi ça demande des ressources, du temps et à comparer avec ma génération, bien plus que les parents "d'avant".
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Je suis d’accord. Il n’y a pas forcément de désengagement profond des familles mais effectivement un engagement plus important est nécessaire car l’école a de plus en plus de mal à faire le nécessaire.
  • C'est quoi faire des maths ?
    Fait-on des maths à l'école ?
    Les programmes sont-ils si importants ?
    Quid des manuels scolaires ?
    Quid des enseignants ?
    Et l'évaluation ?
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