Mettre en œuvre sa vision de l'école

Bonjour, en lien avec l'autre fil, sur la finalité de l'école qui a somme toute reçu de nombreuses contributions intéressantes, je vous propose de partager ici vos méthodes pratiques pour mettre en place votre vision au sein de vos classes.

En tant que professeur débutant, c'est un point sur lequel j'ai beaucoup buté cette année, ne connaissant pas les objectifs du gouvernement (qui sont si peu clairs) et n'ayant pas développé ma propre vision.

Par défaut, il semblerait que mes collègues débutants et moi même reproduisons les schémas classiques, devant la difficulté à mettre en place un enseignement s'écartant de toutes les ressources qui nous sont proposés (manuels, educsol, etc.).

Pour caricaturer, ce schéma classique consiste à enseigner des "contenus" consistant en une énumération de "savoirs" et de "compétences" à faire ingurgiter aux élèves, sans justification sur la pertinence de ce contenu si ce n'est le "triage" des élèves par le biais des notes.

Il n'est pas possible d'échapper à cette réalité, et ça ne poserait pas de problèmes si l'objectif affiché était bien celui-la. Mais le discours des inspecteurs et des formateurs à l'INSPE est bien différent. Les objectifs de "triage" n'apparaissent jamais. La justification des "contenus" est inexistante, on n'en fait jamais mention. Par contre les objectifs suivants sont très présents :

- Éduquer (éducation à la santé, à l'utilisation des outils numériques, à la sexualité, etc.)
- Former les élèves au monde professionnel
- Présenter des applications des contenus mathématiques dans des contextes variés
- Replacer les notions dans leur contexte historique
- Rendre l'apprentissage des mathématiques ludiques
- Etre bienveillant vis à vis de tous les élèves
- Former à la résolution de problèmes
- Etre innovant

Il va sans dire qu'on ne peut pas répondre à tous ces objectifs. Ils sont en contradiction les uns avec les autres au vu des moyens dont nous disposons.

En réalité, face à ces contradictions il semblerait, au vu de la discussion sur la finalité de l'école, que les professeurs développement une vision personnelle et essayent tant bien que mal de s'y tenir.

Alors, comment cela se traduit-il concrètement dans vos classes ?
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Réponses

  • Je commence par la mise en œuvre classique, que je déteste mais dont il est tellement difficile de s'écarter qu'elle s'est imposée d'elle même.

    C'est une mise en œuvre faisant abstraction de tout ce qu'il y a de beau dans les mathématiques, et de tous les objectifs que j'ai listé, qui sont vendus à l'INSPE. Les mathématiques sont sectionnés comme il se doit en exercices types qu'il faut savoir résoudre, et le cours se résume à enseigner des méthodes.

    Pour blaguer, avec mon petit frère qui est en seconde, on appelle cela l'idéologie "Yvan Monka", en référence à la chaîne Maths et Tiques, qui est l'exemple parfait de la mise en œuvre majoritaire, qui répond parfaitement aux objectifs de "triage" et de transmission de savoirs et compétences arbitraires sans aucune justification sur leur pertinence. Bien que ma critique soit rude, je loue les efforts d'Yvan Monka et la qualité de sa chaîne, très efficace, et très appréciée des élèves eux mêmes.

    Maintenant que cette mise en œuvre "classique" a été exposée, on peut je l'espère passer à d'autres plus intéressantes.
  • Éduquer (éducation à la santé, à la sexualité)

    De plus en plus consternant....
    C'est cela le rôle d'un prof de maths en 2020 ??????
    Qu'entend-on exactement par "éducation à la sexualité" ?????

    Il va encore falloir réformer le CAPES.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Comment peut-on comparer des vidéos de 5-10 minutes à un cours de maths ? C'est consternant...
  • Kioups a écrit:
    Comment peut-on comparer des vidéos de 5-10 minutes à un cours de maths ?

    Un exemple qui se passe de commentaires:
    Liberté, égalité, choucroute.
  • RM : effectivement ça se passe de commentaires, mais comment peut-on comparer cela à un vrai cours en classe, toi qui es expert en présentiel ?

    Et la petite pub discrète pour ta chaîne, on l'a vue, hein...
  • Youtube est un outil formidable de transmission de connaissances (encore qu'il faille se faire sa propre opinion sur la qualité des connaissances transmises, le meilleur côtoie le pire) mais pour les mathématiques je ne suis pas certain que cela rende les élèves actifs: on apprend les mathématiques en mettant les mains dans le cambouis pas en regardant seulement les autres le faire à votre place.

    PS:
    Par ailleurs, parmi les intervenants sur YT c'est la course à la monétisation des contenus.
    Et pour attirer le maximum de vues on voit se dessiner une espèce de standard qui n'est pas forcément compatible avec une bonne transmission de connaissances: les vidéos ne doivent pas excéder 20 minutes.
    Le contenu doit être aussi "grand public", c'est à dire relativement pauvre en contenu technique.
    Je me rappelle que Serge Lang qui avait fait des conférences au Palais de la découverte constatait que dès qu'on parle de mathématiques en écrivant des formules, cela fait fuir des gens. (il y a un bouquin qui reprend ses conférences)
    Je pense que sur YT on fait le même constat et c'est incompatible avec la volonté de faire beaucoup de vues donc inexorablement les contenus vont devenir de plus en plus grand public, c'est à dire pauvres en contenus réels.
  • kioups a écrit:
    Comment peut-on comparer des vidéos de 5-10 minutes à un cours de maths ? C'est consternant...

    Le rapprochement entre ces vidéos et les cours en classe est caricatural, mais nécessaire pour bien illustrer mon point de vue. En quoi est-ce consternant ?

    On pourrait dire qu'en classe on a le temps de s'attarder sur les détails historiques pour expliquer la genèse des notions, de mettre en avant des applications, etc. Mais force est de constater que les ressources sur ce sujet sont superficielles, que les programmes sont chargés, et que l'évaluation doit se faire sur les "savoirs" et "compétences". D'où la difficulté de s'écarter de ce modèle.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Un exemple qui se passe de commentaires:

    Cela reste nettement moins pire que ce genre de "cours" :


    Bon, cela dit, si tu aimes, n'hésites pas à "liker sur les réseaux" !
  • Sur YT il faut trier, un critère pertinent - mais pas le seul - est la notoriété scientifique.
    Pour un travail d'apprentissage ça n'a évidemment absolument aucun intérêt, par contre pour l'ouverture scientifique il y a beaucoup de très bonnes choses (en maths Connes, Serre, Lafforgue, Ghys etc.)

    Je profite du fil pour citer un point pratique, très utile en général et en maths et en informatique en particulier : l'acquisition précoce d'une dextérité suffisante au clavier, dans l'idéal en position de base (index F/J) avec tous les doigts.

    Cela prend du temps et de la régularité (au bout de quelques semaines ça paye bien, mais en pratique il faut plusieurs mois pour un automatisme parfait et rapide), il y a beaucoup de méthodes, j'en cite une (gratuite en personnel, payante avec des extensions pour les classes) dédiée aux enfants : typingclub

    Pour les enseignants ça me semble plus indiqué que scratch etc. du moins pour commencer
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @kioups,
    Comment peut-on comparer des vidéos de 5-10 minutes à un cours de maths ? C'est consternant...
    Cela dépend du concept de la leçon, sa durée et son contenu. Le rapport Villani qu'il faut dans l'idéal traiter une notion à la fois, pas plus. Ce concept est assez rependu dans certains pays. Par exemple le chapitre sur les fonctions. La première notion sera le système de coordonnées cartésiennes. L'objectif de la leçon est apprendre à placer les points et lire les coordonnées des points déjà placés. Ton cours ne sera pas plus long que 5-10 minutes sur le sujet, n'est-ce pas? Le reste du temps ce sont les exercices et entrainement.
  • Et le relationnel, etc, etc.

    Je dis juste que dans une vidéo de 5-10 minutes, on en voit beaucoup moins que ce qui se passe en réalité dans une salle de classe...

    Bon, ceci dit, quand on voit certaines vidéos, on n'ose imaginer comment se passent les cours...
  • En cette période de confinement, il n'y a plus de différence entre les vidéos sur internet et les cours proprement dits.
  • @JLT: J'espère qu'un prof de maths de lycée est capable de faire mieux que cette vidéo....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • J'interviens très peu dans ces manières de refaire le monde.
    Le sujet m'intéresse mais ça part dans tous les sens.

    Une remarque : JLT, je ne crois pas.
    Une vidéo n'est pas une classe virtuelle. L'interaction existe dans les classes virtuelles, il y a un tchat notamment et parfois des micros activés. Des questions. Des réponses des élèves. Parfois vraies et parfois fausses, ça permet au prof de reprendre etc. Pas comme dans une vidéo où tout est calibré.
    Amusant, sur certains sites, le prof peut proposer un sondage (compris/pas compris ou réponseA, réponseB, réponseC etc.). Il suffit à l'élève de cliquer quand le fenêtre type pop-up apparaît.
    Et parfois sur une vingtaine de "présents", seuls dix répondent... je crois qu'en majorité ça démontre que les autres font autre chose, se sont barrés, téléphonent etc.
  • RM,

    effectivement le "polytechnicien en nouvelles technologies de l'information et de la communication" est particulièrement gratiné. On en avait déjà parlé sur le forum, c'est manifestement quelqu'un à qui on a montré la Lune mais qui a regardé le doigt !

    Cordialement.
  • Et pourtant certains commentaires de cette vidéo (pas tous heureusement) sont élogieux....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon,

    Magnifique, cette dernière vidéo! Encore merci.
    Dommage que le professeur ne soit pas Claude Piéplu, car on aurait pu intégrer ces 12 mn à la saga des Shadocks.

    Finalement, les maths, c'est loufoque mais très simple.

    Heureusement qu'il reste internet et les vidéos pour rire un peu. On n'a pas tellement l'occasion de se dérouiller les zygomatiques ces temps-ci.

    Ceci étant, je crois que dans certains (beaucoup?) cours de maths "ça se passe comme ça".

    PG
  • 403 000 abonnés le bougre! et la vidéo a été vue plus de 180 000 fois.
    Pendant que le prof' besogneux s'escrime en classe à essayer de transmettre des connaissances correctes de mathématiques, le soir ses élèves regardent des trucs comme ça qui anéantissent les efforts du "petit prof'" de lycée. :-D
  • J'aime bien le commentaire épinglé par l'auteur de la vidéo :

    "jé réusi mon bac grace a vo metodes de calculs merci bocou"
  • Il n'est pas prof de maths en lycée ce monsieur.
  • On peut commettre des impairs devant un tableau.
    Mais on peut imaginer qu'il a regardé ce qu'il avait filmé avant de le mettre en ligne. Visiblement il s'est trouvé bon. B-)-
    En regardant sa production plus récente, j'ai l'impression qu'il est passé à autre chose (l'enseignement de l'écriture/lecture si j'ai bien vu)
  • Abernard, tu te plains de ne pas avoir les moyens de mettre en place ce que tu voudrais mais il y a quelques points que tu évoques qui peuvent, je pense, être réalisés facilement.

    Notamment pour ce qui est de présenter le contexte historique ou les applications pratiques des mathématiques enseignées. Ça demande un réel travail du prof en amont pour faire ça bien mais ensuite ça peut être fait assez rapidement en classe.
  • @kioups c'est un ingé lorrain. Si vous voulez prendre des cours avec Yannick il n'est pas cher : https://www.superprof.fr/polytechnicien-bac-soutien-scolaire-ludique-apprendre-lire-ecrire-ce2-anglais-petits-chimie-generale.html :-) !
    Bon il a quand même 400 000 abonnés. Il fait de la maternelle au premier cycle, bravo.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Ou alors un canular assez sophistiqué...
  • Remarque, ses concurrents ne sont pas meilleurs. Une annonce d'une prof particulière indique : "mon but est que en aucun cas ce sois une frustration de venir étudié".
  • FDP a écrit:
    En regardant sa production plus récente, j'ai l'impression qu'il est passé à autre chose (l'enseignement de l'écriture/lecture si j'ai bien vu)

    Au début de cette discussion, j'avais déjà posté cette vidéo sur la soustraction vectorielle:
    Un véritable florilège de ce qu'il ne faut pas faire....Ce monsieur n'a manifestement pas compris ce qu'est un vecteur....

    En consultant sa chaîne Youtube, on constate que son savoir est multicartes.... son domaine de compétence est extrêmement étendu comme le montre cette autre vidéo:
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @ tous ceux qui disent que dans une vidéo de 20 minutes, on en voit moins que ce qu'il se passe en 1 heure dans une salle de classe :

    Je suis à peu près certain du contraire.

    (au collège) Faire un vrai cours magistral de 20 minutes en tenant sa classe est très difficile d'autant que l'on est interrompu par les éventuelles questions et parfois il faut simplement répéter ce qui a été dit plus lentement pour l'élève quand la réflexion est allé trop vite, ou répéter l'explication pour celui qui n'a rien écouté, et surtout on est limité par la nécessité de laisser les élèves copier, ce qui prend bien le triple du temps qu'il en a fallu au professeur pour l'écrire, le tableau est vite rempli surtout quand on prend la peine de faire des schémas explicatifs. Ensuite, il faut faire attention à ne pas distiller trop d'informations pour ne pas fatiguer les élèves qui prendraient alors leur récré sur le temps des exercices.

    Une vidéo de 20 minutes, sans possibilité d'assistanat, donc où l'élève se force à comprendre, en effectuant si besoin retours en arrière et autres mises en pause, je pense que c'est imbattable, à condition que le prof soit un bon conférencier sur ces sujets.
  • Superkarl : et l'interaction avec les élèves, on en fait quoi ? Le meilleur conférencier du monde ne sera pas capable de répondre aux questions de ses "abonnés". Et ça, c'est imbattable...
  • On est d'accord, l'interaction aide à mieux comprendre (et encore, l'interaction peut être néfaste à la compréhension tandis que même la pire classe ne pourra pas bordéliser une vidéo). Mais tu parlais de voir plus.
  • Je confirme. On reformule, ce que l'on ne fait pas dans une vidéo.
  • abernard a écrit:
    Pour caricaturer, ce schéma classique consiste à enseigner des "contenus" consistant en une énumération de "savoirs" et de "compétences" à faire ingurgiter aux élèves, sans justification sur la pertinence de ce contenu si ce n'est le "triage" des élèves par le biais des notes.
    Il n'est pas possible d'échapper à cette réalité, et ça ne poserait pas de problèmes si l'objectif affiché était bien celui-la. Mais le discours des inspecteurs et des formateurs à l'INSPE est bien différent.

    Je ne crois pas que soit différent le discours de l'INSPE (j'entends par ce sigle tout ce qui gravite autour avec les inepties colportées par l'Inspection). Au contraire : c'est le discours de l'INSPE.
    Dans le sens où c'est l'INSPE qui dénigre la tranmission du savoir et des vraies compétences par l'énoncé de telles phrases comme la première que tu donnes, tournées de façon extrêmement péjoratives. Le mot caricaturer n'est ici que pour une fausse caution.

    Les meilleurs cours prétendus magistraux à l'ancienne (pour caricaturer...) se faisaient et se font avec :
    • un enseignement des vraies notions et vraies compétences ;
    • des élèves actifs pour ceux qui le peuvent ;
    • le souci d'introduire et de justifier les nouvelles notions ;
    • une interaction avec le public (si si, même en amphi).

    Tout ceci est une manipulation idéologique grossière de l'INSPE.

  • Corto a écrit:
    Abernard, tu te plains de ne pas avoir les moyens de mettre en place ce que tu voudrais mais il y a quelques points que tu évoques qui peuvent, je pense, être réalisés facilement.

    Notamment pour ce qui est de présenter le contexte historique ou les applications pratiques des mathématiques enseignées. Ça demande un réel travail du prof en amont pour faire ça bien mais ensuite ça peut être fait assez rapidement en classe.

    Tout à fait d'accord, j'ai beaucoup profité de cette année pour enrichir mes connaissances à ce sujet. J'ai cependant l'impression que l'accent n'avait pas été autant mis là dessus dans les programmes auparavant.
    J'ai peut-être manqué de chance, mais pour ce qui est de l'histoire de maths, j'ai eu très peu de profs dans ma scolarité qui se sont vraiment attardés là dessus. Pareil pour ce qui est des applications externes aux mathématiques. Peut-être justement parce que ce n'était pas dans les objectifs du programme à ce moment là. Je suis sans arrêt obligé de tout redécouvrir.

    C'est passionnant mais effectivement ça prend du temps, et je regrette qu'il n'y ait pas plus de pistes dans les programmes, les ressources officielles et les manuels. Pour l'instant les contenus intéressants que j'ai pu exploiter en classe viennent majoritairement de ma bibliothèque personnelle et de recherches internet.

    Pour l'instant dans la préparation de mes cours j'essaie de creuser l'aspect historique autant que je peux, ça fait de bonnes introductions, les élèves apprécient. Les applications externes aux maths, je ne suis pas fan, ça donne l'impression que les mathématiques ne sont qu'un outil pour les autres sciences, mais bon les exercices là dessus sont nombreux dans les manuels alors je m'en sert. En tout ce n'est pas parce qu'un exercice est un peu appliqué que les élèves ont plus envie de le résoudre.

    Je préfère de loin les applications internes aux mathématiques (montrer l'utilité d'une notion pour résoudre une certaines classe de problèmes, montrer les connexions entres les notions, utiliser un théorème dans un contexte inattendu, donner des perspectives sur d'autres notions largement en dehors du programme, etc.). C'est difficile à trouver pour moi, mais ça rends les mathématiques plus attirantes, l'effet de surprise me redonne l'attention des élèves. Plus important, j'espère convaincre qu'on peut apprécier les mathématiques indépendamment de leur utilité pratique...
  • @kioups

    Non mais si on part par là, on ne fait pas de montage ou de seconde prise dans une salle de cours, on n'est pas forcément vu à la bonne distance, sous le bon angle, avec la bonne luminosité, on n'a pas forcément des supports visuels et autres fonds verts disponibles, etc.

    On est d'accord que la vidéo ne peut pas remplacer entièrement un cours. Je dis juste qu'au collège, une heure de cours, ça n'est pas un cours d'une heure (ni même de 20 minutes) alors qu'une vidéo de 20 minutes tient sa promesse.
  • Je n'ai jamais dit le contraire. Mais les deux ne sont absolument pas comparables, n'ont pas le même but, ni le même public...
  • En effet je ne comprends pas le débat.
    Si on part de l’axiome « l’élève se force à écouter et comprendre » alors n’importe quel support va bien (y a pas de miracle : tu prends ton bouquin et tu bosses et la recette qui marche).
    Le problème est que cet axiome est culotté, non ?
    Je ne milite pas cependant avec la rhétorique « il faut intéresser l’élève » qui fait dire aux gens « bah mon fils n’aime pas, c’est que le prof est mauvais ».

    Pour n’importe qui, je suis convaincu (ça n’est pas un argument) que quand tu es présent dans la salle, le discours est « meilleur » que quand tu es à distance. Évidemment avec un cadre calme, sans bordel (autre principe qui m’apparaît primordial). Existe-t-il des études là-dessus ? (Audiard : « y a des statistiques là-dessus », Mélodie en sous-sol je crois).
    J’entends de vraies études, et pas des proses pourries sur « le lien » ou le « vivre ensemble »...

    Pour illustrer mon propos : Ça me fait penser, toute proportion gardée, au théâtre.
    S’approprie-t-on une pièce de théâtre, dans la salle ou sur Youtube ?
  • Dom : Les vidéos ne sont pas tridimensionnelles, autant cela ne me gène pas pour voir une vidéo d'un cours filmé autant pour le théâtre cela me semble gênant
  • Même en visioconférence ou au téléphone, en concertation à deux seulement, on n’est pas aussi à l’aise (pas dans le sens gêné, plutôt dans un sens « facilité de l’échange avec les mains, les gestes etc. ») que tous les deux dans la même pièce. C’est ce que je veux dire. La transmission d’un savoir, je la vois plus simple en face à face.
    Sans savoir expliquer pourquoi. Surtout pour « remplir un disque dur vierge et jeune ».
    J’ai peut-être tort.

    Je reconnais qu’aujourd’hui, tout peut me convenir car j’ai de la bouteille et je sais trier.
    Mais de quel âge on parle, ici ? Il m’a semblé qu’on parlait de l’École (un grand « É ») et j’en ai déduit qu’on parlait du primaire/secondaire.
  • @Ramon
    Celui qui comprend comment résoudre un système linéaire grâce à cette vidéo, bravo à lui :


    Et pourtant regarde les commentaires qui apparaissent...
  • Dom:

    Une vidéo ôte complètement toute relation entre un enseignant et ses élèves.
    Pour enseigner à des petits robots ce ne serait pas grave mais les êtres humains ne sont pas (encore) des petits robots.
    leur motivation ils la trouvent aussi (et surtout?) dans les interactions avec les autres.
    Quelle reconnaissance peut attendre un élève d'une vidéo? :-D
  • Fin de partie
    Les robots peuvent rendre les vidéos ''tridimensionnelles'' :-D
    https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/robot/avatar-kids-quand-le-robot-va-en-classe-a-ta-place_114314
  • Désolé Fin de partie.
    Je ne comprends même pas notre « échange » (si c’en est un).
    J’ai l’impression que tu confirmes ce que je dis tout en le disant d’une manière d’être plutôt un détracteur de mon propos.

    Ce n’est que mon interprétation, je conviens qu’on s’en fiche un peu.
  • @Dom Oui c'est sûr, je ne dis pas que la vidéo est suffisante pour faire cours à une classe. Maintenant, bon, la remarque de départ était "comment peut-on comparer une vidéo et un cours de maths", ben ça n'est pas dans tous les domaines à l'avantage du cours, à mon sens, la vidéo a aussi les siens, et effectivement, surtout dans le cas où les mauvaises interactions prennent le pas sur les bonnes.

    Il est vrai qu'un cours, ça n'est pas que du contenu, c'est une hétérogénéité qui nécessite des échanges, c'est le fait que pour un être humain, un écran ne vaut pas une vraie scène (bien documenté notamment par Michel Desmurget), avec un vrai adulte qui fait vraiment son travail. On est d'accord.

    Toutefois n'oublions pas que virtuellement, un cours parfait ce serait un cours où tous les élèves comprendraient du premier coup sans poser de question, soit... comme une vidéo. Et il est plus facile de faire une bonne vidéo que le cours qui se passerait comme la vidéo.


    @Schumi Par contre, avec une vidéo de ce style là (mais pas elles) on peut faire "voir" qu'il s'agit de trouver le point d'intersection des hyperplans du système d'équation donné par la matrice, en transformant ces équations de telle sorte que chaque hyperplan soit décrit par une seule coordonnée, ce qui donne alors directement la solution.
  • Ah mais je suis d’accord, la vidéo a aussi des avantages (si elle est bien faite).
  • Bonjour,
    concernant le:
    gérard0 a écrit:
    "polytechnicien en nouvelles technologies de l'information et de la communication
    qui donne sa mesure dans le calcul d'intégrales simples.

    Je précise, à toutes fins utiles, qu'aucun Yannick Sayer, n'est mentionné dans les listes des anciens élèves de l'Ecole Polytechnique. (cela va sans dire, mais encore mieux en le disant)
    Le seul Sayer est un Patrick président du directoire d'Eurazeo.

    Le dénommé Yannick dit d'ailleurs de lui-même: "diplômé de L'institut National Polytechnique de Lorraine. De formation Universitaire à René Descartes de Paris 5, je donne des cours depuis les années 1973 en Français, Chimie et Informatique."
    source:
    https://www.superprof.fr/polytechnicien-bac-soutien-scolaire-ludique-apprendre-lire-ecrire-ce2-anglais-petits-chimie-generale.html

    Cordialement
  • J'en trouve certains bien durs avec Youtube dans ce fil de discussion, notamment sur le thème de: comment comparer une video de quelques minutes, formatée pour être monétisée (mon dieu quel horreur qu'un prof gagne quelques centimes pour rétribuer le travail qu'il a fourni pour faire sa video) avec un "vrai" cours en présentiel.
    Et bien si je peux me permettre de donner mon sentiment qui est celui non pas d'un prof , ni de maths ni de quoique ce soit d'autre, non pas d'un mathématicien, non pas de quelqu'un qui utilise les maths à travers sa profession, mais celui d'un ancien élève de TC qui s'est fadé sur 7 années de lycée à peine 2 bons profs, j'entends par là 2 profs chez qui à 'inverse des autres on ne devinait pas la lassitude d'enseigner ni de dédain à l'égard des élèves qui n'étaient pas, comme moi, au-dessus du lot. Alors lorsqu'on a envie ou plutôt besoin à un moment de sa vie de régler certaines choses avec un passé aux arrières goûts d'occasion manquée avec les maths, le besoin de "réparer" ce qui nous semble avoir été mal négocié au niveau de la réception de notre 'enseignement passé des mathématiques, et bien on est très content de pouvoir se tourner vers les Monka, Clipedia https://www.youtube.com/channel/UCNwWU1hqK3q-DclufllWCfg et plein d'autres qui clarifient des notions autrefois enseignées dans la plus pure et aride abstraction , et qui nous font dire: "bon sang mais c'est bien sûr pourquoi on ne me l'a pas expliqué aussi simplement et concrètement à l'époque, ça n'était pas aussi sorcier!" Et de toute façon pour un adulte ou quelqu'un sorti du système scolaire au sens large quelle autre solution pour refaire des maths en autodidacte que de recourir à Youtube lorsque le livre à moment donné nous fait buter , quel précieux temps gagné, que de renoncements mis de côté! Et pourquoi un élève ou un étudiant censé recevoir un enseignement en groupe ne recourrait-il pas à des moyens alternatifs si ceux-ci lui permettent de "débloquer" une notion indigeste, de sortir un élève de l'ornière dans laquelle il pourrait se trouver depuis des années en maths si ça lui permet de reprendre confiance en lui et de ne plus se mésestimer? Chacun prêche pour sa paroisse c'est normal mais je pense qu'il est sectaire de penser qu'il y aurait une manière noble d'enseigner, et donc d'apprendre les maths, et une manière triviale qui mettrait trop facilement la discipline à la portée de tous en les soustrayant à l'effort de compréhension et à la rigueur académique qui sied? J'ai lu ici et là que malheureusement les profs enseignent de la même manière qu'ils se sont vu enseigner et que le mammouth administratif ne leur permettait pas d'innover, de sortir du moule. Mais j'entends ça depuis toujours et à propos de toutes les disciplines! Ce qui n'a pas empêché les programmes de fondre au fil du temps. Alors comment s'offusquer ensuite de voir les élèves, les étudiants et par la force des choses les adultes qui se (re-)mettent aux maths de trouver leur bonheur sur le net ? Je crois savoir que l'enseignement a du mal à recruter des profs de maths, que la note minimum d'admissibilité au CAPES de maths est anormalement basse, bref qu'il y a une crise des vocations et pénurie de main d'oeuvre. Les profs tiennent là un excellent moyen de pression sur l'EN pour exiger une grande réforme qui leur donnerait toute la liberté qu'ils souhaitent pour se réapproprier la pédagogie, car de toute manière il n'y a qu'un juge de paix: les résultats...
  • Tout cela est assez vrai.
    La question est de savoir à qui s’adresse la vidéo.
    Puis qui la regarde.



    Le thème des résultats « juges de paix » :
    De quels résultats parle-t-on ?
    Des examens DNB et BAC ? Autres ?

    Dans tous les cas, ça dépend du public et de l’acceptation des règles par l’auditoire.
    Le profil du public :
    Au collège de Neuilly, n’importe quel branque obtiendra 100% au DNB.
    Au collège de $ne-stigmatisons-pas$ même le ténor des ténors obtiendra 60% au DNB.

    Les règles :
    Moi, admettons que j’ai une méthode, mais si on n’accepte pas les règles, pourquoi dire qu’elle est mauvaise en regardant les résultats ? Puisqu’elle n’a pas été mise en place.

    Enfin :
    Ces vidéos YouTube, peut-on les juger aussi « aux résultats » ?
    Juste pour voir.
    Mais attention : on n’a pas le droit de choisir ceux qui ont eu envie de les regarder.
    C’est moi qui choisit le public.
    Allez on regarde ?
  • Mathurin a écrit:
    De formation Universitaire à René Descartes de Paris 5

    Université qui de nos jours a un département math informatique. Il y avait peut-être dans un temps lointain une licence de mathématiques appliquées aux sciences sociales (MASS) . Quelque chose me dit que ce type a étudié la biologie voire les sciences sociales.
    Je pense que ses vidéos sur YT ne sont qu'un exemple dans un océan de vidéos douteuses sur le sujet.
    Comme déjà indiqué pour des questions de rentabilité quand il s'agit de mathématiques sur YT on préfère faire court et spectaculaire. Je me demande combien il y a de vidéos sur YT sur la prétendue égalité: $1+2+3+...=-1/12$
  • Il peut être diplômé d'une université parce qu'il a fait un DAEU. Ses énormités sur l'intégration et la fonction ln (ln(x) = 1/x, ce n'est pas un oubli, il a eu le temps de vérifier sa vidéo avant de la publier) me font penser que c'est le cas. Et quel diplôme en Lorraine ? Un DU de tice ?
    Quelqu'un qui a le culot de se prétendre "polytechnicien" (c'est ce qu'il essaie de faire croire dans sa présentation) et qui dit qu'il donne des cours sans préciser où, pour moi c'est qu'il donne des cours privés à domicile (ce n'est pas une honte, n'est-ce pas FdP), mais la formulation de sa phrase laisse penser que c'est à Paris-Descartes !
    Tous les trucs de l'escroc sont bien en place !

    Cordialement.
  • Gérard0:

    Superprof semble être une vitrine publicitaire pour intervenants en soutien scolaire.
    J'ai arrêté de faire cette activité depuis quelques années: pas assez rémunératrice par rapport au temps consacré et les parents d'élèves préfèrent généralement que leur gosses soient coachés par des jeunes plutôt que par des vieux schnocks comme moi.
    J'imagine que si j'habitais les beaux quartiers et que j'avais mes entrées dans la bonne société (csp+) les choses seraient différentes.
  • Oui, je savais que tu avais arrêté.
    J'en parlais parce que je savais que certaines officines prennent n'importe qui, et que c'est le cas de ce zigoto. Et que tu n'aimais pas ça !!

    Cordialement.
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