Une équation

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Réponses

  • @Brian dans mon intention j’étais bienveillant. Ce genre d’erreur pourrait justement amener à réfléchir sur l’emploi des équivalences et sur l’intérêt de faire l’analyse et la synthèse.

  • De la part de la meilleure de l'un de mes groupes102252
  • Sato : ne t'inquiète pas, j'avais compris. Quand je parlais de bienveillance, c'était avec ironie. Fermer les yeux sur les erreurs de raisonnement et dire que tout est parfait, c'est le contraire de la bienveillance. Les IPR pratiquent la novlangue orwellienne ; c'est ce qui leur permet d'appeler cela « être bienveillant ». C'est aussi avec un certain plaisir que j'ai attribué cet adjectif à Dom à propos de ce message, car je crois savoir ce qu'il pense de tout ça.

    Je ne répondrai pas aux hors sujet qui prétendent dénoncer un hors sujet : ils n'ont visiblement pas lu ou pas compris l'enchaînement des messages.
  • @SchumiSutil, ils n'écrivent jamais la phrase de conclusion ? C'est-à-dire "Réponse" + " : " + "Phrase complète de conclusion". C'est quoi ce "impossible"? Je te conseille pour n'importe quel exercice dès le début de l'année exiger une phrase complète de conclusion. Je dis aux miens : si l'exercice ne fini pas par la phrase réponse, je considère que tout l'exercice est faux (0 points). C'est du blaff, mais ils ont assez peur pour vérifier :-D
  • En effet, l’élève dépose des $<=>$ un peu sans réfléchir (je ne dis pas qu’elle est bête !), on est dans le réflexe « c’est comme ça que j’ai vu ».

    Par contre, l’idée de vérifier est la plupart oubliée, non ?

    Je trouve très positif qu’un élève du secondaire écrive ses calculs et raisonnements, vérifie ou plus simplement regarde la cohérence de son résultat et dise « hum...j’ai dû faire une erreur... ».
    J’encourage même quiconque à l’écrire sur la copie : « Je pense que je me suis trompé quelque part ».
  • Pour terminer, il n'y a plus qu'à prendre une paire de ciseaux et découper une fine bandelette sur le bord gauche. Le problème est bien dans l'écriture mécanique des équivalences...

  • Ha ! Pas mal d’élever le carré à cet endroit (pourtant on trouverait ça maladroit...) car on obtient directement l’ensemble vide.

    En effet, il faut une conclusion à toute résolution d’équation, de mon point de vue.

    D’ailleurs ça pose une question...c’est bien équivalent du coup, entre le début et la fin...
    Même le passage au carré est équivalent « pour tout $x$ vérifiant l’équation ».
    Hum...
  • @Vorobichek ; ce n'était pas un exercice à rendre, je leur ai demandé la photo à certains pour voir

    Quant à "exiger une phrase complete" crois moi que ce n'est pas de la tarte. Et si tu veux sanctionner - oui il faudrait - tu te retrouves avec 5 de moyenne de classe et des convocations régulières de la direction qui te diras explicitement qu'il faut se "remettre en question", voire qui te donnera un avis sur le niveau de ta classe à partir des moyennes d'histoire et de français, voire qui te dira que "ce n'est pas grave de ne pas savoir faire 1/2 +1/3, s'ils savent se servir de la calculatrice"

    Et je parle d'expérience, toutes ces anecdotes sont véridiques.
  • Qui me démontre qu’une des équivalences est fausse ?
  • Sur cette dernière copie l'élève a eu beaucoup de chance...je préfère l'avant derrière pour ma part.
  • @Dom

    L'équivalence $x = 2 + \sqrt{1+x^2} \iff x^2 = 4 + 4\sqrt{1+x^2} + 1 + x^2$ est fausse dès que $x < 0$.
  • @Dom, à mon avis le passage de $x=2+\sqrt{1+x^2}$ à la ligne suivante. Cela doit être $x-2=\sqrt{1+x^2}$ et pour passer à la ligne suivante, on ajoute si $x-2 \geq 0$. Non? Moi, je bannirai les flèches. Il y a certains professeurs maniaques dans le supérieur qui ne les acceptent pas. On a eu un prof d'analyse au premier semestre, qui baissait la note quand les étudiants utilisaient les flèches dans les (in)équations. Même si c'était équivalent. Il avait ajouté "prouver le d'abord et dans les deux sens!". Par ailleurs, comme vous le remarquez bien, les élèves les utilisent sans réfléchir.

    @SchumiSutil, à moi aussi, tout le monde monde me tombera dessus si je le fait aux partiels et à l'examen. La première année, quand mon enseignement ne brillait pas par la pédagogie, j'ai bien du refaire le partiel parce que la moyenne était 5/20. C'est pour cela que j'ai mis, c'est du blaff. ;-) Par contre ils avaient 5 DM à rendre dont la note 10/20 étaient assurée si tous les exercices sont faits, les 10 points restants si tout est fait sans faute. C'est à ce moment là que j'aurais pu sanctionner, mais personne n'a osé. Comme la phrase "j'accepte l'hypothèse nulle" pour les tests statistiques. Au final, dire 2-3 fois en les menaçant des sanctions suprêmes suffit pour attirer leur attention. :-D Bon, avec les collégiens, il faut faire une vingtaine de fois à mon avis.
  • @Dom

    Je précise mon message précédent : le raisonnement conduisant à écrire cette équivalence est faux (il serait correct si l'on ajoutait la condition « et $x\geq 0$ » au membre de droite), mais d'un point de vue purement logique, l'équivalence est vraie pour tout $x$ réel !

    En effet, l'égalité de gauche est toujours fausse du fait que son membre de droite est strictement supérieur à $\lvert x\rvert$, et celle de droite est également fausse pour tout réel $x$, comme l'a montré la suite de la copie de l'élève.

    Voici un meilleur exemple pour illustrer le fait que le raisonnement ayant conduit à écrire cette équivalence est faux. Considérons l'équation $x = \sqrt{-5x-6}$, à résoudre dans $\R$. Si l'on élève chaque membre au carré, on obtient $x^2 = -5x-6$, dont les seules solutions sont $-2$ et $-3$. Il est clair que ces deux nombres ne sont pas solutions de l'équation $x = \sqrt{-5x-6}$.
  • Tout ceci était fait en 1ere filière économique, jadis...
  • Et oui brian ;-)
    Mais l’équivalence est bien juste.

    Quant au raisonnement il n’est pas écrit.
    Bénéfice du doute ? (même si on parie tous 100 000 € pour le « raisonnement » tenté)

    Vorobichek, regarde bien, il y a bien équivalence (donc on ne peut pas dire que c’est faux mais seulement que rien n’est justifié).
    Et je faisais remarquer qu’ici, celui qui ne rédige rien (el enchaînant les symboles $<=>$) et qui fait ce que tu fais ($x-2=...$) pour se débarrasser de tous les radicaux (méthode qu’on fait tous quand on pratique), commets alors une erreur en écrivant une équivalence fausse.

    La seule erreur de cette dernière copie est de ne pas présenter $x$ et de ne pas conclure proprement.
    Si on admet que $x$ est réel, toutes les équivalences sont justes (mais non justifiées).
  • Un élève qui est vraiment conscient que son équivalence est juste à cette étape ne se priverait pas de la justifier!
  • Je ne mets pas tous les points.
    Mais cet élève a un peu plus que la précédente, non ?
    1) toutes les équivalences sont justes, pas dans l’autre copie.
    2) il apporte un mot (certes c’est un peu trop court...) fournissant la conclusion, dans l’autre copie on n’a pas de conclusion.
  • Jouons un peu avec les fonctons hyperboliques.
    Soit $f:t\mapsto \frac{t+\sqrt{1+t^2}}{1+\sqrt{1+t^2}}$. Pour tout $x\in \R$, $$\begin{align}
    f\left (\sinh (x) \right )=\frac{\sinh (x) +\sqrt{1+\sinh^2(x)}}{1+\sqrt{1+\sinh^2(x)}} = \frac{\sinh(x)+\cosh(x)}{1+\cosh (x)} &=\frac{2e^x}{2+e^x+e^{-x}} \\
    & = \frac{2e^{2x}}{2e^x+e^{2x}+1} \\
    & = \frac{2e^{2x}}{(e^x+1)^2} \\
    & = 2 \left (\frac{e^x}{1+e^x} \right )^2 \end{align}$$
    la surjectivité de $\sinh$ permet de conclure que l'équation : $\left [ f(x)=2 \right ]$ d'inconnue réelle $x$, n'a aucune solution sans distinction de cas (via un modeste détour :-D). Via l'égalité $\frac{e^x}{1+e^x} = 1 - \frac{1}{1+e^x}$ valable pour tout $x$ réel, on a même la croissance stricte de $f$ à moindre frais ($\sinh$ étant bijective croissante).

    Les élèves ne savent pas ce que veut dire le graffiti "$\Leftrightarrow$". Ils l'emploient juste comme signe de ponctuation. Il faudrait l'interdire, ou à défaut l'introduire en précisant vraiment son sens au lieu de laisser ce dernier être "deviné intuitivement" par eux.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • L'idée n'est pas de produire une suite de symboles qui par accident soit reconnue comme juste, mais de produire un raisonnement convainquant.

  • Oui cependant, là, on ne voit aucun raisonnement, aucun.
    Mais je ne jette pas la pierre aux profs ! Surtout pas.
    Je sais bien de quoi il retourne...

    Et d’ailleurs, en imaginant une rédaction qui justifierait chaque étape, je me tire déjà une balle ;-)
  • @Brian

    Oui, je sais que g(-1) n'est pas défini et que c'est pour ça que tu te refuses à l'écrire. Je défends juste la thèse selon laquelle, oui, tu peux très bien écrire quelque chose qui n'est pas défini. Et après l'avoir écrit, on se dit "oula, mais qu'est-ce que c'est que ça encore ?" et on s'arrête, point.
    Comme quand on écrit une ligne qui est manifestement fausse, on s'arrête et on revient en arrière, à la différence que là, ça n'est ni vrai ni faux, ça n'a juste aucun sens.
    On n'a pas besoin d'étendre la définition de fonction de Bourbaki, on arrive devant un terme qui ressemble à la fonction g de prime abord, mais qui en fait n'est pas la fonction g puisque g n'est pas défini en -1. Donc puisque ça n'est pas la fonction g, on arrive devant un terme qui est parachuté sans aucune définition : comme il n'est pas défini, on ne peut pas travailler avec et donc on s'arrête. Et ça, un ordinateur est capable de le voir, je pense. Je parle de PC car la logique formelle me rebute mais je pense que si un PC est capable de faire un truc, la logique aussi.
  • @Superkarl

    Dans l'exemple que j'ai détaillé, ton « ordinateur » serait en train de tester la valeur de vérité de $g(-1) = 0$ pour décider si $(2,0)\in B$. Il attend un Vrai ou un Faux. Si tu lui réponds « ouh là, mon gars, arrête-toi, on a écrit une connerie », l'ordinateur ne pourra pas répondre si oui ou non $(2,0)\in B$ (pourquoi devrait-on prétendre que $g(-1) \neq 0$ lorsque $g(-1)$ n'a pas été défini ? Ce serait un choix totalement arbitraire). Ceci va dans le sens de ce que j'ai déjà écrit : « l'ensemble » $B$ n'en est pas un selon moi, car il a été obtenu de manière illicite.

    Je rappelle que l'intérêt essentiel qu'il y a à respecter les axiomes de ZF(C) est d'éviter (sans garantie, mais jusqu'ici sans problème trouvé malgré une utilisation massive) d'obtenir des contradictions dues à l'utilisation « d'ensembles » problématiques tels que $\{x \: \vert \: x\not\in x \}$. Ce truc mène directement à une contradiction si l'on admet qu'il existe, mais les axiomes de ZF(C) ne permettent pas a priori de le former et donc de lui coller l'étiquette d'ensemble.
  • Ben pour tester g(-1)=0, il est forcé de regarder g(-1) et voit que ça n'est pas défini.
    Si en programmation tu dis par exemple if i==0 a sans avoir jamais déclaré i, il te renvoie qu'il y a une erreur. De même, si tu déclares une fonction de N->N du style int g(int) et qu'ensuite tu fais un appel du style g(x) où x est un tableau de caractères, l'ordinateur va aussi renvoyer une erreur.

    Par contre, encore une fois, si on de ces expressions simples, en toute généralité, oui il peut tout à fait être impossible à un ordinateur de déterminer un ensemble de définition puisque l'on est incapable de donner celui de 1/zéta. Mais même dans ce cas, fonction ou formule, aucune différence.
  • Désolé, mais j'abandonne. J'ai expliqué de nombreuses fois la même chose en m'efforçant d'être très précis, mais j'ai l'impression que ça ne sert à rien. Je ne t'en veux pas car je ne crois pas que tu fasses exprès.
  • Pas de souci, j'admets que ça n'est pas mon domaine du tout et que la discussion ne progressait plus.
  • @brian @Superkarl : J'ai ouvert [un fil] dans le sous-forum "Logique" à propos de $F=\{(x,y)\in]0;+\infty[\times\R;y=\sqrt{1-x}\}$.
  • Ramon, je sais bien que beaucoup d'élèves ont de grosses lacunes en calcul (manipulation d'inégalités, de racines carrées, etc.). Mais, je ne crois pas que ce petit exercice soit inaccessible à 90% des TS, comme tu l'écrivais.
    En tout cas, ta solution ne "montre" pas ton affirmation.

    Dans certains lycées, certainement. Les racines carrées n'ont jamais été étudiées au collège, ni en seconde, et survolées en 1ere/Terminale, donc je ne crois pas que plus de 10 % seraient capables de faire cette exercice.
    Ce que j'ai montré en photo, c'est le haut du panier d'une 1ere d'un lycée au-dessus de la moyenne nationale. Mes anciens 1ere, sauf au plus 2 voire 3, n'auraient pas écrit ce que j'ai montré. Et ce n'est pas cette année qu'ils ont appris à faire ça.

    Je rappelle que l'an dernier, en 1ere, c'était le haut du panier (sauf disons 2 voire 3 élèves, ce qui fait moins de 10 %).
    J'ai aussi les résultats (provisoires) de ces élèves au bac : sur 29 élèves (5 se sont réorientés) : 7 mentions B, 1 seul collé d'entré pour l'instant, 5 à l'oral.102400
  • gai requin a écrit:
    J'ai ouvert [un fil] dans le sous-forum "Logique" à propos de $F=\{(x,y)\in]0;+\infty[\times\R;y=\sqrt{1-x}\}$.

    Merci gai requin, c'est intéressant... J'aime bien la citation donnée là-bas par Superkarl, aussi. :-D
  • Même si c’est n’importe quoi, qu’est-ce qui a guidé le gamin à passer de la deuxième ligne (juste) à la troisième ligne dans le B.1) ?
  • C'est sûr qu'un "entretien d'explicitation" avec cet élève serait assez intéressant pour découvrir quelles sont ses raisons. Fait avec doigté, pour ne pas avoir des réponses "pour le prof", mais ce qu'il avait dans l'esprit. Car on est tellement loin des erreurs habituelles que nos explications courantes sont en défaut (elles le sont souvent, mais au moins, on a une raison plausible).

    Cordialement
  • Il a confondu son écriture de $-p$ avec $-1$ et il l'a fait passer en-dessous à droite ?

  • Ha oui si on mélange une erreur de maths et une étourderie, peut-être.

    Mais d’ailleurs on a bien « rien » entre « -p » et « -p$^2$ » donc entre les deux c’est « $\times$ ».
    Bon, sans le confinement il faudrait en effet creuser en tête à tête comme dit Gérard.
    Il est probable aussi que l’élève réponde « je ne sais plus » ou bien même qu’il ait pensé « pffff je ne sais pas quoi faire alors j’écris un truc, ça devrait passer/même si ça passe pas ».

    J’ai même pensé à « une division membre à membre » pour récupérer le -1, m’enfin....
  • @brian : Merci à toi d'avoir soulevé le problème d'écrire $y=f(x)$ quand $x\notin\mathrm{dom}(f)$ ! (tu)
  • Pour en revenir au "domaine de définition", voir ce sujet. Avec les préventions de certains, je n'ai pas osé parler de domaine de définition, mais la question se pose bien ainsi, d'ordinaire, pour les intégrales généralisées, non ?

    Cordialement.
  • Petite question, dont j’espère qu’elle ne sera pas trop complexe dans la réponse : faites-vous une différence entre « ensemble de définition » ( qui est le terme utilisé dans le manuel de 2nde de mes élèves) et « domaine de définition » ?
    J’utilise les deux indifféremment, mais l’anecdote de l’IPR que j’ai lue dans une des pages précédentes me fait poser la question. Un « domaine » serait-il un objet avec d’autres conditions qu’un ensemble ?
    En tous cas, depuis je fais attention (c’est aussi plus facile à distance qu’à l’oral devant la classe) et je dis toujours « ensemble de définition »...
  • @Laurette,
    Si tu as lu tout ce fil, tu as pu constater qu'un excellent prof du lycée LLG demandait à ses étudiants dans l'un de ses devoirs, de trouver le domaine de définition d'une fonction.....
    Je pense que cet homme sait de quoi il parle.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Laurette,

    cette remarque d'inspecteur date des années 70, période pendant laquelle les IG et IPR avaient une ardeur de néophytes sur les mathématiques "modernes" et récitaient leur Bourbaki comme parole sacrée. Dès 1975, il y a eu un retour en arrière.

    Cordialement.
  • Merci Gérard.
    Ramon, oui j'ai lu le fil, mais je ne comprends pas ta réponse : il pourrait exister une nuance entre ensemble et domaine de définition, comme il en existe une entre fonction et application, que cet excellent professeur (j'en suis sûre) emploie l'un ou l'autre mot, même si à moi elle m'avait échappée.
    Pour dire clairement les choses, je me demandais si "domaine" ne signifiait pas qu'on exclut le cas de points isolés.
  • Non.

  • Laurette a écrit:
    Il pourrait exister une nuance entre ensemble et domaine de définition

    Non, cela signifie la même chose.
    Dans ce fil, j'ai publié aussi un extrait d'exercice de L1 dont l'auteur est vraiment un mathématicien de très haut niveau (je ne divulguerai pas son nom...).
    Dans cet exercice, il est demandé de trouver le domaine de définition de fonctions de plusieurs variables.....

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/file.php?18,file=102100
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ok, donc je ne faisais pas d’erreur en employant indifféremment les deux.
    Merci.
    Ét au fait c’est le genre d’exercice (trouver le plus grand ensemble de définition possible dans R) que je fais faire à toutes mes classes de lycée, lycée tout à fait lambda, car je trouve qu’il n’y a que comme cela qu’ils comprennent qu’une fonction n’est pas une « formule ».
  • Je ne comprends pas en quoi « ne pas être une formule » est lié au plus grand ensemble pour laquelle une expression existe.

    Ou alors demandes-tu de chercher des ensembles de définition pour des fonctions sans expression ?

    Exemples :
    a) la fonction qui, à un nombre renvoie la période de son écriture décimale.
    b) la fonction qui, à un nombre renvoie le nombre de ses diviseurs.

    En fait même là je ne comprends pas.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Non, cela signifie la même chose.
    Dans ce fil, j'ai publié aussi un extrait d'exercice de L1 dont l'auteur est vraiment un mathématicien de très haut niveau (je ne divulguerai pas son nom...).
    Dans cet exercice, il est demandé de trouver le domaine de définition de fonctions de plusieurs variables.....
    Le problème touche quasiment toutes les personnes qui n'ont pas de formation en logique (même si elles ont une expertise poussée ailleurs), faute de pouvoir décrire vraiment le langage mathématique.

    La notion d'ensemble de définition est pipeau et mélange maladroitement syntaxe (propriété d'une expression) et sémantique.
    Dans la pratique mathématique véritable (non scolaire, et il y a quelques années, celle de l'enseignement supérieur) on ne fait jamais ça; on ANNONCE d'abord l'ensemble où on définit une fonction quand on l'introduit.
    Le débordement contemporain en prépa de ces miasmes est dû à un caprice pédagogiste.

    Exo: Trouvez dans la totalité du Bourbaki un exo où on demande de déterminer l'ensemble de définition d'une fonction.
    (Prérequis: une bibliothèque universitaire. Certaines sont accessibles librement au public. Noter que ces ouvrages sont très riches en exos).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour Foys.

    "Dans la pratique mathématique véritable (non scolaire, et il y a quelques années, celle de l'enseignement supérieur) on ne fait jamais ça; on ANNONCE d'abord l'ensemble où on définit une fonction quand on l'introduit. "
    Tu es sûr ? Tu connais toutes les pratiques mathématiques véritables ? Et j'imagine que tu exclus la recherche mathématique, où on travaille parfois intuitivement avant de voir comment justifier. Pourtant c'est une "pratique mathématique véritable", même si elle ne respecte pas les canons de la logique.

    "Le débordement contemporain en prépa de ces miasmes est dû à un caprice pédagogiste. " ???? Drôle d'idée. Quand j'ai fait mes études (Deug maths-physique puis licence), on ne faisait pas d'étude systématique de domaines de définition (on avait fait ça pendant 3 ans au lycée), mais on s'y référait pour les calculs de limites, les intégrales généralisée et autres problèmes d'écriture. Et mes copains qui étaient en prépa en ont mangé pas mal. Maintenant, on fait ça en début de prépa, vu que les lycéens (sauf "grands lycées à grandes prépas") n'ont jamais réfléchi à ces problèmes syntaxiques.

    Ton renvoi à Bourbaki m'a bien fait rire !! Je ne l'avais jamais imaginé comme un bouquin d'apprentissage des maths pour lycéen !! Ni comme une référence des logiciens actuels !

    Cordialement.
  • Dom écrivait :
    > Je ne comprends pas en quoi « ne pas être une formule » est lié au plus grand ensemble pour
    > laquelle une expression existe.

    Désolée, je me suis mal exprimée, je voulais dire que pour la plupart de mes élèves de 2nde mais aussi malheureusement de 1ère et terminale, quand je leur demande la définition d'une fonction, ils me répondent "c'est f(x)".

    En leur donnant des exercices où il faut trouver l'ensemble de définition, j'espère les sensibiliser davantage au fait qu'ils doivent se poser la question de l'ensemble où évolue la variable ; j'ai encore eu la semaine dernière en 2nde une élève dans un exercice où on étudiait le volume d'une boite en fonction d'une dimension (le genre d'exercice où on prend une feuille et on découpe des carrés dans les coins pour faire un patron de boite) qui a recopié une courbe où les premières valeurs de x étaient négatives, une autre qui pensait que x était forcément un entier...
    En TES tous les ans j'ai des élèves déstabilisés par des fonctions affines par morceaux dans le chapitre sur la continuité parce que "il y a une erreur, il y a deux formules, c'est laquelle la bonne ?"

    Bref, je ne dis pas que c'est miraculeux mais avec des exercices sur la recherche d'ensembles de définition j'espère réussir à leur faire comprendre que "fonction" n'est pas un mot compliqué synonyme de "formule", et l'importance de savoir où vit la variable.

    Même si je comprends d'où vient leur erreur puisque j'ai fait mon stage en collège et pour essayer de les rassurer et les aider à faire la différence fonction/équation j'ai vu qu'une pratique courante est de leur dire, soit qu'une fonction est "un programme de calcul", soit que c'est une "formule" comme celles qu'ils ont apprises pour l'aire d'un carré, d'un cercle... etc... depuis le primaire.
  • Bonjour,

    Ok.
    Merci pour la réponse.

    En effet, le problème « pratique » dont tu parles (la boite, le volume) est intéressant pour montrer que « la formule » n’est pas valable sur tout $\mathbb R$.
    Tiens, d’ailleurs, ça me fait penser qu’on pourrait trouver des exercices où les formules sont identiques pour des problèmes différents et des domaines de définition distincts.
    Ça crée des fonctions distinctes qui coïncident (ou pas d’ailleurs) que des ensembles.

    Bon, pas trop d’usines à gaz non plus. Et je n’aime pas non plus les faux problèmes trop artificiels.
    M’enfin, cette idée me plait.

    Je pense qu’il faut aussi proposer des fonctions dont la formule n’existe pas (enfin..on m’a compris), comme mes exemples plus haut.
    D’ailleurs le fait de relier les points d’un graphe est aussi complètement insensée dans certains cas, ça aussi ça doit faire réfléchir (la fonction qui à un nombre associe le nombre de nombres premiers distincts dans sa décomposition en facteurs premiers).

    Cordialement

    Dom
  • Foys a écrit:
    La notion d'ensemble de définition est pipeau et mélange maladroitement syntaxe (propriété d'une expression) et sémantique.
    Dans la pratique mathématique véritable (non scolaire, et il y a quelques années, celle de l'enseignement supérieur) on ne fait jamais ça; on ANNONCE d'abord l'ensemble où on définit une fonction quand on l'introduit.

    C'est un travers que l'on rencontre trop souvent chez les professeurs d'université... beaucoup d'entre eux ont tendance à confondre les vraies maths, c'est-à-dire leur sujet de recherche et les maths scolaires.
    Je pense que ce travers a contribué, au même titre que les délires pédagogos, à détruire l'enseignement des maths en France.
    Ce travers n'est d'ailleurs pas l'apanage des chercheurs en maths....On retrouve ce phénomène en Histoire, en géographie, en lettres, en biologie....

    Au collège et au lycée, on apprend les bases....et c'est déjà beaucoup pour certains...
    Invoquer Bourbaki pour enseigner les bases à des élèves de seconde me parait hors-sol et contre-productif.
    Dans une classe "moyenne" de terminable S, ceux qui ne font pas la confusion entre la fonction $f$ et l'image d'un nombre $x$ par $f$ c'est-à-dire $f(x)$, se comptent sur les doigts d'une main de Django Reinhardt.....
    Il faut tout d'abord que les élèves comprennent que l'on ne peut pas écrire n'importe quoi en mathématiques. C'est pour cela qu'il me parait important de rechercher des ensembles de définition, même si certains estiment de manière péremptoire que cela n'a aucun sens....(ce n'est pas à toi @Foys que je fais allusion...)

    Il ne me parait donc pas saugrenu qu'un prof de maths puisse poser les exercices suivants à des élèves de seconde....

    Exercice n°1: On pose $f(x)=\dfrac{\sqrt{-2x+6}+5}{x^2-16}$ . Déterminer l'ensemble de définition de la fonction $f$

    Exercice n°2: Résoudre l'équation $\dfrac{2x^2-7x+6}{x-2}=x-3$

    Ce genre d'exercices montre aux élèves qu'il faut faire attention et que l'on ne peut pas faire n'importe quoi avec une expression algébrique...
    Certains diront que dans la "vraie vie", aucun mathématicien ne s'intéresse à cela....mais ces mathématiciens ont depuis bien longtemps acquis les bases indispensables.....ce qui n'est pas le cas d'un élève de seconde....
    Comme disait mon prof de physique de Taupe: "C'EST FACILE QUAND ON SAIT !!!! "

    Du CP à l'agrégation et au DEA, je n'ai pour ainsi dire quasiment appris que des "mathématiques scolaires" (sauf un peu en DEA).....il faut vraiment faire une thèse pour entrevoir ce que seraient les "vraies mathématiques"....et sans maîtrise de ces choses qui d'après certains "n'ont aucun sens", comment peut-on devenir mathématicien professionnel ????
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Dom écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2003868,2015598#msg-2015598

    > Je pense qu’il faut aussi proposer des fonctions dont la formule n’existe pas (enfin..on m’a
    > compris), comme mes exemples plus haut. D’ailleurs le fait de relier les points d’un
    > graphe est aussi complètement insensée dans certains cas, ça aussi ça doit faire réfléchir
    > (la fonction qui à un nombre associe le nombre de nombres premiers distincts dans sa décomposition
    > en facteurs premiers).

    Je ne l’ai jamais fait pour les fonctions, sauf en partant de courbes obtenues en physique ou SVT, mais pour les suites je donne systématiquement au début l’exemple de la suite des nombres premiers (ou des décimales de Pi) pour qu’ils comprennent que les deux modes de génération que je leur explique (par formule explicite ou par récurrence), ne sont pas exclusifs, même si je leur dis ensuite qu’on n’étudiera pas autre chose car ce serait trop difficile.
  • Nostalgie ...
    Trailer: c'est un topic de l'an dernier où la même problématique a été abordée et où votre serviteur pratique la division par zéro B-) en COQ. Il s'y dit aussi des choses intéressantes à mon avis.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @gerard0 et Ramon Mercader

    On m'oppose régulièrement l'argument de la progression pédagogique (disant grosso modo que les élèves doivent apprendre des choses dans l'ordre, du plus simple au plus compliqué). Je suis d'accord avec ça. Mais ce n'est pas ce qui produit dans l'enseignement des mathématiques où a la place, on observe une rupture. En effet dans les petits niveaux sont présentés des contresens (et c'est seulement plus tard qu'on dit à l'étudiant: bon maintenant on arrête ces agitations de mains et on reprend les mathématiques à leur début avec des théorèmes, des définitions et des preuves) dont cette notion d'ensemble de définition d'une fonction donnée par une expression qui est une pure aberration.

    Ce qui se produit est la chose suivante. Alors que les profs insistent toujours sur la nécessité pour les élèves de ne jamais écrire des choses qui n'ont pas de sens, on leur fait faire un exercice où il faut d'abord écrire une expression avant de l'analyser pour enfin conclure qu'elle n'a pas de sens. Et ce alors même que chaque étape d'un tel "raisonnement" se fait en prétendant que telle ou telle sous-expression ou non aurait un "sens".
    Et voilà comment en aboutissement d'un raisonnement circulaire les gens en arrivent à conclure que "on peut écrire $f(3)$, $f(x)$ a un sens en $x=3$" alors même qu'ils ont dû l'écrire au préalable pour énoncer cette propriété. On retrouve d'ailleurs en particulier la célèbre question récurrente "mais au fond peut-on diviser par zéro?" (qui demande en fait quelle attitude adopter face à une écriture).

    Le malaise est visible jusque dans le présent fil où des intervenants ont demandé de plus en plus explicitement de quoi il s'agissait vraiment et où aucune réponse vraiment convaincante a été apportée à cette question.

    Et je cite Bourbaki non pas comme exemple de ce qu'il faudrait faire au lycée parce qu'il a eu une influence considérable sur la recherche mathématique. Et que comme c'est le seul livre de maths qui définit vraiment tout proprement depuis le début (même si certains choix ont été abandonnés par la suite) - y compris le langage mathématique et sa formalisation- établissant un pont entre les mathématiques de base et les maths du niveau de fin de l'enseignement supérieur à l'époque où il a été rédigé, et bien ces questions se sont forcément posées à eux.

    Voilà ce qui se passe concrètement:
    La bonne définition d'ensemble de définition d'une fonction $f$ (qui est l'ensemble des $x$ tels qu'il existe au moins un $y$ tel que $(x,y) \in f$) ne permet pas de traiter les exos lycéens d'ensembles de définiton de fonctions (qui demandent de livrer la façon d'analyser syntaxiquement une expression comme $x\mapsto \frac{y+x+\log((1+x)(1+y))}{\sqrt{x+\log (x)}}$ où $y$ est un nombre réel, à la manière dont les élèves pourraient faire l'analyse grammaticale complète d'une phrase en français). Et en fait en maths, toutes les fois que vous introduisez une fonction dans un contexte non scolaire, vous la livrez avec son ensemble de définition en amont, par exemple "soit $g$ la fonction de $[0,1]$ dans $\R$ définie par $g(x):= x^2-4x+4$". En l'espèce $g$ est l'ensemble des $\{(p,q)\in \R^2 \mid 0\leq p \leq 1 \text{ et } p^2-4p+4 = q^2\}$ et son ensemble de définition est $[0,1]$ et pas autre chose.

    Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de dire que j'étais d'accord avec une décision de l'inspection mais je me réjouis qu'ils aient enfin bazardé cette usine à gaz désinformante.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
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