Ginette ou EPFL ?

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Réponses

  • gerard0 a écrit:
    Quel mépris pour les universités, au point qu'il s'étend aux universités étrangères ...

    L'auto-recrutement des "élites" françaises à partir des prépas et des "grandes écoles" (grandes parce qu'elles le disent) a bien montré depuis 30 ans ses effets. Le dernier : une tragique impréparation face à une épidémie prévue !!

    Cordialement.
    Le mot université à un sens très spécifique en France. Alors que dans n'importe quel pays étranger il désigne un établissement d'enseignement supérieur (souvent avec sélection à l'entrée), en France il désigne une construction législative spéciale (n'importe quel observateur étranger qualifierait l'X ou Centrale d'universités, ce qu'elles sont - mais au vu de la loi sur le monopole universitaire elles n'ont même pas le droit de s'appeler comme ça).

    Ce n'est pas parce qu'il y a des prépas et des grandes écoles qu'il y a des technocrates. C'est parce que les français sont en admiration devant le pouvoir absolu exercé de façon verticale sur eux par des hauts fonctionnaires et des "experts" dont on considère qu'il fait leur déléguer toutes les responsabilités pour accomplir le bien de la société par la force en "bon père de famille". D'où la volonté de ressembler à une dicature soviétique ou chaque problème est résolu par des plans quinquennaux et autres systèmes géants. Quand on a un problème, il est devenu impensable de ne pas créer une commission et d'impliquer le mammouth administratif avant de le résoudre. Ca accouche d'usines à gaz!
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Salut LycéenLambda,

    Une information que tu trouveras peut-être utile mais que tu as peut-être déjà: certaines grandes écoles ont des partenariats avec l'EPFL. Par exemple, si tu es admis à l'ENS de Lyon à l'issue d'une prépa, tu recevras un mail de l'EPFL t'annonçant que tu y es aussi admis, et que tu peux donc t'y inscrire si tu le souhaites (et, il me semble, sans examen du dossier ou autre, ton admission à Lyon suffit). Dans ce cas, tu intègres en troisième année de l'EPFL.

    Tout ça pour dire que le choix de faire une prépa ne te fermera pas définitivement les portes de l'EPFL.
  • D'un côté, l'assurance d'être poussé à travailler comme un bourrin et acquérir des bases mathématiques très solides en un rien de temps, avec l'état d'esprit : "je suis là pour passer un concours et oublier tout ce que je fais l'année prochaine, avec en ligne de mire le compte en banque ou le pouvoir politique". De l'autre, le contraire.

    Ce qui précède peut sembler à charge. C'est pourtant bien la réalité, non ? Et je regrette de ne pas avoir été poussé à travailler comme j'aurais pu l'être en prépa. En fait, la vraie question, c'est pourquoi, mais pourquoi, en France doit-on subir d'avoir à faire ce choix ?? Il n'y a vraiment pas d'autre système possible ? Manifestement, à l'étranger la question est réglée.

  • @Foys là non, "n'importe quel observateur étranger qualifierait l'X ou Centrale d'universités, ce qu'elles sont", certainement pas. Ces établissements ne sont absolument pas issus de la tradition universitaire, n'en ont ni la physionomie, ni l'état d'esprit, je suis étonné que tu méconnaisses cela. D'autre part aucun directeur ou président d'école ne pourra jamais tenir une masse d'arme, ce serait le plus grand sacrilège.

    "Avant", quand il y avait peu d'étudiants et peu d'élèves ingénieurs, on appelait "écoles spéciales" ces établissements qui sont devenus progressivement des "grandes écoles". Le différentiel s'est creusé avec le temps et c'est devenu une spécificité française.
    Marc Bloch y avait diagnostiqué une faiblesse structurelle ayant conduit à la défaite, et avait proposé une réforme de l'enseignement supérieur avec la suppression des écoles spéciales comme on les appelait à l'époque.

    Mais ça ne s'est pas fait, et la cassure dans la société française suit cette ligne : il y a un mur de verre (et éventuellement un plafond) entre ceux qui ont fait une école et les autres.
    Cela est bien moins prégnant dans les autres pays.

    Tout ça c'est bien bête parce que les écoles d'ingénieurs sont d'excellentes écoles professionnelles, mais qu'elles ont fait "kyste" en se distinguant par opposition à l'université, ce qui est un peu con.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • EPFL, sans hésitation.
    On vit beaucoup mieux hors de France.
    Tu rencontreras des gens plus intéressant et sans doute moins imbu d'eux-même.
    Tu deviendras sans doute quelqu'un de plus ouvert et de plus modeste.

    Après, peu importe ton chemin, si t'es bon, tu t'en sortiras dans la vie: même si t'arrêtes tes études et que tu lances dans la vie sans presque qu'aucun diplôme.

    Je suis d'accord avec Gerad0, cette gestion de l'épidémie en France nous a montré que nos élites ne sont pas les meilleurs du monde... et pourtant ils sortent tous ou presque des "grandes" écoles. Et maintenant ils proposent des réductions pour acheter des voitures: quel manque d'imagination !!
  • @gambitro "sans doute moins imbu d'eux-même" c'est devenu extraordinaire dans certaines écoles en France, pas que l'X, où, d'après une connaissance qui a fait cette école, c'est à point de non retour; la culture du melon c'est bien développé :-D
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Il y a également un énorme problème d'entre-soi social dans les très grandes écoles, la majorité des étudiants viennent des quelques très grands lycées (quasiment tous parisiens), sont issus des mêmes milieux socio-culturo-professionnels, un parfait reflet de l'ascenseur social complètement grippé en France.
  • J'ai parlé du point de vue d'un étranger.
    xax a écrit:
    @Foys là non, "n'importe quel observateur étranger qualifierait l'X ou Centrale d'universités, ce qu'elles sont", certainement pas.
    Alors pourquoi le classement de Shanghai, dit "academic world ranking of universities" fait apparaître des établissements tels que ULM, Les mines de Paris, l'X ... dans sa liste (à des places modestes certes mais ce n'est pas le sujet)?
    xax a écrit:
    Ces établissements ne sont absolument pas issus de la tradition universitaire, n'en ont ni la physionomie, ni l'état d'esprit, je suis étonné que tu méconnaisses cela. D'autre part aucun directeur ou président d'école ne pourra jamais tenir une masse d'arme, ce serait le plus grand sacrilège.
    "L'état d'esprit" universitaire, ça n'existe pas. C'est un pur slogan visant à déclencher des émotions et rien d'autre.
    Une université est avant tout un rassemblement d'intellectuels et non pas un lieu.
    L'état d'esprit qui caractérisent l'intellectuel véritable est constitué de l'étude, de la passion et le désir profond de recherche de la vérité, le désir de connaître, le refus de l'inauthentique, le goût du savoir, l'effort continu pour approfondir sa discipline.
    Parmi ces traits, on ne trouve pas l'attachement à des symboles ou a une prétendue "tradition universitaire".
    Les titres administratifs prestigieux ou non n'ont rien, mais alors absolument rien à voir avec ce qui fait de quelqu'un un intellectuel authentique, ou de ce qui fait d'un lieu quelconque un lieu d'étude authentique.

    Une personne qui ne possède pas ces traits n'est pas un intellectuel de mon point de vue même si la fac où il essaie de voler péniblement ses crédits ECTS affiche fièrement 1200 ans d'existence et de traditions en tout genre.

    Cet état d'esprit intellectuel, je l'ai clairement vu chez mes profs de taupe quand j'y étais. Je l'ai rencontré dans certaines grandes écoles, même celles les plus décriées par les défenseurs d'une prétendue tradition universitaire. C'est tout ce qui compte à mes yeux.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys tu m'attribues des présupposés que je n'ai pas mentionnés.
    Je parle vraiment en connaissance de cause car je connais bien les deux systèmes université / école, ayant comme tu sais fait un Deug avant "d'intégrer".

    D'abord j'évacue le présupposé de l'intellectuel : bien sûr - et heureusement - que l'on en trouve de partout, ça ne dépend pas de la nature de l'établissement.
    Mais non, l'université n'est pas un rassemblement d'intellectuels, c'est une communauté multipartite, et c'est un lieu qui se caractérise par son ouverture morale et physique, parfois intellectuelle aussi.
    Dans n'importe quel école il y a un mirador à l'entrée avec des types armés, y compris celles qui ne sont pas ingé (les ens ou des trucs de ce genre), les commerciales etc.
    Si tu me trouve une seule école en France où tu peux te promener librement comme citoyen, boire un pot à la cafet ou t'inscrire à la bibliothèque, et où les flics sont par principe les malvenus, je te paye un gros fût de bière.
    La remarque de Héhéhé sur l'entre-soi se double malheureusement d'une fermeture physique inouïe, et personnellement c'est un truc qui m'avait mis mal à l'aise.
    Avec le recul de l'expérience professionnelle, on retrouve constamment cette coupure plus tard.

    Quant à la tradition universitaire elle existe vraiment, et elle est souterraine, parfois elle s'expose bruyamment et trivialement (corporation de faluchards), et parfois très joliment dans ce qu'on appelle les salles des actes dans les universités historiques. Ça n'existera jamais dans une école, mais par contre il peut y avoir un autre type de tradition, par exemple là où j'étais il y avait un attachement particulier au fondateur et à ses réalisations techniques, et cela structurait encore certaines orientations scientifiques et techniques de l'école.

    Bon, je parlais de la masse d'arme universitaire : un connaisseur de l'université sait précisément à quoi ça correspond et d'où ça vient, historiquement parlant, un non-universitaire ne le sais pas, et j'irais jusque à dire il ne le saura pas même s'il devient lui-même président d'université.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Foys a écrit:
    Ce n'est pas parce qu'il y a des prépas et des grandes écoles qu'il y a des technocrates
    Partant d'une position défensive des prépas, tu n'as pas lu ce que j'écrivais. Dommage !
    D'autant que je ne suis pas "anti" ni "pro"; j'ai surtout évité de faire prépa, moi qui faisais déjà 50 h de maths par semaine en terminale Math élem, mais les maths qui m'intéressaient, et fait une fac secondaire dont la formation était de très bon niveau (bonne connaissances des mathématiques, compréhension des enjeux), et j'ai beaucoup appris. Par contre, j'ai aidé mon fils à faire une bonne prépa, même s'il a choisi ensuite la fac et l'agreg.
    La prépa pour tenter les ENS ou polytechnique, quand on a la carrure, très bien. Pour faire une école d'ingénieur de second ordre, comme la plus grande partie des élèves de prépa, autant passer par une licence : les programmes de concours ne sont pas l'alpha et l'oméga des connaissances scientifiques et la pression du concours ne permet qu'aux plus doués de prendre du recul. Les autres .. (voir un ancien de prépa qui pose 3 questions par jour sur le forum).

    Cordialement.
  • C'est affligeant ce file... :-( Dans les prépas d'élite il y a des cours où ils enseignent "vous êtes le centre de l'univers, vous êtes les plus bosseurs au monde, vous êtes les plus intelligents au monde" etc? Et la réalité dans tout cela?

    J'ai déjà rencontré dans ma vie professionnel et en M2 des gens comme @Yves. Dieu merci, il y a quand même les gens ouvert d'esprit. J'évite les recruteurs comme @Yves, dans mon secteur qui est à mi cheval entre l'économie, les maths et l’ingénierie, c'est assez fréquent. Le plus idiot, c'est quand des gens comme @Yves pour un poste à forte dose de maths niveau BAC+3 ou plus commencent à chercher parmi les étudiants des écoles d'ingénieurs top 10... tout en sachant qu'une grosse partie de ces étudiants n'aiment pas les maths, une grosse partie a réussi à les éviter au maximum à l'école, et de toute façon la parte de maths dans le programme est bien faible. D'après mon expériences, les seuls écoles qui forment des ingénieurs matheux sont : ENSTA (une valeur sûre à 100%), INSA Lyon, Supaero et les Telecoms. Peut-être aussi ENSIMAG, mais je n'ai pas d'expérience. Les étudiants d'AgroParisTech sont très forts en analyse des données. On peut trouver des matheux à ENSAE, X, Supelec et Ponts, mais ce n'est pas tous leurs étudiants. Oui oui... c'est bien étrange, mais on a eu deux stagiaires d'ENSAE vraiment pas à l'aise avec les maths et les stats. Quand aux autres écoles d'ingénieurs...

    La même chose pour les postes d'économistes. Combien de fois j'ai vu des postes qui nécessitent des connaissances profondes et solides en économie, économétrie et/ou théorie des jeux... mais le recruteur s'entête à chercher parmi les ingénieurs qui ont eu au plus un UE d'économie. Et puis ils s'étonnent qu'ils n'arrivent pas à trouver la perle rare ou que la personne embauchée n'arrive pas à assurer les fonctions du poste. Ils s'étonnent... ils s’étonnent, mais continuent des pratiques stupides.
  • Bonjour,

    @vorobichek,

    Merci de citer mon prénom tant de fois. Mais quel comportement me prêtes-tu ? Pourrais-tu faire une petite description pour que je comprenne ton propos ? Et je te dirais si je me reconnais. Je crois que tu projettes sur moi un comportement que je n’ai pas.
  • @Yves, ce n'est pas toi qui a écrit cela:
    Pour que tu comprennes mon propos : je travaille dans un grand groupe international. On recrute de tout mais au meilleur niveau. Une Grande École et une formation en informatique est, pour une entreprise française, infiniment plus recherchée qu’une formation à l’EPFL.
    ? Tu préfères prendre un ex-Mines de Paris qui a fait VBA, Excel et des petits bricolages du code plutôt qu'un étudiant de M2 maths-info avec de l'expérience et des connaissances?

    Et deuxième question, as tu déjà travaillé avec les étudiants qui ont fait EPFL? Et si un étudiant de Caltech postule?
  • Bonjour à tous,

    Je n'aurai jamais deviné que ma discussion puisse engendrer toutes ces réactions... loin de moi l'idée de débarquer sur ce forum pour vous monter les uns contre les autres !
    Je vois bien qu'il existe deux écoles quand il est question de la prépa. Chaque parti à ses arguments tout à fait valables qui m'ont permis d'y voir plus clair.
    Vous m’avez présenté ce qui selon vous était le mieux, il n’y a visiblement pas unanimité. Je pense donc qu’il serait intéressant de vous donner plus d’informations sur ma personnalité et mes objectifs tels qu’ils sont aujourd’hui.
    J’ai toujours été un bon élève sans trop travailler. Je me suis toujours investis sérieusement dans ma vie scolaire sans jamais en faire trop. Je me contente du minimum, je suis attentif en cours, je fais ce que l’on me demande, mais je ne vais jamais chercher à prendre de l’avance ou à approfondir les notions qu’on m’apporte (sauf quand je les trouve vraiment très intéressantes). Ne serait-ce pas une curiosité nécessaire à un épanouissement en prépa ? J’aime les maths et la physique de terminale mais j’ai cru comprendre qu’elles ne sont pas comparables avec celles de prépa. Mes méthodes de travail ont, jusqu’à présent, fait leurs preuves. Mais c’est sans difficulté que je remets leur efficacité en question dans le supérieur (réviser un contrôle la veille si ce n’est le jour même, procrastination…). Le programme de terminal, même avec 40 heures de cours par semaine en section binationale, ne m’a à aucun moment poussé à bout. J’ai toujours trouvé du temps pour pratiquer au moins 3 heures de tennis par semaine, mener des projets et profiter de la vie. J’imagine que c’est normal pour quelqu’un qui est admis à Ginette. Le fait est que j’aime cette vie « balancée » et choisir Ginette serait en quelque sorte faire une croix dessus pendant au moins 2 ans ? On me décrit comme quelqu’un de passionné, il suffit que j’aime particulièrement une discipline pour que je m’y investisse sans compter les heures. Si taupiner devient ma passion alors je n’ai plus de soucis à me faire, mais malheureusement ce n’est pas aussi simple. Ou peut-être même que je vois pas les choses de la bonne manière, est-il normal de ne pas s’épanouir en prépa?
    En ce qui concerne mes objectifs dans la vie, en voici une ébauche:
    Dans l’idée, avant que je reçoive un oui de Ginette, je commençais par un bachelor en informatique pour apprendre une compétence tout en gardant un enseignement scientifique que je ne veux pas abandonner de si tôt. Ensuite un master en management en lien avec la technologie. Enfin dans le meilleur des cas : avoir l’idée du siècle (ou une bonne idée, c’est déjà ça), monter une startup et développer mon business (en comprenant les rouages grâce à mon bachelor et en les contrôlant avec mon master). Dans un autre cas, trouver un emploi dans une entreprise, grande ou non, et y rester jusqu’à ce que je trouve une bonne idée et me lancer. Peut-être le livre sur Elon Musk m’a dit influencé ? Toujours est il que je souhaiterai être mon propre patron, entreprendre et apporter quelque chose de bénéfique aux gens.
    Je ne me vois pas chercheur, et c’est en ça que je me dis « si tu vas à Ginette, c’est l’X ou rien » . Quand je disais avoir peur du concours, je ne sais pas si c’est de la peur. J’ai passé quelques concours dans ma vie, j’aime la pression qui y est liée, le classement… Ce qui m’embête c’est de ne rien me garantir en choisissant Ginette, j’ai certes plus de chances d’intégrer une Grande École du top 3 mais aucune garantie, et vu le prix d’une année à Ginette (et à l’EPFL) je ne vais pas commencer à « juste essayer pour voir ».
    Sachant que je n’ai envie d’étudier des maths pures, suis-je sur le bon forum?
    Ce que je vais faire l’année prochaine n’est absolument pas une fin, ce n’est qu’une étape de ma vie et cela ne la dictera pas !

    J’ai pris pas mal de temps à écrire tout ça, et mettre en mot ses idées fait du bien, j’y vois plus clair.

    Merci à vous,

    "Wir müssen wissen, Wir werden wissen" - David Hilbert
  • Vu ton dernier message, en particulier
    " je fais ce que l’on me demande, mais je ne vais jamais chercher à prendre de l’avance ou à approfondir les notions qu’on m’apporte", vu aussi l'importance d'une belle carrière, qu'on sent dans des propos, ça semble une bonne idée d'aller en prépa.
    Même si, comme tu le dis, tu es un peu glandeur, Ginette te donnera un cadre. Par contre, profiter de la vie, il faut oublier, xax l'a souvent dit ici, dans des termes crus, mais justes.
  • Bonjour,

    Ginette ce sera. Profite de l’environnement studieux pour bosser et en école d’ingénieur tu trouveras des options et un cadre adaptés aux entreprises. Tu peux ensuite commencer à bosser dans un cabinet de consultants (en informatique ou ingénierie). Tu verras en trois ans énormément d’entreprises et leurs problématiques. Puis fort de cette expérience tu pourras choisir de travailler pour un grand groupe (je conseille pour les opportunités variées et internationale) ou pour travailler dans une startup ou en monter une si c’est ton truc. Tu as plus de chance de trouver des partenaires pour monter une affaire en cabinet de consultants qu’ailleurs, d’où mon propos.
    C’est très casse-gueule de monter une startup. Je travaille avec la banque publique d’investissement et on finance des startups dans les énergies renouvelables. Je te conseille de travailler trois à cinq ans avant de te lancer. Tu n’imagines pas le nombre de startups qui ne tiennent pas 2 ans... ou qui n´arrivent à rien en cinq ans.
    Enfin, pour monter sa boîte, le meilleur parcours est une école de commerce. Donc en école d’ingénieur ajoute une composante ‘entreprise’ ou un double diplôme. Mais c’est pour plus tard.

    @vorobichek :
    Je recrute de tout partout. En particulier je recrute dans candidats internationaux. Je ne regarde pas l’établissement dans lequel ils ou elles ont étudié. Franchement, qu’est-ce que j’en ai à foutre qu’un Péruvien, Philippin, Suédois ait étudié dans telle ou telle université ? Le diplôme ne sert qu’à ouvrir les premières portes. Quand je dis qu’une Grande École ouvre plus de portes dans les grandes entreprises que l’EPFL, je ne dis pas si j’approuve ou non, si c’est bien ou mal : j’observe.

    Oui, je connais des personnes qui ont étudié à l’EPFL. Qui est un très bel établissement qui offre des conditions d’études d’une très grande qualité et plaisantes. Rien à voir avec la fac de Dijon...

    Je ne crois pas avoir recruté de Caltech. Les américains recrutent de leur côté. Je m’occupe de temps à temps de recrutement en Europe/ Afrique/ Moyen Orient. Mais c’est une des tâches et pas mon métier.
  • @LycéenLambda, je suis aussi surprise, jamais vu une si vive discussion ici sur le sujet prépa VS fac. ;-)

    Concernant ton dernier message :

    1) que ça soit Ginette, EPFL ou une Licence simple d'une fac peu côté : tu ne pourras plus étudier au dernier moment. N'y pense même pas! Dès que les cours commencent, il faudra travailler et beaucoup! Le reste dépend de ta personnalité et de ton autonomie :
    Ginette ou autre prépa : tu seras très encadré, très guidé et beaucoup d'approfondissement, mais tout sera fourni par les professeurs. D'après ce qui était dit sur ce forum plusieurs fois, les étudiants ont rarement le temps pour chercher ailleurs.
    EPFL : ton temps ne sera pas aussi occupé, parce que ... c'est à l'étudiant de s'organiser en dehors des cours. Il y a une illusion "j'ai plus de temps libre", mais c'est faux. Il faut être très autonome. A l'EPFL tu ne seras pas abandonné comme dans les facs françaises, mais quand même il faudra décider à quel moment il faut chercher les approfondissement et où.
    Si tu sais t'organiser et ton organisation optimale diffère de l'organisation en prépa, alors il vaut mieux choisir EPFL. Si tu n'es pas autonome => Ginette.

    2) Les cours en MPSI sont trop généraux, d'autant plus dans les tops prépa. Il y a un risque de souffrir avec des cours qui ne t’intéressent pas. A EPFL tu auras les applications plus rapidement. Donc si tu aimerais savoir pourquoi on vous enseigne ceci ou cela et si cela te motive, il vaut mieux être à EPFL.

    3) Oui, les maths et la physique ne sont pas les mêmes au lycée français et dans l'enseignement supérieur (Ginette ou EPFL - aucune différence). Si tu as eu des bons profs de maths, peut-être tu ne verras pas la différence. Il y a un poly à LLG pour préparer l'entrée en MPSI. La plus grosse difficulté en maths, c'est d'apprendre à démontrer. A mon avis, à Ginette cela sera des maths très abstraites et il faudra être pro des démonstrations. A EPFL, les cours de maths seront plus appliquées, parce que à l'étranger on ne considère pas que les ingénieurs doivent faire 1e et 2e année comme si ils étaient en fac de maths. Quant à la physique... avec les nouveaux programmes, on dirait qu'en France c'est une science sociale tellement c'est littéraire...et c'est tellement guidé.
    Ensuite un master en management en lien avec la technologie.
    Hum.. pourquoi faire? Tu aimes le droit? Tu seras prêt à ne plus faire des maths et des sciences pendant 2 ans? P. ex. M2 à Dauphine : cours. Je ne sais pas comment l'EPFL préparent les étudiants à ce genre de choses. Mais ils préparent. En France, tu es sur de l'apprendre dans une grande école X, Ponts, Mines ou autres. Tu n'auras pas besoin de faire un master supplémentaire. Bon, à EPFL non plus... Un ingénieur BAC+5 d'une top école/université sait gérer des projets.
  • @YvesM
    Enfin, pour monter sa boîte, le meilleur parcours est une école de commerce. Donc en école d’ingénieur ajoute une composante ‘entreprise’ ou un double diplôme. Mais c’est pour plus tard.
    On n'est pas obligé de monter seul sa boite. Cela peut être une collaboration entre un ingénieur et un ex-HEC ou autre école de commerce. ;-)
    P.S. durant ma thèse à Mines, on a eu des supers cours avec une école de commerce comment monter une start-up. Il y a 24 chrono pour les thèses CIFRE etc. Par contre les cours à la fac pour les thésards... quelle perte de temps.
  • LycéenLambda,

    Si tu n’as pas entendu parler du paradoxe de l’âne de Buridan, va chercher sur Google.

    Pour le reste, l’un ou l’autre choix te permettront de parvenir à tes fins. Suis tes envies et ne te laisse plus distraire par nos a priori. Personne ici ne lit l’avenir ou ne détient la science infuse.

    Bonne chance pour la suite !
  • Profite de l’environnement studieux pour bosser et en école d’ingénieur tu trouveras des options et un cadre adaptés aux entreprises.(...) Puis fort de cette expérience tu pourras choisir de travailler pour un grand groupe (je conseille pour les opportunités variées et internationale) ou pour travailler dans une startup ou en monter une si c’est ton truc.

    La Sart Up Nation chèr(e) à notre président... heureux celui qui nait en France où il trouve la liberté de suivre cette voie si c’est ton truc et être fort de cette expérience!

    Par chance LycéenLambda tu n'es pas à l'étranger où tu n'aurais que peu de chance de faire des études ou pire l'obligation dégradante d'aller à l'université.

    Bon! Ginette et la liberté t'attendent, le meilleur parcours que tu as choisi ;-)

    [small]J’arrête avec le sarcasme, les éléments de langage me donnent mal au cœur.[/small]
    pour travailler dans une startup ou en monter une si c’est ton truc. Tu as plus de chance de trouver des partenaires pour monter une affaire en cabinet de consultants qu’ailleurs, d’où mon propos.
    C’est très casse-gueule de monter une startup. Je travaille avec la banque publique d’investissement et on finance des startups dans les énergies renouvelables. Je te conseille de travailler trois à cinq ans avant de te lancer.

    Si c'est pour monter une star up mieux vaut aller aux USA car c'est la mentalité là-bas ou au Luxembourg pour la fiscalité...
    Tu n’imagines pas le nombre de startups qui ne tiennent pas 2 ans... ou qui n´arrivent à rien en cinq ans.

    Aux USA 75% des entreprises des années 1990 n'existe plus.
    C'est le principe des start ups d'être rachetées ou de disparaitre...
    Ceux qui investissent dedans savent qu'ils perdront 8 fois sur 10 mais espèrent qu'un fois cela leur rapportera beaucoup plus que leur mise de départ.
  • Bonjour,

    @soleil_vert :

    1. Ton propos sur l'université n'en donne pas une bonne image. Qu'as-tu contre les universités ?

    2. C'est l'auteur du fil qui indique penser à monter une start up. Tu l'invites à quitter la France pour la 'mentalité' des américains et les 'impôts' des luxembourgeois. Pourquoi dénigres-tu la France quant à la création de start ups ?

    3. Mon équipe a étudié plus de 100 start ups françaises en biotech et énergies renouvelables (on a investi dans 5) : la plupart ont été monté par des ex écoles de commerces et des ingénieurs Grandes Ecoles, une petite fraction par des docteurs (surtout les biotech). Leur principe n'est pas d'être rachetées mais de croître : elles ont besoin de financement avant de s'établir sur leur marché. Certaines sont rachetées parce que Google n'a pas besoin de dupliquer ce qu'il a déjà : il achète la propriété intellectuelle, les logiciels, certaines personnes qui ont participé au développement, et jette le reste à la poubelle (ça ne vaut rien).

    Je partage mon expérience. Je ne dis pas que les autres expériences ne sont pas valables.

    Et quoi, que partages-tu ?
  • Contrairement aux idées reçues, la France c'est très bien pour entreprendre, il y a énormément d'avantages, la fiscalité est modérée et de nombreux dispositifs permettent de la réduire encore (avec quelques conditions).
    Les - : la taille du marché francophone, il faut penser ab initio à aller au delà et l'outil industriel est vraiment parti en sucette en 30 ans (id la question de la délocalisation ou pas de certaines productions ne se pose plus ...).

    Après il y a parfois un état d'esprit qui n'est pas super super dans certains secteurs alors qu'on pourrait faire mieux : du crash du premier moteur de recherche de technologie contemporaine à l'expatriation des enseignants et des talents en informatique par exemple.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @YvesM
    1 je grossis le trait...
    Il faut dire que l'on ne travail pas beaucoup à l'université (j'ai fait Paris 6 pas d'autre expérience) : peu de devoir maison, suivi des programmes de prépa en moins bien, déséquilibre de l'enseignement( analyse, analyse...) et manque de cohérence...
    C'était médiocre il y a 25 ans et rien n'a été fait pour améliorer.

    2 j'ai travaillé dans 2 start up la première a complétement changé ses employés en 6 mois et son business modèle et finalement a fermé 3 ans après.
    La seconde existe toujours, quand j'y étais il y avait que des gens issus de grandes écoles (oui l'X) mais pas d'école de commerce : le coté commercial était pataud et l'encadrement affligeant quand à mon salaire il venait de fond public via les aides aux startup.

    3 Pourquoi les entrepreneurs dont tu me parles sont dans un modèle starup tandis qu'ils ne sont que des entreprises classiques?
    Si c'est pour copier le modèle américain il vaut mieux aller chez eux, leur modèle ne s'adapte pas à la mentalité française.
  • xax a écrit:
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2013682,2015496#msg-2015496 Contrairement aux idées reçues, la France c'est très bien pour entreprendre, il y a énormément d'avantages, la fiscalité est modérée et de nombreux dispositifs permettent de la réduire encore (avec quelques conditions).

    Je suis globalement d'accord mais les problèmes restent de taille par rapport à d'autres pays plus "business-friendly".
    Le plus gros désavantage étant l'instabilité fiscale.

    Mais on peut également évoquer :
    - Faible flexibilité en matière de recrutement / licenciement
    - Charges salariales monstrueuses, et très forte imposition des revenus (vrai pour tes employés mais aussi pour toi-même, même si tu gagnes seulement 100K ou 200K tu te fais déjà plumer)
    - Imposition des dividendes et des plus-values de la vente modérés mais pas non plus très compétitifs (et ça change d'un régime politique à l'autre...)
    - Investissements (gros tickets) assez compliqués à trouver (quoique ça s'améliore)
    - Ancrage local forcé (Exit Tax) rendant difficile un changement de cap
    - Solutions de capitalisation (pour la retraite) peu efficaces (même si ça s'améliore très lentement)
    - Imposition du capital... Taux d'ISF (peu importe comment on l'appelle ou l'assiette) bien plus élevé que dans d'autres pays
    - Imposition des successions : du vol pur et dur à partir du moment où tu entres dans le top 1% des valeurs patrimoniales (ce qui est très facile si tu es entrepreneur avec un succès même modeste)

    Pour ma part, à moins de cibler le marché français de façon spécifique ou bien d'y avoir son réseau professionnel, il reste de très bonnes raisons tactiques à chercher à développer son business ailleurs. Et surtout de mourir ailleurs !
  • juliengenf a écrit:
    même si tu gagnes seulement 100K ou 200K

    ::o
  • De bénéfices nets chiffre d'affaire, pas de salaire, j'imagine ??
  • Bonjour,

    Dans les grandes entreprises (disons plus de 10 000 salariés) les salaires ingénieurs/ finances/ marketing après trois ans (y compris les bonus, participation et intéressement et distributions d’actions) c’est disons 50 000 euros. Dix ans plus tard c’est 120 000 euros, dix ans plus tard, c’est 250 000 euros. Alors bien sûr il faut travailler et s’investir et accepter les opportunités quand elles se présentent.

    Et je ne parle pas des bonus ‘ventes’ pour les vendeurs (3 à 4 mois de prime si la cible est atteinte), ni des tradeurs (variables mais en quelques 100 000 euros) ni les extras pour expatriés (en gros le brut devient le net après impôt et le loyer/ charge est remboursé).

    Avant de choisir une carrière, il est bon d’avoir les bons éléments.
  • rémi écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2013682,2019942#msg-2019942
    [Inutile de recopier l'avant dernier message. Un lien suffit. AD]

    Je parlais bien de salaire ! YvesM, dans le poste précédent, te donne les "vrais chiffres" pour la France. En Suisse, où je réside depuis 5 ans : le salaire est multiplié par 2 à 3, la charge fiscale totale diminuée de 40%, le coût de la vie augmenté de 50% -> sur base de mon expérience, tu t'enrichis environ 2 à 2.5 fois plus vite à situation professionnelle identique mais, détail important, tes perspectives d'évolution vers les "top jobs" (C-suite) sont inférieures en tant qu'étranger.

    En ce sens, un agrégé de mathématiques qui choisit la voie de l'enseignement en France s'apparente à un volontaire en mission humanitaire : on couvre ses coûts de la vie pour assurer un train de vie digne, mais il ne gagne "quasiment rien" par rapport au niveau de connaissances atteint et au potentiel déployé (sans parler de la totale dépendance du fonctionnaire au gouvernement 1/ vis-à-vis de sa retraite, au risque de se retrouver nu et cru en cas de crise économique, comme la Grèce nous l'a enseigné, mais aussi 2/ du fait de la difficulté à changer de carrière suite à une entrée dans le secteur public, qui pousse le vice jusqu'à interdire les activités lucratives complémentaires).
  • @YvesM attention, précise bien - ça me semble important qu'un jeune ayant encore un minimum d'éthique le sache - ces salaires concernent des secteurs où on ne pourra plus honnêtement se regarder dans un glace : armement, industrie pétrolière, banque-finance-assurance, cigarettiers, alcools, agro-alimentaire etc. De plus, pour un ingénieur, l'accès à des niveaux hiérarchiques élevés et des salaires conséquents est de plus en plus conditionné au passage par un "business school", notamment avec les MBA, ou des spécialités financières.
    Bref du hard crade.

    Au plus on se rapproche de l'utilité sociale, au moins les salaires sont élevés, même pour des spécialités médicales considérées comme lucratives; ainsi un médecin honnête ne dépassera guère plus de 10 000 net/mois, une infirmière libérale qui trime à s'arracher les articulations, de 3000 à 4000.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @juliengenf je suis d'accord, il y a d'autres pays nettement plus business friendly, mais en pesant l'environnement social on s'y retrouve. Si tu te choppes un cancer pénible, aux USA tu vas devoir vendre ta baraque pour espérer un traitement efficace, pas en France. C'est ce que reflète les cotisations sociales élevées : une sécurité sanitaire et sociale plus importante.

    L'instabilité fiscale est relative, mais c'est vrai qu'elle est un peu plus importante en France.

    Les points que tu développes sont intéressants parce qu'ils sont effectivement important, mais encore là j'apporterai quelques nuances :
    - la difficulté à licencier : en fait soit c'est dans le cadre d'une erreur de casting, et la période d'essai permet de régler le problème, soit c'est dans le cadre de difficultés économiques, et est-il indécent de donner un bonus calculé sur des critères discutés par les partenaires sociaux à quelqu'un dont on doit se séparer après 20 ans de bons et loyaux services ? Donc non, il n'y a pas de difficulté à licencier, il y a des indemnités, c'est tout.
    - les cotisations salariales : elles sont très faibles sur les bas salaires, et augmentent progressivement, et pour de hauts salaires elles sont importantes c'est vrai. À voir les services en regard.
    - les retraites par capitalisations : là je ne te suis pas, les dispositifs sont devenus extrêmement avantageux, les défalques patronaux sont quasiment à 100 % !
    - imposition sur les successions : 0 jusqu'à 2 millions d'euros si on sait s'y prendre ... Personnellement quand papa est parti j'ai payé 13 000 ... mais il avait été prévoyant (assurance vie, donations échelonnés etc). Ça ne m'a pas gêné de payer (à multiplier environ par 3 avec mon frère et ma mère).

    Les autres questions que tu poses sont plutôt relatives à la difficulté du business en France, et là ça me semble difficile de donner une réponse générale.
    De ce que je sais et que j'ai pu observer, une difficulté récurrente vient lors de la croissance du business, on peut se retrouver en cessation de paiement avec un carnet de commande en forte progression, et les banquiers n'en ont strictement rien à foutre.

    Donc en conclusion : ça dépend des tempéraments, mais la France n'est pas un pays anti-business. Xavier Niels est allé jusqu'à dire que c'était un paradis fiscal. Je ne serais pas si enthousiaste, mais on va dire que c'est quand même pas mal dans l'ensemble.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    @xax : merci de partager ta perspective. Rafraîchissante.

    Tu oublies l’industrie pharmaceutique. Des gens qui préfèrent l’argent à la vie des autres.
    L’assurance. Qui encaisse et ne décaisse jamais.
    L’industrie aéronautique. Qui produit des avions qui s'écrasent pour économiser des sous.
    L’industrie de la grande distribution. Qui traitent leurs caissières en esclaves.

    Heureusement, pour se regarder dans le miroir, on peut militer au NPA avec Philippe Poutou, que je salue. Se laver tous les quinze jours pour économiser l’eau dont la planète a tant besoin. Porter un gilet jaune et casser les vitrines des patrons de bar. Dire yaka, fokon. Devenir passif, pessimiste, critiquer les autres, ne rien faire de constructif ou d’utile de sa vie. Mais revendiquer de pouvoir se regarder dans un miroir.

    Effectivement, c’est un choix.

    Au lieu de se regarder dans le miroir, je suggère de regarder les autres êtres humains. Et de LEUR demander comment les aider.
  • @YvesM merde désolé, tu travailles dans un secteur que j'ai cité :-(

    Je n'ai pas cité l’aéronautique ni la distribution ni l'industrie pharmaceutique parce qu'elles ont une utilité sociale même si on peut critiquer certains aspects de leurs pratiques.

    Par contre je persiste et signe : on peut supprimer l'industrie des clopes (ce qui sauverait des millions de gens) , et 90% de l'industrie pétrolière (ce qui sauverait la planète).

    Je ne vois l'intérêt d'évoquer le politique, mais puisque tu me pousses à m'expliquer : je ne me cache pas d'être centriste et de militer à la CFDT, ce qui est bien loin des affiliations que tu m'attribues ! :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax a écrit:
    Par contre je persiste et signe : on peut supprimer l'industrie des clopes (ce qui sauverait des millions de gens) , et 90% de l'industrie pétrolière (ce qui sauverait la planète).
    Il y a ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas.
    En l'espèce dans ces considérations, ce qu'on ne voit pas est l'effondrement de l'accès à l'énergie dont nos sociétés modernes sont totalement dépendantes. Le retour aux années 1820 ne se fera pas sans douleur et sans de nombreux morts.

    Décrire un hôpital dans un monde sans pétrole (et donc sans plastique entre autres).

    L'art consistant à influencer les gens par l'évocation de ce qu'on voit en laissant dissimulé à leurs esprtis ce qu'on ne voit pas s'appelle la politique.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys les 10% restant que j'évoque c'est pour ça précisément.

    La dépendance au pétrole (et des autres énergies fossiles) comme source d'énergie est totalement artificielle, elle ne tient qu'à un modèle de business et aux réseaux autour dont il est superflu de désigner l'obédience.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    J’allais dire une chose similaire. Les industries pétrolières produisent de l’énergie. Je pense que le monde entier est pour une énergie propre, abondante. La question est comment y parvenir. Il faut la technologie, les finances, les lois, les choix des consommateurs.
    Si on pouvait supprimer les énergies pétrolières, on le ferait. On a commencé mais le chemin est long.
    La question est comment ?

    @xax : ton propos critiquant cette industrie est hors sujet. Dis nous plutôt comment faire. Tu dois avoir une idée que les autres humains n’ont pas.

    Par ailleurs tu dis ne pas critiquer les industries ayant une utilité sociale.

    Fournir de l’énergie n’est pas d’utilité sociale ? Sans déconner ?
    Se chauffer ou se refroidir. Cuisiner. Se déplacer. Produire l’électricité...

    Tu devrais réfléchir. Si tu peux encore.
  • Tu devrais réfléchir. Si tu peux encore.
    xax a vraiment dû appuyer là où ça fait mal...
  • YvesM je te soupçonne de travailler dans le pétrole et d'avoir fait une école de commerce :-)

    C'est l'utilisation sans aucun sens des responsabilités des énergies fossiles que je critique, je te prie d'éviter de faire croire que je dis autre chose.

    Bon, il existe énormément d'énergies alternatives aux énergies fossiles, même si pour certaines ce n'est pas la panacée (nucléaire) elle ne remettent pas en cause l'existence de la vie sur terre.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax: il n'existe aucun autre moyen de produire les grandes quantités d'énergie impliquées par le confort moderne.
    Le retour des déplacements de marchandise à cheval (pour nourrir une population qui a été multipliée par six depuis le début de la révolution industrielle) entraînera une catastrophe systémique.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • c'est ce qu'on avait expliqué à de Gaulle. Regarde l’allure du mix énergétique français.

    https://www.connaissancedesenergies.org/sites/default/files/album_images/production-electricite-2016-france_0.png
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Donc en France en production électrique on pourrait passer facilement à 0% d'énergie fossile.

    Ça pour tourner un bonne fois pour toute le cou au fait que l'on ait besoin d'un seul gramme de pétrole pour l'électricité française. Je ne comprends pas que des gens intelligents puissent encore penser que ce soit nécessaire.

    En travaillant les autres aspects, on pourrait facilement diviser par 10 ce qui reste.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    Mais non, tu n’as pas appuyé ou ça fait mal. Je n’ai pas l'honneur d’avoir fait une école de commerce. J’ai fait ENS Lyon en physique, une thèse, et un magistère de finance et économie.

    Quand tu dis ‘c’est l’utilisation sans aucun sens des responsabilités des énergies fossiles que je critique’, nous sommes d’accord. Mais c’est autre chose que de critiquer l’industrie pétrolière.
    Si l’on veux critiquer la pollution, il faut d’abord critiquer
    - les consommateurs qui continuent d’acheter l'énergie la moins chère,
    - les lois qui ne sanctionnent pas assez ou du tout la production de carbone et autres polluants et ne donnent pas assez de prime aux énergies propres,
    - les banques qui ne dirigent pas leurs finances vers les énergies propres (elles attendent les mêmes rendements qu’avec le pétrole c’est dire qu’on place une industrie naissante au niveau d’une industrie centenaire), et
    - le manque d’investissement dans la recherche fondamentale et le développement technologique.

    Bref, critiquer l’industrie et encore mieux ces patrons est une vraie connerie qui empêche de trouver les leviers du changement.

    Comme j’ai raconté mon équipe travaille (entre autres) avec la banque publique d’investissement pour financer des startups dans les énergies renouvelables. Je vois des jeunes hommes et femmes, bien diplômés, mettre deux à cinq ans de leur vie professionnelle, en se payant autour du smic quand il se paient, pour voir aboutir leur idée. Ils savent très bien que la probabilité est immense que tout s'arrête mais ils tirent leur énergie quotidienne du sentiment de faire quelque chose pour l'environnement/ la planète.
    Des fois leur startup aboutit à quelque chose (le plus souvent rachetées par une entreprise énergétique qui sont avec les fonds de pensions, et de très loin, celles qui investissent le plus dans le renouvelable).

    C’est une autre attitude que yaka, fokon, et à mort patron.

    Le ‘réfléchis si tu peux encore’ est une référence à ton militantisme. J’ai remarqué que les militants cessent de penser par eux-mêmes et préfèrent découvrir la version officielle de leur officine avant de se prononcer.
    Un gâchis.
  • @xax: moins de 25% de l'énergie consommée en France est électrique (24.3% en 2017): https://fr.wikipedia.org/wiki/Électricité_en_France
    Quant à "l'indépendance énergétique de la France",c'est devenu une pure fable (mais était-ce réaliste quand la politique correspondant à ce slogan a été mise en place?) car si la majorité de l'électricité produite en France est nucléaire (70,6% en 2019), il n'y a plus d'uranium extrait du sol national depuis 2001.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys je n'ai pas ça du tout :
    https://www.iea.org/data-and-statistics?country=FRANCE
    La consommation à la pompe reste évidemment le problème majeur.
    On en parlait pas de l'indépendance énergétique mais juste du fait que le mix français n'est pas le plus crade compte tenu de la part historique du nucléaire et de l'hydroélectrique d'une part, et d'autre part du fait que la consommation par habitant est moitié celle des USA par exemple.
    Personnellement j'applique la régle 2-5-10 (à pieds jusqu'à 2 km, vélo jusqu'à 10, bagnole après) et je prends le train pour le boulot.

    À comparer aux allemands ... https://www.iea.org/data-and-statistics?country=GERMANY
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @YvesM, après avoir vu rapidement ton CV, question éducation business tu as fait un peu plus qu'un magistère et l'INSEAD est une école de commerce ...

    Bon, j'aimerai bien que tu arrêtes de me prêter des pensées ou des intentions que je n'ai jamais eues, à savoir :
    - je ne critique pas les patrons,
    - je ne critique pas l'innovation,
    J'ai l'impression que tu me confonds avec FdP, non que j'en sois vexé, mais plutôt triste de te voir manquer de discernement parce que je pense que tu es un type intelligent.

    La seule critique que j'ai faite concerne les secteurs industriels dans lesquels je déconseillerai vivement à notre jeune ami de travailler, parce qu'ils sont mortifères.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour,

    Bon. Restons sur ton propos. Tu ne conseilles pas à des jeunes de travailler dans certains secteurs.

    Je ne suis pas d’accord.

    D’autres personnes que toi ont d’autres valeurs. Tu peux donc conseiller d’entamer une carrière dans un secteur en adéquation avec ses valeurs. Tu n’as pas à imposer tes valeurs. C’est dénigrer autrui, ne pas reconnaitre qu’autrui peut avoir d’autres valeurs.

    Certains fonds de pensions sont activistes : ils ont compris que pour changer un système, il faut l’influencer. Tu pourrais donc conseiller à ceux qui n’en sont pas d’accord avec l’industrie pétrolière (ou autre) d’y travailler et d’y faire triompher leurs valeurs.

    J’essaie juste de montrer que, même si on est d’accord sur un constat, on peut trouver mille façons d’influencer un système. Et on peut laisser le choix, la liberté à autrui.
  • @YvesM ok je comprends ton point de vue, je me suis donc peut-être mal exprimé, et les mots que j'ai utilisés n'étaient peut-être pas adéquat (se regarder dans la glace etc.).

    La questions des valeurs est importante mais je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il n'est ni réaliste ni adéquat de chercher à en imposer. Et je pêche parfois là dessus avec mon mépris affiché et assumé pour les écoles de commerce, les choses sont plus compliquées et doivent être nuancées par une approche sociologique plus fine.

    Donc pour être plus explicite, il serait effectivement plus objectif de reconnaître qu'on peut se faire MBA ou ingénieur de l'armement sans intentionnalité particulièrement malveillante et la critique doit se porter ailleurs, sur l’intentionnalité politique finale par exemple en ce qui concerne l'armement, et malheureusement les analyses comparées entre nous et les allemands ne nous sont pas favorables.

    Après il y a des secteurs dont l'existence interroge, qu'ils soient para-légaux (l'énorme secteur de la drogue, parfaitement intégré à l'économie quoiqu'en disent les biens pensants), ou légaux comme l'industrie du pétrole. L'interrogation va au caractère mortifère direct de ces industries, et au fait que l'on peut les substituer : le subutex permet d'éviter le manque sans l'effet "flash plaisir" de la drogue, et les sources non fossiles permettent d'éviter la transformation de l’atmosphère terrestre en enfer (au rythme où nous allons, la vie humaine ne sera plus possible d'ici 400 ans).

    Donc ce n'est pas un jugement sur les valeurs que j'ai émis mais sur le caractère directement criminel de certains pans de l'activité industrielle. Si cela continu comme actuellement, l'humanité connaîtra la pire période de son histoire.
    Et il ne faut pas travailler dans les secteurs ou les sociétés qui contribuent au désastre.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax,
    Donc en France en production électrique on pourrait passer facilement à 0% d'énergie fossile.

    Ça pour tourner un bonne fois pour toute le cou au fait que l'on ait besoin d'un seul gramme de pétrole pour l'électricité française. Je ne comprends pas que des gens intelligents puissent encore penser que ce soit nécessaire.
    La production d'électricité à partir de fioul est une chose rare. C'est soit pour les heures de pointes, soit dans des endroits très isolés (les iles). Le pétrole est utilisé surtout et avant tout dans les transports.
    P.S. il y a pas mal de français qui veulent l’arrêt des centrales nucléaires. Donc il faudra faire comme en Allemagne, remplacer par le gaz ou charbon et augmenter les prix drastiquement.
  • C'est sûr que le nucléaire ce n'est pas génial, et les coûts "hors bilan" sont plus élevés que ce qu'on pensait (démantèlement, enfouissement des déchets etc.). Mais sur la question du réchauffement atmosphérique le bilan est bien plus favorable que les énergies fossiles.

    Je ne crois qu'au salut énergétique par ce qui existe déjà mais qui doit être amélioré et multiplié par 10 pour arriver à un résultat (éolien, hydraulique etc.).

    Si on ne se met pas ça en tête de façon catégorique, nous allons à la catastrophe à moyen terme, id. de notre vivant peut-être, de nos enfants à coup sûr.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour,

    Ton paragraphe clarifie les choses, mais tu termines par ‘il ne faut pas travailler dans’. Décidément, tu ne peux t'empêcher d’interdire. Moi, je termine par ‘allez travailler dans... et faites triompher vos valeurs et diriger l’entreprise pour le bien de la planète.´

    Les grands organismes internationaux étudient le système énergétique mondial. Qu’on l’accepte ou pas, le pétrole est avec nous pour les décades à venir.
    Éliminer le pétrole DANS LES TRANSPORTS ET LE CHAUFFAGE est possible dans le pays de l’OCDE à échéance 2050 à 2070. Remplacé par l’éolien terrestre, en mer, le solaire, l’hydrogène, les sources de chaleurs et l’hydraulique. Ça va coûter cher. Et il faut garder le nucléaire, même si sa part dans le mix énergétique diminue.
    Mais dans les pays hors OCDE, c’est plus difficile : ils n’ont pas le niveau de vie des investissements nécessaires. Donc pétrole pour eux, ou le gaz. La technologie diminuent les émissions toxiques mais dans des limites insuffisantes pour être satisfait.
    Et on ne sait pas éliminer la pétro-chimie. Ça va être chaud de s’en passer... un jour : on a du gaz pour 150 ans au moins.

    Les économistes nous disent que le plus efficace est de donner un prix/ coût à la tonne de carbone. Mais les sociétés sont-elles prêtes ? Les gilets jaunes ont commencé avec une augmentation faible d’une taxe carbone votée par le gouvernement sous Hollande. Quand des gens comptent les euros pour se nourrir, les options sont limitées.

    La crise actuelle va malheureusement diminuer de façon massive les investissements dans la recherche et développement. Les grands projets de renouvelable ou de capture du carbone sont reportés à « plus tard ».

    Quant aux autres sujets :

    Mais bon, c’est Ginette ou EPFL ?

    Dans une autre discussion, tu nous expliqueras ton aversion pour les écoles de commerce. Je suis curieux.

    Les salaires que j’ai donnés correspondent au point 75% dans la distribution. Le benchmark est effectué chaque année pour permettre aux entreprises de déterminer leur politique de rémunération dans leur marché.
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