Degrés °F et °C

Bonjour à tous,
pour convertir en degrés Celsius une température donnée en degrés Fahrenheit, il suffit de soustraire 32 et de diviser par 1,8 (9/5 = 1,8) le nombre ainsi obtenu.
T(°C) = (T(°F) - 32) / 1,8.
Exemple : (50°F - 32) /1,8 = 10°C

Je ne comprends pas trop cette égalité.
Je m'explique : 1 m = 100 cm car 1 m est 100 fois plus grand que 1cm ; dans "centimètre", il y a "mètre" donc il y a bien une corrélation entre les 2, d'où l'égalité.

Mais ici, dans nos températures, je ne retrouve pas cette corrélation (bon certes, à cause des différents noms des unités mais aussi parce que "je ne vois pas" comment des °F peuvent se transformer en °C.

Un exercice de 3ème indique :
"Si l’on note x une température en degré Celsius et f (x) cette même température exprimée en degré Fahrenheit, exprimer f (x) en fonction de x."
Le "x" est le même : f(x) = (x- 32) / 1,8 donc f(50°F) = (50 °F - 32) / 1,8 = (bim ! on change d'unité comme par magie) : 10°C.

Idem, si x est une longueur en m et f(x) cette même longueur en cm, f(x) = ...?
Pas simple non plus à mettre en place ces expressions littérales.

Bon, je pense qu'il doit y avoir une explication, d'où mon sujet.
Je pense qu'il doit y avoir plein de cas d'égalités comme celles-là avec des unités différentes qui ne m'ont jamais dérangé jusqu'à maintenant mais aujourd'hui, je m'interroge.

Merci pour les réponses que vous m'apporterez sur les expressions des fonctions autant sur les températures (en °C et °F) que sur les longueurs (en m et cm).

Réponses

  • Le $32$ est en °F et le $1,8$ est en $\dfrac{°F}{°C}$.
    Non ?

    Pour $cm$, c’est une notation pour $\dfrac{1}{100} m$.
  • Oui, tu as raison donc il me manquait l'unité de mesure du 1,8 (1,8°F / °C).
    Là, je comprends mieux : les unités donnent du sens, je ne comprends pas qu'ils disparaissent...

    Pour les longueurs, cela donne, pour x en m, f(x) = x * 100 cm / m.
    f(50 m) = 50 m * 100 cm / m = 5 000 cm.
    C'est ça la fonction "transformatrice" ?
    Bon, j'avoue qu'elle n'est pas très utile mais bon.
    Le 32°F, le 1,8°F / °C et le 100 cm / m semblent venir de je ne sais où par contre.
    Mais la physique doit avoir ses raisons...
  • $1,8$ est en $\dfrac{°F}{°C}$.

    X:-( Ce sont des fonctions affines!!

    0 absolue = 0 kelvin (K) = 0 rankine (°Ra)

    °Ra = K * 1,8
    °F = °Ra - 459,67
    °C = K - 273,15

    Merci à la HP 48SX de m'avoir appris les Degré Rankine il y a 30 ans.
  • Que de complication pour quelque chose de simple, conséquence immédiate des définitions des deux sortes de degrés. Y introduire des unités, alors qu'on a une règle de calcul simple sur les nombres (il suffit de soustraire 32 et de diviser par 1,8) et après on met l'unité, ne peut que compliquer la vie aux élèves (pour rien).

    Ne tombez pas dans le délire de discussion de "distance entre deux points" !

    Cordialement.
  • Gérard,

    Évidemment que la discussion prend des proportions ahurissantes. Et encore, ça ne s’engueule pas comme dans d’autres. Je retire même le terme « ahurissante » finalement.
    Cependant, il existe des élèves, même si c’est très rare, qui posent ce genre de questions. On en trouve un tous les deux ans dans les collèges sinistrés mais un peu plus dans les autres.

    Je pense qu’il faut savoir leur répondre et ne pas dire « oui bon, c’est comme ça, ne compliquons pas » ou autre réponse bottant en touche.

    Bien entendu on peut présenter les choses comme ça :
    Si $x$ est le nombre de $°C$ alors $f(x)$ est le nombre de $°F$.
    Et chaque nombre de l’expression de $f$ est un réel (pas d’unité).
  • Que de l'hypocrisie de mathématiciens. Aucun d'entre nous ne dirait jamais à un élève qu'un vecteur de l'espace est un nombre non ?
    Alors pourquoi ne pas expliquer aux mêmes élèves que les formules physiques pour qu'elles soient justes doivent être dimensionnellement correctes ? Et cela implique qu'il existe des nombres adimensionnels et des nombres qui ont une dimension. Ces nombres avec dimension sont importants car ils sont au coeur des transformations d'unités.
  • Ces questions qui concernent la modélisation des problèmes (ici problème de physique) ont été déjà (trop) largement débattues. Oui on a le droit d'écrire comme des physiciens de temps en temps dans un cours de maths, en manipulant des objets qui n'ont pas de sens mathématique précis. Il est bon selon moi de rappeler alors aux élèves qu'il s'agit de physique (ou plus généralement d'une étape de modélisation). Pas la peine ensuite de trimbaler les unités dans les calculs pour obtenir une bouillie illisible mélangeant °C, °F, K etc. On rappelle simplement les unités à la fin. C'est le choix, par exemple, qui est fait dans les corrigés disponibles sur le site de l'APMEP. À la fois clair et simple.
  • Oui on a le droit d'écrire comme des physiciens de temps en temps dans un cours de maths, en manipulant des objets qui n'ont pas de sens mathématique précis.

    Sérieusement?
    Il y a deux équations linéaires et deux affines. Soit un petit système à résoudre ça ne devrait pas être dramatique.
    Cela ne rentrerait plus dans un cours de math de nos jours?
    C'est le choix, par exemple, qui est fait dans les corrigés disponibles sur le site de l'APMEP. À la fois clair et simple.

    Vu le message initial, la clarté ne s'est pas diffusée beaucoup...
  • Pourquoi as-tu besoin d'un système ? Quelles sont tes inconnues et quelle est leur nature ?

    Et qu'est-ce qui n'est pas clair dans la rédaction des corrigés proposés par l'APMEP ?
  • Quand on dit qu'une différence de $x$ °C est égale à $1,8$ °F, le 1,8 est un nombre sans dimension. Il n'y a pas à écrire $\dfrac{°F}{°C}$.

    L'axe des températures est une droite affine orientée. L'espace vectoriel sous-jacent est une droite vectorielle. Elle possède deux bases communément utilisées : °C et °F. On peut concevoir °C et °F comme des vecteurs, le premier vecteur est égal à 1,8 fois le second.

    De même, quand on dit que $1m = 100 cm$, le nombre 100 est sans dimension (quotient de deux longueurs).
  • Pas tout à fait JLT, tu ne peux pas laisser $1.8$ adimensionnée :

    La formule pour passer du degré Celcius au degré Fahrenheit étant
    $(x°C\times\frac{180 °F}{100 °C}) + 32°F = y°F$

    En faisant un peu d'analyse dimensionnelle on trouve alors
    $\frac{°C\times°F}{°C} + °F = (\frac{°C}{°C}\times °F) + °F = °F + °F = °F$


    Si on laisse comme tu le suggères $1.8$ adimensionnée on trouve en revanche
    $°C\times\emptyset + °F = °F$
    ce qui n'a plus vraiment de sens.
  • Bon, tout dépend ce qu'on appelle une dimension, mais ton raisonnement s'appliquerait tout aussi bien au quotient $\dfrac{m}{cm}$.

    Pour expliciter mon message précédent : l'axe des températures $T$ est une droite affine. On considère les points suivants : $O_F$ (l'origine de l'échelle Fahrenheit) et $O_C$ (l'origine de l'échelle Celsius).

    Il y a aussi deux bases de l'espace vectoriel $\overrightarrow{T}$ sous-jacent : $°F$ et $°C$.

    Si $\theta$ est une température (c'est-à-dire un point de cette droite affine), sa température en Celsius est l'unique $x\in\R$ tel que $\theta=O_C+x°C$, et sa température en Fahrenheit est l'unique $y\in\R$ tel que $\theta=O_F+y°F$.

    On a $O_C=O_F+32°F$ (point = point + vecteur) et $°C = 1,8 °F$ (vecteur = nombre * vecteur), donc $y=32+1,8x$.

    Je dis que $1,8$ est sans dimension car c'est un nombre réel, ce n'est pas un point de la droite affine $T$, ni un vecteur de $\overrightarrow{T}$.
  • @dp: Pourquoi ça n'aurait pas de sens ? °C et °F sont tous les deux homogènes à des Kelvins à une similitude près non ?

    On a abordé ces problèmes de conversion dans un autre fil sur "distance entre deux points". L'analyse dimensionnelle (quel grand mot pour de la règle de trois et du typage) peut apporter son lot de confusions quand des unités, vivant a priori dans un espace différent (à cause de l'écriture), sont en fait éléments du même espace à similitude près (comme c'est le cas ici). Voilà ce qui se passe quand on croit qu'on peut se passer des définitions précises des symboles qu'on utilise en math.

    Cela amène naturellement toutes ces confusions et donc les inclure dans des calculs peut embrouiller tout le monde (visiblement le prof, donc encore plus l'élève). Je suis de l'avis de gerard0 dans son commentaire au-dessus.
  • Avant que ce soit fermé pour je ne sais quelle raison.
    [La précédente discussion a, entre autre, été fermée à cause de l'ouverture de celle-ci ! AD]

    Ne pas confondre « longueur + longueur = longueur » ou encore « température + température = température » (Attention à ce + d’ailleurs pour les températures...) avec des choses du genre « 10°C + 10°F = $a$°C = $b$°F » (où $a$ et $b$ sont des réels) ou encore « 6 m + 4 cm = $u$ m = $v$ cm » (où $u$ et $v$ sont des réels).
  • De mon point de vue vous essayez de justifier que comme des choux et des patates appartiennent à l'espace des légumes alors 2 patates + 5 choux = 6 choux... Mais soit, je vous laisse faire. (:D
  • Quand l’hiver la température passe de -2 à -4, les gens d’ici ( le Berry) disent qu’il fait deux fois plus froid.
  • Non, ta comparaison est abusive. Disons plutôt :

    1 douzaine d'oeufs = 2 demi-douzaines d'oeufs.

    Le nombre $2$ est sans dimension, on ne va pas dire qu'il a pour dimension $\dfrac{\mathrm{douzaine \;d'oeufs}}{\mathrm{demi-douzaine\; d'oeufs}}$.
  • Disons surtout que 1 chou vaut x€ et 1 patate vaut y€ (remplace € par Kelvin ici), combien valent a choux et b patates serait la traduction isomorphique de la situation °C, °F et Kelvin qu'on a ici.

    C'est le problème de vouloir mélanger des unités et des maths sans définir précisément ce que sont ces unités et donc sans voir le lien qu'elles peuvent avoir entre elles dans la modélisation choisie. Cf un autre post récemment fermé (sus-mentionné) pour cause de trolling. En fait, ce nouveau post montre qu'il y a une vraie incompréhension / confusion liée à ce qu'on veut faire appartenir à ZFC (i.e les unités de la physique) mais qui n'y est pas.

    Édit: grillé par JLT. Désolé pour la répétition du coup.
  • Tu préfères $1$ patate $\times \frac{9}{5} + 5$ choux = 6 choux ? Dans tous les cas ça n'a toujours aucun sens selon moi. (:P)
  • J'ai expliqué clairement ma modélisation avec une droite affine. Si d'autres personnes contestent cette modélisation, qu'ils en fournissent une autre de manière rigoureuse.
  • @dp:

    Par définition du degré celsius en physique, celui-ci est homogène à des kelvins et le °F également. Ce n'est pas comme le Kg et le Tesla qui n'ont pas cette relation de similitude.

    Ta comparaison néglige (volontairement ?) ce fait précis ou bien ?
  • Non, simplement, ce que je veux dire c'est que lorsque tu veux calculer $1m+4 yd=ym$ tu vas t'y prendre comme ça :

    $1m=1m$
    $4 yd$ en mètres donnent : $4yd\times 0.9144m\cdot yd^{-1}$

    de façon à trouver $1m+4yd=1m+4yd\times 0.9144m\cdot yd^{-1}=1m+3.6576m=4.6576m$.
    Tu ne vas pas bourriner des mètres et des yards ensembles dans le résultat, non ?
  • Soient $\overrightarrow{u}$ et $\overrightarrow{v}$ deux vecteurs d'un espace vectoriel de dimension 1 tels que $\overrightarrow{v}=0,914 \overrightarrow{u}$.

    Si on cherche $x$ tel que $\overrightarrow{u}+4\overrightarrow{v}=x\overrightarrow{u}$, on va écrire

    $\overrightarrow{u}+4\overrightarrow{v}= \overrightarrow{u}+4(0,914 \overrightarrow{u})=\cdots$.

    Pas la peine d'écrire des choses comme $4\overrightarrow{v}\times 0,914\dfrac{\overrightarrow{u}}{\overrightarrow{v}}$.

    $0,914$ est un nombre, et pas un vecteur.
  • Extrait d’une correction proposée par l’APMEP : j’ai pris le premier de la liste.
    https://www.apmep.fr/IMG/pdf/Corrige_Brevet_Amerique_Nord_4_juin_2019_DV.pdf

    Dans ce message on dit que ce serait un exemple à suivre : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2037076,2037618#msg-2037618

    Ça ne me convainc pas.104814
  • @JLT, Soit je suis débile soit tu fais la conversion comme je l'ai indiquée juste de façon "savante" en faisant $\overrightarrow{u}+4\overrightarrow{v}= \overrightarrow{u}+4(0,914 \overrightarrow{u})=\cdots$ ?
  • J'ai écrit les choses mathématiquement, avec des vecteurs, pour qu'on comprenne bien de quel type d'objet on parle et qu'on évite les erreurs conceptuelles. C'est évidemment le même calcul.
  • Donc on est d'accord pour dire que $4yd = 4yd \times \frac{0.9144m}{1yd} = \frac{4yd\times 0.9144m}{1yd} = \frac{4yd}{1yd}\times 0.9144m = 4\times 0.9144m$ ?
  • Bien sûr c'est juste, mais je maintiens que $0,9144$ est un nombre réel sans dimension (cf. mes explications multiples).
  • Alors, je reste pas d'accord… si $0.9144$ est sans dimension on a $4yd = 4yd \times 0.9144 = (4\times 0.9144)yd = 3.6576$ yd et je suis pas d'accord avec ça... Mais bon je n'ai rien de plus à ajouter donc je vais en rester là!
  • Tu n'as pas lu mes messages, ou pas essayé de les comprendre.
  • La modélisation de JLT est limpide. Nul besoin d'avoir recours à des expressions du type $°F/°C$ qui n'ont pas de sens (i.e non définies sur le plan mathématique). La modélisation de JLT est l'effort de physique que nécessite cet exercice.

    @dom: la correction de l'APMEP que tu montres est selon moi un modèle de clarté (on écrit l'unité en fin de calcul au moment où on interprète le résultat, après avoir fait ses petites mathématiques). Nulle part ils n'écrivent des $\frac{3\text{vache}+5\text{vache}} {4\text{cochon}}= 2\text{vache}.\text{cochon}^{-1}$. Parfois ils écrivent l'unité entre parenthèses (ce qui est encore plus clair selon moi) pour rappeler l'unité choisie au moment de la phase de modélisation du problème.

    Les partisans de ces notations (unités dans les calculs) sont les premiers à se questionner sans jamais s'en sortir mathématiquement, ce qui n'est pas étonnant puisque les objets qu'ils manipulent n'ont pas d'existence sur le plan mathématique (entendre "au sens de ZFC") du moins avant qu'on prenne le soin d'en donner un bien évidemment.
  • Pour moi si on va dans ce sens ce serait plutôt les calculs sans unité puis une phrase avec l’unité.
    Mais écrire un « = » avec un truc à gauche et un autre truc à droite, c’est plus pénible encore.
    J’évite aussi les enchaînements de « = », mais c’est une autre discussion et d’ailleurs ces corrections sont des « éléments de corrections » plutôt que des « exemples de corrections » et je ne critique pas.
  • Écrire les unités à la fin dans des parenthèses c'est bien. D'habitude ils le font. C'est explicite (ça signifie "pour rappel").
  • Ce qui est pénible est dû au fait que tu veux inclure l'unité dans l'expression alors que je la lis naturellement en dehors du signe =.
    Sinon, personnellement, je n'aurais rien à redire à un élève qui m'écrirait tel quel cet "élément de correction" ni même à un collègue.

    @dp: relis ton dernier calcul, tu ne voulais certainement pas écrire ça.
  • j'ai juste envie de rappeler que le 0°C et le 100°c ont été choisis parce qu'ils représentent des points physiques de l'eau sous 1atmosphère.
    • point de solidification (ou congélation) pour le premier = 0°C
    • point de vaporisation (ou d’ébullition pour le second = 100°C

    J'imagine ensuite que travailler sur une base 100 est plus commode.

    D'autres points physiques sont aussi utilisés, particulièrement pour des questions d'étalonnage : $N_2$ ou $Ne$ par exemple on cryogénie, $Pb$, $Ag$, $Cu$ pour des plus hautes températures.

    Enfin, la Température a beau être une grandeur physique, on ne la mesure pas directement: avec un thermomètre c'est la dilatation d'un liquide ($\Delta V$), avec un thermocouple c'est une force électromotrice ($U$), avec une résistance platine ou cuivre, c'est une résistivité ($R$), avec un pyromètre c'est une longueur d'onde ($\lambda$), etc, etc., etc.
  • Pour ma part, je pense qu'indiquer les unités permet de donner du sens à ce que l'on écrit.
    J'enseigne les mathématiques mais je les rends "réelles" en les illustrant avec du concret.

    Aussi, je n'ai pas peur dans un exercice mettant en jeu des prix d'indiquer des calculs avec des montants en €.

    Écrire "AB = 3" est pour moi une erreur tant sur le plan didactique que sur le plan pédagogique : AB est une longueur, 3 est nombre, il ne peut pas y avoir égalité.
    Entre adultes qui savent de quoi il s'agit, pourquoi pas ; devant des élèves, c'est clairement non !

    Enfin, je préfère écrire des calculs d'aires tels que, pour A l'aire d'un rectangle de longueur 4 cm et de largeur 3 cm :
    - A = 3 cm * 4 cm = 12 cm²
    ou
    - 3 x 4 = 12
    donc le rectangle a pour aire 12 cm²
    mais pas A = 3 * 4 = 12 cm².
  • @arturo
    Une longueur en mathématique est un nombre réel (pas d'unité). C'est la définition commune à tout mathématicien, d'une distance qui l'impose.

    En physique par contre, c'est à dire dans le monde réel, on l'affuble ce réel d'une unité dont la définition est celle d'une grandeur physique imposée par un étalon observable et mesurable invariablement.

    C'est cette confusion que tu fais entre le réel et sa modélisation qui fait que tu poses des questions sur ce forum et que tu as des difficultés. Tu n'es pas le seul visiblement à faire ces confusions entre ce qui se passe en physique (avant la modélisation, lieu où existe l'unité) et en math (après la modélisation où l'unité physique n'existe plus).

    Cette confusion t'amène à vouloir écrire des unités physiques au sein d'expressions mathématiques. Car tu penses que les mathématiques peuvent t'aider à détecter un défaut d'homogénéité dans tes calculs.

    Deux remarques:
    1) visiblement ça ne t'aide pas à vérifier l'homogénéité au contraire.
    2) tu mélanges des objets physiques qui n'ont aucune définition mathématique avec des objets mathématiques parfaitement définis et tu arrives à des expressions inutilement compliquées où tu divises des $°F$ par des $°C$ que tu remultiplies par des
    $°C$ en oubliant justement que ces quantités sont des Kelvins (et donc que ton quotient est sans unité)

    Si tu veux absolument modéliser mathématiquement tes unités, tu peux le faire (même si ça ne sert à rien techniquement), tu peux suivre ce qu'a dit JLT qui a modélisé cette situation physique précise. Malheureusement ou heureusement (?) il n'y a pas de théorie mathématiques (au sens définie par ZFC) globale des unités et c'est normal car ceci relève d'un processus pré-mathématique: la modélisation physique du problème. L'analyse dimensionnelle est une activité du physicien (un mathématicien a le droit d'être physicien à ses heures, mais le mieux c'est qu'il en soit conscient)


    Sans l'effort d'abstraction montré par JLT, tu te heurtes irrémédiablement à des écritures où tu manipules des $\frac{°F}{°C}$ que tu serais bien en peine de définir à un élève trop(?) curieux, un collègue voire un inspecteur qui te demanderait comment tu définis rigoureusement cette écriture (alors que c'est juste un scalaire puisque c'est un rapport de quantités Kelvin).

    Le plus simple est de ne pas mélanger tes unités avec tes calculs et de regarder simplement leur définition physique (qui t'aurait permis de répondre tout seul à ta question.

    Quand tu lis 3x4=12cm² tu inclus le cm² dans le signe = alors que celui qui l'écrit a pensé (3x4=12)cm². Parfois on écrit plutôt le cm² entre parenthèses (c'est à mon avis le plus clair). Tout a déjà été dit sur un l'autre fil que tu as ouvert avec tes distances. Tu devrais peut-être lire plus attentivement les objections qui sont faites sur cette pratique du mélange math et trucs non définis, peut-être que tu verrais plus clair et du coup tes élèves aussi.
  • Bien entendu je suis d’accord pour dire qu’en maths, il n’y a pas d’unité.
    Une distance est un réel positif.
    Une aire est un réel (intégrale par exemple).

    Je n’ai jamais varié sur ce point.

    Je dis qu’on a le droit de ne pas faire que des maths en mathématiques.
  • Oui Dom, je suis d'accord avec toi.
    On peut parfaitement prendre sa casquette de physicien, d'architecte, de jardinier ou d'informaticien ou de ce qu'on veut pour modéliser une situation et expliquer l'homogénéité des formules et plus généralement la cohérence d'un résultat avec la réalité qu'on veut modéliser. Mélanger les deux au sein d'écritures qu'on croît mathématiques est juste casse gueule (pour le prof comme nous le montre l'expérience d'Arturo) et encore plus pour l'élève qu'on croît aider et qu'en fait on noie dans une abstraction hors sol et non définie. Ça part d'une bonne intention (pédagogique) et ça finit en nœuds au cerveau inutiles.
  • L'utilisation des bonnes unités est indispensable, sinon ici ;-)
  • Si c’est « bien fait » (à définir !) ça prépare assez bien au calcul littéral où le $2x+3x^2$ n’est pas automatiquement transformé en du $ax^m$.
    J’admets que c’est rare (que c’est soit bien fait ou que ce ne soit pas transformé automatiquement...).
  • Je m'étais peut-être mal exprimé et j'ai peut-être mal compris certaines remarques que vous avez faites; je suis pas un grand adepte des forums donc je vais essayer de m'exprimer, me corriger le cas échéant (car je sais bien que je suis pas omniscient ;-)) et de comprendre du mieux possible ce que vous avez dit. J'espère que ça suffira surtout vu le temps que j'ai passé sur le présent message. :-D


    Oui, @JLT et @troisqua, dans le cas du passage du Celcius au Fahrenheit on a bien $\left[\frac{9°F}{5°C}\right] = \frac{\theta}{\theta} = \varnothing$ et donc en soit, du point de vue de l'analyse dimensionnelle une variable sans "dimension". Logique pour un simple scalaire.

    Là où ça me gène toujours c'est qu'en appliquant par principe sans réfléchir (notamment pour des élèves mais pas que! (voir plus bas)) la formule $\theta°C\times\frac{9}{5} + 32.0°F = \theta'°F$ (ou réciproquement $(\theta'°F - 32.0°F)\times \frac{5}{9} = \theta°C$), il-y-a fort à parier que bon nombre d'individus risquent de pas comprendre de quoi il en retourne (du moins ceux qui cherchent à comprendre...), comme c'était le cas d'@Arturo au début de ce fil alors que je le soupçonne d'être tout sauf bête.

    En effet, comme je l'ai indiqué, partir du principe que $\frac{9}{5}$ est adimensionné c'est, à première vue, comparer des choux et des patates. Bien les deux soient des légumes on peut pas additionner des choux et des patates et s'en tirer qu'avec des patates. Ça n'aurait de sens que pour $0$ choux.

    Je reconnais mon erreur et j'aurais dû indiquer ça dès mon premier message.

    Je soutiens toutefois mordicus l'utilisation des unités. On se souviendra de la sonde perdue par la NASA à cause d'une mauvaise utilisation des unités de distance (qui toutes choses égales par ailleurs, sont "équivalentes" du point de vue de l'analyse dimensionnelle... merci à @paul18 de donner un lien expliquant mon exemple, bonne coordination). C'est pourquoi j'insiste tant à parler de $\frac{9°F}{5°C}$ en précisant bien les différentes unités de températures.

    Car écrit comme ça, il est impossible de se louper : $\theta°C\cdot\frac{9°F}{5°C} + 32°F = \frac{\theta°C}{5°C}\cdot 9°F + 32°F = \frac{\theta}{5}\cdot 9°F + 32°F = \frac{9\theta}{5}°F +32°F = \left(\frac{9\theta}{5} + 32\right) °F$.

    Oui, c'est plus "long". Mais vous voyez ça de votre point de vue de mathématiciens ou de profs. Maintenant voyez ça du point de vue ingénieur. Mieux vaut-il perdre une minute à chaque calcul et être sûr de ce qu'on écrit en indiquant les unités ou mieux vaut-il perdre 100 millions de dollars parce que, oh, bah j'ai pas pris le temps de vérifier mes unités ?

    C'est en effet pas parce que quelque chose est "évident" pour vous qu'il l'est pour tous. C'est d'ailleurs de par tant d'évidences qu'on a beaucoup d'échecs critiques aussi bien en ingénierie qu'en politique... car la science, les calculs, tout ça, c'est "évident".
  • dp, pour être un brin taquin, si écrire les unités permettait à quiconque d'y voir plus clair, ce ne seraient pas les partisans de cette pratique qui s’emmêleraient systématiquement les pinceaux. Les partisans du "poser des calculs sans trimbaler des unités" m'ont l'air plus clairs. Fin de la taquinerie :)

    Voilà les conseils donnés par une prof de physique en PCSI qui explique ce qu'on appelle très pompeusement "l'analyse dimensionnelle": lire la conclusion C'est ce qu'on pratique le plus souvent en école d'ingénieur et qui porte ses fruits depuis des décennies. Aucun étudiant, à ma connaissance, n'écrit d'unité partout (même en physique !), sinon c'est juste une torture (les applications numériques ne sont pas toutes aussi sympa que celle dont on parle dans ce fil, alors imagine ce que ça pourrait donner quand tu as une bonne dizaine de variables: c'est juste impossible à écrire). On vérifie à la fin, en sortie de calcul, de retour vers le modèle, ça suffit largement dans la plupart des cas.
  • Bien sûr. Mais un exemple aussi simple est justement là pour permettre aux individus de se faire la main sur l'analyse dimensionnelle (on a compris que tu trouves le nom ridicule ;-)) et se priver d'exemples simples comme celui-ci sous prétexte que c'est débilement facile est une erreur. Cette même erreur qui fait qu'on va pas faire trop de calcul mental à l'école car c'est débilement facile, les élèves y arriveront bien.

    D'ailleurs je faisais toujours quelques pauses entre mes différentes égalités pour vérifier l'homogénéité. Certes pas à chaque égalité mais assez souvent tout de même. Pourquoi ? Parce que ça permet de s'assurer d'un calcul correct et surtout d'éviter d'écrire $x$ lignes ne voulant rien dire. D'accord, je prenais peut-être plus de temps mais je m'assurais de la justesse de mes calculs.

    Bref, j'arrête la parenthèse ici, je pense que dans tous les cas @Arturo a compris ce que voulait dire cette formule et nous n'avons donc plus besoin de digresser !
  • En effet, le faire partout n’est pas pertinent.

    Pour les équations, par exemple, il ne faut pas se louper sur l’inconnue : $x$ est la longueur ? le nombre de $m$ ?
    Autre exemple : on trouve souvent des exercices du type
    « soit $x$ un nombre positif, un triangle a pour longueurs de côté $3x+1,5$, $4x+2$ et $5x+2,5$.
    1) est-il rectangle ?
    2) représenter le triangle pour $x=2 \ cm$.
    »

    Bien malin qui sait faire la question « 2) » sans sourciller.
    Sauf s’il lit dans la tête de l’auteur.
    Mieux, celui qui ne se pose aucune question réussit.
    Celui qui s’interroge...échoue s’il n’ose pas dire qu’il y a un léger problème.
  • Je ne suis pas non plus convaincu par une écriture comme 4+1=5 boulets. À gauche, on a un nombre (sans unité), à droite une grandeur avec une unité (le boulet). Même un physicien sursauterait.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.