Baisse du niveau

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Réponses

  • Sur PISA et la Finlande, des universitaires finlandais avaient mis en ligne les deux articles suivants en 2005, lorsque ce pays était en tête du classement (il a un peu baissé depuis) pour mettre en garde sur l'écart entre les résultats de ces tests et l'évolution qu'ils constatent dans les études ayant plus ou moins besoin de mathématiques :

    https://matematiikkalehtisolmu.fi/2005/erik/PisaEng.html

    https://matematiikkalehtisolmu.fi/2005/erik/KivTarEng.html

    ces analyses sont reprises dans cet article de 2018, par un spécialiste en sciences de l'éducation norvégien, qui pense que les pays nordiques et anglo-saxons ne mettent pas assez l'accent sur le calcul algébrique et que leur résultat à PISA est dû à l'orientation de ce test vers ce qu'il appelle les maths de tous les jours :

    https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-319-72170-5_11
  • @troisqua: les propositions que tu formules, notamment concernant l'enseignement primaire, ne semblent pas très éloignées du plan Villani-Torrossian.
    Certaines commencent à être mises en oeuvre, avec toutefois une franche inquiétude sur les moyens.

    Par ailleurs, je te trouve très sévère avec nos concitoyens. Se construire une pensée politique prend énormément de temps; on attendrait des politiques qu'ils réfléchissent sur des problèmes que l'homme de la rue ne voit pas encore, or c'est tout le contraire qui se passe.

    Concernant l'éducation, les décisions, grandes ou petites, se prennent à l'écart des gens qui pourraient apporter une parole éventuellement discordante, éclairée par une connaissance du terrain ou de la science.

    Essentiellement, on se débrouille pour que les universitaires n'aient pas la parole (éventuellement, le rôle de la défense du savoir est assigné à quelques profs de prépa), puis on organise le tout dans un fonctionnement vertical descendant.

    Pour l'enseignement secondaire, une des premières choses à faire et qui ne coûterait pas si cher serait de réformer le corps des inspecteurs pédagogiques régionaux: il faudrait qu'ils soient plus nombreux, plus souvent sur le terrain, conservant une classe, plus diplômés aussi. On devrait y augmenter la proportion de docteurs, comme on l'a fait en CPGE (peut-être pas dans les mêmes proportions).
    Les IPR devraient être le maillon essentiel qui permet la remontée du terrain vers le haut, or c'est actuellement très difficile car les profs de base ne les reconnaissent plus forcément comme des pairs et leur rapport hiérarchique et symbolique aux IG biaise les échanges.
  • Merci pour ces références hge6h, les 2 petits articles sont en effet prémonitoires.
    Le chapitre de Grønmo est une vraie tuerie, je n'avais pas trouvé quelque chose de cette qualité en français. Elle travaille sur ces questions depuis longtemps semble-t-il.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Aléa j'aurais fait l'inverse : suppression de ce corps d'inspection est constitution d'un conseil restreint d'évaluation dans chaque établissement chargé d'évaluer les profs et pratiques des autres établissements, avec répartition aléatoire ..., et pour gérer les problèmes locaux urgents.
    Suppression de l'IG aussi et élection par les enseignants d'un corps équivalent sur une liste d'aptitude : plus de transparence et plus de démocratie.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Alea: je ne suis pas sévère avec les gens, au contraire je sais comme nous sommes tous humains.

    Je suis sévère avec ceux qui passent leur temps à incriminer, à râler, sans chercher à faire, et qui n'ont pas conscience que le progrès démocratique ne vient pas de la politique mais de la volonté collective qui construit une politique (cf la Finlande pour ne citer qu'eux).

    Si je suis sévère avec eux c'est surtout parce que malgré des argumentations rationnelles et volontaristes, on sent que ce qui les anime n'est pas de faire progresser l'ensemble mais d'insuffler un discours pessimiste qui ruine tout envie d'effort et qui flatte les sentiments les plus faciles : la colère et le mépris.

    Si je suis sévère avec eux, c'est parce qu'ils inondent depuis très longtemps les forums en rabâchant un constat que tout le monde connaît dans le seul but de se dire qu'ils auraient raison au sens où la société était plus sélective avant, les amenait plus haut et eux, parce qu'ils sont des êtres brillants, s'en sont sorti et peuvent regarder avec condescendance tous ceux qui sont nés après eux. C'est aussi suffisant que stupide et si ce n'était pas autant répété, ça ne serait pas si agaçant, mais voilà, c'est un spectacle permanent sur ce forum.

    Pour le reste je suis d'accord avec toi sur les préconisations. Cela nécessite que l'électorat soit prêt à entendre une hausse du budget pour l'éducation, je ne sais pas si cela est le cas, je ne pense pas que ce sujet intéresse beaucoup car c'est situé assez loin dans la pyramide des besoins de Maslow.
  • C'est sur que Ramon qui prône un égalitarisme en droit assez forcené est assez loin de la sociologie d'IUFM à deux balles que tu nous sers en permanence 3k.

    La Finlande est vraiment un cas intéressant car c'est le seul pays dont le système d'enseignement a été réformé sous l'impulsion des parents, tous les autres qui marchent l'ont été par le politique, mais on voit que la main hideuse du pédagogisme s'enhardit.

    Par contre je ne connais pas d'exemple où ce sont les enseignants qui sont à l'origine d'une réforme de fond réussie.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax a écrit:
    tous les autres qui marchent l'ont été par le politique

    Admettons (même si ce n'est pas sourcé).

    Le politique ne vient pas au pouvoir sans la bénédiction du peuple dans les démocraties au sens où les partis qui se forment et qui arrivent à se faire un chemin dans l'électorat reniflent celui-ci pour fabriquer leur programme / mensonge / propagande (rayer la mention inutile).

    Une politique éducative ne se fait pas, ne s'est jamais faite, par l'imposition contre la société. Celle-ci est en est, a minima, consciemment ou non, à l'origine ne serait-ce que pour la simple raison que ceux qui arrivent au pouvoir ne l'étaient pas forcément avant et donc venaient de cette "société civile".
  • @hge6h : oui. On a déjà évoque qu'effectivement ces tests (y compris TIMMS) sont à relativiser, au moins pour le secondaire, car beaucoup d'items sur lesquels les enseignants français (donc leurs élèves) passent beaucoup de temps sont absents de ces évaluations ou sous-représentés: calcul algébrique comme tu dis mais aussi démonstration.

    Ce temps là est donc moins dévolu à la préparation des tests PISA ou TIMMS je suis d'accord. Mais attention si tu vas sur ce chemin, on va te rétorquer que tu ne veux pas voir la baisse du niveau.

    Or, sur ce fil, tu l'auras compris, tout avis nuancé est suspect; c'est le principe classique du faux dilemme « Ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous ».
  • troisqua a écrit:
    Une politique éducative ne se fait pas, ne s'est jamais faite, par l'imposition contre la société. Celle-ci est en est, a minima, consciemment ou non, à l'origine ne serait-ce que pour la simple raison que ceux qui arrivent au pouvoir ne l'étaient pas forcément avant et donc venaient de cette "société civile".
    L'école dite "Jules Ferry" (lois de 1879-1882) avait été imposée de manière autoritaire (adoption du français contre les langues régionales, rapport non consensuel aux religions, conflit avec l'autorité familiale en terme d'éducation, diminution du travail des enfants).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Troisqua
    Tu es gonflé en disant qu'ils innondent les forums depuis très longtemps en rabachant un constat. On a essayé de cacher par tous les moyens durant des années (et même encore un peu aujourd'hui) justement ce ''constat'' en déclarant des ''mais non le niveau ne baisse pas'', ''on ne peut pas comparer, ils font des choses différentes'', '' le niveau monte, le taux de réussite au bac est plus élevé!'' etc.
    Dans le genre spectacle permanent et inondation on est servi avec toi.
  • troisqua : J'ai du mal avec ton argumentaire « la sphère politique est le reflet de la société, si c'est comme ça, c'est que la société le veut, etc. » Transposé dans un autre domaine, ça devient le discours qu'on peut entendre dans certains cercles « Les entreprises s'adaptent à la demande des consommateurs. S'il y a des problèmes (pollution, exploitation humaine, ...), c'est que les consommateurs le veulent bien. Il ne sert à rien de réguler les entreprises, c'est aux consommateurs de choisir leurs produits de manière plus responsable. »
    Quand un navire prend l'eau, on n'attend pas que les mentalités évoluent et que les passagers finissent s'emparer du problème.
  • 3k encore une fois tu racontes n'importe quoi, pratiquement toutes les institutions ont été imposées de manière autoritaire en démocratie.
    Plus que toute autre, les institutions et politiques éducatives ont été imposées sans demander quoique ce soit à la "société", pour le meilleurs et pour le pire (actuellement).

    Ta pseudo culture d'iufm ne raconte pas que "l'école de Jules Ferry" a été promptement décidée après la défaite de 1870 en prévision de la revanche car ce qui faisait la supériorité allemande c'était le niveau culturel des soldats qui savaient tous lire et écrire.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Une vieille photo de classe de Sixième :106166
  • troisqua a écrit:
    se dire qu'ils auraient raison au sens où la société était plus sélective avant, les amenait plus haut et eux, parce qu'ils sont des êtres brillants, s'en sont sorti et peuvent regarder avec condescendance tous ceux qui sont nés après eux.

    Je crois que tu choisis de ne retenir de tes contradicteurs que les aspects les plus déplaisants.

    Certains regrettent une école plus sélective (mettons l'école de 1975), mais c'est finalement une minorité.
    Le taux d'accès au baccalauréat général stagne depuis 1995, un quart de siècle.
    Pour ma part, je ne souhaite pas donner l'accès aux études à moins de gens, j'aimerais simplement qu'on fasse l'effort de former mieux.

    Il y a des raisons objectives qui font que le public peut douter de l'utilité du savoir dans une société qui est à la fois en déclin économique et dans l'augmentation des inégalités. C'est sans doute plus difficile aujourd'hui d'obtenir les résultats qu'on obtenait il y a un quart de siècle; pour autant on ne peut pas se contenter de dire que le peuple a voté, donc tout va bien.

    Par ailleurs, puisque tu parles de Pisa and co, je me souviens qu'en 1995 la France avait déjà des résultats médiocres dans des comparaisons internationales sur certains tests de la vie courante, pour les raisons que tu évoques, mais les responsables s'en fichaient un peu. C'est à partir du moment où on a voulu orienter l'enseignement pour réussir ces tests qu'on s'est mis à être mauvais partout.

    Après, puisque tu veux de la nuance, je suis parfaitement conscient qu'à l'époque, mon fils dyspraxique aurait été catalogué comme attardé et détourné du système classique, alors qu'il vient de réussir une licence de philosophie. Il y a un soin apporté à l'individu qu'il n'y avait pas à l'époque, ce qui est une bonne chose; mais le savoir lui-même n'est pas vraiment pris au sérieux et l'école n'est considérée que comme une manière de classer les gens, que ce soit pour s'en féliciter (Blanquer) ou le déplorer (Vallaud-Belkacem).
  • XAX a écrit:
    Le chômage réel en France est considérable, il suffit d'une part de comparer avec l'Allemagne la part de la population active au travail, et d'ajouter aux chiffres officiels les 2 millions de personnes aux RSA dispensées de pointer et donc d'être comptabilisées, ainsi que les gens qui vivotent en autoentrepreneur.

    C'est une idée reçue <<les 2 millions de personnes aux RSA dispensées de pointer et donc d'être comptabilisées>> qui ne correspond pas exactement à la réalité. En effet, parmi ces gens certains sont dispensés d'actualiser leur situation vis à vis de l'emploi à Pôle-emploi (ils ont un suivi social du fait de problèmes de santé/psychologiques) mais je serai étonné d'apprendre qu'ils sont majoritaires parmi les allocataires du RSA. Les autres, ils font comme tous les autres chômeurs, ils doivent s'actualiser s'ils ne veulent pas qu'on leur coupe leur allocation.

    Les critères adoptés par le bureau international du travail pour définir le chômage , et qui servent pour comparer les pays, sont très restrictifs.
    Les réformes du marché du travail comme celles opérées en Allemagne brouillent les cartes.
    Le chômage au sens du BIT s'est transformé en sous-emploi* qui lui n'est pas considéré comme du chômage au sens du BIT. L'indicateur probablement plus pertinent que le taux de chômage est le taux de pauvreté.
    XAX a écrit:
    encore une fois tu racontes n'importe quoi
    Quelle est l'utilité d'écrire des phrases comme celle-ci?



    *: dans ce halo on trouve toutes les situations: une demi-heure/une heure de travail dans un mois à des presque plein-temps.

    PS: Voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/Workfare
  • FdP pour le RSA j'en suis certain, les 2/3 au moins ne sont pas comptabilisés comme chômeurs, le nombre exact "réél" me semble aussi difficile à estimer même si l'on trouve des données "précises"; Ici https://fr.wikipedia.org/wiki/Revenu_de_solidarité_active on a 2,6 millions pour 2016. Un certain nombre de personnes ne le demandent pas aussi tu le sais bien, et n'apparaissent pas dans les stats. Donc oui le chiffre de 2 millions de chômeurs non comptabilisés sur ce chapitre me semble une éstimation très réaliste.
    Avec le total des chômeurs toutes catégories confondues à presque 6 millions, et avec les pseudo auto-entrepreneurs qui ont juste de quoi pas crever de faim, ça fait mon estimation à 10 millions de personnes légitimement tentées par le pessimisme que 3k déplore.
    Je partage ton point de vue sur la pauvreté, mais simplement ces 10 millions de personnes recouvrent fortement celles considérées comme pauvres.

    Quand 3k dit des choses fausses, ce qui est fréquent, il faut le mentionner, ne serait-ce que pour la salubrité du forum. Il s'était déjà signalé en fraudant sur des documents et en mentant éhontément sur l'intégralité du contenu qu'ils tentait de faire passer pour le B.O. d'il y a une vingtaine d'années, mais manque de bol pour lui à l'époque j'avais le bouquin dont je me servais pour donner des cours à une petite cousine.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @troisqua
    @hge6h : oui. On a déjà évoque qu'effectivement ces tests (y compris TIMMS) sont à relativiser, au moins pour le secondaire, car beaucoup d'items sur lesquels les enseignants français (donc leurs élèves) passent beaucoup de temps sont absents de ces évaluations ou sous-représentés: calcul algébrique comme tu dis mais aussi démonstration.

    Ce temps là est donc moins dévolu à la préparation des tests PISA ou TIMMS je suis d'accord. Mais attention si tu vas sur ce chemin, on va te rétorquer que tu ne veux pas voir la baisse du niveau.

    Or, sur ce fil, tu l'auras compris, tout avis nuancé est suspect; c'est le principe classique du faux dilemme « Ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous ».
    Pourquoi j'ai l'impression qu'en lisant tu vois ce que tu veux voire et non ce qui est écrit? @hge6h parlait de l'enquête PISA et non TIMSS. Dans TIMSS il y a du calcul littéral. Es-tu allée voire le site de TIMSS?

    Même si tu as raison au niveau des contenus des programmes en CP-CM2, les programmes du collège et du lycée ont énormément changé. Refuser de voir cela et l'impact de ces programmes sur l'effondrement du niveau : c'est vraiement la mauvaise foi. Cela ne te choque pas que pendant 6 ans, les profs de lycée ont été obligé d'enseigner l'intervalle de fluctuation : une notion inexistante et qui n'a aucun sens mathématique?
  • "Pour ma part, je ne souhaite pas donner l'accès aux études à moins de gens, j'aimerais simplement qu'on fasse l'effort de former mieux."
    Une part du malaise actuel vient du fait que les parents et les élèves ont la sensation juste qu'on se moque d'eux mais ne parviennent pas à élaborer eux-même une remédiation efficace à un système délabré parce que, selon le niveau d'étude initial, c'est absolument insurmontable. Ceux qui le peuvent payent, et je vois des gens qui n'ont pas de si gros moyens le faire, et les autres sont dépendants au hasard de la présence ou pas d'associations de bénévoles.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • XAX:

    Ton "tu racontes n'importe quoi" (avec ces déclinaisons) est aussi (inutilement) agressif que si tu le remplaçais par "tu es un Guignol". Une discussion n'est pas un combat de rue. Si tu veux que les gens t'écoutent il vaut mieux éviter de les froisser voire de les insulter.

    Par ailleurs, tes 2/3 me semblent être une évaluation au doigt mouillé qui ne correspond très probablement pas à la réalité mais je n'ai pas de sources (à ce moment) qui te contredisent.

    PS:
    Après quelques recherches j'ai trouvé une source:
    DREES a écrit:
    Par ailleurs, un peu plus d’un bénéficiaire du RSA sur deux n’est pas inscrit à Pôle emploi.
    Document qui traite de l'année 2018. (page 3 dans la marge à droite)
    0 1 ce n'est pas 2/3 et ce n'est pas 1/2 mais je ne vais pas conclure par ta phrase "fétiche".
  • Chaurien, c'est toi avec les lunettes au milieu ?

  • On peut jouer ?

    Deuxième rang (en partant du bas) à gauche.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Essayons : 3e rang (en partant du bas) à gauche.
  • Pas bête... ou deuxième tout en haut en partant de la gauche.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Guego a écrit:
    Quand un navire prend l'eau, on n'attend pas que les mentalités évoluent et que les passagers finissent s'emparer du problème
    Ici, on sait bien la solution envisagée par ceux qui chouinent le plus fort: pour maintenir le bateau à flot il faut commencer par balancer des passagers par dessus bord et s'il faut balancer les 3/4 des passagers ils n'ont pas d'état d'âme ou ils se convaincront aisément que ceux qui n'ont pas été jetés à l'eau méritent leur place sur le bateau.

    Par ailleurs, on ne voit pas pourquoi un gouvernement prendrait le risque d'introduire de profonds changements dans l'enseignement (en créant de nouveaux problèmes) alors qu'il n'y a pas vraiment de demande dans ce sens.
  • Fin de partie
    Il faudrait surtout un capitaine compétent qui connaît bien son navire et qui ne dort pas quand il se trouve dans une zone dangereuse...Toi tu veux des chaloupes pour tout le monde même si ils doivent crever de froid ou de faim ensuite, moi je veux surtout des ingénieurs qui construisent un bateau fiable et un équipage compétent pour diriger le navire et qui ne cède pas aux caprices de quelques-uns.
  • Biely:
    Ce qui est important ce n'est pas le bateau mais les passagers mais quand on a chevillé au corps l'idéologie du mérite on finit par perdre de vue ce point.
  • Fin de Partie
    Quand je prends le bateau ou l'avion, les passagers je m'en fiche un peu, ce qui m'importe c'est que ceux qui sont aux commandes savent mener les passagers à destination. Toi , tu voudrais inviter les passagers dans la cabine de pilotage tour à tour et leur laisser les manettes...
  • Biely a écrit:
    Quand je prends le bateau ou l'avion, les passagers je m'en fiche un peu

    Cela a le mérite d'éclairer les non-dits habituels: l'individualisme forcené.
  • Il faut plusieurs bateaux.
  • Et il faut que les passagers aient leur ticket en règle.
  • La méritocratie, ça ne veut pas dire "laisser crever ceux qui ont moins de mérite". Seulement que les meilleurs gagnent. Et on n'a pas encore trouvé mieux pour motiver un être humain à se surpasser. Et on n'a pas encore trouvé mieux que des gens qui soient bons à leur poste pour qu'une société ne se fasse pas ratiboiser par les autres à l'heure de la mondialisation.
  • Il faut surtout arrêter les analogies à deux ronds.

    Par exemple quand biely (ça tombe sur lui mais ça pourrait être un autre) dit
    Quand je prends le bateau ou l'avion, les passagers je m'en fiche un peu, ce qui m'importe c'est que ceux qui sont aux commandes savent mener les passagers à destination.
    Il semble (délibérément ?) oublier qu'un bateau ou un avion ne se construit pas et ne flotte pas uniquement grâce à la providence d'une unique personne.

    Dès lors, si un maillon de la chaine entre la conception de ton avion et ton vol est pourri, tu risques de ne pas arriver à bon port, quand bien même les pilotes sont les plus performants du monde.
  • Dp
    J'ai dit exactement la même chose il me semble quand j'ai écrit '' je veux surtout des ingénieurs qui construisent un bateau fiable et un équipage compétent''.
  • Qu'importe, en disant que tu te fiches des passagers de l'avion, tu occultes le fait que parmi eux se trouvent peut-être certains des ingénieurs qui l'ont conçu.

    Je trouve donc absurde de les abandonner à leur sort sous prétexte que "j'ai le droit de vivre, j'ai été choisi" sur des critères plus que personnels.
  • Actuellement j'ai l'impression qu'on nous fait le coup du Boeing 737 Max. Les dirigeants veulent du pas cher, bafouillent les règles de sécurité en achetant les organismes de contrôle et on met au point un logiciel pour soi-disant améliorer cette sécurité sans concertation avec les pilotes et résultat: même un pilote confirmé ne peut pas éviter le crash...(mes comparaisons s'arrêteront là B-) )
  • @Aléa.
    Je suis d'accord avec toi sur le fait que les inspecteurs ne sont pas assez formés ( trop de pédagogie démagogique) et très loin de la réalité du terrain. Néanmoins, vouloir augmenter leur nombre n'est pas une bonne idée car parmi eux ils y a beaucoup de petits chefs et de carriéristes voir même des aigris. Un collègue, maintenant à la retraite, disait que les inspecteurs étaient des enseignants qui n'ont pas réussi à enseigner à leur élèves trop médiocres et qui se rattrapent en se prenant pour les profs des collègues. Tous les collègues de mon bahut, toutes matières confondues, ne portent pas en estime les IPR. A chaque fois qu'il y a une inspection d'un collègue celui ci en est malade quelques jours avant.
    Cela infantilise.
  • SuperKarl a écrit:
    La méritocratie, ça ne veut pas dire "laisser crever ceux qui ont moins de mérite". Seulement que les meilleurs gagnent

    L'expression de l'hypocrisie habituelle. Quand la société décide qu'untel sera cadre et l'autre ouvrier/employé au SMIC ce choix impacte jusqu'à l'espérance de vie d'un individu.

    Pour reprendre la comparaison avec le rafiot: on jette à l'eau des passagers sous prétexte de mérite mais on se désintéresse de leur sort (et dans le cas d'espèce du fait qu'ils vont se noyer).
    Après tout, une fois hors du bateau on ne leur met pas la tête sous l'eau alors on peut affirmer qu'on n'est pas responsable de leur mort voire que celle-ci ne peut que leur être imputée du fait de leur absence de mérite (ou de billet).
  • geo a écrit:
    Tous les collègues de mon bahut, toutes matières confondues, ne portent pas en estime les IPR.

    Je sais bien, mais ce n'est pas une fatalité.
    Ca n'a pas toujours été comme ça.
    Je me souviens que mes parents respectaient leurs inspecteurs.
    Le travail des inspecteurs a été modifié, et pas dans le bon sens.
    Par exemple, pas mal de leur temps est employé pour recruter...et licencier des contractuels.
    Dans les années 80-90, la gauche au pouvoir avait réduit la précarité dans l'Education Nationale, mais on est reparti dans l'autre sens depuis vingt ans, notamment avec la réduction du nombre de TZR.

    La question de l'arrivisme me semble une mauvaise question. Il n'y a rien de honteux à souhaiter gagner de l'argent ou faire une carrière. La question, c'est est-ce qu'on est promu pour faire des choses bonnes pour la collectivité.

    Mais c'est un problème systémique, pas un problème d'individus.
  • FDP a écrit:
    Quand la société décide qu'untel sera cadre et l'autre ouvrier/employé au SMIC ce choix impacte jusqu'à l'espérance de vie d'un individu.

    Ah bon ???? C'est la société qui décide l'emploi de chaque personne ???? Et d'abord, quelle est cette entité qui organise la vie de chacun du berceau au cercueil ????
    À quoi bon faire des efforts si tout est décidé dès la naissance par "la société" ???
    Où est donc passée la responsabilité individuelle ??? Très souvent, celui qui glandouille à l'école le fait par choix....qu'il ne vienne pas se plaindre ensuite....Comme c'est pratique de s'exonérer de ses insuffisances sur le dos de "la société" !!!!
    https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.dailymotion.com/video/x1ysuet&ved=2ahUKEwj7mezH5szqAhW96uAKHdsSAb0QwqsBMAB6BAgGEAQ&usg=AOvVaw2coIdWx34o3Kim2fTmhTts&cshid=1594731742707

    Heureusement, avec le gentil @ FDP, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !!!!! 5 ans de glandouille à l'université puis certificat d'assiduité et enfin 100 % d'une classe d'âge devient cadre !!!!!
    Finie la lutte des classes !!!! Dommage que Karl Marx n'ait pas lu le petit livre rouge du kamarade @FDP.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Oui et c'est le même qui poste des liens où il s'horrifie d'erreurs de justice à cause d'un expert pédiatre qui ne sait pas calculer une probabilité correctement...On en est pas à une contradiction près...
  • Ramon:

    Je pense que tu as bien compris que lorsque j'utilisais le terme la société je faisais référence à un ensemble de processus et à des gens (comme les enseignants) qui ont pour tâches de les exécuter.
    Une fois précisé ceci, je peux affirmer à nouveau que la société décide du sort des gens: les élèves ont créé le BAC? Les gens actuellement vivants en France ont créé l'organisation qui régit ce pays?
    La responsabilité individuelle? Elle est à géométrie variable: quand il s'agit de faire de victimes des coupables ce principe est éternellement brandi.
    Peut-on exiger cette responsabilité individuelle de la part de mineurs? C'est ce qu'on fait, on demande à des enfants d'assumer le fait qu'avant leur quinzième anniversaire s'ils n'ont pas réussi à souscrire aux exigences du système éducatif leur vie d'adulte sera probablement (très) difficile.

    Dans la Constitution française on peut lire:

    <<Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.>> (article 1 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 qui appartient au bloc de constitutionnalité)
    Je suis sceptique sur le fait que les distinctions sociales actuelles soient fondées sur l'utilité commune.

    Par ailleurs, actuellement ces distinctions sociales ont des conséquences:
    sur l'espérance de vie, sur la satisfaction des besoins primaires.
    Ces conséquences rendent intolérables ces distinctions sociales.
  • Chaurien a écrit:

    Quand on voit que cette copie est l’œuvre d'une bachelière S avec mention (mention "bac du 93"), on se demande surtout comment ont fait les 1,8 % restants qui ont réussi l'exploit de ne pas être admis.106212
  • J'ai une vraie question un peu saugrenue et sans doute stupide pour les enseignants d'universités.

    Étant donné que vous n'avez pas de programme à suivre, pourquoi ne pas prendre la L1 à raison de 15-20h par semaine pour refaire un enseignement digne du Bac C 86 ? J'entends par là Géométrie et Analyse.

    En effet, pourquoi forcer en réalisant un pseudo-équivalant des programmes de prépa actuels qui sont un espèce de gloubi-boulga d'une pseudo-formalisation de notions mal agencées et ne ressemblant plus trop à rien ? Ne vaut-il pas mieux profiter de la maturité du cerveau des étudiants et de leur capacité à apprendre plus rapidement qu'un élève de seconde pour refaire, efficacement, un cours qui leur permettrait d'avoir en main de nombreuses cartes pour la suite ?

    On va me dire qu'il serait alors impossible d'atteindre les impératifs requis pour une L3, ce à quoi je répondrai que le programme de prépa des années 70-80 se faisait en deux ans et semble à peu près aussi complet que ce qu'on a actuellement en L3. Peut-être manquerait-il l'intégrale de Lebesgue et les Probabilités ? Rien n'empêche de les rajouter en une seule UE.
  • @Fin de Partie
    Un cadre sans ouvrier ça n'est pas un cadre. On a besoin d'ouvriers, les ouvriers ont besoin de cadres. Tires-en les conclusions.

    Tu me dis que les ouvriers ont une espérance de vie réduite, et donc quoi, plus d'ouvrier ? Qu'il faille empêcher les mauvais d'être cadre, c'est une évidence, et n'importe qui ayant eu un mauvais chef opine du sien. Tu appelles ça les jeter à l'eau, j'appelle ça protéger les autres. Si on avait mis Albert Einstein en REP+, il n'aurait rien découvert, c'est un fait, à un moment donné il faut un écrémage pour permettre à ceux qui sont faits pour ça de se réaliser.

    Au fond, je crois que c'est surtout toi qui fait preuve d'une certain élitisme scolaire. Beaucoup de gens ne sont pas scolaires et ont des aspirations à rencontrer tôt et à 100 à l'heure dirais-je la vraie vie. Ils se réalisent autrement qu'à travers ton idéal à toi, et leur imposer une norme sociale assez frileuse d'ailleurs d'avoir un bac+X, c'est mépriser leur modèle, et surtout c'est écraser leur libre-arbitre. Je ne dis pas qu'il en faut pas protéger les gens, mais ton argument sur l'espérance de vie, franchement, oui, il y a des gens qui veulent brûler la vie par les deux bouts, et d'ailleurs bien souvent que sans eux on s'ennuierait ferme. Moi je les respecte, et d'ailleurs je préfère dans la plupart des cas avoir un repas avec eux qu'avec des bac+5 maths fonda.

    Ce qu'il faut, c'est donner aux gens les moyens de se réaliser, sachant qu'on est tous différents.
  • FdP pour le RSA j'avais lu qu'il y avait environ 0,9 millions d'inscrits à pôle emploi pour 2,6 millions en 2016, ce qui fait effectivement 2/3 non inscrits et non 1/2 comme tu l'as vu. Chiffres un peu plus récents : 953 000 avec une légère augmentation aussi du nombre de bénéficiaires.
    Il se peut que ces petites divergences en regard de l'ordre de grandeur soient dues aux différences métropole / outre mer selon que l'on compte tout le monde ou seulement l'hexagone. Mais ça ne change rien au raisonnement.

    Toujours est-il qu'environ 10 millions de personnes sont au chômage en France, avec des variantes de situation (temps très partiel subi, RSA, "formation", etc.) et qu'il y a donc un problème scolaire considérable puisque ces enfants se trouvent en général dans des écoles où ils n'apprennent absolument rien, comme partout maintenant, mais aussi où la situation des parents fait que le rattrapage à la maison ne fonctionne pas.

    Or on sait que pour la globalité des études, lorsque l'instruction primaire est bien faite cela conditionne des études secondaires correctes, ce qui arrive parfois, et le handicap de la condition sociale d'origine n'existe plus.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Le programme du Bac C 1986 est déjà trop difficile pour beaucoup "d'étudiants" de L2....

    Il y a quelques jours, @Schumisutil a posté un sujet de partiel de L2 de niveau TC 1986 dont les résultats furent catastrophiques....

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2042962,2043948#msg-2043948
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @Ramon, justement c’est difficile parce qu’on force les étudiants actuels à apprendre des notions en les formalisant alors qu’ils ne savent et maîtrisent rien des concepts sous-jacents.. à quoi ça peut bien servir de savoir démontrer le théorème de Bolzano-Weierstrass si t’es incapable d’étudier la limite de la suite définie pour tout entier $n$ par $u_n=n^2-10n$ ? (C’est un exercice d’application de cours dans le Transmath 1ère S programme 1985)
  • La formalisation n'est pas un problème, au contraire c'est ce qui permet de préciser d'emblée le langage.
    La croyance que la première fois qu'un concept est présenté aux étudiants celui-ci doit être le plus vague possible a fait beaucoup de mal à l'enseignement des mathématiques.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @dp,

    On ne va tout de même pas adapter les cours de L1 au niveau des "étudiants" les plus nuls.
    Celui qui ne sait pas calculer la limite de $u_{n}=n^2-10n$ n'a rien à faire en L1 maths....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @Foys
    À quel moment j'ai préconisé de rendre vague les concepts en première approche à cause d'un soi-disant problème de la formalisation..? :-S

    Simplement, ce que je vois, c'est que beaucoup d'enseignants du supérieur semblent se plaindre du niveau catastrophique des élèves... autant en prépa c'est pas possible de vraiment arranger les choses à cause du programme en vigueur, autant à l'université de part l'absence de programme, il est possible de faire table rase et d'arranger les choses.

    Alors oui, ça demande de se bouger et de faire autre chose que de pomper le programme de prépa. Mais faut choisir : pomper le programme de prépa et râler que les étudiants sont tous nuls ou refaire correctement l'éducation scientifique des étudiants quitte à perdre une année au début pour en gagner plusieurs à la fin.

    Après je ne suis pas expert et c'est pour ça que je demande l'avis des enseignants d'universités qui en savent surement plus long que nous.

    @Ramon
    J'ai donné un exemple vraiment simple, mais combien d'étudiants se rateraient pour $u_n=\frac{-3n+1}{7n-8}$ tout en sachant faire preuve d'une très bonne présence d'esprit pour démontrer des théorèmes et résoudre des problèmes "non calculatoire" (si ça a un sens d’appeler ça comme ça) ? On fait quoi de ceux-là ? Après tout, ils sont incapables de faire les exercices "calculatoires" purs et durs mais connaissent parfaitement leur cours et sont capables de faire de grandes choses avec...

    EDIT : après oui, il est vrai qu'on a surtout beaucoup de branleurs qui abandonnent à la moindre difficulté... mais justement... abandonneraient-ils à la moindre difficulté si on leur apprenait, comme on t'a appris, à passer cette difficulté avec aisance ?
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