Cours de référence, pour ou contre ?
Bonjour à tous
Lorsque je demande autour de moi des avis sur la qualité de l’enseignement, une remarque revient très fréquemment : les jeunes profs doivent travailler un peu plus la première année pour écrire leurs cours. Cela pose plusieurs problèmes.
(i) Perte de temps : imaginez tous les profs écrire leur propre cours alors qu’on pourrait avoir cours en commun.
(ii) La trop grande liberté que cela donne : on imagine assez facilement le mauvais profs qui va construire un cours qui ne marche pas. En plus de cela si c’est un jeune prof il est peu probable qu’il écrive un bon cours du premier coup. (Quand je dis écrire c’est : préparation, enseignement en classe, devoirs, etc.)
La réponse à ces problèmes semble simple, au moins en théorie. Il s’agit d’écrire un cours de référence à destination des profs du secondaire, écrit par des profs expérimentés. On peut même imaginer un manuel à destination des profs pour leur permettre d’enrichir, de choisir des passages de cours. Évidemment, ils garderaient la liberté de changer certaines parties de ce cours, ou même d’écrire leur propre cours, mais cela fournirait une bonne base, un cours testé et éprouvé, de grande qualité, à disposition de tous les (jeunes) professeurs.
Je m’adresse aux profs de collège et lycée : que répondez-vous à ces objections ? Partagez-vous ce constat ?
Lorsque je demande autour de moi des avis sur la qualité de l’enseignement, une remarque revient très fréquemment : les jeunes profs doivent travailler un peu plus la première année pour écrire leurs cours. Cela pose plusieurs problèmes.
(i) Perte de temps : imaginez tous les profs écrire leur propre cours alors qu’on pourrait avoir cours en commun.
(ii) La trop grande liberté que cela donne : on imagine assez facilement le mauvais profs qui va construire un cours qui ne marche pas. En plus de cela si c’est un jeune prof il est peu probable qu’il écrive un bon cours du premier coup. (Quand je dis écrire c’est : préparation, enseignement en classe, devoirs, etc.)
La réponse à ces problèmes semble simple, au moins en théorie. Il s’agit d’écrire un cours de référence à destination des profs du secondaire, écrit par des profs expérimentés. On peut même imaginer un manuel à destination des profs pour leur permettre d’enrichir, de choisir des passages de cours. Évidemment, ils garderaient la liberté de changer certaines parties de ce cours, ou même d’écrire leur propre cours, mais cela fournirait une bonne base, un cours testé et éprouvé, de grande qualité, à disposition de tous les (jeunes) professeurs.
Je m’adresse aux profs de collège et lycée : que répondez-vous à ces objections ? Partagez-vous ce constat ?
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Réponses
Voici mes objections.
Qui va décider de ce qu'est un bon cours ou un mauvais cours ? A priori les personnes qualifiées et expérimentées, reconnues aujourd'hui comme telles : les inspecteurs, les formateurs aux EINSPEFM, les pédagogues du ministères, les proviseurs et principaux, voire les élèves qui savent reconnaître le bon prof du mauvais prof.
Cela existe déjà : il y a pléthore de manuels scolaires et beaucoup, sur de nombreux points, sont considérés comme particulièrement mauvais par des contributeurs réguliers de ce forum. Il y a déjà des ouvrages collaboratifs : Sesamath et lelivrescolaire.
Les programmes scolaires changent beaucoup trop souvent.
Les programmes scolaires ne sont pas bons et ils ont été accompagnés de directives privant les professeurs de liberté pédagogique. Est-il possible de faire un "bon cours" dans ces conditions ?
e.v.
À savoir : lors des auto-estimations des manuels utilisés, quand il faut répondre à l'enquête du Centre Français de la Copie de façon à répartir les indemnités de droits d'auteurs, il s'avère que Sésamaths n'a droit à rien par principe (j'ai téléphoné au CFC pour m'informer). Quelqu'un qui utilise exclusivement Sésamath à la photocopieuse, par le principe des vases communicants, donnerait donc des sous à Bellachettatierebordassanattemps.
Un bon cours est un cours qu’on a construit soi-même pour sa propre pratique.
Au début, on ne se connaît pas en tant que prof donc on tâtonne.
Je ne saurais suivre une séquence que je n’ai pas construite.
Important : c’est un mythe de croire qu’une fois bien installé, le prof lambda utilise ses cours sortis sur papier jauni sans les retoucher. Ça existe, oui, mais la majorité continue de bosser. Il existe aussi des profs qui revendiquent « moi, je suis le manuel ». Ne parlons pas de ces pauvres malheureux, ils sont epsilonesques. Pardon pour le jugement.
Remarque :
Un article écrit par une militante prof de français (de mémoire) avait sorti une boutade du genre : si un prof installé sur la plage lit Le Bourgeois Gentilhomme, c’est qu’il jouit de ses vacances, bien entendu.
Cours en commun =pensée unique =nivellement par le bas....
Un vrai bon cours se rédige SEUL.
La devise du bon prof est: [large][size=large]"NOT IN MY BACKYARD !!!!"[/size][/large]
"Le" bon cours n'existe pas, un bon cours qui fonctionnera très bien pour un prof, fonctionnera mal pour un autre et sera un mauvais cours.
Un prof n'est pas juste un robot qui appliquerait une méthode. Il serait selon moi catastrophique de donner un truc prémâché à débiter. Un prof se construit une personnalité d'enseignant, en s'appropriant les choses, en bâtissant son cours, en se projetant, puis en expérimentant et parfois en se plantant. D'ailleurs quand une séance est ratée, on n'en comprend les écueils que si on a soit-même préparé les choses en amont. Un enseignant qui raterait une séance avec un truc qu'on lui a donné ne comprendra rien, puisqu'il n'a rien construit, rien projeté en amont.
Je ne connaissais pas sésamath, l'initiative à l'air très intéressante. Sur leur page on voit que tout à été développé par des profs (en particulier la partie informatique), ça a dû être un travail considérable. On pourrait imaginer le même genre d'initiative avec un développement ministériel, et le contenu créé par une "commission". Mais d'après vos messages c'est sûrement une fiction, car déjà uniformiser à l'échelle d'un établissement semble demander beaucoup de travail.
@Dom, Ramon Mercader, zeitnot : je m'attendais à ces réactions épidermiques. Je ne partage pas votre point de vue :
(i) Dom, comment es-tu aussi sûr qu'un bon cours doit se construire seul et que c'est horriblement difficile de suivre un cours écrit par quelqu'un d'autre ? Peut-être que c'est vérifié pour toi, mais ça me parait pas généralisable. Par exemple à titre personnel lorsque je dois enseigner, je suis scrupuleusement ce que l'on me demande, polycopié en main. Quand j'étais élève au lycée j'ai l'impression que les profs de mon lycée passaient leur temps à écrire le même cours (après comparaison avec les autres classes), à quelques mots près. Même avec le même support, les cours varient un peu, mais en tout cas cela fournit une base solide. J'ajoute que aux Etats-Unis, nombre de cours de fac suivent un livre, et que ça simplifie le travail du prof.
Ensuite quand tu dis "la majorité continue de bosser", je ne sais pas si c'est la majorité. Comment le quantifier ? Ma simple expérience personnelle a suffit à me convaincre que la majorité de mes profs de lycée étaient confortablement installés, récitaient le même cours depuis 15 ans avec des changements mineurs lors des changement de programme.
(ii) La pensée unique sera toujours meilleure que le mauvais prof. Le but n'est pas d'imposer le même cours, mais plutôt de donner aux profs de sérieux moyens d'enseigner le "cours de référence" en se fatiguant beaucoup moins ; ce qui ne veut pas dire qu'ils sont obligés de l'enseigner éternellement, donc pas de pensée unique !
(iii) zeitnot : oui il y en a beaucoup, sauf que les cours des livres scolaires sont vraiment nuls, même au lycée je le savais. En revanche pour le supérieur on trouve de bons livres.
Globalement il y a cette idée qu'un prof ne va fournir un bon cours que par lui même, ce qui demande sensiblement plus de travail que de lire un cours tout fait. Je suis évidemment convaincu que les meilleurs cours seront des cours personnels, bien travaillés après plusieurs années de maturation. Mais si on me disait que "tel cours" est une super base, qu'il me fera gagner des années pour l'élaboration de mon bon cours, que les élèves ne seront pas sacrifiés et bénéficieront d'un bon cours quoi qu'il arrive, je trouverais cela bien mieux.
Au passage, Sésamath s'occupe de la maintenance de ce Phörüm. Bisous Sésamath.
e.v.
Comment sais-tu que la majorité de tes profs récitaient le même cours depuis 15 ans ? Les avais-tu eu 15 ans auparavant pour pouvoir comparer ? Il n'est absolument pas possible maintenant d'utiliser un cours écrit en 2005. Ceci étant dit, je ne vois pas où serais le problème d'utiliser un "vieux " cours s'il est toujours conforme au programme et si le professeur estime qu'il est abouti. Nous ne travaillons pas sur des données dépendantes de l'actualité mais au contraire ancrées dans l'histoire.
En effet, c’est la pensée unique qui donne la définition du bon prof (voir Meirieu et les pedagogistes ou encore le monde qui se dit « scientifique de l’éducation »).
« Suivre scrupuleusement ce que l’on donne » : cela n’est possible que quand la construction du cours est comprise.
Que quand l’enchaînement est validé intellectuellement.
Combien de leçons au CAPES et à l’agrégation sont des copier-coller retenus par coeur ? À la moindre question « pourquoi avez-vous mis ce théorème à cet endroit ?», le candidat est perdu alors qu’il a bien démontré (par coeur...) ledit théorème.
Là où je peux recoller les morceaux : la base est constituée des définitions et théorèmes qu’on va inclure dans le cours.
L’autre irrémédiable est « qu’est-ce que je désire que le gamin sache faire ? ».
Et ça, on le trouve dans quasiment tous les manuels, même les plus pourris. Et dans les cours sur Internet.
Ainsi, faire son propre cours est possible en s’inspirant de « tous les autres » si tu as peur de passer trop de temps.
Te dire que « tel cours » est une super base : rien que sur ce forum, on a des divergences de point de vue. C’est normal.
Comme je le disais : on peut s’accorder sur « quoi mettre dedans » éventuellement mais c’est plus difficile de trouver un consensus sur le « comment et dans quel ordre ».
Au passage : même avec le niveau 4e par exemple, et avec le fait d’avoir deux classes très différentes en niveau et participation mais aussi le fait d’avoir la classe souvent à 8h30 et l’autre plutôt à 16h00, ça change la pratique, l’enchaînement, etc. Bah oui.
Enfin : je ne sais pas quantifier. J’estime que c’est la grande majorité. Je veux bien me tromper.
Par contre tu parles de « tes profs de lycée », en tant qu’élève et tu crois qu’ils faisaient la même chose depuis 15 ans.
Je ne sais pas comment tu peux vérifier ça. Les sujets éventuellement, et encore. Mais la manière de faire cours.
Ce n’est qu’un ressenti, qui plus est, de la part d’un lycéen... difficile de s’appuyer sur cette « expérience ».
Édit : par contre, ce n'était pas "épidermique" de ma part, juste pas du tout d'accord.
biely : je te taquine "elle n'est pas définie en 0", mais j'ai bien compris ce que tu veux dire, c'était juste pour chatouiller
C'est une vraie question, et non une attaque ou un truc rhétorique.
N'est-ce pas un manuel "comme un autre" sauf qu'il est disponible gratuitement et que l'on peut modifier les sources etc. ?
L'école choisit un manuel qui suit cette progression et tous les professeurs suivent le manuel. Le manuel est divisé en chapitre et chaque chapitre en "leçons". Une leçon couvre un ou deux cours de 45 minutes. Tous les professeurs suivent cette progression. Personne ne saute les leçons et les chapitres. La liberté pédagogique dans tout cela? Et bah... il y a plus qu'en France. Le professeur choisi sa pédagogie, personne ne juge et n'impose pas pourvue que les élèves ont le niveau. Personne ne va te demander à faire les ateliers, les questions flash, lezilots bonifiés, apprentissage par problème etc. Le professeur peut aussi décider d'approfondir et de donner des exercices plus difficiles.
Il y a aussi plusieurs livres d'accompagnement pour le professeur et parfois même les vidéos sur youtube. L'un des livres regroupe les séquences détaillés pour chaque leçon, propose des trucs et astuces et explique le pourquoi et le comment des exercices. Le livre rappelle le lien avec les thèmes appris avant. J'ai un pour la classe de Terminale. Si vous voulez, je peux vous traduire l'intro et les 2 premiers leçons à faire en 4* 45min de cours (définition d'une primitive et ses propriétés).
Je suis globalement du même avis que dom, ramon, zietnot... Pour ceux qui veulent une base il en existe déjà des centaines sur internet et dans les manuels, chaque enseignant devrait idéalement adapter son enseignement à sa personnalité et à la classe spécifique qu'il a en face de lui. À partir de là un cours de référence unique sur toute la France semble peu utile (sauf pour contraindre la liberté pédagogique) et peu souhaitable.
Tu dis que suivre ce potentiel cours unique serait sans doute mieux qu'un cours fait par un "mauvais prof". C'est probablement vrai mais au moins deux questions se posent :
-Pourquoi ce "mauvais prof" ne suit-il pas dès aujourd'hui un cours de référence qu'il pourrait trouver sur internet ou dans un manuel ? Est-ce que ce cours de référence ferait vraiment une différence ?
-Est-ce que ces supposés bénéfices dépasseraient le supposé coût négatif engendré par les "bon profs" qui ne s'embêterait pas à faire un bon cours personnel et suivraient simplement à la lettre le cours de référence ?
Tu parles aussi de la charge de travail des enseignants. Un agrégé c'est 15h par semaines et un certifié 18h par semaine, on est très loin des 35h (ou 40h) hebdomadaires, je n'ai pas l'impression qu'on approche de ces 35h même en rajoutant la correction de copies et les diverses réunions/conseils/rencontres parents profs. Je ne parle même pas des nombreuses semaines sans cours. La création de cours prend beaucoup de temps, c'est normal et c'est pour ça que les profs ont un nombre réduit d'heures de cours. Ce n'est pas un problème si construire un cours prend du temps, même s'il est vrai que les premières années certains profs peuvent avoir "la tête sous l'eau".
Pour terminer tu demandes Un grand nombre d'étudiants pensent qu'en lisant simplement la correction d'exercices de math il arriveront à refaire les exercices du même type à l'examen. L'expérience montre qu'ils se trompent. Quand on lit une démonstration de math il est en général facile de comprendre chaque étape du raisonnement prise séparément. Il est bien plus difficile de comprendre l'idée générale de la preuve et de voir les liens entre les différentes étapes du raisonnement, le rôle de chaque hypothèse et les conséquences qu'elles ont sur le résultat que l'on veut démontrer. De fait, une démonstration cache toujours une grande partie du travail intellectuel qui a permis d'aboutir à un résultat mathématique. Sans une quantité importante de remarques, exemples, contre exemples, exercices... il est difficile, voir impossible, d'accéder à ce travail intellectuel si l'on ne fait pas la preuve soi même. Je pense que c'est exactement pareil en ce qui concerne la rédaction d'un cours. Quand on lit un poly on comprend facilement les enchainement petit bout par petit bout mais la vision d'ensemble, le lien parfois complexe entre les différentes hypothèses, définitions, notations, résultats, démonstrations, exercices, les raisons derrière les différents choix pédagogiques ou de présentation... ne s'obtiendra que si l'on s'approprie vraiment le cours que l'on enseigne. Cette appropriation demande nécessairement du travail, elle peut se faire en écrivant son propre cours ou alors -mais cela prend plus de temps- en suivant plusieurs années d'affilé le même poly jusqu'à en comprendre tous les rouages et la mécanique internes.
De la même façon qu'il est bien plus bénéfique pour les étudiants d'essayer de faire un exercice eux même avant d'aller lire le corrigé je pense qu'il est bien plus bénéfique pour les profs d'essayer de construire leur cours eux même avant d'aller copier (ou s'inspirer fortement de) un autre cours, si vraiment ils n'y arrivent pas.
Une moyenne ministérielle disait environ 40 heures par semaines (mais je n’ai pas la source).
-- Schnoebelen, Philippe
Il y a un "manuel" de maths pour les profs, mais le titre m’échappe... C'est vraiment un bouquin qui conseille le professeur.
Exact Nicolas, même Éric Brunet (plutôt libéral, pas complètement « anti fonctionnaire » mais disons avec un discours qui y ressemble parfois), qui avait fait une émission radio*** sur les profs, mentionnait avec ses collaborateurs cette durée d’un peu plus de 40 heures par semaine.
Édit : j’y pense, une déléguée syndicale avait dit aussi « 1h de cours pour 1h de préparation » ce qui donnait au moins 36 h par semaine pour le parler que des cours. M’enfin c’est difficile de trouver des sources.
***Je me rappelle ne pas vouloir écouter pour rester serein devant mon poste mais être presque agréablement surpris par les nuances apportées dans l’émission.
Bon, soyons honnête : les profs bénéficient de beaucoup plus de "vacances" que l'employé moyen aux 35h et il faut le prendre en compte. D'après ce site les enseignants du secondaire déclarent (en moyenne) 18 jours de travail lors des périodes sans cours. Une personne faisant 41h par semaines sur un 35h se retrouve avec 12 semaines de congés payés ce qui colle à peu près avec les chiffres qu'on trouve pour les enseignants : environ 16 semaines sans cours moins les 18 jours de travail.
Vorobichek :
Oui. De la même façon qu'une démonstration de math est souvent accompagnée de remarques, exemples, contre-exemple... pour aider le lecteur à comprendre les liens entre les hypothèses et les conclusions il existe des cours commentés (à destination des profs) qui expliquent le rôle de chaque notion, le pourquoi de tel choix pédagogique... Mais comme pour apprendre des mathématiques ça ne remplace pas entièrement le travail personnel qu'il faut fournir pour vraiment s'approprier les choses.
Bon et pour le système que tu décris de la Russie... je ne suis pas sûr que la liberté pédagogique soit plus grande qu'en France. Les inspecteurs peuvent bien demander des ilots et questions flash, les profs peuvent bien dire non. D'ailleurs je crois qu'on a quelques profs dans cette catégorie sur le forum (:D
Oui, mais c'est beaucoup plus facile avec. J'ai fais un cours où il fallait bâtir tout à partir de zéro, même les exercices. Cela prend beaucoup de temps. Cela m'a pris 3h-4h pour chaque heure enseigné. Et ce n'était pas parfait, le début très chaotique. Dans le supérieur, où j'ai commencé, je genre de situation est plutôt rare. Les professeurs reprennent en général le cours de quelqu'un. Au moins il y a les fiches TDs, mais souvent aussi des le poly et les slides. Pourquoi les profs n'en auront pas droit? Pourquoi ils doivent tout bâtir de zéro?
Les étudiants sont d’ailleurs un peu plus matures qu’avant, toute proportion gardée. Un peu plus...
Pour comparer : mélangeons les étudiants comme on le fait pour constituer une classe de 4e, quelques « bons », des moyens, des pénibles. Mélangeons dans la filière « maths » des étudiants ne voulant pas faire de maths, et quelques uns qui le désirent. (!!! Non, par piété pitié, ne me dites pas que c’est déjà le cas, même si c’est presque vrai (:P)).
Allez hop, cours d’amphi, et feuille de TD. Regardons le taux d’échecs (:D
Bon, c’était pour la blague. Également en post-bac, il faut s’approprier le cours de mon point de vue.
C’est bizarre quand même cette manière de dire « moi tu me files tout clef en main, et ça me suffit ». Je n’y crois pas et toutes les tentatives de ce genre que j’ai vues étaient des catastrophes. Ça se compte en dizaines, je ne peux pas non plus affirmer que j’ai fait une étude détaillée...
J’ose affirmer que celui qui sait faire ça, sait parfaitement construire son cours.
J'ai parlé de 16 semaines sans cours, 52-16=36, pas 35, et ça colle parfaitement avec ce qui est indiqué sur internet. De toute façon je ne fais que reprendre les chiffres donnés par le site que j'ai donné dans mon précédent message : Le gras est de moi. Je sais bien que les profs ne font pas leur rentrée en même temps que les élèves, qu'ils ont des formations etc mais je ne pense pas avoir mal interprété les chiffres donnés. D'ailleurs le site en question donne effectivement des semaines plus chargées pour les nouveaux profs et j'en parlais moi même en disant que certains ont la tête sous l'eau en début de carrière.
Pour les matières dont j'ai eu la charge (toujours dans le supérieur) j'ai tout refait personnellement, le cours, les feuilles de TD, les sujets d'examens... Je me suis évidemment aidé de livres pour vérifier que je n'oubliais rien d'important ou que je ne faisait pas de démonstrations inutilement compliquées. Je mentirais aussi si je disais que je n'avais pas repompé certains exercices de mes feuilles de TD d'internet ou de livres. Je ne dis pas qu'il faut absolument partir de rien je dis qu'il vaut mieux faire les choses par soi même plutôt que de régurgiter un cours de référence.
Ça ne me surprend pas, 1h de cours magistrale correspond (légalement) à 6,3h de travail effectif. Je ne suis pas non plus surpris quand tu dis que c'était loin d'être parfait la première fois, je suis dans la même situation avec mes enseignement : ils se construisent sur plusieurs années.
Dans mon dernier cours à la fac (L2 proba - stats) : autours de 50%. Mais... Les copies vides c'est 30% environ ("merci" à la L1 ultra facile). Dans mes TDs il y avait 20 élèves en échec complet dont 13 rendaient les copies vides. Les 7 autres : 4 des vrais non matheux à qui toute logique mathématique échappe complétement. Trois autres - difficiles de dire. Concernant les étudiants avec des notes entre 7/20-10/20 : en travaillant plus ils ou elles auraient pu avoir une meilleur note. Ils auraient pu m'écrire pour poser les questions ou demander la correction des exercices non obligatoires (le deal était qu'ils m'envoie leur solution et je corrige). Pour ces cas limites, ce sont les lacunes en calculs qui minaient tout. Ils ont une peur bleu du calcul et du calcul littéral. Ils sont persuadés d'être complétement nuls. Ils ne tentent même pas. Alors que c'est faux, ils ne sont ni nuls ni bêtes. C'était fort triste de voir cela :-(
Amusant.
Sur le fond et du fait de ce constat de ces pauvres étudiants à la ramasse, pour rester exclusivement dans le sujet, crois-tu qu’il valait mieux un cours trouvé tout prêt sur Internet ou bien un cours fabriqué à ta sauce ? Est-ce que d’ailleurs « peu importe le résultat est le même » ?
Je ne débats pas sur ce que faisaient ces étudiants, disons « faibles », ici. C’est un autre sujet, disons « de société ».
Je n'ai pas compris.
384*4,2=1612,8 et on retombe sur les 35h avec 5 semaines de congés payés.
Pour commencer, quand il y a une dite heure de cours, il faut parfois aménager la salle (enlever les îlots, par exemple), aller chercher les élèves, faire classe, emmener les élèves dehors (depuis le déconfinement), revenir ranger la salle. Quand il y a un trou, on ne fait rien, de toute façon, il n’y a ni bureau ni ordi pour bosser.
On sous-estime aussi l’intensité mentale requise : impossibilité totale de prendre des petites notes utiles (pour calculer des frais de déplacement, par ex), toutes choses qu'un employé de bureau type peut faire car il n'est pas en représentation permanente. Voire carrément l'impossibilité d’aller aux toilettes pendant plusieurs heures.
Deux heures chaque soir à rédiger des rapports d’incident, ça existe.
Des convocations incessantes à des réunions débiles, ça existe.
Un arrêté de mutation inter-académique décidé en juin et envoyé moi-août quand il n’y a plus de déménageurs disponibles et que l’on est de fait privé de ses congés payés, ça existe.
Titulaire sur Zone de Remplacement pour 10 ans, sans pouvoir anticiper avec les collègues les niveaux qui seront enseignés l’année suivante, avec deux heures non rémunérées de temps de trajet par jour et un lieu de travail susceptible de changer à tout instant sans préavis, ça existe.
Non seulement ça existe, mais c’est même la norme pour beaucoup de profs. Le temps de travail réel est alors stratosphériquement plus élevé que celui d’un cadre du privé avec un forfait d’heures donnant des RTT (et je sais de quoi je parle), qui, par ailleurs, n’aura pas besoin de consacrer ses congés à faire des recours au tribunal administratif.
C’est la réalité du terrain.
Donc en aparté, ça me fait toujours un peu bizarre quand on additionne des heures de cours avec des heures de corrections ou préparations. Car c'est d'une nature tellement différente. On arrive à un total mais qui me parle peu.
Je ne sais pas trop comment le formuler. Mais en face à face devant une classe, c'est un investissement important, c'est très prenant, il faut de l'énergie, on se donne à fond, peut-être un peu comme un acteur au théâtre. C'est comme une performance. Bref, voilà je ne sais pas quoi en conclure, mais je n'arrive à additionner ce temps avec autre chose. C'est trop différent à mon sens.
Si quelqu'un comprend ce que j'ai voulu dire ?!
Personnellement, je suis d'accord avec Dom et Ramon sur le fait qu'un bon cours est un cours que l'on s'est totalement approprié, en le faisant ou en le refaisant soi-même. Il faut que cela « vienne de soi ».
Mais cela ne me semble pas antinomique avec l'utilisation de planches d'exercices. Ramon a dit une fois : « Un bon prof fait ses planches d'exos ». Certes, s'il a le temps... et je ne parle pas de passer ses loisirs à faire de la voile. Le fonctionnement de l'Éducation Nationale étant tel (cf. mon message précédent) que pour cela, dans certaines circonstances il faudrait des journées de 72 h. La terre tourne trop vite...
Les manuels Sésamath ne sont pas aimés de l'Inspection. Ils semblent même détestés car ils présentent des séries de calculs pour découvrir ou s'entraîner, et non des problèmes totalement ouverts et thématiques sans aucune référence à des notions mathématiques précises. Mais il y a ici des gens qui considèrent au contraire que les élèves doivent s'entraîner et qui reprochent aux manuels Sésamath d'être les « moins pires » (dixit Vorobichek il y a longtemps, je crois) en ce sens qu'ils ne comportent justement pas encore assez d'exercices !
On se retrouve donc à donner aux élèves des planches d'exercices des années 70.
Des planches d'exercices seraient quand même bien utiles. Ils faudrait qu'elles soient :
Un exemple de ce qui ne va pas. Pour aborder la notation des puissances, si j'ouvre un manuel de chez Bellachettatierebordassanattemps, je vais me retrouver avec un nombre misérables d'exercices simples d'application immédiate (disons, les exercices pour s'habituer à la nouvelle notation ou les exercices « pour voir si on a compris de quoi on parle »). Et parmi ceux-ci, il y a de grandes chances qu'il y ait une multiplication de nombres relatifs pour faire joli. Et si le prof a estimé utile de faire découvrir la notation puissance avant la multiplication des nombre négatifs, on fait comment ??
On pourrait aussi penser à un répertoire de problèmes. Car ceux qui sont dans les manuels de collège sont souvent de très mauvaise qualité. Ludwig du forum avait eu l'idée d'un projet Pyramide et a proposé quelques activités.
Quand je dis que je préfère la pensée unique à un mauvais prof, c'est caricatural. Il faut le comprendre dans le sens où je préfère qu'un prof utilise un manuel scolaire éprouvé (on a parlé des Lebossé-Hémery par exemple, notez bien qu'on le désigne par le nom des auteurs, à la différence des manuels actuels "le Hachette 2017") plutôt que de pondre un mauvais cours en étant fier que ce soit le sien.
Enfin, je suis désolé de ne pas avoir grand chose à vous répondre. J'aime bien lire les messages des uns et des autres. Pour la plupart vous avez une expérience de l'enseignement secondaire bien plus importante que la mienne !
Tu y trouveras tout, bien expliqué comme il faudrait le faire. On n'y découvre rien, mais on y apprend tout.
Il y a de quoi se faire un bon cours en utilisant cette unique référence.
Et en plus il couvre tout le programme de la 5eme à la première en moins de 250 pages, un véritable exploit.
Bien entendu, sur ce forum, ça va déclencher les foudres de tous les habitués, et cela devrait les occuper un bon moment.
Je peux t'en envoyer un extrait en MP pour te faire une idée.
L'ouvrage qu'il propose est beaucoup trop austère !!!! Il faut sans relache repousser les limites de la pointe de l'avant-garde !!!!!
Une traduction d'un manga japonais, je crois.
Pour 17 euros, et un peu d'ouverture d'esprit, je te garantis que tu seras amené à réviser tes positions !
Bon sang, tu n’as rien lu !!!?!?!
Et moi je change mon pseudo : nounours22 a bien envie de devenir grizzli, ma survie sur ce forum en dépend.