Professeur en classe préparatoire

Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien.

J'écris ce topic pour obtenir plus d'informations a propos des professeurs de mathématiques en classe préparatoire.
La formation nécessite-t-elle une entrée dans les plus prestigieuses écoles ?
Je suis passionné par le piano, est-ce que je pourrai enseigner 2 à 3 h par semaines en plus d'être prof en CPGE ?

Merci d'avance.
Au revoir.
«13

Réponses

  • Mon_Crabe a écrit:
    La formation (sic) nécessite-t-elle une entrée dans les plus prestigieuses écoles ?

    Non non.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • En général, les nouveaux professeurs en classe préparatoire ont : un bon classement à l’agrégation, un doctorat et de la chance (c’est un facteur qui n’est pas si négligeable).
  • Je ne connais pas du tout le métier de prof de prépa, mais pour ta 2ème question : pourrai-je enseigner le piano pendant 2 ou 3 heures par semaine, en plus du métier de prof de prépa.

    En terme de 'temps disponible', j'espère que oui ! Sinon, qui accepterait de faire ce job ?
    Au pire, les profs de prépa sont aussi 'kholleurs' en plus du métier de prof proprement dit, et le nombre d'heures de colles peut varier... Donc en réduisant le nombre d'heures de colles, tu peux te libérer du temps. Peut-être que les premières années, tu seras un peu sous pression, et que ce sera un peu plus compliqué de se libérer 2 heures, à horaire fixe, toutes les semaines.
    J'imagine que enseigner le piano 2 heures par semaine, ça ne demande pas des heures de préparation ?

    En terme administratif, le lycée ne va certainement pas te proposer des heures de cours de piano en plus des heures de maths. Ce sera donc dans un autre cadre.

    En terme de droit, cumuler 2 jobs, il me semble que ça ne pose pas de problème.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Il faut demander au chef d’établissement une autorisation de cumul.

    Il doit y avoir un plafond du genre « ne pas doubler le salaire de base », il faut vérifier.
  • Mais tu es prof de piano au lycée ou c'est toi tu donne des cours particulier à des gens???
  • Il n'y a qu'une seule condition nécessaire pour être prof en CPGE (avoir l'agrégation). Il n'y a aucune condition suffisante.

    Effectivement un bon classement à l'agrégation, avoir une thèse peuvent (beaucoup) aider mais je connais des contre-exemples dans tous les cas (des docteurs avec bon classement qui n'obtiennent pas de poste, des classements moyens sans thèse qui ont eu des postes, etc.). Le recrutement en CPGE est des plus opaques (je parle pour les maths).

    Sinon aucun problème pour avoir des activités à côté, il y a du boulot mais ce n'est pas le bagne non plus !

    Pour le cumul de plusieurs activités, voir cette page.
  • "Le recrutement en CPGE est des plus opaques (je parle pour les maths)" vraiment ?

    Je crois plutôt que si toutes les prépas avaient de très bons profs (ce qui est assez facile à fournir) là ça poserait un problème.

    Il y a un exemple donné dans le fil qui m'a fait comprendre ça. Les IG qui nomment doivent bien se marrer.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Les critères qui ont été utilisés pour la nomination sur chaque poste ne sont pas connus, donc oui c'est opaque.
  • Une opacité qui me parait transparente dans ses intentions : construire un système de sélection savamment stratifié. C'est typiquement français.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Je ne crois pas aux intentions.
    On tente de « prendre les meilleurs » mais aussi on met les copains (j’entends ici par « copain » quelqu’un qu’on connaît - ou connu par quelqu’un qu’on connaît - plutôt que quelqu’un qu’on ne connaît pas).

    Le terme « meilleur » est défini comme « meilleur au classement », au départ.
    C’est très discutable mais il est difficile de travailler avec un autre indicateur.
  • A part le complotisme (sic), on peut aussi penser (surtout quand on voit la machine administrative de l'intérieur, ce qui est rarement le cas quand on est "seulement" enseignant) qu'il peut exister des tas de raisons pour que ce qui semble normal et/ou logique et/ou pertinent de l'extérieur ne soit pas mis en œuvre.

    Il faut comprendre qu'on ne connaît pas les directives – venant donc d'en haut, derrière les nuages qui eux, en effet, sont bel et bien souvent opaques – qui imposent que ce normal/logique/pertinent ne soit pas mis en œuvre. Exemples : (dés)équilibrer les classes d'âge, la parité, l'origine ethnique, l'origine sociale, l'origine géographique, récompenser, etc.

    Il faut aussi savoir qu'il peut n'y avoir en apparence aucune raison pour que ça marche mal, et ne pas oublier que toute administration est un mammouth difficile à faire bouger ou à faire changer de cap !

    Pour le voir depuis plusieurs années de l'intérieur, je peux attester que ce que produit l'administration est loin d'être toujours normal/logique/pertinent, même quand toutes les conditions semblent réunies pour que ce soit le cas...
  • Vous voulez dire que les prepas ne peuvent pas choisir leurs professeurs???
  • Vorobichek : Pour les prépa publiques c'est l'inspecteur général (IG) qui choisit le prof. Comme pour les profs de lycée les proviseurs n'ont pas vraiment leur mot à dire.

    Pour les prépas privées c'est différent, elles peuvent choisir leur prof comme elle choisissent leur prof de lycée mais si elles sont sous contrat l'IG doit quand même d’abord valider le recrutement.

    Xax : je ne comprend pas ce que tu dis :-S
  • xax a écrit:
    Une opacité qui me parait transparente dans ses intentions : construire un système de sélection savamment stratifié. C'est typiquement français.
    Le système des concours français (dans les grandes écoles mais aussi les administrations) a été inspiré par les examens impériaux chinois,que les jésuites avaient copiés.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Examens_impériaux
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Corto, je fais juste la remarque que nommer un individu en fin de classement agreg en CP"G"E, à l'éthique notoirement discutable, quand de plus brillants, et, qui plus est, meilleurs pédagogues (du moins sachant mieux présenter une leçon, c'est pas une garantie mais c'est un indice) n'obtiennent pas satisfaction relève de quelque chose de délibéré. Cette énormité très voyante montre bien le mécanisme sous-jacent dont les IG sont les fourriers.

    @Foys ce n'est pas de la sélection dont je parle, mais de la stratification préparatoire en vue de la sélection. C'est quelque chose qui existait "avant" mais qui est devenu prépondérant avec l'amplification de plusieurs mécanismes (sélection informatique, stratification secondaire antérieure qui va s’accroître avec l'option maths expertes, avantage familial etc.).

    Je connais peu le système taupinal que je n'ai pas vécu, je peux me tromper, mais certains indices me font croire que non. Il existe des CPU"G"E, et des membres éminents du forum sont impliqués dans l'une d'elle ce qui a poussé ma curiosité à regarder ce qu'il s'y passait, qui placent leurs jeunes selon des réalisations extrêmement différentes de ce qui se fait chez les taupins. Ainsi la même CPU"G"E peut placer un futur major de l'X ou des écoles bien plus modestes, ce qui dénote une faible stratification.

    Ce modèle me parait plus démocratique que celui qui consiste à concentrer 80% du recrutement X, Ens, Mines centrale Paris sur 12 lycées IdF.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Si cela intéresse certains, j'ai fait une synthèse des bilans syndicaux sur les procédures de mutation/affectation en prépa ces dernières années (de 2013 à 2019).
    Ce document n'est constitué que de citations/informations des dits bilans (avec quelques précisions éventuelles), en accès libre sur internet.

    Sur ce que j'ai pu comprendre de l'affectation (via les documents et via de jeunes profs en prépa), on va retrouver d'une part des affectations directes sur et d'autre part des affectations "indirectes" issues de remplacements.
    Dans le premier cas on a un grand nombre de candidats pour un nombre plus réduit de postes, donc une (très ?) importante sélectivité qui en découle.
    Dans le second cas on a des enseignants appelés pour effectuer un remplacement sur un poste qui n'a plus personne (départ en retraite pas officialisé à temps, décès, démission) et auxquels on propose le dit poste en priorité si l'année se passe bien. (la régularisation d'affectations à titre provisoire)
    Et entre les deux je dirais que l'on a des enseignants qui font un passage en prépa lors de remplacements, et qui obtiennent cet élément de poids dans leur dossier (quelqu'un qui a su enseigner proprement en prépa, c'est quelqu'un qui a su enseigner proprement en prépa).

    De fait même sans avoir fait les "classiques" (rang excellent, ENS, thèse, participations à des concours/tournois, colles,...) on peut obtenir un dossier de poids via des remplacements en prépa.
    Cela dit je ne sais pas exactement quel type d'enseignant est principalement contacté pour réaliser de tels remplacements (quelqu'un m'avait parlé d'agrégés TZR mais je n'ai pas pu confirmer cela)(bien que je connaisse quelqu'un tout fraîchement agrégé, sans rang de folie ni thèse ni autre, qui s'est vu proposer un remplacement en prépa dès sa première année alors qu'il n'avait rien demandé)
    Même s'il ne semble pas falloir avoir un dossier particulier pour aller faire un remplacement en prépa, le petit nombre de remplacements à effectuer implique qu'une minorité d'enseignants aura la chance (ou arrivera à la forcer) de se voir proposer cela.

    Tout cela n'empêche pas, bien entendu, certaines affectations propulsées par quelques copinages ou "injonctions d'en haut".
    Je n'ai cependant pas trouvé de rapport pour la procédure de mutation/affectation de cette année, mais cela est peut-être dû à des mesures récentes qui empêchent les syndicats d'être présents lors de certaines commissions (peut-être que cette commission-ci en fait partie, ou bien le rapport est réservé aux adhérents).

    Enfin, certains enseignants se voient refuser une affectation en prépa par leur rectorat. Cela vaut surtout pour les affectations décidées "au fil de l'eau" pour lesquelles les enseignants retenus envoient leur demande de détachement plus tard dans l'année scolaire (après Février-Mars), certains rectorats étant spécialisés dans le refus en bloc des demandes de détachement/disponibilité passé un certain moment de l'année.
  • Je me rappelle avoir lu sur ce forum un témoignage édifiant d'un taupin brillant mais d'une prépa provinciale qui avait compris qu'avec la préparation qu'il avait, il n'intégrerait jamais une école du top. Derrière la façade administrative des nominations, la cuisine doit être subtile et rigolote pour obtenir le gâteau subtilement stratifié. Ça ne fait pas tout, mais c'est une partie de l'équation taupinale :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax a écrit:
    Je connais peu le système taupinal que je n'ai pas vécu, je peux me tromper, mais certains indices me font croire que non.

    Je ne comprends pas pourquoi tu interviens autant alors que tu admets ta méconnaissance du sujet. C'est assez effarant de lire autant de bêtises sur le recrutement des enseignants en CPGE...
  • Oui Etienne, c'est quelque chose dont je n'avais pas conscience étudiant, mais il y a vraiment un espèce de biotope taupinal qui est très intéressant à observer, avec ces rites, ses classements, son système très - trop - hiérarchisé, ses prébendes, son économie (heures sup, colles etc.). J'ai même vu qu'il existe un forum spécialisé (sur prepas.org) où ce que l'on peut lire sur les prétentions des uns et des autres mériterait qu'un sociologue s'y colle vraiment, parce que ça vaut son pesant de cacahuètes.
    Par contre je ne vois pas où j'ai dit des bêtises en constatant que derrière l'affichage propret administratif on voit des énormités dans le recrutement (ev donne un exemple intéressant http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2063076,2063096#msg-2063096), avec en fait une opacité que certains constatent.

    Bon bref c'est rigolo :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • "Une opacité transparente dans ses intentions", "un mécanisme sous-jacent" : sans le dire exactement, tu sous-entends que les IG nomment des gens moins bons sur des postes moins prestigieux quitte à laisser des bons candidats de côté avec le corollaire, toujours en sous-entendu, que les profs de prépas non prestigieuses sont moins bons et pas forcément capables d'amener leurs élèves aux meilleures écoles ("avec la préparation qu'il avait, il n'intégrerait jamais une école du top").

    Tout cela est complètement faux et illustre une méconnaissance totale du recrutement des profs de CPGE.

    Au passage, ta comparaison avec les CUPGE est aussi à côté de la plaque, il y a de nombreuses prépa où dans une même classe de 2ème année des élèves vont intégrer l'X ou l'ENS (parfois avec un très bon rang) et d'autres ne seront pas admissibles au concours des Mines. On peut trouver des écarts bien plus grands entre deux élèves d'une même classe de 1ère année.
  • Etienne, en toute généralité je ne sais pas, mais les exemples données sur ce forum (je n'ai pas lu d'autres sources parce que le sujet m'amuse plus qu'il me préoccupe) sont exactement dans cette typologie. Et j'ai peu de doute sur les états de service, le métier et la pression (sur les élèves et eux-mêmes) de ceux qui enseignent à LLG, Ginette etc. etc. et la prépa de Mazamet ou de Perpignan.


    Bon tout cela n'a pas beaucoup d'importance, tant qu'il n'y aura pas une décision politique pour décentraliser l'élitisme taupinal en s'assurant par exemple d'un ensemble de prépas au top dans chaque région, ce système restera ce qu'il est : de la pornographie sociologique à vocation parisienne, et ne me dis pas que tu contestes ceci, je crois que tu commences à bien connaitre cette réalité https://www.letudiant.fr/etudes/classes-prepa/infographie-les-recettes-de-ces-classes-prepas-qui-menent-aux-tres-grandes-ecoles/quelles-prepas-pour-entrer-a-l-ens-ulm-la-chasse-gardee-d-henri-iv.html À ce mécanisme s'ajoute les précepteurs spécialisés parisiens comme Tim (que tu n'apprécies pas :-) ) dont la proximité avec les prépas top fait qu'ils donnent des prestations avisées.
    Ça me semble un problème très sérieux dont les écoles ont bien conscience d'ailleurs puisque leur légitimité sociale est un cause, et que la gravité de ce problème les amène à questionner leur politique de recrutement.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax: je pense que tu te plantes complètement sur le recrutement des profs de CPGE.
    Ce que tu appelles opacité, c'est juste l'impossibilité de déterminer des critères numériques complètement objectivables. Une certaine variété des profils est recherchée, et la pédagogie compte, j'en ai l'impression, de plus en plus.

    En revanche, pour la stratification des CPGE en maths-physique, c'est malheureusement devenu une évidence sur laquelle il n'est même pas besoin de s'apesantir.

    Je vais dire quelques mots sur la CUPGE que je connais le mieux, celle de mon département. Chacun généralisera comme il voudra. C'est effectivement important de noter qu'on y reçoit des jeunes qui intègrent de belles écoles, avec une grande variété des profils. On est aussi pas peu fier de permettre de rentrer à l'X ou dans une ENS des élèves qui ne connaissaient parfois pas l'existence de ces écoles. C'est aussi important de savoir que ça permet à d'autres qui souhaitent juste être stimulés davantage de le faire.
    Mais je crois aussi qu'il est important de noter que la CUPGE (appelée ici CPU) n'est pas un point isolé; c'est une partie intégrante d'une Licence de Mathématiques de bon niveau.
    Sur les 9 reçus cette année à l'agrégation dans l'académie de Nancy-Metz, 7 ont la licence de maths de l'Université de Lorraine, 3 après la CPU, 1 après une CPGE, 3 avec la L2 de maths classique (dont 2 à Nancy, 1 à Metz).
  • Question : n’y a-t-il pas aussi un recrutement lié au professionnalisme du prof ?
    J’entends par là l’assiduité, l’exemplarité, etc. ?
    Voire la « fiabilité » liée à sa santé (sans rentrer dans un débat scabreux... je veux dire qu’un prof « tout le temps malade »*** sera-t-il choisi ?).

    ***
    Je n’utilise pas « prof tout le temps malade » dans le dialogue de comptoir ici, mais de manière factuelle.
    J’entends le fait qu’un enseignant dont on sait qu’il a une fragilité et devra s’absenter régulièrement pour diverses raisons ne serait peut-être pas recruté.
    Ce n’est qu’une question. Et non une recherche polémique.
  • Aléa, en fait je ne prétends pas apporter d'éclaircissement sur un recrutement dont je ne connais pas les critères pour un système que je n'ai pas fréquenté. Je trouve seulement qu'il y a une vraie rigolade purement bergsonienne je dirais, quand je lis par exemple notre ami Etienne nommé dès sa première année (comme Imad Lahoud :-) ), chose désapprouvée lors de sa première inspection (!) et le chouinement d'autres qui ne parviendrons jamais à en être, ou bien plus tardivement, malgré de bons dossiers.

    Par contre tu m'avais invité à regarder ce qui ce faisait chez toi, et là tu m'as convaincu, on sent qu'il y a une vraie cohérence, un investissement des enseignants, et je pense aussi beaucoup de plaisir pour les étudiants (programmes plus intéressants et moins normés et élagués que les taupes, pas de pression infantilisante, cadre universitaire et vraie vie sociale pour ne pas dire plus à un âge où la plupart des hommes ne peuvent pas dormir sur le ventre et j'en oublie sûrement).
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Xax : Je pense que tu oublies deux facteurs importants : d'une part le nombre de places en prépa et de candidats peut énormément varier d'une année à l'autre et d'une académie à l'autre et d'autre part on n'est pas forcément au courants des "services" rendus par les candidats à l'IG. Cela permet d'expliquer beaucoup de recrutements qui, sinon, peuvent sembler... paradoxaux.

    Petit exemple personnel : Je suis dans une académie qui n'est ni "très demandée" ni "peu demandée" d'après le rapport de SeismiMine. Il y a 5-10 ans un certain nombre de postes en prépa ont été ouverts et il y avait peu de candidats, ceux qui étaient au bon endroit au bon moment ont alors pu obtenir un poste malgré l'absence de thèse, un classement dans la deuxième moitié à l'agreg etc. Mais depuis ces dernières années il n'y a plus eu beaucoup d'ouvertures de postes et cela crée un "embouteillage". Sur un poste de contractuel d'un an pour remplacer un PRAG on retrouve plusieurs docteurs agrégés avec un bon rang et expérience d'enseignement dans le supérieur qui sont candidats, je te laisse imaginer la compétition pour un poste permanent. En 5 ans la situation a complètement changé. D'ailleurs d'après le rapport de SeismiMine, certaines académies limitrophes sont "peu demandées" et y obtenir un poste est plus facile, en faisant 150-200km la situation peut elle aussi beaucoup changer. Un candidat prêt à bouger dans toute la France aura beaucoup plus de chances d'avoir un poste que quelqu'un qui veut rester dans sa région.

    Pour ce qui est des "services", l'IG peut demander à des candidats de se mettre en TZR (ie prof remplaçant, une situation instable) pour pouvoir potentiellement être appelés à faire des remplacements en prépa durant l'année. Au bout d'un certain nombre d'années cela peut être récompensé par un poste qu'ils n'auraient pas obtenus autrement compte tenu de leur dossier. Je suppose qu'il y a d'autres états de services qui peuvent faciliter l'obtention d'un poste en prépa, comme avoir fait un certain nombre d'années dans un lycée français à l'étranger par exemple.

    Que l'inspection générale privilégie les "meilleurs" profs pour les "meilleurs" lycée n'a rien d'anormal ou de secret. En revanche je pense sincèrement qu'elle essaye de mettre les meilleurs profs possibles sur tous les postes en prépa, même les moins prestigieux. Si l'IG se retrouve obligé d'appeler des candidats pour leur demander d'élargir leurs vœux c'est bien que certains postes n'ont simplement pas de candidats ou aucun qui soit jugé au niveau.
  • Je suis plutôt d’accord avec @xax. Prenons un exemple récent d’un prof de maths qui est passé de LLG a St Louis. C’est un super prof, son site perso propose des cahiers des vacances, d’après une connaissance qui étudie dans sa classe, c’est un super prof très très engagé. Mais voilà ... passer de LLG a ST Louis c’est du pareil au même. Pourquoi ne pas aller dans une prepa parisienne moins prestigieuse? Dans une prepa hors IDF? Avec ses connaissances et son réseau, il aurait pu faire de super choses et rehausser le niveau d’une prepa qui n’est pas encore dans le top.
  • Une remarque :
    Il faut toujours mettre des guillemets lorsque l’on parle de « bon prof » ou « meilleur prof » ou « super prof ».
    Aussi le « meilleur prof » de Prepa sera peut-être un « très mauvais » prof de TS ou « très mauvais » prof de 4e.
    Chacun sait ça (des détracteurs ?) mais mieux vaut le rappeler.
  • "Avec ses connaissances et son réseau, il aurait pu faire de super choses et rehausser le niveau d’une prepa qui n’est pas encore dans le top."

    :-S
    Décidément, le mythe du super prof qui fait la prépa a la vie dure...
  • Ce super prof muté de LLG à St-Louis, il a des goûts, des préférences.

    Il a demandé à aller où ?

    Si demain, on lui demande d'enseigner dans un lycée qu'il n'a pas choisi, est-ce qu'il va continuer à s'investir autant ?

    Vous raisonnez un peu comme si les profs étaient des machines, qu'on déménage comme on veut.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Corto, est-ce que la notion de "meilleur lycée" que tu utilises est officielle ? À ma connaissance, en France, les lycées sont censés être égaux. Si l'IG décide qu'il y a de "meilleurs" lycées que d'autres, où les élèves ont de "meilleurs" (selon l'IG) profs qu'ailleurs, on est en droit d'attendre, en France, que ces lycées soient donnés pour tels par l'Éducation Nationale, avec un classement et des affectations des élèves au mérite.

  • @Curiosity "Décidément, le mythe du super prof qui fait la prépa a la vie dure" d'autant plus que ce forum en donne régulièrement des illustrations. Même si la sélection des élèves est déjà faite essentiellement avant sur des critères sociaux et que l'informatisation de l'accès aux prépas a augmenté la stratification, ce qui en soit fait réfléchir...
    En fait dans les bonnes définitions de l'éducation et de l'instruction doit rentrer la nécessité de faire mentir une prédiction défavorable; si on renonce à cela comme c'est maintenant souvent le cas, il y a un gros problème.

    @Corto merci pour cette analyse assez fouillés; je viens de me rappeler aussi l'existence des (bonnes:-)) chaires supérieureshttps://fr.wikipedia.org/wiki/Professeur_de_chaire_supérieure qui concerne un nombre significatif de profs (2250) qui doit complexifier un peu plus le mouvement car ils sont gérés différemment.

    @Vorobichek je suppose que le mouvement de l'autre côté de la rue de cet excellent prof s'est fait à l'occasion d'une promotion dans le corps sus-nommé. De là descendre à Perpignan ...

    @Sato j'aime bien ton côté grinçant !
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Et oui Sato, mais officiellement il y a l’égalité des chances et le même programme partout et les mêmes niveaux partout.
    Le collège unique s’applique partout ([size=x-small]mais on ne met pas tout le monde partout[/size]).
    En tout cas dans le discours officiel d’en haut.
  • xax a écrit:
    En fait dans les bonnes définitions de l'éducation et de l'instruction doit rentrer la nécessité de faire mentir une prédiction défavorable; si on renonce à cela comme c'est maintenant souvent le cas, il y a un gros problème.
    Non car cela nie l'individu (en imposant un enseignement à plusieurs vitesses pour "s'adapter" à des "spécificités" des personnes définies par des critères qui leurs sont extérieurs).

    Dans les faits la destruction de l'école a été provoquée par des politiques qui suivent ton idée (rétablir une "équité sociale").

    L'école est malade des prétentions de la sociologie.

    Une définition doit rester technique et ne pas s'adapter à des rêves; par exemple:
    -La mécanique automobile répare des voitures
    -La cordonnerie fabrique et assemble des chaussures
    -La médecine soigne les maladies
    et...
    -L'enseignement (l'instruction) transmet des connaissances [size=large]point barre[/size].

    Le renoncement à cette réalité simple a produit le monstre que nous connaissons et le fantasme absurde et débile de "oh là là punissons ces méchants riches, on va organiser le système éducatif de sorte que leurs enfants soient lestés par rapport à ceux des pauvres" a mécaniquement abouti à un système éducatif poubelle pour les pauvres tandis que le riche met ses mômes où il veut (et là où c'est mieux pour eux) ce qui est normal (la coercition ne s'applique jamais qu'aux démunis).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys, à 90% la prédiction défavorable est sociale-dépendante. Il ne s'agit pas de "lester les enfants des méchants riches" (en France personne ne l'a jamais sérieusement pensé, ça n'est jamais arrivé et ça n'arrivera jamais évidemment) mais de permettre au potentiel de ceux moins pourvus socialement de mieux s'exprimer.
    Ce ne sont pas de prétentions sociologiques, mais simplement l'expérience de la psychopédagogie scientifique issue au départ de Maria Montessori. Le fait que cette méthodologie, ou d'autres avec les mêmes approches, soient exclusivement réservées aux classes supérieures alors qu'elles avaient été initialement développé pour les enfants des classes défavorisées en dit long. Évidemment il n'y a jamais eu dans ces approches une volonté de ne plus transmettre les connaissances, mais au contraire de mieux les transmettre.

    La destruction de l'école française ne vient donc pas de là mais d'un nombre conséquents de facteurs défavorables et notamment du fait que l'ancien système de transposition didactique adossé à la transmission d'un savoir faire pédagogique sûr (Ens -> école normales, programmes du secondaire etc.) a été supprimé, d'où le flottement dans les programmes et l’effondrement juvénile en maths et en français.

    L'école pédagogiste qui a remplacé cela a fait exactement l'inverse que de permettre d'améliorer le potentiel des enfants issues de milieux défavorisés, et l'a fait libéralement pour des raisons peu avouables (comme de supprimer toute concurrence pour les enfants d'enseignants). Ce genre de calcul est toujours très mauvais car en fait le niveau s'effondre pour tout le monde.

    Un "inspecteur" dans un livre devenu le bréviaire de générations de crétins a intitulé un chapitre "Le savoir n'est pas le sida, il ne se transmets pas".
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • sato a écrit:
    on est en droit d'attendre, en France, que ces lycées soient donnés pour tels par l'Éducation Nationale, avec un classement et des affectations des élèves au mérite.

    C'est le cas de Louis le Grand et Henri IV qui, contrairement aux autres lycées publiques de France ne sont pas sectorisés et sélectionnenent leurs élèves sur dossier scolaire. Je ne parle pas de la prépa, mais de l'entrée en seconde (ou en première, ou en terminale).
  • Peut-être que je me suis mal exprimé Sato, tout mon message portait uniquement sur les postes en prépa, les profs en prépa et leur affectation. J'ai parlé de "meilleurs (avec des guillemets) lycées" par métonymie mais j'aurais dû parler de "meilleures (toujours avec des guillemets) prépa". Tu noteras d'ailleurs que l'admission des étudiants en prépa se fait sur dossier sans carte scolaire.

    Voici un passage du document partagé par SeismiMine :
    -Projet clair : la lettre de motivation doit donner une idée claire du projet du candidat.
    Soit il s'agit d'un projet familial, donc de vœux géographiques pour un rapprochement familial (rapprochement de conjoints, parent malade,...)
    Soit il s'agit d'un plan de carrière, où l'on postule par exemple sur des postes d'une "meilleure" filière, ou sur un passage de première à seconde année, ou sur un poste dans un lycée plus prestigieux... Mais alors les vœux géographiques doivent être très larges. L'Inspection Générale préfère alors un changement d'établissement.

    Je ne sais pas à quel point cela reflète les mots exacts employés par l'inspection générale cependant.

    Bon et sinon l'admission en seconde générale à Louis-le-Grand et Henri IV est elle aussi sélective, mais c'est un autre débat.
  • Il me semble que dans le microcosme que constitue ce forum, on oublie une donnée essentielle : l'immense majorité des familles ignorent totalement l'existence de ces lycées !

    Disons que…
    D'une part, quand j'étais élève, il n'y avait pas Internet mais seulement des brochures très limitées de l'Onisep au CDI... Quelques lignes pour dire que si vous voulez faire des sciences y'a Mathsup ou Lafac. J'ai découvert l'existence de ces "grands lycées", LLG Ginette etc. essentiellement sur ce forum après plusieurs années d'enseignement.

    Aujourd'hui, il y a Internet. Mais à qui va s'adresser un élève qui veut des renseignements ? Qui va le conseiller ? Son prof. principal (si si) voire sont proviseur (puisqu'aujourd'hui les proviseurs ne font plus peur et copinent avec les élèves). Quel discours leur tiennent-ils ? Ils ne vont pas leur dire : "trop tard, mon gars, il aurait fallu que tu t'y mettes et que nous changions nos exigences quand tu avais 12 ans". Ils vont leur dire que c'est formidable, que les élèves sont en réussite, que c'est l'école républicaine, qu'on va en STMG quand on est passionné par la gestion, etc. Bref, les personnes chargées d'informer les élèves et les familles, ces personnes vers qui vont se tourner les élèves en quête d'information, vont leur dire exactement le contraire de ce que nous écrivons ici.

  • @omega, ce n’est pas la première qui tu affirmes que tu affirmes que LLG et HIV sont ouverts à tous les élèves doués. C’est faux:
    LLG a écrit:

    L’admission en filière générale au lycée Louis-le-Grand est sélective.
    Elle est ouverte à tout élève en mesure de résider en Île-de-France à la rentrée scolaire 2020,
    Et voilà! D’ailleurs, ce n’est pas assez précis : l’élève ne peut pas habiter n’importe où en IDF. Bien sûr n’importe quel élève en France est en mesure d’habiter pas loin de LLG!!! Voyons, c’est fastoche! L’internat, quant à lui, est réservé aux élèves de CPGE.

    Ces deux lycées étant uniques en France, ils peuvent se permettre de ne pas chercher les meilleurs élèves partout en France, ne pas encourager les meilleurs de venir chez eux. Parce que la France est suffisamment grande pour fournir quelques bons élèves en dépit de tout.

    @Sato, je suis d’accord avec toi. Mais il y a quand même les lycées où on conseille bien.
  • Ah ben, j'ai un élève qui est pris à LLG. Et pas en internat. Comme quoi...
  • On croit en lisant le paragraphe cité par vorobichek que « c’est sélectif » « car » « Il faut habiter l’île de France ».
    C’est moi qui met ce « car ». C’est comme ça qu’il est interprété.
    Mais la sélection est loin de se borner au lieu d’habitation.
  • @kioups, as-tu demandé à l'élève où il va loger et comment ses parents se sont débrouillés pour avoir ce logement? ;-) Tu penses que c'est si facile que cela (se loger proche de LLG)?

    @Dom, bien-sur. Mais quand la famille est incapable de fournir un logement à l'enfant, il n'y va pas... peu importe qu'il soit un génie.
  • Oui, oui, c’est vrai qu’il existe une discrimination liée à la proximité.
    Par contre « proche de LLG », non, il est indiqué « en Île de France », c’est déjà plus vaste et socialement accessible.
    M’enfin, en pratique, mieux vaut éviter de prendre un avion Toulouse-Paris tous les jours pour aller dans son Lycée.
  • Cela c'est une nouvelle page du nouveau site LLG. Avant ils disaient carrément que l'aller ne doit pas dépasser 30-40 minutes.
    M’enfin, en pratique, mieux vaut éviter de prendre un avion Toulouse-Paris tous les jours pour aller dans son Lycée.
    Oui, mais... ces lycées, il n'y a qu'à Paris et c'est sensé être ouvert à tous. Dans ce cas il faut un recrutement national et le logement ne doit en aucun cas être un critère. Le lycée fournit les logements à tous ceux qui n'ont pas assez d'argent.... C'est cela une égalité.
  • M’enfin, en pratique, mieux vaut éviter de prendre un avion Toulouse-Paris tous les jours pour aller dans son Lycée

    Et oui, à cause du "flygskam", ça devient déraisonnable. :-D
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Par contre « proche de LLG », non, il est indiqué « en Île de France », c’est déjà plus vaste et socialement accessible.

    Tu mets moins de temps pour un TGV province-centre de la capital que de certaines zones excentrées de l’Île-de-France.
  • Sato a écrit:
    Il me semble que dans le microcosme que constitue ce forum, on oublie une donnée essentielle : l'immense majorité des familles ignorent totalement l'existence de ces lycées !
    Oui, mais en quoi est-ce un problème ?

    Quand j'étais lycéen, je n'avais jamais entendu parler de LLG. J'avais entendu parler des CPGE, j'avais envisagé cette voie, mais je partais sur un autre plan.
    Puis réunion parents/élèves/profs.

    Un de mes profs m'a dit que j'avais vraiment le niveau pour aller en prépa et qu'il serait déçu si je n'y allais pas.

    Ils ne m'ont pas parlé de LLG, parce qu'ils ont estimé que ce n'était pas nécessaire (la prépa qu'ils m'ont conseillée n'était pas très loin ... et de très bon niveau).
    Même si les familles ignorent totalement l'existence de ces lycées, si le corps enseignant fait le job, ce n'est pas un problème.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • vorobichek,
    Quand tu dis « Le lycée fournit les logements à tous ceux qui n'ont pas assez d'argent.... C'est cela une égalité.», tu pousses un peu, non ? J’ose dire que c’est n’importe quoi même.

    L’égalité est déjà mise à mal d’une ville à une autre et même au sein d’une même ville pour une simple école maternelle.
    On a déjà des guerres de niveau d’enseignement et des parents qui remplissent des documents dérogatoires.
    Rappelons que comme d’habitude les profs sont les mêmes partout, ce sont les élèves qui d’un établissement à un autre sont différenciés socialement et parfois dans leurs cultures et leurs éducations.

    soleil_vert,
    Oui, oui, c’est vrai en toute généralité d’ailleurs. Ce n’est pas particulier au thème « LLG ».
  • Ben si, c'est un problème.

  • @Dom
    vorobichek,
    Quand tu dis « Le lycée fournit les logements à tous ceux qui n'ont pas assez d'argent.... C'est cela une égalité.», tu pousses un peu, non ? J’ose dire que c’est n’importe quoi même.
    Pourquoi? Les petits apprentis ingénieurs ont une place facilement dans une résidence CROUS et ceci en IDF où c'est très très très tendu... Cela ne te choque pas, non? :-D

    Il y a un peu plus d'un an quelqu'un a demandé dans le sous-forum "maths et sociétés" ce que sont les lycées de Kolmogorov en URSS/Russie. Bah justement, certains de ces lycées ont un internat gratuit pour tous les élèves. Mais bon, le communisme c'est du passé et les français sont en moyen plus riches, j'ai proposé donc de les donner qu'à ceux qui ne puissent pas payer le logement à Paris.

    Bref, il est possible d'avoir une égalité... mais il faut le vouloir. Par ailleurs, s'il y a des lycées comme LLG en province (même niveau!!!!), alors il sera plus facile de proposer un logement.
    Rappelons que comme d’habitude les profs sont les mêmes partout
    Heu... sur le papier... dans la réalité...
  • @Dom "Rappelons que comme d’habitude les profs sont les mêmes partout" ton post est génial :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.