Mon cours de 6e

Voilà ce que j'avais posté, juste avant la rentrée scolaire :

http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,2060942,2061890#msg-2061890

Il n'en avait strictement rien à carrer, son unique préoccupation était d'abattre du cours à tour de bras. La catastrophe était donc totalement prévisible il y a 9 mois et elle a eu lieu.

Ayant à peine survolé ces fils, j'ai surtout réagi (un peu vite ?) à ce que je venais de lire. Je m'incline volontiers devant ceux qui connaissent mieux le sujet.

Zestiria, tu n’as pas eu de formations sur la laïcité? Je pense qu’annoncer publiquement le report d’un contrôle pour des raisons religieuses serait une vraie faute.

Pourquoi les autres ont des évaluations plus simples ?

Je suis TZR depuis plusieurs années maintenant, de temps en temps j'ai ce genre de réflexions, cette année j'ai eu le cas avec une classe de 3ème. Honnêtement des fois la mayonnaise ne prend pas, quand on est "de passage" ou qu'on vient d'arriver dans un bahut, ça arrive. Il ne faut pas s'en formaliser.

Oui, ça arrive, c'est même arrivé à un ami qui reprenait après 2 ans d'absence pour un cancer : Pour les élèves, c'était un nouveau !! malgré ses 57 ans.

vorobichek,

Tu as raison sur plein de points.
Mais il ne faut pas non plus tout rejeter sur le prof.
C’est aussi un peu trop facile.

Les familles et les élèves devraient trouver tous les prétextes à leurs ennuis (au moins) scolaires grâce à Zestiria et ensuite grâce à l’institution qui n’a pris que des mauvaises décisions (la pire étant de dire « pour compenser on va donner des vrais cours de maths à vos enfants avec des vrais profs de maths », une honte ! ).

L’an prochain, certains diront encore « oui mais j’ai eu [le prof bidule] après un 5/20 dès le début de l’année » alors que le gamin n’aura tout simplement rien fichu et est « protégé » par papa-maman qui pensent que $MonChéri-MonCœur$ est un ange car il dit bonjour au fleuriste et au boulanger.

S’il y a des torts, oui je suis d’accord pour le dire.
Mais les remèdes ont été pires que le mal.
Et le discours de fin d’année et celui de l’an prochain vont entretenir la bêtise afin d’empêcher aux parents d’ouvrir les yeux sur leurs enfants qu’ils élèvent mal.
D’un autre côté, l’institution É.N. élève très mal ... les parents de ses élèves !

Exercice 3 a écrit:

Cassie veut réaliser un collier de perles

Exercice 5 a écrit:

Ashley veut faire des diabolos à la fraise

On se croirait dans "Les ch'tis à Mykonos" dans ce devoir....

@zestiria, as tu fais l'analyse de ce contrôle? Quels exercices ont été réussi? Lesquels pas du tout? Est-ce qu'il y a eu des élèves qui ont tout fini?

Encore une fois, les points ne sont pas précisé... combien de points pour chaque exercice?

@Vorobichek : je n'ai pas ignoré les messages, mais je n'ai jamais vraiment saisi comment les appliquer. ***

Il y a des métiers pour lesquels nous sommes fait, et d'autres non. Ce n'est pas un échec de s'en rendre compte. Si tu changes de métier, ce n'est pas un échec. Par contre si tu vas rester, alors que cela ne sais pas comment faire, tu ne réussis pas et tu ne prends pas plaisir... bah, à un moment tu le regrettera amèrement si tu restes.

Les enfants c'est super particulier, enseigner aux enfants c'est doublement particulier.

[large]@zestiria : bonsoir. Pour rappel, j'aurais conçu la même évaluation formative de la manière suivante :

• Les exercices 1 et 4 dans cet ordre. Un exemple détaillé de ce que tu attends suivi immédiatement d'un seul exemplaire à la charge de l'élève pour le résoudre.
• Les problèmes 2, 5 et 3 dans cet ordre en donnant la possibilité à l'élève de choisir lequel il veut résoudre. Un seul suffit ; inutile de gaver l'élève avec trois problèmes à la con. Ce faisant, tu es déjà dans une sorte d'évaluation différenciée : à ce titre, tu peux revoir les problèmes de manière à les graduer selon leurs difficultés respectives.
• Ne pas oublier les barèmes.

Ne pas oublier que les élèves doivent continuer de se former lors d'une évaluation (formative ou sommative). Chaque élève s'y retrouvera et ne pourra pas te reprocher de les avoir aider jusqu'au bout. C'est juste une question de bon sens. Enfin, si tu as choisi d'être prof pour profiter immédiatement des 20 semaines de vacances par année scolaire, tu peux donc changer de job. Pendant cinq ans minimum, tu vas en baver. C'est l'un de mes amis, prof de Mathématique, qui m'a affirmé cela. Il n'y a quasiment pas de vacances pour les profs sérieux.[/large]

Ce qui est terrible avec le sujet « vacances »/« investissent »/« profs sérieux », c’est qu’il n’y a pas de règle.

La « qualité d’un prof » (à définir avec l’éternel « bon » ou « mauvais » prof) n’en dépend pas.
Je connais des profs qui ont bossé comme des dingues (je parle du temps passé à préparer) jusqu’à la fin de leur carrières. (1)
D’autres qui n’ont jamais passé un temps fou, même au début (sauf en stage...). (2)
Et il n’y a pas de corrélation sur le niveau des élèves. (3)

(1) là on trouve des gens qui vont dire « bah ils ne sont pas efficaces, c’est tout ». Je pense que c’est idiot de dire ça.
(2) là on trouve des gens qui vont dire « bah ce sont des branleurs, c’est tout ». C’est tout aussi idiot.
(3) c’est très difficile à mesurer. J’en ai choisi un indicateur qui est ce qu’il est : l’examen final. [c’est idiot, encore, mais je ne sais pas quoi choisir d’autre pour comparer du comparable].
Pour le DNB les (1) et les (2) obtiennent les mêmes résultats aux écrits (il faut voir les détails des notes, ce n’est pas si simple à obtenir, les chefs d’établissement les ont mais c’est rarement communiqué aux profs. Ce n’est pas non plus un secret d’état mais l’usage n’est pas de les communiquer. Et de toute manière tout le monde s’en fout...). Pour le BAC, c’est un peu plus simple, les notes d’écrits se communiquent plus aisément.
Bref. Le « branleur »**, le « besogneux »**, le prof sympa*** et le prof aigri*** obtiennent la même chose.

**Je n’ai parlé que du temps de préparation. Je pense qu’en fait, les profs préparent les cours pour eux, pour maîtriser non pas seulement le sujet (ça en général c’est fait) mais pour se remémorer les enchaînements dans le cours, les différents moments de leurs séquences. Un peu comme quand un acteur répète. Un acteur répète tout le temps même si la même pièce se joue depuis plusieurs années.
***J’ajoute ces termes ici, hors sujet du temps de préparation. Mais c’est important aussi. Quand les élèves disent en fin d’année « oui mais on vous aime bien, vous êtes un bon prof », c’est gratifiant pour le prof mais il doit savoir leur répondre « peut-être mais je n’ai pas de meilleurs résultats que ceux que vous n’aimez pas ».

Je termine en disant que j’ai croisé quelques profs (assez peu finalement) qui déclaraient ostensiblement « moi j’ai choisi ce métier pour ne rien foutre, pour les vacances essentiellement ». Ils font TOUS autre chose aujourd’hui et ils sont passés par des phases très difficiles avant leurs reconversions.

Oui.
Donc les élèves de zestiria ne risquent rien de l’avoir eu comme prof.
Par contre, certains d’entre-eux sont puants et ça c’est la rançon de leurs parents.

Oui, oui, ces critiques sont fondées.

Mais dans un tel guêpier, de toute manière fallait déjà être prêt.
Un tel Chef d’Établissement, une telle tutrice, de tels collègues (équipe de maths), inutile de dire que la planche était déjà savonnée (je ne parle pas des parents, ils sont dans leurs rôles, c’est presque classique).
Alors si en plus tu démarres les pieds mouillés, que tu envoies le jet d’eau à 10 bars et que tu décides d’incliner la planche à 1000%, normalement tu tombes...

Bénéfice du doute : on n’a qu’un seul son de cloche :-P


[small]Rappel mathématique : une pente à 100%, ce n’est pas la plus forte pente...[/small]

Bon,
Tout cela t’aura au moins mis les mains dans le cambouis.
À toi de voir pour la suite.

[large]@zestiria : tu as eu beaucoup de chance d’atterrir dans cet INSPE qui a su aménager ton parcours. Durant ma promo 2018-2019, nous étions nombreux à avoir une situation atypique, dont celle du 3ème concours : docteurs en Physique, docteurs en Chimie, un seul docteur en Astrophysique, Ingénieurs en informatique (chef de projet), un seul Master de Mathématique (recherche fondamentale), .... Pour tous ces étudiants, notre chère responsable du parcours M2 n'a jamais su ou voulu aménager nos parcours respectifs, ce qui a suscité des tensions perceptibles. Nous étions toutes et tous obligés de suivre toutes les UE et de passer les mêmes partiels. Merci Marseille ou je devrais dire (...)[/large]