Sacrée rentrée

Bonjour tout le monde. J'ouvre ce fil pour discuter un peu et vous faire la confidence suivante : je suis paumé ! J'avais commencé à rédiger un cours sur les fractions mais je suis bloqué dans l'idée universitaire de l'enseignement des mathématiques (cours magistral, TD). On me dit à l'INSPE que je dois organiser des activités mais sans avoir rencontré les élèves je n'ai aucune idée de ce qui est trivial pour eux et ce qui ne l'est pas. J'ai consulté quelques documents IREM mais devant la foule d'activités j'ai du mal à choisir. En fait je n'ai pas encore développé le sens de l'analyse didactique si je peux m'exprimer ainsi. En cette rentrée je dois aussi, d'après la circulaire, m'assurer que les élèves ont assimilé le programme de sixième. Eduscol fournit des exercices type pour cela, mais ce n'est pas vraiment dans l'idée activité dont on me parle en cours. Enfin je pense que je vais commencer par leur faire faire ce genre d'exercices. Bref, je le répète, je suis paumé !
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Réponses

  • Il ne faut pas s’inquiéter.
    En effet, commencer par des exercices est une bonne chose : mise au travail, prise de contact avec la classe, mise en place de la discipline, vision globale des connaissances, etc.

    C’est très chronophage de préparer une séance pour un public qu’on n’a jamais vu.

    Courage et surtout pas d’inquiétude.
  • Merci Dom ! Oui tu as bien raison, c'est un sacré casse-tête de préparer ce fameux premier cours.
  • Oui moi j'ai passé la journée à modifier mon cours de 6ème car j'avais oublié des détails donnés dans le programme officiel.
  • Mais OShine je ne comprends pas comment on peut préparer des cours autant à l'avance comme tu le fais, pareil pour zestiria. Selon moi on est forcé d'attendre d'avoir vu les élèves pour s'adapter à eux. Personnellement j'ai beaucoup de mal à imaginer ce que je vais faire, même avec le programme et la progression.
  • Ce n'est pas évident du tout. Je commence par lire tous les manuels en ligne, sur le chapitre considéré.
    Déjà, commence par rédiger un cours sur le sujet.
  • Le cours je l'ai rédigé mais c'est plus une restitution de connaissances qu'un cours.
  • Tu appelleras cela « la trace écrite » : quand j’ouvre le cahier de cours, que vois-je ?
    Pour le cahier d’exercices, c’est plus confus selon la pratique des enseignants.

    D’ailleurs : deux cahiers ? un seul ?
  • Ma tutrice m'a dit de ne pas faire de cours magistral, mais au contraire de faire participer les élèves.
  • Je crois que c'est déjà fixé par l'établissement mais je ne sais pas encore. Si c'était mon choix il y en aurait deux mais on m'a conseillé à l'INSPE de n'en prendre qu'un.
  • La formatrice nous a conseillé 2 cahiers.

    Un cahier de cours et un d'exercice.
    Dans la séance, elle nous a conseillé de faire travailler les élèves en autonomie durant au moins 20 min par séance d'une heure.
  • zestiria,

    Elle a raison (pour les cours magistraux) notamment parce que les inspecteurs n’aiment pas ça.
    Une clef, tiens pour être formaté comme ils veulent : tu essayes « trois temps ».
    Un exercice au début (activité).
    Une partie cours (définition, patati)
    Enfin des exercices sur la notion vue (ou complètement changeants : « on ferme la partie cours, et maintenant tracez un triangle », ou toute autre consigne...).

    Ça permet de rythmer et d’éviter le cours magistral qui peut revenir parfois malgré soi.
  • Un cours magistral d'une heure, ils s'endorment.
  • Ce n’est pas le problème. Là c’est un fil « je suis stagiaire et je souhaite être titularisé sans trop de tracas ».

    Et d’ailleurs, non, selon « où, qui et quand », ça peut très bien ne pas s’endormir et plutôt dégénérer.
  • Les ressources officielles sont de bonne qualité : https://eduscol.education.fr/
  • Le site Euler est une mine d'or aussi.
  • Dans l’académie de Versailles « il faut » utiliser Euler.
    Je trouve ça très peu pratique...

    Attention : « mathenpoche » faisait de l’ombre à Euler et la guerre de clochers faisait que des profs se faisaient engueuler.
    Mais cela a dû passer de nos jours.
  • C'est wims-euler maintenant. Le truc n'est pas facile à prendre en main. Si on peut/veut bien y consacrer beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps, il est possible de faire plus de choses qu'avec Euler ancienne version. Mais les exercices déjà faits sont loin d'être aussi nombreux et d'aussi bonne qualité que sur l'ancien Euler (pour le lycée en tout cas)
  • En effet, je n’ai pas encore regardé mais on m’a dit du bien (du mieux) de wims-euler.

    Ha oui, j’oubliais : ce n’est plus « mathenpoche » mais « LaboMep v2 » depuis un certain temps.
    Ce sont des banques d’exercices en ligne que les élèves effectuent à leur rythme. Ça permet notamment d’aller voir ceux qui ont besoin d’aide sans que ce ne soit le cirque et sans que ceux qui avancent vite n’aient rien à faire.
  • Pour ma première séance j'ai choisi les exos tel quel de la circulaire de rentrée. Je leur ai tout de même fait une joli feuille $\LaTeX$.
  • Les collégiens ne vont même pas remarquer la différence entre latex et open office.
  • Ils voient la différence entre les documents donnés en maths et ceux donnés en français ou en histoire (tout moches, bancals, degueu...)
  • Je ne suis pas d'accord. Voir en pièce jointe, je suis sûr que les élèves verront que je me suis appliqué et que ça donnera envie de travailler.
    Edit : au passage, vous pensez que ça les occupera pendant une heure ?
  • Bravo pour la chocolatine (tu)
  • Oui c'est presque de l'indépendantisme que je fais. ;-)
  • Pourquoi payer un truc qui n’existe pas ? :-D
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Aïe aïe aïe... imagine que l'inspecteur voie ça en feuilletant les cahiers des élèves dans quelques mois et que ce soit un militant du « pain au chocolat ». X:-(
  • Étonnant en effet de travailler l’abstraction sur ce terrain là.
  • Il faut des espaces (insécables courtes) entre les nombres et les unités.
  • Pour cela, on peut utiliser le package siunitx : |voir aussi http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?10,2254334,2254856#msg-2254856 AD]
    \documentclass{article}
    \usepackage{siunitx}
    \sisetup{
      output-decimal-marker = {,},  % virgule comme séparateur décimal
      group-minimum-digits = 4,
    }
    
    \begin{document}
    
    Cunégonde consomme environ \SI{123456,78901}{\kilogram} de pains aux chocolat
    tous les \num{1700}~ans.
    
    \end{document}
    
    Voir ici pour plus d'exemples.108630
  • Merci de l'astuce !
  • Il est aussi possible de mettre \; c’est plus court :)
  • "Edit : au passage, vous pensez que ça les occupera pendant une heure ?"

    Là-dessus, tu peux être tranquille !
  • @vorobichek

    Pas forcément, car il vaut mieux a priori écrire les nombres en mode maths, donc si le on fait à la main, il faut supprimer l'espace automatiquement ajoutée par TeX après la virgule en mode maths (et là, le code source devient moche). De plus, il faut s'arranger pour que l'unité soit écrite dans la bonne police. Enfin, utiliser LaTeX ainsi, c'est se condamner à un formattage particulier que l'on ne pourra pas modifier par la suite, sauf à changer tous les endroits où ce formattage (nombre ou « nombre avec unité ») apparaît dans le fichier source. Il est beaucoup plus efficace, à moyen ou à long terme, d'utiliser le concept de semantic markup qui consiste à utiliser une couche d'abstraction — typiquement, une macro — pour chaque concept. En particulier, même si deux concepts distincts utilisent le même formattage pour l'instant, il faut utiliser deux macros (couches d'abstraction) différentes. Cela rend le code source plus lisible et permet de modifier le formattage de chaque concept indépendamment des autres (rien n'empêche d'avoir la même macro interne utilisée pour le formattage de différents concepts, du moment qu'elle n'est pas utilisée dans le corps du document).

    Ici, un des avantages de l'approche avec siunitx est que si l'on souhaite, par exemple, supprimer le regroupement des chiffres, changer l'espace entre ces groupes (\, par défaut), changer l'espacement autour des opérateurs binaires dans un nombre (cf. capture d'écran ci-dessous), modifier ce qui se trouve entre un nombre et l'unité associée, etc., il suffit d'utiliser la bonne option(*) avec la commande \sisetup une fois dans le document et c'est terminé. Nul besoin de modifier chaque expression numérique écrite.

    (*) Pour les possibilités évoquées ici : group-digits, group-separator, tight-spacing, number-unit-product.108636
  • Boole et Bill écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/profile.php?18,34984

    Trop cool votre poly et j'adore aussi le mot " chocolatine" ahah :-) Mais attention, la p'tite collégienne un peu perchée que j'étais il y a quelques années, aurait pu lever la main en plein cours et dire " Monsieur, on peut remplacer chocolatine par pain au chocolat c'est grave s'il vous plaît ? Ça ne va pas changer l'énoncé hein ? "

    Donc préparez une petite réponse humoristique en avance ahah, sinon vous pouvez toujours mettre un chausson aux pommes à la place ;-)
  • Les adeptes de la « chocolatine » qui ironisent sur ce que signifie littéralement « pain au chocolat », que disent-ils pour « chausson aux pommes » ?

    C’est certain : trois ou quatre élèves vont poser la question. Et on peut s’en réjouir.
  • Concrètement, si tu enseignes dans la région de Toulouse, utilise le terme chocolatine mais sinon mieux vaut dire pain au chocolat. Comme disait Einstein « les choses doivent être faites aussi simplement que possible mais pas de manière simpliste ».
  • Ha ?
    Je trouve que justement ça apprend du vocabulaire par ci par là. Ça sort du contexte, etc.
  • C’est bien sûr intéressant d’apprendre du vocabulaire nouveau pour des choses nouvelles ou des nuances mais si on utilise juste un synonyme inconnu des élèves, cela créer inutilement de la complexité. Cependant c’est peu important dans le contexte de l’exercice. On pourrait aussi appeler cela farinochocosucre !
  • C’est vrai.
    J’ai en mémoire un exercice de 4e avec des « myosotis, rhododendrons et azalées ».
    Le prof a changé en « roses, tulipes et violettes » la fois d’après (:D

    En effet, après avoir identifié les problèmes de lecture, puis de connaissances de ces fleurs il avait dû remarquer que dans la rédaction, aucun ne se souciait d’écrire ces noms communs rigoureusement. Jusqu’à quatre orthographes différentes dans un même paragraphe.
    C’était un exercice sur la mise en équation et ça rajoutait une énorme difficulté.
  • Dom: que disent-ils pour
    « chausson aux pommes » ?



    Je viens de voir, ils disent gosette aux pommes je crois..., ce n'est tellement pas élégant ahah cf lien ( https://www.marmiton.org/recettes/recette_gosette-chausson-aux-pommes_25775.aspx)
  • C’est plutôt dans le Nord ou en Belgique, la gosette.
    Et je ne sais pas si c’est vraiment la même chose.
  • Yes je me demande aussi, n'empêche ça me fait trop rire le mot " gosette" hihi :-D
    Ça va finir comme le théorème du "Sandwich" qui me rendait hilare en colle de Maths, alors qu'il n'y avait pas raison...
  • Et celui de la boule chevelue alors !!!
  • Oh celui-ci je ne le connais pas, j'imagine que ça doit être d'un niveau mathématiques plus poussé que ce qu'on fait en ECE ahah ;-)

    En tout cas pour revenir au sujet initial, c'est trop chou les p'tits cours etc..que vous êtes en train de préparer pour vos élèves Boole et Bill, j'espère que votre rentrée va bien se passer :-)
  • @Flora merci pour ta reconnaissance amicale. Ce que nous faisons est important ! Il en va de l’indépendance technique de la République Française dans les décennies à venir en complément de l’amusement immédiat des jeunes générations.
  • Mais de rien Philou22 ;-)

    C'est un très beau métier que vous faites tous, vous savez je dis toujours que quelque part, les professeurs sont aussi important que les parents dans l'éducation et l'évolution d'un enfant. En effet, la moitié du temps, les enfants ( et les élèves en général) le passent à l'école. Ils ont chacun leur personnalité, leurs qualités, mais aussi leurs p'tits défauts et les enseignants sont ces personnes incroyables, qui essayent sans cesse de s'adapter à ce petit monde pour mieux les aider. :-)
    J'ai toujours beaucoup admiré mes professeurs, et pour certains, je suis toujours en contact avec eux, aujourd'hui encore, j'envoie régulièrement mes p'tites nouvelles à mes profs de collèges, lycées, mais aussi de prépa et bientôt d'école de commerce, lorsque je serai en échange hihi, j'ai promis.

    Bon il tard,
    Bonne nuit à tous ;-)
  • C'est sérieux cette histoire de chocolatine ??!
    De là où je viens (Bretagne) les deux se disent, et employer l'un ou l'autre n'a rien de choquant (la préférence étant, je crois, pour "pain au chocolat").

    Flora, j'en profite pour poster un lien vers une video qui n'a vraiment rien à voir avec ce sujet, mais qui en a un, plus ou moins direct, avec le poème que tu avais posté dans autre fil (qui a été fermé depuis). Je trouve ça drôle, sans arrière pensée: science étonnante. Les mots, c'est fascinant ! Même si le lien pointe vers un endroit précis de la video, le tout est intéressant.
    Après je bloque.
  • Merci Flora :-)
  • Bonjour i.zitoussi,

    merci beaucoup pour le partage ! Cela ressemble très fortement à ce que faisait un peu André Breton, chef de file du mouvement surréaliste en littérature, cette manie d'assembler des mots qui n'ont pas de sens pour en réalité créer un sens, à l'image d'un de ses blasons ( = en littérature le blason désigne un poème sur un détail anatomique de la femme aimée, tout en développant un jeu poétique brillant)

    Poème d'André Breton

    Au moment de la lecture de ce poème une première fois, on ne comprend grand chose, mais en réalité il y a toute une symbolique des 4 éléments ( le feu, la terre, l'eau, l'air) et tout un fil conducteur.

    Breton serait également à l'origine de d'autres mouvements comme le mouvement surréaliste en peinture, de Dali, ou encore le jeu du cadavre exquis. Au première abord, lorsqu'on regarde une toile de Dali, on ne comprend pas grand chose au sens parfois, nous avons l'impression de voir des objets inventés, mais de même, il y a toute une symbolique et tout un file conducteur dans ses toiles ;-)

    Enfin pour ma part, voici un extrait de mon dernier poème en date, j'espère qu'il est un peu plus compréhensible que l'autre....

    Maison de Neuilly

    Dans cette pièce,
    L’eau miroite dans les vues, miroir de fenêtres,
    Laissant courir le Sahara balayant pleins de délicatesse,
    Sur les teintures volantes, gonflées chaudement,
    Qui se reposent, sur les fauteuils grainés.
    On y respire le silence des cathédrales,
    Antiques, gothiques, qui font leur ronde des nuits,
    Au son des abeilles et des buis.

    De ces arbres on semble jeter les fondations,
    De cette maison charmante, abbaye calmante,
    Pommade douce de chaque cachette charmante,
    Où abritées dans cette curiosité,
    Se mêle dans le spectre naturel marbré,
    Une teinte blanc cassé.

    [...]
  • C'est quoi "pommade" @flora?
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