Dépité

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Réponses

  • @xax : Tout cahier des charges devrait uniquement consister en une formation disciplinaire académique des profs, du CP jusqu'à la Terminale.
    Et une fois que le prof sait, il n'a plus qu'à raconter ce qu'il sait aux élèves dont le travail consiste ensuite à s'entraîner, y compris en autonomie, avant l'évaluation qui ne doit être ni bienveillante, ni malveillante, ni harmonisée...
    Tous les autres systèmes d'instruction ont échoué, sans exception.
  • @biely je pense aussi que l'utilisation précoce de Geogebra est un élément important de l'effondrement des capacités en géométrie et, comme c'est indiqué, du "recul du sens même de la démonstration".
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax
    Entièrement d’accord.
  • @gai requin c'est ce qui se faisait dans les années 80 jusqu'au milieu des années 90 - avant je connais mal, je crois qu'il y avait un peu plus d'arithmétique, d’algèbre linéaire et peu de géométrie mais avec une bonne cohérence, du moins c'est ce qui transparaît à la lecture des tables des matières de bouquins comme les Alephs.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Foys les parents ne sont pas au courant sinon pourquoi enverraient-ils leurs enfants à l'école?
    Si c'était le cas ils feraient jouer la concurrence entre établissement.

    Désolé mais j'en attendais beaucoup des enseignants de fac, passage obligé pour avoir des diplômes.
    Je ne te cache pas ma déception.
    S'il y en a tant mieux, s'il n'y en a pas tant pis. Mais il y en a toujours.

    C'est avec cette mentalité que l'on en est arrivé à la désindustrialisation du pays et àla ruine (dette) que l'on connait aujourd'hui.
  • @xax : Pas besoin d'en faire des tonnes dans le secondaire.
    On peut aller très loin en étudiant uniquement la géométrie affine (jusqu'aux coniques affines), même si l'ajout d'une pincée d'algèbre bilinéaire qu'on voit dans les manuels dont tu parles (essentiellement pour étudier les isométries, les similitudes et les coniques euclidiennes) ne peut pas faire de mal.
    Il me semble qu'on étudiait ensuite la géométrie projective en prépa (et peut-être à la fac) pour boucler la boucle.
    A mon avis, l'algèbre doit prendre tout son sens dans le secondaire par le prisme de la géométrie.
    Je rejoins Lafforgue là-dessus même si les problèmes de construction à la règle et au compas qu'il évoque sont difficilement abordables à ce niveau-là (la théorie de Galois pour les ados, bof).
  • L'approche de Lafforgue, d'après ce que j'ai compris, c'est de taper dans le cœur historique des maths contemporaines mais avec l'exigence d'en comprendre parfaitement (il l'écrit ainsi) la construction intellectuelle quasi ab initio (textes à l'appui cf. sa bibliographie). C'est très raide mais passionnant.

    Galois pour un jeune ado : c'est fascinant ! Savoir qu'il existe un univers mathématique si riche ça permet de subir plus légèrement l'indigence des programmes. Je l'ai compris avec Connes et Chambert-Loir.

    Bon, pour en revenir au sujet de Ronan, je vois trois choses importantes dans le rapport de Pasacle Sénéchaud :

    1. "seuls les élèves déjà un peu autonomes en calcul algébrique en arrivant au lycée peuvent s'en sortir" (cf. le détail dans le rapport, mais rien de nouveau par rapport à ce qui est discuté dans le forum).

    2. les enseignants sont "désorientés par la disparition de la géométrie : elle permettait de structurer la pensée de leurs élèves en construisant des notions qui avaient du sens (...) Et rien n'a remplacé aujourd'hui cette approche fondamentale dans les programmes." Quant à la logique il n'y a dans les programmes que des "incantations stériles".

    3. le numérique est une catastrophe : "l'outil graphique n'a pas permis aux élèves de mieux comprendre la notion de fonction et l'outil numérique non plus". "La formalisation a disparu des programmes et l'utilisation des outils informatiques semble pallier en partie cette disparition. On évacue, une fois de plus, ce qui est difficile."

    Ça fait beaucoup.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Majax a écrit:
    Corto qu'entends-tu par "formation plus égalitaire fac/prépa"? En moyens financiers ?
    Il y a aussi l'aspect attractivité des bons étudiants et les débouchés. Mais l'aspect financier joue un rôle très important lui aussi. Les prépa ont plus d'heures de cours, des promotions plus petites et des colles, tout cela coute cher.
  • @gai requin,
    S'il s'agissait uniquement de faire des économies, les prépas seraient aux oubliettes depuis longtemps.
    C'est plus compliqué... comme avec le collège unique : "c'est ok à condition que cela ne concernera pas mon enfant". Les prépas forment les enfants de l'élite. C'est eux qui décident où mettre l'argent. Ils ne vont quand même pas baisser le budget des prépas où étudient leurs choupinets? :-D Je pense qu'au contraire, c'est la fermeture des prépas qui permettra enfin de bouger les choses.

    @Foys,
    Il n'y a aucun problème. On déclare: "on veut des gens qui savent faire ci et ça" c'est tout.
    S'il y en a tant mieux, s'il n'y en a pas tant pis. Mais il y en a toujours.
    La formation préalable desdits candidats est le problème des candidats et non du sélectionneur.
    Si et uniquement si ils sont majeurs. Or là on parle de l'éducation des mineurs.

    @biely,
    Personnellement la conclusion serait : il serait grand temps d’abandonner la calculatrice au collège et au lycée!
    Oui. Et alors même les BAC Pro sauront faire des trucs à la main.
  • @xax,
    3. le numérique est une catastrophe : "l'outil graphique n'a pas permis aux élèves de mieux comprendre la notion de fonction et l'outil numérique non plus". "La formalisation a disparu des programmes et l'utilisation des outils informatiques semble pallier en partie cette disparition. On évacue, une fois de plus, ce qui est difficile."
    Là je ne pense pas que le problème vient du numérique, mais plutôt des types d'exercices. Selon les manuels/polys, il y a 80-90% des exercices qui se focalisent entièrement sur l'image/antécédent. Des tâches banales, répétitives. Or c'est une minuscule partie du chapitre qui est utile uniquement pour le post bac. Le reste des exercices c'est plus du joujou en 3e et 2nd.
  • Vorobichek a écrit:
    Je pense qu'au contraire, c'est la fermeture des prépas qui permettra enfin de bouger les choses.

    Pas besoin de les fermer complètement. On fait travailler les élèves de prépa' dans les mêmes conditions que ceux qui étudient à l'université et le rééquilibrage se fera tout seul. B-)-
    Les gens qui n'ont aucune chance de voir leur enfants intégrer ces classes participent financièrement (tout le monde paie la tva) au maintien de cet enseignement pour une élite sociale.
    Les gens paient pour donner une instruction "luxueuse" à ceux qui seront leur "garde-chiourmes" en entreprises (vous préférez peut-être la terminologie: cadres). C'est le cynisme de cette société. :-D
  • @vorobichek oh que si le numérique est la cause directe de mésapprentissages ! Si les exercices ne passent pas par les extensions du cerveau pour apprendre (que ce soit une modalité sensorielle ou la kinésie), c'est tout de suite plus difficile. Donc grosso modo on a opté pour des méthodes d'apprentissage dont on sait pertinemment qu'au mieux elles n'apportent strictement rien, et qu'elles sont désastreuses dans la plupart des cas.
    Ça vaut aussi pour l'apprentissage précoce des algorithmes informatiques : les algos à palets, combinatoires etc. il faut les faire d'abord avec des objets réels, et là ça va également extrêmement vite. Sinon on a ce qu'on lit dans le rapport : une inefficacité quasi totale et une énorme perte de temps. Le numérique en primo apprentissage ça ne peut pas marcher.

    @Remi S ce que tu écris est faux : toutes les filières dont tu parles ont un système de prépa, différent des taupins, épiciers ou khagneux. La différence c'est que dans l'ensemble tous les taupins ou presque intègrent, alors qu'en santé 20% seulement les autres retentent. Et en médecine il y a une deuxième prépa pour l'examen classant pour l'internat. En santé / droit le secteur privé est très présent.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Que de poncifs dans ce fil !
    1) La prépa, ça n'est pas que la MP*, loin de là. Je rappelle qu'il existe aussi des prépas littéraires, des prépas économiques et commerciales, des prépas véto, des prépas droit-éco-gestion, des prépas technos...
    2) La prépa, ça n'est pas LLG et H4. 90% des prépas ne sont pas des prépas d'élite et essayent juste d'élever intellectuellement (parfois tant bien que mal) des élèves qui ne sont pas toujours ni bons, ni de bonne volonté. Je connais des prépas où il n'y a (officieusement) aucune sélection : 95% des lycéens qui postulent sur ParcourSup y sont pris pour peu qu'ils soient prêts à y aller.
    3) La prépa a beaucoup changé en 20-30 ans. Si vous vous basez sur vos souvenirs de prépa d'il y a 25 ans, vous raisonnez sur des prémisses fausses.

    Allez faire un tour dans une prépa de milieu de gamme en 2020 pour vous rendre compte de la réalité du terrain (et de sa diversité) avant de cracher sur tout le système.
  • Guego:

    Et en pourcentage que représente le nombre d'élèves en prépa' sur le total du nombre de gens qui font des études sup' (précisément pour l'année qui suit immédiatement l'obtention du BAC) ?

    Remi S:
    Il y a un bon business des prépa' privées (ou publiques mais ne vous trompez pas sur la signification du mot "publiques" ici) pour préparer l'examen d'entrée au CRFPA (Centre régional de formation professionnelle des avocats )
  • @Guego en fait à l'origine Ronan exprimait son désarroi quant à l’effondrement qu'il constate en BTS, mais le fétichisme et l'attrait pour la pornographie sociologique (1) conduisent régulièrement à évoquer les prépas (grosso modo 5% d'une classe d'age), avec, bien entendu, les dernières réalisations affriolantes d'Alain Troesh cités sur ce fil http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2107462,2109508#msg-2109508 pourtant consacré aux élèves en difficulté !

    Même s'il est moins sexy, le rapport inter-Irem que j'ai cité précédemment me semble répondre assez précisément à certaines questions émergentes dans le fil.

    Il y a quand même en sus de ce bon rapport (très concret en prise direct avec la pratique enseignante) d'autres du même acabit, les mesures de la Depp, les comparatifs internationaux, des avis pertinents d'enseignants et de mathématiciens etc. Même si ça demande des lectures attentives et parfois longues, on arrive quand même bien à se situer.

    Pourtant les choses restent en plan, ou souffrent de changements pas très bien maîtrisés par l'institution (nouveau bac, nouveaux programmes). Ça fait quand même 15 ans que l'on est sûr du grand plongeon, et les derniers comparatifs favorables remontent à 1995 pour le lycée (donc des élèves ayant fréquenté le primaire dans la deuxième partie des années 80 ...).

    D'un autre côté la baisse moyenne du niveau n'a aucune incidence sur les 5% des meilleurs élèves, rien d'étonnant puisque le système français est le plus inégalitaire de l'OCDE (2).

    Pour notre pays, cette tournure n'est vraiment pas saine d'un point de vue sociologique et politique.



    (1) je ne condamne pas ce penchant souvent exprimé ici, je le trouve plutôt rigolo, même s'il avait attristé Kioups http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2107462,2109682#msg-2109682

    (2) c'est une mesure PISA, pas un a priori idéologique...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bel article que ce rapport : on attend désormais des annonces concrètes du ministère pour des aménagements de la réforme et la fin de cette situation honteuse pour notre matière bien-aimée.
  • @SchumiSutil, le document a été écrit en 2016. Aucun changement depuis pour en tenir compte. C'est ignoré. Comme les enquêtes PISA depuis 2001 (!!!), enquêtes CEDRE, TIMSS, des études DEPP et autres études. Et quoi? Zéro réaction, zéro réflexion.

    Le seul réel changement a été fait vers 2010 avec la suppression des redoublements. Pour rappel, 60% des bacheliers ont redoublé une fois leur scolarité (oui, 60%) à cet époque. Alors qu' à l'étranger ils ne sont que 1-3%.
  • S'il n'y avait qu'en maths qu'il y avait des soucis...
  • @kioups c'est quoi la palme pour toi ?
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Il n'y en a pas vraiment. Mais une bonne lecture du français n'est pas négligeable.
  • Encore faut-il savoir la mesurer. Les tests de positionnement EN ne semblent même pas étalonnés, c'est à la louche avec un nombre de mots par minute. Outre l'absence d'exercices relatifs à l’articulation logique des phrases qui rend le recul sur la langue difficile, une vitesse de lecture trop lente défavorise considérablement la compréhension d'un énoncé de mathématiques.

    Je crois que le délabrement de l'enseignement du français est encore plus spectaculaire que celui des maths, c'est dire. Il y avait eu une mobilisation des profs au début du millénaire ("sauver les lettres"), mais qui s'est essoufflée. Les générations passent, les vraies causes sont oubliées (délabrement des programmes, réduction des horaires etc.) et les fausses causes persistent (collège unique, mai 68, etc.) comme ça tout le monde est content. Même les éditeurs et certains auteurs qui éditent des éditions simplifiées à destination de la jeunesse d'aujourd'hui.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Hum... tu distribues les bons et mauvais points avec TES « vraies causes » et TES « fausses causes ».
    Tu as le droit de parler d’idéologie, mais tu n’es pas plus légitime qu’une autre pour décréter ce qu’il est pertinent d’incriminer.
    Éventuellement tu peux essayer d’apporter des preuves, ce qui est difficile.

    Pardon pour cette lapalissade.
  • XAX a écrit:
    une vitesse de lecture trop lente défavorise considérablement la compréhension d'un énoncé de mathématiques.

    Les énoncés de mathématiques sont souvent courts ou du moins saucissonnés (un bout d'énoncé court dans la question 1, un autre bout dans la question 2 etc). Peut-être que la compréhension d'un énoncé en mathématiques est corrélée à une vitesse de lecture pas trop basse (je n'en sais rien) mais c'est bien la compréhension qui est importante ici.(on se fait tous avoir à un moment donné ou un autre parce qu'on a lu trop vite un tel énoncé et qu'on n'a pas vu un élément important, une consigne de l'énoncé).

    PS:
    Je pense qu'il ne faut pas mélanger le Français et les mathématiques.
    On peut survivre dans cette société en sachant à peine compter mais si on ne sait pas lire assez bien on est sacrément handicapé. Tout le monde est confronté à la lecture hors de l'école.
  • Bonjour,
    bof, ce sont toujours les mêmes qui veulent détruire les prépas.

    Une belle ambition égalitariste qui consiste à casser ce qui marche plutôt qu'améliorer ce qui ne marche pas.
    Un peu comme si en matière de beauté on avait pour programme d'enlaidir les beaux, plutôt que d'embellir les laids.

    Si les facs sont un repoussoir dans les études de licence, ce n'est pas qu'une question d'argent, c'est aussi à cause de la méthode pédagogique retenue, de l'absence de sélection des étudiants et de la bureaucratie. Bref de l'atmosphère qui n'est pas au travail.
    Si vous tuez les prépas, la bourgeoisie enverra ses enfants à l'étranger, pas dans les facs françaises.

    Quant à leur côté "pornographie sociologique" cher à Xax, il est dû à l'effondrement du système scolaire (écoles, collèges et lycées) sauf dans quelques ilots, qui fait que ce sont maintenant les familles qui instruisent et plus l'école.
    D'une certaine façon le système scolaire français en est réduit à ce qu'il était en 1750. Il nous faudrait un nouveau Condorcet!

    Cordialement
  • Mai 68, et le collège unique (1975?), ça date pas mal tout de même!

    Personnellement, je date la vraie dégringolade des années 2000, avec,
    d'une part la course après PISA (sans jamais y arriver), où on a mis de vagues exercices sur le nombre de bottes de pailles nécessaires pour isoler une maison à la place de calculs sur les racines carrées ou les écritures littérales par exemple,
    d'autre part, la suppression des redoublement (je ne dis pas que ça fonctionnait bien), avec un objectif d'économie, sans rien mettre en place pour compenser. Ah, si, il y a eu la bienveillance.
    Je me souviens de la surprise, il y a une dizaine d'années, lorsque des collègues, restés au collège, me disaient qu'on laissait passer en seconde des élèves au niveau désastreux, uniquement parce qu'ils n'avaient rien demandé d'autre. Maintenant, c'est devenu automatique.
    Un élève qui entre actuellement en maternelle doit sortir du système n années plus tard avec un bac, quoi qu'il se passe. Mes élèves de BTS en sont un bel exemple, et le CCF sert commodément à mettre la poussière sous le tapis.
    Bon, il s'agit ici de la pensée non ordonnée et sans doute caricaturale d'un enseignant de base.
  • Mathurin a écrit:
    Une belle ambition égalitariste qui consiste à casser ce qui marche

    Qui marche pour qui? C'est un système couteux qui ne profite qu'à un faible pourcentage de la population (j'ai bien écrit en pourcentage). Je vais me répéter désolé, ce système couteux que tout le monde paie (tout le monde paie la TVA) permet de faire émerger parmi la population la plus favorisée ceux qui vont cornaquer tout le reste de la population.
    Un bel exemple de reproduction sociale.

    PS:
    Tant que les milieux favorisés continueront à avoir une garantie que leur gosses aient une éducation meilleure que celle reçue par l'ensemble de la population (à un prix très compétitif), tout le reste peut s'écrouler, être vendu à la découpe, ils n'en ont cure.
  • L'école repose sur les professeurs (au centre du système :-D) qui sont mal formés depuis des lustres.
    Les programmes sont aussi élaborés pour qu'ils puissent être enseignés. C'est dire !

    L'exemple qui me vient à l'esprit est celui de la géométrie.
    1) La réforme des maths modernes imposa d'en faire sous le prisme de l'algèbre linéaire.
    Les profs furent alors formés en conséquence et on jeta la géométrie synthétique (ou de papy) à la poubelle.
    2) Environ dix ans plus tard, la contre-réforme imposa le retour de la géométrie avec figures (sic!) mais les profs avaient oublié la géométrie de papy d'où un premier écrémage important des programmes.
    Aujourd'hui, il reste peu ou prou Thalès et Pythagore au collège et ... rien au lycée, où l'on enchaîne bêtement les calculs vectoriels (mais on peut parler du plan complexe aux "experts" et de barycentre aux élites, tiens tiens...).
    3) Donc quasiment plus de raisonnements hypothético-déductifs dans le secondaire (étrangement, on persiste à faire des raisonnements par récurrence malgré le taux d'échec de plus en plus important).
    4) Mais heureusement, on peut se rabattre sur le calcul algébrique... sauf qu'on en fait de moins en moins au collège. :-S

    Je suis à peu près sûr qu'on peut de même expliquer l'abandon de l'analyse grammaticale dans le primaire par les problèmes de formation des PE...
  • En grammaire, il y a aussi beaucoup d'aller-retour entre des lubies sur le vocabulaire à utiliser...
  • Oui c'est ça Mathurin, je suis assez d'accord, à la nuance près que l'Université a un peu changé depuis 30 ans, certaines se sont bonifiées, je ne saurais quantifier les choses, mais c'est différent. Notamment avec l'émergence parfois très réussie de cursus universitaires initiaux sélectifs (contrairement à ce que je lis souvent ici, les universités peuvent parfaitement sélectionner), y compris style prépas car les écoles d'ingé ont bien compris que, statistiquement, il y beaucoup de très bons éléments à l'université et qu'elles s'ouvrent plus à cela.
    Par contre la pornographie sociologique est quelque que chose de très bien définie : c'est l’exhibition complaisante d'obscénités que tout le monde sait être de l'obscénité, par exemple ça ou ça.
    Mais la pornographie sociologique ce n'est pas d'instruire ses enfants pour palier au système défaillant, ça c'est une responsabilité morale, qui s'observe partout. Personnellement j'échange avec les parents de la classe de mon fils, ils font tous à peu près comme moi, certains exactement comme moi en ne tenant plus compte de ce qui se fait à l'école. Et je vis en France périphérique.

    @ronan le premier bac S 1995, quelques années en roue libre sur l'ancien, puis descente nette à partir de 2000, oui c'est ça.

    @gai requin je ne pensais pas que c'était à ce point le niveau des PE - ou que dans certaines académies où il n'y a plus de candidats, mais en général .. ce serait vraiment grave là, déjà qu'ils sont, de leurs propres dires, nuls pour enseigner les maths.

    FdP enfin tu reviens dans ton grand n'importe quoi habituel. La frange "privilégiée" de 10 à 15% de la population n'est absolument pas dans l'état d'esprit que tu décris pour la simple et bonne raison qu'elle sait très bien qu'un système scolaire qui entraîne la grande majorité par le fond n'est bon pour personne, en terme simplement économique, et certains dont je suis considèrent aussi que c'est assez ignoble d'avoir un système éducatif si social dépendant et si peu méritocratique.

    En fait seuls les super riches, 0,1%, se foutent d'absolument tout, mais vraiment de tout je te le confirme, ils n'ont absolument pas d'autres intérêt dans la vie que leur compte en banque et leur mode de vie. J'en connais et, moralement, c'est bien pire que ce que tu crois. Il y a aussi un séparatisme complet d'avec la population (habitations bunkérisées, lieux de vacance etc.). Documente toi un peu !
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • En grammaire pour junior pour le primaire j'avais acheté cela, j'en ai été très content : https://www.lalibrairiedesecoles.com/produit/manuel-de-grammaire-cm1-cm2/ je crois qu'il est consultable intégralement en cliquant sur "feuilleter".

    Regardez bien le sommaire ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax, ce souci de non-formation est purement politique et on en a la parfaite illustration dans les derniers programmes qui sont caricaturaux de ce point de vue.
    - Jusqu'au collège, les programmes ont été fomentés par une certaine gauche selon l'idée que pour atteindre une instruction parfaitement égalitaire, il suffit de ne pas instruire.
    - Au lycée, la dernière réforme de droite impose de ne pas instruire l'élève lambda (cf les sections "Démonstrations" particulièrement pauvres) mais de donner à manger aux élites (cf les sections "Approfondissements possibles").
  • XAX a écrit:
    qu'elle sait très bien qu'un système scolaire qui entraîne la grande majorité par le fond n'est bon pour personne, en terme simplement économique

    C'était peut-être vrai au tout début des années 70, à la fin des années 60.
    Il faut regarder le marché de l'emploi: d'un côté des emplois qualifiés/très qualifiés et de l'autre des emplois de service à la personne très peu qualifiés qui explosent en nombre.
    La partie la plus favorisée de la population est en nombre suffisant pour occuper les emplois qualifiés/très qualifiés. Les autres emplois ne nécessitent pas une qualification aussi importante.

    Il est aussi probable que le nombre d'emplois qualifiés/très qualifiés va fondre (informatisation non encore achevée de l'économie voire accélération de la suppression de tels emplois du fait des progrès de l'IA) et les plus favorisés pour continuer à bénéficier de ces emplois auront intérêt à faire en sorte de limiter la qualification des autres et de surcroît cela rencontre la volonté de privatiser l'enseignement, d'en faire un marché.
    (je pense qu'on est en train d'assister à ce phénomène actuellement)
  • @FdP
    PS:
    Je pense qu'il ne faut pas mélanger le Français et les mathématiques.
    On peut survivre dans cette société en sachant à peine compter mais si on ne sait pas lire assez bien on est sacrément handicapé. Tout le monde est confronté à la lecture hors de l'école.
    A mon avis il ne faut pas essayer de chercher le lien entre "comprendre/maitriser le français" et "comprendre les énoncés mathématiques". Si il y avait eu un quelconque lien, on l'aurait su depuis longtemps. Or, on remarque qu'au contraire une partie non négligeable des gens qui excellent en français sont "nuls" en maths. A cela s'ajoute les étrangers, qui maitrisent moins bien la langue, mais sont meilleurs en maths.

    @Mathurin,
    Une belle ambition égalitariste qui consiste à casser ce qui marche plutôt qu'améliorer ce qui ne marche pas.
    Un peu comme si en matière de beauté on avait pour programme d'enlaidir les beaux, plutôt que d'embellir les laids.
    Le cas des prépas scientifiques et les Licences scientifiques est à part. Les prépas tels quels sont en science détruisent les Licences actuelles. Parce que les licences c'est une version médiocre des prépas. Il n'y a pas de concurrence entre les deux, sauf si on prend les Licence infos. Les bonnes écoles prennent presque uniquement les étudiants issus de prépa.
    Si les facs sont un repoussoir dans les études de licence
    Licence science, attention tu as oublié un mot.
  • Vorobichek:

    Evidemment qu'il y a un lien entre la compréhension de la langue écrite et les résultats en mathématiques.
    Je ne dis pas que les mathématiques se résument à cette compréhension.
    De surcroît, il est difficile pour un enseignant en mathématiques, je pense, de se rendre compte qu'un élève ne lit pas correctement un énoncé. (et puis que peut-il faire pour remédier au fait qu'un élève ne lit pas couramment?)
    On a toujours le présupposé que l'élève a compris l'énoncé mais qu'il ne sait pas quoi en faire pour répondre aux questions posées (alors que ça se trouve il n'a même pas compris l'énoncé parce qu'il ne lit pas couramment)
  • Être bon en français n'implique pas être bon en maths c'est une évidence mais je pense qu'effectivement un très mauvais niveau en français peut porter préjudice pour la compréhension d'énoncés mathématiques surtout quand on sait que depuis pas mal de temps (niveaux collège et lycée) on adore les problèmes avec beaucoup de blabla et avec peu de mathématiques en réalité.
  • Bien entendu il y a un lien entre le français et les maths (rédigées en français).
    Aussi, la conjugaison et l’orthographe interviennent peu.

    Les énoncés mathématiques du secondaire ne sont pas assez formels selon moi.
    S’ils l’étaient davantage, le français poserait moins de problème.
  • Le rôle de la grammaire est fondamental en maths. Je vous conseille de lire tout le début du texte de Laffogue sur le programme de maths et non pas les quelques pages "spectaculaires" faisant jaser (les gens oublient que Lafforgue n'est pas du tout un partisan du collège unique et qu'un tel programme s'adresse aux meilleurs).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @gai requin oui en fait tu peux rajouter Darcos au primaire qui supprime une année horaire avant d'aller parader sabre au clair à l'Académie. Quel honte pour le pays de voir ça.

    FdP, l'emploi a fondu à cause de gens qui partagent tes options ultras libérales, sociétales et sans frontiéristes, pas à cause de quelque chose qui n'existe pas.

    Quant à ton fantasme récurrent de privatisation de l'enseignement dont tu nous bassines avec constance (ça fait 50 ans que ça doit arriver ...) il rejoint les causes "mai 68" (ça fait 50 ans que c'est arrivé ...) dans la poubelle des fausses explications.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @Foys : J'aime bien ce programme de Lafforgue, mais c'est essentiellement de la géométrie algébrique pour les enfants, ce qui peut prêter à sourire connaissant le bonhomme.
    Maintenant, ça ou autre chose, pas de problèmes pour les meilleurs donc on tombe dans la facilité.

    @xax : Tous dans le même panier, depuis Giscard jusqu'à Macron sans discontinuer !
  • XAX a écrit:
    FdP, l'emploi a fondu à cause de gens qui partagent tes options ultras libérales, sociétales et sans frontiéristes, pas à cause de quelque chose qui n'existe pas

    Ces emplois-là ne sont pas ceux recherchés par la partie la plus favorisée de la population.
    Je ne parlais pas des emplois peu qualifiés (je devrais écrire plutôt qui ne demandent pas un bon niveau général d'éducation scolaire). La démocratisation de l'enseignement supérieur s'est opérée sur fond d'une demande de main-d'oeuvre très bien formée car la partie la plus favorisée de la population n'était pas assez nombreuse pour répondre à cette demande (à ce moment-là on a eu l'illusion qu'il y avait un ascenseur social* et on continue, d'une certaine manière à vivre sur ce mythe aujourd'hui)
    Mais la demande s'est effondrée et il n'y a plus besoin de trop démocratiser cette éducation pour pourvoir les emplois très qualifiés (qui demandent un bon/très bon niveau d'éducation scolaire)
    Les plus favorisés veulent conserver ces emplois pour eux donc il faut qu'ils trouvent un moyen d'éliminer la concurrence.
    Un moyen leur est fourni par les classes prépa' et l'existence d'une éducation à plusieurs vitesses.
    Et comme de fait exprès tout ceci est compatible avec l'agenda des néo-libéraux qui veulent consacrer l'éducation comme étant une marchandise comme les autres (celui qui peut payer finira par avoir une meilleure éducation que celui qui ne peut pas de manière automatique)

    *: on pouvait constater des effets mais on s'illusionnait sur la cause de ces effets: c'était un effet conjoncturel économique. On a fini par occulter la cause pour faire vivre l'idéologie méritocratique.
    L'illusion est en train de disparaître et les apôtres de la méritocratie n'auront même plus un échantillon sur eux pour convertir les gens (les enfants) à cette idéologie.B-)-
  • @biely, un très mauvais niveau en français c'est quoi? A1? A2? Si oui, les élèves au collège/lycée ont largement C1, ce qui est plus que suffisant.
  • Non, beaucoup ne comprennent pas des consignes très simples. Je ne parle même pas de problèmes à rallonge avec dix lignes de descriptions inutiles.
    Je vois clairement des élèves, même en terminale générale, vouloir à tout prix placer les jolies formules qu'ils ont apprises (et tant mieux...) alors qu'on leur pose une question toute simple en français...
  • @FdP tu racontes vraiment n'importe quoi, ton analyse est fausse des deux bouts faute de connaissance du marché de l'emploi et de ses manques.
    De plus tu continues à demander une privatisation de l'enseignement qui ne viendra jamais telle que tu le prétends pour une raison très simple : les bons établissements publics ou privés assumant un service public (sous contrat) sont de fait privatisés par ceux qui peuvent payer leur logis autour. Pourquoi vouloir payer plus ?
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Il me semble que ce n'est qu'un partie de la maîtrise linguistique qui importe pour bien comprendre un énoncé de maths, et surtout la tournure d'esprit. Il faut considérer chaque phrase posément, avec rigueur, ne pas y lire plus que ce qu'elle dit. En revanche, nul besoin de connaître plein de vocabulaire ou d'expressions littéraires. On peut être champion de grand oralpipeau, si la tournure d'esprit est de ne jamais rien lire attentivement sous prétexte que c'est « prise de tête », c'est mal barré pour les énoncés de maths.

    On retrouve un peu la même chose en informatique : les médias nous ont longtemps bassinés avec leurs digital natives. Pourtant, ceux dont l'approche de l'informatique se résume à cliquer sur OK quoi qu'il arrive sans rien essayer de comprendre, savent souvent aller sur les réseaux dits sociaux, utiliser les fonctions de base des logiciels conçus avec soin pour le grand public, mais pour le reste... ils n'apprennent pas grand-chose par eux-même (c'est « prise de tête »), ne comprennent rien au fonctionnement d'un ordinateur, croient qu'un jeu vidéo se réalise comme un dessin animé, etc.
  • XAX a écrit:
    tu racontes vraiment n'importe quoi

    Tout le monde raconte n'importe quoi vu de chez toi, à partir du moment qu'on ne partage pas tes vues alors pourquoi le signaler? Tu as peur qu'on donne du crédit à ma prose? B-)-
    XAX a écrit:
    les bons établissements publics ou privés assumant un service public (sous contrat) sont de fait privatisés par ceux qui peuvent payer leur logis autour. Pourquoi vouloir payer plus ?

    Si tu m'avais lu tu aurais une possible réponse à ta question.

    En quelques décennies on est passé d'une situation d'abondance (ou de relative abondance) des emplois qui ont la faveur des plus favorisés à une raréfaction de ces emplois. Si le phénomène s'amplifie les plus favorisés vont se battre entre eux pour ces emplois et si l'enseignement a été largement démantelé au profit du marché* on va avoir une tension qui va se matérialiser par un renchérissement des sommes à consacrer pour avoir une éducation à l'école qui te permet de damner le pion à la concurrence.

    *: ces deux mouvements peuvent s'accompagner par effet d'aubaine.
  • FdP : tu n'as toujours pas compris qu'économiquement une société d'enseignement lucrative ça n'a jamais marché (cf. en Europe le seul cas connu de la Suède qui est une catastrophe) et que la privatisation est de fait par les utilisateurs privilégiés (que l'établissement soit public ou privé assurant une mission de service public id géré sans but lucratif asso1901 comme en France). Tu racontes n'importe quoi parce que tu n'envisages même pas la réalité qui ne correspond en rien à ce que tu écris, non pas parce qu'on est pas d'accord sur ce point.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Brian ta remarque est très pertinente, et rejoint d'ailleurs tout ce qui est dit sur la maîtrise du "langage" mathématique. On devrait en faire cas dans les programmes vu que le formalisme qui permettait quand même d'avoir des repères plus sûrs a disparu au collège et au lycée.

    Plus généralement sur la compréhension, elle est bonne ou très bonne chez environ 30% des élèves, moyenne chez 25% et insuffisante chez 45% :113152
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • XAX a écrit:
    tu n'as toujours pas compris qu'économiquement une société d'enseignement lucrative ça n'a jamais marché

    Mais ce n'est pas exactement de cela dont il était question.

    Aux USA vaut-il mieux sortir d'une grande université prestigieuse ou d'une obscure université d'Etat?
    Et quelle est la différence moyenne du montant des frais de scolarité entre ces deux types d'universités?
    Les frais de scolarité peuvent s'envoler sans qu'il soit question de rentabilité.
    Ce que je dis est que sur fond de raréfaction de postes de travail en regard d'études longues tout contribue à ce que le prix des études s'envole pour départager les (plutôt) biens nés* qui seront en concurrence pour obtenir l'emploi souhaité.
    Jusqu'à maintenant ils n'étaient pas dans une sévère concurrence entre eux ("les prix de consolation" ont de la valeur) et ils bénéficiaient du système des classes prépas taillé sur mesure pour eux. A partir du moment que ce système cesse d'être avantageux pour ces gens (qu'il ne leur garantie plus d'avoir l'emploi souhaité) il a vocation à disparaître ou du moins à se voir modifier et en dernier ressort pour départager ces gens on le fera sur leur richesse (celle de leur parents ici et/ou de leur capacité à s'endetter) j'en suis persuadé.

    A partir du moment qu'on livre le marché de l'éducation au marché**, l'Etat va se désengager. D'autant plus que contrairement à la situation des années 60 on n'a plus besoin économiquement de donner une formation de haut niveau à trop de gens, il n'y a pas assez d'emplois en regard à la sortie (ce n'est pas guidé par un humanisme désintéressé qu'on forme les gens dans cette société).


    *: les vraiment bien nés n'ont pas besoin de travailler. S'ils le font ce n'est pas pour avoir de bonnes conditions de vie matérielle. D'excellentes conditions leur sont garanties de par leur naissance.

    **: Même si une activité n'est pas rentable sur le temps long on peut faire confiance aux financiers pour faire de l'argent dans les premiers temps de l'ouverture d'un nouveau marché.
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