Le concept de vecteur en seconde

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Réponses

  • Yirm, tu penses tenir tes minutes ? Beaucoup de tuteurs adorent ou exigent de voir une frise avec un découpage à la minute près des séances. Penses-tu que ce sera pertinent dans la vraie vie ? L’existence d’un tel minutage est une charge pour ton cerveau, qui aura autant moins de ressource disponible pour penser à ce que tu dis, réagir à l’imprévu,,« sentir » la classe, etc. etc.

  • @Blueberry : tous les profs doivent suivre le programme. Tu ne vois pas le problème, cela m'inquiète.
    • Qu'est-ce que $\R^2$ pour un élève de seconde ? Qu'est-ce qu'un couple ?
    • Les espaces affines sont enseignés en seconde. C'est cela ?
    • Selon toi, il n'y a donc aucun problème à enseigner à un élève de seconde ceci : l'image de $A$ par la translation de vecteur $\vec u$ est $A+\vec u$. Il n'y a rien qui t'interpelle dans l'expression "$A+\vec u$".
    • (...)
    Il faut revenir sur terre.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Non mais le programme te suggère une présentation que tu as intérêt à suivre si tu es stagiaire.
    Si les élèves ne peuvent pas comprendre ce qu est un couple de nombre comment peuvent ils travailler avec des coordonnées ?
    La notation $A + \vec u $ est banale (même dans des manuels ''rigoureux'') et naturelle, plus d'un élève l a déjà utilisé sans que je l'ai moi même donnée par le passé.
  • En effet. Ce qui est moins évident est « $B-A$ » par exemple.
    Je ne me rends pas compte pour les couples.
    Rappelons qu’on faisait ça (couple de réels, vecteur) en 3e jusqu’au années 2000, voire 2010 et que ça ne posait pas de problème, quel que soit le public.
  • On m'a introduit $R^{2}$ en seconde et personne n'était choqué sans qu'on ait à commenter plus que ça...
  • Pa contre le coup des bipoints equipollents au collège cela m’était passé par dessus la tête à l’époque...:-D
  • D'ailleurs, même en L3, voir "point plus vecteur égale point" plutôt que "vecteur égale point moins point" comme l'ont présenté les axiomes de géométrie affine n'était pas étranger à ma majoration dans la matière. C'est très naturel et pas trop "dans les hautes sphères".
  • Pourtant, $a+?=b$ n’est rien d’autre que $?=b-a$ (avec une notation étrange en plus).
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Disons que ça facilite les "représentations Chasles". Plus tard, écrire qu'une application affine est "Point + application linéaire" plutôt que "f(B) - f(A) = application linéaire du vecteur AB" aide beaucoup. Ça sort du guidon pour visualiser les choses enfin je pense.

    De la même façon que ceux qui voient les classes à gauche ou droite d'un groupe en restant à "la différence est dans H" plutôt que "c'est les g + H" ne vont pas bien loin par manque de recul au début.
  • Sato, le minutage est indicatif (je crois que je le signale). C'est pour me faire une idée de mes objectifs.
    Mais... Je n'ai JAMAIS respecté un minutage prévu à l'avance. Et les raisons ne sont jamais les mêmes. D'ailleurs j'ai été en retard ou en avance. Justement parce que je m'adapte à ce qui se passe. Mais sans ligne de conduite, cette adaptation serait destructurée (et ce n'est pas qu'un discours, je l'ai constaté en même temps que mon tuteur qui faisait les mêmes erreurs dans le temps).
    Analogie : un pianiste improvisateur a souvent un plan a priori, même s'il finit par le construire très vite, auquel cas peu de choses sont improvisées en fait, des patterns reviennent dans son style.
    Analogie prétentieuse, mais vous voyez l'idée.
  • Sato a écrit:
    Beaucoup de tuteurs adorent ou exigent de voir une frise avec un découpage à la minute près des séances. Penses-tu que ce sera pertinent dans la vraie vie ?
    116006
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Bonjour,

    La séance a eu lieu.
    Je pense qu'elle s'est passée comme voulu. J'ai tenu mon objectif et les élèves dont je sais déjà que je pouvais en tirer quelque chose sont intervenus. Tous ont fait les tracés et ont compris l'enjeu.
    Je vous passe les conseils et remarques de détails qui n'auraient pas trop de sens pour qui n'a pas assisté à la séance. Des petites choses à améliorer, par exemple sur la construction des "questions flash" (en fait j'ai fait ça pour faire plaisir, ce n'est pas un rituel, donc c'est sûrement useless, bon). Ce genre de trucs.

    Témoignage intéressant de mes deux visiteurs : ce chapitre est peut-être plus difficile pour nous, mais apparemment il peut être beaucoup plus facile pour les élèves. Il leur est arrivé de "récupérer" des gens, par exemple nuls en calcul, simplement parce ce chapitre self contained fait table rase en termes d'estime de soi, et grâce à une aisance insoupçonnée dans les types de tâches particuliers de cette séquence. Du coup j'aurais tort de partir du principe que ça va être dur une fois les méthodes données si le concept passe bien.

    Un contentieux demeure.

    Après lecture de vos interventions, j'ai réalisé à quel point, en seconde, la distinction translation/vecteur est artificielle. J'ai donc choisi de donner en fin d'heure la définition de Foys (avec un vocabulaire buvable en seconde) : un vecteur est un déplacement des points du plan tel que pour tous points A et C avec A déplacé vers B et C vers D, ABDC est un parallélogramme. Pour ma tuteur universitaire (on l'appellera Léa, et je précise tout de suite que ce n'était qu'une visite conseil et pas évaluée, je ne sais pas si je l'ai dit), c'est une translation et pas un vecteur et il est soi-disant capital de faire la distinction pour que les élèves "fassent preuve de rigueur et ne soient pas embrouillés" en gros. Je vous mets le commentaire plus formel envoyé après coup par mail à ce sujet :
    "l'objectif est de réussir à construire des contenus mathématiques rigoureux [...] conformes aux attendus, évidemment différents de ceux à disponibilité de l'enseignant de par sa formation en mathématiques (ce qui le sort de sa zone de confort)".
    En substance, elle me demande de concilier cette "rigueur" (on y reviendra) avec l'accessibilité aux élèves ET le programme officiel. Je trouve cela complètement con.

    Le programme officiel décrit les translations et dit que les vecteurs, ces objets mystérieux, les caractérisent. Après coup, la translation est presque abandonnée, seul le vecteur est utilisé. Sans jamais être défini. Il y a donc un sacrifice de rigueur au profit de ... je ne sais pas trop quoi.
    Donc si je comprends bien, on me demande d'être plus rigoureux en étant moins rigoureux. C'est fantastique !

    Mon tuteur académique (on l'appellera Bob), m'a soutenu à ce sujet (après l'entretien, à la fin de la journée). Je lui ai expliqué ma conception de la distinction entre les deux objets et pourquoi je pensais qu'il était totalement loisible de les confondre au niveau seconde étant donné les attendus. L'argument principal étant que la vraie distinction nécessite des développements théoriques (d'algèbre linéaire ou de géométrie c'est selon) compliqués (dans les deux cas). Lui, il a "trop longtemps été dans le moule pour vraiment questionner en toute rigueur les savoirs qu'on le charge de transmettre", donc il ne me contredit pas, mais l'important selon lui étant d'être droit dans ses bottes quand on fait un choix pédagogique, et en ce qui me concerne de ne pas trop me fâcher avec l'institution si je diverge, ce qui est énorme. Du coup il m'a proposé de construire une seconde définition qui recolle les morceaux, tout en assumant auprès de mes élèves, au moins à l'oral, que franchement, ils ont tout à gagner à considérer les deux mots comme synonymes.

    C'est cool que j'aie été visité-conseil là-dessus, plutôt que l'inspecteur feuilletant un cahier eût découvert ça en haussant un sourcil. J'ai bien fait de mettre le planning comme ça.

    Ce que je compte faire : demander aux élèves en expliquant brièvement, sans trop de détails, mon problème, (notre relation est bonne donc mon côté "rebelle" devrait les faire sourire sans plus) de barrer "vecteur" et de mettre "translation" dans leur cahier. Puis, deux solutions en dessous :
    1) Écrire une définition du vecteur qui traduise l'ensemble quotient sur les bi-points mais façon prototype/graphique/intuitive : "pour toute translation on peut créer des flèches à partir de tout point. Le regroupement de toutes ces flèches est un vecteur", puis dire sous forme de remarque/propriété admise l'équivalence entre les deux points de vue. Comme ça je colle à peu bien à ce qui fait entre mathématiciens
    2) Écrire qu'un vecteur est la donnée d'une direction d'un sens et d'une norme en définissant rapidement ces trois concepts (de manière essentiellement graphique). Comme ça, l'équivalence entre les deux (toujours admise mais "prouvée" par l'image) est un point du cours qui est au programme de toutes façons et en plus l'égalité de vecteurs et la notation $\overrightarrow{AB}$ deviennent très faciles à introduire. Mais c'est moins standard.

    À part ça, il me reste une séquence à construire pour justifier mon activité moi. Ladite fera l'objet d'allers-retour au moment d'introduire Chasles, opposé et cie. Je vous tiens au courant à chaque fois que j'ai un problème, mais je vais essayer d'être un peu "on my own" le plus longtemps possible : Bob me fait confiance et ni Léa, ni Ben (mon tuteur universitaire officiel, celui qui m'évalue) ne me visiteront avant le mois de mars. Donc no stress et je peux expérimenter mes trucs, voir ce qui marche.

    Au plaisir de vous lire !
  • @Yirm : bonjour. Face à ton choix, Léa a entièrement raison. Léa te demande d'être rigoureux sur la base du programme officiel (même si ce dernier ne ne plaît pas) et sur des choix didactiques appropriés. Disons que prendre la définition de Foys n'a pas été le meilleur choix didactique approprié pour des secondes. Avec un bon recul, qu'en penses-tu ? Voici la définition choisie : "un vecteur est un déplacement des points du plan tel que pour tous points A et C avec A déplacé vers B et C vers D, ABDC est un parallélogramme." En identifiant un vecteur à une certaine transformations du plan, il ne t'est plus possible de discerner les deux concepts, contrairement à un certain attendu officiel. Lequel ?
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Bonjour Thierry.

    L'attendu officiel que tu évoques, comme je l'ai évoqué, est le suivant.

    La translation est la transformation du plan, que j'ai définie comme un "vecteur" (mais j'ai déjà dit que je corrigerais).
    Le vecteur est "associé à une translation et la caractérise par direction sens norme". Ce n'est pas une définition. Ce n'est pas rigoureux. C'est dommageable car le vestige de la vraie définition par quotient, à savoir l'utilisation du mot "représentant en tel point", est régulièrement utilisé par la suite dans les attendus.
    C'est ça mon problème.

    Mais je vais me plier hein, je suis stagiaire. Osef de mes états d'âme.

    Par contre, tu n'as pas répondu à mon interrogation, laquelle propose une alternative compatible, il me semble, avec les attendus en question.
  • @Yirm : je te comprends. Cependant, comment décris-tu ce fameux quotient dont tu parles ?
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • En tant que matheux ou en tant que prof ?
    Je réponds aux deux, même s'il me semble que le fil a déjà répondu à la première question et moi à la deuxième.

    - matheux : un vecteur est une classe d'équivalence de bipoints équipollents. L'ensemble des vecteurs du plan est l'ensemble quotient de l'ensemble des bipoints du plan affine classique par la relation équipollence. La translation de vecteur $\overrightarrow{u}$ est la transformation du plan qui à tout point $A$ associe l'unique point $B$ tel que $(A;B)$ soit un représentant de $\overrightarrow{u}$. (Selon le point de vue, l'existence et l'unicité de ce point $B$ peuvent être prouvées ou vues comme un axiome je crois, mais je n'ai plus la construction détaillée en tête, seulement les grandes idées.) On peut munir chacun des deux ensembles obtenus d'une structure de groupe abélien et les deux groupes sont ("canoniquement") isomorphes.

    - prof : un vecteur est l'ensemble de toutes les flèches qui représentent la même translation dans tout le plan; il caractérise donc une translation en regroupant son effet en tout point.
  • @Yirm : veux-tu parler de cette interrogation ?

    Écrire une définition du vecteur qui traduise l'ensemble quotient sur les bi-points mais façon prototype/graphique/intuitive : "pour toute translation on peut créer des flèches à partir de tout point. Le regroupement de toutes ces flèches est un vecteur", puis dire sous forme de remarque/propriété admise l'équivalence entre les deux points de vue. Comme ça je colle à peu bien à ce qui fait entre mathématiciens (....)

    Si tel est le cas, comment envisages-tu de t'y prendre ? J'ai une façon visuelle de m'y prendre.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • @Yirm : le "matheux" est indissociable du "prof". Tu dois te servir du savoir "savant" pour le transposer didactiquement de manière à ce qu'il soit conforme aux attendus officiels et accessible aux élèves. C'est cela qu'attend l'institution EN de ta part.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Alors je crois que tu n'as pas compris où est mon interrogation, mais j'ai écrit vite donc ok je reprends.

    Je dois choisir entre deux options : la première est celle que tu cites et passera par une solution technique qui a de bonnes chances de ressembler à le tienne. Je veux bien que tu partages ça d'ailleurs, c'est pas sympa de teaser... mais voilà, faut y réfléchir mais en gros je fais plein de flèches superposables partout et je dis qu'un objet abstrait est défini comme la réunion de toutes ces flèches.

    La deuxième est de définir le vecteur comme le trio direction-sens-norme. Ce qui enlève plein de problèmes mais est moins standard, donc moins souhaitable peut-être au niveau "officiel".

    C'est sur ce choix que je me demande quoi faire. Après comment faire l'une des deux en classe, c'est une autre question.
  • http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2150930,2167382#msg-2167382

    J'en ai bien conscience, mais justement je matérialise cette nécessité de transposition par une dissociation entre deux personnages qui communiquent l'un avec l'autre et qui doivent se mettre d'accord. Façon de parler.
  • @Yirm : si tu te débrouilles bien avec ton idée de dessiner "plein de flèches superposables", pas n'importe comment,
    • tu peux à la fois exprimer le fait que la translation qui transforme A en B, $A_1$ en $B_1$, $A_2$ en $B_2$, (...) ne dépend nullement des points $A$ et $B$, ou $A_1$ et $B_1$, (...) mais d'un nouvel objet $\overrightarrow{AB}$ appelé vecteur. L'élève doit remarquer que ces bipoints définissent tous une seule et même translation. L'on peut mieux faire.
    • tu peux faire émerger des propriétés communes (direction, sens, longueur) que va hériter ton vecteur $\overrightarrow{AB}$.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Si je lis entre les lignes, tu penses que la deuxième option n'est pas souhaitable du tout, quelle que soit la forme ?
  • @Yirm : je préfère de beaucoup la première idée (que tu feras évoluer au sein de ta classe comme tu le veux et si tu le veux). La seconde, n'est qu'un corollaire dans le but de faire ressortir des propriétés propres à un vecteur.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Yirm a écrit:
    ce chapitre self contained fait table rase en termes d'estime de soi

    C'est du Jean-Claude Vandamme ou du jargon EDNAT ????
    Yirm a écrit:
    matheux : un vecteur est une classe d'équivalence de bipoints équipollents.

    C'est la définition que j'ai apprise quand j'étais en 4ème....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • C'est la définition que j'ai apprise quand j'étais en 4ème....

    Moi aussi mais j'ai juste retenu l'image d'un rectangle :-D

    En seconde on faisait le produit scalaire.
  • soleil_vert a écrit:
    En seconde on faisait le produit scalaire.

    En 4ème: vecteurs vus comme classes d'équivalence de la relation d'équipollence, translation, addition et soustraction.

    En 3ème: Produit d'un vecteur par un nombre réel, vecteurs colinéaires, géométrie analytique.

    En seconde: barycentre-produit scalaire-homothétie....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Vous n'étiez pas suffisamment câblés pour tout faire en 4ème ?
  • Yirm a écrit:
    je diverge, ce qui est énorme.

    :-D
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Ramon, tu es un pollueur.
    Aucune de tes interventions n'apporte quoi que ce soit à la discussion.

    Je me suis retenu jusqu'à maintenant, mais là ça fait beaucoup. Je ne perdrai donc pas trop de temps et répondrai seulement à ceci :


    "Citation
    Yirm
    ce chapitre self contained fait table rase en termes d'estime de soi

    C'est du Jean-Claude Vandamme ou du jargon EDNAT ????"


    C'est une phrase maladroite mais parfaitement compréhensible, que j'ai écrite vite pour résumer l'idée. Puisque tu joues au con, comme toujours d'ailleurs, je précise.

    En math, quelle que soit la raison et quel que soit le vrai niveau, il est très fréquent de trouver des élèves qui ont "raté une marche" au cours de l'enseignement et qui se sentent complètement nuls. Résultat, ils n'essayent rien et passent leur temps à se convaincre, et parfois à convaincre l'enseignant, qu'ils ne sont bons à rien. Ils cherchent à confirmer cette croyance. J'enfonce une porte ouverte en disant ça. C'est un fait bien connu et ça ne date pas d'hier. C'est pour ça que c'est la seule matière dans laquelle des adultes fanfaronnent en disant qu'ils étaient "nuls".
    Le témoignage de mon tuteur, c'est que ce chapitre fait partie de ceux qui peuvent résoudre ce problème. Parce qu'en substance, tout est nouveau. Les nuls en calcul, en raisonnement ou que sais-je, parfois s'en sortent miraculeusement. Et sont relancés. Et leur estime de soi repart à la hausse.
  • ’’Les nuls en calcul, en raisonnement ou que sais-je, parfois s'en sortent miraculeusement’’
    Il me semble plutôt que élèves qui ont du mal avec les ’’raisonnements’’ ont justement souvent beaucoup de mal avec le chapitre des vecteurs sans coordonnées et ceux qui sont mauvais en calculs ne vont certainement pas aimer les exercices de vecteurs avec coordonnées.
  • Yirm a écrit:
    Les nuls en calcul, en raisonnement ou que sais-je, parfois s'en sortent miraculeusement. Et sont relancés.

    Ah bon ???? Dans le chapitre sur les vecteurs, il n'y aurait ni calculs, ni raisonnements ????

    En général, il n y a pas de miracles et celui qui peine à résoudre l'équation $2x-7=9x+3$ aura autant de dfficultés à exprimer $\dfrac{2}{3} \overrightarrow {AB}- \dfrac{3}{4} \overrightarrow {BC}$ en fonction de $\overrightarrow {AB}$ et $ \overrightarrow {AC}....$

    En réalité, ce chapitre est l'un des plus difficiles du programme de seconde. En première et en terminale, de nombreux élèves sont encore incapables de mener des calculs vectoriels relativement élémentaires....

    Et encore....je ne fais là qu'évoquer la partie "vecteurs purs et durs", c'est-à-dire sans repère avec pour ingrédient essentiel la relation de Chasles....En géométrie analytique ce n'est guère mieux, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer....
    Yirm a écrit:
    C'est pour ça que c'est la seule matière dans laquelle des adultes fanfaronnent en disant qu'ils étaient "nuls".

    C'est faux....cela se vérifie dans toutes les matières....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Il faut avoir le câble, Ramon, le câble !
    Rappelle-toi !
  • Ramon Mercader a écrit:
    En 4ème: vecteurs vus comme classes d'équivalence de la relation d'équipollence, translation, addition et soustraction.

    En 3ème: Produit d'un vecteur par un nombre réel, vecteurs colinéaires, géométrie analytique.
    Si ça se trouve je t'ai eu comme élève $\ldots$

    En quatrième j'ai vu :
    $\quad-$ les « vecteurs fixes » c'est à dire des segments orientés,
    $\quad-$ les « vecteurs glissants » portés par une droite donnée,
    $\quad-$ les « vecteurs libres » qui étaient, à peu près, ce qu'on appelle vecteurs de nos jours.

    C'était le mauvais vieux temps, où les « définitions » étaient encore pires qu'actuellement.
  • Je ne parle pas de niveau réel, ni de câblage, ni de la première ou de la terminale, mais d'attitude face aux attentes, de vécu des élèves. Un élève est un humain avant d'être un élève. Pardon d'enfoncer une porte ouverte au bélier.
    Il n'y a en apparence pas de calculs ou de raisonnements a priori, avant d'aller dans le détail. Du point de vue étriqué de l'élève en tous cas. J'imagine. Typiquement, il n'y a quasiment pas dans ma première activité.

    Ce n'est pas mon témoignage, je ne fais que relayer. Je verrai bien si c'est vrai ou pas. Donc n'épiloguons pas sur ce qui n'était qu'une remarque. Surtout si c'est pour faire suite à Ramon, bordel.
  • @Yirm : je viens vers toi en cette fin de soirée pour te préciser un point. Soit $\mathscr{P}$ un plan affine. Soit $(A,\,B)$ un couple de points de $\mathscr{P}$ ; il existe une unique translation par laquelle $A$ a pour image $B$, translation que l'on note $T_{(A,\,B)}$.

    Dire que $(A,\,B)$ est équipollent à $(D,\,C)$ revient à dire que $T_{(A,\,B)}=T_{(D,\,C)}$, ce qui revient encore à dire que les segments $[AC]$ et $[BD]$ ont même milieu. Cette relation d'équipollence définie sur $\mathscr{P}\times\mathscr{P}$ y est une relation d'équivalence. Chaque classe d'équivalence pour cette relation d'équipollence sur $\mathscr{P}\times\mathscr{P}$ est le graphe d'une translation et s'appelle vecteur-graphe, voire simplement vecteur si aucune confusion n'est à craindre. Le vecteur classe d'équipollence du couple de points $(A,\,B)$ se note $\overrightarrow{AB}$. Cela dit, le vecteur-graphe de la translation composée de deux translations est le vecteur somme des vecteurs-graphes de ces deux translations.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • @TP : Il faut définir la direction d'un espace affine a priori et pas a posteriori.
    Comme $\mathbb R^2$ est un espace affine associé à lui-même, il me semble qu'il serait judicieux au lycée de définir $\mathcal P:=\mathbb R^2$ et, en utilisant sa structure d'espace vectoriel, de poser, pour tous $A,B\in\mathcal P$, $\overrightarrow{AB}:=B-A$.
    On montre alors que $\vec{\mathcal P}=\big\{\overrightarrow{AB};A,B\in\mathcal P\big\}$ est un plan vectoriel puis que $\mathcal P$ est un plan affine associé à $\vec{\mathcal P}$.
    En bonus, cette définition de $\mathcal P$ est exactement celle choisie dans Geogebra grâce auquel on pourrait donc parfaitement illustrer le propos, afin de se faire encenser par la haute autorité pédagogique. :-)
  • gai requin

    La haute autorité, représentée lundi par Léa, n'est pas de cet avis. La confusion entre points et coordonnées (confusion qui n'en est pas une je sais, je n'ai pas le même avis qu'elle) est à proscrire. En évoquant geogebra, elle a comparé avec le = de Python : c'est une syntaxe, rien de plus.

    C'est fumeux je sais bien.

    Je me demande si la notion d'isomorphisme serait vraiment de trop pour bien expliquer ce point en seconde sans s' emmerder, si on l'explique bien. Mais la question est hors de propos cette année : je suis stagiaire.
  • Oui, tous les plans affines réels sont isomorphes à $\mathbb R^2$.
    Le fait de choisir comme modèle $\mathbb R^2$ permet à mon avis d'éviter le gloubi-boulga de l'équipollence ou du triptyque direction, sens, longueur.
    Et rien n'empêche de continuer à faire de la géométrie synthétique en masquant les axes et la grille de Geogebra, mais cela ne fait plus du tout partie des objectifs fixés rue de Grenelle...
  • gai requin, si tu regardes ma première version de l'activité d'introduction, c'est aussi ce que je pensais.

    Mais trop d'avis en lesquels j'ai toute confiance divergent, ce qui est toujours énorme. Je sais que christophe c, toi, Dom et quelques autres matheux d'ici offrent une contradiction. Moi je n'en sais rien. Je trouve la question difficile.

    J'aurai un avis quand je pourrai expérimenter sans tuteurs ni inspection à l'horizon. Avant ça j'ai du travail.
  • Comme je disais, le prof connait ses élèves.
    Ainsi, hors stage/inspection/visite, s’il pense que ses élèves vont réussir à comprendre un poly, à comprendre la nouvelle notion, autant leur donner comme ça.

    Bien entendu, le prof peut se tromper et il reverra sa copie (;-)) au cours suivant.

    Là, c’est délicat car on doit suivre des conseils institutionnels.
  • @gai requin : bonjour. Bien entendu. Le discours que j'ai tenu avec Yirm, c'est un discours purement institutionnel : i.e. le programme officiel, l'INSPE avec ses contraintes et les inspecteurs-inquisiteurs. J'espère de tout cœur que Yirm va être titularisé ; je remarque qu'il se pose de très bonnes questions. Pour l'instant, il vaut mieux adopter un profil bas et reporter à plus tard les idées novatrices.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • @Yirm : je pense que les fichiers ci-joints, fabriqués à partir du livre de seconde, collection M. Condamine, aux éditions Delagrave, te montreront une façon de faire qui va dans ton sens, mais pas dans celui de l'institution actuelle. Peu importe, cela peut servir à échafauder une bonne activité. Je me suis servi du spécimen prof, différent de celui de l'élève.116154
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    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Merci ! Très instructif.
    De quand date ce magnifique manuel ? Plus vieux que ma période de lycéen (2012-2015) pour sûr.
  • @Yirm : il date de 1981.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Fais leur calculer la norme d'un vecteur écrit sous la forme $\vec{u}+\vec{v}$ et tu vas tout de suite voir si tes élèves ont compris quelque chose ...
    J'ai quand même l'impression que tu te tortures l'esprit sur une définition plutôt que de chercher de bons exos qui vont mettre en exergue les difficultés. Recherche d'ensemble de points, colinéarité sans repère, avec repère, équation de droite ... c'est très dense pour les secondes et il faut faire beaucoup d'exercices pour bien s'habituer.
  • fxb,

    Le chapitre en cours ne traite des normes qu'à la toute fin et pas du tout de la colinéarité, qui sera traitée plus tard dans l'année (la fameuse progression commune "en spirale").
    (J'ai fait de l'humour facile en classe : le chapitre s'appelle "vecteurs épisode 1")

    Les bons exos, je les cherche, je te rassure. Simplement, j'essaie d'être autonome. Tu n'as qu'un aperçu très ténu de mon travail sur mes interventions de ce fil... dont je t'invite à relire le titre. J'y parle en effet des points sur lesquels je me questionne fortement, et ces derniers touchent, il est vrai, au tout début de la séquence, un laps de temps très court. Ce dernier s'est bien passé avec un demi-groupe, on va voir pour l'autre.
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