Poste en lycée, DNL, prag, prépa ?

Bonjour
Je me suis réorienté vers l'enseignement (je suis ancien ingénieur de grande école).
J'ai eu l'agrégation externe.
Je suis en collège depuis 7 ans.

Les élèves ne sont globalement pas motivés, je ne trouve donc pas ça motivant.

Quelles voies sont possibles pour quelqu'un comme moi, sans thèse de maths, mais qui percute et qui veut des choses stimulantes?
Lycée ?
DNL ? (je suis fluent en anglais)
Prépa ? (j'imagine que c'est très demandé, et sans thèse, peut-être même impossible).
PRAG ?

Merci de vos avis et retours d'expérience...
Quelque chose de motivant existe-t-il donc dans l'Education Nationale ? 8-)

Réponses

  • Bonjour.

    Tu ne dis pas ce qui est motivant pour toi, difficile de répondre sûrement. Ton profil peut intéresser des départements techniques d'IUT, à toi de voir si tu es prêt à complétement changer de mode de travail : Les Prag, comme les universitaires gèrent leur département, l'IUT, voire l'université d'appartenance. Le travail de suivi des étudiants (tutorat en PPP, projets, stages) et de validation des acquis (devoirs, soutenances, jurys) est important. Le niveau est très commun (peu de mathématisation fine, même si parfois les ambitions du programme sont élevées), et varie fortement d'un département à l'autre. Mais un travail en équipe important, des liens entre le cours de maths et les disciplines techniques, et l'avantage de décider une bonne partie du déroulement seul ou avec l'équipe.

    Cordialement.
  • Merci pour cette réponse intéressante.

    Qu'est ce qui est motivant pour moi? Bonne question!

    J'aime apprendre (je pense que je suis hp), gérer bof, donc PRAG tel que tu le décris, je ne suis pas sûr...

    Prépa ou DNL est sûrement mieux pour moi, plus stimulant au quotidien, mais aussi sûrement beaucoup plus difficile à y accéder (pour ne pas dire impossible quant à la prépa)...
  • D'ailleurs connaissez-vous des gens qui ont un complément de métier en parallèle avec prof?

    Je pense à des études techniques type ingénieur (calcul) à distance... à genre 15h par mois...

    Je ne sais pas si cela est possible!
  • Bonjour,
    DNL, ce n'est pas très compliqué, à condition d'avoir le niveau dans la langue ciblée, mais cela ne va pas changer grand chose à votre pratique, quelques heures maximum.
  • Ils ne sont pas plus motivés en seconde et en première. Pour moi, collège-lycée c'est la même galère.

    En prépa faut être dans les 20 premiers à l'agrégation, c'est pour les génies en maths.

    Le prof que je remplace est parti à l'IUT en face de mon collège. Tu peux tenter l'IUT.
  • Plus simplement, tu peux tenter de cumuler un poste en lycée avec des vacations.
    Je fais 6h par semaine de vacations en L1, dans une bonne fac (qui sélectionne ses élèves), et ça m’apporte un vrai plus en matière de motivation, d’autant que j’ai la chance que l’équipe de vacataires soit très soudée (et la responsable d’UE très impliquée).

    La DNL j’y ai pensé aussi, mais pour l’instant, suite à la réunion de présentation à laquelle j’avais été, j’ai laissé tomber, car c’est beaucoup de boulot (il ne suffit pas de faire les cours en langue étrangère, il faut les faire « à la manière du pays ») pour aucune reconnaissance (ni prime, ni décharge horaire, et potentiellement des heures mal positionnées en fonction des contraintes d’emplois du temps). Je préfère largement les vacations.

    J’ajoute que j’ai un peu le même profil (peut-être pas le même âge ?) : ingénieur de grande école, j’ai passé l’agrégation externe après 20 ans de carrière parce que je m’ennuyais, et suis depuis 4 ans en lycée (après un stage au collège). J’ai eu mes vacations par le réseau de ma prépa agreg.
    Vu mon âge, j’ai décidé que je ne ferai pas de thèse.
    Si tu es jeune, faire une thèse en parallèle de ton boulot au collège peut aussi être très motivant.
  • Pour la dnl, il n'est pas besoin de très bien parler la langue, il faut surtout prétendre à faire des zilobonifiés etc.

  • Pour la langue en DNL, ça dépend quand même dans quel lycée on est, et avec quelle section...
    J’enseigne dans un lycée international et certains élèves sont vraiment bilingues. Ne pas les comprendre serait gênant...
    D’ailleurs à la réunion d’informations on nous avait dit que le minimum requis théorique c’est B2, mais que parfois c’est trop juste, donc ils préfèrent ne pas donner la certification qu’avoir des professeurs en difficultés avec leurs élèves.
  • "En prépa faut être dans les 20 premiers à l'agrégation, c'est pour les génies en maths."

    Absolument pas. Ce n'est ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante.
  • Laurette a écrit:
    il ne suffit pas de faire les cours en langue étrangère, il faut les faire « à la manière du pays »
    Quoi ? Comment est-ce possible ? Quel pays on choisit si on fait la DNL dans des langues comme l'anglais ou l'espagnol ? Belize ou les États-Unis ? Le Guatemala ou le Honduras ? D'ailleurs, combien d'examinateurs savent ce qui se passe dans les classes du Guatemala ?
  • Non mais en fait, ça dépend des inspecteurs.

  • Merci, notamment Laurette, ton parcours est intéressant (on a à peu près le même âge je pense): je retiens ta formule lycée+TD L1.

    J'ai déjà donné des TD en L1, effectivement ça m'avait semblé tellement facile par rapport au collège que, même si c'était des heures en plus, je le vivais comme une vraie respiration!
    Et on a des étudiants plus matures, c'est agréable aussi...
    A la fin de l'année ils ne venaient que dans mon cours; ils me disaient "vous êtes en L1 le seul qui explique vraiment". C'est dire si on est poussé dans nos retranchements au collège pour développer la pédagogie.

    OK, je comprends que la DNL, c'est bof bof.

    Pour la thèse, dans l'absolu pourquoi pas, mais il faut être sacrément bon en maths non?
    Je sais que je suis intelligent genre dans les 2% mais je sais que j'ai mes limites (je suis clairement en dessous des normaliens),
    donc je ne me "vois" pas devenir docteur en maths...
    Quel serait l'intérêt d'une thèse?
  • Faire des colles en prépa ou des TD en L1/L2 me paraît une très bonne chose.


    La thèse est un élément de sélection parmi d'autres, et sur des postes à haute sélectivité, tous les éléments de sélection sont susceptibles d'être saturés.

    Les derniers PRAG que je connais à avoir été recrutés (en université, je ne connais pas les cas des IUT) étaient tous docteurs et avec très souvent un bon classement à l'agrégation en plus. Le dernier cas que je connais par exemple avait thèse+top 20 à l'agreg et avait des compétences intéressantes et spécifiques rendant son dossier plus intéressant encore que ces deux éléments. C'est dire le niveau du concours (c'est peut-être moins vrai dans les IUT ou bien dans les départements où les maths ne sont qu'une discipline de service, quoique je connais un X-Ponts agrégé qui n'a pas été convoqué à l'oral sur un poste de PRAG dans une UFR où les maths étaient matière de service). Le concours est probablement moins élevé sur les postes "au fil de l'eau", qu'il faut donc surveiller, cependant sur de tels postes le recteur peut te refuser le détachement (alors qu'il ne peut pas dans l'autre cas si j'ai bien compris), et certains ne s'en privent pas compte tenu de la pénurie de profs dans le secondaire.

    Même si je ne partage pas ce point de vue, nombre de collègues universitaires estiment qu'il est déraisonnable de recruter un PRAG qui n'a pas été en contact un temps certain avec la recherche, pas nécessairement dans la discipline d'ailleurs, mais l'important est le contact. Les derniers PRAG que nous avons recrutés avaient une thèse, cela a permis de leur confier des enseignements (y compris cours magistraux) de plus haut niveau et non seulement des td basiques de L1/L2. Au dernier concours dans notre université, 12 candidats avaient une thèse PLUS un classement dans le top 50 à l'agrégation, et on n'en prend qu'un à l'arrivée.

    La thèse est de plus en plus importante pour enseigner en prépa. Trois raisons au moins à cela, enfin en tout cas celles qui m'avaient été exposés par des IG de différentes disciplines, et pas seulement les mathématiques. Tout d'abord, c'est bien entendu un élément de sélection (parmi d'autres) ; ensuite, l'écart entre le niveau des épreuves écrites (en maths) de l'agrégation (un bon bac+3 pour faire simple) et le niveau auquel va enseigner le prof de prépa (bac+1/2) est minime, on souhaite que les personnes aient davantage de recul, les IG estiment qu'un prof de prépa doit aussi avoir eu un contact sérieux avec la recherche. Enfin, il y a également une vision de plus long terme : si jamais dans un mouvement d'harmonisation internationale les prépas étaient amenées à disparaître, et si les universités se divisaient en "college" (comme aux USA par exemple) et université de recherche, les profs de prépa seraient intégrés dans les "college" et à ce niveau ce serait difficile d'avoir des enseignants titulaires non docteurs. Donc les profs de prépa qui ne sont pas docteurs et qui ne feraient pas de thèse seraient probablement rebasculés dans les classes avant le bac (les chaires sup auraient probablement un statut à part, enfin on n'en sait rien actuellement). Ce que je décris est arrivé, si j'ai bien compris, dans une école de commerce : elle avait avalé une autre école dans laquelle les enseignants titulaires n'étaient pas tous docteurs, titre obligatoire dans la plus prestigieuse. Les non docteurs ont été incités à faire une thèse, ceux qui n'en n'ont pas fait n'ont pas été conservés.

    Peut-être que ton expérience dans le secteur privé pourrait intéresser sur certains postes.

    Si tu ne souhaites pas t'investir dans les corvées administratives, ne postule pas sur un poste de PRAG. Les enseignants-chercheurs y passent un temps certain, ils ne vont pas tellement accepter qu'un PRAG n'en fiche pas une à ce niveau, au moins à moyen terme, et au pire même s'ils te t'embêtent pas c'est dégueulasse vis à vis d'eux de ne pas vouloir prendre ton propre lot de corvées. Enfin, renseigne toi bien sur l'université en amont. Dans certaines universités où les maths sont une discipline de service, et ou le fonctionnement est très mandarinal, les MCF sont déjà assez mal traités, mais je ne te parle même pas des PRAG. Un copain a été quelque temps PRAG dans une telle université, avec tout ce qui lui était donné, il avait prévu de demander à revenir dans son collège classé en REP. C'est dire si l'on peut parfois mal tomber.
  • Math2 a écrit:
    Enfin, il y a également une vision de plus long terme : si jamais dans un mouvement d'harmonisation internationale les prépas étaient amenées à disparaître, et si les universités se divisaient en "college" (comme aux USA par exemple) et université de recherche, les profs de prépa seraient intégrés dans les "college" et à ce niveau ce serait difficile d'avoir des enseignants titulaires non docteurs.
    C'est vraiment quelque chose d'envisagé sérieusement ? Par les IG/le ministère etc je veux dire.
  • Qu'il soit envisagé ou pas, je ne vois pas pourquoi un tel changement d'organisation empêcherait d'avoir des enseignants non docteurs dans les colleges. Il y en a déjà dans les universités (PRAG, PRCE, vacataires) et ça ne provoque ni problème, ni scandale.
  • @ Corto A titre personnel je ne le souhaite pas, mais disons qu'on en parle depuis un temps certain ...

    Le ministère, tout ce qui lui permettrait de faire des économies, ça peut l'intéresser ... Les IG de toutes façons ont un pouvoir largement sur-estimé. Je me souviens qu'une fois l'un m'avait dit "nous ne sommes désormais décisionnaires que les carrières des profs de prépa, et même cela on envisage de nous l'enlever". Donc si le Ministère veut ... Le Ministre est le Chef de guerre, les IG sont ses généraux, à la fois ils font remonter les informations mais également sont là pour appliquer les décisions de leur Ministre.

    Il y aura de toutes façons une certaine inertie, les grandes écoles freinent un peu, mais de moins en moins, il m'a été rapporté que même à l'X ils s'étonnaient de voir que des étudiants rentrés par la voie universitaire, théoriquement nettement moins sélective, leur fournissait des étudiants qui réussissaient fort bien après, certains tutoyant les meilleurs classements qui permettent d'intégrer les meilleurs grands corps.

    Je suis à peu près certain que ça se fera, mais j'espère ne pas voir cela de mon vivant.
  • @ Math Coss : oui je suis bien d'accord ; la thèse pour un candidat PRAG est déjà de plus en plus nécessaire (en tout cas de mon expérience forcément très limitée) mais ce n'est pas un argument d'obligation de titre, juste de niveau du concours

    Pour les vacataires évidemment la situation est différente. Mais déjà lorsque j'étais étudiant, le niveau exigé pour être vacataire en fac était plus élevé. Dès mon entrée en école d'ingé, j'avais postulé dans différents bahuts pour faire des colles, j'avais eu pas mal de réponses positives, à la fac où j'étais connu on m'avait répondu "à partir du moment où tu seras en DEA -M2 désormais- seulement".
  • C'est vraiment quelque chose d'envisagé sérieusement ? Par les IG/le ministère etc je veux dire.


    Pas de crainte pour l'instant : le PS n'est pas au pouvoir.
  • Math coss : Je peux imaginer des trucs comme des soucis de hiérarchie/rang/statut etc. Par exemple d'après wikipédia la fusion de l'ENS Paris et l'ENS de jeunes filles de Sèvres a suscité des tensions parce que l'ENS Paris ne contenait que des maîtres de conférences contrairement à Sèvres qui avait aussi des professeurs. J'imagine que si de "simples agrégés" se retrouvaient "au même niveau" que des MCF ça râlerait sans doute côté MCF. À l'inverse si une fusion amenait tous les profs de prépa non docteurs dans une position subalterne par rapport aux MCF ça râlerait sans doute côté prof de prépa.

    Math 2 : ok, je me doutais que les IG n'avaient pas de pouvoir de décision à ce niveau là mais qu'au moins on écoutait sérieusement leur avis.
  • Finalement je suis bien en prof de collège.

    Quelle galère pour être prof de prépa ou PRAG, tu passes ta vie à faire des concours et des thèses et au final ils en prennent 1 sur 100. C'est vraiment pour les acharnés.

    A mon d'être un monstre en maths, sinon c'est juste une galère.
  • J'ai l'impression que les gens découvrent de plus en plus (je peux me tromper !) la difficulté de devenir PRAG ou prof de prépa très tard (par exemple car ils veulent se réorienter, ou parce qu'ils viennent du monde la recherche, qui est bloquée à certains endroits - ce qui est tout aussi dramatique -).

    Je me demande surtout comment cela peut évoluer pour les années à venir ...
  • @ sam : pour répondre à ta question sur le complément, le principe général dans la fonction publique est l'interdiction d'une activité privée lucrative (article 25 -7 de la loi 83634), quelques exceptions sont cependant prévues. De toutes façons, de manière générale, il te faudra demander une autorisation de cumuls de rémunérations à ton employeur avant même de commencer.
  • En fait, au bout d'un moment (environ 10 ans, on sera à peu près d'accord?), tu en as juste marre d'être prof.

    Mais un fonctionnaire, il doit peut être savoir que son évolution est très lente, peut être même hypothétique.
    Il faut sûrement accepter ça quand on est fonctionnaire.
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