Pourquoi enseigner les mathématiques [...] ?

Problématique complète : pourquoi enseigner les mathématiques à l'école ? Pourquoi les apprendre ?

Je vous propose de débattre sur ce sujet et j'amène une première contribution.

Je vois deux réponses naïves possibles à le deuxième question : pour le plaisir et pour être capable de résoudre certains problèmes où les mathématiques sont nécessaires. Maintenant, ce n’est pas satisfaisant ni assez développé comme réponse. Finalement, on pourrait se demander pourquoi nous allons à l’école en amont. Nous n’y apprenons pas un métier ni des compétences professionnelles dans la voie générale, ce n’est donc pas le but. Le but est peut-être multiple. J’imagine qu’on développe à l’école sa curiosité, qu’on enrichie ses connaissances, qu’on découvre le plaisir d’apprendre (sur ce point j’y vais un peu fort car je pense que nombreux sont les élèves qui vivent mal l’obligation d’apprendre). Il me semble avoir lu ou entendu qu’un des buts de l’école était de former des futurs citoyens. Dans cette optique, pourquoi enseigner les mathématiques ? En quoi le futur citoyen a intérêt soit à savoir pratiquer les mathématiques ou a minima d’en avoir fait ? Il me semble que pratiquer les mathématiques apprend à raisonner justement. Une autre manière d’aborder le problème est de se demander ce que nous pourrions faire à la place des mathématiques. Sinon, enseigne-t-on les mathématiques pour sélectionner ?
Bref, je retiens deux questions principales à traiter : quel est le but de l’école ? En quoi les mathématiques s’inscrivent dans ce but ?

Merci de votre participation.
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Réponses

  • Imaginons une seconde que les mathématiques ne soient pas enseignées à l'école. Qui va (pouvoir) s'orienter vers les métiers scientifiques ?

    PS : Je pressens que cette discussion va malheureusement très vite dévier à cause de certains individus...
  • Si l'on parle de l'école et du collège, j'oserais reprendre l'expression "socle commun" (je ne l'aime pas en général).

    Ainsi, pour le dire autrement, c'est "juste" une culture générale.
    Je ne pense pas qu'il faille dans ces petites classes parler "maths utilitaires", même si, de fait, certaines notions le sont (les opérations, la proportionnalités...).
    Je trouve agréable l'idée que "tous" ou presque les élèves de 16 ans sachent appliquer Pythagore ou encore calculer un taux de réduction en pourcentage. Mais juste pour le côté "culture générale".

    PS : C'est cuit d'avance, en effet..., je ne pense pas revenir.
  • Je suis partiellement d'accord avec toi Poirot. C'est vrai que les mathématiques seront concrètement utiles à certains,mais pas à (l'écrasante ?) majorité. Alors oui cela permet de laisser le choix, dans le sens ou dans le doute dans lequel on est au collège à ne pas savoir ce que l'on veut faire plus tard, un bagage mathématique permet de choisir sur le tard des études scientifiques. Par contre petite mise au point : mon but n'est pas de prouver que les mathématiques n'ont pas leur place à l'école, mais plutôt de comprendre pourquoi elles y sont. Pour revenir vers le sujet initial, ce qui me dérange avec cette approche est qu'elle est professionnelle. Dans mon esprit, l'école n'est pas là pour former à un métier.
  • Pour éviter que cela dévie sur du politique, de l'émotionnel et du convictionnel, autant se dire entre nous que ceux que participent s'engagent à ne pas donner la dedans ?
  • Bonjour,

    Je suis d'accord avec Boole et Bill:
    > Dans mon esprit, l'école n'est pas là pour former à un métier.
    Son rôle serait plutôt de remplir judicieusement l'esprit de l'honnête homme, au sens de Montaigne.

    Cordialement,

    Rescassol
  • @Bool et bill
    Je suis partiellement d'accord avec toi Poirot. C'est vrai que les mathématiques seront concrètement utiles à certains,mais pas à (l'écrasante ?) majorité.
    Pourquoi donc? Un psychologue, un sociologue, un médecin, un gestionnaire etc. n'ont qu'à gagner à être bon en maths ou du moins à avoir des bases solides.

    On ne pose jamais cette question concernant le cours du français, pourquoi donc?
  • J'ai corrigé récemment une cinquantaine de copies d'une épreuve de brevet blanc*.
    Après avoir lu toute cette production moi aussi je me demande à quoi cela sert d'enseigner autant de mathématiques à tout le monde? Je ne dis pas qu'il ne faut plus enseigner de mathématiques à tout le monde mais cela fait mal de voir que dès qu'un énoncé d'exercice est trop long il est mal compris par beaucoup trop d'élèves**.

    En même temps, l'habillage de ces problèmes pseudo-concrets est suffisant pour troubler des élèves qui n'y comprennent rien visiblement et n'ont surtout pas compris la philosophie sous-jacente à ce qu'on leur demande: traduction d'un problème "concret" dans un modèle mathématique, la question initiale est aussi traduite dans ce modèle, on raisonne dans ce modèle et on apporte une solution, puis à la fin on revient au problème concret pour y apporter une solution. Cette philosophie-là n'imprime pas malheureusement dans la tête de beaucoup trop d'élèves j'en ai bien peur.

    Un truc qui m'a frappé est qu'un nombre non négligeable d'élèves sont capables de reconnaître une configuration géométrique qui permet d'appliquer le théorème de Thalès***, ils sont capables de poser les égalités des rapports de longueurs mais sont incapables de trouver une quatrième proportionnelle. C'est ballot non? :-D


    *: je n'avais plus l'habitude on m'avait cantonné à corriger des bacs blancs mais covid et changement de programme obligent il y a moins de devoirs sur table à corriger au lycée en mathématiques semble-t-il. (on verra si mon impression se confirme pour l'année scolaire 2021-22).

    **: Quand j'étais collégien les énoncés étaient plus courts me semble-t-il même si les consignes pouvaient être plus techniques.

    ***: j'ai bien senti que la personne chargée de faire cours avait dû faire un travail intensif pour obtenir ce résultat parce que beaucoup d'élèves donnaient les bonnes hypothèses: parallélisme, droites sécantes.

    PS:
    La résolution d'équations simples s'est montrée être un véritable "carnage".
    Sur un paquet de cinquante copies je crois qu'il n'y a pas cinq élèves qui ont été capables de résoudre sans faute l'équation proposée et un ou deux qui ont compris le sens de la déduction qu'on leur demandait de faire avec ces solutions (l'équation était une modélisation d'une équation dont l'inconnue était une variable qui représentait le temps, l'équation avait une solution positive et une solution négative il fallait dire ce qu'on faisait de ces deux solutions d'équation, ce que la solution positive représentait pour le problème "concret" posé)
  • Boole et Bill,

    J’ai compris ton fil comme l’École (avec un grand « É »).

    Mais peux-tu confirmer ou préciser de quel niveau tu parles ?
    CP-CM2
    Collège
    Lycée

    Tu peux décider de sortir de ce triptyque (et parler d’âge ou autre...), bien entendu.

    Une remarque :
    Si tout le monde maîtrisait ne serait-ce que le niveau 3e dans toutes les matières, ce serait une société « cultivées » (au sens de la pluralité des disciplines), non ?
    Et même dans ce qu’il reste en 2021.
  • Bonjour, pour moi l'enseignement des mathématiques a trois objectifs principaux:
    - Apprendre à résoudre des problèmes, dans un cadre "idéal", les problèmes de maths à l'école sont quand même infiniment moins complexe que les problèmes de la vie réelle.
    - Développer une connaissance fine des nombres, pour être capable de comprendre les informations chiffrées.
    - Faire entrer les jeunes dans une culture commune (scientifique et forcément, mathématiques).

    C'est pas vraiment une argumentation, mais c'est ma contribution.

    Bastien.
  • quel est le but de l’école ?

    Premièrement, éviter ça :

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    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Avant que le fil ne soit fermé :

    Pour rappel :
    Boole et Bill a écrit:
    Bref, je retiens deux questions principales à traiter : quel est le but de l’école ? En quoi les mathématiques s’inscrivent dans ce but ?
    +
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2258686,2258718#msg-2258718

    Il n'était pourtant pas question de sélection ici. Le débat de la sélection, certes intéressant, a déjà maintes fois débattu. Et vous avez eu l'occasion de développer vos marottes à ce sujet sur des dizaines (des centaines) de fils, encore récemment.

    Bref, un sujet phagocyté par la même équipe, qui va fermé. Désolé pour ton sujet, Boole.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • En quoi le futur citoyen a intérêt soit à savoir pratiquer les mathématiques ou a minima d’en avoir fait ?

    Pour devenir un "citoyen éclairé", il me semble qu'il est indispensable de maîtriser les bases de la logique, de savoir vérifier la validité d'un raisonnement, de comprendre un peu les probabilités, d'avoir une vision quantitative du monde qui nous entoure. Ce sont des qualités que l'apprentissage des mathématiques permet de développer. Non ?
  • Philou22: on peut apprendre cette logique élémentaire en maîtrisant vraiment sa langue maternelle écrite. Il faut arrêter de croire parce qu'on n'a pas fait d'études poussées en mathématiques qu'on n'a pas le souci d'être méthodique et rationnel* quand on accomplit un travail.

    *: les êtres humains n'étant pas des petits robots ils ne sont pas rationnels en permanence. (en même temps ils ne sont pas omniscients ce qui explique aussi cela)
  • Toutes ces bases élémentaires peuvent s'enseigner à l'école primaire, ou dans un cours de fin d'études, ou primaire supérieur, comme il en existait lorsque la sixième était un palier d'orientation. Regardez les manuels des années 1950 pour ces classes, il y a vraiment de très belles choses utiles. Maintenant, les mathématique proprement dites, Pythagore, Thalès, etc., c'est plutôt pour ceux qui sont capables et désireux de les apprendre. Ce n'est pas une supériorité, c'est une autre orientation.
  • @Chaurien, probablement.
    Aujourd'hui, je pense que le bagage minimum pour ne pas subir un JT ou un discours politique c'est un niveau 3ème/2nd.
    Avoir des notions de pourcentage, de taux d'évolution, faire la distinction entre des quantités absolues et des quantités relatives, avoir manipulé et raisonné avec des grands nombres et des très petits, avoir manipulé et raisonné avec le hasard, comprendre une série statistique avec un paramètre de position et un de dispersion, savoir lire un tableau, un graphique et surtout avoir calculé et raisonné avec des informations chiffrées suffisamment pour être capable de prendre du recul sur un énoncé, un discours.

    Personnellement, je suis toujours frappé d'entendre les politiciens jongler entre quantités relatives et quantités absolues dans leurs discours, au delà de l'aspect psychologique de donner des grands nombres pour mettre en avant une info et des petits pour en minorer une autre, je pense que les politiciens jouent surtout sur les lacunes mathématiques des concitoyens. Et j'ai ma petite idée sur le maître en la matière dans le gouvernement actuel, mais nous ne somme pas là pour parler politique.

    Toutes ces capacités ne sont, bien sûr, pas travaillées qu'en mathématiques, mais pour moi le cours de mathématiques permet de travailler celles-ci sans contrainte, pas besoin d'avoir un problème qui aboutit à une connaissance du programme d'histoire, de physique ou de SVT. On a une plus grande liberté de support, et c'est cette multiplication des supports qui permet à l'élève de construire un raisonnement "transposable" à la vie de tous les jours.

    Donc effectivement comme le dit FdP, pas besoin de faire des maths pour être logique. Mais faire faire des maths permet de faire des raisonnements logiques dans une multitude de contextes, infiniment plus que les autres disciplines.

    Bastien
  • Je pense aussi tout simplement que c'est une nécessité pour d'une part apporter à des individus une culture (ici scientifique) partagée par l'Humanité depuis un petit bout de temps et d'autre part (comme Poirot) pour former, petit à petit, des individus qui seront plus tard scientifiques.
    Maintenant, comme beaucoup en parlent ici, les programmes changent avec le temps (et les politiques), ce qui n'amoindrit pas la nécessité de transmettre des connaissances.
    Et puis, j'allais aussi à l'école pour voir mes amis :-)
  • Bonjour tout le monde.
    Dom, oui je parle de l’École, de la maternelle au lycée. Sinon, je rejoins Philou quand il dit que les mathématiques forment des citoyens éclairés. Mais comme le dit Bastien (je résume et j'interprète un peu ton propos) le citoyen aura majoritairement besoin de statistiques pour comprendre le monde qui l'entoure, et non pas de géométrie par exemple. Mais je reconnais que cette discipline des mathématiques permet de se frotter à la validation des raisonnements. Soit dit en passant, je trouve ça fou que le but de l'école, une fois qu'on a pu éviter le travail des enfants (merci zeitnot pour ce rappel), ne soit pas clair.
    J'aimerais prendre le temps de répondre à vorobichek. D'une part les professions que tu cites ne sont pas majoritaires dans la société, d'autre part ce point de vue est toujours professionnel. De plus, je précise qu'on peut se poser en effet la même question à propos des autres disciplines à l'école, mais ce n'est pas l'endroit pour en discuter je pense.
    Merci pour vos contributions !
  • B&B si tu envisages la question au sens large, les mathématiques sont tout simplement une partie importante de la culture humaine, qui, en prise étroite avec la physique, disons depuis les XVe-XVIe siècles, sont à l'origine de profondes modifications dans les modes de vie humains.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bastien a écrit:
    Donc effectivement comme le dit FdP, pas besoin de faire des maths pour être logique. Mais faire faire des maths permet de faire des raisonnements logiques dans une multitude de contextes, infiniment plus que les autres disciplines.

    C'est quoi cette multitude de contextes, pardon de demander? B-)-
  • Polka a écrit:
    Je pense aussi tout simplement que c'est une nécessité pour d'une part apporter à des individus une culture (ici scientifique) partagée par l'Humanité depuis un petit bout de temps et d'autre part (comme Poirot) pour former, petit à petit, des individus qui seront plus tard scientifiques.

    A l'heure actuelle, ce n'est pas l'objectif cherché (je parle de la première partie de ton assertion, au niveau collège).
    Il s'agit plutôt de transmettre un savoir pratique intellectuel à travers la résolution de problèmes pseudo-concrets. C'est du moins l'impression que me donnent les énoncés des problèmes qu'on trouve habituellement dans le "diplôme national du brevet". C'est une façon comme une autre d'aborder les mathématiques à mon humble avis.
    Tous les élèves ne vont pas faire des études scientifiques dans le futur.
  • Tout à fait xax, c'est très juste. Voilà qui motive l'apprentissage des mathématiques si le but est de comprendre le monde qui nous entoure.
  • Voilà, j'ai le même avis que xax, et cela suffit à justifier que les maths soient dans un cursus scolaire commun, au même titre que la maîtrise de langue, de l'histoire, etc...
    FdP a écrit:
    Tous les élèves ne vont pas faire des études scientifiques dans le futur.
    Personne n'a dit ça, et heureusement.
  • Polka: je doute qu'on supprime les mathématiques complètement de tout cursus scolaire mais un prof' ne peut pas faire cours uniquement pour la petite minorité d'élèves qui pourrait entreprendre hypothétiquement des études scientifiques.
  • Le programme d'être éduqué pour accéder à une compréhension du monde qui permet de ne pas se faire manipuler est éminemment sympathique; cependant il faut faire attention à plusieurs écueils:

    - la frontière entre l'éducation et l'endoctrinement n'est pas si claire que ça.
    Les personnes éduquées ont souvent beaucoup de mal à comprendre que si on n'est pas d'accord avec elles, ce n'est pas parce qu'on est mal informé ou qu'on n'a pas compris, mais juste... qu'on est pas d'accord.
    On le voit tous les jours, je pourrais multiplier les exemples et faire fermer le fil très vite.
    Je vous demande juste d'avoir un peu d'imagination...
    - de fait, ça ne marche pas très bien. Pour prendre un exemple pas trop polémique, l'appétence pour les problèmes issus du monde réel n'a pas ruiné les organismes de crédit à la consommation.
    Là aussi, je pourrais multiplier les exemples etc...
    - pour ce qui est des maths, à force de "ne pas se soucier que des élèves qui feront des études de maths", on était arrivé à la situation inverse où on ne souciait plus du tout des élèves qui poursuivraient en maths.
    C'est ce qui s'appelle lâcher la proie pour l'ombre.
    Il me semble qu'à partir du lycée au moins, l'école ne doit pas avoir honte de transmettre des connaissances que seule une minorité utilisera de manière flagrante.
  • Bonjour
    aléa a écrit:
    Les personnes éduquées ont souvent beaucoup de mal à comprendre que si on n'est pas d'accord avec elles, ce n'est pas parce qu'on est mal informé ou qu'on n'a pas compris, mais juste... qu'on est pas d'accord.

    (tu) : +1

    ... et dans un autre domaine que les maths cela rejoint l'antique réponse de Sartre à Camus " Et si votre livre témoignait simplement de votre incompétence philosophique ?".

    Bourdieu n'a cessé de pourfendre ses contradicteurs avec le même type d'argument : ma sociologie est scientifique, la vôtre est littérature.

    Cordialement.
  • aléa a écrit:
    Les personnes éduquées ont souvent beaucoup de mal à comprendre que si on n'est pas d'accord avec elles, ce n'est pas parce qu'on est mal informé ou qu'on n'a pas compris, mais juste... qu'on est pas d'accord.

    Et il suffit de laisser traîner une oreille en salle des profs pour entendre beaucoup de gens témoigner en faveur des pseudo-sciences et pseudo-médecines.
    physicius a écrit:
    ... et dans un autre domaine que les maths cela rejoint l'antique réponse de Sartre à Camus " Et si votre livre témoignait simplement de votre incompétence philosophique ?".

    Sauf que Sartre a défendu plus d’âneries que Camus donc en revient au fait qu’être plus instruit ne garantit pas qu’on croit moins de conneries.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • nicolas a écrit:
    Sauf que Sartre a défendu plus d’âneries que Camus donc en revient au fait qu’être plus instruit ne garantit pas qu’on croit moins de conneries.

    Oui.
  • Quand on dit qu'il faut apprendre les maths à l'école comme culture ou parce que ça peut servir (hors professions nécessitant beaucoup de cette matière) de quelles maths parle-t-on ? A mon avis il s'agit d'un petit cursus (tables de multiplication, et encore..., Thalès, Pythagore,) et puis je ne vois pas grand chose d'autre. Ce ne 'est pas comme les règles de grammaire ou d'orthographe qui ont une grande utilité pour obtenir une parfaite compréhension les uns avec les autres. A ce propos, je déplore fortement qu' entre disciplines différentes, le vocabulaire change pour désigner la même chose. Le pire étant (je crois que c'est surtout vrai en philo) quand deux auteurs différents ne désignent pas le même concept avec le même mot.... Et en ce qui concerne les religions, il y a a aussi tant d'inexactitudes concernant les choses que ça aboutit parfois à de la violence....
    Mais bon, je le dis, que fais-je pour que ça change???
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • aléa a écrit:
    Les personnes éduquées ont souvent beaucoup de mal à comprendre que si on n'est pas d'accord avec elles, ce n'est pas parce qu'on est mal informé ou qu'on n'a pas compris, mais juste... qu'on est pas d'accord.

    C’est pour ça que quand j’entends un politique dire qu’il « faut faire plus de pédagogie » pour une réforme impopulaire, j’ai instinctivement envie d’être contre.
  • Bonjour à tous,
    Imaginons un instant qu'on n'enseigne pas les mathématiques, à l'école, au collège, au lycée, à l'université.
    Alors plus de plombiers, de vendeurs, de mécaniciens, de maçons, d'architectes, de médecins, d'ingénieurs, de chercheurs en sciences "dures", d'informaticiens, de téléphones portables, d'automobiles, de satellites.....la liste est longue comme un jour sans pain.

    Bien sûr, ce serait la catastrophe mondiale.

    Plus sérieusement, poser la question de leur enseignement, c'est y répondre, et sur ce forum, je suis persuadé que tous connaissent les réponses multiples à cette question: utilité à tous les niveaux d'insertion dans la société, formation et structuration de la pensée du citoyen (à côté d'autres disciplines bien sûr), sport cérébral et côté ludique, langage universel des sciences, et j'en oublie.

    Bien sûr, il y a aussi la face sombre: outil d'une sélection (nécessaire) parfois mal calibrée dont le poids a été jadis excessif (mais c'est bien fini, et depuis au moins 30 ans), dérive dans l'utilisation de l'outil (par exemple dans le domaine des mathématiques financières, de la recherche à objectifs militaires: docteur Folamour?)
    Mais il en va des mathématiques comme de l'ensemble des activités humaines: la meilleure et la pire des choses, selon ce que la société en fera.

    Bref, pour moi, oui, il faut enseigner les mathématiques!
    Le tout est de savoir comment, dans quel cadre, et avec quelles règles du jeu.

    Cordialement.

    PG
  • Salut PG, j'ai fait une carrière d'ingénieur d'abord en pétrochimie et ensuite dans le nucléaire civil. Les mathématiques que j'ai eues à utiliser sont vraiment très réduites. C'est pour ça que je pense que ce n'est pas utile de développer au delà du strict nécessaire (qu'il faudrait définir bien sûr) ce que l'élève aura à utiliser..Je pense à la notion d'intégrale par exemple. est-il nécessaire de développer cette foultitude de théories (Cauchy, Riemann, Lebesgue, Kurzweil Henstock, et j'en passe.) On pourrait se spécialiser au fur et mesure des besoins.
    Cordialement.
    Jean-Louis.

    P.S.: En neutronique par exemple pour des calculs de cœur de réacteur, il y a des programmes tout faits et on n'a qu'à les utiliser. Les rares ingénieurs qui travaillent sur ces programmes ont ,eux, besoin de beaucoup de maths pointues, mais pas les autres.
  • J'ai souvent entendu dire que les mathématiques apprenaient à raisonner...(non, pas résonner!!)Mais regardons dans le forum fondements et que voyons nous? Des contresens, des mauvais raisonnements, enfin tout ce qu'on ne devrait pas voir dans un tel forum. Et je ne suis même pas sûr que les logiciens professionnels soient d'accord entre eux sur les notions qu'ils utilisent. Alors. Que faire?
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • Jean-Louis: tu es en train de détruire le mythe de l'ingénieur besogneux avec plein de formules de mathématiques qui tourbillonnent dans sa tête en nous annonçant que généralement c'est un boulot de presse-bouton comme beaucoup de professions intellectuelles. :-D
  • Ce qui veut dire que le jour où ces rares ingénieurs qui font les programmes feront des boulettes car leur niveau aura aussi baissé il n’y aura plus personne pour tirer la sonnette d’alarme ou comprendre ce qui se passe.
  • Biely:
    Je pense que ce que tu décris est déjà vrai en partie. Je ne suis pas sûr que "le niveau" soit une explication, c'est juste que les activités humaines ont tendance à se spécialiser: on a besoin de plus de gens qui pressent des boutons que de gens qui implémentent ce qui va se passer après avoir appuyé sur lesdits boutons.
  • Biely j'ai été très déçu, après les études que j'avais faites de me retrouver à faire des règles de trois ou utiliser un programme conçu par d'autres... Les calculs de structure par exemple sont faits en suivant des recommandations , exigences, écrites par d'autres. Donc oui il y a nécessité des maths mais le pb c'est que quand tu entres dans une société tu ne sais pas si toi tu auras à les utiliser ou pas. Et c'est ça qui oblige à donner une base commune à tous. Pour le moment.
    Jean-Louis.
  • Jean-Louis a écrit:
    j'ai été très déçu, après les études que j'avais faites de me retrouver à faire des règles de trois ou utiliser un programme conçu par d'autres

    Généralement le virement bancaire en guise de salaire à la fin du mois, atténue rapidement cette amertume. B-)-
  • C'est vrai...
  • FdP salit tout ce qu'il touche. Il y a des gens qui voient dans l'exercice de leur métier autre chose que la rémunération : le sentiment d'être utile à autrui, par exemple. S'il n'a pas su trouver sa place en ce monde, ce n'est pas une raison pour nous en faire éternellement les témoins. Moi non plus je ne suis pas excessivement satisfait du sort qui m'a été réservé, mais je ne trouve pas nécessaire d'empoisonner tout le monde avec ça.
  • Tu as raison Chaurien, mais je te garantis que je suis vraiment tombé de haut les trois premiers mois de boulot, surtout que je stressais à mort à cause des lacunes dans le cursus que j'avais reçu. Et franchement, j'étais ingénieur avec un salaire d'ingénieur, mais je te promet qu'un niveau BEPC(de l'ancien temps) aurait suffi. En fait tout pour moi a reposé sur le bon sens. Il faut dire que j'étais dans une boîte américaine et que ce qui comptait c'était l'efficacité: fais marcher l'appareil , ensuite on verra si on peut expliquer pourquoi ça marche. Bien sûr je ne dis pas que c'était partout pareil mais c'est mon expérience personnelle. Une chose en passant qui m'avait sidéré, c'est qu'au bout d'un mois, c'est moi qui écrivait en anglais le compte rendu d'activités pour la maison mère et il n'y avait aucune censure de la part du Directeur qui signait.
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • Chaurien a écrit:
    FdP salit tout ce qu'il touche.

    C’est pénible, ce harcèlement.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Faut-il apprendre les mathématiques ? J'ai vu comme un paradoxe dans la question. les mathématiques, c'est la matière où l'on a le plus besoin de comprendre plutôt qu'apprendre.
    On devrait donc poser la question : faut-il comprendre les mathématiques, faut-il se battre pour que les élèves comprennent les mathématiques ?
    Faut-il apprendre ... cette question devrait être réservée à des disciplines comme les SVT, l'histoire géo ...

    Jean-Louis dit : J'ai souvent entendu dire que les mathématiques apprenaient à raisonner
    C'est l'histoire de la poule et de l'oeuf. Les mathématiques nécessitent de raisonner, elles donnent une occasion de raisonner.
    On apprend à raisonner en jouant au légo-duplo, aux petits-chevaux, aux cartes ... en faisant rebondir un ballon pour qu'il aille dans une direction donnée, et on applique ces capacités de raisonnement plus tard, en faisant des mathématiques.

    Les mathématiques vont permettre de raisonner sur des notions plus compliquées, si et seulement si on a réussi à passer les premiers palliers, On voit de plus en plus d'initiatives où on crée des clubs d'échecs ou de bridge dans des collèges, pour entrainer les enfants à raisonner, pour qu'ils puissent ensuite raisonner sur des questions plus scolaires.

    Comme Jean-Louis, pendant ma carrière d'ingénieur, j'ai rarement eu l'occasion d'utiliser des notions de maths. Règle de 3, Moyenne, Moyenne pondérée ... Ecart-type à l'occasion, mais jamais d'espace vectoriel ni d'équation différentielle !

    Pour autant, je ne regrette pas du tout d'avoir appris ces notions.

    Faut-il enseigner les maths ?
    Les maths font partie de la culture générale. Thalès, Charlemagne, Molière, Gauss ... même combat. Donc ne serait-ce que pour ça, il faut enseigner les maths.

    Mais quand un élève utilise un discriminant pour résoudre x²-1=0, on atteint les limites du système. Quel est l'intérêt d'enseigner les dérivées ou les primitives à cet élève. Quel est l'intérêt de lui apprendre que la fonction exponentielle est la solution de l'équation différentielle $f'=f$ ?
    A part pour bien lui montrer qu'il est nul en maths, ça ne sert à rien.

    Si dans un cours, 90% des élèves ressortent en disant j'ai appris quelque chose, alors on a fait un cours utile. Mais si 50% ressortent en disant 'je n'ai rien compris', il y a un problème. Au lieu de parler de l'équation différentielle f'=f, on aurait plutôt dû faire de la vugarisation sur la notion de croissance exponentielle.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Bonjour
    lourran a écrit:
    Faut-il apprendre ... cette question devrait être réservée à des disciplines comme les SVT, l'histoire géo ...

    Ah oui ! Quand même ! C'est comme ça que certains matheux voient les autres disciplines ?

    Cordialement.
  • Chaurien a écrit:
    Il y a des gens qui voient dans l'exercice de leur métier autre chose que la rémunération : le sentiment d'être utile à aureui, par exemple

    J'espère bien et je le crois aussi. En fait, que me vaut cette saillie? 8-)
  • Bonjour tout le monde. Je trouve ta réponse très pertinente lourrran, à ceci près qu’il vaut mieux comprendre l’histoire plutôt que de l’apprendre également, mais ce n’est pas le débat et nous pouvons en discuter par message privé si tu le souhaites.
    Si j’essaie de synthétiser ce qui a été dit, je vois qu’on doit apprendre (comprendre) les mathématiques parce que : elles ont marqué la civilisation et leur compréhension tend à améliorer la compréhension de ladite civilisation sous bien des angles ; dans une certaine mesure elles forment l’esprit au raisonnement ou au contrôle de la validité d’un raisonnement ; elles font partie intégrante de la culture générale (en lien avec le premier point) ; même s’il y a des divergences sur le côté professionnalisant de l’école, elles permettent à tous d’avoir une chance dans les filières scientifiques post-bac.
    Certains ont soulevé des problèmes quant à la manière d’enseigner les mathématiques (dont moi avec mon histoire de statistiques). Il est peut-être envisageable d’ouvrir un fil pour réfléchir ensemble « comme des personnes qui font les programmes » sur ce qu’il faut enseigner, comment et pourquoi, à qui etc... Evidemment tout ça dans le but de réfléchir collectivement sur un sujet qui nous tient à coeur (désolé pour le e dans l’o je suis sur tablette) mais en gardant notre sang froid et en laissant nos opinions purement politique de côté. Il me paraît important de préciser que nos éventuels futurs échanges sur la question ne me paraissent pas vains. En effet, il me semble que les professeurs de mathématiques n’ont pas grand chose à dire sur les programmes (je ne sais même pas qui les rédige dans la pratique). Cependant, on peut imaginer une sorte d’union d’enseignants faisant remonter aux autorités compétentes le fruit de ses réflexions sur l’enseignement des mathématiques. (Tout ça serait un but ultime mais rien que le fait de donner du sens à l’enseignement des mathématiques à l’école me paraît enrichissant d’un point de vue personnel.)
  • Physicius a écrit:
    C'est comme ça que certains matheux voient les autres disciplines ?
    Prenons l'histoire, on demande quoi à l'élève, ou on enseigne quoi à l'élève :
    - essentiellement la chronologie des faits
    - éventuellement la causalité ??? (tel mariage entre familles royales, qui a permis l'apaisement des relations entre tels pays, par exemple )

    Il y a une partie compréhension, je suis d'accord. Mais on ne demande pas à l'élève de reproduire l'expérience avec d'autre données.
    En maths, (ou aussi en physique, c'est similaire), quand on a appris à résoudre une équation du 2nd degré, on reproduit l'expérience, avec d'autres donées numériques.
    En histoire géo, on restitue ce que le prof nous a enseigné.
    Effectivement, en disant ça, je suis réducteur. On a aussi des situations où l'élève devra lui-même faire un travail de recherche, de collecte d'information...pour faire un exposé à ses camarades par exemple.

    C'est en tout cas mon souvenir... n'ayant plus mis les pieds dans une école depuis une quarantaine d'années.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Boole et Bill,
    Tu ne dis pas du tout si tu veux orienter cette discussion vers les années collèges ou les années lycée.
    C'est peut-être volontaire ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • @lourrran
    Mais quand un élève utilise un discriminant pour résoudre $x^2 -1=0$, on atteint les limites du système. Quel est l'intérêt d'enseigner les dérivées ou les primitives à cet élève. Quel est l'intérêt de lui apprendre que la fonction exponentielle est la solution de l'équation différentielle $f'=f$ ?
    A part pour bien lui montrer qu'il est nul en maths, ça ne sert à rien.
    Ah bon? Si un enfant de 6 ans ne sait pas le faire, c'est parce qu'il est nul en maths ou parce qu'on ne lui a pas enseigné la chose? Pourquoi veux tu que les élèves sachent résoudre $x^2 -1=0$ si les racines carrées ne sont vu qu'en 2nd et de façon superficielle, le calcul littéral est aussi juste "vu"?
    Au lieu de parler de l'équation différentielle, on aurait plutôt dû faire de la vugarisation sur la notion de croissance exponentielle.
    Mais c'est justement la raison de l'effondrement: tout est vulgarisé, tout est un jeu...
  • vorobichek : les racines carrées sont vues dès le collège. Et pour ce qui est du calcul littéral, je peux te dire que certains en bouffent pas mal... Je ne vois pas ce qui empêcherait des élèves d'utiliser le discriminant à tort (quoique...) et à travers parce qu'ils l'ont vu il y a peu de temps. Et en plus, ça fonctionne...

    Et vulgariser, ça ne veut pas dire jouer. Mais bon...
  • Vorobichek
    J'ai dû mal m'exprimer, pour que tu caricatures à ce point mes propos.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
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