Définir les équations

Tout est dit, je suis curieux de savoir comment vous définissez les équations à vos élèves de collège ou de lycée! J'ai constaté que les pratiques étaient vraiment très disparates et je me demande si parmi ces pratiques certaines me feraient modifier l'approche que je présente aux élèves.
The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
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Réponses

  • Difficile car il me semble qu’on n’a pas de définition formelle (mathématique) du terme « équation ».
    Un fil et même plusieurs (trois ou quatre ans (?)) ont abordé le sujet.

    Cela dit, tout le monde (secondaire et supérieur) utilise le terme « équation » donc il faut bien dire quelque chose.
    Le gros pavé « équation différentielle » ou « équation aux dérivées partielles » en est la preuve la plus probante.

    1) Le plus courant d’après moi :
    -> égalité contenant des lettres qui sont des nombres que l’on ne connaît pas.
    Puis : inconnue, résoudre une équation, premier degré etc.


    2) On peut aussi assumer le fait qu’il ne s’agit pas d’un terme mathématique mais d’une situation à laquelle se confronte « l’humain ».
    Je pense qu’on peut définir « résoudre une équation » par « trouver l’ensemble des nombres tels que l’égalité est vraie » et ne pas définir explicitement « équation ». Ce sera implicite (c’est l’égalité, oui, mais pas seulement… par exemple $P=2\pi r$ n’est pas une équation malgré la présence de trois lettres).
    Sauf si « équation » est juste synonyme de « égalité » mais dans ce cas, « résoudre dans $\mathbb R$, 3+2=5 » pose problème (enfin… pas vraiment finalement). D’ailleurs pour faire bien les choses il faudrait dire :

    « Résoudre dans E, l’équation (e) d’inconnue $z$ »

    Je tente des propositions concrètes un peu plus tard.
  • Bonjour,

    Il faut surtout éviter ce que j'ai vu trop de fois; l'élève qui écrit:
    l'équation $x^2-3x+2$ par exemple.
    S'il n'y a pas le symbole $=$, ce n'est pas une équation.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Essaie ça :
    Une équation est une égalité entre deux expressions comportant des lettres.
    On appelle ces lettres des inconnues car on cherche la ou les valeurs de ces lettres qui rendent cette égalité vraie.
    Il manque le fait qu’une équation est une question.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @nicolas.patrois ça n'est pas plutôt une proposition qui soulève une question ?
  • Quand on résout une équation, on cherche les… tels que… donc on cherche bien à répondre à une question.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonsoir.

    Il y a plusieurs notions d'équation en maths. La notion d'équation du cercle n'est pas la même que la notion d'équation du second degré. Donc "définir les équations" est une mauvaise idée, même en quatrième où on ne voit que des "équations à résoudre", puisque très vite le mot va changer de signification.

    Cordialement.
  • Bonjour,

    Nicolas, avec une équation, on peut faire beaucoup d'autres choses que la résoudre.
    Par exemple, à partir d'une équation de conique, on peut chercher une forme réduite, ou les foyers ...

    Cordialement,

    Rescassol
  • Oui, bien sûr (ou même plus simple avec une équation de droite).
    Je pensais aux premières équations rencontrées.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonsoir,

    Ce n’est pas parce qu’il existe plusieurs acceptions qu’il faudrait ne pas définir quelque chose.

    Rayon, pour les cercles.
    Hauteur, dans un triangle.
    Côté, pour une figure.

    Tout ça se définit, et chaque acception se définit.

    Ici, le thème est bien les équations au sens de la recherche de valeurs.

    Cordialement

    Dom
  • Pour être un peu plus explicite sur le sens de ma question, si on ne définit pas correctement et explicitement nos objets on se retrouve avec un élève comme moi qui résout une équation à peu près ainsi :

    3x² = 2x +1 équivaut à 2x+1 = 2x +1 (par substitution bien sûr) donc tous les nombres sont solution (c'était plutôt un système d'équations mais en substance la faute revenait à ça). À cela on tente de m'expliquer que c'est faux, mais sans jamais me proposer une explication cohérente.

    Le problème vient de l'utilisation du symbole = dans les équations, qui à mon sens est un très mauvais raccourci, source de beaucoup de confusion. Écrire 2=5 dans une équation c'est normal...

    D'où mon intérêt pour vos différentes pratiques et je constate qu'ici aussi elles semblent très disparates.
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  • Pas compris « par substitution bien sûr ».

    En quoi « a=b » est équivalent à « a=a » ?
  • On peut dire simplement qu'une équation est caractérisée par :

    la présence d'une égalité
    la variable libre appartient à un ensemble bien déterminé.

    Résoudre une équation revient à trouver les valeurs de la variable libre dans l'ensemble déterminé qui rendent l'égalité vraie.

    Donc quand on écrit l'équation x3+4x=6 c'est un abus de langage/notation.
    Il faut dire résoudre l'équation x3+4x=6 dans R, ou C, ou Z, ou N ou [1, 2] etc... et il s'agit d'autant d'équations différentes.

    La confusion vient du fait que pour des raisons pédagogiques on écrit les équations et les égalités de la même manière alors qu'il s'agit de deux objets mathématiques bien différents.

    Et on a même pas touché aux identités.

    Égalité, identité et équation. Ecrites de la même façon mais bien sûr ce sont des objets différents. Les quantificateurs sont alors nécessaires pour bien distinguer ces trois concepts. Si on ne veut pas utiliser les symboles de quantification en classe on peut certainement utiliser le français (pour tout x... et il existe x dans A ...).
  • Dom a écrit:
    Pas compris « par substitution bien sûr ».
    En quoi « a=b » est équivalent à « a=a » ?
    Mon raisonnement de l'époque était: "vu que b est égal à a, on peut remplacer b par a dans le membre de droite". La faute était cachée dans un cadre plus complexe mais en substance elle revenait à ça. Elle vient de la différence de statut entre l'égalité et l'équation malgré l'utilisation du même symbole. D'où l'importance d'expliciter ces notions aux élèves.

    Pour ma part je présente les équations comme des questions ("pour quelles valeurs des inconnues/variables obtient-on une égalité?") et insiste sur la mauvaise utilisation du symbole égal dans ce cadre (le temps que les élèves assimilent je leur fais écrire le symbole en rouge). Ils comprennent également mieux que tant qu'ils n'ont pas donné l'ensemble des solutions (par une phrase au collège) ils n'ont pas répondu à la question et donc pas terminé l'équation.
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  • Serge_S a écrit:
    Et on a même pas touché aux identités.
    Egalité, identité et équation. Ecrites de la même façon mais bien sûr ce sont des objets différents.
    Pourrais-tu expliciter la différence entre égalité et identité?
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  • Ok.

    On a :
    (b=a) => (a=a)

    Mais on n’a pas :
    (a=a) => (b=a)
  • Dom, j'ai compris ma faute il y a bien longtemps, ma question est d'ordre pédagogique :)
    Comment présentez-vous les équations aux élèves pour qu'ils ne fassent pas ce genre de faute?

    De fait, les cas ou les élèves ont le plus de difficultés sont ceux où la variable disparait et qu'ils arrivent à quelque chose du style "0=5" et, au vu de la phrase réponse qui suit, on constate que bien peu d'élèves ont réellement compris ce qu'est une équation.
    Quand l'équation apparait être en fait une égalité ils ont aussi du mal à conclure.
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  • Ok.
    C’est un « simple » problème de logique.

    Il y a deux écoles d’après moi pour traiter les équations

    1)
    On a une ou plusieurs égalités, et avec les règles des maths on en déduit des choses.
    On a donc sur la copie une succession de « donc ».
    Dans le meilleur des cas, on obtient des égalités très simples.

    Là, il reste une partie du travail : remonter ces « donc ».
    Souvent on dit « vérifier que les solutions trouvées sont justes ».

    2)
    On applique des théorèmes d’équivalence.
    C’est la notion « d’équations équivalentes ».
    En 4e, pour la résolution des équations à une inconnue du premier degré, c’est ce qui peut se faire.
    Les théorèmes disent « cette équation a les mêmes solutions que la suivante ».
    Ainsi, arrivé à la fin : « l’équation de départ a les mêmes solutions que $x=3/7$ ».
    Ça assure que LA solution trouvée est la seule.
    Le théorème contient la remontée des « donc ».

    On peut reprocher à « 2) » d’être une artillerie lourde.

    Je n’ai pas répondu à « une définition de équation ? ».
    Mais je crois que c’est cela que tu désignes dans les différences d’un prof à un autre



    RAPPEL : un truc évident mais qui ne l’est pas dans les esprits.

    Quels que soient $a$ et $b$ et quelle que soit la fonction $f$ définie en $a$ et en $b$,
    si $a=b$, alors $f(a)=f(b)$. C’est par définition de l’égalité.

    C’est cette banalité qui est cachée dans « les méthodes de résolution ».
    Mais souvent c’est écrit « Si on ajoute à chacun des membres d’une égalité un même nombre, alors l’égalité est conservée. ».

    Quant au théorème d’équivalence (de remonté des « donc ») dont je parle, c’est juste que les fonctions considérées sont bijectives.
  • Très bien résumé Dom. Et les élèves ont plus de mal avec la 2) (d'où la cata constatée par les profs de lycée). Le seul bémol de la 1), en soi plus simple, c'est qu'on présuppose l'existence de la ou des solutions. Pour utiliser la 1) avec des équations sans solutions, il faudrait faire connaître aux élèves ce qu'est un raisonnement par l'absurde, ce qu'est une condition nécessaire, ce qu'est une condition suffisante.
  • Sans parler de « raisonnement par l’absurde » dont l’acception est parfois galvaudée (voir les discussions sur le site, auxquels parfois des esprits chagrins s’insurgent), j’ajoute pour poursuivre ce que tu dis :

    Quand on commence à résoudre une équation, on ne le dit jamais, mais c’est d’abord :
    « S’il existe un nombre $x$ tel que… , alors … ».

    Ainsi, arriver à une contradiction (une absurdité), c’est tout simplement avoir démontré la négation de « il existe un nombre $x$ tel que… ». On en conclut naturellement qu’il n’existe pas de $x$ tel que…
  • Pour ma part le raisonnement par équivalence me satisfait davantage et je ne crois pas qu'il soit plus complexe. Dans la version implication/vérification la majorité des élèves ne comprendra pas la nécessité logique de la vérification, ceux-là même qui auront du mal avec l'importance de comprendre que les solutions ne changent pas d'une équation à l'autre quand on raisonne par équivalence.

    Présenté aux élèves ça donne à peu près: "On change la question pour aboutir à une question plus simple mais on ne veut pas que la réponse change."

    Mais pour en revenir à ma préoccupation première, je voudrais savoir comment vous gérez ce symbole = qui n'en est pas un avec les élèves, dans la pratique.
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  • Soc a écrit:
    écrivait:
    Pourrais-tu expliciter la différence entre
    égalité et identité?

    Ecrivons

    (x+1)2 = x2 + 2x +1. S'agit-il d'une égalité, d'une identité ou d'une équation ?

    Dans cette expression il y a une variable libre, le x. Si le membre de droite est égal au membre de gauche pour tout x appartenant à un ensemble A alors on a une identité sur A.
    Si par contre la variable libre est quantifiée existentiellement sur A on a une équation dont l'expression (x+1)2 = x2 + 2x +1 peut être vraie ou fausse suivant les valeurs de x dans A.

    Pour tout x dans A : P(x) = Q(x) est une identité
    Il existe x dans A : P(x) = Q(x) est une équation

    On comprends alors qu'écrire P(x) = Q(x) sans quantifier le x est source d'erreur et confusion puisque on ne sait pas si on a affaire à une équation ou une identité.

    P(x) = Q(x) où x est une variable libre dans P et Q n'est à proprement parler pas une égalité parce que la valeur de vérité de l'expression dépend de x.

    3=2+1 est une égalité.
    6 = 10-4 est une égalité
    x = 3x -x n'est pas une égalité. Et si on ne quantifie pas la variable x on ne sait même pas s'il s'agit d'une équation ou d'une identité.
  • Si j'ai bien suivi:
    vrai pour tout x: identité
    vrai selon x: équation

    Du coup je ne vois toujours pas en quoi l'identité diffère de l'égalité. A moins que tu exclues les variables dans ta définition d'égalité?
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  • Bonjour Serge_S.

    Que fais-tu de l'énoncé : "Résoudre dans $\mathbb R$ : 3(2x-1) =(x+1)²-(x-2)²"
    J'ai souvent donné des équations de ce genre. Alors que "pour tout réel x, 3(2x-1) =(x+1)²-(x-2)²" n'est évidemment pas une équation.

    Il me semble que le mot "équation" s'applique à un usage d'égalités (résoudre, ou ensemble de points) et le mot "identité" à des théorèmes d'algèbre ou de trigo.

    Cordialement.
  • Soc
    Pour ma part j'ai constaté le contraire. Si toutefois cela fonctionne avec tes élèves, alors tant mieux.

    Et oui la différence identité / équation c'est ça. Une identité est un cas particulier d'égalité: une égalité toujours vraie.
  • PoemeA341 a écrit:
    Une identité est un cas particulier d'égalité: une égalité toujours vraie.
    Donc vous appelez égalité une égalité fausse?
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  • Oui, 2=3 est une égalité tout comme 2>3 est une inégalité.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Soc a écrit:

    En suivant le raisonnement de SERGE_S et de PoemeA341 je dirais plutôt qu'une égalité est une égalité parfois fausse pour le dire de façon dégueulasse...B-)-

    [Inutile de recopier l'avant-dernier message. Un lien suffit. AD]
  • Et quelle notation utilisez-vous pour différencier une égalité juste d'une égalité fausse?
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  • Une égalité peut évidemment être fausse.
  • Soc, tu as le droit d’écrire des trucs faux en maths, même du charabia sans queue ni tête mais si tu le fais sans le dire, tu vas vite passer pour un shtameur.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Je suis curieux de savoir comment vous définissez le symbole = aux élèves et quelle signification il revêt pour eux. Je crains que leur réponse soit loin de votre définition!

    Dans quelle cas avez-vous besoin de manier des égalités fausses autre que les équations? Laissez-vous aux élèves écrire AB²+BC²=AC² quand ils veulent vérifier la réciproque de Pythagore?
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  • Nicolas Patrois a écrit:
    Soc, tu as le droit d’écrire des trucs faux en maths, même du charabia sans queue ni tête mais si tu le fais sans le dire, tu vas vite passer pour un shtameur.

    Peu m'importe l'opinion que vous avez de moi, mon égo se porte bien et continuera de bien se porter.
    Ma curiosité est purement pédagogique. Si votre façon de présenter aux élèves me parait supérieure je changerais la mienne bien volontiers, mais pour l'instant vous ne proposez que des contestations sans jamais répondre à ma question: comment définissez-vous le = aux élèves et comment définissez-vous les équations?
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  • L'égalité est une affirmation, selon laquelle deux nombres sont égaux. Une égalité peut être fausse.

    Cela vient du fait que quand on écrit des équivalences du type 2x + 1 = 5 <==> 2x = 4 on écrit P <==> Q avec P l'affirmation ''2x + 1 = 5'' et Q l'affirmation ''2x = 4''. La seule ''valeur'' que peut avoir P c'est vrai ou faux, c'est une affirmation. Comme les booléens en informatique valent vrai ou faux.

    Mais je conçois tout à fait qu'on ne s'embête pas avec toutes ces considérations au collège. Parler d'existence, de possibilité qu'il n'y ait pas de solution, sans avoir vu auparavant les rudiments de la logique, sans parler de raisonnement par l'absurde, de raisonnement par condition nécessaire et suffisante, ni même d'ensembles de solutions, me parait mettre la charrue avant les bœufs.

    Autant considérer que la variable est solution, voir ce que cela entraîne et vérifier voir si on n'a pas fait une erreur de calcul.

    Et dans certains cas particuliers (on pourra exhiber x = x + 1) dire qu'il y a une contradiction donc qu'en réalité il n'y a pas de solution (quitte à expliciter certains sujet de brevet qui emploient le verbe ''exister'' en leur expliquant simplement que tant qu'il n'y a pas de contradiction trouvée / tant qu'on trouve une solution c'est que oui elle existe et qu'ils approfondiront cela au lycée).

    Donc d'habitude:

    On considère un nombre x tel que...
    Alors...
    Donc...
    Donc x = .. ou x = ... (si plusieurs solutions)
    Vérification: pour x = .... , on a ... et pour x = ..., on a ...
    Les solutions sont...

    Si pas de solution (exemple):
    On considère un nombre x tel que x = x + 1
    Alors 0 = 1 ce qui est impossible.
    Donc x n'existe pas.
    Donc l'équation x = x + 1 n'admet pas de solution.

    Ca fait partie du raisonnement par l'absurde mentionné au BO sans pour autant le nommer.
  • Le symbole = a beaucoup de sens différents. Donc, normal qu'il y ait plusieurs réponses.

    On n'a pas forcément à manier des égalités fausses, mais on peut en écrire. Quitte à justifier, si possible, qu'elles sont fausses. Pour la réciproque de Pythagore, tout dépend de comment c'est rédigé...
  • Soc
    Pour la distinction entre égalité toujours vraie et égalité tout court:
    Il n'y en a pas. et je suis d'accord que ça pose problème. Si j'avais le pouvoir de modifier le vocabulaire communément utilisé dans le monde scientifique, je déclarerais égalité et identité synonymes, et appellerais 2 = 3 ''assertion d'égalité'' ou ''affirmation d'égalité''. ce serait plus simple. Mais je n'ai pas vraiment le choix.
  • On ne se comprend pas.
    J'entends bien que pour vous le symbole = revêt différentes significations. Mais qu'en est-il des élèves?
    Je ne veux pas une leçon sur les équations (au passage la vérification est obligatoire si on raisonne par implication) mais une leçon sur l'enseignement. Autrement dit:

    "Comment définissez-vous le symbole = aux élèves?"
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  • Soc
    Ta question initiale portait sur le sens donné à équation, pas sur le signe =. Donc un peu de reconnaissance quant aux débuts de réponse apportés et de respect dans ta communication. Ne pas dire ''je veux'', c'est ce qu'on enseigne initialement aux enfants.
    Merci pour la remarque quant à la vérification, s'il est vrai que je dis à l'oral que toutes les opérations sont remontables (en lien avec les programmes de calcul) et que les élèves la plupart du temps vérifient et écrivent la vérification vu que ça figure comme ça dans la rédaction du cours, cela doit obligatoirement figurer.
  • Ma question porte sur le sens donné à une équation aux élèves, pas aux contributeurs du forum qui je pense ont comme moi quitté les bancs de l'école depuis quelques temps déjà. La question sous-jacente, mais effectivement pas explicite au début est du coup le statut du symbole = pour les élèves.

    Désolé, si j'ai été un peu sec, telle n'était pas mon intention. Cela vient de la frustration de la difficulté d'instaurer un échange. Les discussions portent sur ma capacité ou non à comprendre le symbole = plutôt que sur la pédagogie. Je ne comprends pas.

    De fait je n'ai aucun problème idéologique à tordre les définitions mathématiques dans mon sens si elles me paraissent inappropriées à la compréhension et à l'enseignement et si je pense mieux aider les élèves autrement. Cela peut en choquer certain, mais n'est-il pas possible d'échanger tout de même?
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  • Le signe = représente tout d'abord le résultat d'un calcul, puis une identité entre deux expressions, l'affectation d'une valeur à une variable... mieux vaut éviter de rentrer dans les détails...
  • Le symbole « = » n’est pas défini. Je ne l’ai jamais vu en tout cas.

    Quant aux inégalités fausses.


    Donnée du problème :
    ABC est rectangle en A.
    AB=3 et AC=5
    Question : Que vaut BC ?

    Rédaction :
    J’applique Pythagore, je sais que BC est positif et j’écris :

    $AB^2+BC^2=AC^2$ <=> $BC=4$


    Dans texte, la dernière phrase (l’équivalence) n’est pas fausse.
    Elle contient des égalités fausses cependant.
    L’erreur de raisonnement existe mais là, en l’état, le texte ne souffre pas d’une erreur.
    On voit par contre que l’on n’a pas la réponse à la question posée.
    Et d’ailleurs, même si on remplace cette dernière équivalence en : $AB^2+AC^2 = BC^2$ <=> $BC = \sqrt{34}$
    on n’a encore aucune erreur mais on n’a toujours pas la réponse à la question.
  • Soc a écrit:
    Peu m'importe l'opinion que vous avez de moi, mon égo se porte bien et continuera de bien se porter.

    Je n’ai pas d’opinion sur toi, ce n’est pas mon propos. ;-)
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Pour les élèves, l’égalité signifie « j’appuie sur la touche = de la calculette », c’est pourquoi, pour eux, 3+5=8 est vraie alors que 8=3+5 est fausse ou du moins douteuse et qu’on voit régulièrement des choses comme 2×5+3=2×5=10+3=13 sur les copies.
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  • @Dom: Pour mes élèves, le symbole = est réservé aux égalités vraies (beurk). La seule nécessité d'envisager des égalités fausses (rebeurk, il est temps de changer de vocabulaire) se présente pour les équations (symbole en rouge, interprété comme une question). Dans le cas de Pythagore par exemple, le théorème donne une égalité, puis on résout l'équation correspondante (avec ou sans contrainte x>0).

    En dehors des équations se pose aussi le problème de la vérification d'égalité (réciproque/contraposée de Pythagore par exemple) auquel cas il suffit de faire deux calculs séparés.

    Je ne vois pas d'autre difficulté logique au collège et au moins dans ce cadre le symbole = a un sens clair.

    Si la signification mathématique du mot "égal" est à des années lumière de la signification qu'il a pour le reste de la population (et donc des élèves également) il est peut-être bon de reconsidérer notre position.
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  • Même pour certains profs, le symbole "=" ne semble pas avoir la bonne signification.
    L'exemple choisi par Nicolas pourrait en être une illustration.
    "ce qui suit le égal doit être plus simple de ce qui le précède".

    Autres pistes : certains profs vont hurler quand ils vont lire que 10+8 est bien un produit.
    Ils vont même annoncer "c'est faux !" au lieu de triturer l'élève pour éclairer les choses.

    Pour moi il faut vraiment que dans la tête de tout le monde, le nombre dix-huit puisse être écrit 10+8.
    Certains ne sont pas d'accord avec ça... On a même lu "$2\times 6$ n'est pas un entier".

    Il est vrai que pour les égalités fausses, on écrit par exemple pour Pythagore ou Thalès avec le symbole $\neq$.

    Qui propose un exemple où la non égalité est fausse ? :-D
  • Bonjour.

    $5 \neq 5$ ?

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • Pour 2×6, c’est comme toujours : on parle de l’écriture ou du nombre ?
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Oui la convention est toujours « on parle du nombre, de l’élément de $\mathbb R$ ».

    D’ailleurs ceux qui s’offusquent pourraient écrire « $2+5 \notin \mathbb N$ » ?
    Dans ce cas :
    - l’utilisation du « = » est étrange
    - on a également $7 \notin \mathbb N$ car le symbole $7$ n’est pas un nombre mais un élément de l’alphabet (un chiffre).

    A part une mauvaise foi ou un incompréhension, je ne vois pas…
  • Je n'ai effectivement aucun mal à écrire $\forall k \in \mathbb{N}, 2k \in \mathbb{N}, 2+k \in \mathbb{N}$

    C'est peut-être malvenu.

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • @Dom: Je n'adopte pas cette convention avec les élèves. Pour moi le mot somme est entièrement lié à l'écriture du nombre, sinon tous les nombres sont à la fois somme/produit/quotient et le mot perd son utilité. J'attends donc effectivement des élèves qu'ils utilisent le mot "somme" pour 10+8 et pas autre chose (même si j'en conviens 10+8 = 56,52/3,14).
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  • Et pourtant à la question " qu'est-ce que la somme de 10 et 8 ? " , qu'accepterais-tu ?

    Si tu considères que la réponse "dix-huit" (oralisée) n'est pas bonne, alors c'est cohérent.
    Mais si tu l'acceptes, il y a un problème de cohérence.

    Autre chose : "la somme de dix et huit est égale au produit de deux par neuf".
    Vrai ou faux, pour toi ?
    Pour moi, oui, c'est vrai.

    Dans d'autres contextes, j'utiliserais par exemple "Écrire en somme le nombre dix-huit" ou "Écrire en produit le nombre dix-huit".
    On parle bien d'écriture dans la consigne.
    Mathématiquement, c'est "trouver un (couple) antécédent de dix-huit par la fonction somme".
    Et là, c'est ton sens à toi, le sens de l'écriture.
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