élèves hyper-faibles

salut,

je donne bcp de cours particuliers et j'ai des élèves évidemment assez faibles, qui n'aiment pas les maths pour la plupart.

je fais rapidement une typologie:

- élèves fermés, bornés. Que faire, comme disait le camarade Lénine ? les faire régresser , les faire jouer ? je subodore que ces élèves là n'ont pas suffisamment joué dans la petite enfance. découpage, bataille navale, dessins,
activité manuelle ? difficile quand on a déja quinze ou seize ans.

- élèves avec des difficultés familiales: parents caractériels, père toujours absent, pris par la travail ou par sa maitresse, parents divorcés, décédés,absents,remariés etc.. les élèves n'éprouvent aucune jouissance à faire des mathématiques, c'est une métaphore de la vie réelle, et par voie de conséquence, ne mémorisent pas et ne capitalisent pas les connaissances. Faire du calcul mental, de l'histoire des maths,pour les motiver, voire même
discuter le bout de gras ?

-dernier cas de figure: l'élève a été pris en grippe par son prof de collège ou lycée, qui a décidé, in petto, du redoublement,dès le 1er jour de la rentrée,
pour cause de tête à claque.
Faut alors tenir le choc: on soutient l'élève et ses parents face à l'EN jusqu'au mois de juin.

A vous lire.

Réponses

  • bonsoir

    premier type: élève borné et hermétique aux math
    tu peux essayer de l'accrocher par sa matière préférée en classe (histoire, éducation physique ou autre) ou son loisir (foot, tennis, échecs, cinéma, jazz) quitte à revenir rapidement aux math (les parents y tiennent)

    second type: difficultés familiales; l'école n'est pas en cause et donc il faut essayer de valoriser l'enseignement des profs et en particulier en math bien-sûr
    tu as davantage de libertés vis-à-vis des parents (qui culpabilisent un peu)

    troisième type: l'établissement ne peut pas surtout en début d'année décider du redoublement de l'élève; il faut redonner confiance à l'élève par le travail fait en commun et le persuader qu'il pourra passer en classe supérieure

    il n'y a pas de cas désespéré!

    cordialement
  • J'ai donné moi même des cours particuliers et fait des cours devant un public dont l'age a varié entre 15 et 26 ans et le niveau de CAP à Bac+5. Pour ce qui est de la notion de "fermé , borné", à part les compacts pour une métrique je ne connais pas (humour matheux). Soyons clair un préado ou un ado, sauf à être gravement schizophrène ou avoir un passé lourd du genre enfant martyr, et dans ce cas il n'as pas besoin d'un professeur particulier mais d'un médecin d'un psy ou de tout autre professionnel formé pour prendre en charge un tel vécu, a toujours des centres d'intéret. Que les enfants "normaux", disons habituels, ne s'intéressent pas aux maths n'a rien de surprenant : c'est une discipline exigeante, qui peut être difficile, qui leur semble ennuyeuse et dont ils ne voient pas les applications! Leurs centres d'intérêts sont souvent, les autres ados et préados de sexe opposés (il y a aussi des futurs homosexuel(les) et c'est une minorité en nombre), et des trucs genre le dernier groupe de rock ou de rap à la mode. Il faudrait un jour que les brillants matheux réalisent que les gosses qu'ils ont en charge ne sont pas tous enfant d'enseignants ou d'ingénieurs ou de scientifiques (catégories sociales minoritaires en nombre d'après les statistiques sérieuses), qu'ils ont une sexualité (lisez Freud et Dolto qui sont scientifiques même s'ils n'ont jamais fait de savants calculs), que dans la plupart des cas les maths serviront assez peu, souvent pas du tout à part compter, dans leurs domaines professionnels ainsi que dans la façon dont ils aborderont la culture en général. Cela ne veut pas dire que les maths "ne servent à rien", mais si certaines élites cessaient de croire que leur culture (au passage celle-ci peut être souvent limitée) est le centre du monde (cela
    ne vaut pas que pour les matheux d'ailleurs), je crois que la "société" se porterait un peu mieux!
    Les mathématiques ne sont pas vraies, elles sont commodes.
    Henri Poincaré
  • Il faudrait un jour que les brillants matheux réalisent que les gosses qu'ils ont en charge (...) ont une sexualité
    Euh, concrètement, que dois-je changer à mes cours de math ?
    Freud et Dolto qui sont scientifiques même s'ils n'ont jamais fait de savants calculs
    Je ne sais pas si tu veux parler de la psychanalyse, mais il me semble que tout le monde n'est pas d'accord pour dire que c'est une science.
  • c'est vrai que c'est pas forcément utile pour leur futur métier, comme l'histoire, la géographie, le français, le latin la philosophie, le gred, l'EPS ...
  • Si la psychanalyse, la psychologie, la sociologie, la politique, la philosophie, ... sont des sciences, alors ce ne sont que des sciences inexactes; ce qui ne veut pas dire qu'il soit inintéressant de les étudier;)
  • ce qui ne veut pas dire qu'il soit inintéressant de les étudier
    Loin de moi cette idée :)
  • Quand on y réfléchit bien, pour certains métiers, l'école n'est pas vraiment utile. Je pense que 5% d'une classe d'âge au BAC devrait suffire :D
  • "Quand on y réfléchit bien, pour certains métiers, l'école n'est pas vraiment utile. Je pense que 5% d'une classe d'âge au BAC devrait suffire", pas possible le chateau de la star ac est trop petit
  • AlainLyon a écrit:
    dans la plupart des cas les maths serviront assez peu, souvent pas du tout à part compter, dans leurs domaines professionnels ainsi que dans la façon dont ils aborderont la culture en général. Cela ne veut pas dire que les maths "ne servent à rien",

    Elles servent aussi à savoir que les affirmations d’un interlocuteur, si elles ne sont pas démontrées, sont à prendre avec des pincettes. Elles servent aussi à avoir du recul sur le vocabulaire employé.
    mais si certaines élites cessaient de croire que leur culture (au passage celle-ci peut être souvent limitée) est le centre du monde (cela ne vaut pas que pour les matheux d'ailleurs),

    Je ne comprends pas.
    je crois que la "société" se porterait un peu mieux!

    Je crois plutôt qu’en cassant l’école, la société s’en porte plus mal.

    Pour revenir aux élèves très faibles, on pourrait se poser la question de leur présence dans la classe où ils sont. Comment ont-ils pu arriver là ?
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • ça tourne au troll.

    Pour répondre à Unijambiste :
    Catégorie 1 : Pourquoi continuer à les embêter ? S'ils ne sont pas d'accord pour travailler avec toi, laisse tomber (à moins que tu ais besoin de fric, alors joue avec eux et leur dernière console de jeux), et dis le aux parents (qui croient qu'un cours particulier donne des bonnes notes, qu'il suffit de payer).

    Catégorie 2 : Voir Jean Lismonde

    Catégorie 3 : OK.

    Tu oublies :
    Catégorie 4 : Ceux qui ont été traumatisés par un prof ou un instit. On peut progressivement leur redonner confiance et intérêt. Mais c'est long..

    Voir "Mathématique, ma chère douleur" et aussi les bouquind de Stella Baruk.

    Cordialement.

    NB : La rééducation en mathématiques, c'est un vrai métier.
  • Bonjour

    Comment des élèves très faibles ont-ils pu arriver là? Très simple : à cause d'une idéologie débilisante (tous bords confondus) qui sévit depuis le début des années 80 et qui consiste à vouloir 80% d'une classe d'âge au bac, ainsi que d'une perte de la valeur travail.
    Les maths ne sont pas les seules touchées : la France se place au 17émé rang des 25 de l'EU dans la compréhension de l'écrit à l'entrée en 6éme (le Monde de today)!!

    Pour unijambiste : il est effrayant de voir dans ton post que systématiquement tes élèves ont des excuses, jamais tu ne te dis que c'est tout simplement parce qu'ils en b... pas une!!! Ce type de pensée est également à l'origine de la déconfiture actuelle. Faut les forcer à bosser et c'est tout! (et ça marche!!!!)

    Emmanuel
  • la France se place au 17émé rang...
    Ceci peut se voir positivement : je suis citoyen du Monde, et si la France n'est que 17 ème sur 25, c'est que les autres sont forts, et c'est très bien (l'éducation c'est pas la coupe du monde de foot) ;)
  • Je trouve ce post dur pour un certain nombre d'élèves. Certes, vu ce qu'on leur demande au collège, leurs difficultés sont souvent dues à un manque de méthode de travail, à une non-habitude d'apprendre par coeur, etc... Mais il faut avouer que quand on voit certaines situations familiales, on comprend que certains de nos élèves soient présents physiquement en cours, mais pas réellement mentalement... Je ne cherche pas à les excuser, mais je le constate... Je débute dans le métier, et je découvre un certain milieu social très défavorisé, ça fait vraiment relativiser sur les difficultés de notre propre vie quand on voit des mômes de même pas 15 ans qui ont " fois plus souffert que nous...

    Alors que faire pour les aider ? En effet, leur redonner confiance, et leur montrer qu'ils ont de l'importance, qu'ils sont capables de faire qqch de bien.



    Yersinia Pestis Écrivait:
    > Bonjour
    >
    > Comment des élèves très faibles ont-ils pu arriver
    > là? Très simple : à cause d'une idéologie
    > débilisante (tous bords confondus) qui sévit
    > depuis le début des années 80 et qui consiste à
    > vouloir 80% d'une classe d'âge au bac, ainsi que
    > d'une perte de la valeur travail.
    > Les maths ne sont pas les seules touchées : la
    > France se place au 17émé rang des 25 de l'EU dans
    > la compréhension de l'écrit à l'entrée en 6éme (le
    > Monde de today)!!
    >
    > Pour unijambiste : il est effrayant de voir dans
    > ton post que systématiquement tes élèves ont des
    > excuses, jamais tu ne te dis que c'est tout
    > simplement parce qu'ils en b... pas une!!! Ce type
    > de pensée est également à l'origine de la
    > déconfiture actuelle. Faut les forcer à bosser et
    > c'est tout! (et ça marche!!!!)
    >
    > Emmanuel
  • Et aussi, peut-être les traiter comme les autres pédagogiquement, histoire qu’ils essaient de penser à autre chose pendant le cours.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • >En effet, leur redonner confiance, et leur montrer qu'ils ont de l'importance, qu'ils sont capables de faire qqch de bien.

    Eh oui, c'est malheureusement le seul remède : la démagogie ... Dans la mesure ou plus personne ne croit plus au rôle de promotion sociale de l'école, ni l'enfant (qui n'est pas dupe), ni l'adulte (qui pense que d'une certaine manière, l'élève est dépendant de sa misère sociale), il n'y a pas d'autre solution que de surnoter en espérant que l'élève n'aie même plus l'envie de bordéliser. Vive la France !
  • N'oubliez pas que les élèves ont vocation à "devenir", pas à être. Paradoxe : seule l'école peut les sortir de leurs conditions. Quand aux problèmes de société, regardons le passé :
    14/18, combien de familles "mono-parentales",
    les années 30 : chômage, pas d'aides sociales. L'alcoolisme, terrible fléau.
    39/45 : les pères prisonniers.
    Début des années 50 : l'abbé Pierre, pauvreté. Les rapatriés ...
    La liste peut encore être très longue. Pourtant, que je sache, l'école n'était pas "bordélisée" ... Il est vrai qu'ils n'étaient pas abreuvés d'une "sous-culture" justifiant leurs actes ... De toute façon, la compassion ne les aidera pas.
    La seule chose faisable, c'est favoriser et donner des conditions de travail décentes à ceux qui veulent apprendre, même faibles ...

    99
  • Blandine Écrivait:
    " Mais il faut avouer
    > que quand on voit certaines situations familiales,
    > on comprend que certains de nos élèves soient
    > présents physiquement en cours, mais pas
    > réellement mentalement... Je ne cherche pas à les
    > excuser, mais je le constate... Je débute dans le
    > métier, et je découvre un certain milieu social
    > très défavorisé, ça fait vraiment relativiser sur
    > les difficultés de notre propre vie quand on voit
    > des mômes de même pas 15 ans qui ont " fois plus
    > souffert que nous..."



    Le coup de la situation familiale, "pov'chou faut comprendre", çà me fait toujours terriblement marrer. J'ai vécu une situation familiale désastreuse, et l'école était le seul endroit avec des gens normaux, pas de coups, pas d'insultes, pas de violences. Je n'ai jamais emmerdé les profs, seuls adultes à me traiter en être humain. Je ne bossais pas toujours au mieux de mes capacités, ni très régulièrement, mais je m'en sortais plutôt bien, j'ai même fini par avoir une maîtrise de maths et le capes avec bi-admissibilité à l'agreg, pourtant on ne peut pas dire que j'avais commencé ma vie avec les mêmes chances que les autres. Je ne crois pas que les élèves qui foutent le bordel ont forcément des problèmes par ailleurs. Pour ce que j'en sais, les personnes que je connais, et qui ont eu une enfance semblable à la mienne, sont extrêmement respectueuses de l'école, parce qu'elles ont très vite compris que c'était leur seule chance de s'en sortir. Alors les grandes phrases démagogiques des collègues, du type "oui, mais tu sais, c'est pas facile pour lui, il a des problèmes, c'est pour ça qu'il est ingérable...", franchement ça me donne envie de gerber.

    A part çà, entièrement d'accord avec Yersinia Pestis comme souvent.
  • "Le coup de la situation familiale, "pov'chou faut comprendre", çà me fait toujours terriblement marrer. J'ai vécu une situation familiale désastreuse, et l'école était le...."

    Il y a des collègues qui ont du mal à faire la différence entre un exemple et une loi statistique .
  • et il y a des collègues qui ont un peu tendance à donner dans la démagogie ...
  • Un enfant qui fout le bordel, c'est un enfant qui a décroché du cours dans 80% des cas (parfois depuis plusieurs années). Je sais pas vous, mais quand vous assistez à une conférence à laquelle vous ne pigez que dalle, vous commencez à discuter, à essayer de vous occuper car le temps est long dans ces moments-là.
  • ce n'est pas la seule cause loin de là et ton coefficient de corrélation me paraît élevé.

    je peux même dire que les élèves les plus en difficultés que j'ai eu étaient très réservés, introvertis et on ne les entendait jamais. Ce sont des élèves qui pour des raisons diverses se retrouvent avec un QI très faible pour leur age et sont perdus.

    J'ai connu pas mal de pertubateurs qui n'étaient pas les plus faibles de la classe (je n'ai pas dit qu'ils n'étaient pas faibles).

    Mais je suis d'accord on ne peut occulter le fait qu'il y ait un lien.

    Le problème c'est l'histoire de la poule et de l'oeuf. C'est le lien de causalité qui est intéressant:
    l'élève est il pertubateur parce qu'il a un niveau faible
    ou bien
    a-t-il un niveau faible parce qu'il est pertubateur

    ON ne peut répondre de manière générale à cette question. Tout dépend de l'élève, de son environnement et de l'intérêt qu'il a eu pour une matière donnée lorsqu'on a commencé à la lui enseigner.
  • Bonjour,

    J'ai cru voir dans beaucoup de réponses à ce post, une réaction (qui est plutôt normale pour des gens qui pratiquent assidument les mathématiques), qui consiste à généraliser une situation, ou à tenter d'en avoir une vue d'ensemble. A mon avis ce n'est pas toujours possible...

    Chaque personne à un vécu propre (et pas seulement dans sa famille, je parle aussi des professeurs, etc...) qui fait que sa rencontre et sa réaction face aux mathématiques (ou à autre chose d'ailleurs) est unique, d'où l'incroyable difficulté de classifier par exemple les types d'étudiants et d'identifier des méthodes (forcément approximatives en plus) qui fonctionnent pour chaque type.

    Maintenant, que l'on soit de l'avis qu'il faut déresponsabiliser les étudiant de niveau faible (ou tourmentés) en rejetant la faute sur leur vécu, ou bien qu'il faut les pousser à travailler plus, ou encore les aider à effectuer une "rencontre" révélatrice ou du moins agréable avec ce que l'on souhaite leur enseigner (les séduire en somme), toutes ces méthodes viennent de l'expérience personnelle de l'enseignant !

    L'école est une administration qu'on veut voir fonctionner, tout en sachant qu'elle ne peut pas s'adapter à chaque élève et jouer les rôles de tout ce qui lui manque dans son environnement (un père, un psy, un policier, un prof aussi tant qu'a faire...). Et apprendre à connaître et à comprendre un monde toujours plus compliqué nécessite un certain équilibre mental (ou psychique ou environnemental, ou autre, cad au moins un en tout cas). C'est ce qui rend l'enseignement si difficile !

    Auto-dérision : Que viens-je de faire ? Généraliser, aussi !

    Après tout ce blabla, j'ai envie de répondre finalement :
    Je suis d'accord avec la première réponse (Jean Lismonde), il n'y a pas de cas désespéré !
    Snoop, ta force de caractère et ton équilibre qui t'ont fait compenser ta situation familliale difficile avec un respect pour l'école qui t'a apporté ce qu'il te manquait, et avec succès, est tout à ton honneur, mais tous n'ont pas la force d'en faire de même, et certains abandonnent "le combat". Ce sont eux qui peut-être sont les cas les plus difficiles à comprendre et les élèves les plus difficiles à faire progresser.

    Amicalement,
    Johann
  • J'ai envie de dire que ce n'est pas parce que localement il est impossible de donner une loi générale que globalement il n'y en ait pas une.
  • Pour un élève faible en Maths il faut aussi privilégier les exercices ayant un rapport maximal avec la réalité et ayant un fort aspect pratique parcequ'il a justement du mal à comprendre les exercices théoriques qui ne sont ni plus ni moins que des applications pures du cours et des théorèmes qu'il comporte. De plus il pense que les maths ne lui serviront jamais à rien, il faut donc renforcer la vision pratique qu'il a des mathématiques. Lui expliquer les raisons historiques qui ont motivé la création de certains outils mathématiques qui font les objets des cours peut être intéressant aussi.

    Un élève faible en mathématiques peut aussi être peu sûre et avoir une mauvaise opinion de soit. Pour cela, je pense qu'une personne soutenant ou enseignant les mathématiques à un élève doit tenir des raisonnements du niveau de l'élève et non pas tenir le raisonnement parfait directement. C'est à dire que lorsqu'ils résolvent des problèmes ensemble, l'encadrant devrait volontairement tenir des raisonnements faux que l'on a tendance à tenir lorsqu'on est confronté la première fois à un type de problème. Cela permettrait d'une part à l'élève de mieux saisir la justesse du bon raisonnement et d'autre part à lui redonner un peu de confiance en lui car il comprendrait alors qu'il est normal de tenir des raisonnements biaisés lorsqu'on aborde un type de problème pour la première fois.
  • Mouais je ne suis pas convaincu par l'aspect "pratique"...

    En fait ça marche si déjà l'élève comprend un peu comment ça se passe en théorie. A chaque fois que j'ai recours à un exemple d'ordre pratique genre calcul d'intérêts avec des suites géométriques etc... l'élève semble comprendre comment ça fonctionne, tout du moins il comprend l'intérêt de ces suites. Mais dès qu'on revient à des math pures, c'est la débandade... On montre que la suite est géométrique en regardant 3 termes successifs -.- et il faut que je recommence tout mon blabla sur l'intérêt de travailler avec "n un entier quelconque". Et ça il n'y a pas moyen de le raccrocher à la réalité.

    Quand aux raisons historiques.... je prends l'exemple de la dérivation. Après avoir fait un petit speech sur le lien entre dérivée, tangente, corde, notion de vitesse etc... tout avait l'air plutôt bien parti.

    Finalement quand je lui demande ce que vaut la dérivée de x ---> 3x + 2 en un point $x_0$ j'ai pour réponse, après de longues minutes de réflexion : $3x_0 + 2$.... Je ré-explique le lien avec la tangente, lui demande à quoi ressemble la courbe de la fonction.... pas de réponse.

    Donc après tu peux expliquer tous les aspects concrets et pratiques d'une notion, si l'élève ne visualise pas les choses, il ne les visualise pas et au pire te donne l'impression d'avoir compris.

    Néanmoins je suis d'accord que pour quelqu'un de doué mais n'aimant pas les math ce genre de méthode peut être intéressante. Mais pour quelqu'un qui, au bout de 3 semaines sur les suites, ne connaît toujours pas la définition de suite géométrique... ou après 2 semaines sur la dérivation ne sait toujours pas ce qu'est le coeff directeur d'une droite....

    Le gros problème je pense, est que les élèves savent de moins en moins s'adapter. A la moindre difficulté ils arrêtent, ne cherchent même pas à la surmonter. Et puis comme le programme devient de plus en plus vide, ils ont de toute façon l'impression que c'est beaucoup trop difficile pour ce que ça apporte. Du coup les maths se résument à faire des exercices chiants et dénués d'intérêt, simplement pour avoir une bonne note. C'est un peu comme si on essayait de jouer d'un instrument juste en reproduisant des mouvements, sans même chercher à faire du solfège.

    Les maths c'est comme tout, il y a des trucs très chiants à faire mais c'est nécessaire, c'est la base. Vous connaissez un domaine de la vie où le début de l'apprentissage n'est pas pénible et rébarbatif ?? Seule la passion et l'envie nous aident à surmonter cela. Et ça personne peut le faire à votre place. Au mieux on peut essayer de communiquer cet intérêt, mais ça semble de plus en plus difficile.

    t-mouss
  • Les élèves ont surtout compris que de toutes manières, ils passeront en classe supérieure et ils auront le bac, sans même lever le petit doigt.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Vanished Écrivait:
    > Pour un élève faible en Maths il faut aussi
    > privilégier les exercices ayant un fort aspect pratique

    je ne suis pas nécessairement d'accord. Avec les très faibles, en cours particuliers, je leur montre aussi des choses esthétiques: pavages
    de Roger Penrose, le petit pentagone dans le grand et le nombre d'or,
    la suite de Conway (1,11,21,1211,111221,..)

    les faibles ont plus besoin d'apprendre des méthodes "intelligentes"
    (ex: utiliser la symétrie, saturer une relation pour que tous les
    éléments jouent le même rôle..) que des résultats. Il faut faire du méta,du méta,et encore du méta...
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