Epreuve expérimentale au Bac S
Bonjour,
Je voudrais lancer une discussion, sans chercher à créer de polémique : que tous les troller s'abstiennent de répondre des c........
Dans l'académie d'Aix, le recteur et les ipr obligent les profs de terminale S à expérimenter une épreuve de maths ayant pour but de faire utiliser l'ordinateur, ou des calculatrices performantes.
Le problème, c'est que nous ne disposons pas de suffisament de temps pour préparer ces derniers, à une épreuve dont je ne vois pas trop l'intérêt.
Aux dires des ipr, ils pensent réconcileir de la sorte les jeunes avec les maths, ça me fait doucement rire, comme si l'ordinateur allait subitement apprendre à nos élèves à penser les mathématiques.
Je ne suis pas contre l'usage modéré d'un ordinateur, mais quand je vois les conneries qu'on nous demande de faire en collège avec un tableur par exemple (résoudre des équations par test de valeurs grâce au tableur), je comprends mieux les dommages collatéraux causés par l'usage d'ordinateur : ça fait ludique, moderne, mais après, en 2° et même en 1°S, on trouve des erreurs algébriques impensables. Je ne jette pas la pierre aux élèves, mais je pense que l'ordinateur est une sacré gabegie.
On semble aujourd'hui oublier un peu vite que pour se servir de façon intelligente d'une machine, il faut avoir un minimum de recul et de réflexion, on met la charrue avant les boeufs.
Avez-vous comme moi le sentiment qu'un ordinateur n'est qu'un leurre dans l'apprentissage des mathématiques (je ne nie pas son utilité dans tes théories plus poussées comme le cryptage).
On veut faire du ludique, du moderne, du démago, mais en fin de compte, n'est-on pas en train d'assasiner les Mathématiques?
Merci pour tout élément de réponse, je précise que je ne suis pas un réac, j'aime bien les mathématiques, c'est tout.
Bonne soirée,
gauss.
Je voudrais lancer une discussion, sans chercher à créer de polémique : que tous les troller s'abstiennent de répondre des c........
Dans l'académie d'Aix, le recteur et les ipr obligent les profs de terminale S à expérimenter une épreuve de maths ayant pour but de faire utiliser l'ordinateur, ou des calculatrices performantes.
Le problème, c'est que nous ne disposons pas de suffisament de temps pour préparer ces derniers, à une épreuve dont je ne vois pas trop l'intérêt.
Aux dires des ipr, ils pensent réconcileir de la sorte les jeunes avec les maths, ça me fait doucement rire, comme si l'ordinateur allait subitement apprendre à nos élèves à penser les mathématiques.
Je ne suis pas contre l'usage modéré d'un ordinateur, mais quand je vois les conneries qu'on nous demande de faire en collège avec un tableur par exemple (résoudre des équations par test de valeurs grâce au tableur), je comprends mieux les dommages collatéraux causés par l'usage d'ordinateur : ça fait ludique, moderne, mais après, en 2° et même en 1°S, on trouve des erreurs algébriques impensables. Je ne jette pas la pierre aux élèves, mais je pense que l'ordinateur est une sacré gabegie.
On semble aujourd'hui oublier un peu vite que pour se servir de façon intelligente d'une machine, il faut avoir un minimum de recul et de réflexion, on met la charrue avant les boeufs.
Avez-vous comme moi le sentiment qu'un ordinateur n'est qu'un leurre dans l'apprentissage des mathématiques (je ne nie pas son utilité dans tes théories plus poussées comme le cryptage).
On veut faire du ludique, du moderne, du démago, mais en fin de compte, n'est-on pas en train d'assasiner les Mathématiques?
Merci pour tout élément de réponse, je précise que je ne suis pas un réac, j'aime bien les mathématiques, c'est tout.
Bonne soirée,
gauss.
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Réponses
C'est un combat d'arrière garde, perdu d'avance.
Yoccoz a écrit : « Les mathématiques sont un outil de sélection, ce qui ne rend pas cette discipline sympathique au public, mais c'est efficace. En France on repère les mathématiciens, comme autrefois dans les pays de l'Est, les sportifs ».
Les mathématiques doivent perdent ce rôle ; la décision est irrévocable et a été prise depuis pas mal de temps.
La rhétorique a disparu, le grec a disparu, le latin a disparu, l'allemand a disparu ; les mathématiques elles-aussi disparaîtront du paysage de l'enseignement français. Il ne subsistera que quelques universitaires pour continuer de porter quelque intérêt à cette discipline... sous le regard courroucé des autres, qui leur reprocheront les maigres crédits encore alloués, et dont on pourrait faire un meilleur usage. Quant à envisager les conséquences de cette disparition, personne n'y songe.
Le grand public ne regrettera rien, beaucoup ont trop souffert des mathématiques pour ne pas applaudir à leur condamnation. Le niveau intellectuel du citoyen lambda a été tellement laminé qu'il ne peut qu'avaler les couleuvres présentées par les instances officielles dans un emballage attrayant pour ne pas dire distrayant. L'opinion publique a été bien préparée, et de longue date.
Cette disparition programmée a été mise en oeuvre depuis une quarantaine d'années par nos dirigeants successifs, indépendamment des opinions publiquement professées. On a bien vu le travail de sape progresser, et l'éboulement de l'édifice ne va plus beaucoup tarder. L'Invincible Armada a été détruite, la tour de Malakoff a été ruinée, les mathématiques le seront aussi.
Le seul problème que je vois est que rien n'a été prévu, ou plutôt il semble que rien n'ait été prévu pour remplacer les mathématiques dans leur rôle de sélection, sinon les vieilles méthodes de l'Ancien Régime : la fortune et la naissance (cf. Beaumarchais).
Si la machine pouvait intervenir à ces niveaux et dégager du temps pour des activités plus dignes d'être pratiquées par des humains (comme se demander pourquoi on calcule des dérivées ou qu'on dresse des tableaux de variations, voire, soyons fous, rendre à la démonstration la place qu'elle mérite), ce serait certainement une bonne chose. Ce serait certainement un bonne chose aussi de prendre enfin acte de l'importance de l'informatique dans le monde contemporain, et d'introduire un véritable enseignement d'algorithmique et de programmation dans le secondaire.
Cela dit, bien entendu, je me doute que l'expérimentation dont il est question n'est pas une avancée dans l'une ou l'autre direction, mais bien plutôt une nouvelle occasion que développer la composante presse-boutons de notre enseignement, qui a certainement le mérite de faire vivre quelques PME en donnant l'occasion aux enseignants de travailler avec du matériel coûtant une poignée d'années de leur salaire sans aucun bénéfice pédagogique mesurable. Mais bon, les tableaux numériques interactifs et autres espaces numériques de travail, ça fait moderne, ça montre qu'on dépense sans compter pour équiper les établissements (ou du moins certains d'entre eux), ça flatte la technophilie naïve de quelques fonctionnaires, et ça ne risque pas de se mettre en grève (encore que). Il suffira de donner les consignes approriées aux correcteurs pour démontrer les effets concrets de ces dépenses sur la réussite aux examens.
Je suis plutôt d'accord avec les précédents messages, cependant, je ne serai pas si virulent. Pour l'avoir fait passer dans mon lycée l'an dernier, je peux dire que la nouvelle épreuve expérimentale n'est pas une épreuve si presse-boutons que ça, où on ne ferait que regarder si le candidat sait ou non mettre des cellules en couleur dans un tableur. C'est une épreuve de maths, surtout, mais assistée par un ordinateur : le candidat a un problème de maths à résoudre (pas toujours évident, d'ailleurs), et il dispose de l'ordinateur pour l'aider. Par exemple, si c'est un problème de géométrie, il peut faire des figures à l'ordinateur, voir comment bouge un point en fonction des autres. Si c'est une histoire de suites, il peut calculer les 100 premiers termes pour se faire une idée du comportement asymptotique, ou voir comment cela dépend du premier terme. Après, grâce à l'ordi, il fait une conjecture, qu'il doit démontrer sur le papier. Et ceci représente d'ailleurs la plus grande partie de l'épreuve (le candidat passe moins de la moitié du temps de l'épreuve à bidouiller sur l'ordi).
Au final, même si on peut (vivement) critiquer l'utilisation des TICE juste parce que c'est à la mode (et je fais partie de ceux qui critiquent), cette épreuve n'est pas si mal pensée que ça. Personnellement, quand je vois un problème qui m'échappe à première vue sur les-maths.net, la première chose que je fais est de démarrer maple ou un logiciel de géométrie pour voir ce qu'il se passe, avoir les idées un peu plus claires, et ensuite passer à la démonstration. Donc, pour moi, ça reflète quand même pas mal l'idée de la démarche de recherche.
La plus grande critique que je pourrais faire est que, selon le barême, un élève qui ne comprend rien en maths peut quand même avoir une note potable à cette épreuve s'il fait correctement toute la partie informatique, et s'il fait la bonne conjecture (même sans rien montrer).
Dans le contexte décrit par gb, qui est celui d'un état de guerre, il faut prendre clairement position et rejoindre la position de Gauss.
Mais j'ose naïvement espérer que la situation n'est pas aussi grave, que big brother n'a pas tout programmé, etc. Ce qui m'autorise à nuancer un peu.
Relativiser l'intérêt de ces instruments boutonneux est fondamental. Montrer aux élèves leurs limites, leurs cotés désuets, les erreurs d'interprétations qu'ils font faire...
On peut aussi s'émerveiller des lieux géométriques, belles courbes, enveloppes et développées, et autre propriétés géométriques de figures qu'on n'aurait pas vues sans le logiciel.
Dans ma pratique, j'essaie de remettre l'ordi à sa place. Une illustration au vidéoprojecteur de temps en temps, quelques séances en salle info dans l'année (quotas IPR X 0,3).
Ce qui me fait le plus peur pour l'avenir, ce sont les actuels projets de recrutement sur concours avec seulement un tiers des épreuves portant sur la discipline. Si ça passe, nul doute que le futur corps professoral croira très fort à l'intérêt et à la pertinence de l'outil informatique.
je suis surpris par le commentaire apocalyptique de notre ami GB
à propos de l'avenir de notre discipline mathématique
les math ont servi trop longtemps d'outil de sélection comme le latin autrefois
d'où la réaction des anti-matheux qui existent effectivement dans les ministères ou ailleurs
et on a vu par exemple dans les études de médecine,
disparaître l'épreuve de math en première année (très sélective)
alors que le chercheur médical a besoin de l'outil mathématique
ne serait-ce que la statistique mathématique dans l'étude de l'origine des maladies rares
mais ne soyons pas exagérément pessimistes:
en économie, en sociologie l'outil mathématique n'est pas déclassé loin de là
on le voit apparaître en psychologie et même en droit
et il est toujours bien présent en physique et en chimie
dans les classes prépa scientifiques ou commerciales
l'épreuve de math est toujours affectée d'un gros coefficient
dans nos classes secondaires l'enseignement des math n'est pas réellement menacé
même si les projets de réforme du ministre Darcos sont concrétisés concernant le bac
les math ne doivent plus servir de critère de sélection pour et dans les études supérieures
les math doivent constituer une discipline de formation dans l'apprentissage des sciences
c'était déjà la conception de Platon lorsqu'il a créé son "Académie" dans la Grèce antique
quant à l'épreuve d'informatique au bac S et au bac ES on en parle aussi à Lyon
cela reste pour l'instant une ébauche
les matheux n'ont pas à s'inquiéter il me semble,
de cette intrusion informatique dans les disciplines du bac
après tout, elle a eu lieu déjà en BTS industriel ou tertiaire et en IUT
sans conséquence dommageable pour les math
cordialement
1. Après avoir reçu de l'IG quelques 25 sujets sélectionnés parmi une centaine, l'équipe des professeurs de mathématiques d'un établissement opère une seconde sélection d'environ 10-12 sujets sur lesquels passeront les candidats.
2. Le jour J (qui correspond parfois au même jour que les épreuves expérimentales de physique / chimie et de SVT), les candidats tirent un sujet au hasard et ont une heure pour le traiter face à un ordinateur et/ou avec une calculette.
3. Il peut (et même doit) y avoir des échanges oraux entre les candidats et les examinateurs.
Voilà pour l'aspect "règlementaire" de cette épreuve. En pratique, on peut toutefois constater que :
1. La partie "expérimentale" proprement dite ne pose dans la plupart des cas aucun problème (par exemple, un logiciel comme GeoGebra peut s'approprier en quelques minutes, il a été conçu pour ça). De plus, les conjectures demandées, qui sont suffisamment visibles à l'écran, sont (en général) bien détectées.
2. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de la partie "mathématique". C'est un peu comme si l'élève (qui est encore un néophyte en matière d'exploitation de résultats expérimentaux) était hypnotisé par son ordinateur au point d'en oublier complètement ses rudiments de mathématiques qu'il a appris (produit scalaire, étude de fonctions, etc).
Autrement dit, si la phrase de Guego : {\it quand je vois un problème qui m'échappe à première vue sur les-maths.net, la première chose que je fais est de démarrer maple ou un logiciel de géométrie pour voir ce qu'il se passe, avoir les idées un peu plus claires, et ensuite passer à la démonstration} est certainement vraie pour des gens ayant l'expérience et suffisamment de bagages derrière soi (comme toi, Guego), elle n'est plus nécessairement vraie pour des lycéens dont le rapport avec les maths est encore très frais.
En bref, et pour résumer ma pensée, l'utilisation de l'ordinateur dans un cours de maths, c'est comme le tuba dans un orchestre : c'est utile, mais devient ridicule quand on l'utilise trop souvent.
Borde.
bien à vous tous, vivent les mathématiques!
gauss
j'ai participé cette année à un stage avec 2 IPR sur ce thème.
Il ressort :
1) Cette année, c'est toujours expérimental, ce qui est curieux, car c'était déjà le cas l'année dernière ! Peut-on y voir une frilosité à mettre en place l'épreuve au bac ?
2) Le barème est toujours inquiétant : 15 points sur la mise en œuvre informatique/élaboration de la conjecture, et donc seulement 5 points sur la résolution mathématique !
3) Concernant la réforme, et l'avenir de cette épreuve expérimentale, les IPR en savaient autant que nous, c'est-à-dire... Rien. Dans le climat d'économie à tout-va, peut-être sauterait-elle, en imaginant qu'elle est couteuse :-)
Je partage beaucoup l'avis de gb, même si je ne suis pas théologue :-)
Enfin, Borde, je ne suis pas d'accord avec la fin de ton message : L'orchestre où j'étais il y a quelques années a interprété un concerto jazz pour tuba, c'était très bien ; je te rejoindrais sur les parties de tuba jouées par d'autres instruments (un saxophone dans mon cas) : les doses doivent rester homéopathiques !
Voici une promotion à laquelle je ne m'attendais pas.
Quant au tuba... il me semble que l'informatique est plutôt envisagée comme devant tenir le rôle de premier violon.
Quant à un contexte d'état de guerre, et à un commentaire apocalyptique, je me suis peut-être mal exprimé, en tout cas, j'ai été mal compris.
Je ne livre pas mes impressions sur une évolution future, mais sur le résultat actuel d'une évolution déjà réalisée.
Comme je l'ai dit, il subsistera bien une poignée d'universitaires qui forgeront quelques outils pour la statistique médicale, la physique nucléaire, etc.
Mais en dehors de cela les mathématiques sont moribondes, même dans les classes préparatoires économiques et scientifiques, n'en déplaise à jean lismonde.
Je vous livre un extrait d'une épreuve des Concours Communs Polytechniques (ex ENSI) pour la session 2008 :
6 (a) Écrire un algorithme en français qui, à partir d'une matrice A, teste si la matrice est ou n'est pas à diagonale propre. On considère que l'algorithme suppose connu le calcul du déterminant.
[On a montré qu'une matrice 3x3, cas étudié dans cette question est à diagonale propre ssi det(A)=a11a22a33 et a12a21+a13a31+a23a32=0
(b) Écrire ensuite cet algorithme sur la calculatrice (il n'est pas demandé d'écrire sur la copie le programme en langage calculatrice). Parmi les matricees suivantes, indiquer les matrices à diagonale propre : [suit ici une liste de 8 matrices 3x3].
(c) Conjecturer une condition nécessaire et suffisante sur les produits a12a21, a13a31 et a23a32 pour qu'une matrice A à diagonale propre inversible soit telle que A-1 soit égalementune matrice à diagonale propre (on demande juste de donner cette conjecture sans chercher à la prouver).
16 Indiquer la dimension de An (on ne demande aucune démonstration, la réponse suffit).
[An est l'espace des matrices réelles nxn antisymétriques]
J'attends de voir l'évolution de ce genre de sujet dans les cinq prochaines années.
Je me demande bien ce que ça peut donner numériquement pour des matrices de grandes tailles ... n! termes quand même ... A se demander si le gars qui a pondu ce sujet à un jour fait de l'analyse numérique ...
Les matrices données étant 3x3 et à coefficients entiers, à la sortie de l'épreuve, des candidats (en nombre conséquent) sont venus me dire qu'ils n'avaient pas utilisé leur calculatrice : le calcul mental était plus rapide que la saisie des matrices. Il se demandaient s'ils pourraient être pénalisés de ne pas avoir résolu la question telle qu'elle était posée, et ils pensaient peut-être que les correcteurs avaient le moyen de détecter d'où provenait la réponse « oui » ou « non » portée sur leur copie.
Ce qui est, il me semble, bien plus inquiétant que le sujet de l'épreuve...
une collègue a eu une formation avec un IPR sur l'épreuve expérimentale.
de nombreux profs (un peu âgés) étaient assez perdus, dont ma collègue. des anciens, qui ont fait leurs preuves en tant que pédagogues, se retrouvent difficilement dans l'apprentissage des logiciels. D'autant plus que le travail doit se faire pour l'élève durant les 3 années de lycée. Avec combien de scéances par an ? les places en salle info sont recherchées !
Le but est soi-disant de rendre attractives les Mathématiques: l'ordinateur est un outil qui attire les élèves et avec lequel ils doivent être familier.
Le but (inavoué) est de concurrencer les Sciences-Physiques et SVT avec leurs épreuves expérimentales qui entrent dans la note finale au bac et dont la moyenne atteint (paraît-il) 3 sur 4 (pas sûr de la note sur 4).
Je ne suis pas sûr que faire joujou sur ordi soit ce qu'il nous faut.
Les élèves ne savent pas toujours tracer à la main, alors une procédure sur logiciel est souvent mal faite (un objet, qui doit être dépendant d'autres, est créer comme fixe et on perd les propriétés de la figure).
de plus, on parle d'introduire (pas encore clair) des logiciels de calcul formel (X-cas par exemple) et là je ne suis plus d'accord ! On peut dire ce que l'on veut, mais qu'un élève de Term ne sache pas simplifier proprement une fraction ( erreur du type (1+x)/x = 1 ) ça ne se corrige pas avec une machine qui fait tous les calculs.
la diatribe de gb est alarmiste (merde, pauvre France pensé-je) mais à long terme je me demande si elle n'est pas prophétique.
autre sujet d'inquiétude, la modularisation, où d'après l'IPR seules 3h de maths en 2nde. contre 6h actuellement, j'ai du mal à y croire...alors en plus former l'élève aux logiciels semble insurmontable à moins d'avoir des copes franches dans le programme (ce que semble penser quelques collègues).
je confirme. A force que les IPR bourrent le crâne des profs comme quoi l'info c'est important qu'il faut aller en salle info et bien dans le collège où je suis tout le monde veut aller en info (SVT, anglais, français, arts plastiques, musique etc et même les profs d'EPS!) Il y a plus de 70 profs 800 élèves et seulement 2 salles d'info dignes de ce nom qui sont les salles des profs de techno. C'est tellement galère pour arriver à décrocher une heure de libre dans une salle que cette année, comme j'ai pas de troisième j'ai renoncé à bidouiller ponctuellement dans les emplois du temps pour arriver à caser quelques malheureuses heures pour valider des compétences de ce @#$£ de BII. J'ai laissé la priorité à mes collègues de troisième.
Et je ne parle pas des logiciels qui ne sont pas installés, des copies plus ou moins pirates (quand ils s'agit de logiciels payants) qui marchent plus ou moins, des problèmes de réseau etc
Je ne parle pas non plus de l'interminable apprentissage par les professeurs de nouveaux logiciels que l'on change toutes les x années pour des raisons financières, de mode, d'harmonisation avec d'autres établissements etc ce qui engendre une lassitude bien compréhensible. Par exemple: je me suis investi dans Cabri géomètre il y a quelques années. Impossible d'avoir ce logiciel dans le collège. Alors comme il restait une vieille (très vieille) version de géoplan je me suis mis à géoplan. Maintenant l'inspection nous demande de nous mettre à géogébra au motif qu'il est gratuit. Et ce n'est qu'un exemple. Moi je veux bien m'investir dans un nouveau. Concernant les logiciels plus sophistiqués je me suis investi dans maple (un peu) et mathlab (vraiment très peu). Pas de chance dans il y a un lycée dans le coin qui utilise mathematica. J'ai pas laissé tombé mon boulot d'informaticien il y a quelques années, boulot dans lequel je devais notamment apprendre 36 logiciels en permanence, pour retomber dedans à l'éducation nationale. C'est gavant (et je reste poli) et contre productif à plusieurs titres.Une harmonisation des logiciels au niveau des différents établissements à l'échelle nationale avec une durée de vie garantie d'au moins 10 ans (c'est pas évident mais c'est possible si l'on fait les bons choix) permettrait de réduire les coûts de formation du personnel enseignant, augmenterait leur motivation à faire de l'informatique, permettrait d'obtenir de substancielles remises dans le cas des logiciels payants par une négociation avec les éditeurs à l'échelon national.
Le choix de logiciels gratuits n'est pas forcément un bon calcul: quelle est la pérennité de tels logiciels, sans parler de leur fiabilité, du support technique et la non garantie qu'ils ne deviennent pas payants un jour et pas forcément aussi bon marché qu'on pourrait l'espérer
Aujourd'hui il existe des calculettes programmables qui permettent de faire plein de choses. L'avantage évident c'est que l'on a plus besoin d'aller en salle info. Les inconvénients risquent de résider dans une certaine hétérogénéité du parc matériel des élèves au sein d'une même classe, l'absence ou le peu de logiciels (il faut tout programmer à la main...ce qui n'est d'ailleurs pas forcément un mal)
"3h de maths en 2nde. contre 6h actuellement"
tu es sûr que les élèves ont 6 heures de cours pas semaine en seconde (on se place du point de vue de l'élève ok c'est quand même lui qui est au centre du dispositif comme nous le rappelle toutes les pédagogies des ces dernières années)?
ça faisait longtemps que l'on ne t'avait vu ici, me semble-t-il...En revanche, je ne me souvenais plus que tu jouais du tuba ! -D
Borde.
En réalité, je joue du saxo, et parfois des parties de tuba, car c'est un instrument rare :-)
Pour X-cas, on l'a vu au stage dont je vous ai un peu parlé : en effet, je rejoins JeroM, le logiciel travaille à la place de l'élève ! De plus, comme tout logiciel formel, il produit parfois des calculs alambiqués, loin de ce que ferait un humain (espèce calculante en voie de disparition) à la main (outil en voie de disparition pour faire du calcul).
Je suis d'accord avec vous que les outils infos ne permettent pas d'apprendre les maths et sont très chronophage, le rapport temps passé sur apprentissage n'est pas forcément très bon (surtout pour le prof, les scéances info peuvent être très longue à préparer !). mais il y a quand même quelques avantages. Par exemple, ce matin, j'essayais d'expliquer comment rédiger un programme de construction à mes secondes. Ils n'ont jamais fait ça au collège (ce qui est fort dommage), et donc tous me parlaient de pointer le compas sur un point et de reporter des longueurs, etc...Je leur ai donc expliqué que s'ils devaient faire la figure avec Géoplan, ils devraient parler de cercle de centre O et de rayon R, de points d'intersection entre deux lignes, qu'ils devraient choisir le bon point lorsuq'il y en a 2, etc.... Ils ont alors compris ce que j'attendait d'eux. L'avantage de l'outil info, c'est qu'il ne lit pas entre les lignes comme le prof, et qu'il faut donc être très rigoureux, ça peut donc être formateur. Idem pour les logiciel de calcul, ils peuvent alors prendre l'habitude de définir précisément les variables et d'être très "logique" alors que sur le papier, ils peuvent vous introduire des nouvelles variables sans rien expliquer, à nous de deviner ce qu'ils ont voulu dire. Ca peut donc être des bons outils pour ajouter une couche de rigueur sur de bonnes connaissances mathématiques.
POur ma part, il est ressorti de manière très claire d'une réunion avec l'inpsection que l'évolution était incontournable. D'un point de vue pédagogique ca peut être sympa et ça peut même être source de motivation (je trouve que l'utilisation de logiciels divers pour résoudre des problèmes mathématiques non trivaux peut être réellement intéressante), mais, car il y a un mais, je devrais dire plusieurs MAIS:
La raison invoquée est totalement fallacieuse et d'une hypocrisie sans nom. Officiellement il nous a été dit que les mathématiciens (pas les profs de maths, les Mathématiciens avec un grand M), utilisaient les ordinateurs pour faire des recherches et que donc il fallait vivre avec son temps et faire comme eux si l'on veut préparer nos élèves à la recherche. Plus grave encore on laisse croire que sans l'informatique la recherche en mathématiques serait impossible aujourd'hui.
Je veux bien croire qu'à la rigueur il y ait une raison pédagogique qui permettrait de donner un regain d'intérêt pour une discipline dont la réputation auprès des élèves n'est pas des meilleures. En faisant faire ce genre d'activités sous couvert de mathématiques, en disant aux élèves, "là on est en train de faire des maths" certains vont se dire 'waouh choc les maths". Et si ca peut éveiller leur curiosité, leur donner le goût d'aller plus loin, vers plus de rigueur, pourquoi pas. J'y suis personnellement favorable de ce point de vue...tant que l'on ne fait pas n'importe quoi et que l'on ne donne pas un sujet qui peut se résoudre en deux lignes avec des maths, des vraies au lieu d'écrire d'interminables listes de valeurs dans un tableur qu'on va nous demander de "regarder".
Maintenant il y a une autre raison pour l'introduction de cette épreuve, et elle est beaucoup moins louable: permettre d'augmenter les notes obtenues en mathématiques au bac. Et c'est là où, de mon point de vue l'hypocrisie est phénoménale. On utilise des arguments pédagogiques avec comme finalité première inavouée et inavouable d'augmenter les notes.
On est dans la lignée des TPE en fin de classe de 1ère puis les différentes épreuves de TP en terminale S (TP physique, TP SVT) qui permettent aux élèves (qui ont travaillé un tout petit peu) de remonter notoirement leur moyenne. Beaucoup d'élèves qui ont une très bonne note (à part l'épreuve de TPE ce n'est pas noté sur 20) à ces épreuves ne peuvent se vanter d'aussi bons résultats aux épreuves écrites. Il serait intéressant de comparer le nombre de 20/20, allez disons de notes supérieurs à 18/20 attribuées à ce genre d'épreuves aux notes obtenues à l'écrit.
Ne pas oublier aussi que dans un certain nombre de lycées ce sont les professeurs du lycée qui font passer ses épreuves "orales" aux élèves du lycée, parfois même à leur propres élèves.
Et puis cette épreuve de mathématiques est très encadrée. Si l'élève cale on vient le voir, on lui donne des pistes. Ensuite noter avec rigueur et de manière équitable entre les candidats d'une même salle, mais aussi entre candidats sur des sujets différents me paraît franchement pas évident.
Mais bon, comme je le disais plus haut, si cela peut permettre un regain d'intérêt pour les maths, moi ça m'intéresse malgré tout.
Mais d'autres problèmes viennent se greffer:
-A quels logiciels doit on préparer les élèves? De mon point de vue le ministère doit se montrer directif en la matière et assumer ses choix.
-au lieu de multiplier les logiciels (Excel, XCAS, GEOGEBRA etc etc) dont bon nombre ont un rôle purement pédagogique (vous connaissez des chercheurs en maths qui utilisent GEOGEBRA?!!!!!) on ferait mieux de choisir un logiciel plus conséquent que les élèves pourraient approfondir peu à peu au cours de leurs études (pour ceux qui poursuivent leurs études).
-on nous demande d'effectuer une heure en salle info tous les quinze jours en première S. Dit comme cela, ca parait peu, même insuffisant pour faire tout ce qu'il y à faire en maths pouvant utiliser des logiciels à ce niveau. Mais quand on fait le décompte, cela représente pratiquement un mois de cours à ne faire que ça sur l'année!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Pour boucler le programme ca devient compliqué. Alors quand on discute avec les collègues ils avouent n'avoir fait que trois ou quatre séances dans l'année faute de temps (et parfois de salle). Quel est alors l'intérêt si c'est pour faire du saupoudrage.
Et désolé, mais quand on fait ça, compte tenu des sujets que j'ai pu voir, on ne fait pas vraiment des maths. J'ai bien regardé les sujets, il y en a franchement qui frisent l'hérésie. En caricaturant un peu ça donne des trucs du genre "reporter les valeurs des premiers termes de la suite $u_{n+1}=2u_n+4$ avec $u_0$ variable dans un tableur et conjecturer l'éventuelle limite de cette suite" C'est n'importe quoi. Un élève de TS normalemenet consistué va tout de suite écrire l=2l+4 et trouver l=-4. Le tableur (dont l'usage abusif en TICE au lieu d'un petit programme avec une boucle devrait interpeller) n'apporte rien, si ce n'est embrumer l'esprit.
Dans le même ordre d'idée, il y avait un sujet où il fallait conjecturer qu'un lieu de points était une ellipse alors que les coniques ont disparu de l'enseignement de TS il y a bien longtemps. Donc l'élève voit un truc qui ressemble à l'idée qu'il se fait du mot ellipse et conjecture. Là on ne fait plus des maths mais de la maniuplation de logiciel de géométrie dynamique qui devient presque la finalité première.
Beaucoup de sujets proposés pouvaient se résoudre simplement avec un peu de maths, souvent des maths très simples pour un TS, en tous les cas des choses plus simples que des simulations sur tableur ou autre. L'intérêt de l'usage de l'informatique est alors mathématiquement nul. Il faut absolument proposer des exercices dont la résolution complète ne peut se faire sans l'outil informatique ou, au minimum, des exercices débouchant sur des calculs trop pénibles pour être faits à la main, sinon c'est carrément n'importe quoi.
Pour ma part je pense que les maths précèdent l'informatique et non le contraire. Il y avait un exercice où le lieu de point était une (branche de) parabole. Franchement, regarder un nuage de points et se dire tiens c'est une parabole c'est un peu fort de café quand même. Avec le jeu des coefficients et facteurs d'échelle on pourrait conjecturer n'importe quelle puissance, une exponentielle ou que sais je d'autre. L'élève qui conjecturait que c'était une parabole avec soit un gros coup de (para!) bol, soit ne connaissait aucune autre courbe "pas droite" en dehors de la parabole, soit avait analysé la problème mathématiquemenet sur papier auparavant et l'outil informatique ne lui a strictement rien apporté.
Ensuite, non seulement cette épreue est chronophage pour les élèves,mais la préparation de cours pour préparer à cette épreuve est plus que chronophage pour le professeur s'il veut bien faire les choses, notamment s'il veut fabriquer des sujets qui nécessitent réellement l'usage de l'outil informatique pour être résolus sans que ce soit d'une difficulté insurmontable et sans que la partie mathématique ne disparaisse (parce que dans un bon logiciel pour résoudre une équation il suffit d'utiliser "solve" et il n'y a plus de travail mathématique!) c'est extrêmement compliqué. POur être franc j'y passe des soirées et des week ends et je n'ai encore rien pondu qui ne me satisfasse réellement. Ce qui va se passer dans la pratique c'est que cette épreuve va-t-être une épreuve très "convenue". Les enseignants vont prendre les sujets qui sont tombés les années précédentes les préparer et les proposer à leurs élèves, sans se soucier de savoir si cela présente un quelconque réel intérêt mathématique. Le seul but fixé étant de permettre aux élèves d'avoir la meilleur note possible au bac...et les sujets qui tomberont seront toujours dans la même lignée car sinon, autant il peut être facile d'avoir une bonne note dans ces conditions, autant ça peut être le carton assuré si on s'éloigne des sentiers battus dans les sujets proposés.
Donc, moi je suis favorable aux TICE à des fins pédagogiques, pour illustrer un cours, motiver des élèves. Mais résoudre des problèmes intéressants ça va être plus compliqué, surtout que l'on ne cesse de nous dire qu'il faut être en lien avec la réalité, qu'il faut faire comprendre aux élèves que les mathématiques sont utiles, montrer le lien avec d'autres matières. Or tous les sujets qui sont tombés et que j'ai vu sont tous purement mathématiques et d'un intérêt pratique, même pour d'autres disciplines, plus que discutable pour ne pas dire inexistant.
En fait les IREM devraient se pencher sérieusement sur la question, mais quand on voit que d'anciens directeurs d'IREM ne semblent pas convaincus comme dans ce lien http://www.univ-irem.fr/commissions/geometrie/bk.PDF on peut se poser des questions.
En attendant, je suis bien embêté parce que beaucoup de sujets tombés font appel à des connaissances de terminale S, et je n'ai qu'une première S, donc difficile de savoir quoi leur proposer qui relève bien d'une utilisation de l'outil informatique pour résoudre un problème et non de l'utilisation de l'informatique pour illustrer un cours ou introduire une notion.
PS:
et pourquoi ne pas prendre la démarche à contre pieds: utiliser l'informatique pour conforter un résultat que l'on a trouvé mathématiquement
Le climat actuel tend plutôt vers la réduction du nombre d'heures de cours. Je doute donc que Darcos soit complètement favorable à ta proposition
Ca règlerait plusieurs problèmes:
1°) l'utilisation des salles. A partir du moment où l'info est dans l'emploi du temps on est assuré d'avoir une salle avec du matériel et rien que ça c'est loin d'être négigeable
2°)la régularité et l'équité: d'un prof à un autre le nombre d'heures passées en salle info sur l'année avec les élèves n'est pas du tout le même. Une harmonisation est nécessaire en la matière
3°)A partir du moment où l'info est une matière à part entière il faut un programme et les choses deviennent plus claires au lieu de partir tout azimut. Ca obligerait à une certaine uniformité dans les logiciels et langages utilisés au lieu de les laisser à la discrétion des profs de maths. Ca obligerait à dire très clairement quelles sont les compétences intrinsèques (ne dépendant pas d'une matière) qui doivent être acquises en fin de terminale.
4°)Quand un prof de maths va en salle info c'est pour faire des maths et pas de l'info (à l'heure actuelle on passe 75% de son temps dans des manips logicielles "20% à regarder" et 5% du temps à réfléchir de manière purement mathématiques abstraite, rigoureuse, un crayon papier à la main, sans utiliser l'écran comme une boule de cristal) .
Pour ma part je trouve que c'est une des absurdités du système qui se veut pourtant en phase avec le monde réel que de ne pas avoir de cours d'info en tant que tel.
Maintenant les profs d'info gueuleraient à coup sûr si on leur demandait d'initier les élèves à GEOGEBRA etc. au détriment d'un vrai enseignement de l'info.
Donc dans la pratique, vu ce qui nous est demandé, on est bien obligé de faire appel au prof de maths. Mais tant que l'on ne dégagera pas au moins une heure quinzaine, en plus des cinq heures hebdomadaires de maths en 1ère S par exemple, on ne pourra que s'attendre à une nouvelle dégradation de l'enseignement des maths puisque le temps consacré à l'info ne sera pas consacré aux maths (il faut être honnête sur ce sujet et arrêter de faire croire que quand on passe des heures à cliquer à droite à gauche on fait des maths) et ce temps ira en augmentant sur toute la scolarité au lycée en cours de maths vu l'arrivée de cette épreuve pratique. Sur les trois années de lycée ça va-t-être plusieurs mois (environ trois!) à plein temps consacrés à cet enseignement. Donc ce n'est plus marginal et ça doit impérativement être mis dans les emplois du temps et en sus des cinq heures hebdomadaires en première S par exemple. Mais ça doit également être pris en considération à tous les niveaux: concours de recrutement (quid du CAPES), formation continue etc A l'heure où la bivalence est apparue pourquoi les profs de maths ne bénéficieraient ils pas de la bivalence maths/info?