Le métier prof de maths

Bonjour à tous

Si l'oral se passe bien je serai professeur de mathématiques en septembre prochain. En surfant sur le net, je me suis aperçu que de nombreux professeurs (de mathématiques et autres domaines) n'étaient pas heureux en faisant ce métier. Beaucoup de profs se plaignent... trop d'élèves, trop d'heures sup, petit salaire, des élèves perturbateurs, un métier peu valorisant, un métier stressant etc...
Est-ce que des professeurs de mathématiques pourraient me dire s'ils sont heureux à faire ce métier??? Et quelles sont leurs raisons d'etre heureux??? Pour ma part, j'ai choisi ce métier car :
1. j'aime les maths ;
2: j'aime enseigner aux jeunes ;
3. il y a beaucoup de vacances! ;
4: je me fiche de l'argent, peu m'importe si le salaire n'est pas élevé.
Merci d'avance... j'espère avoir quelques réponses, histoire d'encourager les nouvelles générations...

Réponses

  • Bonjour.

    Pour l'instant, tu as de très bonnes raisons de vouloir être prof de maths. En pratiquant ce métier, tu en trouveras d'autres, et aussi des bonnes raisons d'en être excédé : Répétitions constantes des mêmes idées, y compris pour la trentième fois au même élève, correction de copies avec toujours les mêmes erreurs, modifications de programme parce qu'on a changé de ministre, changements de comportements collectifs qui remettent en cause l'équilibre péniblement acquis au fil des années, ...
    Mais même si se plaindre ("devine ce qu'il m'a fait...") est le sport le plus pratiqué chez les profs, peu abandonnent.

    Donc bienvenue dans ce monde où j'ai été très bien !
  • Nous, les vieux profs, nous sommes fatigués ... et nous pensons que notre école va vraiment mal ...
    A vous, les jeunes, de la reconstruire ! Nous, nous n'avons plus l'énergie et la foi !
    Mais j'ai confiance en vous.
    Bon courage !
  • Si ce n'était que le problème des vieux profs fatigués!
    Il va falloir aussi se battre car les politiques menées ces dernières années mettent sérieusement à mal l'éducation nationale et en particulier l'enseignement des mathématiques.
    Cela n'aide pas à enseigner sereinement, ce dont nous aurions besoin de façon urgente, nous les profs mais les élèves aussi.
    C'est bien le fond du problème!
    BIen cordialement,
    Christian
  • Ha mais, Christian, tu ne sais pas qu'il y a un grand plan en faveur des sciences et des mathématiques au primaire et dans le secondaire ? :D
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Timeo Luc Chatel et dona ferentem.
  • Oui mais attention, sa pommade, c'est de la marque !
  • Ah bon sang, mais j'avais oublié Nicolas!
    Alléluia, nous sommes sauvés!
    Christian
  • Il y a de très beaux moments dans ce métier. Vraiment. Quand les yeux de nos élèves pétillent devant une activité appétissante, quand le débat collectif dans la classe devient passionnant pour tous, quand on voit presque la petite ampoule s'allumer au dessus du crâne d'un élève qui vient de comprendre, quand la sonnerie de fin de cours dérange tout le monde... Et ces moment là rachètent les instants pénibles : quand Léo regarde le match de hand par la fenêtre, quand Léa et Lucie papotent au lieu de faire l'exercice qu'elles ont devant le nez, quand le principal annonce que l'an prochain il y aura 30 élèves par classe en 6ème, et surtout... quand on lit la détestation des profs étalée par l'internaute lambda dans les forums des grands quotidiens...

    Je crois qu'il faut être sacrément motivé pour faire ce métier. Beau, mais épuisant, passionnant mais si dénigré...
  • J'ai été enseignant pendant deux ans après réussite, soit-disant, à un concours de recrutement. Les deux années les pires de ma vie, d'une certaine façon.
    Je n'avais pas compris que l'enseignement n'est pas la part la plus importante de ce métier mais que le plus gros du travail (j'imagine que cette part varie où on enseigne) est un travail qui s'apparente à de l'éducation et pour lequel je n'ai jamais eu aucune compétence.
    Bref, il vaut mieux avoir une bonne idée de ce qu'est ce métier dont les conditions d'exercice ont du se dégrader, je suppose, depuis la fin des années 90 pour les nouveaux entrants.
  • Ça fait quinze ans que je fais ce métier. Durant des années j'ai bossé comme un geudin. Pour nib. Quand je dis nib, c'est pire que nib. J'aurais sûrement eu une vie plus intéressante en consacrant davantage de temps à mes loisirs. La seule question que je me pose à l'heure actuelle est celle de trouver un autre job. Je m'y emploie. Si tu aimes les math, ne fait pas prof dans le secondaire.

    Je te conseille avant de décider la choses suivante, qui est assez simple. Va travailler durant quelques mois comme vacataire dans un établissement scolaire (la demande est à déposer au rectorat du coin.)

    Tu comprendra bien mieux la situation qu'en lisant cinq cent ouvrages sur le sujet.

    Réfléchis bien.
  • Bonsoir,
    Je passe sur le forum et je tombe sur ton post.

    Pour ma part, je suis enseignant depuis 7 mois tout juste, peut-être que mon témoignage (limité) t'intéressera.
    Je fais donc parti de ces nouveaux - et les seuls je crois - enseignants-stagiaires qui sont balancés, sans formation, et à 16H par semaine, et sur plusieurs niveaux.

    Cela fait donc 7 mois que j'enseigne à deux classes de 5e, une classe de 4e et une de 3e, dans un collège ZEP (et oui, parce qu'il faut pas trop nous aider non plus) sur Paris.

    Et à vrai dire... Ça fait 7 mois que je m'éclate : mes élèves sont divers, la plupart sont respectueux (B-A-BA pour pouvoir travailler). J'ai 5-6 clowns vraiment pénibles (et dont la gestion constitue un challenge). Ensemble, on réfléchit (oui, même au collège !), on échange et on rigole (c'est important !).
    Souvent ils m'énervent et m'exaspèrent.
    Toujours ils m'épuisent : je n'ai que des classes de 25 élèves, mais pourtant je rentre chaque soir lessivé par mon travail.

    Il me reste encore beaucoup de choses à apprendre, évidemment, que se soit sur le plan organisationnel, sur l'usage de l'ensemble des outils, et également sur la gestion de conflits lourds, sur le rapport avec les familles.
    Néanmoins, je suis souvent récompensé par les efforts que je fournis. Les élèves, individuellement, apprennent des choses (autant qu'ils en oublient, mais qu'importe !). Collectivement, ils produisent (des démonstrations, notamment en 5e !). D'autre part, Vendredi dernier, j'ai été inspecté, et apparemment, et mon travail a plu.

    Sur le plan social, relationnel, les élèves sont des êtres changeant : un bon élève au premier trimestre peu s'écrouler ensuite ; un élève perturbateur un jour peut briller le lendemain. Et je n'imagine même pas ce qu'il se passe d'une année sur l'autre ! Rien n'est jamais gagné. Rien n'est jamais perdu, non plus, sauf pour quelques uns.
    Pendant 1 trimestre et demi, mes relations avec ma quatrième n'étaient pas bonne. Maintenant, c'est la classe avec laquelle je prend le plus de plaisir à travailler...

    Ce que je veux dire par là, c'est que au-delà de l'aspect technique, de la mathématique, le travail avec des (pré-) adolescents n'est que challenge et changements. Et c'est passionnant.

    Après, j'estime avoir eu énormément de chance cette année, et rien ne garanti quand l'an prochain (l'an d'après, etc.) soit aussi agréable. En fait, je ne prendrais pas grand risque à dire qu'il y aura bien pire dans ma carrière que cette année.

    Et il y a toujours un danger qui guète : se rassir. Et trop d'exemples trainent en salle des profs. ;)

    Courage pour le concours.
    Et si tu cherches des leçons, tu peux m'en demander. (Le jury a jugé que ma leçon sur le théorème de Rolle méritait 19/20. Youpi yop !)
  • Histoire d’en encourager quelques-uns : la Parigot de mercredi rapporte que 22% des stagiaires de l’académie de Créteil ont démissionné.
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  • "que" 22% , à comparer avec les % antérieurs, que je ne connais pas.
    Mais ce nombre me paraît important ... Si cela pouvait faire réfléchir les décideurs sur l'entrée des nouveaux enseignants.
  • Ouais, ça les confortera dans l’aggravation des conditions de travail pour en saquer encore plus l’an prochain.
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  • Que demande le ministère? Que les jeunes ne soient pas livrés à eux-mêmes et ne trainent pas dans la rue ce qui fait que c'est accessoire qu'ils apprennent quelque chose à l'école.
    Cela facilite le travail des enseignants j'imagine et on pourra bientôt mettre comme "prof'" des CRS/gendarmes/ devant les enfants s'il s'agit seulement de les surveiller (Dans le programme du PS pour les présidentielles il est prévu des embauches de gendarmes et policiers).

    (réécouter la déclaration de Luc Chatel qui légitime le recours au recrutement de personnels en passant par Pôle-emploi, à se demander à quoi cela sert de passer un concours, à se demander si le ministère s'intéresse vraiment à donner un enseignement de qualité à tous les enfants)

    Luc Chatel sait que l'emploi qualifié est en train de se faire rare et il est déjà réservé aux enfants des classes moyennes habitant les beaux quartiers donc à quoi bon gaspiller des millions d'euros qui pourraient mieux être employés à former les futurs cadres de la nation issus des classes moyennes supérieures?
  • Le problème est plus complexe encore, car il est une invocation d'une situation pour justifier des solutions qui n'auraient même pas droit de cité sans cette échec, or cet échec, celui de l'E.N. est à imputer justement à des attitudes politiques fautives.

    C'est le principe du "on casse un truc, pour justifier ensuite qu'on le jette à la poubelle"

    Mais la solution ne passe plus par les forums. Elle ne peut au mieux que passer par le quatrième pouvoir, les médias, les livres, etc.
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  • Oui évidemment, c'est le principe "Quand on noie son chien on l'accuse d'avoir la rage".
    Les accords de l'OMC prévoient que tous les services, y compris ceux de l'éducation et de la santé doivent être donnés en pâture au marché.
    Pour rendre "évidente" cette orientation il suffit de vider progressivement de toute substance les services publics correspondants (éducation, santé...) et dans peu de temps, le peuple réclamera leur abandon en voyant qu'ils ne remplissent pas leur fonction. Pourquoi payer pour un service déficient?

    A quoi cela sert-il que des millions de jeunes sachent un tas de trucs qui ne va pas leur servir à grand chose pour l'emploi pas ou peu qualifié qui leur est réservé dans le futur? B-)
  • Non, là, je pense que tu orientes nettement plus que moi l'idée.

    En fait, si la droite est effectivement pro-marché, la casse de l'école s'est effectuée au départ involontairement et sous la "gauche", avec leurs idées à la mords moi le noeud sur "l'épanouissement" des élèves et l'abandon du principe de rapport de force dans l'acte d'autorité.

    La droite ensuite se sert cyniquement de cette situation à l'arrivée pour donner libre cours à ses conneries, mais n'a pas constuit la casse.

    Par ailleurs, il faut bien le reconnaitre, même si ça en agace certains, l'école est éduquante, pas seulement enseignante, en tout cas de facto. Dès lors, on ne peut raisonner en termes de
    A quoi cela sert-il que des millions de jeunes sachent un tas de trucs qui ne va pas leur servir à grand chose pour l'emploi pas ou peu qualifié qui leur est réservé dans le futur?

    Car à l'école on est censé apprendre à devenir intelligent (pas à savoir des trucs). Et ça personne ne peut vraiment l'ignorer.

    Mais t'inquiete, ça ne tiendra pas longtemps avant que la société ne réclame une réforme de l'école. Par contre, le contenu de la réforme sera alors fonction de paramètres divers, comme le nombre de livres coup de poing qui auront été écrits sur le sujet, avec des propositions de solution, et aussi l'agissement des médias dans l'opinion publique.

    Dans d'autres fils j'ai expliqué l'importance de l'école pas seulement dans son rôle élitiste, mais aussi dans son enseignement aux un s et aux autres à accepter l'échec, et à accepter de devenir balayeur. On se remémorera très vite maintenant que ce rôle ne peut pas être omis. Il suffira de quelques centaines de bagarres médiatisées entre bandes et quelques litres de sang versés par des virilités pathologiques, pures produits des effets de cette école qui a démissionné pour que la politique fasse son office. Mais quand le problème sera posé, il ne sera pas résolu si quelques dizaines d'oeuvres n'auront pas essayé de proposer exhaustivement des choses.
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  • > Car à l'école on est censé apprendre à devenir intelligent

    Ah non hein.

    À l'école on est censé acquérir les croix qui vont dans les cases associées aux compétences.

    Arrêtez de tout compliquer.

  • L'orientation de l'OMC sur l"ouverture des services à la concurrence a donné lieu à une directive de la commission européenne. Pour faire accepter aux peuples la destruction de leur services publics il y a une période de transition (c'est pareil pour les prix encadrés de l'énergie qui ne sont que transitoires en attendant que la libéralisation soit complétée).
    Ce n'est pas une question de droite ou de gauche, le processus est en marche et tous les gens qui seront mis aux manettes de la France dans le futur devront accompagner cette orientation afin que le peuple se soumette
    .
    Je faisais de la provocation, plus exactement je mimais la façon de penser des gens qui contrôlent tout ceci.
    J'ai retrouvé des citations de l'OCDE datant du milieu des années 90 collectées par un syndicat:
    "Le rôle des pouvoirs publics en matière d’éducation, selon l’OCDE, consiste juste à "assurer l’accès à l’apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable et dont l’exclusion de la société s’accentuera à mesure que d’autres vont continuer de progresser."

    OCDE Countries 1996

    "Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement. "

    Centre de développement de l’OCDE-cahier de politique économique n°13-1996

    "L’apprentissage à vie ne saurait se fonder sur la présence permanente d’enseignants mais doit être assuré par des prestataires de services éducatifs,[...]les enseignants qui subsisteront s’occuperont de la population non rentable."

    rapport de l’OCDE

    http://www.sudeducation.org/OCDE-extraits-choisis.html

    Le projet de destruction de l'EN est un projet sur le long terme et il n'a pas commencé en 2007.
  • o putain, les citations font effectivement froid dans le dos.
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  • Il faut quand meme replacer la citation dans son contexte. Voir page 30 ici :
    http://www.oecd.org/dataoecd/24/23/1919068.pdf
  • oui, il y a un auteur du texte, et ce sont "des réflexions". JLT dis donc, tu as une bonne bibliothèqie de liens quand-même, bravo pour la vitesse de réaction.
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  • J'ai surtout un bon Google sur mon ordi.
  • En fait, si la droite est effectivement pro-marché, la casse de l'école s'est effectuée au départ involontairement et sous la "gauche", avec leurs idées à la mords moi le noeud sur "l'épanouissement" des élèves et l'abandon du principe de rapport de force dans l'acte d'autorité.

    Pourtant, le collège unique Haby, c’est la droite, et l’Éducation nationale qui remplace l’Instruction publique, c’est le centre.
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  • lol oui Nicolas, ce n'est pas mon but de faire dans le franco-franais récent, ce que je voulais dire est la chose suivnte:

    ce n'est pas le "marché" et ses injonctions qui ont conduit l'E.N. à son crash, mais les délires sur l'abolissement de la notion de rapport de force dans la relation de commandement d'un groupe par un enseignant (pour lui substituer la séduction) (***)

    C'est en ce sens que je disais "ce n'est pas la droite", ie ce n'est pas "l'orientation droitière" de la politique, mais plutôt son orientation "gauchère".

    Par contre, c'est bien la marché (et d'ailleurs le marché unique et son corollaire, la BCE) qui exploite le crash comme justification de la suite "y a rien à faire, ces pov gamins veulent pas recevoir d'enseignement, bin tant pis pour eux, empechons-les juste de s'entretuer"

    Mais sans retour sur les fondements, en tout cas, on ne résoudra rien, car chaque camp triche en se renvoyant la balle. Il faut revenir sur les fondements de l'erreur qui a été commise, d'autant plus qu'assumer la nécessité pratique d'un rapport de force dans l'acte éducatif a comme conséquence de permettre des économies énormes (une fois les élèves disciplinés, il y a d'autres soucis, ça n'enlève pas l'échec, mais pour 1,5 à 2 fois moins cher, ils sortent en moyenne "éduqués" de l'école, et pas maldes et enragés comme en livrent chaque année entre 50 et 100000 l'E.N. à la société libre)

    Aujourd'hui le dégat du délire ***, c'est que pire que s'ils n'allaient pas à l'école, de nombreux enfants sont détruits par le grisement que leur procure l'édification au statut de "chef" (illusoire?) réalisée entre la fin de la sixième et le début de la troisième dans les cour de récré, ou pendant les cours, à croire bouffer de la "pédale occidentale" adulte contaminée par la libération de la femme sans difficulté. (Ils passent 90% de leur temps à l'école)

    Je ne sais pas quel âge tu as, mais beaucoup de paralysies se sont jouées dans les années 1980-2000, quand tout occupés à leur débats "élevés" les leaders politiques en ont oublié cette réalité de la résistance de l'enfant à l'acte éducatif contraignant: à cette époque, de gros bataillons prétendaient combattre et vaincre Lepen, etc, ce qui était plus que louable, et ça en occultait toute autre question, qui devenait de facto tabou, avec le résultat que l'on sait: aujourd'hui la fille de Lepen est populaire, Sarkozy a avant tout déçu parce que la seule chose qu'il avait fait croire vraiment au surplus d'électeurs qui l'ont fait gagner c'est qu'il serait capable de résoudre ce problème-là (la violence des jeunes dans les rues et écoles, etc), les ténors de gauche, certes, ont fait leur méaculpa sur le point dont je parle, mais quelques part ils se sentent coupables, par ailleurs leurs adversaires induisent chez eux à nouveau des dénis (l'épouvantail Lepen fille les conduira à ne jamais réinvoquer ***), la société tout entière se sentira obligée de taire le problème, etc, etc bref un cercle vicieux un mouvement de balancier, ou le prétexte d'affronter un adversaire dispense de reflechir au réel.

    La droite républicaine, "le marché" s'y engouffre pour s'abstenir, et n'évoque le crash du système éducatif que pour le jeter à la poubelle. L'enfance en général va donc continuer d'être trahie par le jeu des affrontements politique, plus que par les politiques eux-mêmes, qui sont bloqués.

    Donc sur le forum, je radote et radote, mais c'est la prise de conscience et publique et en profondeur de (***) par le peuple qui compte, et rien d'autre pour envisager éventuellement une solution, et ca ne se jouera pas sur un forum. Par ailleurs "l'idée de marché" n'est pas inutile non plus en ce qu'elle rappelle qu'on est limité en ressources (non monétaires) pour ces choses-là (pas pour fabriquer des armes), d'où l'importance de reflechir à des trucs non magiques (5 éléves par classe avec devant eux un excellentissime prof est un truc magique).

    Si tu veux que continue d'exister un système éducatif de qualité avec des enseignement de bon niveau, il faut absolument que la société puisse se dire que les élèves et étudiants sont très sagement assis correctement sur leur banc à les écouter ces orateurs de qualité, il faut AU MOINS CA!
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  • Je pense que les débats sur l'éducation sont dépassés, le processus en marche n'a pas été initié pour savoir quelle place doit occuper l'élève au sein du système scolaire. Il a pour seul but de rendre l'éducation rentable pour des investisseurs.

    Par ailleurs, le message de Luc Chatel est clair: voilà comment seront recrutés les profs de demain. Rapidement embauchés et aussi rapidement renvoyés chez eux.

    JLT:
    Je ne comprends pas le sens de ta remarque: la page 30 que tu mentionnes contient d'autres joyeusetés qu'on peut trouver révoltantes aussi. C'est un guide pour réaliser un ajustement (vocabulaire utilisé par le FMI : "ajustement structurel" comme ils disent) sans heurts si j'ai bien lu et qui détaille un catalogue de mesures à prendre plus infectes les unes que les autres me semble-t-il en indiquant ce qu'il ne faut pas faire pour éviter la colère des peuples soumis à cet ajustement.
  • Faut pas idéaliser L.Chatel, c'est un "accident" ce gars. Il n'y connait strictement rien à l'E.N., Sarkozy en est content parce qu'il croit que L.Chatel a maté une sorte de rebellion, tout ça parce qu'il a l'air moins mou que Darcos, mais fondamentalement, il y a aussi que tout le monde s'en fout parce que tout le monde a été assomé et anesthésié par le reste et maintenant presque tout le monde attend que Sarko parte en mai 2012 (soit dans un an) en se doutant qu'il sera démago et rasera un peu gratis des septembre.

    Dans tout ça, L.Chatel, c'est rien, c'est un ancien vendeur d'aspirateurs qui aura servi un peu à faire les gros bras mais qui bugguerait à la première occaze sur une situation épineuse. Je ne crois pas d'ailleurs qu'il soit très heureux à devoir donner le change comme ça sur une machine à laquelle il n'entend rien.

    Le problème le plus épineux est l'attitude et le positionnement qu'aura DSK (ou l'élu socialiste) vis à vis de l'E.N. en particulier sur les fondements. S'ils refont l'erreur de l'angélisme des années 80-2000, ils ne seront plus confrontés qu'à 2 alternative: ou bien faire du Sarko caché (économies suite à évocation de dette de l'état) ou bien laisser s'aggraver l'hémoragie, en distribuant de l'argent sans retour valable (tu peux mettre autant de profs supplémentaires que tu veux devant des classes chaudes ou dans des bahuts chauds, ça coutera très cher sans rien donner, et même pire, "choyés jeunes" les gamins sont encore plus enragés ensuite, parce que "gatés" aussi que ca puisse paraitre)

    Par contre, s'ils reflechissent un peu aux fondements d'une école publique, ils peuvent avoir à coeur de résoudre en partie le problème, en assumant le rapport de force dans l'acte éducatif, et s'attachant (avec les actes en plus des bonnes intentions de gauche) à bien travailler la question et la réforme des BO, etc et finalement à réussir vraiment quelque chose avec un grand différentiel là où ailleurs ils auront du mal (l'économie, les adultes, etc). La crainte est que réussir à sauver l'école se voit au niveau des résultats au plus tôt 10 ou 20ans plus tard. Long terme qui n'est pas la tasse de thé des candidats aux moult élections qui trainent
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  • Christophe :

    "qui n'est pas la tasse de thé des candidats aux moult élections qui trainent" (c'est moi qui souligne.
    Joli mot, "moult". Pas de chance, ce n'est pas un adjectif (il aurait alors dû s'écrire "moultes"), mais un adverbe (donc bien invariable). Mais là, pas de verbe !

    Merci de m'avoir donné l'occasion d'apprendre cela.
  • j'ai eu un peu du mal à comprendre, donc en résumé je n'ai pas fait de fautes, c'est ça?
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  • Cette question est dépassée ils s'en tamponnent. Il y a une directive européenne qui indique que tout (les services) doit être soumis à la concurrence et donc au marché. (cela inclut le secteur de l'énergie, donc plus de tarif régulé, idem pour la santé, secteur qui est le plus en pointe dans la voie de la libéralisation)
    Cela prendra encore du temps pour éviter une trop forte opposition, mais ils accompliront le processus jusqu'au bout que ce soit le candidat du PS ou de l'UMP qui se retrouve aux commandes en septembre 2012.
    Dans les annonces faites par le PS en guise de programme économique j'ai entendu l'annonce de l'embauche de gendarmes, de policiers (je pense qu'ils pensaient CRS) mais pas de profs, ni l'arrêt des suppressions massives de postes dans la fonction publique sauf erreur
  • j'ai entendu l'annonce de l'embauche de gendarmes, de policiers (je pense qu'ils pensaient CRS) mais pas de profs, ni l'arrêt des suppressions massives de postes dans la fonction publique sauf erreur

    oui , j'ai entendu la même chose, mais bon, ça c'est juste du bricolage pour faire un prospectus. C'est une spécialité au PS de croire que c'est ça "travailler" une théorie.

    Par contre, quand-même, une fois au pouvoir, par exemple si c'est DSK, ils se donneront un peu plus de mal pour reflechir à la question en amont. Ils sont pas tous si pourris t'inquiete. A droite idem d'ailleurs. Pour autant, le feront-ils correctement? Je l'ai dit plus haute, ça dépendra des médias et des livres sérieux écrits et bien vendus sur la question, autrement dit de ce que le pouvoir perçoit comme potentielles injonctions populaires.

    La machine actuelle à fabriquer des fous furieux qu'est l'E.N. n'a pas vesoin qu'on ait des diplomes de 3e cycle pour etre constatée telle. Le peuple (à travers son attirance vers Lepen, etc) a une réaction diffuse peu claire, mais s'il y a suffisamment de pression les gens au pouvoir ont suffisamment de traducteurs pour identifier la cause (ce ne sont pas les vieux brigands qui effraient le plus, il y en a toujours eu, ce sont les conséquences du crash de l'école, qui produit des grisés enragés en grand nombre). Encore faut-il qu'il y ait des relais (livres, journaux, réaction populaire, etc) qui aident le pouvoir à prendre conscience que ce n'est pas de pseudos délires sur la laicité, ni des flics qui vont résoudre le problème mais une réforme de la relation à l'apprentissage obligatoire, de la relation à ce caractère obligatoire, qu'offre l'école.

    Hélas, j'ai aussi entendu dans les discours de M.Aubry, qu'elle compte attaquer leproblème par des embauches non marchandes et massives de jeunes. Elle est terrifiée par la jeunesse apparemment, mais faudra que le president PS fasse mieux que "croire acheter" une solution de cette facon.
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  • Fin de partie a écrit:
    Je ne comprends pas le sens de ta remarque: la page 30 que tu mentionnes contient d'autres joyeusetés qu'on peut trouver révoltantes aussi. C'est un guide pour réaliser un ajustement (vocabulaire utilisé par le FMI : "ajustement structurel" comme ils disent) sans heurts si j'ai bien lu et qui détaille un catalogue de mesures à prendre plus infectes les unes que les autres me semble-t-il en indiquant ce qu'il ne faut pas faire pour éviter la colère des peuples soumis à cet ajustement.

    Je voulais dire que

    1) Meme si on est contre les idees qui sont dans ce document, il faut noter que les opinions qui y sont exprimees concernent des pays en graves difficultes economiques. Le texte est une analyse froide et cynique des mesures que les gouvernements de ces pays prennent pour effectuer des economies budgetaires. Peut-etre l'auteur temoigne-t-il d'un certain mepris vis-a-vis de peuples qui etaient naguere colonises (la plupart des pays concernes par l'analyse sont des pays d'Afrique).

    2) "Les idees exprimees et les arguments avances dans cette publication ne refletent pas necessairement ceux de l'OCDE ou ceux des gouvernements de ses pays membres" (voir page 2)

    Or, si on lit trop vite la citation hors-contexte, on a l'impression qu'il s'agit d'une recommandation officielle de l'OCDE qui concerne egalement l'education nationale Francaise, ce qui n'est pas le cas.
  • \ a écrit:

    L'OCDE n'a aucun pouvoir décisionnaire en principe.
    Mais ses recommandations , ses analyses passent rarement inaperçues auprès de ceux qui nous dirigent. Et il est difficile de ne pas voir dans la citation que j'ai colorié en bleu ci-dessus une relation avec la situation de l'EN maintenant (la citation date des années 90)

    Il y a une autre citation, sauf erreur, d'un rapport de l'OCDE qui expliquait que les moyens de formation n'étaient pas utilisés pour les bonnes personnes. Le texte expliquait qu'il fallait concentrer la formation sur un petit nombre de gens, futurs cadres , plutôt que d'essayer de former tout le monde et gaspiller des moyens (comme je ne parviens pas à retrouver cette citation je ne vous demande pas de me croire sur parole)
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