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prof en détresse

Bonjour,

Professeur stagiaire de mathématiques au lycée depuis la rentrée, je vis un véritable enfer. Mon travail est une réel souffrance pour moi et je fais des crises d'angoisses tout les soirs avant d'y aller. Mes relations avec les élèves sont très difficiles. Je n'ai jamais vécu cela, et suis par nature enthousiaste.

J'aimerais savoir s'il est normal de passer par là ? Est-ce qu'il y a d'autre professeurs qui ont eu ce genre d'expérience sur le forum?

Je vous pose la question car je suis à peu près sûr d'arrêter à la fin de l'année et j'hésite à arrêter en cours d'année (cad maintenant). Il ne me parait pas normal que mon travail soit une souffrance si lourde non ? Honnêment seul un aspect vaguement moral de ma personnalité me retient d'arrêter sur le champ....

D'autre part je ne sais pas trop à qui en parler. Je n'ose pas trop en parler à mon tuteur de peur qu'il me lâche complêtement. À ma proviseure ?

En vous remerciant.
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Réponses

  • Il faudrait que tu précises un peu plus les composants de ta détresse si tu veux de l'aide. As-tu du bordel? Est-ce plutôt "intime"? Exposer des notions au tableau te déprime (indépendamment de tout le reste)?, etc
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonjour,

    Non ta situation ne me paraît pas "normale". Arrives tu à comprendre pourquoi tu souffres? Est-ce à cause de ta situation de stagiaire (quand ton tuteur t'observe, quand tu penses à l'inspection pour la titularisation, etc...)? Si c'est le cas, dis toi que l'année prochaine tu seras bien plus tranquille...

    Qu'entends tu par "relation difficile" avec les élèves? As tu des problèmes de discipline dans la classe, du manque de travail? Si c'est le cas, ya plein d'astuces que tu vas trouver au fur et à mesure qui peuvent corriger cela.

    A qui en parler? Ici c'est pas mal pour commencer car c'est anonyme, ensuite, si tu as de bonnes relations avec ton tuteur il faudrait que tu lui en parles à lui avant la proviseuse (si ca lui revient aux oreilles il risque d'être vexé que tu ne lui en ait pas parlé avant).

    Bon courage!
  • Je te déconseille toute recherche de solution interne à l'institution du Roi Pétaud. En as-tu discuté avec ton médecin traitant ? Ou un autre.

    Si tu as vraiment décidé de lâcher l'affaire à la fin de l'année, ça devrait aller mieux. Tu pourras regarder tout ce cirque - avec toi au milieu - avec plus de recul et de détachement.
    Vas prendre contact avec Pôle-emploi. Prépare-toi un créneau dans la semaine pour tes démarche d'Après.

    Bonne chance pour la suite.

    De tout coeur,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Bonjour,

    Merci pour vos réponses :

    1. J'ai beaucoup de bordel en classe (proche du manque de respect), notamment en STMG mais pas seulement, aussi en ES;
    2. à côté de cela je travaille énormément, pour essayer de faire des cours les plus pédagogiques possibles, mais ça ne débouche sur rien à cause du point 1.
    3. Je pense avoir compris "la théorie" pour avoir le calme en classe : il faut ête intransigeant, ferme et une sorte de référent moral pour les élèves. Mais je ne pense pas y arriver, ça me parait complêtement hors de portée de ma personnalité et c'est une façon d'être qui ne m'interesse pas.
    4. J'ai déjà eu deux conseils de discipline dans l'année et j'ai du séparer à plusieurs reprise des élèves qui se battait dans ma classe...Or lorsque j'en parle à mes collègues, tous me disent que ça ne leur est jamais arrivé. Cela me pousse à me remettre fortement en question. En stmg et en seconde les élèves parle à voix haute pendant mes contrôles, malgré le grand nombre de sanctions que j'ai pu prendre.
    5. J'ai l'impression de n'avoir aucune liberté pédagogique, les programmes me paraissent extrèmement contraignant (autant dans le contenu que dans la façon de faire).
    6. L'inspection me stresse effectivement beaucoup, je me dis qu'après tant de souffrances, on pourrait me dire : "non, essaie encore".
    7. Je m'attendais à faire un peu d'éducation en plus des maths, mais là je n'ai l'impression de ne faire que ça tout n'ayant pas été formé pour le faire; c'est extremement frustrant.
  • ok ok, bon, hélas tu as posté ton msg tard dans l'année. Mais les précisions que tu donnes ont le mérite de montrer que ça ne vient pas principalement de ta "mélancolie".

    Avant toute chose, sache que le "kit" que je te décris ci-dessous (vite, mais je veux t'aider tout en étant pressé), a sauvé 5 profs sur 6 dans ta situation (dont la dernière il y a ... une semaine (enfin j'ai appris vendredi que "ça y est, ça marche", elle avait pire que toi et était en .. collège, je lui demanderai un témoignage écrit et elle te l'enverra si tu veux, en MP, inscris-toi sur le forum)

    A/
    1) Oublie toutes les merdes non reproductibles que te raconteront les autres. La nature humaine est ainsi faite que tes collègues "se nourriront" de ton échec pour augmenter le sentiment qu'ils ont d'avoir de la valeur. Il en va ainsi de tous les "conseils de posture". Ils n'ont aucune utilité autre que celle pour ceux qui les énoncent de se mentir à eux-mêmes en croyant qu'ils pourraient avoir une deuxième carrière dans le théatre.

    2) Oublie ABSOLUMENT tous les faux conseils institutionnels (genre, les élèves foutent du bordel parce que ton cours n'est pas attrayant et autres propagandes malsaines de ce genre)

    3) Oublie la notion d'exemplarité: (plus quelqu'un est exemplaire, moins il fait peur, parce que justement on a confiance en sa bienveillance équilibrée et son équité)

    4) Oublie la notion de "référence adulte qui s'affiche ". C'est un truc pour mères malheureuses qui n'ont pas allaité leur bébé et s'en veulent à vie. L'adulte est bien plus pourri que l'enfant.

    B/ Tes avantages:

    1) Tu dois être devenu célèbre dans ton bahut pour être "faible" et non autoritaire. Tu ne peux plus passer pour un sadique dont il faut endiguer les envies de faire du mal aux petits animaux

    2) Je pense qu'il est tard (on est en février). Mais ta situation est telle que si tu accomplis des progrès pour endiguer ton bordel (c'est ton unique problème professionnel), rien d'autre ne sera regardé négativement

    C/ Solution:

    1/ Elle n'est pas garantie, surtout avec les stmg, qui peuvent jouer aux voyous (ou en être réellement) et poser des soucis à tout collègue, pas que toi. Mais je te décris exactement la quantification (ie la mesure de sa non garantie)

    2/ un écart de discipline enfantin ou adolescent EST UN DROIT et une tendance naturelle de l'enfant. Il n'y a pas à lui en vouloir. Pense au stationnement à Paris. Il est interdit de mal se garer. Mais s'il n'y avait pas d'amendes, cela ferait longtemps qu'on aurait oublié d'où est venue la guerre civile à Paris et les gens s’entre tueraient, initialement pour se garer, puis oublieraient qu'ils ont commencé à s’entre tuer pour ça, mais continueraient de s’entre tuer. Il n'y a pas à en vouloir à quelqu'un qui se gare mal. Il achète son mauvais stationnement, c'est tout, c'est "un droit naturel"

    3/ Il te suffit de facturer les écarts de discipline de tes élèves (pense à ton avantage B1)

    4/ Pour se faire il te faut un acte de facturation qui prend 5 secondes (tu dois avoir 50 à 100 items par heures). En voici un (tu peux lui en substituer un en tout point équivalent techniquement). A chaque fois qu'un élève commet un écart, ordonne-lui et marque-le sur un cahier comptable que tu auras prévu à cet effet une "dose" de corvée qui lui fait perdre un certain nombre de minutes de sa vie. (pour un bavardage "copier les nombres de 3000 à 3500", pour une insolence "3000-4000", etc). Ne te préoccupe pas de savoir s'il va ou non le faire. Continue "ton cours". Les 3-4 premières semaines tu vas enregistrés environ 20 à 50 factures sur ton cahier (il faut qu'il soit gros). Pour les rgos écarts continue de les gérer comme avant (rapport, etc). Accepte les propositions poliment demandées: (exemple, si à la suite d'un gros écart tu as promis une demande d'exclusion officielle du lycée par exemple et que l'élève te propose "je peux, à la place copier les nombres de 1000 à 9000?", accepte.

    5/ Contentieux: au point (C4), je te dis de facturer. Ca ne te dit pas comment obtenir le paiement des factures (ie le retour des corvées). Je n'ai pas de solution uniforme indépendante du bahut. On en reparle. Commence par facturer pendant 15 jours et n'oublie pas de dire aux élèves qu'en cas de non retour, tu gèreras ça administrativement. Du fait de ta situation, ça peut être très efficace, car les élèves voyant que tu as adopté une position de "te battre" pourront soupçonner que venant de toi "gérer administrativement et hors-classe ton cahier comptable" annonce des lendemains qui ne chantent pas pour eux (ils ont du mal à imaginer qu'un prof en détresse qui prend enfin les choses en main sera laché par l'admin, sur un truc aussi formel que "punition non rendue"). Sur les 5 profs sur 6 que j'ai sauvé avec EXACTEMENT ce conseil, 4 n'ont même pas eu besoin de me demander comment accomplir le contentieux. Leur situation était telle que 70 à 95% des élèves payaient les petites factures (ils ne me croyaient pas au moment où je disais C4, la dernière en date m'a dit "c'est dingue, tu avais annoncé 70% (mi décembre), j'ai 90%" et c'était vendredi dernier qu'elle m'a dit ça.

    6/ Au cazou quand-même, faute de mieux, en cas de non retour d'une corvée de 15-30mn de vie prise à l'élève, s'il ne rend pas sa corvée, dis-lui, "vous avez encore 1 semaine, après je vous donne le RI à copier à la place et si vous ne me rendez pas le RI, je fais un rapport et classe l'affaire. Si la direction ne vous sanctionne pas d'une sanction qui est plus chère que copier le RI, vous aurez gagné et je m'en lave les mains" (ça te permet de ne pas mentir et de faire un truc que tu peux faire)

    7/ Quoiqu'il arrive, reste zen, détendu. Ne fais pas cours s'il y a des bavardages, attends le silence (attends 1H s'il le faut). Pdt que tu attends le silence ne facture pas. Ne facture qu'individuellement. Si un élève te dit "mais msieur, là, jai pas parlé" réponds avec le sourire "oko, alors je double la dose". Avec un peu de chance, il t'insultera, et tu envoie un rapport factuel neutre pour signaler ladite insulte, ce faisant repense à B1, si tu as honte de ne pas t'en sortir seul.

    8/ Je ne peux te le garantir, mais en moyenne, sur pls bahuts, le taux de retour sans transmission au contentieux (ie sans plus perdre du tps est de .... 80-90%***). Il s'ensuit que ton bordel va être divisé par 5 à 10. On pourra alors reparler du contentieux.

    *** je n'ai aucune explication de pourquoi, ce sont les mystères de la société moderne. Le "différe" fait peur. L'intimidation est un truc immediat. L'écart "punition non rendue" est un truc formel dont l'élève ne maitrise pas exactement l'aventure bureaucratique, en tout cas bcp moins qu'un geste intimidant envoyé à toi face auquel si tu baisses les bras, l'affaire semble close.
  • Bonjour,

    Si ta situation n'est pas "normale", dans le sens ou elle n'est pas acceptable, tu n'es certainement pas le seul à avoir peiné lors de l'année de stage. Il faut malgré tout avoir conscience qu'une nouvelle année ne se déroulerait sûrement pas comme la première étant donné que tu saurais mieux gérer dès le début les écarts des élèves.

    Cela n'empêche pas que la discipline est une part (importante) du boulot de prof.
    Si ta décision est prise de quitter l'EN, tu as la chance de n'être pas sorti des études depuis longtemps. Tu peux donc tenter d'autres concours de la fonction publique dans la foulée. Enfin, dans l'hypothèse où tu voudrais être fonctionnaire par la suite, n'hésite pas à rester jusqu'au bout de l'année pour tenter d'être titularisé. Tu aurais ensuite le bénéfice d'un indice relativement élevé pour un éventuel reclassement.

    En tout cas bon courage, essaye de prendre du recul et de profiter davantage des heures hors-classe pour décompresser.
  • Et précision: ne change rien ni à ta posture (à part que, comme te le dit ev, deviens détendu et amusé par lespectacle si t upeux) ni à ton cours. contente-toi de t'arrêter de parler quand les élèves parlent (même 1h entière, même 2h entière le cas échéant)

    De plus n'augmente JAMAIS les doses unitaires. Si tu factures 15mn de vie perdue un bavardage, tu t'y tiens. Même si tu dois en distribuer 155 dans l'heure. Dans la durée, tu pourras adapter les doses. Mais, si la dose du moment est 15mn de vie perdue / bavardage, 2 bav doivent couter 30mn, 3 bav doivent couter 45, etc. 20 bav doivent couter 5H. Le pris doit être "fixe". Tu n'es pas obligé de facturer tous les bav, il te suffit d'en facturer 1/5 (ce qui coute en moyenne 3mn/bav).

    N'attends pas d'amélioration avant les 15 premiers jours. Mais facture imperturbablement.
  • Et n'écoute pas non plus les collègues qui prétendent que ça ne leur ai jamais arrivé, soit ils te (se ?) mentent éhonteusement ou ils se sont tout simplement débrouillé pour refiler les classes de merde aux stagiaires/TZR/remplaçants/ANPE. Ne leur parle plus de tes problèmes, ils seront nocifs (les collègues le sont hélas très souvent)
    On m'a aussi refilé les pires classes lorsque j'étais stagiaire et de nouveau en arrivant dans mon lycée (et encore souvent en fait, le lobby des agrégés se gardant systématiquement les meilleurs groupes (germanistes/latinistes/musiciens =jack pot !). J'y ai au moins gagné la réputation d'être la prof la plus sévère du lycée, ce qui permet de garder les petits secondes au calme pendant quelques semaines (ce qui a aussi l'inconvénient de faire croire aux parents que je note plus sévèrement que les autres, ce qui est faux (à l'exception près des profs qui distribuent les bonbons à tour de bras), ce qui n'ai pas forcément facile à gérer).

    Bon courage, et c'est vrai qu'une fois qu'on est titularisé, on a un sacré poids en moins sur les épaules !
  • re bonjour,

    Je tiens à tous vous remercier pour vos conseils. ça fait du bien d'entendre un autre discours que celui servi par l'institution...
    En particulier merci beaucoup à anonyme93 pour son post très complet et détaillé ! Pas sûr que ça me convienne vraiment comme méthode mais au point où j'en suis...

    Une dernière question naïve et vénale : en cas de démission en cours d'année, on repart bredouille ? pas de prime pas de chômage je suppose ?
  • Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • J'apporte mon témoignage...

    J'ai débuté en 2001, au moment du 11 septembre... Pour moi, la catastrophe a duré toute une année...
    Pas du tout respecté par les élèves, les cours se passaient souvent très mal. Je le vivais très mal et chaque soir je me disais que je devais démissionner.
    Titularisé de justesse, ce n'est qu'à partir de la deuxième année que j'ai commencé à apprécier ce métier.
    Aujourd'hui, je l'aime beaucoup.

    Quelques conseils (je sais, les conseilleurs ne sont pas les payeurs) :
    1. Dans ta classe, c'est toi le chef. Une salle de classe n'est pas une démocratie, c'est une dictature éclairée dont tu es le chef.
    2. La chose la plus importante, avant de leur apprendre les maths : qu'ils ferment leur g*** C'est, à mon sens, le prérequis indispensable au déroulement d'un bon cours.
    3. Le reste viendra tout seul... C'est un métier qui s'apprend sur le terrain.

    Essaie de tenir jusqu'à la fin de l'année. Rentre-leur dans le lard dès que c'est nécessaire. T'es-tu déjà posé la question de leur impolitesse ? Essaie de te mettre un instant à la place d'un des petits c** qui polluent ton cours, vois-tu alors comme ils ont une attitude méprisable. Il faut une réponse ferme.

    Si tes élèves ne sont pas des animaux (au lycée, ça doit être le cas), tu dois pouvoir reprendre la main.
  • Bonjour,

    J'ai débuté dans le métier en 2010 et j'ai bien failli aussi " jeter l'éponge".
    J'ai refait mon année de stage puis au fur et à mesure les choses se sont améliorées.

    Je suis maintenant dans un lycée bien tranquille il faut dire et j'aime mon métier.

    Je ne crois pas qu'il y ait de recettes miracles mais je te signale juste quelques points qui me semblent important:

    1) Tu es effectivement le "maître de la classe".
    C'est toi le boss, ce qui ne veut pas dire que tu as le droit de faire tout et n'importe quoi: il faut être juste.

    2) Ne sois pas trop rigide.
    Promettre telle punition pour tel méfait et ne pas arriver à s'y tenir a un effet catastrophique sur les élèves et leur ouvre la porte vers le chaos.

    3) Refuser de faire cours dans le chahut et exiger le silence avant de faire proprement cours me semble être une exigence primordiale.

    4) Cela dépend de qui tu as en face mais en parler avec le CPE, lui demander conseil, lui demander d'assister à un cours peut aider. Ou avec le PP de la classe, ou autre collègue ouvert de la classe...
    Cela peut aussi être l'occasion de faire une mise à plat avec les élèves.

    Bon courage à toi pour continuer dans ce métier qui peut être formidable mais aussi cauchemardesque...
  • Pour ma part, j'en est aussi bien chié les deux premières années (année de stage puis arrivé en ZEP/APV en T1).
    J'ai choisi de jouer le jeu de l'autorité passive c'est à dire de sanctionner sans état d'âme ni changement d'état d'esprit non plus.
    Les élèves finissent pas apprécier quelque chose lorsqu'il ne l'ont plus c'est à dire que lors de ma deuxième année, certains sont revenus me voir en me disant que mes cours étaient tout compte fait super et qu'ils avaient été vache de m'en faire baver (véridique!) et du coup, la réputation dans le bahut se fait petit à petit.

    Ce qu'il faut comprendre dans le métier c'est que peu importe que tu sois stagiaire ou titulaire dès que tu arrives dans un nouveau bahut, tu es le nouveau et donc le prof à faire chier (c'est le jeu préféré d'un ado) mais dès que tu restes dans un bahut, tu fais partie des meubles et du coup, les élèves finissent pas lâcher l'affaire car justement tu es resté et leur à prouver que tu n'avais pas l'intention de partir justement.

    Les élèves sont un peu comme des animaux, ils sentent la peur, la fatigue et le manque d'assurance. Il faut travailler sur cela pour faire croire que tu as une assurance de dingue et que tu es sûr de ton coup et en cela anonyme93 a tout à fait raison.
    Tout ce que tu dis tu le fais et peu importe que cela tombe sur des élèves qui d'habitude ne te font pas chier, tu sanctionnes de façon mécanique sans y réfléchir et tu continues ton cours comme si rien ne s'était passé.

    Bon courage et ne lâche pas pour autant cette année. Fuir n'est jamais une solution car d'un bahut à l'autre le métier peut être tellement différent que tu peux t'épanouir dans celui-ci dans un endroit et t'y enterrer dans un autre. J'ai connu l'angoisse d'aller en cours et cela passe dès qu'on gagne en assurance mais pour cela, il faut trouver un moyen de gagner en assurance (être convaincu quoi qu'il se passe que tu as raison et que tu sais ce que tu fais en tout cas face aux élèves). Le théâtre est un bon moyen de trouver des technique aussi pour gagner de l'autorité rien qu'avec la voix (un débit sec et rapide par exemple sera mieux "entendu" qu'un débit lent et un brin enjolivé comme si tu souhaitais faire passer une idée intéressante alors que l'idée qu'elle soit intéressante ou pas pour les élèves, le but est de la faire passer de toute façon à une majorité).
  • Bonjour profendresse et les autres :D

    Je n'aime pas trop participer à ce genre de sujet mais je suis vraiment touché par le trouble et la franchise de profendetresse . Quand on fait des études de maths , rien ne nous prépare à affronter une classe qui globalement n'a rien à faire de la chose . Bien sûr l'inspection et la flotille de profs qui essaime autour va te dire que si ça ne va pas c'est que ton cours est mal foutu , qu'il faut faire davantage d'activités , de contrôle , qu'il faut convoquer les parents , ... bref un goufre sans fond qui s'ajoute à toutes les difficultés déjà présentes . Il y a plein d'astuces , chacun les siennes , l'idéal pour démarrer est d'avoir un bon tuteur avec qui tu t'entends bien , qui est là pour te lancer , te suivre et t'encourager mais pas pour faire de la lèche auprès de l'inspection ( ça doit exister ) .

    Il y a vraiment du plaisir à enseigner mais ça ne vient pas facilement .

    Bon courage :D

    Domi
  • J'ai été prof' stagiaire (après l'année de concours du CAPES) dans les années 90 dans un collège. Après deux années de stage, j'ai été licencié par l'éducation nationale. Ma deuxième année de stage a été pire que ma première.
    Le témoignage de Profendetresse me ramène 20 ans en arrière.

    A cette époque, l'Etat dispensait une formation à ses enseignants, mais qui était essentiellement "théorique" et ne permettait pas d'affronter la situation que Profendetresse vit selon moi.
    Je me souviens seulement d'un après-midi de formation où à l'IUMF un prof était venu nous parler de ce sujet mais c'était déjà trop tard pour moi.

    A cette époque un prof' stagiaire n'avait qu'une seule classe en responsabilité. Pourtant, ces quelques heures passées face à des élèves me semblent avoir été une éternité tant cela pouvait être pénible à certains moments (qui se répétaient souvent).
    Ce sont les deux pires années de ma vie, à ce jour.
    Presque tous les jours, où j'avais cours, j'avais l'impression d'être un boxeur qui montait sur le ring.
    Je n'y allais pas pour mettre KO l'adversaire, pas du tout, mais pour résister jusqu'à ce que la cloche sonne la fin du round. :D

    Tout d'abord, il faut savoir que pour percevoir une allocation chômage, il faut être en fin de contrat ou avoir été licencié.
    Quand on travaille pour une collectivité territoriale ou l'Etat, c'est eux qui indemnisent et pas Pôle emploi.

    A cette époque, j'ai tout essayé ce dont j'étais capable de faire mais cela s'est montré vain.
    Certaines erreurs faites ne se rattrapent pas et personne ne peut rien pour vous, on est tout seul dans sa salle de classe et l'expérience des autres n'est en général pas d'une grande utilité.

    En cas de titularisation, est-ce qu'on se voit affronter tout ceci pendant 40 ans?

    Pendant l'année de stage, il faut penser que ce sont les élèves ou toi je n'ai pas été capable de penser de la sorte mais il me semble que c'est la seule façon de penser quand on n'a pas une maitrise suffisante de la situation.

    Ce que je pense que j'aurais du faire systématiquement avec une petite poignée d'élèves: ils pertubent, je les vire en "salle de permanence" (cela doit encore exister ce "service" dans un collège, un lycée), à tous les débuts de cours si c'est nécessaire et éviter tout discussion qui n'arrangent rien et ne font qu'empirer les choses.


    Le boulot de prof', selon l'aperçu que j'ai pu en avoir, s'apparente à un boulot de dompteur de fauves, manipulateur.
    Quand tu as intégré cette idée et que tu agis en conséquence sans plus y réfléchir, peut-être qu'au bout de plusieurs
    années tu peux enfin commencer à faire un boulot d'enseignement :D
  • Rassure-toi, il y a plus d'un prof qui s'est retrouvé dans ta situation mais peu te l'avoueront !
  • Eh bien, tout ceci ne donne pas envie d'enseigner ma foi, bien au contraire 8-) , sauf peut-être dans des établissements réputés...
  • Bonjour Profendetresse et tous les autres,

    je tombe, suite à une mauvaise manip, sur ce forum de pédagogie: je voulais atteindre celui de probabilité, son voisin alphabétiquement.
    Du coup je tilte sur le titre "profendétresse" et, ému par la situation de son auteur, je me permets de lui donner non pas des conseils mais mes axiomes qui, s'il les reconnaît comme siens, devraient le conduire à des conclusions non contradictoires avec les miennes.

    A1) Qui a fracassé un élève, un parent d'élève, un collègue, un proviseur ou un inspecteur aurait mieux fait (en tout cas pour son intérêt personnel immédiat) de s'abstenir.
    A2) Qui n'a jamais rêvé de fracasser quiconque est un refoulé potentiellement très dangereux.

    Conséquence de A1) et A2): Avant de fracasser quiconque, si l'on n'est pas un refoulé potentiellement dangereux ou un menteur par omission, on se doit, ne serait-ce qu'au nom du principe de précaution, de prévenir sa hiérarchie qu'on est hanté par des pensées potentiellement signes d'un malheur à venir. Note: il vaut mieux faire sa déclaration assisté par un collègue de confiance (dans tout un bahut, c'est bien le diable si on n'en trouve pas un).

    Puis attendre.

    Je vous laisse le soin d'imaginer la suite de mon histoire.

    Amicalement
  • bonjour,
    je suis touché par ton histoire car je vis aussi la meme chose que toi, je suis prof stagiaire cette année, j'ai particulièrement des problemes de gestion de classe, trop de bruits dans certaines de mes classes, j'en souffre beaucoup et jusqu'a maintenant je n'ai pas trouvé la solution, car c'est difficile de remonter la pente quand on a mal commencé, je dois me battre pour reduire le max les bruits dans les classes, ne te concentre pas trop sur les contenus, fais des choses faciles simples et accessibles a tout le monde, minimise le temps de préparation de tes cours, prepare juste les grandes lignes, repose toi bien, et surtout: dis toi" je ne vais pas me laisser par des petits cons", mets toi entre les yeux les efforts que tu as depensés pour avoir le capes pour qu'à la fin des petits merdeux te font souffrir.
    il faut tenir bon et l'année prochain ca va etre different a condition : il faut etre odieux avec les eleves des le premier jour il faut pas lacher et tu verras ca iras mieux, en tout cas j y crois et je suis contient de ma faille cette année ( tout a mal commencé)
  • il faut etre odieux avec les eleves

    Odieux le terme me semble excessif. A mon avis, une attitude odieuse d'un enseignant peut même avoir l'effet contraire que celui recherché. Méfiance !
    Il faut être ferme, très ferme, ne pas lâcher un pouce de terrain, et appliquer toutes les règles toute l'année, que tu as édictéés dans ta classe le premier jour, sans rien céder. (Je sais plus facile à dire qu'à faire, mais ça viendra.)

    Bon courages à vous tous. Ca ira mieux l'an prochain.
  • Cher collègue,

    Je pense que les collègues ont dû te donner des conseils qui pourront t'aider.
    Je n'ai pas lu leurs messages pour ne pas être influencé.

    Je vais plutôt te parler un peu de mon modeste parcours.
    J'ai 53 ans et cela fait 30 ans que j'enseigne.

    Je n'ai jamais oublié mon année de stage dans un lycée plutôt correct.
    Les élèves de seconde avaient un niveau assez faible et je n'avais sans doute pas l'expérience nécessaire pour m'adapter à leur niveau. De ce fait , ils étaient très bavards et j'avais le sentiment que c'était le " bazar " dans ma classe. Les élèves de première littéraire étaient assez faibles , sympathiques et bizarrement j'arrivais à les faire progresser et il n'y avait pas de " bazar ". Les élèves de terminale scientifique étaient très motivés , très sympathiques , très calmes et j'avais l'impression que c'était super. Il faut dire que leur professeur était au fond de la classe. Même quand elle a été absente pendant 3 semaines et que j'ai fait cours avec eux , l'ambiance était très bonne.

    Cela fait 25 ans que j'enseigne dans le même lycée , un grand lycée de province dans une petite ville.
    C'est dire si les élèves me connaissent de réputation !
    Il m'arrive d'avoir des élèves dont les parents ont été mes élèves. C'était beaucoup plus facile avec les parents !
    Cette année , j'ai une classe de seconde de niveau faible mais la majorité des élèves sont sympathiques donc cela se passe plutôt bien. Hormis une élève qui s'évertue à me provoquer car elle n'apprécie pas mon style.
    A la première provocation , je lui mets un carton jaune , à la deuxième , un carton orange et , à la troisième , un carton rouge qui signifie l'exclusion. En 5 mois je ne l'ai exclue que trois fois ! ( Je dis souvent aux élèves que je ne sais pas compter jusqu'à trois ! Un comble pour un prof de maths , me disent certains . )

    J'ai une classe de première S avec des élèves sympathiques , bien éduqués , de bon niveau donc cela se passe très bien. J'ai une classe de terminale STMG avec des élèves très faibles , très peu travailleurs , très bavards donc cela se passe mal. Tout ceci pour dire qu'il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu. Avec le même prof , la même année , dans une certaine classe cela se passe bien et dans une autre cela se passe mal !

    Pourtant je donne la même règle à tous mes élèves au début de l'année.
    " Le prof demande , l'élève répond à la demande du prof " . Autrement dit : " Le prof commande , l'élève obéit ".
    Quand un ou des élèves m'ennuient , je leur rappelle cette règle unique. Je commence la phrase et c'est à eux de la terminer ! J'en calme beaucoup mais pas tous.

    Il faut dire que depuis quelques années notre système scolaire a fait en sorte que le professeur ne puisse plus avoir l'autorité naturelle qu'il pouvait avoir au siècle dernier. Les élèves ne sont pas dupes ! Qu'ils travaillent ou pas , qu'ils aient le niveau ou pas , qu'ils aient un comportement correct ou pas , " on " s'arrange pour qu'ils passent dans la classe supérieure. C'est vrai au collège et c'est vrai au lycée dès la classe de première. Il n'y a plus qu'en seconde que les professeurs ont un peu leur mot à dire. Et encore , les parents qui prennent rendez-vous avec la direction arrivent parfois à faire en sorte que leur progéniture accède à la filière désirée contre l'avis des professeurs.
    Certains élèves perturbateurs osent même aller voir la direction ou le CPE pour se plaindre de tel ou tel prof.
    Et parfois , on les écoute !!!

    Depuis quelques années , je vois de plus en plus de collègues en souffrance ( moi y compris parfois ! ) , même des expérimentés qui savaient plutôt se faire respecter. Pour les jeunes collègues qui commencent leur carrière c'est d'autant plus difficile. J'ai envie de dire que je ne voudrais pas commencer ma carrière maintenant vu l'évolution.

    Cher collègue , j'espère avoir pu te dire que le métier de professeur est difficile mais c'est aussi un beau métier lorsqu'on a des jeunes qui veulent apprendre , travailler et qui respectent les professeurs et leur travail.
    Avec le temps , tu trouveras les " trucs " qui te permettront de " supporter " les classes difficiles .
    Il y aura certainement des classes avec lesquelles tu auras du plaisir et tu n'auras pas besoin de ces fameux " trucs " .

    J'espère que ces quelques mots auront pu être d'une quelconque utilité.

    Cordialement , TG.

    NB
    Si on veut que les élèves respectent le professeur , il me paraît obligatoire de les estimer a priori !
    A un élève perturbateur , il m'arrive de lui dire , seul à seul , que j'ai de l'estime pour sa personne mais que je n'ai aucune estime pour son comportement. En général , cela le fait réfléchir et cela l'empêche de se poser en " martyr " !
  • Bon, apparemment mon message a été effacé depuis le dernier bug informatique.
    Je vais donc écrire à nouveau pour décrire le fonctionnement du système éducatif actuel.

    Prof en détresse, ce que tu vis en tant que prof stagiaire est très courant. La majorité des profs stagiaires (en sciences en tout cas, comme par hasard...) ont d'énormes problèmes de gestion de classe. Certains vont te dire que c'est de ta faute. A l'IUFM (ou à l'ESPE, c'est selon), des formateurs te diront d'adoper tels ou tels postures... qui peuvent parfois marcher.

    Il faut bien comprendre que ce n'est pas de ta faute, et ce que tu vis est un problème structurel. Des profs (de sciences en tout cas) qui font leur boulot correctement, ça n'existe pas dans la mesure où il est devenu impossible de proposer un contenu riche et cohérent dans les enseignements.
    La démocratisation de l'enseignement voulue par nos responsables politiques a produit l'effet inverse recherché: un abaissement généralisé du niveau académique. Pourquoi? me dira-t-on...

    C'est simple à comprendre, l'école a accepté le bordel à l'école. Bordel que l'on retrouve dans le comportement des élèves mais aussi et surtout dans le fait qu'il n'y a plus de sélection d'aucune sorte à aucun étage du système éducatif.
    Pour augmenter le nombre de diplômés, il était plus simple d'abaisser les critères de sélection plutôt que de faire en sorte que les élèves atteignent un certain niveau de performance.

    L'école n'est pas la seule en cause, l'idéologie de l'enfant roi dans une société de consommation et de divertissement débilitante et mortifère sur de nombreux points a achevé ce qui restait d'un enseignement sérieux.

    La situation est telle que le niveau des profs scientifiques actuels est désormais bien faible en regard de ce qu'il pouvait être au début du siècle dernier. Lorsque je parle de niveau, je parle de connaissances approfondies et d'une compréhension profonde des concepts scientifiques qu'ils utilisent. Il est facile de faire illusion en apprenant par coeur les derniers théorèmes à la mode, mais cela reste un vernis scientifique qui n'a aucune valeur.

    Pour qu'il y ait un enseignement scientifique de qualité, il faudrait une sélection que je qualifierais de positive. Positive dans le sens où elle proposerait un enseignement riche et varié aux élèves présentant des dispositions scientifiques. A contrario, la pédagogie serait plus adaptée et moins ambitieuse pour les élèves n'ayant pas d'attrait particulier pour les sciences, quitte à ne plus en faire à partir de la 4ème (à condition de savoir compter évidemment).

    Les jeunes profs ne se rendent pas compte à quel point le système est décadent, car ils ont eux même reçu un enseignement dégradé. On leur apprend dans les IUFM "la pédagogie active" ou l'art d'acheter la paix sociale dans les classes en proposant des cours très concrets, creux et sans intérêt scientifique. Les élèves ont l'impression de comprendre car on leur énonce des évidences mais la réalité, c'est qu'on prive d'un enseignement scientifique rigoureux ceux qui seraient capables de le suivre.

    Ce système perdure car il n'est pas nécessaire d'avoir un haut niveau d'instruction pour "réussir" dans la vie. On nous fait croire que le niveau académique n'a jamais été aussi élevé, mais c'est complètement faux. La majorité des bacs+5 actuels ont un niveau de compréhension scientifiques très bas: ils sont hyper-spécialisés dans un domaine mais généralement ils ne maitrisent pas les tenants et les aboutissants de ce qu'ils font. On peut décrire ce phénomène en lui donnant le nom de taylorisation du tertiaire. La fragmentation du travail dans ce secteur d'activité a conduit à ce que les cadres ne comprennent même pas le sens de ce qu'ils font. Mais ceci est un autre problème...

    Je sais que ces propos négatifs peuvent choquer certains mais ce que je dis décrit une réalité. Je suis pour une école humaniste, qui enseigne les humanités et les sciences en dehors de toute contingence matérielle. On en est loin aujourd'hui. A cette école des lumières s'est substitué une école utilitariste aux antipodes des idéaux des concepteurs de l'école républicaine.
    Si tu es intéressé par l'évolution de l'école, je te conseille certains livres sur l'éducation: "la débâcle de l'école, une tragédie incomprise", "le pire est de plus en plus sûr" (Natacha Polony), les livres de Brighelli, Maschino ou de Philippe Nemo sur l'éducation, et j'en oublie pleins.
    Si j'étais toi, je partirais aussi à la recherche de vieux livres scientifiques pour te faire une idée par toi même de l'évolution de l'instruction de notre pays.
  • Bonjour, je signe et je mets un gros tampon sur ce que tu as écrit tellement c'est vrai!

  • Il y a un mythe sur ce qu'était l'école républicaine à ses débuts.
    La mise en place de cette école avait pour but de dimuner l'influence du clergé sur la société et les gens et surtout, d'enseigner le respect de la hiérarchie de l'ordre social établi, c'est à dire, un enseignement à la soumission la plus servile (ce qu'elle est toujours).
    preuves de ce qui n'est énoncé que comme une opinion?
  • un enseignement à la soumission la plus servile

    Qu'est-ce qu'il faut pas lire quelquefois...

  • Quand on est rentré dans le moule qui a été créé pour le préservation de l'ordre social mis en place (je ne vais pas développer autrement je serais censuré) on n'a plus conscience qu'on est dedans et on finit par le trouver normal et souhaitable aussi pour les autres.
  • FdP qui demande des arguments, on aura tout vu !
  • Fdp, je ne vais pas donner ici des preuves de ce que je dis. Mais c'est de notoriété publique que dans la majorité des universités les partiels sont des copier-coller des exercices faits en cours. A l'université, il y a beaucoup de notions qui sont vues mais elles le sont très superficiellement et la seule chose que les étudiants attendent, ce sont les corrigés d'annales pour refaire bêtement la même chose sur leur copie. Dans ce système, tout le monde est complice, le prof d'université qui fait pas son boulot en faisant des cours merdiques tout en demandant la restitution des exos faits en cours aux partiels, et l'étudiant qui se contente de réciter des exos tout cuits.
    Le résultat est que la majorité des étudiants n'ont aucune maîtrise des notions qu'ils sont censés avoir acquis. Ce n'est pas nécessairement de leur faute parce qu'ils sont souvent mal encadrés.
    Demande à un M2 de t'expliquer la topologie ou la différentiabilité, on va rigoler...

    Pour en revenir plus précisément sur le niveau des professeurs dans le secondaire, il faut savoir que l'immense majorité a subi un enseignement très dégradé. C'est à dire qu'ils ont reçu un enseignement sans aucune démonstration d'aucune sorte en géométrie ou arithmétique.
    Tant et si bien qu'il est extrêmement fréquent de rencontrer un prof de maths aujourd'hui incapable de donner des démonstrations des bases dans ces domaines des mathématiques.
    Ex: démo sur la somme des mesures des angles dans un triangle, les cas d'égalité des angles alternes internes, opposés par le sommet... Démo géométriques sur le théorème de Thalès ou de Pythagore, algorithme de construction du nombre pi et j'en passe et des meilleurs, tellement les programmes ont été massacrés.

    Il y a environ 40 ans de ça, tout était démontré, je dis bien TOUT. Aujourd'hui, la démonstration n'existe plus dans le secondaire. Si elle existe, c'est dans des proportions infimes (en TS, il est parfois possible de faire des petites démos).

    A titre d'anecdote, j'ai discuté il n'y a pas longtemps avec un prof qui venait d'être reçu à l'agrégation interne de maths (je dis bien l'agrégation!).
    Il me parlait du programme de géométrie en 5ème avec les propriétés des parallélogrammes, losanges, etc...
    Il me certifia alors que pour qu'un quadrilatère soit un parallélogramme, toutes les propriétés connues (côtés opposés parallèles deux à deux, côtés opposés de même longueur, diagonales qui se coupent en leur milieu...) devaient être vérifiées!!!
    Il ne savait même pas qu'une seule de ces propriétés suffisait pour caractériser un parallélogramme, le reste des propriétés en découlant par démonstration.

    Cette personne est malheureusement représentative du niveau actuel des professeurs. La situation est grave car d'ici quelque temps, il n'existera plus de professeurs correctement formés dans sa discipline, condition pourtant nécessaire pour garder une instruction de qualité dans notre pays.
  • A titre d'anecdote, j'ai discuté il n'y a pas longtemps avec un prof qui venait d'être reçu à l'agrégation interne de maths (je dis bien l'agrégation!).
    Il me parlait du programme de géométrie en 5ème avec les propriétés des parallélogrammes, losanges, etc...
    Il me certifia alors que pour qu'un quadrilatère soit un parallélogramme, toutes les propriétés connues (côtés opposés parallèles deux à deux, côtés opposés de même longueur, diagonales qui se coupent en leur milieu...) devaient être vérifiées!!!

    Raconté comme ça, ce n'est pas un très bon exemple, vu qu'à te lire on dirait que tu lui reproches l'énoncé "si toto est un parallélogramme alors il a toutes les propriétés en question"

    Tu as surement voulu dire autre chose. [small](Je ne me mêle pas du débat, j'ai la flemme..)[/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi

  • C'est quoi un copier-coller?
    Pour moi, c'est redonner exactement les mêmes exercices que ceux donnés en travaux dirigés.

    C'est ce qui est fait dans les universités? C'est ce que font toutes les universités?

    Prendre un seul exemple et extrapoler pour en faire une généralité c'est un procédé assez curieux quand on vient se faire le défenseur de la démonstration. X:-(

    Yanus:
    Tu revendiques une école humaniste mais ce que tu veux en fait c'est un enseignement élitiste et que tout le monde rentre dans le même moule et malheur à ceux qui n'y entreront pas. (il faut penser aux conséquences des idées qu'on défend)
    Cet enseignement existe déjà et tu regrettes peut-être d'en avoir été exclus.
  • Je pense que tu as compris ce que je voulais dire.
    L'idée, c'est qu'il est possible de donner différentes définitions du parallélogramme en fonction de la propriété "élémentaire" utilisée, le reste des propriétés découlant naturellement de cette définition.
    Les livres actuels entretiennent la confusion sur ces définitions. Les élèves ne sont pas capables à l'heure actuelle d'établir des "liens logiques" entre ces propriétés.
    Bon, c'est un exemple parmi tant d'autres. Cependant, cet exemple montre bien à quel point le flou et la confusion règne dans l'enseignement des maths aujourd'hui.

    Ensuite, je suis d'acccord pour dire qu'il n'est pas nécessaire que tout le monde ait un niveau élevé en sciences. Encore faut-il que ceux qui ont la prétention d'en faire ait accès à un enseignement de qualité. Or, actuellement, ce n'est plus le cas.

  • Mais à quoi sert cette instruction, quel est son but?

    Tant que cela ne sera pas explicité il sera difficile de savoir ce qu'il devrait être fait ou pas.
    Mais personne ne semble vouloir répondre à cette question précisément et aux questions qui y sont reliées comme si tout ceci allait de soi.
  • Pour répondre à Fin de Partie.
    Ce que je dis est pratiqué à grande échelle, je suis suffisamment informé pour le dire.
    Ensuite, en ce qui concerne ce professeur, j'ai juste dit que c'était un exemple. Je n'extrapole pas à partir de cette personne, loin de là. C'est un cas parmi tant d'autres. Je dirais que c'est même très normal de faire cette confusion dans la mesure où on n'enseigne plus correctement depuis longtemps la géométrie dans le secondaire.
    Le problème, c'est que les enseignants d'aujourd'hui n'ont pas toujours conscience de leurs lacunes.

    Ensuite, tu m'accuses d'élitisme, mais je le suis pas du tout. Je suis pour une école qui enseigne bien, capable d'élever tout le monde le plus haut possible en fonction de ses capacités. Non seulement l'école n'est plus capable de proposer un enseignement rigoureux et de qualité à ceux qui pourraient le suivre, mais en plus elle laisse de côté les élèves qui sont en difficulté.
    Le collège unique a eu pour seule et unique résultat d'abaisser le niveau académique de tout le monde: celui des plus brillants car ceux ci ne retrouvent plus un environnement suffisamment stimulant à l'école, et celui des plus faibles, la pédagogie n'étant pas adaptée non plus à leurs capacités.

  • Je me souviens qu'au lycée au début des années 80 il n'y avait pas d'enseignement de la géométrie tel que tu l'entends .
    A-t-on besoin de savoir précisément ce qu'est un parallélogramme pour réussir l'écrit et passer l'oral de l'agrégation? B-)
    (et je ne parle pas que d'aujourd'hui)


    J'ai découvert la géométrie quand j'ai du l'enseigner (c'était il y a longtemps maintenant).
    J'exagère à peine.
  • je me souviens d'énormément de démonstrations à mon époque ! En tous cas, quand je regarde les corrigés de brevet, j'ai Peur !
    personnellement, j'exige des démos construites dés la 6ème, pour qu'ils prennent l'habitude.
    (la fille qui a oublié de dire que le triangle était rectangle avant d'appliquer Pythagore à l'agrég.......... chut, ne le dites pas à mes élèves !)
  • Niveau actuel des professeurs ... Vu le nombre de professeurs de Sc Phys ou de Techno qui deviennent prof de Maths du jour au lendemain, il ne faut pas s'attendre à des miracles.
  • Moi j'attends toujours la réponse à ma question.
    A quoi sert l'enseignement donné actuellement, dans quel(s) but(s) et la même question pour l'enseignement dont certains rêvent? Pour savoir de quoi on parle exactement.
  • Tugdual, ce que tu dis est vrai. Je pense que ce phénomène va même s'accentuer car certains politiques demandent à ce que les professeurs puissent enseigner plusieurs matières dans le secondaire. De toute façon, au point où on en est, je ne vois pas l'intérêt d'avoir fait des études spécifiques pour enseigner au collège. Je pense même que c'est contre-productif. S'il n'y avait pas de chômage de masse, les concours du professorat auraient sans doute disparu depuis longtemps avec l'évolution de l'enseignement actuel.
    Je dis ça, mais malgré un contexte économique difficile, il y a de moins en moins de candidats au concours. C'est dire si ce métier a perdu de son attractivité malgré certains avantages certains (le nombre de semaine de vacances en premier lieu).
  • A fin de Partie.

    Je pense que l'enseignement donné actuellement est essentiellement utilitariste. C'est d'ailleurs un slogan à la mode de donner du sens à l'enseignement, de le rapprocher du quotidien des élèves.
    Il est utilitariste car il permet à celui qui adhère au système d'éventuellement trouver un travail avec les connaissances éparses qu'il aura accumulé durant sa scolarité.
    C'est d'ailleurs un véritable danger de vouloir donner à l'école un rôle qui n'est pas le sien au départ: faciliter l'intégration des jeunes sur le marché du travail. Cette nouvelle mission assignée à l'école a perverti la fonction première de l'école: l'instruction.
    L'instruction, c'est la transmission rigoureuse des savoirs, la confrontation directe à la vérité et par opposition à la faillibilité de l'esprit humain. Or, cet idéal ne se retrouve plus dans les politiques des gouvernements actuels, pour qui les objectifs comptables de réussite à tel ou tel examen ont plus d'importance que les contenus de ce qu'on enseigne.
  • Fin de partie a écrit:
    A-t-on besoin de savoir précisément ce qu'est un parallélogramme pour réussir l'écrit et passer l'oral de l'agrégation? B-)

    Un de mes co-agrégatifs (très fort) a perdu pas mal de places parce qu’il ne se souvenait plus comment tracer une bissectrice à la règle et au compas.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • @FdP: arrête d'utiliser le style "question" pour essayer de glisser tes dogmes. Poste-les une 23687413ième fois. Concernant la politique en général, tu as déjà beaucoup posté. En ce qui concerne l'école en particulier, je crains que ta dérive ne soit assez nauséabonde (on le voit par de petits extraits (par exemple ci-dessus avec l'élitisme), mais tu n'as que posté, ces derniers mois, de tous petits morceaux)

    @Yanus: citation: Je pense que tu as compris ce que je voulais dire.. Oui et non, et même plutôt non. Quoique tu voulais dire, il me semble qu'il fallait vraiment faire l'effort de le dire vraiment autrement. Confondre syntaxe et sémantique*** apparaît peut être justement une des premières erreurs globales qui font partie des défauts que tu sembles vouloir dénoncer comme dérives émergentes. T'y vautrer dans un exemple annule l'effet de ce que tu aurais souhaité dire.

    *** un parallélogramme a toutes les propriétés mentionnées, tu reproches à un de tes potes de l'avoir dit, puis enfin, tu détailles en sous-entendant qu'il vaudrait mieux préciser que toutes les propriétés mentionnées sont démontrablement équivalentes. Ce type de propos n'a rien de mathématique, un "il vaudrait mieux" dans ce cas n'est pas un énoncé scientifique mais, si on est optimiste "pédagogique"

    Concernant le crash du secondaire entrainant forcément avec lui une évolution du supérieur, les voeux pieux ont peu d'effet tant qu'on tombe dans le piège de l'éthique ou de l'opinion politique. La notion de sélection n'a pas de fondement éthique. Elle est absolument indispensable pour des raisons techniques (il n'existe pas aujourd'hui de procédé qui marche permettant de faire progresser les gens sans qu'ils redoutent ou espèrent un enjeu); de plus, elle est le seul moyen connu pour procéder à des répartitions dans des options. Si tu te noies dans un échange non explicite avec FdP, tu n'en sortiras pas car il humanise les lois de la nature [small](il pense que la vie n'est pas difficile, qu'il serait très simple d'avoir un monde où tout le monde est matériellement servi, mais que ceci est entravé non parce qu'il y a quelque chose à construire, mais parce qu'il y a des destructeurs (essentiellement de supposés grands patrons capitalistes) de ce supposé "état naturel où tout irait bien qui ne nécessiterait qu'une toute petite intendance et juste des lois généreuses pour sa maintenance: il en découle qu'il prétend possible une école ou chacun étudirait de manière épanoui, avec 10 élèves par classe, où il n'y aurait plus de diplôme, plus d'échec, etc. Et tu pourras dire tout ce que tu veux il tournera en boucle sur ces affirmations sans rien prouver. Quand on lui demande de raisonner à ce propos, il renvoie au constat des malheurs du monde et demande systématiquement où sont les coupables)[/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Yanus:
    Demande aux gens à quoi sert l'école, selon eux et ce qu'ils en attendent. Crois-tu que les gens acceptent de payer autant d'argent (collectivement) pour transformer leur enfants en esthète et crois-tu que c'est l'objectif de l'Etat et du patronat? B-)-
    Si l'école existe ce n'est assurément pas pour cet objectif, cela j'en suis sûr.

    PS:
    Quand j'étais enfant, on ne me disait pas: va étudier pour te faire plaisir, non pas du tout.
    On me disait: si tu n'étudies pas tu n'auras pas de situation.
    J'ai fait ce qu'on m'a dit, résultat je suis chômeur depuis près de 20 ans. :D
  • Encore quelqu'un qui a confondu implication et équivalence.
  • Braun:
    Je n'ai rien confondu du tout, prouve moi que j'ai tort. B-)-

    Si je reprends les récriminations de Yanus:
    Les profs sont de plus en plus incompétents et donc l'enseignement en souffrirait.

    Si on admet ce postulat j'ai une théorie à soumettre qui explique cela.

    Le but de l'école est de fournir des agents économiques les plus dociles possible formés à accomplir la tache qui leur sera dévolue.
    Mais ces dernières décennies une mutation profonde fait que ceux qui produisent, des salariés ou des quasi-esclaves, ne vivent pas en France. Donc se pose la question de pourquoi maintenir un système d'enseignement aussi couteux qui ne sert plus ce pourquoi il a été conçu et en même temps des gens aimeraient bien s'accaparer ce marché potentiel pour faire du profit.
    Pour régler la question sans trop de heurts il y a une méthode éprouvée qui est mise en application pour détruire les services publics plus généralement.
    Tu commences à rendre moins efficaces ces services, de moins en moins efficaces et un jour il sera facile de mettre le débat sur la table: pourquoi les maintenir alors qu'ils sont couteux et inefficaces?
    J'imagine que vous avez compris comment tout ceci se terminera.

    PS:
    Ceux qui sont les champions de la sélection le sont d'autant plus qu'ils croient l'avoir passée ou être au dessus de cela.
    Mais vu comment les choses, je pense, vont évoluer (moins d'enseignants, moins d'enseignement) on risque de voir cette sélection s'instaurer/s'accroître partout dans le système éducatif , à tout moment et surtout parmi les enseignants eux-mêmes et à tous les niveaux de l'enseignement .
  • FdP a écrit:
    Braun:
    Je n'ai rien confondu du tout, prouve moi que j'ai tort.

    que tu lui dis quand il réagit en te disant: Encore quelqu'un qui a confondu implication et équivalence.


    Je te cite:
    FdP a écrit:
    On me disait: si tu n'étudies pas tu n'auras pas de situation.
    J'ai fait ce qu'on m'a dit, résultat je suis chômeur depuis près de 20 ans.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Quand on lache de telles phrases courtes et cryptiques on ne peut pas croire sérieusement être compris.
  • J'aimerai bien savoir comment on motive des jeunes qui croient (à raison) que l'école a été conçue comme une antichambre du salariat ou du moins du monde du travail quand ils voient que même des gens qui ont étudié et qui ont des diplômes se retrouvent sans emploi et sans revenu (ou si faible)?
    Est-ce acceptable que l'avenir social de quelqu'un soit décidé essentiellement avant ses vingt ans?
  • Fin de partie écrivait:
    > Quand j'étais enfant, on ne me disait pas: va
    > étudier pour te faire plaisir, non pas du tout.
    > On me disait: si tu n'étudies pas tu n'auras pas
    > de situation.
    > J'ai fait ce qu'on m'a dit, résultat je suis
    > chômeur depuis près de 20 ans. :D


    tiens moi aussi...pas chômeur mais j'ai monté ma boîte sinon en effet...mais c'est dur aussi
    moi l'educ nat j'ai tenu un an
    qu'as tu fait comme études si c'est pas indiscret ? t'as tenté d'être prof toi aussi ?

    PS j'ai monté une boîte...de soutien scolaire !!!
  • Je pense que l'enseignement donné actuellement est essentiellement utilitariste.
    En quoi serait-ce mal de vouloir transmettre des compétences utiles ?
    Mais surtout : est-ce que c'est vrai que l'enseignement est utilitariste ?

    De nombreuses compétences utiles à l'insertion professionnelle ne sont pas enseignées, ce qui affaiblit la thèse d'une éducation utilitariste. Deux exemples :
    1) On n'apprend pas à taper à la machine
    2) On n'apprend pas la programmation orienté objet (celle utilisée dans les macros Excel).
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