Pour moi, les maths, c'est...

"...une grande équation applicable aux autres sciences" (Novalis)

"...la seule science où l'on ne sait pas de quoi on parle, ni si ce qu'on dit est vrai" (Russell)

"...des actions, qui se traduisent en définitions après coup, quand ça vaut le coup" (Oumpahpah)

"...la science de la quantité, l'arithmétique traitant de la quantité discrète et la géométrie de la quantité continue" (Aristote)

"...la liberté" (Cantor)

"...une gymnastique de l'esprit et une préparation à la philosophie" (Isocrate)

"...un jeu qu'on exerce selon des règles simples en manipulant des symboles et des concepts qui n'ont en soi, aucune importance particulière."(Hilbert)

"...la science qui traite des lois générales auxquelles les choses doivent se conformer dans leur essence"(Bolzano)

"...un réservoir de formes abstraites -les structures mathématiques" (Bourbaki)

"...un produit de la pensée humaine [indépendant] de toute expérience"(Einstein)

"...la reine des sciences, et l'arithmétique est la reine des mathématiques"(Gauss)

"...un langage"(Gibbs)

"...pas une science déductive"(Halmos)

"...pas une immensité moins grande que la mer"(Hugo)

"...la science de ce qui est clair par soi-même"(Jacobi)

"...l'exemple le plus éclatant d'une raison pure qui réussit à s'étendre d'elle-même et sans le secours de l'expérience"(Kant)

"...un monde de pureté dont a toujours rêvé le philosophe"(New Statesman)

"...la science de l'infini"(Weyl)

"...une science qui est née lorsque quelqu'un, probablement un grec, a pour la première fois prouvé une proposition contenant "quelque soit" ou "il existe", sans spécification particulière déterminée d'un objet."(Whitehead)

"...un réseau de preuves"(Wittgenstein)

Et pour vous ? ...

Cordialement.

Charles.

Réponses

  • Bonjour ,
    C'est un jeu qui me permet de garder une partie de moi en enfance....

    (C'est pour celà que j'ai horreur que l'on me parle de l'utilité des maths ou/et de ses applications à la physique ou autre).
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • dans un dico j'ai trouvé : "science de ce qui est certain"

    et je pense que c'est un bon résumé de ce qu'est les maths
  • c'est la science qui permet de quantifier la nature (Gallilé)
  • "un petit coin ou notre cerveau peut jouer seul" (moi)

    "une idéalisation de notre pensée et de notre monde" (re-moi)
  • une méthode pour expliquer la réalité à travers le monde de l'abstrait. (moi............. je viens de la trouver, désolé comme dirais l'autre :) )
  • les maths c'est comme l'amour : si on fait pas attention 1+1=3
  • ... une discipline artistique. Bien sûr, rien à voir avec les fractals flashy et kitsch des années 80! Non!

    Création, technique, imagination, exploration de l'être...

    La mathématique est un art.
  • "ce qui fait que j'ai mon banquier sur le dos parceque j'en ai un peu trop abusé ce moi-ci au lieu de m'occuper de mes clients" (Guy POULAIN.....un grand....c'est-à-dire....moi même)

    Guy
  • c'est....."la seule personne dont ma femme est jalouse."
  • C'est sûr qu'un jour elle te dira: "Benoît, il faut choisir, c'est tes inconnues ou moi !" :-)
  • c'est vrai qu'on peut pas changer certains réalités ds notre vie, on ne peut pas dire que c'est faux ou vrai...mais avec les maths on peut le faire...
    Avec les maths on ne sens jamais la solitude..la discution des maths est très interessante..
  • Bonsoir,

    Vaste question !...

    Briévement, pour moi les maths sont, à la fois :

    - un jeu de l'esprit, avec ses règles.
    - une discipline où chacun peut exprimer sa créativité : on y est ainsi libres de définir, d'inventer certains objets... mais cette liberté est une liberté sous contraintes, c'est-à-dire que le prix à payer pour "créer" est de se soumettre à certaines contraintes (par exemple, respecter le principe du tiers exclu, ou encore appliquer certaines règles logiques pour déduire d'une proposition une autre proposition...). C'est d'ailleurs à mon humble avis ce qui fait toute la puissance des mathématiques.
    - un regard posé sur le monde, l'une des voies (avec par exemple : les sciences (en général) l'art ou la philosophie) qui mène à la compréhension de celui-ci.
    - la recherche de la simplicité : je pense que la simplicité est l'essence meme des mathématiques ("simple" étant évidemment à prendre dans un sens différent de "facile"... car les mathématiques ne sont pas faciles !)... d'ailleurs, si l'on me demandait pourquoi je trouve les mathématiques 'belles', je répondrais certainement que c'est cette idée de simplicité qui, pour moi, les rend esthétiques.

    Voilà... bon, il y aurait bien évidemment encore beaucoup de choses à dire !

    Au suivant ! lol

    Amicalement.
    Olivier.
  • Pour Olivier,
    Je suis tout à fait d'accord avec toi à propos de la Simplicité.
    Mais au fait, qu'est-ce que la simplicité ? je propose: un premier raisonnement est plus simple qu'un second quand il met en oeuvre moins de moyens pour parvenir aux mêmes fins. Toutefois, les moyens utilisés, eux relèvent souvent de l'ANALOGIE: "ressort principal de la découverte mathématique "(M. Boll, H. Poincaré...).

    D'aute part, n'oublions pas que la fusion Mathématiques/ Logique ne fait pas l'unanimité parmi les mathématiciens. Voir la querelle Axiomaticiens/intuitionnistes.

    A quand une Logique de la Simplicité ? ;-)

    Rudy
  • "... ma thématique?"

    ;-)
    F.D.

    PS: si l'on ne peut pas expliciter la "simplicté" mathématique, la "beauté" mathématique n'en est pas moins un but en soi (voir les oeuvres d'Erdös pour ce concept)
  • Pour moi, c'est la beauté et la puissance du raisonnement.
    On est obligé de s'incliner (sauf si on est de mauvaise foi, et là ce n'est pas du jeu) devant la logique et c'est pourquoi je crois aussi que les maths c'est très violent. On ne peut pas biaiser... La réalité s'impose à nous.

    Sinon pour l'anecdote, un grafiti que j'ai trouvé sur une table dans un lycée de banlieue (pas le mien... mais ça aurait pu se faire) :
    Les maths c'est comme les femmes, elles nous font ch... avec leurs règles.
    Excusez-moi pour la vulgarité du propos. Ceci dit, ça illustre la façon dont les élèves perçoivent le caractère implacable des maths. C'est une des disciplines où il est difficile de contester un résultat (juste).

    à +
    mireille
  • Salut,

    à contrario je dirai que c'est la seule discipline où le prof n'est jamais incontestable... (venez à un de mes cours, je me banane dans un calcul sur deux, quelle est la probabilité que je m'humilie plus d'une fois dans mes 3h de cours de demain?)

    et que répondriez-vous à une petite de 13 ans qui vous demande "mais monsieur à quoi ça sert les maths puisqu'on invente tout au fur et à mesure"?

    j'ai beau ne pas être matérialiste, ça calme qu'une gamine de cet âge est la maturité d'aller si profondément dans ses questions sur les maths...

    F.D.
  • D'accord françois
    En maths tout le monde a le droit de donner son point de vue, et de choisir sa méthode.
    Mais justement, ce n'est pas le prof qui décide de qui a raison, sous prétexte que c'est lui le prof.
    Même à lui la "loi" mathématique s'impose.
    Et une fois que la "communauté mathématique" (la classe ou plus largement l'ensemble de tous les chercheurs) est d'accord sur un résultat, celui-ci s'impose à tous.
    Ce n'est pas comme pour la religion, par exemple, où certains sont désignés pour dire ce qui est "juste" et les autres n'ont pas leur mot à dire. Même chose en politique ou même dans certaines sciences expérimentales...

    mireille
  • Finalement, je crois que les mathématiques sont une application (en un sens large) du théorème de Gödel : aucune définition ne permet de les caractériser !

    Disons que je suis proche de la définition d'Hermann Weyl : la science de l'infini et pourtant, je ne peux me décider à croire que les maths soient une science.

    Bruno
  • Mireille, tu as écrit:
    "Ce n'est pas comme pour la religion, par exemple, où certains sont désignés pour dire ce qui est "juste" et les autres n'ont pas leur mot à dire"
    Ce n'est pourtant pas ce que j'ai pu constater jusqu'ici. Et c'est d'ailleurs amusant qu'après ton intervention, Bruno cite Weyl, l'ami de Brouwer (cfr l'Intuitionnisme). Je parlais ci-dessus de Logique et d' Axiomatique de la Simplicité, en voila au moins deux que l'idée n'aurait pas fait sourire.

    Amicalement

    Rudy
  • un univers où tout se rejoint , un univers de complétude où on retombe toujours sur nos pattes... c'est une science de terrain
  • ... est une contrée éthérée où l'on rencontre des objets que l'on apprivoise petit à petit à force de les manipuler. Les mercenaires les plus chevronnés ouvrent la voie et classent ces objets tels des anthropologues.




    (PS1 : on rencontre régulièrement des personnes qui utilisent les mots "beau" et "art" lorsqu'ils parlent de maths. En tant qu'inconditionnel des maths, ça ne me paraît pas possible. Mais je veux bien changer d'avis à la lecture de qui saura me convaincre du contraire. En tous cas je n'ai jamais vu de "grands mathématiciens" le faire)

    (PS2 : la définition de Weyl est bien vraie ! je crois bien que c'est l'unique domaine où l'infini apparaît, enfin en tous cas dans certains courants de pensée des maths, puisque d'autres le rejettent)
  • Même en mathématiques , l'infini est seulement "approché"...on ne le cerne pas... c'est une notion limite, elle n'est donc pas maîtrisée....même si on en parle beaucoup en maths. Je penses au contraire que les mathématiques rendent compte de l'immensité de la nature qui nous entoure,puisqu'elles la modélisent; c'est donc pour moi un moyen de rester modeste...modestie qui fait cruellement défaut à certains.(n'engage que moi)....


    Les mathématiques sont pour moi un moyen , pas une fin....elles sont d'ailleurs nées d'un besoin et pas d'une passion... l'homme a tendance à l'oublier. Mais une chose est vraie , c'est qu'elles sont magnifiques
  • la plus belle des musiques
  • (PS1 : on rencontre régulièrement des personnes qui utilisent les mots "beau" et "art" lorsqu'ils parlent de maths. En tant qu'inconditionnel des maths, ça ne me paraît pas possible. Mais je veux bien changer d'avis à la lecture de qui saura me convaincre du contraire. En tous cas je n'ai jamais vu de "grands mathématiciens" le faire)

    ??

    C'est un avis d'ours!

    Bertrand Russell (1872-1970), Autobiography, George Allen and Unwin Ltd, 1967, v1, p158

    It seems to me now that mathematics is capable of an artistic excellence as great as that of any music, perhaps greater; not because the pleasure it gives (although very pure) is comparable, either in intensity or in the number of people who feel it, to that of music, but because it gives in absolute perfection that combination, characteristic of great art, of godlike freedom, with the sense of inevitable destiny; because, in fact, it constructs an ideal world where everything is perfect but true.

    2. Bertrand Russell (1872-1970), The Study of Mathematics

    Mathematics, rightly viewed, possesses not only truth, but supreme beauty -- a beauty cold and austere, like that of sculpture, without appeal to any part of our weaker nature, without the gorgeous trappings of painting or music, yet sublimely pure, and capable of a stern perfection such as only the greatest art can show.

    3. Aristotle (384 B.C.-322 B.C.), Poetics

    Beauty depends on size as well as symmetry.

    4. J.H.Poincare (1854-1912), (cited in H.E.Huntley, The Divine Proportion, Dover, 1970)

    The mathematician does not study pure mathematics because it is useful; he studies it because he delights in it and he delights in it because it is beautiful.

    5. J.Bronowski, Science and Human Values, Pelican, 1964.

    Mathematics in this sense is a form of poetry, which has the same relation to the prose of practical mathematics as poetry has to prose in any other language. The element of poetry, the delight of exploring the medium for its own sake, is an essential ingredient in the creative process.

    6. J.W.N.Sullivan (1886-1937), Aspects of Science, 1925.

    Mathematics, as much as music or any other art, is one of the means by which we rise to a complete self-consciousness. The significance of Mathematics resides precisely in the fact that it is an art; by informing us of the nature of our own minds it informs us of much that depends on our minds.

    7. G.H.Hardy (1877 - 1947), A Mathematician's Apology, Cambridge University Press, 1994.

    The mathematician's patterns, like the painter's or the poet's must be beautiful; the ideas, like the colors or the words must fit together in a harmonious way. Beauty is the first test: there is no permanent place in this world for ugly mathematics.

    8. Lawrence University catalog, Cited in Essays in Humanistic Mathematics, Alvin White, ed, MAA, 1993

    Born of man's primitive urge to seek order in his world, mathematics is an ever-evolving language for the study of structure and pattern. Grounded in and renewed by physical reality, mathematics rises through sheer intellectual curiosity to levels of abstraction and generality where unexpected, beautiful, and often extremely useful connections and patterns emerge. Mathematics is the natural home of both abstract thought and the laws of nature. It is at once pure logic and creative art.

    9. I.Newton, Letter to H.Oldenburg, the Secretary of the Royal Society, October 24, 1676, in A Source Book in Mathematics, D.J.Struik, ed, Princeton University Press, 1990

    I can hardly tell with what pleasure I have read the letters of those very distinguished men Leibniz and Tschirnhaus. Leibniz's method for obtaining convergent series is certainly very elegant...

    10. Jane Muir, Of Men & Numbers, Dover, 1996.

    Gauss: You have no idea how much poetry there is in the calculation of a table of logarithms!

    11. F.Dyson, in Nature, March 10, 1956

    Characteristic of Weyl was an aesthetic sense which dominated his thinking on all subjects. He once said to me, half-joking, "My work always tried to unite the true with the beautiful; but when I had to choose one or the other, I usually chose the beautiful." (Herman Weyl (1885-1955))

    12. O.Spengler, in J.Newman, The World of Mathematics, Simon & Schuster, 1956

    To Goethe again we owe the profound saying: "the mathematician is only complete in so far as he feels within himself the beauty of the true."

    13. O.Spengler, in J.Newman, The World of Mathematics, Simon & Schuster, 1956

    "A mathematician," said old Weierstrass, "who is not at the same time a bit of a poet will never be a full mathematician."

    14. Jakob Bernoulli, Tractatus de Seriebus Infinitis, 1689 (quoted in From Five Fingers to Infinity, F.J.Swetz (ed), Open Court, 1996)
    So the soul of immensity dwells in minutia.
    And in narrowest limits no limits inhere.
    What joy to discern the minute in infinity!
    The vast to perceive in the small, what divinity!

    15. S.Lang, The Beauty of Doing Mathematics, Springer-Verlag, 1985

    Last time, I asked: "What does mathematics mean to you?" And some people answered: "The manipulation of numbers, the manipulation of structures." And if I had asked what music means to you, would you have answered: "The manipulation of notes?"
  • Bien sûr que l'infini n'est que cerné, mais c'est en mathématiques, et grâce à Cantor, que l'on approche rationellement cette idée. Je pense d'ailleurs, et ne suis pas le seul que les limitations du formalisme sont fondamentalement liées au fait que l'on traite de l'infini par des procédés finis.

    Bruno
  • Pour moi les maths c'est... beau!
  • Bien vu Benoit, tu m'as bien eu. Et tu m'as bien fait rire aussi par la même occasion. ;-)
  • enfin cequi est bien avec les maths, c'est que cela peut rassembler des gens de divers horizon
  • "Dans l'espace de la jouissance, prendre quelque chose de borné, fermé, c'est un lieu, et en parler, c'est une topologie [...] l'espace de jouissance s'avère compact".

    Bon bien sur c'est pas de moi, mais de J. Lacan, Séminaire XX du 21/11/72.
  • Pour moi les maths c'est... inutile. Quand on a la solution.

    ijk
  • Pour Kashmir : voici comment, à mon humble niveau de béotien, je perçois la beauté en mathématiques (c'est évidemment très personnel et subjectif). Peut on dire que cette formule est belle :

    $\pi=\frac{-4}{189}\sum_{k=0}^{\infty}\frac{1589500k^4 - 2208707k^3 + 1105838k^2 - 89161k + 7482}{(-2)^kC_{5k}^{2k}}$

    Pas vraiment. Cette formule est une possibilité parmi d'autres et personne n'aura de raisons de la retenir plus qu'une autre. En revanche, la méthode dévelopée en 2001 par Almkvist, Krattenthaler et Petterson permettant de prouver l'existence et de trouver de telles formules est assurément belle. En déformant sans doute un peu les propos de llyes : pour moi les maths c'est un peu un moyen qui justifie la fin. Le moyen étant l'oeuvre d'art.
  • Salut,

    les maths sont quand même une bonne excuse quand on veut endormir les gens et les manipuler...

    F.D.
  • Benoit,

    je serai sans doute l'un des premiers à me réjouir le jour où un comité, fort de quelques arguments forts, se présentera au ministère de la culture pour annoncer "nous vous proposons un 8eme art, les maths". Mais je désespère que ce jour arrive. Car les arguments où sont ils ? Ici tu nous proposes 15 citations. Je ne les connaissais pas, merci, je me suis couché moins bête. Mais il ne s'agit que de "ouh là là c'est beau". pas vraiment de véritable analyse de la chose.

    Par exemple, existe t'il des questionnements sur l'absence de couleurs en maths ? Quel est l'équivalent des courants impressionnistes, coloristes, réalistes, cubistes surréalistes... en maths ? je ne pense pas que l'on puisse les comparer aux courants platonnistes ou intuitionnistes ? si ? Où sont les mises en danger ? les fractures ? les émotions non cartésiennes ? Les messages symboliques ? la représentation des valeurs ?

    Avez vous déjà, en lisant à voix haute une démonstration, fait pleurer de bonheur quelqu'un de non initié aux maths ? J'ai dejà réussi à captiver un petit auditoir de novices avec de l'épistémologie mais bon, c'était pas des maths... c'était de l'épistémologie ! Pas de grande gloire donc !

    Un art doit parler à son public, même si le public ne connaît pas les règles de l'art. Gauss le reconnaît en disant "you have no idea" : seuls les initiés peuvent pleinement tirer partie des joies mathématiques.

    Bien sûr la présence de l'esthétisme est forte en mathématiques et se trouve dans la recherche de la simplicité, de la symétrie, du classement, de la limpidité, de la synthèse. Ca n'en fait pas quelque chose de beau pour autant. Si ?

    Justement, chaque fois que l'on parle de beauté, c'est bizarre, c'est toujours le même exemple qui est pris pour illustrer le propos : le fameux pi = somme infinie de trucmuche. Effectivement Benoit, c'est une exemple malheureux puisque l'égalité ne traduit qu'un effort de faire coïncider deux systèmes de représentation. Ce n'est même pas une égalité universelle car elle n'est pas vraie dans tous les systèmes (alors que si je ne m'abuse il existe des monades universelles en mathématiques et ailleurs).

    Ok, il y a de la créativité en maths, mais il y en a aussi dans toutes les activités humaines, pourtant seules 7 formes d'activité sont reconnues comme art.

    M'enfin, j'avoue ma quasi ignorance sur ces sujets. Peut-être quelqu'un pourra t'il nous éclairer plus avant et je ne demande qu'à changer d'avis sur ces points.

    (En tous cas, ce Hardy, sale caractère, mais quel sens de la formule !)
  • Chers amis,

    quelques petites perles aristotéliciennes (issues de Métaphysique, M) dans lesquelles vous retrouverez certains de vos propos :

    1) Au sujet de la simplicité (simple ne s'opposant pas à difficile, bien sûr, mais à complexe, composé) :

    "Plus les attributs sur lesquels porte la science ont d'antériorité logique et de simplicité, plus aussi la science a d'exactitude, l'exactitude étant la simplicité."

    Il est à noter qu'en ce sens, la métaphysique est plus exacte que les maths ;-) (un peu de provoc, rien de tel pour entretenir une conversation)

    2) Au sujet de la beauté :

    "Les philosophes qui assurent que les sciences mathématiques ne traitent ni du Beau, ni du Bien, sont donc dans l'erreur : le Beau est, au contraire, l'objet principal du raisonnement de ces sciences et de leurs démonstrations.[...] Les formes les plus hautes du Beau sont l'ordre, la symétrie, le défini et c'est là surtout ce que font apparaître les sciences mathématiques."

    Je ne peux pas m'empêcher de voir là des axiomes d'algèbre abstraite 2000 ans avant l'heure...

    Aristote promet quelques lignes plus loin d'étudier plus à fond cette question. Malheureusement, il semble bien qu'il n'ait pas tenu cette promesse. Snif...

    Cordialement.

    Charles.
  • Il n'y a là aucune provoc, Charles, le sens métaphysique est le sens de la simplicité et le sens de la simplicité est le sens métaphysique ;-)
    A propos, que penses-tu de ceci :
    "Pour créer une saine philosophie, il vous faudrait renoncer à la métaphysique, et devenir seulement un bon mathématicien".
    Bertrand Russell
    Ou encore: "La mathématique est la seule bonne métaphysique"
    Lord Kelvin

    D'autre part, à propos du sentiment esthétique:
    "Un mathématicien qui n'est pas aussi quelque peu poète ne sera jamais un mathématicien complet" K. Weierstrass

    Rudy
  • Cher Rudy,

    j'en pense que Russell était certainement meilleur mathématicien que philosophe ! :-)

    Je rejoins plutôt Isocrate : les maths sont une bonne préparation à la philosophie. Une préparation...

    Les maths ont fini de nous préparé à la philosophie lorsqu'on s'est suffisamment cassé les dents dessus pour être intimement convaincu de leur extrême solidité, que ce sont elles qui nous gouvernent et pas le contraire, et qu'à leur école terriblement sévère on ait appris à hisser notre exigence dans la recherche de la vérité au niveau le plus absolu (une seule proposition fausse, et tout s'écroule !).

    Arrive alors une constatation terrible : on a un manque d'explications que les maths ne parviennent pas à combler (et c'est là que Russell se plante : sans doute accordait-il à la logique formelle le pouvoir de donner ces explications, et donc de supplanter la métaphysique). On n'arrive même pas à définir les maths elles-mêmes de manière rigoureuse (cf. Bruno). On n'arrive pas à expliquer clairement les liens entre les maths et la réalité, entre les maths et la physique, et on se rend compte que dès qu'on se lance dans des explications c'est très vite vaseux et on a perdu notre belle rigueur si rassurante. Bref, on fait de la philo. Mais on sent quand même que ce sont là les questions vraiment intéressantes.

    Alors soit on rejette ces questions en bloc, soit on se lance...

    Mais grâce à notre formation mathématique, on peut se lancer dans la philo sereinement, bien conscients que ce n'est pas tous les jours qu'on inventera l'eau chaude et que c'est vite fait de raconter des âneries ! Et il ne reste plus qu'à essayer de faire un tri dans les monceaux d'âneries qui ont été écrites en philo. Et une fois le tri terminé, il reste Aristote :-)

    Cordialement.

    Charles.

    P.S. Les mauvaises langues qui diront que je raconte des âneries ne feront que confirmer mes propos...
  • Salut à tous,

    même si je suis d'accord sur le fond avec Charles, le platonicisme est une position philosophique à laquelle j'adère volontiers,
    il se trouve de grands mathématiciens pour ne pas être de cet avis, Pierre Cartier (pas le plus mauvais matheux que je connaisse) en tête, [voir sa conférence de l'UTLS, Mathématiques et Réalité]
    et il s'en trouve d'autres qui rejoignent cette position dont Alain Connes pour qui j'ai le plus grand respect [voir le livre Matière à Pensée, Chapitre I]

    donc, Charles, il est peu probable que cette question se tranche un jour ni sur ce forum, ni ailleurs...

    peut-être que le paradis n'est qu'un complexe de De Rahm et qu'il est réservé aux géomètres différentiels ... ;-)

    F.D.
  • Bonsoir François,

    la position d'Aristote est diamétralement opposée à celle de Platon sur ces questions.

    Cordialement
  • héhé
    je savais bien que l'on aurait un débat sur le platonisme un jour !
  • Salut!
    Les maths c'est la recherche aveugle dans une chambre noire d'un chat noir qui n'est pas là! (d'après Darwin)
    @+++ Duck69
  • Pour parodier Cocteau à propos de la poésie:

    Les maths sont indispensables, mais je ne sais pas à quoi...
  • pour moi " l'artisanat de l'allégorie "
  • "Salut!
    Les maths c'est la recherche aveugle dans une chambre noire d'un chat noir qui n'est pas là! (d'après Darwin)
    @+++ Duck69"


    Darwin a cherché aveuglément dans une chambre noire un chat noir qui n'est pas là...il l'a trouvé et on se demande aujourd'hui encore comment il a fait...
  • Les mathématiques sont un propos sur la forme.
  • ...à la fois un art et une science.
  • ... un très vieille discussion déterrée aléatoirement par l'effet d'un moteur de recherche.
  • bonsoir

    la mathématique c'est l'art de trouver un ordre au désordre apparent...

    cordialement
  • Bonsoir


    La seule chose sur laquelle tout le monde semble etre d'accord



    Bonne année
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