Pourquoi e^(it)=cost+isint ?

Bonjour, je suis étudiant en 1ère année et je suis frustré car on nous balance ceci : "On pose e^(it)=cost+isint" .

Bon, OK, c'est très pratique pour les calculs et on l'a vu aussi en terminale mais ça ne dit pas d'ou ça vient ni pourquoi cette égalité est vraie.

Y'a un petit truc non rigoureux qui consiste a comparer la fonction f(t)=cost+isint avec la fonction exp(it) , et on fait une "pseudo-identification" pour remarquer que f(t) = exp(it) :

D'une part, on a f(0) = 1, comme exp(it),

Puis (c'est la que c'est un truc foireux), on a f'(t) = -sint+i*cost = i*(cost+i*sint) = i*f'(t), comme exp(it).

Et on conclut que "c'est pareil". Bon le problème ici c'est que i est un nombre complexe et que du coup ça complique un peu les choses pour la dérivée mais cette pseudo-preuve sert juste à voir un petit peu ce qu'il se passe...


Comment peut-on expliquer ceci en restant rigoureux ? (Et sans connaître ni les séries ni l'analyse complexe...)


Merci !

PS : désolé je ne connais point LaTeX pour l'instant donc mon post est laid.

PS2 : question subsidiaire : comment calcule-t-on i^i ?

Réponses

  • Si vraiment y'a pas d'autre moyens que l'analyse complexe ou les séries bah n'hésitez pas à essayer d'expliquer quand même alors... héhé
  • Bonjour TheVelho,

    Tu demandes à "voir un peu ce qui se passe" ou à être rigoureux ?
    En tout cas, moi je peux te proposer ce que j'ai joint, mais peut être que c'est pas du tout ce que tu attends :-)

    Amicalement

    Rudy
  • Bonjour ,
    Comme il faut passer par la définition d'une exponentielle complexe ,ça paraît difficile sans faire de l'analyse complexe .T'as les cours de Michèle Audin en ligne qui devraient t'éclairer en restant de difficulté modérée.Il ya aussi un cours dans la collection Ellipses "Eléments d'Analyse complexe" de Pabion.
    Voilà. Bonne journée.
    Jean-Louis.
  • Bonjour TheVelo.

    Pourrais-tu expliciter ton jugement "c'est là que c'est un truc foireux" à propos du raisonnement que tu critiques ? En deux mots, ce raisonnement repose sur l'étude des solutions de l'équation différentielle $y' - iy = 0$ qui vérifient $y(0) = 1$ (problème de Cauchy).

    On peut poser le problème de la définition de la fonction qui à $t \in \R$ associe $e^{it}$ ainsi que des fonctions sinus et cosinus ; une fois ces fonctions définies et établis les résultats d'existence et d'uncité des équations différentielles, le raisonnement est impeccable.

    Bruno
  • Une question à TheVelho : avant de te poser cette question, sait tu au moins ce qu'est un cosinus (ie la véritable définition)? Moi à ton niveau d'étude c'était plutôt ça qui me choquait...;-)

    @+
  • "sais tu" serait mieux...
  • Et quelle définition du cosinus donnes-tu, sigma ?
  • Héhé alors pour le cosinus, on s'est un peu fait arnaquer aussi, on définit d'abort le produit scalaire de deux vecteurs avec leurs coordonnées dans un repère cartésien et ensuite le cosinus est défini par la formule AB.AC=|AB|*|AC|*cos(AB,AC), donc bon... je doute que ce soit la "véritable" définition.

    Sinon pour ce que Bruno dit, que le raisonnement que j'ai exposé est correct, je crois ça tout à fait mais ce qui me dérange c'est que je n'ai pas encore vu tout ce qu'il y a derrière, problème de Cauchy etc... , la rigueur du raisonnement m'échappe...

    Enfin déjà merci pour ces réponses, je crois que la vraie déf du cosinus fait intervenir des développements limités (prochain semestre) parce-que comme l'a dit Sigma c'est à ce niveau que ça bloque aussi...
    Et pour l'analyse complexe je vais peut-être regarder un peu car ça a l'air intéressant tout ça.

    PS : quelqu'un a une idée pour la question subsidiaire ?
  • Pour la question subsidiaire, la bonne question est plutot "comment d\'efinit-on $i^i$".
  • Héhé oui en fait.

    Je me souviens que quand ma TI89 avait encore des piles je m'amusais à la torturer en lui donnant des trucs du genre i^i^i^i et ça donnait des résultats de plusieurs écrans !

    Et pour i^i ça donnait un truc pas trop gros mais je me souviens plus trop quoi...
  • Je pense que par "véritable définition " du cosinus on entend $$cos(x)=\frac{e^{ix}+e^{-ix}}{2}$$ et pour le sinus $$sin(x)=\frac{e^{ix}-e^{-ix}}{2i}$$

    Pour pouvoir s'asseoir il faut déjà être debout
  • "véritable définition " ? ? ?

    Heureusement qu'on a défini sin et cos avant de connaître l'exponentielle complexe ! Pas de façon très rigoureuse (Je reconnais que la définition par les séries complexes est assez rigoureuse), mais de façon très exacte. A l'aide d'un objet géométrique : Le cercle trigonométrique (Jusqu'à la fin du XIXème siècle, le fin du fin de la rigueur était une preuve géométrique).

    Pour TheVelho : Le calcul fait par la calculatrice pour i^i est un calcul formel auquel il est difficile de donner un sens utile (que vaut i puissance racine de 3 ?). Mais les logiciels de calcul formel doivent traiter tous les cas, donc donnent une réponse !
  • Je pense que la démonstration de ton cours est à la fois tout à fait rigoureuse et une grosse arnaque (mais pas où tu le sous entends).
    En effet,admettant f'(t)=if(t) et la donnée de f(0), on a bien cos(t)+i sin(t) qui coîncide avec exp(it) puisqu'elles verifient la même équation et coîncident en un point (théorème d'unicité des solution).
    Là où ça ne va pas c'est que ton prof a dérivé sans remords sin et cos, de même qu'exponentielle peut être sans avoir prouvé qu'il avait le droit. Je me souviens qu'on n'a pas justifié la dérivabilité de sin et cos avant la deuxième année.
    Cette preuve est correcte si on a prouvé auparavant que sin et cos sont des fonctions dérivables et qui ont bien la dérivée qu'on a appris. Ce qui est franchement pas facile étant donné que tu n'as sans doute pas de définition exacte de ces fonctions.
    Bien sur, si par un moyen ou un autre (genre sin est la solution de y''+y=0 vérifiant blablabla), ton prof a construit le sin et le cos et calculé leur dérivée, ben ça va...

  • Dans le superieur on defini l'exponentielle par son developpement
    en série entiere. Sin et cos deviennent alors simplement
    les parties imaginaires et reelles de $e^{i\theta}$, donc
    la relation que tu as ecrite dans le sujet n'est qu'une
    définition.

    A l'inverse, une fois defini geometriquement sin et cos,
    on peut etudier les propriétés de ces fonctions, voir
    qu'elles sont derivables, solutions d'une equa diff entre autres.
    A l'aide de ces propriétés on peut etablir un developpement
    en série entière pour sin et cos et, oh stupeur, tu constates
    qu'en ajoutant les développements de
    cos et isin tu obtiens le developpement de l'exponentielle...

    Sinon pour se placer plus au niveau Term tu peux essayer
    de chercher une equa diff du 1er ordre que vérifie
    cos + isin, et dire qu'on "generalise" la notion d'exponentielle
    dans ce cadre pour ecrire la solution, sans donner de
    details.
    a+

    eric
  • Ah merci ok je commence a y voir un peu plus clair, faut savoir de quelles définition on part en fait...

    Je note juste que cette "démonstration" n'est pas dans mon cours, on a juste le "on note" qui constitue une définition.

    Ce qui me dérangeait à la base c'était pas de me poser des questions sur la dérivabilité ou non de sin et cos mais plutôt que j'avais considéré i comme un paramètre réel quelconque (sans me soucier du fait que ce soit un complexe). Je vois avec vos remarques que ça marche quand même (et merci) mais maintenant je comprend au moins un peu pourquoi dans ce cas précis on a pas besoin de se prendre la tête avec i.

    Merci beaucoup
  • e^(it)=cost+isint ? assez simple ça vient du devellopement en serie
    de cos et sin tu fais ça et pour sin tu multiplie par i tu auras celui de expit et c unique le devellopement en serie (entiere)!?essaie
    sinon comme tu es en premier année essaie un developpement limité en zero des deux menmbres pour sentir la veracité de la chose
  • En terminale, on peut définir $exp(x)$ pour $x$ réel, comme étant la fonction réciproque du logarithme.

    Mais pour définir $exp(i*t)$ où $t$ est réel, on doit d'abord déninir $exp(z)$ pour $z$ complexe... pas d'autre alternative.

    Pour montrer que $exp(i*t)=cos(t)+i*sin(t)$, il faut D'ABORD définir ce qu'est l'exponentielle, le sinus, cosinus !!

    Bref, pour faire les choses proprement, on peut partir de la théorie des séries entières, et montrer que pour tout z complexe, la série $\sum_{n=0}^{\infty} \frac{z^n}{n!}$ définit bien un nombre complexe, que l'on notera $exp(z)$.

    Ensuite, quelqu'un a donné les définitions des sinus (complexes !) et cosinus complexes pour tout z.

    Ta formule est donc évidente, il n'y a rien à prouver, tout est conséquence des définitions.

    Mais là où il y a du boulot, c'est de montrer pourquoi cos(B)=AB/AC pour un triangle ABC rectangle en A. Bref, il faut montrer les liens géométriques entre la formule théorique et les angles. Et là y a du boulot. Qu'est-ce qu'un angle ? Comment définir la mesure d'un angle ? (En fait 'LA' mesure d'un angle n'hexiste pas, c'est une classe d'équivalence...)

    On dépasse largement le niveau de Terminale.
    D'ailleurs en Terminale, on ne dispose pas des outils permettant de justifier cela rigoureusement.

    Les idées d'équations différentielles sont caduques car elles font appel à des outils bien au-delà de la théorie des séries entières !!
  • Pour répondre à la question subsidiaire 2:
    i^i=(exp(iPi/2))^i=exp(iPi/2*i)=exp(-Pi/2)
  • Un autre truc (mais je repete peut etre ce ki a deja été dit, g po tout lu):

    en terminale, je me souvient avoir vu qu'on pouvait écrire tout nombre complexe sous la forme re^(i.t).

    Ici, tu prends r=1 => tu te retrouves avec un nombre complexe de module 1. Dans le plan complexe, tu peux donc déssiner t->e^(it) comme le cercle unité.

    Et là, une petite astuce: kan tu avais un point M sur le cercle trigo, ses coordonnées sont données par (cos t, sin t), où t est l'angle formé par le vecteur OM et l'axe des abscisse.
    Tu recases ça dans le plan complexe, et donc e^(it) est le point de coordonnée (cos t, sin t). D'où e^(it)=cos t + i sin t

    Lolotte
  • Sedanais : e^(i5Pi/2)=i
    Donc i^i = (e^(i5Pi/2))^i = e^(i*i5Pi/2)=e^(-5Pi/2)

    Cordialement !
  • En fait la quetion subsidiaire est la vraie question difficile : donner un sens à $i^i$ revient à calculer $ln(i)$ et c'est là qu'on fait vraiment de la vraie analyse complexe pour de vrai ; l'histoire de sinus et cosinus c'est pour les gamins en couches-culottes à côté de ça... ;-)

    Comme le souligne GERARD il y a pas mal de réponses possibles et a priori aucune n'est privilégiée. Intuitivement on peut se dire que $ln(i)$ est le complexe $z$ tel que $e^z=i$ mais on voit bien qu'il y a un hic parce que $exp$ n'est pas injective sur $\C$. Si tu continues à faire des maths TheVelho (ce que je te souhaite) tu verras des réponses ultra-élégantes à ces questions...
  • Réponse à Gérard.
    J'ai un peu de mal avec tout ça, mais je pense ne pas dire de bêtise:
    si on considère la détermination ppale du logarithme, c-à-d que
    log(z)=ln(abs(z))+iarg(z) où l'argument est pris entre -Pi et Pi, on a:
    i^i = (e^(i5Pi/2))^i = e^(i*log(i5Pi/2))=e^(i*ln(1)+i*i*arg(i5Pi/2))
    =e^(-Pi/2) car arg(i5pi/2)=Pi/2.
    Etant entendu que si on ne précise pas le contraire dans l'énoncé, c'est toujours la détermination principale du logarithme que l'on utilise.
  • "Si tu continues à faire des maths TheVelho (ce que je te souhaite) tu verras des réponses ultra-élégantes à ces questions..."
    Lol, ça me met l'eau à la bouche ça...

    En fait je me languis vachement 3 choses en maths : algèbre linéaire (dans un mois youpi), topoogie (dans quelques mois mais je vais anticiper je sens) et analyse complexe.
    Des fois c'est interessant de voir des trucs qui nous intriguent comme ça même si on n'en comprend pas toutes les subtilités, vous trouvez pas ?
  • tret a très bien résumé la manière de définir rigoureusement $e^{iz}$, $sin$ et $cos$ qui ne sont donc vraiment définis que lors d'un cours de Math spé ou de DEUG/License.

    Pour poursuivre un peu le débat, n'oublions pas que $\pi$ est également défini à ce même moment comme :

    $$
    \pi = 2 inf \{x \geq 0 |cos(x) = 0 \}
    $$
  • tret a très bien résumé la manière de définir rigoureusement $e^{iz}$, $\sin$ et $\cos$ qui ne sont donc vraiment définis que lors d'un cours de Math spé ou de DEUG/License.

    Pour poursuivre un peu le débat, n'oublions pas que $\pi$ est également défini à ce même moment comme :
    $$\pi = 2 \inf \{x \geq 0\ |\ \cos{x} = 0 \} $$
  • Entièrement d'accord Sedannais, et c'est ce que font les logiciels de calcul formel (donc les calculatrices genre TI92), pour avoir une réponse unique. Mais c'est dangereux, car on perd la continuité. Si on ne veut pas la perdre, il existe des méthodes plus élégantes (variétés, ou théorème d'inversion locale).
  • Marrant que personne ne soit parti de la formule de De Moivre.

    On va faire ça à la Euler.

    On part de
    $$\cos n\theta=\frac{(\cos\theta+i\sin\theta)^n+(\cos\theta-i\sin\theta)^n}{2}$$
    On fait alors tendre $n$ vers $+\infty$ de sorte que $\theta=x/n$ est infiniment petit, $\cos\theta=1$ et $\sin\theta=\theta=x/n$. En substituant, on obtient
    \begin{align*}
    \cos x=\cos\theta&=\frac{(\cos\theta+i\sin\theta)^n+(\cos\theta-i\sin\theta)^n}{2}\\
    &=\frac{(1+ix/n)^n+(1-ix/n)^n}{2}.
    \end{align*}
    En égalisant $e^{\omega}$ avec $1+\omega$ pour $\omega$ infiniment petit, on a
    $$e^{a}=(e^{a/n})^n=\left(1+\frac{a}{n}\right)^n$$
    d'où l'on déduit, en remplaçant $a$ par les quantités $ix$ et $-ix$,
    $$\cos x=\frac{e^{ix}+e^{-ix}}{2}.$$

    La même procédure avec
    $$\sin n\theta=\frac{(\cos\theta+i\sin\theta)^n-(\cos\theta-i\sin\theta)^n}{2i}$$
    donne
    $$\sin x=\frac{e^{ix}-e^{-ix}}{2i}.$$

    On obtient alors en additionnant les deux résultats précédents
    $$e^{ix}=\cos x+i\sin x$$.

    Ceux qui trouveraient que > ont certainement raison (mais Euler ne s'embêtait pas trop avec ces tracasseries).

    Une autre démonstration de la formule $$e^{ix}=\cos x+i\sin x$$ due à Euler:

    On par de $\sin x=y$ d'où $x=\sin^{-1}y=\int dy/\sqrt{1-y^2}$. On introduit alors le changement de variable $y=iz$ pour obtenir
    $$x=\int\frac{idz}{\sqrt{1-(iz)^2}}=i\int\frac{dz}{\sqrt{1+z^2}}=i\ln\left(\sqrt{1+z^2}+z\right).$$
    Puiqsue $z=y/i=\sin x/i$, il s'ensuit que $z^2=\sin^2 x/i^2=-\sin^2 x$, et l'expression précédente devient
    $$x=i\ln\left(\sqrt{1-\sin^2 x}+\frac{\sin x}{i}\right)=i\ln(\cos x-i\sin x).$$
    Donc,
    $$ix=i^2\ln(\cos x-i\sin x)=\ln\frac{1}{\cos x-i\sin x}=\ln(\cos x+i\sin x),$$
    et en passant à l'exponentielle, on a alors
    $$e^{ix}=e^{\ln(\cos x+i\sin x)}=\cos x+i\sin x.$$

    Euler donna une troisième preuve que $e^{ix}=\cos x+i\sin x$ basée sur les séries entières.
  • Pas mal, Eric; Mais d'où Euler sortait-il ses formules de départ sur cos et sin(n*théta) ?

    NB: Remarquons que les calculs d'Euler seraient considérés par les profs de maths actuels comme sans intérêt, car pas du tout rigoureux !
  • Euler part de
    $$1=\cos^2\theta+\sin^2\theta=(\cos\theta+i\sin\theta)(\cos\theta-i\sin\theta).$$
    On a alors
    \begin{align*}
    (\cos\theta\pm i\sin\theta)(\cos\phi\pm i\sin\phi)&=(\cos\theta\cos\phi-\sin\theta\sin\phi)\pm i(\sin\theta\cos\phi+\cos\theta\sin\phi)\\
    &=\cos(\theta+\phi)\pm i\sin(\theta+\phi).
    \end{align*}
    En prenant $\theta=\phi$, on obtient
    $$(\cos\theta+i\sin\theta)^2=\cos(2\theta)+i\sin(2\theta)$$
    et
    $$(\cos\theta-i\sin\theta)^2=\cos(2\theta)-i\sin(2\theta).$$

    A partir de là, Euler en déduisit que l'on retrouvait la même propriété pour des puissances plus grandes et formula le résultat général (i.e. le théorème de De Moivre)
    $$(\cos\theta\pm i\sin\theta)^n=\cos(n\theta)\pm i\sin(n\theta)\quad\text{pour tout}\quad n\geq1.$$

    Il s'est servi de ces formules dans différentes publications pour obtenir les solutions d'équations du quatrième degré, pour trouver le développement en séries entières du cosinus et du sinus ou encore pour obtenir $e^{ix}=\cos x+i\sin x$.
  • <!--latex-->Sur Euler, on peut consulter le bouquin de William Dunham, <I>Euler, The master of Us All</I>, publié par la M.A.A. en 1999.<BR>
  • Merci, Eric.
  • Héhé en tout cas je remercie tout le monde pour cette abondance de réponses.
  • Pour sigma, ta definition de $\\pi$ est la plus affreuse que j\'ai jamais vu, et sans vouloir paraitre offensive, elle merite meme pas le nom de definition, tout juste le nom de \'\&quotremarque\" et encore une remarque qui n\'a aucune utilite
  • Et pourtant il raison... c'est la plus pratique, quoiqu'un peu tristounette.
  • Et en quoi est ce pratique ?
  • Parce que ça évite de vérifier que les vieilles définitions coincident avec celle ci...
  • Et ça évite de définir la longueur d'un cercle ou l'aire d'un disque, donc d'avoir recours à l'intégration !
  • Merci Corentin, tu m'as évité un gros doute et donc de me replonger dans mes cahiers de Spé pour vérifier ce que j'ai dit.... Mais je suis surpris par l'adjectif "tristounette", un peu bizarre pour qualifier une définition d'un objet mathématique.

    Désolé Abed mais c'est réellement la SEULE définition du nombre $\pi$ que je n'ai jamais eu, et c'est la seule (à ma connaissance, je l'admet, ce qui ne veut pas dire grand chose) qui soit abordable pour un élève de License. On commence donc par montrer que l'exponentielle d'un complexe est bien définie, on appelle cosinus sa partie réelle (quand le complexe est imaginaire pur) et on définit $\pi$ en montrant que le cosinus s'annule dans $\R^{+}$.

    Sinon je te prie de me montrer $e^{i \pi}+1=0$ avec TA définition de $\pi$ (que je te prie de me donner, en restant dans le domaine de l'abordable puique nous sommes sur un forum peuplé d'étudiant) et on verra qui aboutira cette égalité le plus vite. Autant te dire que si tu part du fait que $\pi$ est le demi périmètre du cercle unité, t'es mal barré...

    Ma définition de $\pi$ est la plus pratique et elle est dans tout les bons bouquins.
  • Oui, autant essayer de démontrer que $\cos \pi = 0$ en prenant pour définition :
    $$\pi = \sum_{k = 0}^{\infty} \frac{1}{16^k} \left( \frac{4}{8k + 1} - \frac{2}{8k + 4} - \frac{1}{8k + 5} - \frac{1}{8k + 6} \right)$$
    ou :
    $$\frac{1}{\pi} = 12 \sum^\infty_{k=0} \frac{(-1)^k (6k)! (13591409 + 545140134k)}{(3k)!(k!)^3 640320^{3k + 3/2}}$$

    C'est un défi intéressant...
  • Bonsoir

    A l'évidence, on aura beaucoup de mal à montrer que $\cos{\pi} = 0$ !

    Alain
  • OUPS !!!!!!!
  • Pour Abed,
    Peut on vous demander comment vous definissez Pi proprement et "élégamment" ? ce que cite sigma est tres pertinent (et permet de faire des choses propres en sup ou deug ..)
    Oump.
  • Bon je vais tenter un peu de m'expliquer (et au passage je m'excuse pour mon dernier post, il est pas tres sympa)

    Quand je dis que cette "definition" est 'affreuse', je trouve que c triste d'utiliser une telle sophistication (inf, exponentielle complexe) pour definir un nombre qu'on connait depuis plus de 2000 ans, et quand je parle de son 'inutilite', je veux tout simplement dire que les mathematiciens qui ne savaient pas ce qu'etait (precisement) une borne inferieure n'etaient pas pour autant gene pour utiliser le nombre pi et demontrer des trucs avec.

    Ca va peut etre faire sourire certain, mais moi si on me demande de prouver que
    exp(i$\pi$)+1=0, et ben je trace un cercle trigonometrique ...

    Alors maintenant, il a cette histoire de faire les choses proprement. Je suis tout a fait d'accord que la "definition" que donne sigma est rigoureuse, et qu'on peut s'amuser a redemontrer un tas de choses avec. Mais bon voila, plus je fais des maths, et plus je me rends compte que la rigueur c'est bien, c'est meme indispensable mais ca fait pas tout ! Par exemple (pour rester a l'epoque des grecs) quand Archimede calcul l'aire du disque, il commence par inscrire un carre dans le cercle, puis il voit qu'en doublant successivement le nombre de cote du polygone, la difference entre les deux aires devient arbitrairement petite, et c'est donc en pensant a l'aire d'un polygone avec une infinite de cote qu'il trouve le resultat, et meme si sa demo est rigoureuse (double demo par l'absurde), c pas la rigueur qui lui a permis de trouver son resultat.

    Bon bref, je m'egare un peu, tout ce que je voulais dire c que cette "definition" (que je n'ai jamais vu dans aucun cours, et c tant mieux) denature la vrai realite de pi et que je ne trouve pas que ce point de vue soit tres fecond.
  • Bonjour abed.

    Je souhaite plaider pour la définition analytique du nombre $\pi$ car j'y vois au moins deux raisons.

    Une raison purement mathématique : le rapport du périmètre du cercle à son diamètre n'est constant que dans la géométrie métrique du plan d'Euclide, dans les autres géométries métriques, ce rapport n'est plus constant.

    Une raison plus épistémologique : avant le XVIIIè siècle, qui dit démonstration dit démonstration géométrique ; la géométrie est le fondement de toutes les mathématiques alors même que cette discipline s'affranchit de cette tutelle vers la fin du siècle. Depuis cette date (on fait remonter à "l'introduction à l'analyse infinitésimale" d'Euler en 1748 cette mutation) on fonde les mathématiques sur l'analyse, c'est à dire en dernier ressort sur les nombres complexes (chez Euler). C'est dans ce cadre qu'il faut juger de la définition analytique de $\pi$ lequel ne joue pas exclusivement un rôle géométrique en mathématique.

    Enfin, une remarque sur la présence de la définition analytique de $\pi$ dans un cours. Cette définition de $\pi$ est dans "Théorie des fonctions analytiques" de Cartan chez Hermann (1961).

    Bruno
  • Pour sigma : la définition que tu donnes de $\pi$ est exactement celle que j'ai vue en spé, en 1977.
    Plus précisément, mon prof disait : "L'ensemble des solutions positives de l'équation cosx=0 admet un plus petit élément. Ce plus petit élément, nous l'appellerons Pi sur deux !"
  • Je vote pour abed !
    Plus exactement, il arrive très souvent qu'une théorie formalisée (au moins en partie comme l'analyse) donne une définition précise d'une notion déjà connue. "L'ensemble des solutions positives de l'équation cosx=0 admet un plus petit élément. Ce plus petit élément, nous l'appellerons Pi sur deux !", c'est une REDEFINITION de Pi. Mais je ne connais personne qui ait appris Pi de cette façon (D'ailleurs, pourquoi distinguer ce nombre inconnu de cette façon ? et, si on ne connaît pas déjà Pi, cette phrase n'est que l'annonce d'une notation mommentanée, du style "soit t le réel ...).
  • Je ne comprends pas pourquoi vous introduisez ici des jugements de valeurs du type "cette définition de $\pi$ est triste", "affreuse" ou remet en cause "l'histoire" de $\pi$. Le but du mahématicien est précisemment de s'affranchir de ces passions.

    Avant, on définissait une courbe continue comme une courbe que l'on pouvait tracer sans lever le crayon et cela suffisait aux géomètres débordant d'intuition. La définition par les $\varepsilon$ fait depuis l'unanimité et c'est tant mieux, car certains problèmes de rigueur n'apparaissent plus.

    Je pense qu'il faut rester moderne, et ne pas hésiter à remettre les acquis précedents en cause. La définition de $\pi$ que j'ai donnée (je me suis trouvé d'ailleurs un peu prétentieux de l'appeler MA définition dans mon post précédent...) axxocie immédiatemment $\pi$ aux fonctions circulaires, et ça, c'est pas mal parce que c'est quand même son utilité première.

    @+
  • Et même si on y mets une question de goût, est ce que tu es choqué (pour abed) par la définition du nombre $e$ donnée dans toutes les classes de terminales du monde, comme étant l'unique réel vérifiant $ln(e)=1$? Cette définition est pourtant du même ressort.

    @+
  • D'accord, Sigma, mais c'est la première définition qu'on voyait de e (Avec les programmes actuels, on le définit souvent autrement). Je comprends donc Abed. Et le goût (les préférences) n'est pas à exclure en maths. Il explique même les évolutions dans la formation (voir la pénible époque des "maths modernes", le rejet jusqu'à aujourd'hui des "maths appliquées" par de nombreux matheux, etc.
    Mais la rigueur est utile, j'en conviens. Elle est essentielle à la formation des matheux. C'est pourquoi j'apprécie à sa juste valeur (extrèmement forte) la redéfinition de Pi à l'aides des séries entières.
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