[fermé] Votre avis sur la thèse de Grichka Bogdanoff

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Réponses

  • Où est la comparaison avec le Front National!!??
  • A propos de Mr Riasuelo qui vient d'écrire :

    " La question se pose toujours (plus trop pour moi, à vrai dire) : MM. Igor et Grichka sont-ils capables de répondre (juste) à une question de physique ?"


    Selon nous, le vrai problème est le suivant : est-ce que Mr Alain R est capable de poser (juste) une question de physique?
  • Salut,
    je suis très loin d'avoir le niveau en maths et en physique, mais je pense qu'il est bon parfois indispensable de rappeller les définitions des objets qu'on utilise, aussi triviaux que soient les concepts utilisés car on ne peut établir de dialogue que si on a établi au préalable un certain nombre de conventions qui permettent aux uns et aux autres de se comprendre. C'est un des principes fondamentaux des mathématiques: il faut être rigoureux sur tous les termes qu'on emploie, ne laisser aucune ambiguité sur ceux-ci, et partir du principe que l'autre à qui on présente ses travaux n'aie aucune connaissance des concepts utilisés (bien qu'on peut/doit supposer qu'il aie un certain bagage mathématique qui lui permette de comprendre les raisonnements, car il serait faux de penser qu'on puisse expliquer une thèse à un non-initié).

    En conséquence, votre thèse aurait beaucoup moins soulever la polémique si tous les concepts avaient été rigoureusement définis au préalable. Je ne prétends pas qu'on doive rédéfinir les bases des mathématiques, mais au moins donner les conventions qu'on a utilisé pour les concepts usuels ainsi que des définitions précises des nouveaux concepts introduits. Les travaux les plus géniaux sont souvent ceux qui s'énoncent clairement, donc je pense que ce travail de présentation n'est nullement à négliger, voire indispensable et bien qu'il ne soit pas intrinsèquement mathématique, les mathématiques ne vont pas sans.

    Etant donné que je n'ai moi-même jamais réalisé de thèse, c'est donc un simple avis que je donne là.
  • > Ph.R. (---.net81-64-234.noos.fr)

    Alors ? Elle avance cette thèse de philo en désinformation ?

    > didi (---.scd.u-psud.fr)

    Mister Klyde, comment va ?
  • Salut JC,

    Tu viens de poser la question à propos de Mr Riazuelo :


    "Où est la comparaison avec le Front National!!??"


    Elle a été publiée dans Message de Mr Riazuelo sur Astrosurf le 16 décembre 2004 (ce dernier pourra confirmer). On la retrouve aujourd'hui encore sur plusieurs forums et nous venons de la copier ici :

    <http://www.0plus0.com/comments.php?sid=52&tid=6278&mode=&order=&thold=&gt;

    Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas particulièrement bien disposé à notre égard (et encore, nous ne publions ci-dessous que des extraits de son long message d'injures.

    Question : est-il possible de "dialoguer sereinement" avec quelqu'un qui écrit ce que vous allez lire?



    « Concernant le livre des frères B...., que les choses soient claires : il n'y a pas de controverse en ce sens que toute personne compétente pour juger leur travaux dira que ça ne vaut rien (ou pas grand chose, soyons cléments en cette période de Noël).

    Pour faire court (je vais essayer d'argumenter en détail ensuite), disons que les articles et thèses des frères B.... sont à la science ce qu'un discours du FN est à la politique (je pèse mes mots). C'est-à-dire que c'est un discours essentiellement vide de sens (voir plus bas), mais élaboré par des gens habiles (et donc dangereux, et que l'on aurait tort de se contenter de mépriser) dans un but moralement peu défendable. Certes, un livre des frères B..... est moins dangereux qu'un discours de Le Pen, mais la morale n'y est pas plus présente.

    Les frères B..... sont des génies autoproclamés au QI combiné dépassant les 400 (dixit un article de Télérama). J'ai trouvé sur le Net plusieurs tables différentes donnant la proportion de gens ayant un QI supérieur à telle ou telle valeur, mais ça va rarement au delà de 180. Bref, 200 de QI, c'est extra-terrestre, d'où première conclusion : ils se prennent pas pour de la crotte. Mais le coup du QI ne leur suffit pas. Après tout, avoir un QI élevé, même s'il est avéré, ne signifie rien d'autre qu'une certaine capacité à passer des tests de QI. Non, cela ne suffit pas aux frères B....., Si l'on fait l'exégèse de leurs travaux, ils ne font que suggérer que peut-être bien que pendant l'ère de Planck il se passe truc un peu space tellement débilirant que personne n'avait jamais osé en parler... euh non, tellement subtil que seul deux génies pouvaient y penser (avec Dieu, peut-être, mais c'est même pas sûr). . Ajoutez à cela une thèse dans une université peu connue (dans ce domaine), un directeur de thèse qui a le bon goût de décéder avant la soutenance, une amitié avec un ministre, et, pour paraphraser une citation célèbre des Bronzés, "ils peuvent pas tout miser sur leur QI, oubliez qu'ils ont aucune chance, dites vous que sur un malentendu ça peut passer".

    Bref, les frères B..... ont réussi, tout comme Elisabeth T. à court-circuiter tous les garde fous possibles pour obtenir le titre de docteur. Pour dédramatiser, c'est un peu comme si quelqu'un dévalisait la Banque de France. D'un côté il est clair que c'est pas bien du tout, d'un autre, il est clair que d'autres avant s'y étaient cassé les dents. Même parmi les charlatans il y en a qui sont plus ou moins capables d'arriver à leurs fins. "
  • Bonjour,

    Je n'ai pas participé au débat n'étant ni algébriste, ni physicienne. Mais je crois ne pas être la seule à être suspendue à ce fil qui depuis l'intervention de M. Riazuelo, puis de MM Bogdanoff devient passionnant. A travers des choses malheureusement trop techniques pour moi, apparait -il me semble- le problème de l'honneteté intellectuelle, de l'humilité du chercheur et de sa volonté et de son OBLIGATION de communiquer à tous ses résultats de manière lisible, de les soumettre à la critique (constructive) d'argumenter, et de fournir des preuves.
    J'avais lu dans une histoire des mathématiques que, si la démonstration est née en Grèce, c'est parce que justement les énoncés -philosophiques ou mathématiques- était soumis à la critique de l'Agora. Un forum n'est peut-être pas l'endroit le plus aisé pour expliquer des théories, mais il faut croire que d'illustres prédécesseurs en sont passés par là.
    Si j'avais à défendre ma thèse - elle est évidemment beaucoup moins médiatique et pas soumise à une critique si virulente... la "défense" comme on dit en anglais, n'a duré qu'une heure + temps de question- bref, si je devais défendre ma thèse, j'éviterai de me référer aux rapports mais j'entrerai dans le coeur du sujet. Si votre idée est géniale (attention, ce n'est pas un jugement, je le répète, je n'ai pas la compétence) prouvez-le, argumentez, convainquez!
    Peut-être resterez-vous incompris, me direz-vous. Mais je crois que cela reste le rôle du chercheur que de faire passer son message. Si les gens sont passés à côté de votre idée, il faut encore l'expliquer.
    Enfin, vous avez tout à fait le droit de reconnaitre, que peut-être, toutes les notions présentes dans votre thèse n'étaient pas maîtrisées. On se doute que vous ne vous consacrez pas à la recherche à plein temps. Peut-être s'agissait-il d'une bonne intuition, d'une idée intéressante que vous avez voulu creuser, mais vous ne pouviez maitriser tous les domaines pour la faire complètement fructifier.
    Toujours est-il que - que vous fournissiez des preuves, des démonstrations, ou des éclaircissements ou que vous reconnaissiez ne pas maitrisez complètement certains aspects et théories- je crois que nous attendons tous que vous preniez le temps de répondre à M. Riazuelo.
    Et c'est l´attente que le citoyen a le droit d'exiger du chercheur, dont il finance les travaux.
    Cordialement,
    Béatrice
  • A un moment donné, il faudra tout de même essayer de se concentrer sur les questions posées et arrêter de se demander qui nous aime et qui ne nous aime pas.
    Il m'avait sembler que vous étiez venu pour nous éclairer sur les thèses et non pas pour sombrer plus profondément dans la polémique ce qui ne résoudra rien.
    Concentrons-nous donc sur l'essentiel, c'est-à-dire éclaicir les points qui leur semblent obscures à ceux qui veulent mieux comprendre.

    Sans animosité aucune.

    Rémi.

    PS : Je comprends toutefois le fait que vous vouliez répondre à vos détracteurs.
  • Alain Riazuelo n'a /jamais/ comparé les Bogdanoff au Front national : la citation qu'ils s'empressent de reproduire ici, après avoir exigé le retrait de ce texte comme préalable à toute discussion, le prouve. Dans « les articles et thèses des frères B.... sont à la science ce qu'un discours du FN est à la politique » il s'agit d'une comparaison entre deux couples de termes. Si je dis : « la mentalité d'un Bogdanoff est à l'honnêteté intellectuelle ce que la choucroute est à la cuisine péruvienne », je ne suis pas en train de comparer les Bogdanoff à un plat de choucroute. C'est évident, et ils ont joué les offusqués, comme d'habitude, pour éviter de répondre à des questions trop précises. Procédé lamentable de malhonnêteté, mais à force on s'habitue avec eux.
  • On va essayer, très simplement et sans formalisme, de résumer nos idées générales. Nous avons eu des discussions sur ce point avec des physiciens sur Usenet dont voici une synthèse : nous y expliquons, rapidement, notre modèle de fluctuations de la signature de la métrique.


    Nous partons donc du modèle de Hawking (et que nous rappelons dans les chapitres introductifs de nos deux thèses). L'une des questions majeures soulevées par ce modèle (plus exactement le modèle Hartle/Hawking) c'est celle du passage discret (sans transition de phase) entre la métrique lorentzienne ("au-desssus" de l'échelle de Planck) et la métrique euclidienne ("en-deçà" de l'échelle de Planck). Sur ce point, Gabriele Veneziano (également auteur d'un modèle pré big bang) nous a fait part personnellement de la même objection (ceci se passait en 1998 : nous étions à ce moment là en visite au CERN).

    A vrai dire, la théorie de Hawking est plutôt fondée (comme il le dit lui-même) sur une proposition (celle de l'univers sans bord) laquelle débouche de manière naturelle sur un procédé mathématique : la rotation de Wick, au terme de laquelle l'axe du temps réel est soumis à une rotation de 90 degrés dans le plan complexe et devient imaginaire pur. Ce procédé permet de rendre convergente l'intégrale de chemins associée à ce que H&H appellent "la fonction d'onde de l'Univers". En 1991, Ellis et al dans Clas. and Quantum Gravity ont établi la compatibilité de cette hypothèse avec la relativité générale. Toutefois, en l'absence d'un Lagrangien correspondant à la phase euclidienne, l'on est conduit à constater que cette approche, malgré son élégance et sa richesse, ne présente pas un contenu physique bien défini. Mais ce n'est sans doute pas l'objectif principal de Hawking.

    Nous sommes partis d'une contrainte physique sur laquelle repose le modèle standard : celle de l'équilibre thermique. Depuis mars 2003, cette hypothèse d'équilibre thermique semble fortement corroborée par les résultats du satellite d'observation WMAP. Nous avons introduit l'idée que si l'espace-temps est bien en équilibre thermique à l'échelle de Planck, alors il devient naturel de considérer qu'il est soumis à la condition KMS (Kubo Martin Schwinger). A cette échelle, l'Univers n'est pas de longueur nulle, et son énergie correspond à la température de Planck (limite de Hagedorn dans notre modèle).



    En fait, comme nous l'avons dit plus haut, dans notre modèle, cette phase d'équilibre thermique caractérise l'espace-temps à l'échelle de Planck. Pour simplifier, nous dirons que la métrique passe par trois états distincts, correspondant à trois échelles différentes :

    1. Echelle classique : au-dessus de l'échelle de Planck (et jusqu'aux grandes échelles) : A cette échelle, la métrique est lorentzienne (à temps réel). L'espace temps a un contenu physique décrit par la relativité générale. La signature de la métrique est +++- .

    2. Echelle de Planck (ou échelle quantique) : à partir de l'échelle de Planck et jusqu'à l'échelle 0, la métrique est soumise au principe d'incertitude de Heisenberg. Ceci veut donc dire que la signature lorentzienne devient fluctuante. La direction genre temps oscille entre la direction réelle et la direction imaginaire pur. Le temps devient alors "complexe". La signature n'est plus +++- mais +++±. Ici, le pré espace-temps est en état KMS.

    3. Echelle singulière (ou échelle 0) : à échelle 0, l'incertitude quantique cesse et la métrique cesse de flucturer pour devenir euclidienne . La signature n'est plus +++± mais ++++.


    A échelle 0, la notion d'évolution en temps réel est remplacée par celle d'évolution en temps imaginaire. Une évolution en temps réel est habituellement écrite par l'algèbre des observables de Heisenbert exp. - i ht x A x exp iht (cette évolution a lieu sous métrique lorentzienne). En revanche, sous métrique euclidienne, l'algèbre des observables doit être, selon nous, remplacée par ce que nous appelons "l'algèbre des états" : exp - beta h x A x exp beta h. Ici, nous avons pu montrer mathématiquement que cette nouvelle algèbre est strictement équivalente à l'état de Gibbs (état d'équilibre).


    Encore une fois, le temps imaginaire pur n'existe qu'à l'échelle 0 (c'est à dire sur la singularité initiale). Entre 0 et l'échelle de Planck, le pré espace-temps est en état KMS. Il est absolument naturel de considérer que la largeur de la bande KMS couvre toutes les échelles, de 0 (limite ultraviolette) à l'échelle de Planck (limite infrarouge). Si on se reporte aux ouvrages traitant de l'état KMS (par exemple, au livre de Connes "Géométrie non-commutative"), on voit apparaître cette notion importante : le temps propre de tout système KMS doit être considéré comme complexe. Bien entendu, ceci reste vrai si l'on considère (comme nous l'avons fait) que l'espace-temps lui-même est en état KMS à l'échelle de Planck.
  • bonsoir Igor et Grichka

    juste deux questions:

    1) de quoi viviez vous pendants ces dix années de recherche ?
    2)quel etait votre niveau universitaire avant de commencer vos travaux ?
    (quel est votre cursus?)

    ces questions peuvent paraître voyeuristes mais je suis un peu impréssionné par vos performances

    merci de vos réponses

    popeye
  • Bonjour Igor et Grichka,


    Merci pour votre réponse, en effet la comparaison, même atténuée par le fait que les propos de l'homme politique en question est considérée comme bien plus dangereux que certains d'entre les vôtres, est assez forte.

    Mais quelquechose me chiffonne, concernant la qualité de vos travaux, j'ai mon idée désormais là-dessus.
    Maintenant, concernant la malhonnêteté que l'on vous impute en particulier auprès du large public, j'aimerais savoir. Avez-vous été vraiment manipulateur et intellectuellement malhonnête, ou bien avez-vous été en quelque sorte <<piégé>> par les médias, et possiblement ne pouvant plus contrôler certains événements?

    Par exemple concernant l'histoire du QI cela peut être une invention du telerama pour faire sensation vous considérant pour un produit de vente très lucratif.

    A moins que ce soit les deux en même temps?

    J.C.
  • Chers Igor et Grichka, tout d'abord bravo pour vos deux thèses, c'est bien la moindre des choses, et bravo pour Temps X, c'était pas mal du tout!

    J'ai par amitié, par intérêt aussi et surtout, assisté à quelques soutenances et lu plusieurs thèses, d'astronomie, de physique quantique, de mathématiques, d'informatique et de philosophie. J'ai avec une humble curiosité consulté les votres. Et c'est bien la première fois que n'arrive pas du tout à situer le propos, votre travail souffre pour le moins d'un hermétisme douteux (même vos rapporteurs s'en sont émus). Je repense au numero de cabaret évoqué dans l'une des conférences de l'ENS (merci pour le lien donné plus haut, Vassia Pupkin), où l'artiste" imite" toutes sortes de langues étrangères, mais on ne reconnait sa performance que lorsqu'il s'essaye à la votre. Nul ne parlant correctement l'ensemble de votre langue, vous pouvez être d'excellents bluffeurs, ne vous déplaise!


    Cela pour dire aussi que ce n'est pas la première fois que je vois le titre de docteur attribué de façon étonnante; j'ai vu une mention "très honorable" en informatique alors que le thésard ne comprenait pas vraiment ce que faisait son programme, ni pourquoi (mais bon, le programme tournait bien et traçait de superbes courbes apparament tout seul). Cela sans parler des maîtrises, licences,...,6ème, accordées dans le seul but de passer à autre chose, ouf il était temps!

    Ne vous offusquez donc pas de nos remarques, vous êtes des personnalités publiques et comme tels exposés à la critique, et au-dessus de tout cela, et n'essayez plus de nous convaincre (Philippe M., serais-tu d'accord?). Soyez fiers, il y a de quoi, c'était un sacré travail et une belle mise en scène. Encore bravo!

    Il y a encore tant à faire du coté du grand public que je préférerais vous voir plus actifs dans la vulgarisation, vous qui avez ces portes grandes ouvertes devant vous! Entourez-vous s'il vous plait de jeunes talents (comme vous avez été aidé jadis), ils vous seront très utiles (que de bourdes messieurs les docteurs...) et reconnaissants!

    (Et Pierre-Yves qui a raté tout ça! C'est bien dommage, mais on aura peut-être de ses nouvelles tantôt, de la planète mars.)

  • Bonjour ou Bonsoir Igor et Grichka,

    Je viens de me replonger dans votre these. Et j'ai un probleme
    (enfin au moins un...).
    Votre theorie (comme le confirme d'ailleurs votre lagrangien
    que vous avez rappelé plus haut, est une theorie cosmologique,
    c'est a dire que vous vous intéressez à l'espace-temps, et aussi
    à l'interaction gravitationnelle puisque celle ci est a l'origine de la
    dynamique de l'espace-temps depuis le big-bang (au moins
    au niveau classique).

    Alors je ne comprends pas ou intervient la cohomologie BRST, qui
    suppose qu'une theorie de jauge soit inclue dans votre modele.
    Le champs de jauge n'apparait pas
    dans votre lagrangien et vous ne parlez nulle part de la theorie
    de jauge de votre lagrangien (0.13 ou 5.9).
    Et meme si on suppose que vous
    sous entendez le modele standard, basé sur le groupe de jauge
    $SU(3)_c\otimes SU(2)_w\otimes U(1)_Y$, vous n'expliquez pas
    comment interviendrait cette theorie dans la dynamique de votre
    espace-temps (si vous considérez qu'elle intervient).

    Pour faire simple, c'est la symétrie BRS de quoi qui intervient dans
    votre théorie? Vous mentionnez bien le groupe $SU(2)\otimesSU(2)$
    qui est vraissemblable à l'échelle de Planck puisque la brisure de
    la symétrie électrofaible s'est (peut-etre) produite apres, mais
    pourquoi votre lagrangien ne fait il intervenir que des termes
    ou gravitationnels, ou topologiques? Et ce groupe est insuffisant pour
    rendre compte des 3 autres interactions (forte,faible, electromagnetique).

    Ca ne dérange pas que vous ométiez ces termes s'ils n'interviennent pas dans la dynamique de votre théorie,
    mais comme vous vous basez sur une relation (supposée)
    entre la cohomologie BRST et les instantons (en pratique le
    complexe de de-Rahm comme vous dites p88),
    ca me choque un peu que ce lien (que vous n'avez pas explicité, ca
    serait bien de le faire) soit indépendant de la théorie de jauge
    qui décrit les interactions entre les particules élémentaires (autre
    que gravitationnelles).
    Meme le champs $\Phi$ qui apparait plus loin avec des dérivées covariantes est de nature gravitationnel (monopole gravitationnel),
    et page 85 on est encore dans la dualité topologique, donc le champs de jauge mentionné n'agit pas sur la matiere.

    Pourriez vous aussi m'eclairer sur ce point?


    Eric
  • Hélas leurs émissions de vulgarisation ne valent guère mieux que le bouquin (un peu quand même puisqu'ils n'y sont pas seuls à intervenir), du tape-à-l'oeil et du contenu approximatif dans le meilleur des cas, absurde assez souvent, et surtout ils ont détourné le propos de leur émission pour vendre leur propre soupe en la présentant en aboutissement d'une émission consacré à la cosmologie (cf. <http://www.acrimed.org/article1840.html?var_recherche=bogdanov>)

    Voici ce qu'en pense Alain Cariou de Ciel & Espace (auquel les Bogdanov font un procès en diffamation : on voit ce que devient le débat scientifique avec eux dès que truquer des citations ou usurper des identités ne passe plus...) :
    <http://ybmessager.free.fr/docs/Morandini2.ogg&gt; (format .ogg lisible avec winamp, xmms, etc.)

  • Plus haut lire $SU(2)\otimes SU(2)$ au lieu de $SU(2)(2)$
    bien sur, j'ai foiré mon latex...
    Désolé.

    Eric
  • On voit surtout ce que devient le débat scientifique avec TOI : ça fait deux fois que tu interromps une discussion scientifique pour venir déverser ta haine, et surtout, comme d'habitude, pour amener du trafic sur TON site et TON article sur Acrimed... Je me doute que tu vises la 1re et la 2ème place sur Google mais, aussi frustrant que ça puisse te paraître, ici ce n'est pas le lieu pour faire du scandale ! Alors laisse-les parler entre scientifiques, et va jouer ailleurs !
  • Bonjour tout le monde,

    Je remercie Igor et Grichka d'avoir pris le temps de répondre à mon interrogation. Je remercie également Vassia d'avoir vu la nécessité de l'approfondir.

    Bonne journée à tout le monde.

    Avec tout mon respect,

    Thierry
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • C'est la première fois que je participe à un forum avec deux ex présentateurs de tf1.
    Je rajouterai ca à mon cv.

    ps: Pour la thèse le peu que j'en ai lu me parait un peu obscur.
  • Salut à tous,

    je me permets de surenchérir sur les propos de Robomarc,

    lorsque je fréquentais encore l'université, j'allais aux soutenances de thèse des copains par amitié plutôt que par intérêt scientifique étant donné que ma culture mathématique se limite aux grandes lignes du programme de l'agrégation.

    J'ai eu l'immense joie d'assister à une soutenance de thèse sur "Equivalence Rationnelle et Homologie de Hoschild pour certaines algèbres de Weil à la fois simples et quantiques" (si l'auteur est sur ce forum je le salue et j'espère qu'il va bien! ;-) ).
    SI je vous dis alors que ma spécialité est plutôt à chercher du côté des méthodes numériques pour les systèmes dynamiques stochastiques et que j'ai pourtant pu saisir l'essentiel du travail produit grâce au talent pédagogique de l'exposant, je me pose des questions...

    Toutefois, je reconnais que MM Bogdanoff ont livré ici un joli tour de force de vulgarisation de leurs travaux, dont je les remercie (même si bien des points m'échappent), avec un minuscule bémol à la clé : pourriez-vous taper vos formules en LaTeX svp, merci d'avance,

    pourquoi ne pas avoir fait ce travail pédagogique auparavant?
    l'idée mathématique de "déformer" une métrique en une autre peut s'expliquer à l'aide de topologie algébrique élémentaire et, pour ce que j'en ai compris bien sûr, et cette déformation semble être le coeur de votre travail,

    voilà quelques réactions,

    en vous remerciant d'être venus vous expliquer ici ce qui était très sympathique (sauf les attaques personnelles contre certains intervenants qui me semblent inappropriées),

    cordialement,
    F.D.
  • Bonjour à tous, ainsi qu'à Igor et Grichka,

    J'espère que vous travaillez sur les réponses à apporter à Alain Riazuelo, ça semble être la pierre de touche idéale pour faire avancer le débat concrètement (jusqu'à la nouvelle intervention d'Eric, qui paraît avoir rencontré un point important).
    Mais je souhaite revenir au pendule de Foucault (c'est au moins une chose que je crois avoir comprise). Cela n'est pas totalement anodin, car si vous vous trompez sur ce sujet facile, et surtout si vous persistez plusieurs années plus tard à soutenir une opinion erronée que tout étudiant de permier cycle peut prouver telle, on peut légitimement s'interroger sur la solidité de vos raisonnements en ce qui concerne des notions plus difficiles.
    En prenant la contraposée de l'adage "qui peut le plus peut le moins", si on se révèle incapable du moins, il y a fort peu de chances que l'on soit capable du plus.

    Reprenons vos réponses aux questions sur le pendule :

    1) Fixité du plan d'oscillation :
    "Il ne serait pas fixe : il est fixe."

    Non. Ce ne serait vrai qu'aux poles, et encore sur une brève durée. Oui, aux poles, le plan ne tourne pas, c'est la terre qui tourne sous lui. Mais par rapport aux étoiles, trois mois plus tard, du fait du parcours de l'orbite terrestre, ce plan aura tourné de pi/2.
    L'autre condition aux limites : l'équateur. Là, le plan est fixe par rapport à la terre, le pendule ne tourne pas. Si on le lance dans une direction est-ouest, il restera dans le plan de l'équateur, normal à celui de la rotation terrestre. Dans ces conditions très particulières, d'accord, fixité. Mais lançons-le en direction nord-sud. Maintenant, du fait de la rotation diurne de la terre, notre plan "fixe" fera un tour complet sur lui-même, 2 pi, en 24 heures environ (24h moins 2 mn et quelques).
    Entre ces deux extrêmes, poles et équateur, le plan du pendule tourne bel et bien. Son mouvement n'est pas celui, apparent, d'une périodicité de quelque 36h à nos latitudes, il est plus complexe, mais il existe.

    2) Le repère de Copernic ne ferait rien à l'affaire :
    "Oui, mais ça ne change rien à l'affaire. Les masses locales (Terre, système solaire, systèmes stellaires, galaxies, etc.) ne perturbent en rien la fixité du plan d'oscillation."

    Bien sûr qu'elles ne le perturbent pas. Nous ne sommes pas en train de traiter un problème de dynamique, qui fait intervenir les forces (de la physique élémentaire, donc), mais de cinématique, qui est la simple description d'un mouvement, donc des pures mathématiques, élémentaires également. Dans le repère terrestre, attaché au sol, le pendule tourne. On peut donc se poser la question de savoir si ce mouvement est apparent ou réel. Pour cela, on va chercher un autre repère, plus "fixe", plus galiléen, plus inertiel. Première idée, s'affranchir de la rotation diurne de la terre en 24h environ, obtenue avec le repère de Kepler. Ici, le plan d'oscillation d'un pendule sur un des poles est immobile.
    Mais la terre tourne autour du soleil en une année, il faut donc un repère de meilleure qualité, obtenu en prenant le soleil et trois directions pointant vers trois étoiles, le repère de Copernic (je fais appel de mémoire mes connaissances vieilles d'une trentaine d'années, sans avoir contrôlé, il se peut que j'aie interverti Képler et Copernic, cela n'a guère d'importance pour le raisonnement). Ici, on a vu en 1) que le plan du pendule au pole devenait orthogonal à sa position d'origine en trois mois.
    Les repères sont, contrairement à votre réponse, fondamentaux dans la discussion, la discussion EST le choix du bon repère et la description de ce qui s'y passe.
    Bien entendu, il existe un échelon au-dessus du repère de Copernic, du fait de la rotation de notre galaxie sur elle-même en un temps de l'ordre de la centaine de millions d'années.

    3) Il aurait fallu attendre 13,7 milliards d'années pour obtenir cette fixité :
    "Plus on remonte loin dans l'espace, moins la dérive est grande : elle devient nulle à la distance de 13,7 mds d'années lumière qui correspond à la singularité initiale."

    La question portait sur une durée de 14 milliards d'années, vous répondez par une distance de 14 milliards d'années-lumière. Bon. Passons.
    Mais alors, plus tôt (ou plus près), la dérive serait quoi ? En d'autres termes, comment évolue-t-elle au cours du temps ?
    Question subsidiaire, pourquoi serait-elle nulle, ici et maintenant ? Parce que nous sommes là pour le mesurer ? Si nous avions été une espèce intelligente, sur notre terre, il y a disons 500 000 000 ou un milliard d'années, aurions-nous pu mesurer une dérive qui serait maintenant devenue inexistante ?
    Pure question d'école, puisque nous avons vu lors des deux points précédents que cette oscillation du plan du pendule est réelle.

    Cette question générale du pendule, aussi bénigne soit-elle, fait peser de lourds soupçons sur votre compréhension des phénomènes de base de la physique la plus simple, celle de la mécanique newtonienne.
    Alors, je me demande si le reste est à l'avenant, ou s'il s'agit (comme dans votre livre) d'une rédaction un peu rapide, que vous maintenez quelques années plus tard faute d'avoir reconsidéré le problème. A moins que je n'aie commis quelque grosse bourde quelque part, ou pas compris que nous parlons d'oscillations (ou d'absence d'oscillation) dans un espace trop compliqué pour ma faible compréhension, et non dans l'espace ordinaire, newtonien en première approximation, qui nous entoure ?

    Amicalement.
    Félix
  • Salut Félix,

    Avant de répondre aux intéressantes questions d'Eric, juste quelques remarques sur le pendule. Tu as bien compris que ce n'est pas du tout le sujet de nos thèses. Simplement un exemple qui n'occupe que quelques lignes dans notre travail. Ce préalable posé, venons en à tes questions :

    "Reprenons vos réponses aux questions sur le pendule :

    1) Fixité du plan d'oscillation :
    "Il ne serait pas fixe : il est fixe."

    Non. Ce ne serait vrai qu'aux poles, et encore sur une brève durée. "

    Evidemment, ça va de soi (effet Coriolis, etc, etc). Il ne me paraissait pas utile de préciser ce que tout le monde sait.

    "Oui, aux poles, le plan ne tourne pas, c'est la terre qui tourne sous lui. Mais par rapport aux étoiles, trois mois plus tard, du fait du parcours de l'orbite terrestre, ce plan aura tourné de pi/2.
    L'autre condition aux limites : l'équateur. Là, le plan est fixe par rapport à la terre, le pendule ne tourne pas. Si on le lance dans une direction est-ouest, il restera dans le plan de l'équateur, normal à celui de la rotation terrestre. Dans ces conditions très particulières, d'accord, fixité. Mais lançons-le en direction nord-sud. Maintenant, du fait de la rotation diurne de la terre, notre plan "fixe" fera un tour complet sur lui-même, 2 pi, en 24 heures environ (24h moins 2 mn et quelques).
    Entre ces deux extrêmes, poles et équateur, le plan du pendule tourne bel et bien. Son mouvement n'est pas celui, apparent, d'une périodicité de quelque 36h à nos latitudes, il est plus complexe, mais il existe."

    Tout ça est juste. Merci d'avor pris le temps de le rappeler clairement.

    "2) Le repère de Copernic ne ferait rien à l'affaire :
    "Oui, mais ça ne change rien à l'affaire. Les masses locales (Terre, système solaire, systèmes stellaires, galaxies, etc.) ne perturbent en rien la fixité du plan d'oscillation."

    Bien sûr qu'elles ne le perturbent pas. Nous ne sommes pas en train de traiter un problème de dynamique, qui fait intervenir les forces (de la physique élémentaire, donc), mais de cinématique, qui est la simple description d'un mouvement, donc des pures mathématiques, élémentaires également. Dans le repère terrestre, attaché au sol, le pendule tourne. On peut donc se poser la question de savoir si ce mouvement est apparent ou réel. Pour cela, on va chercher un autre repère, plus "fixe", plus galiléen, plus inertiel. Première idée, s'affranchir de la rotation diurne de la terre en 24h environ, obtenue avec le repère de Kepler. Ici, le plan d'oscillation d'un pendule sur un des poles est immobile.
    Mais la terre tourne autour du soleil en une année, il faut donc un repère de meilleure qualité, obtenu en prenant le soleil et trois directions pointant vers trois étoiles, le repère de Copernic (je fais appel de mémoire mes connaissances vieilles d'une trentaine d'années, sans avoir contrôlé, il se peut que j'aie interverti Képler et Copernic, cela n'a guère d'importance pour le raisonnement). Ici, on a vu en 1) que le plan du pendule au pole devenait orthogonal à sa position d'origine en trois mois.
    Les repères sont, contrairement à votre réponse, fondamentaux dans la discussion, la discussion EST le choix du bon repère et la description de ce qui s'y passe.
    Bien entendu, il existe un échelon au-dessus du repère de Copernic, du fait de la rotation de notre galaxie sur elle-même en un temps de l'ordre de la centaine de millions d'années."

    On est OK sur tout ça.



    3) Il aurait fallu attendre 13,7 milliards d'années pour obtenir cette fixité :
    "Plus on remonte loin dans l'espace, moins la dérive est grande : elle devient nulle à la distance de 13,7 mds d'années lumière qui correspond à la singularité initiale."

    La question portait sur une durée de 14 milliards d'années, vous répondez par une distance de 14 milliards d'années-lumière. Bon. Passons.
    Mais alors, plus tôt (ou plus près), la dérive serait quoi ? En d'autres termes, comment évolue-t-elle au cours du temps ?"

    C'est toute la question d'une fonction décroissante de la dérive selon la distance. Barbour a fait le calcul (Bondi aussi, je crois).


    "Question subsidiaire, pourquoi serait-elle nulle, ici et maintenant ? Parce que nous sommes là pour le mesurer ? Si nous avions été une espèce intelligente, sur notre terre, il y a disons 500 000 000 ou un milliard d'années, aurions-nous pu mesurer une dérive qui serait maintenant devenue inexistante ?"

    Bonne question. Et selon nous, la réponse est non. Parce que quelle que soit la taille de l'Univers, la charge (ou amplitude) topologique est invariante.

    "Pure question d'école, puisque nous avons vu lors des deux points précédents que cette oscillation du plan du pendule est réelle."

    Evidemment.

    "Cette question générale du pendule, aussi bénigne soit-elle, fait peser de lourds soupçons sur votre compréhension des phénomènes de base de la physique la plus simple, celle de la mécanique newtonienne."

    Oui, je sais bien. La plupart du temps, le "doute" s'insinue dès le premier exemple : si nous disons que Foucault a montré que le plan d'oscillation était "fixe" par rapport à ce que Ernst Mach appelait "les étoiles lointaines" (qui,dans son modèle, correspondait au repère le plus lointain) on nous soupçonne aussitôt de ne pas savoir que ceci n'est vrai qu'au pôle (ça nous est arrivé une dizaine de fois).

    Alors, je me demande si le reste est à l'avenant, ou s'il s'agit (comme dans votre livre) d'une rédaction un peu rapide, que vous maintenez quelques années plus tard faute d'avoir reconsidéré le problème. A moins que je n'aie commis quelque grosse bourde quelque part, ou pas compris que nous parlons d'oscillations (ou d'absence d'oscillation) dans un espace trop compliqué pour ma faible compréhension, et non dans l'espace ordinaire, newtonien en première approximation, qui nous entoure ?"

    Il s'agit, bien sûr, des oscillations du pendule dans R3. Mais encore une fois, dans notre modèle, le pendule ne représente rien d'autre qu'un tout petit exemple destiné à illustrer, d'une manière heuristique, le principe de Mach. Certes il y a peut-être là dedans quelque chose d'intéressant mais surtout n'en faisons pas trop là dessus.

    Salut à +

    I/G
  • Erratum.
    Commis une idiotie en écrivant qu'aux poles le plan du pendule se retrouvait orthogonal à sa position d'origine trois mois plus tard. Je pensais d'abord à la précession et à son cycle de quelque 26 000 ans, puis j'ai voulu faire plus simple... et faux.
    Du coup je ne suis plus du tout convaincu qu'au cours de la précession le plan tourne. La verticale, oui, dans les positions extrêmes elle aura varié de plus de pi/4... mais le plan devrait rester fixe.
    Donc, sauf erreur, aux deux poles (et seulement là), il est possible que le plan n'oscille pas.
    Le plan du pendule placé sur l'équateur et dans le sens est-ouest peut sembler fixe, lui aussi, mais les fluctuations de l'inclinaison de l'orbite terrestre sur l'écliptique mettront à mal cette illusion (quelques degrés sur des durées de l'ordre de 100 000 ans.
    J'espère finalement ne pas avoir écrit trop de c... dans cette rubrique "astronomie élémentaire".
  • Bonjour Igor et Grichka,

    Je vous invite, ou plutôt on vous invite chaleureusement à participer activement à ce forum si vous le voulez bien ; et plus précisément si tu le veux bien Grichka. Vous pouvez également vous inscrire.

    Avec tout mon respect,

    Thierry
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Le temps de rédiger ma correction, le message de Igor-Grichka est arrivé, merci pour cette discussion sur un sujet qui bien sûr est très annexe par rapport à vos thèses.

    Notons par ailleurs que le principe de Mach relève en grande partie de la philosophie, non ? (certes, appliquée aux sciences physiques) et qu'il est difficile, sinon illusoire, d'espérer le résoudre dans le pur cadre de la physique (enfin je crois).

    Reste maintenant à travailler sur les objections d'Eric et d'Alain.


    Par ailleurs, je voudrais émettre un avis sur votre travail de vulgarisation télévisuel. Je n'avais jamais regardé une de vos émissions (et d'ailleurs pratiquement jamais la télé), mais les discussions de cet été sur Futurasciences m'a amené à regarder celle de... septembre, je crois, sur ce sujet. Très beau, et vous avez amené un luxe de précautions pour dire que telle ou telle théorie était spéculative, bravo.
    Cependant une chose m'a fortement gêné, voire choqué, c'est la relation que vous établissez, visuellement, entre vous et les scientifiques (de haut niveau) que vous avez invités et interrogés.
    Je n'ai pas enregistré l'émission, et ce que je décris est donc de mémoire. Voici l'impression qui m'est restée, je décris pour qui n'a pas vu l'émission : vous êtes tous les deux, séparément, représentés, en images de synthèse, dans des nacelles qui se baladent en hauteru, comme dans certains manèges. Vos invités scientifiques, individuellement, sont debout, en chair et en os, et vous (vos images dans les nacelles) leur posez des questions. La relation est donc celle de personnages assis, en hauteur, mobiles, qui interrogent des personnes debout, plus bas, immobiles.
    Cela donne irrésistiblement l'impression de mauvais élèves, empruntés, gauches, qui répondent aux questions du maître.

    Cette désagréable impression me paraît apporter de l'eau au moulin de ceux qui prétendent que, inconsciemment, vous voulez la reconnaissance du monde scientifique (ici, en vous mettant en scène comme supérieurs aux meilleurs spécialistes de ces questions).

    Si j'avais été l'un d'eux (je suis bien sûr très loin d'en avoir l'étoffe !), je crois que j'aurais été ulcéré de voir, sur l'écran, cette mise en scène.
    Peut-être s'agit-il d'une opinion subjective personnelle, car les deux ou trois réactions que j'ai lues d'intervenants sur Futurasciences ne notent pas cette impression.

    Amitiés (et dans l'attente de vos réponses à Alain et Eric).
    Félix
  • Bonjour,

    Je cite

    "Les questions soulevées par Riazuelo sont triviales et ne concernent absolument pas nos thèses. Il s'agit simplement de rappels de choses archi connues qui ne représentent qu'un rappel du contexte dans lequel s'inscrivent nos propres idées. "


    C'est étonnant que Mr Riazuelo pose des questions triviales lorsqu'on se renseigne sur son identité !!!!

    C'est encore plus étonnant que vous ne vous "abaissiez" pas à y répondre.

    Pouvez vous, je vous le demande pour la troisième fois, répondre à ces fameuses "questions triviales" ?

    Vous ne vous abaisserez pas davantage à y répondre que lorsque vous vulgarisez la science à la télévision.

    Enfin, comment ce fait-il que la (ou les) personne(s) qui ont supervisé votre thèse ne vous aient pas fait la remarque qu'elle était abominablement mal rédigée ? Comment ce fait-il qu'on vous ait laissé présenté à des gens aussi éminents un travail aussi peu clair, aussi mal présenté, aussi peu conforme à ce qu'on est en droit d'attendre d'un futur docteur en mathématiques ? Avez vous déjà lu d'autres thèses ??? Avez vous vu comme le travail est d'habitude soigné, propre et implacablement convaincant comme doit l'être par essence tout document scientifique qui se respecte ?

    Si je prends les choses sur ce ton, c'est parce qu'on sent un malaise à la lecture de votre thèse:

    Pourquoi soutenir à Polytechnique et pas ailleurs ? Besoin de reconnaissance ? Pourquoi des sommités de la physique aussi importantes pour votre soutenance ? Besoin de fleurir celle ci de grands noms à défauts d'avoir de grandes idées ou simplement parce que votre génie nécessitait les meilleurs des meilleurs pour vous écouter ? Pourquoi des rapports aussi bons alors même que le premier quidam voit des erreurs graves quant à a rédaction ainsi que parfois (très souvent ?) dans le fond (cf remarques "triviales" de Mr Riazuelo) ?

    Tout cela n'est pas très net et ressemble, vous m'excuserez ma franchise, à la volonté d'être docteur pour avoir une certaine légitimité scientifique très importante pour vous vendre auprès des médias dont vous vivez (ce que je ne vous reproche absolument pas d'ailleurs). Je précise que ce que je viens de dire n'est que mon propre ressenti sur ce que je vois mais que je ne suis pas borné et tout à fait prèt à changer d'opinion lorsque vous aurez l'humilité d'expliquer les fameux "détails" ou "trivialités" de votre thèse.

    Je vous trouve bons à la télévision, je salue de tout coeur votre participation à la vulgarisation scientifique mais sur ce que vous etes réellement, je me pose beaucoup de questions et les premières réponses qui me viennent à vous lire ne m'incitent pas à vous considérer comme des scientifiques qu'on respecte par leur science, leur humilité et leur sagesse.

    Bien amicalement, Cyril.
  • Igor et Grichka??? C'est les vrais, les pseudos-intelectuels qu'on voit à la téloche avec des tetes bizarres?

    gérome.
  • Bon, reprenons quelques messages postés depuis hier.

    ****************

    Auteurs: Igor / Grichka (82.123.105.---)
    Date: 02-10-05 20:45

    {\it "Bien qu'on ne connaisse pas grand chose au Pendule de Foucault, quelques réponses rapides à tes questions"}

    Je vois que nous progressons, vous commencez à reconnaître quelques carences. Et ce n'est plus Pierre-Yves qui le dit.

    {\it "sur le pendule : pourquoi ce plan d'oscillation serait-il fixe ?

    Il ne serait pas fixe : il est fixe. C'est d'ailleurs tout l'objet de l'expérience menée en 1851 par le physicien Léon Foucault sous les voûtes du Panthéon. Il avait montré que si le plan d'oscillation du Pendule tournait, apparemment, sur lui-même, il ne s'agissait que d'une illusion : en réalité le plan était fixe et c'est la Terre qui tournait "en dessous". }

    Grossièrement faux, bien sûr. Pourquoi persister à présenter les choses comme cela puisque vous savez pertinemment que si vous ne précisez pas que vous êtes au pole, ce n'est certainement pas vrai ? C'est ridicule. Juste pour être sûr, sauriez vous décrire le plus précisément possible le mouvement exact du plan d'oscillation du pendule à la latitude de Paris ?

    J'imagine donc qu'implicitement vous mettez le pendule au pôle Nord et que vous prétendez que le plan reste aligné dans la direction des quasars lointains. Même là c'est faux, car la Terre est soumise à l'accélération du Soleil. Pour grossir le trait, je vous encourage à fabriquer un pendule rudimentaire (= un poids que vous accorchez à une ficelle tenue par vôtre main). Il vous sera facile de voir que si vous donnez un mouvement de rotation dans un plan horizontal à votre main (la rotation de la Terre par rapport au Soleil), le plan oscillation du pendule tourne. En fait, vous pouvez toujours avoir un mouvement avec votre main qui fasse avoir au plan d'oscillation du pendule la direction que vous voulez.

    Franchement, si j'étais chez Airbus ou Dassault, je ne vous embaucherais pas pour fabriquer une centrale à inertie ! En gros, le principe de la centrale à inertie, c'est de reconstituer l'accélération (et par suite la trajectoire) par l'étude du mouvement de "pendules" (en pratique des gyroscopes). Donc le fait que la Terre ne parcourre pas une trajectoire "rectiligne" a son importance. Histoire d'être certain que tout le monde comprenne bien : la Terre parcours une géodésique, que l'on appelle aussi autoparallèle, mais sa direction varie au cours du temps : le quasar lointain vers lequel se dirige la Terre à un instant donné (= la direction vers laquelle la lumière d'objets lointains est la plus blueshiftée, si vous voulez des quantités mesurables) change au cours du temps. Donc tant que la Terre est en orbite autour d'un objet le pendule va tourner à une vitesse angulaire différente de celle de la Terre, et le plan d'oscillation n'est pas fixe. Pour préciser encore une fois : si on néglige la rotation de la Terre sur elle-même en 24, le mouvement de la Terre autour au Soleil, c'est comme si on était à la surface d'un astre géant tournant sur lui-même en un an et dont nous serions à 150 millions de km de l'axe de rotation.

    Continuons quand-même : je suppose la Terre seule dans le système solaire et même dans la galaxie. Il y a juste des quasars arbitrarement lointains de masse négligeable, etc, etc, et finalement, je ne mesure aucune différence de redshift entre ces différents objets (tous les objets sont considérés immobiles). La Terre tourne sur elle-même en 24h (c'est faux en pratique, c'est dans les 23h56min, mais je passe). Le plan d'oscillation du pendule tourne-t-il par rapport à la surface de la Terre en 24 h (ou en d'autres termes reste-t-il fixe par rapport aux objets lointains ?) Non plus, c'est l'effet Lense-Thirring. Et tout ceci (à part le dernier effet qui est du ressort de la relativité générale), c'est de la physique niveau lycée, ou DEUG. Rien à voir avec les instantons gravitationnels de taille 0.

    {\it "Oui, justement. Pour faire très simple, la dérive du plan d'oscillation diminue avec la distance à laquelle on situe un repère. Plus on remonte loin dans l'espace, moins la dérive est grande : elle devient nulle à la distance de 13,7 mds d'années lumière qui correspond à la singularité initiale."}

    Pur non sens là aussi. Qu'est ce qui dérive par rapport à quoi ? Si vous êtes dans un eespace strictement homogène et isotrope, il n'y a pas de dérive, et c'est vrai dans un espace statique et dans un espace en expansion. De plus, rien à voir avec le pendule de Foucault, mais si l'univers est vieux de 13,7 milliards d'années, pouvez vous me dire quelle est aujourd'hui la distance des objets les plus lointains que l'on observe ? Êtes vous en train de dire que c'est précisément 13,7 milliards d'années lumière (comme ce serait le cas si l'univers était statique) ????? Si c'est cela que vous pensez, vous êtes nettement plus mauvais en cosmologie que ce que j'étais prêt à dire. On nage en plein délire.

    ****************

    Auteurs: Igor / Grichka (82.123.105.---)
    Date: 02-10-05 21:51

    {\it "Nous sommes partis d'une contrainte physique sur laquelle repose le modèle standard : celle de l'équilibre thermique. Depuis mars 2003, cette hypothèse d'équilibre thermique semble fortement corroborée par les résultats du satellite d'observation WMAP. Nous avons introduit l'idée que si l'espace-temps est bien en équilibre thermique à l'échelle de Planck, alors il devient naturel de considérer qu'il est soumis à la condition KMS (Kubo Martin Schwinger). A cette échelle, l'Univers n'est pas de longueur nulle, et son énergie correspond à la température de Planck (limite de Hagedorn dans notre modèle)."}

    N'importe quoi (c'est la deuxième fois que vous me le dites, en plus). La mission Planck n'a pas pour objet et ne peut pas techniquement dire quoi que ce soit sur l'état de l'univers à l'époque de Planck, un point c'est tout. Je le sais, je travaille sur la mission et les modèles qu'elle peut contraindre depuis 1997. Je vous ai déjà expliqué pourquoi vous avez tort, donc je me contenterai ici de donner les liens vers la "discussion" qui a eu lieu sur le forum sur-la-toile.com . Donc d'abord votre affirmation que vous venez de redire ici \lien{http://www.sur-la-toile.com/viewTopicNum_1460_3_1410_les-bogdanov.html}, message de Anonymus (= Igor/Grichka) le 27 janvier à 1h17, suivi de ma réponse interloquée (pseudo alain_r) le même jour 8h18, suivi de votre réponse, moqueuse mais complètement fausse (le 28 janvier à 14h30), suivi de ma mise au point détaillée vous expliquant pourquoi vous vous fourvouyiez (le 29 janvier à 17h14), suivie d'une deuxième (le 1er février à 13h01). Pour faire court, et pour épargner aux lecteurs ici présents la lecture de l'ensemble des message (beaucoup de discussions simultannées), il n'y a selon toute vraissemblance aucune trace observable de l'état de l'univers à l'époque de Planck qui a survécu aujourd'hui. Il y a des effets (peut-être déjà mesurés) connus sous le nom de "physique transplanckienne", mais cela n'a rien à voir avec l'époque de Planck. Inutile je crois de rajouter quoi que ce soit à ce qui a déjà été dit. Vous avez fait une confusion extrêmement grossière entre physique transplanckienne et époque de Planck, ce qui corrobore, si besoin était que vous ne connaissez pas grand chose a la cosmologie (cf mon autre remarque ci-dessus, je vous encourage à y répondre, car en l'état vous avez énoncé une belle idiotie).

    ****************

    Auteurs: Igor / Grichka (82.123.105.---)
    Date: 02-10-05 20:33

    {\it "Les questions soulevées par Riazuelo sont triviales et ne concernent absolument pas nos thèses. Il s'agit simplement de rappels de choses archi connues qui ne représentent qu'un rappel du contexte dans lequel s'inscrivent nos propres idées. Plutôt que de nous reprendre brutalement, comme il le fait, sur des questions de vocabulaire, pourquoi ne vient-il pas au fond? c'est à dire à ce qui fait l'originalité et (selon les rapporteurs) l'intérêt de nos travaux? pourquoi ne pas discuter vraiment de la fluctuation de la signature plutôt que de nous chercher noise sur tel ou tel terme banal en physique?"}

    Une remarque préliminaire. Les absurdités niveau DEUG qui sont dans vos thèses, c'est vous qui les avez écrites, pas moi. J'en ai mentionnées quelques unes ici car le but de ce fil de discussion était d'apporter des éléments de réponse à la question "Qu'est-ceque ça vaut ?". Ma réponse est "Rien du tout", et j'ai illustré mon propos. Je trouve pitoyable que vous refusiez de répondre à des critiques sous le prétexte qu'elles portent des trivialités. Il ne fallait pas les écrire. Pour moi cela illustre votre niveau général en physique, et cela en dit long sur le "travail" de relecture qui a été effectué sur les manuscrits. Je doute que quiconque qui lira les pages 47 et 48 de la thèse de Grichka aura une conclusion plus clémente que moi, surtout s'il a sous les yeux l'ouvrage "Cosmology" de Peter Coles et Francesco Lucchin (John Wiley & Sons, 2002) ouvert aux pages 132 et suivantes, et que vous n'avez même pas été capables de recopier et de traduire correctement.

    Maintenant, sur le fond : soyons clairs, il est difficile de parler du fond quand il n'y a pas de fond. Et cette fois je vais prendre le temps de détailler.

    1) La thèse de Grichka ne présente aucune articulation logique. On a une série d'affirmations plus ou moins censées et fantaisistes. Sur l'ensemble de la thèse, il y a 19 "conjectures" (selon le terme employé par les auteurs; les pages que je donne sont les numéros inscrit sur les pages de ce manuscrit, i.e. le chapitre 1 de la thèse commence à la page 1) : deux fois page 5, deux fois page 40, puis une fois aux pages 47, 54, 57, 66, 67, 70, 76, 85, 86, 91, 92, 93, 94, 98 et 101, auquel il me paraît logique de rajouter le "principe de singularité", page 100. Cela nos fait 20 énoncés non démontrés. À défaut d'être démontrables, ces énoncés sont-ils intéressant, et pour cela, ont-ils un sens ? Essentiellement, non.

    Par exemple, prenons la "conjecture 4.1.2 (page 47) : À l'échelle de Planck, le pré espace-temps est en état d'équilibre thermique." Cela ne veut rien dire. Il ne faut d'abord pas dire "À l'échelle de Planck", mais "À l'époque de Planck (l'auteur fait constamment la confusion entre les deux notions, à savoir une notion de longueur (échelle) et de densité d'énergie (époque), sans doute induit en erreur par le fait que "Planck scale" en anglais désigne parfois l'un ou l'autre de ces notions (échelle de longueur ou d'énergie). Ensuite, qu'est-ce ça veut que dire le "pré espace-temps" est en équilibre thermique ? Le contenu matériel de l'espace temps peut être en équilibre thermique, mais pas l'espace-temps lui-même (ou le pré espace-temps, pour utiliser un terme non défini par l'auteur). En lisant ce passage, il semble que l'auteur imagine que parce que l'on a un gaz de gravitons en équilibre thermique, l'espace-temps lui même est dans un certain état. C'est idiot. Pour parler d'un état "thermique" ou autre de {\it l'espace temps}, il faudrait définir divers état quantiques de la métrique (je suppose), puis leur associer des caractérisitiques (une énergie ?), puis une statistique (Fermi-Dirac, Bose-Einstein ?), ou n'importe quoi de concrêt. Ici, il y a un terme utilisé (l'espace temps est en équilibre thermique), mais il n'y a rien de plus, pas de définition, pas de construction, rien. Cela ne veut rien dire, cela ne vaut rien.

    2) À défaut de logique, ou de sens, peut-on dire qu'il a {\it quelque chose} à tirer des énoncés (non définis et non démontrés) énoncés par l'auteur ? Si l'on se fie à ce qu'il dit dans le résumé de sa thèse, ce que personne n'avait regardé avant, ce sont les fluctuations de signature de la métrique. Qu'est-ce qu'une fluctuation de la signature de la métrique ? Eh bien, on n'en saura jamais rien. Ce n'est même pas défini dans le texte. Y a t-il une dynamique, des équations, un calcul, quelque chose qui illustre ce terme ? Non. La question de la fluctuation de la signature de la métrique est expédiée par la conjecture 5.1.2 page 66 : "La présence de termes non linéaires R^2 dans le Lagrangien effectif de supergravité peut autoriser la superposition de la métrique à l'échelle de Planck". Vous lisez bien : la superposition des deux signatures de la métrique n'existe que parce qu'on conjecture que c'est possible. C'est n'importe quoi. Si l'on veut accorder une once de crédit à tout cela, il faudrait avoir un modèle (réaliste ou pas) dont l'effet que l'on propose serait une conséquence. Ici, tout ce que l'on fait, c'est de dire "on suppose que c'est possible", et ensuite l'auteur annonce gaillardement "J'ai un modèle avec superposition de signature à l'échelle de Planck". Ce n'est pas de la physique, c'est de la poésie. On peut sans doute parler de cela en bombant le torse en salle café de France 2, mais pas dans une revue scientifique. Les "articles" publiés sont tous indigents. L'article publié par les auteurs dans la revue la plus prestigieuse qu'ils ont trouvée ({\it Classical and Quantum gravity}) a été désavoué depuis belle lurette par l'éditeur, trois des autres articles sont identiques aux fautes de frappe près (cf mon premier message ici) et une des revue ({\it Annals of Physics}) l'a désavoué, il reste donc l'article sur le pendule de Foucault avec lequel les auteurs prennent leurs distances (j'ai déjà dit ce que cela vallait), bref, le seul article en suspens est celui que je n'ai pas réussi à me procurer. Il ne reste alors plus que le tout petit théorème 3.3.2 de la thèse de Grichka, qui est unanimement considéré comme une trivialité sans intérêt par tout le monde, et qui même ayant fait l'objet d'une prépublication (\lien{http://fr.arxiv.org/abs/math.QA/0211337}) n'a d'une part jamais été publié, mais en plus a un taux de citation strictement nul (cf le lien "CiteBase" dans le lien ci-dessus).

    D'ailleurs les objets mathématiques utilisés dans les trois premiers chapitres ne sont jamais utilisés par la suite : ils ne servent à rien. Tout au plus a-t-on droit à des "ces objets suggèrent que la superposition est possible". L'affirmation est gratuite, rien de concret n'est fait à ce sujet.

    3) Peut-on parler dans les travaux de MM. Igor et Grichka Bogdanoff d'un "modèle consmologique" ? Qu'appelle-t-on modèle cosmologique ? En gros, un scénario décrivant une époque de l'histoire de l'univers dont on souhaite tirer à partir d'un certain modèle de physique motivé les conséquences observationnelles. Dans le cas présent, on a un "modèle" qui prétend décrire l'univers à l'époque de Planck . Premier problème, on ne connaît pas pour l'heure les lois de la physique dans ces conditions. Difficile donc de discourir là-dessus, puisque l'on ne sait pas quels outils utiliser. Il est curieux de voir que les auteurs ne semblent pas avoir conscience du problème. En gros, il s énoncent des choses sur des concepts que la physique d'aujourd'hui ne permet pas de préciser. C'est inepte.

    À défaut de précisions sur le modèle, y a-t-il des conséquences observationnelles possibles ? Cela n'est pas discuté par les auteurs (et cela semble être le cadet de leur soucis), et en pratique, même en cherchant bien, il est difficile d'imaginer qu'il y ait quoi que ce soit d'observable aujourd'hui de cette époque. La faute à un phénomène appelé "inflation" qui s'est éventuellement produit après l'époque de Planck, et dont tout porte à croire qu'il s'est effectivement produit (c'est un des enjeux de la mission Planck d'apporter des précisions là-dessus), et dont l'effet principal est d'"oublier" quel était l'état de l'univers auparavant. J'ai l'orgueil de prétendre que je suis un des spécialistes français dans ce domaine (avec d'autres brillants confrères), donc ceci ne me paraît pas souffrir de discussion. Si les auteurs prétendent le contraire, je les invite à nouveau à faire ce que je leur ai dit dans un précédent message ailleurs \lien{http://www.sur-la-toile.com/viewTopicNum_1460_3_1640_les-bogdanov.html} et à publier un article en conséquence. Tant que ceci n'est pas fait, je considère toute objection comme nulle et non recevable.

    4) Quel est le contenu exact du modèle ? En physique théorique, on part d'un objet appelé l'action. L'action est l'intégrale sur le temps du lagrangien, lui-même l'intégrale sur l'espace de la densité lagrangienne, qui est une fonction (satisfaisant à certaines contraintes) de quantités définies sur tout l'espace : les champs. Premier problème, MM. Igor et Grichka Bogdanoff font constamment la confusion entre action, lagrangien et densité lagrangienne. Le terme de densité lagrangienne n'est jamais utilisé (il y a bien une "densité d'action", page 97, mais le terme ne veut rien dire). Des fois le symbole utilisé pour l'action est celuide la densité lagrangienne (${\cal L}$, eq (0.2), équation en bas de la p. 75, puis eq (6.1), (6.4), etc). En général le terme de "Lagrangien" est utilisé en lieu et place de la densité lagrangienne (p.72, 73, 83 en haut, et eq (0.13), (5.4), (5.9), (5.12)), ou alors de l'action (p. 65, ou eq. (5.1), (5.2)). Et encore je fais grace du terme $\sqrt{|g|}$ qui est rarement mis quand il faut et souvent enlevé quand il ne faut pas. Bref on nage constamment dans l'approximatif. Le lecteur qui veut essayer de trouver du sens à ces propos doit constamment faire l'effort (vain) d'essayer d'imaginer ce que l'auteur a en tête en écrivant des choses fausses. Peut-être suis-je en train de déraper car c'est peut-être là un "problème de forme". Revenons-en donc au fond. Quelle est donc l'action (ou la densité lagrangienne) utilisée par l'auteur ? Il y a donc d'abord un truc page 65 piqué de la référence [110]. On en oublie quelques termes pour arriver à l'équation (5.1) page 66, équation fausse au demeurant : il faudrait enlever le terme $\kappa$ devant la densité lagrangienne du terme de matière et le mettre au dénominateur devant le terme d'Eintein en $R$. Ensuite, on passe à l'équation (5.6) page 67, où là encore les notations changent : le $\alpha$ est devenu $b$, le $\beta$, $\frac{1}{2} a$, et il y a toujours le problème du $\kappa$ qui n'est pas là où il faut, avec en plus le déterminant de la métrique qui n'est plus en facteur de tout. Finalement, on passe à l'équation (5.9) page 70, avec encore un terme en moins ($R_{\mu\nu} R^{\mu\nu}$), un en plus, le terme dit "topologique" $\alpha RR^*$, et la constante d'Einstein qui désormais s'appelle $\bat \beta$. Bref on ne saura jamais quelle est l'action utilisée dans ce travail. Souvent le terme en $R^2$ se transforme en carré du tenseur de Riemann. De toute façon, on s'en fout : il y a conjecture sur conjecture sur ce que l'on peut tirer de cette action, et aucun calcul. Le seul soucis dont les auteurs font preuve au sujet de leur modèle c'est qu'il se réduise a la relativité générale ordinaire à basse énergie : c'est l'objet de la .... conjecture 5.1.4 page 67. Malheureusement, l'énoncé de la conjecture est lui aussi un incroyable non sens : on ne dit pas qu'une théorie se réduit à une autre si une de ses solutions particulières (en l'occurence celle de Schwartschild) se réduit à la même solution particulière dans une autre théorie, c'est bien plus compliqué que cela. Et quand bien même, l'auteur impose ici que la solution exacte de sa nouvelle théorie est la solution approchée de la relativité générale, ce qui est idiot : il y a des tas d'effets d'ordre supérieur à cette approximation qui sont mesurés et vérifiés expérimentalement, à commencer par la précession du périhélie de Mercure (et des autres planètes, d'ailleurs). Bref, on devine ce qu'il a en tête en disant cela, mais il ne {\it sait pas} le dire : il ne comprend pas de quoi il parle. À titre d'exemple (est-il nécessaire encore d'en donner ?), toute personne connaissant la métrique de Schwartschild est encouragée à jeter un oeil sur la première équation du paragraphe 5.1.3 : quasiment tout est faux, du terme $\phi$ non défini (qui n'est en tout cas certainement pas le potentiel gravitationnel), au facteur 2 qui manque, en passant par la valeur absolue qui n'a rien à faire là, etc, etc.


    5) Résumons:
    - Un manque total de rigueur dans toutes les notations, des formules mathématiques à la bibliographie. La bibliographie est souvent bidon, d'ailleurs, les trois quarts des références de la thèse de Grichka ne sont pas citées dans le texte. Règle numéro un en sciences : on ne cite que ce qui est nécessaire, même s'il y a d'autres trucs intéressants à côté. Ne pas respecter cette règle en rajoutant des références, c'est faire du remplissage malhonnête (facile 20 pages ici au vu du nombre énorme de références non citées dans le texte).
    - Un modèle qui n'a aucune motivation physique, dans laquelle les calculs sont quasi absents, qui énonce sans rien justifier qui ne fait pas de prédictions testables.
    - Beaucoup d'énoncés faux tels quels, et dans lesquels il est parfois difficile de trouver du sens. Rappelons que n'est de toute façon pas au lecteur de faire l'effort de comprendre, c'est à l'auteur d'être clair.
    - En rapport avec le point précédent, un/des auteurs qui ne comprennent rien aux notions de physique de base (cf "section-droite" et "nombre-densité" en lieu et place de "section efficace" et "densité de particules), ni en physique des particules (cf le "supergraviton" partenaire supersymétrique du graviton), ni en relativité générale (idioties sur la métrique de Schwartschild) ni en cosmologie (idioties sur la mission Planck, confusion sur le concept de distance dans un univers en expansion), ni en théorie des champs (confusion "action"/"Lagrangien", "équations du mouvement"/"équations de champs", etc), ni en mécanique newtonienne (cf le pendule de Foucault).
    - Un sans appel de la communauté scientifique vis-à-vis de ce charabia que les auteurs persistent à présenter comme un réel travail (deux fois dix ans) : \lien{http://www-spires.slac.stanford.edu/cgi-bin/spiface/find/hep/www?FORMAT=WWWCITE&rawcmd=find+a+bogdanoff}
    - Des auteurs qui vont jusqu'à attaquer en diffamation le journal {\it Ciel et Espace} qui a eu le courage de s'émouvoir devant tant de médiocrité et de manoeuvres malhonnêtes qu'il ne me paraît pas nécessaire d'énumérer ici.

    Merci à ceux qui auront lu jusqu'au bout.



    Alain Riazuelo
  • Bonjour Cedric (Styx),

    Il y a un petit problème avec ta thèse. Si cela t'est possible, transforme-la en un fichier au format [PDF].

    Avec tout mon respect,

    Thierry
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Je suis le débat avec la plus grande attention, et même si mon niveau en Mathématiques ne me permet pas de tout saisir, je salue le respect et le caractère scientifique contenus dans les arguments. (à l'exception de certains)

    La question qui me turlupine cependant est la suivante : "la vulgarisation scientifique est-elle toujours possible à tous les niveaux ?".

    J'aurais tendance à dire que non, même si je reconnais que l'action de messieurs Bogdanoff dans ce sens est très positive.

    Après, il me semble nécessaire de différencier les activités de chacun : certains enseignent (moi par exemple), ce qui ne les emêchent pas de professer certaines absurdités mathématiques, d'autres font de la recherche, ce qui ne les empêchent pas de se tromper (parfois lourdement), d'autres vulgarisent les sciences, et ce faisant affirment des choses parfois fausses.

    Or il apparaît sur ce forum et dans plusieurs papiers, que la médiatisation rend inexcusable toute faute scientifique. Je ne vois pas pourquoi on ferait un procès plus dur envers quelqu'un de célèbre et on ignorerait un inconnu qui dit des idioties. Il me semble un peu exagéré de demander aux frères Bognanoff des justifications sur leurs choix en dehors du contexte scientifique (soutenir à polytechnique par exemple).

    En revanche, pour ceux qui le peuvent, il est toujours passionnant de discuter d'une thèse dans le seul et unique but de faire avancer la science, plutôt que de vouloir enfoncer des individus ou des idées. Tout le monde peut se tromper, y compris ceux qui passent à la télévision, qui n'a jamais été une guarantie !

    Je ne cherche pas à "défendre l'opprimé", mais à rappeler que célèbres où pas, les Mathématiciens ont tous le même droit à l'erreur et tous le même devoir d'honnêteté intellectuelle.
  • Nous sommes d'accord et je revendique aussi le droit à l'erreur (meme si je n'en suis pas fière). Par contre, il me semble important puisque nous parlons d'honnêteté intellectuelle, que si quelqu'un affirme qu'il y a une erreur, l'auteur relise son manuscrit, comprenne le problème et explique qu'il a effectivement raison, ou qu'il s'est tout betement trompé. Et ne pas compliquer les choses comme c'est le cas pour le nombre d'or d'après ce que j'ai lu ou balayer d'un coup de "trivial" tout ca.
    Merci à M Riazuelo d'avoir pris le temps de ce long mail d'explications et de détails sur le fond de la thèse. Cela est édifiant, même pour un non-spécialiste.
    B.
  • Un résultat mathématique qui s'impose au monde est un résultat qui a franchi toutes les barrières de cultures, de langues, de préjugés, d'establishments. Plus que son contenu, c'est l'universalité de sa forme qui doit frapper en premier lieu : faire avancer les mathématiques passe par le consensus.

    Faire le choix de se cantonner à son propre niveau de langage et attendre que l'autre fasse l'effort de venir à soit c'est creuser sa propre tombe. Je vous renvoie à Dominique Wolton pour les principes de base de la communication.

    Toute branche d'activité développe son langage. La raison première en est l'optimisation du formalisme de cette activité. Mais les dérives apparaissent rapidement : création d'une distanciation, manipulation des personnes non initiées, divulgation d'une incompétence. Du coup, sachant que ces dérives sont fréquentes, un discours allambiqué qui nous parvient à l'oreille nous pousse à considérer notre interlocuteur comme suspect, de la même façon qu'un discours qui contient de nombreux qualificatifs au détriment des verbes d'actions fait plouff. Du coup, peu importe le contenu, désolé Philippe.

    J'ai la chance de cottoyer de grands génies : il n'y a pas de gens plus simples à suivre dans leurs discours. Et eux, ils répondent point pour point aux questions qu'on leur pose.
  • Ouai c'est vrai ça, pouquoi le compilateur CaML n'accepte jamais mes erreurs ? :-(
  • Et merci à M. Alain Riazuelo pour son long exposé, si facile à suivre, et qui a dû lui demander un long travail de mise en forme.

    Demeure la question de fond, comment peut-on en arriver là ?
    Est-ce qu'on laisse passer beaucoup de thèses, disons, approximatives, pour valider des années de travail et en se dédouanant avec l'argument que ce ne sera pas lu ?
    Est-ce qu'on ne craint pas pour sa propre réputation dans le milieu, si on valide trop de travaux douteux ?
  • J'ai aussi lu les mails des Mr Riazuelo. Ceux des frangins, en revanche : impossible. On essaie de lire la première ligne que ce soit de leur livre, de leur thèse ou de leur mails, rien à y faire, j'y comprends rien, que ce soit en maths ou en physique, ce n'est qu'une succession de mots pompeux vide de sens, sans définition, même quand on les cherche sur le Web.

    On a effectivement très vite envie de penser que le langage est volontairement abscon pour faire penser aux lecteurs qu'ils ne sont pas assez qualifiés pour piger cette thèse. Il faut reconnaître que c'est une méthode redoutable puisqu'apparement on peut avoir accès au titre de docteur comme cela.

    Je rejoint complètement Béatrice dans son analyse de la situation et SURTOUT SURTOUT le post de R, malheuresement passé inaperçu, mais qui résume bien la situation :

    "J'ai une question pour Igor / Grichka, pensez vous réellement qu'un automorphisme d'une super-Algèbre de Höpf des pseudo-observable de l'ensemble des Groupoïdes de type II à l'état imaginaire de la somme des cocycles des cohomologie galoisienne suffisent à décrire une singularité initiale sur une variété dual Riemannienne sans bord?"

    Enorme!
  • R, ta proposition n'est vraie qu'en dimansion finie et ne s'applique donc pas dans le métrique riemanienne qui nous intéresse
  • L'honnêteté intellectuelle est inhérente à la pensée mathématique, et doctorat ou pas, quiconque n'agit pas en ce sens ne peut se prétendre mathématicien, cela va de soi.

    Si MM. Bogdanoff ont quelque chose à se reprocher, je n'attends absolument pas qu'ils le fassent ici ou ailleurs. Chacun est libre de faire ce qu'il veut, y compris de mentir et d'en assumer les conséquences.

    La valeur d'un mathématicien n'a jamais fait et ne fera jamais l'objet d'une méprise due à quelconque canular. Si tant est que MM Bogdanoff aient essayé de tromper la communauté scientifique, on peut dormir sur nos deux oreilles, à terme, celle ci n'est jamais dupe.

    Si le titre de docteur est attribué abusivement, il en va de même de celui d'ingénieur, et bien d'autres encore.
    Un titre est un titre et rien de plus, lorsqu'on pratique les mathématiques, on le fait pour l'intellecte (individuel et/ou collectif) et pour rien d'autre.
    Les autres s'amusent comme ils l'entendent, quoiqu'ils puissent prétendre, ça les regarde.

    Soient MM Bogdanoff sont aussi géniaux qu'ils semblent le prétendre, auquel cas mercià eux pour leur contribution, soit leurs travaux sont sans valeur, et ils se feront oublier. J'imagine que de nombreux imposteurs en mathématiques existent, mais je n'en garde aucun en mémoire...
  • Si moi je me souviens d'un pseudo mathématicien qui avait prétendu résoudre le problème de quadrature du cercle en nvoquant la Bibla. Mais là c'était plus gros.
  • Bonjour Remi Ch,

    J'approuve ce que tu dis mais:

    Quand la preuve est faite qu'il y a malhonnêteté intellectuelle, est-il inutile de se demander pour quelles raisons et quelles sont les motivations de l'auteur?

    Etre un personnage médiatisé est un choix (celui de s'exposer). Publier un ouvrage de vulgarisation scientifique c'est dans le but qu'il soit lu et surtout vendu (sinon il existe des supports gratuits). Je pose donc la question: pourquoi occulter de la conversation le fait qu'une thèse approuvée par des sommités scientifiques acrédite malhonnêtement des propos scientifiquement faux ? Serait il tabou de se demander pourquoi on arrive à accorder des titres à des gens qui écrivent une thèse qui ne repose sur rien ?

    Je n'ai nullement l'envie d'enfoncer qui que ce soit mais je suis choqué par les méthodes et les réponses des auteurs en question et je ne vois pas pourquoi je cacherais mon analyse des choses. De plus, je précise que je ne pense pas être borné et que je suis prêt à changer d'opinion si on m'avance des arguments.

    Comme le dit Styx un peu plus haut, j'ai à la lecture de la 1ere page de la thèse en question cherché à comprendre ce que désignait "la signature de la métrique" (ce que j'ai trouvé ailleurs puis qu'on m'a expliqué). J'étais alors très curieux de savoir ce que pouvait être une "fluctuation de la métrique". J'ai parcouru les équations remplies de notations nouvelles à chaque ligne et non précisées ou dont la définition aurait été rappelée, j'ai cherché à donner un sens à celles-ci sans jamais le moindre succès et pour cause: où sont les calculs les justifiant ? Résultat des courses: je ne sais toujours pas comment l'auteur définit "une fluctuation de la métrique" (c'est pourtant dans le titre de la Thèse et censé être révolutionaire !!!!!).

    Ma dernière question aux deux frères (si c'est bien avec eux que nous dialoguons qui sait !):

    Pouvez vous énoncer, avec toute la clarté mathématique dont doit savoir faire preuve un docteur en marthématique, la définition de ce que vous appelez une "fluctuation de la métrique" ?

    Vous aurez soin, je vous en saurai gré, de vulgariser votre réponse pour l'agrégé de mathématiques que je je suis c'est à dire de décrire algébriquement ou analytiquement la structure mathématique complète qui modélise ce phénomène .

    Amicalement, Cyril.
  • Pour Alain Riazuelo,
    Merci pour ce réquisitoire implacable.
  • mince, je subis une fluctuation de la faim :)
    bonne soiree a tous... jvais soudoyer de la bouffe a ma chere mere avant que mon estomac ne parvienne a un desequilibre thermique, a moins que, vu que je suis dans une zone tropicale, je me mette a osciller jusqu'a l'avenement d'une nouvelle epoque de planck. hehehe.


    Mac, $\int_{0}^{2} x$
  • Bonjour,

    Cher Alain Riazuelo, merci beaucoup pour ce texte d'une grande clarté.

    J'ai posé une petite question précédemment (un peu provocatrice j'en conviens) mais ce n'était pas anodin et est un peu en lien avec l'idée de Cyril:

    le large public n'a pas forcément à sa portée les éléments de réponses pour comprendre certaines affirmations scientifiques, il n'a pas non plus forcément l'environnement qui lui permettrait de se rendre compte qu'un quidam le trompe...D'autre part, si j'essaie de me mettre à la place d'une personne lambda devant son poste de télévision et constatant que tels personnes apparaissent régulièrement et d'une façon "spectaculaire", je pourrais avoir une assez forte impression de la part de ceux-là, leur attribuant ainsi un crédit sans faille...Alors? Que se passe t-il si effectivement cette personne joue sur cet aspect pour en tirer gloire et fait accroire à ce large public un haut niveau de compétence scientifque qu'elle n'a finalement pas. Et qu'en advient-il si des médias se gargarisent d'avoir parmis leur invité cette personne qui devient finalement un SYMBOLE de l'univers des scientifiques.

    Et bien justement, la réponse a cette question est qu'elle devient un SYMBOLE et ce fait donne une réalité complètement biaisé de la communauté scientifique, de la science en général. Et là-dessus, je crois c'est très préjudiciable pour cette dernière.
  • Salut à tous,

    je vais faire figure de vieux (singe) sage, mais peut-être pourrions-nous tirer un bilan de ce qui s'est dit ici:

    certains ont sommer MM Bogdanoffs de s'expliquer sur le contenu de leurs thèses et ils l'ont fait, allant même jusqu'à une très jolie tentative de vulgarisation,

    par contre, il est sûr que leur réquisitoire CONTRE Mr Riazuelo est outrancier voire caricatural, comment veulent-ils que nous écoutions sereinement ce qu'ils ont à dire quand ils écartent certaines questions d'un revers de main pour des problèmes liées à leur suceptibilité (je peux le comprendre dans la vie courante, mais lorsque l'on est scientifique, il faut savoir mettre son mouchoir sur son ego, qui ne fait jamais la moindre erreur???)

    il y a encore énormément à dire et je souhaite ardemment que MM Bogdanoffs continuent à intervenir ici car c'est toujours intéressant de les lire,

    que leurs détracteurs les plus virulents s'expriment soit, mais qu'ils sachent en rester au débat scientifique plutôt que de reprocher à MM Bogdanoff de ne pas s'y tenir,

    si certains estiment que MM Bogdanoffs ne respectent pas les règles du débat il appartient aux modérateurs et à chacun d'entre nous de les pousser à s'y tenir (si besoin était)


    cordialement,

    F.D.

    PS: je me sens politiquement correct mais je préfèrerais parler de maths au lieu de jouer les modérateurs en solde!!! :-)
  • Et si Philippe, l'initiateur du fil, nous donnait maintenant son avis, comme il l'a promis au début ?
    Ton avis, ton avis, ton avis !
  • Pour fixer les idées et permettre à chacun de comprendre ce que nous avons fait, revenons sur les grandes idées de notre modèle de "fluctuations de la signature de la métrique à l'échelle de Planck".

    Les premiers fondements d'une théorie cosmologique explicitement fondée sur l'hypothèse se d'un changement de signature de la métrique de l'espace-temps ont été développés par S. Hawking en 1978. L'hypothèse de Hawking postule le changement discret de la métrique de Lorentz à la métrique Euclidienne définie positive. Inspirée des méthodes Euclidiennes de C.Lanczos puis J. Schwinger ou Nakano en théorie constructive des champs, cette hypothèse est aujourd'hui considérée en cosmologie quantique, notamment par G. Gibbons, G.F.R. Ellis et d'autres, sur des bases qui restent cependant plutôt formelles.

    Notre étude va dans le même sens, mais en introduisant, à l'échelle de Planck, une phase de transition (i.e. superposition ) de la signature au cours du passage Lorentzien ? Euclidien.

    1. En général, pour 0 < t ? temps de Planck 10-43 s, les modèles à changement de signature de la métrique proposent la transformation globale, par rotation de Wick (? = - t) et sans phase intermédiaire, de la métrique Lorentzienne (+ + + -) en une métrique statique purement Euclidienne (+ + + +).
    Contrairement au cas Lorentzien, tous les champs commutent dans le cadre Euclidien ( 0), de sorte que les directions genre espace et genre temps, dissymétriques à l'échelle relativiste, sont symétrisées à l'échelle de Planck au sein d'une variété quadri-dimensionnelle sans bords, sans échelle et sans origine, sur laquelle agît SO(4). Ce type de géométrie définit l'hypersphère du type S4 postulée par Hartle-Hawking en gravité quantique. La compatibilité de cette hypothèse avec les contraintes relativistes a été établie par G.F.R. Ellis et al en 1991. Toutefois, dans les modèles cités ci-dessus, (i) la- principale justification à l'introduction de la métrique Euclidienne est de permettre la résolution de l'intégrale de chemins par les méthodes de l'analyse complexe. La rotation de Wick n'est alors qu'une transformation de coordonnées sans fondement physique. Par ailleurs, (ii) l'existence d'une métrique à signature fixe (Lorentzienne ou Euclidienne) à l'échelle de Planck ne paraît pas compatible avec les contraintes de la gravité quantique. Enfin, (iii) l'approche Euclidienne efface la notion de singularité initiale et entre donc en contradiction avec les théorèmes relativistes de singularité prédisant une origine singulière à l'espace-temps.

    Dès le début de notre travail, il nous est donc apparu que la méthode consistant (comme en théorie des cordes) à "transporter" à l'échelle de Planck la métrique Lorentzienne sans modifier sa signature (3, 1), est difficilement compatible avec les contraintes de la gravité quantique. Par ailleurs, l'intéressante proposition de Hawking et al d'une métrique statique Euclidienne (++++), (récemment développée avec N. Turok sous la forme d'un instanton singulier raccordé à l'espace-temps Lorentzien au voisinage de l'échelle de Planck) outre son aspect formel, ne résout que partiellement ces difficultés tout en en créant d'autres au moins aussi profondes.

    2. Nous avons donc proposé une solution nouvelle, fondée sur une possible fluctuation (3, 1) (4, 0) de la signature de la métrique à l'échelle de Planck. Du point de vue mathématique, nous sommes partis des travaux pionniers de M. Flato, A. Lichnerowicz et D. Sternheimer sur les déformations d'algèbres et produits - * (1974), ceux de V.G. Drinfeld (1985), M. Jimbo (1985) et S. Majid (1988) sur les groupes quantiques, ceux d'A. Connes (1973) sur la classification des facteurs de type III.

    Du point de vue physique, nous considérons la théorie KMS (1967) et les travaux de A.M. Polyakov (1975) et G. t'Hooft (1976) sur les configurations du type monopoles et instantons.

    Enfin, - à partir notamment de certains résultats de C.M. Hull et al , C. Kounnas et al nous avons considéré la théorie topologique de E.Witten Euclidienne et effective à l'échelle 0, comme duale ( - duale) de la théorie quantique des champs (qui, elle, est Lorentzienne). Dans la suite, nous indiquons alors que l'intégrale de chemins décrivant l'espace-temps entre l'échelle 0 et l'échelle de Planck devrait contenir deux formes d'actions, duales l'une de l'autre : l'action Lorentzienne et l'action Euclidienne, combinées sous la forme L ±

    Nous avons suggéré que le poids de la signature physique Lorentzienne dans l' intégrale fonctionnelle dominant à l'échelle de Planck diminue à l'approche de l'échelle <0 ? 0. A l'inverse, celui de la signature topologique Riemannienne, faible à grande échelle, doit devenir dominant au voisinage de la singularité initiale.

    Nos résultats semblent donc indiquer qu'en deçà de la phase d'expansion physique de l'espace-temps, il pourrait exister, au voisinage de l'échelle ß = 0, une phase d'"expansion topologique" (au sens de la théorie topologique de Witten) dans le secteur non perturbatif de la théorie, - duale de la phase physique. Nous appelons "flot topologique dilatant" le flot obtenu en temps imaginaire pur en remplaçant t par it dans le flot temporel associé à l'évolution de Heisenberg. Ce flot est caractérisé par un courant tensoriel antisymétrique du type axion (partenaire du dilaton en supergravité N=2), et sa source est située à l'échelle 0.

    Evidemment, le résumé ci-dessus est rapide et il faudrait expliciter tout ça. Mais on ne demande pas mieux, sur la base de questions précises auxquelles on pourra tenter de répondre.
  • « Evidemment, le résumé ci-dessus est rapide et il faudrait expliciter tout ça »

    S'il y avait quelque chose à expliciter derrière cette bouillie de mots faussement savants et ces références gratuites vous l'auriez fait dans vos thèses. Si vous n'avez pu le faire en 20 ans*hommes, ni depuis trois ans dans les dizaines de discussions qui ont eu lieu sur l'Internet, ni dans vos articles, ni même réussir à maîtriser la physique et les mathématiques du premier cycle universitaire, qui croyez-vous donc pouvoir abuser encore ?
  • Vous vous répétez sans répondre à ma question. Vous pouvez donc comprendre l'agacement que vous suscitez par l'éternel recommencement d'un charabia pompeux et abscon pour répondre à une question simple:

    Donnez la définition rigoureuse (c'est une redondance évidemment mais bon j'ai l'impression que c'est nécessaire ici) de l'objet mathématiue vous servant à modéliser la fluctuation de la métrique ?

    Amicalement (mais avec beaucoup d'agacement), Cyril.

    PS:

    Et si c'était un Troll ?
  • Cyril: abscons prend un s à la fin (mais c'est peut-être de l'humour).

    Question importante: Philippe réussira-t-il à rattraper Aviva?
  • Le problème c'est que ce qu'on appelle parfois fluctuation en mécanique quantique n'est est pas une au sens habituel du terme. On rencontre d'ailleurs plutôt le terme dans les ouvrages de vulgarisations baclés (dont les Bogdanov n'ont, hélas, pas l'exclusivité mais seulement le pompon).

    La meilleure preuve qu'ils ne savent eux mêmes pas vraiment de quoi il s'agit (en dehors du fait qu'ils ne sont pas fichus de définir le terme dans leurs thèses) est qu'ils utilisent régulièrement le mot "oscillation" à sa place.
  • C'est un oubli consternant Jules :), je suis confus !

    PS1: littéralement, 'abscons'= contraction de 'absolument c**' ? :)
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