Un classique ...

Pour ceux qui ne le connaissent pas :

Soient f et g deux applications continues du segment réel [0;1] dans lui-meme, et telles que f o g = g o f (composition).

Alors f et g se coupent, i.e. il existe x dans [0;1] tel que f(x) = g(x).

Réponses

  • <HTML>En effet, on a donc f bijective et f=g^(-1).Soit x l'unique point fixe de f, alors
    g(x)=gof(x)=x=f(x).
  • <HTML>Je ne vois pas pourquoi f serait bijective, on sait seulement que f0g=g0f
  • <HTML>Pourquoi f serait-elle bijective ?
    Et pourquoi aurait-on f=g^(-1) ?

    Les hypothèses sont seulement que f et g sont continues et qu'elles commutent pour la composition.
  • <HTML>Bonjour,

    L'exercice proposé me paraît bizarre.
    L'exercice classique consiste à montrer qu'une application f continue de [0,1] vers lui-même admet au moins un point fixe.

    On considère h(x)=f(x)-x
    h(0) est supérieur ou égal à 0
    h(1) est inférieur ou égal à 0
    La continuité de h permet de conclure par le théorème de la valeur intermédiaire.
  • Je regrette ma réaction première (due à l'attraction d'un autre exercice) qui m' a fait qualifié l'exercice de bizarre. C'est un exercice très joli.

    Voici une démonstration par l'absurde :
    Supposons $f(x)$ et $g(x)$ distincts pour tout $x$ dans $[0,1]$.
    Alors $h(x)=f(x)-g(x)$ est non nul pour tout $x$.
    Le signe de $h(x)$ est constant sinon $h$ s'annulerait en un point d'après le théorème de la valeur intermédiaire.
    Supposons par exemple $h(x)$ strictement positif pour tout $x$.
    L'image, par la fonction continue $h$, de l'intervalle compact $[0,1]$ est un intervalle compact $[m,M] $, avec $m$ strictement positif.
    Donc : $\forall x \in [0,1] ,\ f(x) > g(x) + m$
    On montre alors facilement par récurrence que :
    $\forall n \in \mathbb N^* ,\ \forall x \in [0,1] ,\ f^n(x) > g^n(x) + nm$
    En faisant tendre $n$ vers l'infini, on obtient une contradiction.
  • <HTML>L'hypothèse de continuité est essentielle, comme le montre l'exemple suivant:
    f(x)=0, si x >=0 et x strict. inf. à 1/2
    f(1/2)=1/3
    f(x)=1 si x>1/2

    g(x)=1, si x >=0 et x strict. inf. à 1/2
    g(1/2)=2/3
    g(x)=0 si x>1/2
    sauf erreur on a f 0 g = g 0 f et pourtant f(x) différent de g(x) pour tout x
  • <HTML>Comme le préconise Pierre Renfer, le raisonnement par l'absurde s'impose.
    Ma solution est quelque peu différente :

    Si donc f et g ne se croisent pas, alors l'application (f-g) ne s'annule pas, et étant continue garde un signe constant, par exemple strictement positif sur [0;1].
    Considérons l'ensemble F des points fixes pour f, qui est non vide comme nous le rappelle M. Renfer dans sa première réponse, et qui d'autre part est fermé comme image réciproque du fermé {0} par l'application F-id.
    Ainsi soit a un élément de F, et soit (Xn) la suite définie par:
    Xo = a
    Xn+1 = g(Xn)

    Alors cette suite est une suite F; cela se démontre par récurrence, car Xo = a
    est dans F, et si Xn est dans F, alors Xn+1 = g(Xn) = g(f(Xn)) = f(g(Xn)) = f(Xn+1).

    De plus, cette suite est décroissante; en effet,
    Xn+1 - Xn = g(Xn) - f(Xn) = (g-f) (Xn) qui est supposé négatif.

    Comme de plus cette suite est clairement minorée, elle converge (dans [0;1] qui est fermé) ; soit t sa limite.

    Comme (Xn) est une suite de F et que F est fermé, t est dans F, et donc f(t)=t.

    De plus, g est continue, donc la limite de (Xn) vérifie t=g(t).

    Par suite on a f(t) = g(t), ce qui est absurde.
  • <HTML>L'examen de la démonstration de Pierre Renfer suggère une version plus forte de l'énoncé: on peut remplacer l'égalité des fonctions f 0 g et g 0 f par l'hypothèse:
    il existe un nombre a tel que f o g (a)=g o f (a). En suivant la méthode de Pierre Renfer, on arrive à : f^n(a) >= g^n(a) + nm.
  • <HTML>Oooops. Je suis allé un peu vite... Et vous m'avez pris de vitesse ! Je n'ai même pas eu le temps de répliquer !
  • Je ne crois pas que l'hypothèse réduite de Richard André-Jeannin suffise.
    Je n'avais pas détaillé la récurrence, avec l'hypothèse forte :
    Pour passer de l'étape $n=2$ à l'étape $n=3$ par exemple, on utilise :
    $f^3(a) > g^2\circ f(a)+2m =f\circ g^2(a)+2m > g^3(a)+3m$.
    Pour l'égalité du milieu, on a besoin $g\circ f=f\circ g$ au point $a $, mais aussi au point $f(a)$
  • <HTML>Exact. Je suis allé un peu trop vite.
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