Homographies et petits groupes de Galois

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Réponses

  • Tu as bien raison : il faut d'abord d'occuper de $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t))$, qui est censé être $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$. Mais c'est dingue, ce que je dis car tu l'as fait ! Sorry. Le problème est (pour moi) que c'est difficile de s'y retrouver dans les posts. Hum, un petit pdf (temporaire) serait évidemment bienvenu, histoire de faire le point.

    Comme il y a des étages entre $k(x)$ et $k(t)$, on devrait pouvoir-faire mumuse avec, non ? Je suis un peu (sic) perdu : est ce que $k(x^2 + 1/x^2)$ est une extension intermédiaire (entre $k(x)$ et $k(t)$) ? Si oui, $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(x^2 + 1/x^2)$, cela pourrait être le groupe des quaternions ?

    Cette nuit, j'ai enfin retrouvé ce que je cherchais depuis pas mal de temps : une réalisation CLAIRE de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ en caractéristique $0$. Ca le fait dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb Z[\sqrt {-2}])$. Je ne sais pas si tu as l'ouvrage en question (cf une page manuscrite attachée, plus simple qu'un scan des 2 pages du livre). A quoi cela peut servir ? Ben, j'en sais rien mais on va quand même pas faire la fine bouche vis a vis de cette réalisation. Ne pas lire après le double trait (c'est pour moi).
  • Je ne croyais jamais ouvrir Modular forms and Fermat's last theorem !!! Heureusement que tu es là.
    Et effectivement, tout le problème est de trouver une réalisation de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ qui convienne à nos relèvements d'homographies.
    Je m'explique :
    Soit $G=\mathrm{Gal}(k(x,y)/k(t^2))$.
    On a vu que $(x,y)\mapsto (1/x,iy/x^3)$ est un élément de $G$ d'ordre $4$.
    Mais quel élément de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ peut-on lui faire correspondre ?
    Inversement, j'aimerais bien trouver un élément de $G$ qui s'envoie sur $\pmatrix {1 & 2\cr 0 & 2}$...
    Pourquoi ? Parce que AD donne dans son livre quatre matrices qui permettent de décrire complètement $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$.

    Pour $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(x^2 + 1/x^2)$, tu as la réponse ?
    Parce que c'est une excellente question d'autant que nos escapades galoisiennes remontent à une vieille question de Yann sur $\mathbb{H}_8$...
  • Ah, tu as le livre (je pense que tu me l'avais dit, maintenant). En ce qui concerne $k(x^2 + x^{-2})$, je n'ai pas la réponse car je sais même pas si ce corps est une extension intermédiaire entre $k(t)$ et $k(x)$. Tu sais cela ? Car je te signale, que maintenant, c'est toi le spécialiste du revêtement tétraédral. De beaux diagrammes (en xypic, par exemple) montrant toutes ces extensions seraient les bienvenus, non ? On aura cela avant la fin de l'année 2016 ?

    Autre chose que j'ai failli oublié : le groupe $G = \mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t^2))$, à identifier. Non seulement, il a un quotient (par l'involution hyper-elliptique) égal à $\mathrm {PGL}_2(\mathbb F_3)$ because le petit étage hyper-elliptique là haut, mais il contient $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$ via le petit étage quadratique en bas i.e. $k(t)/k(t^2)$. C'est pas trés bien dit mais avec un dessin, cela irait beaucoup mieux (c'est la correspondance de Galois). Quand même, avec un quotient comme ceci, contenant un groupe comme cela, TU vas bien finir par le coincer. Avant la rentrée ?
  • T'es trop fort !
    Soit $u=x^2+x^{-2}$.

    Alors $t=\dfrac {u^3-36u} {u^2-4}$ donc $t\in k(u)$ avec $[k(u):k(t)]=3$.

    En particulier, $k(x,y)/k(u)$ est galoisienne de groupe de Galois le seul sous-groupe d'ordre $8$ de $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$, à savoir ... $\mathbb{H}_8$.
  • Bien sûr que non (trop fort). Je t'ai dit un certain nombre de fois que lorsque cet étage serait monté, comme il y a un peu de monde dans $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$, on (enfin toi, moi, j'ai pas le temps) pourrait faire mu-muse avec les extensions intermédiaires. En plus, tu as le A.D. avec la description des sous-groupes, des quotients et tout le truc. De beaux diagrammes en vue, n'est ce pas ? Quelle chance tu as de pouvoir faire du xypic (quelle horreur) !

    Merci pour l'info.

    [Je n'ai pas le temps de suivre la discussion. Permettez-moi d'ajouter le schéma en question. :-) AD]
    [le pdf est plus net et permet de zoomer. AD]54974
  • Jamais utilisé xypic.
    En plus, je ne connais que quelques rudiments de latex.
    En général, quand j'ai besoin d'insérer du graphique dans un document latex, je l'exécute dans geogebra et je l'importe au format eps comme un sauvage...
  • Alors, continue comme d'hab. (sans xypic !). Et le coup de ``je ne connais que quelques rudiments de LaTeX'' ; et bien c'est l'occasion de .. En passant $k(x) / k(x^{2} + x^{-2})$, c'est bien galoisien ? $A_4$ a bien un seul sous-groupe d'ordre $4$, noté parfois $V$, engendré par les double-transpositions. Je délire (pas assez dormi) ? Et donc, avec $u = x^{2} + x^{-2}$, l'étage $k(u)/k(t)$ est galoisien ? De groupe de Galois $A_3 = C_3$. Mais c'est la réalisation générique cyclique de degré 3 ? Et tu l'as avec ta petite fraction rationnelle de $t$ en $u$ ? Elle est galoisienne ? Quelle homographie d'ordre 3 ? Si je dis des bêtises, j'effacerai tout le post.
  • $V$ est effectivement le seul sous-groupe d'ordre $4$ de $A_4$.
    $k(x)/k(t)$ est galoisienne donc $k(x)/k(u)$ est galoisienne de degré $4$ donc son groupe de Galois est $V$.
    Comme $V$ est distingué dans $A_4$, $k(u)/k(t)$ est cyclique d'ordre $3$.
    Je chercherai l'homographie correspondante plus tard.

    Qui a dit qu'on avait besoin de dormir ? (tu)
  • OK (je vais aller me poser). Une coquille dans mon GL2F3again.pdf. Tout en bas, je dis que $\beta$ est d'ordre 4. C'est faux : $\beta$ est d'ordre 8. En fait, on a $\beta^4 = -I_2$. Sur le papier, c'est pas trop grave mais en programmation c'est mortel (je viens de m'en rendre compte). La calculette magma $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3) \to \mathbb {Aut}(C)$ est presque prête ($C$ c'est la courbe hyper-elliptique) mais magma me donne le résultat en ``projectif avec poids''. Et je sais pas m'en dépatouiller pour l'instant. Je te montre quand même pour pas que tu penses que je bourre :

    > SL2F3 ;
    MatrixGroup(2, GF(3)) of order 2^3 * 3
    Generators:
        [1 1]
        [0 1]
    
        [0 1]
        [2 0]
    > C ;
    Hyperelliptic Curve defined by y^2 = x^5 - x over ki
    > A := SL2F3.1 ;
    > A ;
    [1 1]
    [0 1]
    > Order(A) ;
    3
    > Graal(A) ;
    Mapping from: CrvHyp: C to CrvHyp: C
    with equations : 
    x + z
    (-2*i + 2)*y
    -i*x + i*z
    and inverse
    i*x - z
    (-2*i + 2)*y
    i*x + z
    
  • Super !
    C'est exactement ce que je ne sais pas faire.
    Et tu crois pouvoir faire la même chose en troquant $\mathbb{Q}(i)$ contre $\mathbb{Q}(\zeta_8)$ ?
  • Bonsoir Claude.

    C'est quoi un résultat en "projectif avec poids" ?
  • Pour une courbe hyperelliptique de genre $g$, l'espace projectif de dimension 2 approprié est $\mathbb P^2(1,g+1,1)$. Ce qui signifie, si $k$ est le corps de base, que l'on fait opérer $k^*$ par :
    $$
    \lambda \cdot (x,y,z) = (\lambda x, \lambda^{g+1} y, \lambda z)
    $$
    Et donc, dans cet espace projectf :
    $$
    (x : y : z) = (x' : y' : z') \quad \hbox {s'il existe $\lambda\ne 0$ tel que } (x', y', z') = (\lambda x, \lambda^{g+1} y, \lambda z)
    $$
    Je n'en ai pas l'habitude (je travaille en affine $y^2 = f(x)$, ce qui crée des traitements non uniformes selon que $f$ est de degré $2g+1$ ou $2g+2$). Et j'ai des gros trous en ce qui concerne les courbes hyperelliptiques (cf plus loin). Quand tu utilises un logiciel sur des objets que tu ne connais pas bien, cela pose vite des problèmes. C'est ce qui m'est arrivé hier et j'ai donc dû revenir au niveau du bébé. J'étais par exemple pas assez clair sur le fait qu'un automorphisme d'une courbe hyperelliptique détermine une homographie ${ax + b} \over {cx + d}$ et que l'automorphisme en question est de la forme :
    $$
    (x, y) \mapsto \left( {ax+b \over cx + d},\ {e \over (cx+d)^{g+1}} \right) \qquad \hbox {pour un certain $e \ne 0$}
    $$
    Ce qui s'écrit en $\mathbb P^2(1,g+1,1)$-homogène :
    $$
    (x : y : z) \mapsto (ax + bz : ey : cx + dz)
    $$
    Disons que la forme homogène avec poids $(1,g+1,1)$ ci-dessus des automorphismes d'une courbe elliptique, je ne l'ai pigé qu'hier. Un peu tard pour utiliser un système de calcul formel. Et bien sûr, $(a,b,c,d), e$ ne sont pas quelconques. Avec mes mauvaises habitudes affines, je m'en sortais avec $y^2 = \prod_{i=1}^{2g+2} (x-x_i)$ (je t'ai filé une petite note) sans avoir préparé le cas $y^2 = \prod_{i=1}^{2g+1} (x-x_i)$. Et ici, au niveau de la programmation, c'est mortel car il s'agit de $y^2 = x^5 - x$. Quel faut-il alors faire ? Se poser et apprendre un peu pour pouvoir utiliser efficacement magma. Il faut ainsi arrêter de traiter $2g+1$ et $2g+2$ séparément. Disons que pour l'instant, je ne suis pas opérationnel dans l'utilisation de $\mathrm {Aut}(C)$ en magma ($C$ courbe hyperelliptique). Et d'une.

    Le deuxième souci, et c'est la plaie de l'algèbre effective, ce sont les isomorphismes. Quand on utilise que $\mathrm {Aut}(C) \simeq \mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$, et que tu ne sais pas comment, tu es tout simplement dans la m.rde. Pas question de laisser faire magma, ici. Il faut que je ``prenne la main''. Mais prendre la main avec un objet $\mathrm {Aut}(C)$ que tu connais mal et un isomorphisme sur papier, tu ne va pas loin. Et c'est ce qui m'arrive. Et de deux. Attention : ici, je parle au niveau $\mathbb Q(i)$ (mal dit). Disons que j'ai désigné pour pas me fatiguer par $\mathrm {Aut}(C)$ le groupe de Galois $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t))$. Mais je vais pas continuer avec ces notations car cela va créer des confusions. L'isomorphisme $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t)) \simeq \mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$, il a été établi comment ? Par des moyens pas catholiques. Hum, la religion n'a rien à voir là-dedans, il faut que j'explique sinon le fil va être fermé. Je veux dire par des moyens groupistes reposant sur la connaissance des groupes d'ordre 24 qui ont telles ou telles propriétés. Ce n'est pas avec cela que tu fabriques un isomorphisme en machine.

    J'ai donc décidé de revenir à l'autre modèle de $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$, qui est le groupe binaire tétraédral, et que je note stupidement $\widetilde {A_4}$. Car il s'agit d'un modèle constitué de matrices $2\times 2$ de déterminant 1, à coefficients dans $\mathbb Q(i) \subset \mathbb C$. Avec un habitant de ce modèle, il ne doit pas y avoir en principe de souci pour fabriquer un habitant de $\mathrm {Aut}(C)$ ou du groupe de Galois $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t))$. Je ne sais pas si tu as regardé ce modèle (je t'avais fourni un pointeur sur une autre discussion). Il y a quelque chose d'important à signaler, qui passe inaperçu (mais pas quand tu utilises magma !!)
    $$
    \mathrm {PGL}_2(\mathbb C) = \mathrm {PSL}_2(\mathbb C) \qquad \hbox {mais c'est FAUX que} \quad
    \mathrm {PGL}_2(\mathbb Q(i)) = \mathrm {PSL}_2(\mathbb Q(i))
    $$
    C'est faux par manque de racines carrées dans $\mathbb Q(i)$. Et à gauche, c'est ce qui sert, disons :
    $$
    \mathrm {SL}_2(\mathbb C) / \{ \pm I_2\} \simeq \mathrm {PGL}_2(\mathbb C)
    $$
    pour fabriquer le binaire polyédral. Mais heureusement, par un miracle que je comprends pas bien, j'ai eu assez de racines carrées dans $\mathbb Q(i)$. Il faut regarder l'autre fil pour comprendre. Dès que tu programmes, tu comprends que de temps en temps tu as besoin qu'un scalaire soit un carré dans ton corps de base. Quand tu ne programmes pas, c'est pas toi qui paye, tu utilises $\mathbb C$ sur le papier et le tour est joué. Cela arrivera plus tard, au niveau $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t^2))$, et c'est là que l'on devra aggrandir $\mathbb Q(i)$ en $\mathbb Q(i,\sqrt 2) = \mathbb Q(i,\sqrt {-2}) = \mathbb Q(\root 8 \of 1)$.

    Et tout en fin de course, on espère avoir un point de vue intelligent sur $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3) \simeq \widetilde {A_4}$ (on peut dire que c'est un cas particulier du théorème de Arnaudiés-Bertin que je t'ai indiqué).

    Bref, hier, grand recul en arrière. C'est parfois nécessaire et utile.
  • A.D. a écrit:
    Je n'ai pas le temps de suivre la discussion. Permettez-moi d'ajouter le schéma en question
    Oui, oui (pour ``Permettez-moi ..."). Et un grand merci. C'est beau.

    Alain. Pendant que tu es là, as tu une vision ``effective'' sur $\mathbb {SL}_2(\mathbb F_3) \simeq \widetilde {A_4}$ où je désigne par $\widetilde {A_4}$ le groupe binaire tétraédral i.e. l'image réciproque du groupe tétraédral par :
    $$
    \mathrm {SL}_2(\mathbb C) \twoheadrightarrow \mathrm {SL}_2(\mathbb C) / \{ \pm I_2\} = \mathbb {PGL}_2(\mathbb C)
    $$
    Et, si possible, en remplaçant $\mathbb C$ par un petit corps de nombres ad-hoc (sans que l'égalité à droite soit alors conservée).

    Disons du même genre que le fait que la surjection soit scindée (groupistement)
    $$
    \mathrm {GL}_2(\mathbb Z[\sqrt {-2}]) \twoheadrightarrow \mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)
    $$
    cette surjection étant la réduction modulo l'idéal maximal $\langle 1 + \sqrt {-2}\rangle$ de norme 3 (je peux en dire plus, mais j'ai cru comprendre que tu n'as pas le temps). Merci.
  • L'isomorphisme $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t)) \simeq \mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$, il a été établi comment ?

    $15$ groupes d'ordre $24$, on peut gérer mais $52$ groupes d'ordre $48$, c'est plus problématique.

    On touche en tout cas au coeur du problème.
    Après quelques tergiversations ($p_S$ ou $p_N$), on sait comment transformer une matrice spéciale orthogonale $3\times 3$ réelle en une homographie de la sphère de Riemann. Idéal pour faire de la théorie de Galois.
    Problème : pour des besoins de correspondance galoisienne notamment, on a besoin de réaliser ces homographies (et leurs relèvements) comme matrices $2\times 2$ à coefficients dans le corps à $3$ éléments. Fabuleux !
    Sauf que j'ai beau cherché, cette réalisation m'est toujours opaque.
    Il faut regarder l'autre fil pour comprendre.

    J'y vais de ce pas.
  • Tu remarqueras que la réalisation de $\widetilde {A_4}$ que j'ai donnée dans l'autre fil n'est pas à coefficients dans $\mathbb Z[\sqrt {-1}]$ mais dans $\mathbb Q(i)$, en fait dans $\mathbb Z[1/2,i]$. Besoin d'anneaux pour réduire modulo je-sais-pas-quoi (si cela existe). Par ailleurs, faudra bien un jour ou l'autre que l'on remonte au demi-plan de Poincaré. Si tu pensais que c'était fini, et bien ...
  • $t^2$, fallait pas l'inviter. ;-)
  • Avec les notations de l'autre fil, on a un isomorphisme $\mathrm{Gal}(k(x)/k(t))\rightarrow\mathrm{PSL}_2(\mathbb{F}_3)$ en réalisant $h_3\mapsto \pmatrix {1 & 0\cr 1 & 1}$, $h_2\mapsto \pmatrix {0 & 1\cr -1 & 0}$.
  • Posons maintenant $h'_2(x)=i/x$.

    On a un isomorphisme $\mathrm{Gal}(k(x)/k(t^2))\rightarrow\mathrm{PGL}_2(\mathbb{F}_3)$ en réalisant $h_3\mapsto \pmatrix {1 & 0\cr 1 & 1}$, $h'_2\mapsto \pmatrix {-1 & 1\cr 0 & 1}$.
  • Dans ce que tu me dis, dans ton avant dernier post, avec :
    $$
    h_3 : x \mapsto {ix + 1 \over -ix + 1}, \qquad\quad h_2 : x \mapsto {1 \over x}
    $$
    on est au niveau $k(x)/k(t)$ et la seule nouveauté, c'est de dire qu'il y a un isomorphisme $\mathrm {Gal}(k(x)/k(t)) = \langle h_3, h_2\rangle \to \mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$, en précisant les images de $h_3$, $h_2$. Quelle en est la justification ? Coquille il faut lire $\mathrm {PSL}_2(\mathbb F_3)$, et pas $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$,

    Suite de mes aventures hyperelliptiques. Avec une courbe hyperelliptique $y^2 = f(x)$ de genre $g$, on ``avait dit'' qu'un automorphisme de $C$ déterminait une homographie $h(x) = {ax+b \over cx+d}$ et un facteur $k(x)$ vérifiant :
    $$
    f(h(x)) = k(x)^2 f(x)
    $$
    l'automorphisme étant $(x,y) \mapsto (h(x), k(x)y)$. Mais on a beaucoup mieux. Car un tel automorphisme détermine l'homographie $h(x)$ comme ci-dessus et un scalaire $e \ne 0$ vérifiant :
    $$
    f(h(x)) = {e^2 \over (cx+d)^{2g+2}}\ f(x)
    $$
    Que faire en face d'un tel énoncé ? Chercher de la documentation sur le net ? Relire mes 2 pages sur le B.A.BA sur les courbes hyperelliptiques ? Comprendre l'importance de l'unicité de l'involution hyperelliptique ? Avoir envie d'une version purement algébrique (cela existe) ? ...etc. Je ne peux pas répondre à ta place pour toi (j'ai déja du mal à le faire pour moi).

    Une question simple (et vachement importante). Ne pas oublier que $h(x) = {ax + b \over cx + d}$ ne détermine pas $(a,b,c,d)$. Que se passe-t-il ci dessus, au niveau $e$, quand on remplace $(a,b,c,d)$ par $(a',b',c',d') = \lambda (a,b,c,d)$. I.e. quid de $e'$ en fonction de $e$ ?

    Bref, je peux pas tout raconter mais ce coup du $e$ m'a fait vachement avancer. Car j'ai fini par comprendre que $\widetilde {A_4}$ s'injecte CANONIQUEMENT dans $\mathrm {Aut}(C)$. Je ne peux que faire une petite exécution magma. Sauf que maintenant, c'est moi qui ai pris la main (je ne me laisse plus faire).

    > A4tilde ;
    MatrixGroup(2, Qi) of order 2^3 * 3
    Generators:
        [ 1/2*(i + 1) 1/2*(-i + 1)]
        [1/2*(-i - 1) 1/2*(-i + 1)]
    
        [-i  0]
        [ 0  i]
    > C ;                  
    Hyperelliptic Curve defined by y^2 = x^5 - x over Qi
    > H3 := A4tilde.1 ;             
    > H3 ;
    [ 1/2*(i + 1) 1/2*(-i + 1)]
    [1/2*(-i - 1) 1/2*(-i + 1)]
    > Graal(H3) : Minimal ;
    (x : y : z) -> (1/2*(i + 1)*x + 1/2*(-i + 1)*z : y : 1/2*(-i - 1)*x + 1/2*(-i + 1)*z)
    > 
    > H2 := A4tilde.2 ;    
    > H2 ;
    [-i  0]
    [ 0  i]
    > Graal(H2) : Minimal ;
    (x : y : z) -> (-i*x : y : i*z)
    

    Il est très important de comprendre que j'ai ``rigidifié'' les 12 homographies en les remontant en 24 matrices de $\mathrm{SU}_2(\mathbb C)$ (en fait rien ne sort de $\mathbb Q(i)$, comme déja dit).
    Le H3 que tu vois, c'est une des deux matrices de $\mathrm {SU}_2(\mathbb C)$ codant $h_3$, l'autre étant $-H_3$. Idem pour $H_2$ versus $h_2$. Coquille : l'homographie associée à la matrice diagonale $H_2 = \mathrm {Diag}(-i,i)$ n'est pas $x \mapsto 1/x$ mais $x \mapsto -x$. Mais ceci ne chnage rien à ce qui vient. Et le miracle, c'est qu'une telle matrice $\pmatrix {a & b\cr c & d\cr}$ détermine l'automorphisme, en coordonnées $\mathbb P^2(1,g+1,1)$-homogènes (ici g = 2):
    $$
    (x : y : z) \mapsto (ax + bz : y : cx + dz) \qquad \hbox {avec $e = 1$ !!}
    $$
    Dit un peu autrement, le groupe $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t))$ EST le groupe $\widetilde {A_4}$. Je mets EST en majuscule et pas isomorphe (la plaie de l'algèbre effective).

    Il reste, si on veut, à mettre en isomorphie, les deux groupes $\widetilde {A_4}$ et $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$. Mais cela, c'est une autre histoire, totalement indépendante de la chose galoisienne et de la courbe hyperelliptique. On peut TOUT oublier de ce contexte : $\widetilde {A_4}$ est un groupe de matrices vachement précis, qui peut se définir de manière self-contained, et le groupe $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$, c'est le groupe que tu sais.

    Quel progrès chez moi (même si je n'ai pas tout compris, loin s'en faut) ? le coup du $e$ ! Que je tire d'où ? En lisant la doc magma hier ! Difficile d'en dire plus par post.
  • C'est la prérentrée aujourd'hui. (td)
    J'ai lu ton post mais je n'ai pas compris tous les détails donc je regarderai ça plus attentivement ce soir.
    Mais je suis déjà frappé par le fait que $\mathrm{Aut}(C)$ sur $\mathbb{Q}(i)$ soit exactement $\widetilde {A_4}$.
    Dans ce cas-là, on peut donc bien oublier $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$ comme tu l'avais pressenti.
    Reste le problème de $\mathrm{Aut}(C)$ sur $\mathbb{Q}(\zeta_8)$, qui, d'ailleurs, n'apparaît pas dans l'exo original des Douady... Une cerise sur le gâteau bien embarrassante. :-S

    De mon côté, dans les deux posts précédents, j'ai voulu juste faire mumuse avec les deux groupes de Galois liés à $k(x)$. Justification : $\mathrm{PSL}_2(\mathbb{F}_3)=<a,b|a^3=1,b^2=1,(ba)^3=1>$ et $\mathrm{PGL}_2(\mathbb{F}_3)=<a,b|a^3=1,b^2=1,(ba)^4=1>$. Bref, du basique.

    P.S. : La fonction Graal, elle est de toi non ?
  • J'ai apporté des rectificatifs car j'ai trouvé le moyen de confondre $x \mapsto 1/x$ et $x \mapsto -x$. Mais cela ne change rien au binz. Oui, la fonction Graal est de mézigues : elle consiste à associer à la matrice $\pmatrix {a& b\cr c & d\cr}$ l'automorphisme de la courbe hyperelliptique :
    $$
    (x : y : z) \mapsto (ax + bz : y : cx + dz)
    $$
    Il faut juste (sic) que cela soit un automorphisme !! I.e. que $\pmatrix {a& b\cr c & d\cr}$ ne vive pas n'importe où. Et son lieu de vie est le mal-nommé $\widetilde {A_4}$.

    Donc, je ne me laisse plus faire par magma. Je vais essayer plus tard d'expliquer ce que signifie se laisser faire par magma.
    Attention : pour l'instant, je n'ai pas prouvé grand chose. Mais ce qui compte avant tout, ce n'est pas de prouver mais de jouer ! Ici, en jouant, on a fini par situer correctement quelques objets par expérimentation. Et ce n'est pas fini. Si on veut vraiment faire des maths avec des preuves ...etc..., il n'y a qu' à aller lire la littérature. Et page 406, dans Douady, section 6.8 Groupes d'automorphismes : le cas du genre 2. On se dit ``super'', c'est exactement ce dont j'avais besoin. Avec en prime un exercice 6.8 p. 411 (Groupes d'automorphismes, genre 2) pour l'instant, je vois pas le rapport entre le contenu et le titre. Je n'ai pas lu ces pages 406-411 (c'est pas bien), juste parcouru. C'est ``analytique'' (surface de Riemann versus courbe algébrique) : arg, comment est ce que je vais pouvoir jouer avec ?
  • Pendant quelque temps, il va falloir s'interdire le mot isomorphe (j'exagère). Un nouvel exemplaire de $\mathrm {GL_2}(\mathbb F_3)$ dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb Q(\zeta_8))$, avec un groupe de réflections s'il vous plait, à la page 52 de http://dspace.library.uu.nl/bitstream/handle/1874/865/full.pdf. Je crois qu'il s'agit d'une thèse sous la direction de Beukers. Et des nouveautés aussi à la page 6 de Beukers http://math.univ-lyon1.fr/~roblot/ihp/Fermatlectures.pdf. Attention : cela commence à faire pas mal de réalisations de petits groupes linéaires sur les corps finis en caractéristique $0$. Pas eu le temps de comparer avec la réalisation dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb Z[\sqrt {-2}])$ de Rubin & Silverberg signalée hier.
    Attention aussi au fait que le groupe au dessus du groupe octaédral à la page 6 de Beukers est un groupe d'ordre 48 qui n'est pas un exemplaire de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ mais du groupe binaire octaédral $\widetilde {S_4}$. Il va falloir mettre de l'ordre dans tout ce (beau) monde. A vrai dire, je suis un peu dépassé par les réalisations de tous ces petits groupes. Fort possible que Klein ait frappé dans cette histoire. Et il va bien falloir que je te parle de la $\mathbb Z[j]$-réalisation de $\mathrm {PSL}_2(\mathbb F_3)$, qui est quelque chose de nouveau (et qui vient probablement du demi-plan de Poincaré).
    La seule manière de s'en sortir est de faire le point pour le revêtement tétraédral : d'où sommes nous partis ? 4 points équidistants dans notre brave $\mathbb R^3$ euclidien, localisé dans le brave cube euclidien, un tétraèdre euclidien normal, quoi. Tout cela passé sur la droite projective $\mathbb P^1(\mathbb C)$, via le fameux $\mathrm {PSU}_2(\mathbb C) \simeq \mathrm {SO}_3(\mathbb R)$, où l'on remplace $\mathbb C$ par un petit corps de nombres tout en remontant à $\mathrm {SU}_2(\mathbb C)$ ...etc... Y'en a tellement dans ma pauvre tête que je mélange les pinceaux entre :
    $$
    \mathrm {PGL}, \qquad \mathrm {PSL}, \qquad \mathrm {GL}, \qquad \mathrm {SL}
    $$
    Urgence : faire le point !

    PS : comment une cerise sur le gâteau pourrait-elle être embarrassante ? T'aime pas les sucreries ?
  • J'adore. :)o
    Est-ce qu'avec Maple, on peut créer un groupe fini de matrices à coefficients dans un corps fini à partir de quelques générateurs ?
    J'ai vu que tu pouvais le faire avec magma.
  • A ta question sur maple, j'en sais rien. De toutes manières (j'ai enseigné maple pendant 10 ans), je ne veux surtout PAS l'utiliser lorsque je fais joujou en maths (c.a.d. assez souvent). J'ai besoin d'un outil solide même si j'ai mis un an avant d'être opérationnel.

    Je vais de surprise en surprise. Je t'attache un pdf résultat d'une exécution magma sur le ``modèle de Waall de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$'' dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb Q(\zeta_8))$. Est ce que c'est lisible par une personne qui ne connait pas magma ? Disons surtout par toi ? Je suis en train de lister (comme un bourrin) ses propriétés. Sans avoir lu Waall (je verrais plus tard). Je crois que le modèle de Rubin & Silverberg n'a pas ses qualités. Je ne sais plus comment nommer ces groupes (surtout pas $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$, c'est nul) et de plus, dans mes sources magma, c'est le bazard.

    Ajout Le modèle de Waall est contenu dans $\mathbb U_2(\mathbb C)$. Encore un qui n'était pas invité. Avoir avec soi la classification de Shephard & Todd (Finite Unitary Reflection Groups, Canad. J. Math 6, 1954) ne peut pas faire de mal. Inutile de me demander ce qu'est un ``refection group''.
  • J'ai posé cette question sur maple pour notamment vérifier mes isomorphismes d'hier matin et aussi disposer d'une calculette de mon côté. Tant pis...
    Tu penses que les groupes de Galois liés à cet exo sur le tétraèdre sont tous EGAUX à des groupes connus ?
  • Plusieurs questions ou remarques
    (1) Tu n'es pas sûr, au niveau $\mathrm {Gal}(k(x)/k(t))$ ou $\mathrm {Gal}(k(x)/k(t^2))$ de tes isomorphismes ?
    (2) Je ne peux pas répondre à ta question sur les groupes connus : je n'ai découvert le ``groupe de Waall'' que ce matin. Je l'avais dans mes archives, mais jamais regardé (le jour où l'on aura lu tout ce que l'on a dans notre bureau ..)
    (3) Tu n'as pas répondu à ma question sur magma : arrives tu à lire, dans l'exécution magma, les propriétés du groupe $\mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)$ : il s'agit de l'exemplaire de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ contenu dans $\mathrm {GL_2}(\mathbb Q(\zeta_8))$ fourni par Waall.

    Devinette. Soit
    $$
    A = \pmatrix {a & b\cr c &d \cr} \in \mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)
    $$
    Comment lui associer un automorphisme de la courbe hyper-elliptique $y^2 = x^5 - x$
    $$
    (x : y : z) \mapsto (ax + bz : ey : cx + dz) \qquad \hbox {avec $e$ = combien en fonction de $A$ ?}
    $$
    Au pif. C'est ce que j'ai fait. Et j'ai gagné.

    (4) D'où vient le groupe de Waall (Klein, Beukers) ??
    (5) Mon exécution est maintenant passée à 3 pages et un chouillas. Mais si tu ne peux pas lire (cf question 3), inutile de faire une mise à jour.

    Que reste-t-il à faire ?? Ben, TOUT. Mais c'est mieux d'avoir quelque chose à montrer que rien.

    Une dernière : pas du coupé-collé de l'exercice de Douady, n'est ce pas ? (que j'ai pas encore compris !)
    Ajout Je me force à écrire correctement Waall : Alexa van der Waall. Page 52, elle dit que son groupe $G$ est IDENTIQUE au groupe $G_{12}$ de la classification de Shephard & Todd. Elle mentionne Beukers pour les invariants $J_6, J_8$ de ce groupe (sa représentation en dimension 2) et le fait que Felix Klein avait (visiblement) réalisé des calculs avec ce groupe. Cela vaut le coup de jeter un coup d'oeil sur la page 2 de son introduction où l'on voit les noms de Fuchs, Riemann, Scharwz, Gordan, Klein, Jordan. Et à la page 3 des noms plus récents (van der Put, Springer, Ulmer, J.A. Weil). Et beaucoup d'autres que je ne connais pas. Sans oublier Lamé qui figure dans le titre de sa thèse. Du beau monde. Respect.
  • Rentré de la prérentrée, je te réponds :

    (1) Je suis assez confiant mais une petite vérification logicielle ne peut pas faire de mal, d'autant que je me suis vraiment donné de la peine pour trouver ces matrices de $\mathrm{PGL}_2(\mathbb{F}_3)$.
    De plus, je pense pouvoir monter à l'étage hyper-elliptique si ces calculs sont bons.
    Voilà le pourquoi de ma question sur maple.

    (3) et (5) Je veux bien la mise à jour magma parce que ça me parle pas mal en fait.

    Pour la devinette, j'arrive pas à trouver la référence pour apprendre à connaître $\mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)$.

    Enfin, j'ai l'impression qu'on est à des années-lumières des Douady mais, maintenant, je pense que ça vaudrait le coup d'étudier leur point de vue qui doit sûrement avoir ses mérites...
  • En ce qui concerne $\mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)$, il faut apprendre à le connaître tout seul avec ce qui est mentionné à la page 52 de Waall (peut-être aller voir ce qu'en disent Shephard & Todd, je l'ai pas encore fait). Et c'est justement pour cette raison que j'ai écrit mon programme magma pour gagner du temps.
    De la même manière que $\mathrm {Aut}(C)$ sur $\mathbb Q(i)$, c'est $\widetilde {A_4}$, le groupe $\mathrm{Aut}(C)$ sur $\mathbb Q(\zeta_8)$, c'est $\mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)$. Mieux : $\widetilde {A_4}$ est contenu dans $\mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)$ : c'est exactement le sous-groupe constitué des matrices de déterminant 1. ``Rappel ': les matrices de $\mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)$ ont pour déterminant $\pm 1$. Cela devrait te permettre de deviner le ``$e$", si tu vois ce que je veux dire par là.

    Il faudrait donner un nom de code intelligent au groupe tétraédral. C'est un groupe d'homographies canoniquement isomorphe à $\mathrm {SO}(T)$, donc canoniquement isomorphe à $A_4$, à condition de préciser le $4$ : par exemple, les 4 sommets du tétraèdre (mais on n'a pas envie de les passer dans $\mathbb P^1(\mathbb C)$, because expression compliquée). De même $\mathrm {SL}_2(\mathbb F_3)$ est canoniquement isomorphe à $A_4$ à condition de préciser le 4 : c'est le cardinal de la droite projective $\mathbb P^1(\mathbb F_3)$ i.e. les 4 droites (vectorielles) de $\mathbb F_3^2$. Donc, tous les groupes de ce paragraphe sont isomorphes à $A_4$.

    De plus, pour spécifier un isomorphisme, il me semble que $A_4$ possède une propriété de rigidité : on a $A_4 = \langle x,y\rangle$ avec $x$ d'ordre $2$, $y$ d'ordre $3$. Et quelque soit l'égalité $A_4 = \langle x',y'\rangle$ avec $x'$ d'ordre $2$ et $y'$ d'ordre 3, il existe un et un seul automorphisme de $A_4$ transformant $x$ en $x'$ et $y$ en $y'$. Je dis bien, il me semble. Si c'est ok, cela devrait simplifier le coup de ton $h_3 \mapsto ..$ et $h_2 \mapsto ..$. Et si cela se trouve, il y a encore plus de rigidité : par exemple, si $x$ est d'ordre $2$, $y$ d'ordre $3$, alors $A_4$ est engendré par $x,y$. Il y aussi la rigidité suivante (mais peut-être pas très utile ici) : si $A_4 = \langle x,y\rangle$, alors par exemple, $x$ est d'ordre 2 et $y$ d'ordre 3 ou l'inverse.
  • Donc en fait, tu passes l'automorphisme de $C$ en coordonnées projectives pour le CODER en une matrice $2\times 2$ à coefficients dans le corps $K$ de nombres choisi.

    Après quelques vérifications dans magma (j'ai tout lu), il me semble qu'il reste à prouver que :

    Si $K=\mathbb{Q}(\zeta_8)$, alors $\mathrm{Aut}(C)=\mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)$, à savoir le sous-groupe de $\mathrm{GL}_2(K)$ engendré par $\pmatrix {0 & \zeta_8\cr \zeta_8^{-1} &0 \cr}$, $\dfrac {1} {\sqrt{2}}\pmatrix {1 & 1\cr 1 &-1 \cr}$ et $\dfrac {1} {\sqrt{2}}\pmatrix {1 & i\cr -i &-1 \cr}$.
  • Je vais répondre plus loin à ton dernier post. Ici, je raconte comment, dans des cas particuliers, magma s'en sort pour tester si deux groupes finis sont isomorphes et si oui exhiber un isomorphisme. Je dis bien dans des cas particuliers et j'ajoute que n'y connais pas grand chose. On va prendre un exemple qui nous est cher, depuis hier, celui du groupe $G_{12}$ dans la classification de Shephard-Todd. Il se trouve que magma intègre cette classification, dispose d'un chapitre entier sur les groupes de réflections (cela fait partie des 11 chapitres consacrés à ``Lie Theory''). Evidemment, je vais utiliser un tout petit bout de ses possibilités car je suis un peu ignare dans ce domaine (groupes de Coxeter, systèmes de racines, algèbres de Lie, algèbres de Kac-Moody ...etc..).

    > G12, plongement := ShephardTodd(12) ;
    > G12 ;
    MatrixGroup(2, Cyclotomic Field of order 8 and degree 4)
    Generators:
        [          -1            0]
        [-z^3 - z + 1            1]
    
        [          1 z^3 + z + 1]
        [          0          -1]
    
        [ z^3 + z - 1           -2]
        [-z^3 - z - 1 -z^3 - z + 1]
    > plongement ;
    Mapping from: GrpMat: G12 to GL(2, CyclotomicField(8))
    > GL2F3 := GL(2,GF(3)) ;               
    > GL2F3 ;
    MatrixGroup(2, GF(3)) of order 2^4 * 3
    Generators:
        [2 0]
        [0 1]
    
        [2 1]
        [2 0]
    

    Voici donc nos deux groupes de la semaine, qui a priori n'ont rien à voir sauf que ``l'on sait'' (il faudra le prouver un jour ou l'autre) qu'ils sont isomorphes. On va demander à magma : mais pour lui, c'est du petit lait car en fait, ils appartiennent à une catégorie de groupes dits polycycliques. Ce que je sais c'est que ce sont des groupes qui ont une présentation très spéciale et qui ont été très étudiés. Et visiblement, magma le ``sait''. Je vais demander une présentation polycyclique de chacun de ces deux groupes :

    > PCGroup(G12) ;                       
    GrpPC of order 48 = 2^4 * 3
    PC-Relations:
        $.1^2 = Id($), 
        $.2^3 = Id($), 
        $.3^2 = $.5, 
        $.4^2 = $.5, 
        $.5^2 = Id($), 
        $.2^$.1 = $.2^2, 
        $.3^$.1 = $.4 * $.5, 
        $.3^$.2 = $.4, 
        $.4^$.1 = $.3 * $.5, 
        $.4^$.2 = $.3 * $.4, 
        $.4^$.3 = $.4 * $.5
    Mapping from: GrpMat: G12 to GrpPC
    > 
    > PCGroup(GL2F3) ;                     
    GrpPC of order 48 = 2^4 * 3
    PC-Relations:
        $.1^2 = Id($), 
        $.2^3 = Id($), 
        $.3^2 = $.5, 
        $.4^2 = $.5, 
        $.5^2 = Id($), 
        $.2^$.1 = $.2^2, 
        $.3^$.1 = $.3 * $.5, 
        $.3^$.2 = $.4 * $.5, 
        $.4^$.1 = $.3 * $.4 * $.5, 
        $.4^$.2 = $.3 * $.4, 
        $.4^$.3 = $.4 * $.5
    Mapping from: GrpMat: GL2F3 to GrpPC
    

    Visiblement, c'est la même présentation polycyclique. C'est donc un jeu d'enfants pour magma

    > ok, f := IsIsomorphic(GL2F3, G12) ;
    > ok ;
    true
    > f ;
    Mapping from: GrpMat: GL2F3 to GrpMat: G12
    Composition of Mapping from: GrpMat: GL2F3 to GrpPC and
    Mapping from: GrpPC to GrpPC and
    Mapping from: GrpPC to GrpMat: G12
    

    Tu vois que l'isomorphisme exhibé passe par un intermédiaire (l'exemplaire polycyclique).
    Mais bien sûr, tous les groupes finis sont loin d'être polycycliques. Alors comment fait magma ? Je n'en sais bigre rien, faut demander à un spécialiste des groupes qui s'intéresse à l'aspect ``computationnel''.
  • Je réponds (ou j'essaie de répondre) à ton dernier post. Je vais plutôt partir dans l 'autre sens. Soit
    $$
    A = \pmatrix {a & b\cr c & d\cr} \in \mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3) \subset \mathrm {GL}_2(\mathbb Q(\zeta_8)) \cap \mathbb U_2(\mathbb C)
    $$
    Je lui associe $\Theta_A \in \mathrm {Aut}(C)$, que je donne en coordonnées homogènes avec poids $(1, g+1, 1)$ (ici $g= 2$ mais cela ne se voit pas).
    $$
    \Theta_A : (x : y : z) \mapsto (ax + bz : \det(A) y : cy + dz)
    $$
    Bien sûr, je pourrais fournir $\Theta_A$ en coordonnées affines comme (je faisais) autrefois ; mais il se trouve, puisque je dois utiliser magma, qu'il faut que j'apprenne à l'utiliser correctement (j'ai été bloqué pendant presque deux jours à cause de mon ignorance de $\mathbb P^2(1,g+1,1)$).
    Que faut-il vérifier ? Rappel : $\det A = \pm 1$ car $AA^* = I_2$ (ne pas oublier que $A \in \mathbb U_2(\mathbb C)$). Que $\Theta_A$ est un automorphisme de $C$ : je n'ai pas eu le temps de le faire (je préfère m'investir dans des domaines d'utilisation de magma que je ne connais pas). Donc à faire. Ensuite, il faut vérifier que $A \mapsto \Theta_A$ est un morphisme injectif de groupes :
    $$
    \mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3) \hookrightarrow \mathrm {Aut}(C)
    $$
    Donc à faire aussi. Et maintenant, un résultat sur les courbes algébriques dit que pour une courbe algébrique de genre 2, nécessairement hyperellliptique, en caractéristique $0$, on a la borne $\#\mathrm {Aut}(C) \le 48$. C'est le brouillon CurveAutomorphismBounds de 3 pages que j'ai attaché il y a pas longtemps dans cette discussion. Bilan (si on on admet ce résultat) : pour des raisons de cardinaux (48), alors $A \mapsto \Theta_A$ est un isomorphisme (j'ai envie de dire naturel et quasi-canonique).

    Peut-être que l'on peut fournir une preuve à la main de $\#\mathrm {Aut}(C) \le 48$. En passant : il est donc inutile d'aggrandir le petit corps de base $k = \mathbb Q(\zeta_8)$. On aura beau le remplacer par la (une) clôture algébrique $\overline {\mathbb Q}$ et même $\mathbb C$, cela ne va pas créer de nouveaux automorphismes de $C$ (alors que l'on a vu la différence entre $\mathbb Q \mapsto \mathbb Q(i) \to \mathbb Q(\zeta_8)$).

    Mais attention : a-t-on vraiment besoin de $\mathrm {Aut}(C)$ tout entier ? Ne pas confondre ce groupe avec le sous-groupe de $\mathrm {Aut}(C)$ constitué des automorphismes qui préservent le revêtement $\pi : C \to \mathbb P^1$ de degré $48$ (composé de $(x,y) \mapsto x$, $x \to t=F(x)$, $t \mapsto t^2$). Algébriquement, le groupe $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t^2))$. Mais ce groupe est d'ordre 48. Donc tout est bien qui finit (hum) bien.

    Je vois que tu as pu lire les résultats d'exécution magma. Donc assez lisible ?

    Une question pour plus tard. Soit $k$ un petit corps de base, disons de caractéristique $0$ parce qu'on est frileux. Allez, c'est pas moi qui paye $k = \mathbb C$. C'est quoi une extension hyperelliptique $E/k$ ?
  • Du nouveau : la réalisation de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ dûe Rubin & Silverberg (je pense), donnée il y a quelques jours :
    $$
    \mathrm {RSGL}_2(\mathbb F_3) \subset \mathrm {GL}_2(\mathbb Z[\sqrt {-2}])
    $$
    est un groupe de transvections me dit mon outil habituel. Mais sa réalisation n'est pas unitaire. Je parie qu'il est linéairement conjugué à $\mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3) = G_{12}$. Je vais essayer d'en savoir plus. Rappel :
    $$
    \mathbb Q(\zeta_8) = \mathbb Q(i,\sqrt 2) = \mathbb Q(i,i\sqrt 2) = \mathbb Q(\sqrt 2,i\sqrt 2)
    $$
    Bref, tout baigne dans $\mathbb Q(\zeta_8)$. Et ce qui est bien avec la réalisation de Rubin & Silverberg, c'est que $1 + \sqrt {-2}$ est de norme 3 dans $\mathbb Z[\sqrt {-2}]$, (attention pas dans $\mathbb Z[\zeta_8]$ !) et donc permet la réduction modulo l'idéal maximal $\langle 1+z\rangle$ de $\mathbb Z[\sqrt {-2}]$, de corps résiduel $\mathbb F_3$, acoquinant ainsi la caractéristique $0$ et caractéristique $3$ et permettant une comparaison quasi-canonique. En passant : le groupe binaire tétraédral $\widetilde {A_4}$ est, par définition, à coefficients dans $\mathbb Q(i)$. Tous les intervenants sont là.

    Je viens de voir, dans A First Course in Modular Forms (Diamond & Shurman), que la réalisation de Ribet & Silverberg figure dans (la question a de) l'exercice corrigé 9.6.4 pages 397-398. Mais le corrigé est grossièrement faux. il va falloir s'y coller. L'exercice est consacré à la première partie des arguments de Wiles dans son fameux papier (1995) apportant la solution au célèbre résultat (Fermat's last theorem). Du coup, je ne sais pas si la réalisation ci-dessus est dûe à Ribet & Silverberg ou à Wiles. De toutes manières, le $W$ est déja pris pour la réalisation de Waall. Il va sans dire que je ne connais absolument rien au contenu de l'exercice 9.6.4 (il est question de représentations galoisiennes) mais je sais quand même détecter l'erreur dans le corrigé de la première question.
  • Avec tes commentaires, ta feuille magma est très lisible car j'ai une certaine habitude de ce type de logiciel.

    Ce qui m'échappe encore, c'est la correspondance entre $\mathrm {Aut}(C)$ et $\mathrm {Aut}(k(x,y))$, lacune qui doit m'empêcher de répondre à la question de la définition d'une extension hyperelliptique...
    D'ailleurs, est-ce que $[k(x,y)/k(t^2)]=48$ n'implique pas que $\#\mathrm {Aut}(C) \le 48$ ?
  • Pour la deuxième question, c'est non, mais il faudra que je donne des exemples pour expliquer ce non.
    Quant à ta première phrase, je pense que tu peux ``virer'' le Aut. A mon avis, et on en a déja parlé ... c'est le lien entre l'algèbre et la géométrie !!
    $$
    \mathbb P^1(\mathbb C) \quad \hbox {versus} \qquad \mathbb C(z)
    $$
    A gauche, j'ai mis un objet géométrique et à droite un objet algébrique. Qui est le truc de qui ?
    Dit autrement, jusqu'à maintenant, on a réussi à s'en sortir avec peu de connaissances sur les courbes algébriques (ou les corps de fonctions algébriques de dimension 1, qui en sont la contre-partie algébrique). Mais combien de temps peut-on (pourra-t-on) tenir ? Comprendre ce qu'est le genre (que ce soit de manière géométrique ou algébrique) n'est quand même pas une mince affaire (on veut pas qu'en causer dans les salons mondains).

    Voici une première définition pas tout à fait juste. On dit que $E/k$ est une extension hyper-elliptique si $E$ n'est pas un corps de fractionnelles (à une indéterminée, on baigne toujours dans la dimension 1) et s'il existe $K$, $k \subset K \subset E$, vérifiant :
    $$
    K \hbox { est un corps de fractions rationnelles à une indét. sur $k$}, \qquad
    [E : K] = 2
    $$
    Et le premier résultat (pour moi spectaculaire) : c'est que $K$ est unique. Ce qui n'est absolument pas évident. Et puisque $K$ est unique, on peut parler de $\mathrm {Aut}(E/K)$ qui est engendré par un automorphisme $\sigma$ de $E/K$, donc d'ordre 2 (un $k$-automorphisme mais aussi un $K$-automorphisme) : c'est l'involution hyperelliptique de $E/k$.

    La définition est fausse car il faut écarter le cas elliptique (genre $g= 1$), ce qui demande un peu de temps pour savoir comment je pourrais le dire (j'ai exclus $g = 0$ en virant les corps de fractions rationnelles).
  • Ce que j'ai à peu près compris, c'est le cas où $t=F (x)$ avec son revêtement ramifié.
    Dans ma bibliothèque, j'ai pas mal de choses sur les courbes elliptiques en théorie des nombres mais rien sur les courbes algebriques.
    Un conseil de lecture ?
  • Conseil de lecture (courbes algébriques et corps de fonctions algébriques) ? Il me semble que cela a déjà été évoqué sans vraiment que je ne réponde. Je te dirai ``des choses'' plus tard mais ce qui convient à l'un peut ne pas convenir à l'autre. Il y a eu pour moi au moins deux déclics : la découverte (avec Manu, le Manu des entiers de Manu) du fait que l'on pouvait calculer le genre (d'un corps de fonctions algébriques) en regardant le code Axiom de Manuel Bronstein (il est décédé en 2005, cf http://www.ccas.ru/sabramov/ps/PCS56.pdf). Je ne sais pas si tu te rends compte : comprendre la calculabilité d'un tel objet en allant fouiller dans les sources d'Axiom (qui étaient donc ouverts), cela en dit long sur ... On y voyait qu'il fallait savoir calculer des fermetures intégrales (ce qui n'est pas de la tarte).
    Le second déclic, c'est dans le cadre que tu dis $t = F(x)$ où l'on a pigé (toujours avec Manu, faut dire que l'on avait passé pas mal de temps sur le chapitre Valuations de Bourbaki et on était donc très ``valuatif'' à l'époque) en posant $L = k(x)$, $K = k(t) \subset L$, en oubliant $x, t$ (en les perdant dixit C.Q.) que le revêtement $\mathbb P^1 \ni x \mapsto t=F(x) \in \mathbb P^1$ (ici, on voit bien que le statut de $x$ a changé), pouvait être valuativement algébrisé en
    $$
    W \mapsto V = W \cap K
    $$
    où $W$ parcourt les anneaux de valuation (discrète) de $L/k$ i.e. $W$ est un anneau de valuation pour $L$ contenant $k$ (le ``pour'' étant comme dans Bourbaki) ; bien sûr, $V$ est un anneau de valuation (discrète) de $K/k$.

    Tu vas me dire : mais c'est quoi ce machin et cette réponse qui ne répond pas à ma question. Comme d'habitude, j'ai envie de dire ``mais c'est ma réponse''. Une remarque quand même : à l'époque, il n'y avait pas les possibilités actuelles du Net, et on doit certainement trouver de bons tuyaux sous un moteur de recherche. La preuve, c'est que je viens de retrouver cela, https://arxiv.org/pdf/math/0312284v1.pdf, où cela parle de courbes hyperelliptiques (mais c'est pas dedans que l'on apprend les fondements).
    A suivre.
  • Comme j'étais plutôt algébriste (et pas mal bloqué par l'utilisation de $\mathbb C$ et des choses comme cela), j'ai appris le métier dans le contexte des corps de fonctions algébriques avec par exemple Stichtenoth (Algebraic Function Fields And Codes). Comme l'auteur voulait que cela puisse s'appliquer au cas où le corps de base est fini (c'est important en théorie des codes !), j'étais sûr que cela ne commencerait pas ``A partir de maintenant, $k$ désigne un corps algébriquement clos''. Et oui, j'étais bloqué. Je voulais (trop) pouvoir faire des calculs, et j'aimais pas les corps algébriquement clos. Maintenant, je m'en fiche car j'ai appris à distinguer le lieu de vie des points et le lieu de vie des coefficients. Faut-il conseiller l'ouvrage de Stichtenoth? Je n'oserais pas. Car, il est dans le style de Chevalley (que je n'ai pas lu) où tu vois très peu d'équations de courbes algébriques mais beaucoup d'anneaux de valuation (discrète).

    Plus terre à terre : par exemple le Fulton : http://www.math.lsa.umich.edu/~wfulton/CurveBook.pdf. C'est dingue : de nos jours, tu fais "Algebraic Curves pdf'' dans un moteur de recherche et tu n'as plus qu'à mettre du papier (beaucoup de papier) dans ton imprimante. Comme d'habitude, j'ai dû acheter pas mal d'ouvrages autour de cela et tous m'ont apporté un petit quelque chose, y compris le fameux livre de R. Hartshorne qui m'a toujours effrayé (et c'est encore le cas).

    Et puis il y eu le papier de Hess : Computing Riemann-Roch spaces in Algebraic function fields and related Topics, à JSC en 2002. C'est l'implémenteur (un des) en magma des domaines liés au courbes algébriques et corps de fonctions algébriques.

    Tout cela est un peu décousu. Désolé. Faut commencer par comprendre qu'une courbe algébrique ce n'est pas son équation. Comme mon point de vue est essentiellement corps de fonctions algébriques, cela ne peut pas faire de mal de faire des exercices du type ``cubic to quartic'' et ``quartic to cubic''. Tu connais ?

    Peut-être les plus mauvais conseils qui soient ?
  • A propos des réalisations de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$, j'attache ``ce qu'il y a à faire''. J'espère que c'est clair (du point de vue typographique et mathématique). En ce qui concerne la dernière question, expliciter une conjugaison linéaire des deux réalisations de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb Q(\zeta_8))$, pour l'instant je ne sais pas faire (même avec magma, faut éviter de penser que quand tu l'as avec toi, tu peux faire n'importe quoi). Les groupes en question sont des groupes de réflections et je pense qu'un spécialiste saurait quoi faire. Est ce que tu connais ces choses là ? Je crois que je vais faire un truc bourrin en déterminant les invariants (ce sont des anneaux de polynômes, c'est justement le théorème de Shephard-Todd-Serre) et ensuite je sais pas trop. As tu des idées pour la première question ?

    Une alternative à magma (pas gratuit) : Sage et G.A.P (spécialisé en théorie des groupes, je pense).
    ToDo.pdf 484.1K
  • Très bonnes réponses au contraire avec différents points de vue.
    J'ai trouvé un truc qui se rapproche peut-être du Fulton : [LeStum].
    T'en penses quoi ?

    Je ne connais pas les groupes de réflections mais je vais regarder attentivement ToDo.pdf.
    C'est quand même fou ce qu'on peut faire avec un tétraèdre non ? ;-)
  • Ce que je pense (à mon âge) ? Dans tout ouvrage ou document, on peut apprendre des choses. Si tu lis tout Le Stum et si tu fais tous les exercices, tu auras gagné quelque chose. Le problème est de rentrer dans le truc et de s'y amuser un peu (je me souviens par exemple d'avoir implémenté en maple la multiplicité d'intersection, et en magma, je crois). Mais on pourra en reparler (car il y a, pour moi, des fameux non dits).

    Oui, on s'amuse bien avec le tétraèdre. Il faut bien sûr avoir conscience que F. Klein l'a fait. Il faut vraiment relire le début du chapitre 3 de Alexa van der Waall. En détails, vraiment en détails. Les fractions rationnellles obtenues par Klein (au début), les observer attentivement. Vraiment. Faire attention aux mots utilisés, par exemple, au début de 3.6 p. 52 ``conjugate'' et pas ``isomorphic''. Regarder les tables de la section 3.4. Enquêter sur ``finite primitive reflection groups''. Et ``these reflection groups are irreducible''. Avoir les idées les plus claires possible ...etc... Ne pas hésiter à revenir en arrière et par moment comprendre que l'on ne peut pas (toujours) faire dans l'approximatif.

    Faire dans l'approximatif : C.Q. tu peux parler.
    A propos de ToDo.pdf, il faut vraiment laisser tomber les deux dernières questions. Car il s'agit d'un premier jet approximatif et du coup un peu erroné. Par contre, je maintiens la première question. Justement, à propos de l'exemplaire $\mathrm {RSGL}_2(\mathbb F_3)$ (Rubin-Silverbeg), que je note $G$ dans la suite, j'ai repris un peu mes esprits. C'est un groupe de réflections d'ordre 48, mais il n'est pas unitaire. J'ai donc décidé de l'unitariser. J'ai donc moyenné le produit hermitien habituel de $\mathbb C^2$ via $G$:
    $$
    (z \mid z') = {1 \over \#G} \sum_{g \in G} \langle gz \mid gz'\rangle
    $$
    de manière à obtenir que $G$ soit unitaire relativement à $(\ \mid\ )$. Et puis utiliser le fait que tous les produits hermitiens sur $\mathbb C^n$ sont ``pareils'' (isomorphes). Du point de vue matriciel, cela revient à (faire) calculer, en désignant par $g^*$ la transposée conjuguée de $g$ :
    $$
    F = {1 \over \#G} \sum_g g^* g
    $$
    La matrice $F$ est hermitienne définie positive ; le jeu est de la diagonaliser dans une base orthonormée pour pouvoir écrire $F = W^* W$. Et $W G W^{-1}$ ou bien $W^{-1}G W$ (j'ai pas envire de réfléchir pour l'instant) sera un exemplaire unitaire (pour le produit hermitien habituel) et on espère bien que c'est grosso-modo l'exemplaire $\mathrm {WGL}_2(F_3) = G_{12}$ ($W$ pour Waall, $G_{12}$ pour Shephard-Todd). Hum la lettre $W$ dans $F = W^* W$ n'a rien à voir avec de W de Waalll. Encore que. Bon, çà, c'est la théorie (sur $\mathbb C$), mais nous on doit contrôler les corps de nombres qui vont intervenir. Au début cela se passe dans $\mathbb Q(\sqrt {-2})$ et il ne faut pas hésiter à monter à $\mathbb Q(\zeta_8)$ et plus haut si besoin. A un facteur 2 près, je (enfin magma) trouve
    $$
    F = \pmatrix {2 & -\zeta_8^3 - \zeta_8 - 1\cr \zeta_8^3 + \zeta_8 - 1 & 2}
    $$
    Elle est bien hermitienne car $-\zeta_8$ et $\zeta_8^3$ sont conjugués (par la conjugaison complexe) puisque $\zeta_8^4 = -1$. Le polynôme caractéristique est :
    $$
    \chi_F = T^2 - 4T + 1 \qquad \hbox {de discriminant $12 = 2^2 \times 3$}
    $$
    Damned : j'ai besoin de $\sqrt {3}$. Je suis donc monté à $\mathbb Q(\zeta_{24})$. Peut-être que j'aurais pu monter moins. Toujours est-il que
    $$
    F = P \pmatrix {2 + \sqrt 3 & 0\cr 0 & 2-\sqrt 3\cr} P^{-1} \qquad \hbox {avec $P$ unitaire i.e. $P^{-1} = P^*$}
    $$
    Bref, l'obtention de $W$ est acquise et je n'ai plus qu'à tenter d'achever la chose.

    Mais pourquoi $\sqrt {3}$ (ou $j$ c'est pareil car $i$ est dans la course) a-t-il débarqué ?? Je n'en sais rien. Sauf que je me suis souvenu qu'il y a un autre exemplaire de $\mathrm {PSL}_2(\mathbb F_3)$ (attention, ici homographies) qui n'est pas dans $\mathrm {PSU}2(\mathbb C)$ i.e. qui ne provient pas du monde euclidien $\mathbb S^2$ mais du demi-plan de Poincaré (enfin, je crois). J'attache un ``truc''. Il s'agit de l'exécution d'un programme maple. Remplace $\mu$ par $x$ (nos notations). Observe la fraction rationnelle de hauteur 12 et le groupe d'homographies à coefficients dans $\mathbb Z[j]$. Pourquoi $\mu$ ? Plus tard peut-être (le demi-plan de Poincaré ??). A ce propos, regarde le nom que donne Waall aux fractions rationnelles de Klein : $j_G$ car $j$ pour l'invariant modulaire (plus tard peut-être). Bien faire la différence chez Waall entre $G$ et $PG$ (la version projective) $G$ désigne le groupe binaire polyédral. Bien observer les tables au début du chapitre 3 et la notation $\widehat {\mathrm {truc}}$ au lieu de $\widetilde {\mathrm {truc}}$ (chez moi pour $\widetilde {A_4}$). Tout cela est de la dentelle. Ne pas hésiter à revenir en arrière. Bien bétonner le truc et faire le point. Et le cube en homographies ...etc... ?
  • Avec les notations de ToDo.pdf, faut-il montrer que $<\alpha,\beta>=\mathrm{GL}_2(\mathbb{F}_3)=\Pi(<\alpha',\beta'>)=<h_1,h_2,h_3>$ ?
    Il y a peut-être une égalité en trop ?
  • Laisse tomber $h_1, h_2, h_3$ : c'est devenu obsolète (relire mon post précédent) : il s'agissait de 3 réflections du groupe (que j'avais pris un peu au pif parmi les 12 réflections du groupe) dans l'espoir de faire une comparaison avec le groupe de Waall. Mais faut pas rêver tomber pile-poil sur le Graal en faisant des choses au pif. Du coup, j'ai revu un peu d'hermitien (cela rend modeste) et j'ai fait le coup de l'unitarisation qui est un truc sûr (et standard). C'est le post précédent. Enfin, je pouvais pas inventer le $\sqrt {3}$ sans savoir tout explicité (donc la dernière question est fausse) : on ne travaille pas dans $\mathbb C$ mais dans un corps de nombres assez grand (que l'on ignore, c'est cela le sel de l'affaire).

    Attention : quelque chose ne va pas dans ta ligne car $\alpha, \beta$ vivent dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ mais pas $h_1, h_2, h_3$. Rectifie (de toutes façons ne plus parler des $h_i$ et mettre ToDO à la poubelle). Et on pourra causer.
    Car il reste la première question. Pas du tout touché. Je pourrais te raconter l'erreur (énorme) dans le corrigé de Diamond & Shurman.

    Tu t'amuses bien ?
  • Oui. :-)
    J'ai été (encore) trop vite avec les $h_i$.
    En fait, ça fait un moment que je me dis que ce serait bien d'avoir une présentation de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$. Tu en as une ?
    On pourrait alors régler le cas de $<\alpha,\beta>=\mathrm{GL}_2(\mathbb{F}_3)=\Pi(<\alpha',\beta'>)$.
    On pourrait aussi montrer (enfin) que $\mathrm{Gal}(k(x,y)/k(t^2))\simeq \mathrm{GL}_2(\mathbb{F}_3)$, ce qui faciliterait l'obtention d'un isomorphisme CANONIQUE.
    Mais peut-être que je délire...
  • Bien sûr que je dispose d'une présentation de $\mathrm{GL}_2(\mathbb F_3)$. Et toi aussi car j'ai fourni une présentation polycyclique (relis mes posts où je fais un effort). Elle ne te plait pas ? Je me doute que non (et moi non plus). Mais une présentation, ce n'est PAS canonique :
    $$
    \mathrm {SL}_2(\mathbb Z) = \langle s,t \mid s^2 = (st)^3, s^4 = 1\rangle =
    \langle a,b \mid aba = bab, (aba)^4 = 1\rangle = \langle x,y \mid x^2 = y^3, y^4 = 1\rangle
    $$
    Tu as des préférences ?

    Donc une présentation ce n'est PAS canonique (sauf peut-être si c'est polycyclique). Mais parfois la GEOMETRIE en fournit !! Souviens toi du $R_A \circ R_B \circ R_C = 1$ , $R_A^2 = ..$ ...etc.. Un revêtement de Belyi i.e. avec 3 points de branchement. Les générateurs canoniques d'inertie et tout le truc. Tout à fin, on va peut-être tenir cela, je pense dans l'histoire $\mathrm {Gal}(k(x,y)/k(t^2))$ car il est géométrique. Fini le temps où on dit
    $$
    \mathrm {Gal}(\mathrm {truc/machin}) \simeq \mathrm {chose}
    $$
    A bas les isomorphismes non contrôlés.
    Il faut contrôler la ramification et tout le binz. Essayer de faire un peu de géométrie, quoi.

    Corrigé (exo de Diamond & Shurman). Ils justifient que $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3) = \langle \alpha, \beta\rangle$. Merci les gars. Ils disent que l'on peut calculer l'ordre de $\alpha', \beta'$ avec le polynôme caractéristique. Encore merci. Et cela se finit (ou a commencé) par $\alpha \mapsto \alpha'$ et $\beta \mapsto \beta'$ en partant de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ au prétexte que les ordres des éléments sont respectés. Bien sûr, tu as raison de vouloir une présentation. Mais pas pour le côté canonique (c'est que tu ne veux plus faire de géométrie ?)
  • Je me dis que si on montre que $\mathrm{Gal}(k(x,y)/k(t^2))\simeq \mathrm{GL}_2(\mathbb{F}_3)$, on avance un peu non ?
    Je ne me rappelais plus de la présentation polycylique de $\mathrm{GL}_2(\mathbb{F}_3)$. Sorry.
    Je ferai une recherche quand j'aurai le temps.

    C'est vrai qu'en juillet, j'avais calculé les générateurs canoniques d'inertie pour $t=F(x)$, mais pas pour $t^2$...
    A faire donc.
    Et on obtiendrait canoniquement $\mathrm{Gal}(k(x,y)/k(t^2))$ ?
  • Quand on agit, on avance un peu ! Ou encore, le contraire : si on lit le fameux exo des Doua..., disons il y a des semaines, que fait-on ? Probablement, on referme le livre. Et on n'avance pas. Oui, non ?

    Laisse tomber la présentation polycyclique de truc-muche (c'était une boutade).

    Générateurs canoniques d'inertie : jusqu'à maintenant, c'était au niveau $\mathbb P^1$ !! Donc ne pas vouloir faire l'impossible tout de suite (courbe hyper-elliptique).

    Tu te doutes que j'ai dû regardé cela il y a longtemps ? La réponse est oui, mais jamais terminé car un m.rdi.r dans ma tête. Le gros progrès ici, ce sont les fameux groupes de réflections que j'ai trouvé (dans la littérature !) avant-hier. Un coup de pot. Et çà, on peut s'en occuper car c'est de l'algèbre (sic). Sauf à mon avis, les auteurs n'on pas dit comment ils les ont trouvé donc faut s'y coller. Mais damned, il sort d'où l'exemplaire de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ contenu dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb Z[\sqrt {-2}])$ de Wiles-Ribet-Silverberg ? Au petit déjeuner ? Et les suiveurs disent ``vérifier que ...". Merci les gars. Je corrige : Smith en construit un en expliquant (2-3 pages) mais dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb Q(\sqrt {-2}))$.

    J'insiste avec des mots-clés : dentelle, bilan, retour en arrière, mise au point ..etc...
  • Tiens une présentation de $\mathrm {GL}_2(\mathbb F_3)$ fournie par magma.

    > G<x,y>, psi := FPGroup(GL(2,GF(3))) ;                
    > G ;
    Finitely presented group G on 2 generators
    Relations
        x^2 = Id(G)
        y^3 = Id(G)
        (y * x * y^-1 * x * y^-1 * x)^2 = Id(G)
    > psi ;
    Isomorphism of GrpFP: G into GL(2, GF(3)) induced by
        x |--> [2 0]
               [0 1]
        y |--> [2 1]
               [2 0]
    > psi(x) ;
    [2 0]
    [0 1]
    > psi(y) ;
    [2 1]
    [2 0]
    

    Si on arrivait à montrer, dans $\mathrm {GL}_2(\mathbb Z[\sqrt {-2}])$, que $\langle \alpha',\beta'\rangle$ est fini, d'ordre $\le 48$, cela serait bon. Aucune idée de la difficulté ou de la faisabilité.
  • Est-ce que je vois bien deux générateurs et trois relations ?
  • Exactement. Je crois qu'il s'agit d'une présentation dite de Coxeter, mais je ne connais pas du tout cela. Elle a lieu entre les deux matrices que tu vois. Or on aimerait voir la présentation en $\alpha, \beta$. J'ai bien essayé quelque chose dans ce sens là mais le résultat a été catastrophique (sacrée différence entre le groupe engendré par et le groupe normal engendré par ; si tu voyais la présentation horrible en $\alpha, \beta$, tu comprendrais tout de suite). Encore une fois, quand tu ne connais pas le domaine, tu es totalement inefficace dans l'utilisation d'un système de Calcul Formel et cela se retourne contre toi plutôt que cela ne t'aide. La doc sur les groupes finis fait 550 pages, je ne sais pas si tu vois le truc...

    Il y a des jours où tout ne marche pas comme on voudrait. Ce groupe de Ribet-Silverberg, j'ai bien réussi à le conjuguer en un groupe unitaire i.e. en un sous-groupe de $\mathbb U_2(\mathbb C)$. Mais manque de pot, je ne suis pas tombé sur le $G_{12} = \mathrm {WGL}_2(\mathbb F_3)$. Je constate que c'était naïf de ma part car des exemplaires de $G_{12}$ dans $\mathbb U_2(\mathbb C)$, il y en a tout un tas : il suffit de prendre $U \in \mathbb U_2(\mathbb C)$ et de considérer $U G_{12} U^{-1}$. Je te montrerais quand même mon code car j'ai bien simplifié le binz.
  • Je suis en train de me renseigner sur la notion suivante qui m'a l'air pertinente.
    Soit $G$ un groupe de centre trivial dont on connaît une présentation.
    Comment en déduire une présentation de l'extension centrale de $G$ par $C_2$ ?
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