Homographies et petits groupes de Galois

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Réponses

  • @flip flop
    J'ai pas un tel discriminant (en degré 3) dans mes tablettes. Cela existe ? Il y a des obstructions ? J'y connais rien (à part Stickelberger qui dit que le discriminant d'un corps de nombres est $\equiv 0, 1 \bmod 4$)

    > NFD3 := NumberFieldDatabase(3) ;                 
    > #NFD3 ;
    984548
    > DiscriminantRange(NFD3) ;
    -999999 400415027599129
    > 
    > time NumberOfFields(NFD3, -44 * 4) ;
    0
    Time: 0.000
    > time NumberOfFields(NFD3, -44) ;    
    1
    Time: 0.000
    > 
    > NumberFields(NFD3, -44) ;           
    [  Number Field with defining polynomial $.1^3 + $.1^2 - $.1 + 1 over the Rational Field ]
    > NumberFields(NFD3, -11) ;
    []
    

    J'ai pas non plus $-11$ comme discriminant en degré $3$. Tu en vois la raison ? Moi, pour l'instant, non.
  • @flip flop
    Rien trouvé. Mais y'a des gens qui bossent (au lieu se s'amuser). https://pdfs.semanticscholar.org/6a29/901eaacd8eace4cd6293b04caf9c1fdc5b6e.pdf
  • @Claude,

    Je vois une raison, hum ........ tu vas me prendre pour un fou, tant pis :-D

    Pour $-11 \times 17^2$ y'en a un, je ne le connais pas mais disons que c'est $f$ de corps $E$ !
    regarde :
    Q := BinaryQuadraticForms(-11*17^2) ;
    > ClassNumber(Q) ;
    

    Sérieux je suis complètement dingue ... je veux regrouper les $18$ formes quadratiques de discriminant $-11*17^2$ en paquet de $6$ pour calculer les Frobenius de $E$ et donner la fonction $L$ ! Mais c'est un peu gros $18$ pour faire à la main !

    Faudrait que je trouve $N$ de la forme $-11 \times n^2$ avec un petit classNumber mais divisible par $3$.

    Ca marche avec $31$ et $29$ aussi !
  • Pour ces histoires de discriminants de corps cubiques, on peut également regarder [ici], notamment le lemme 5.1. p.26 (dû à Hasse).
  • @flip flop
    Je ne comprends pas ce que tu veux faire, mais c'est pas grave. Est ce que ce qui suit fait avancer ton schmilblick : avec $-11 \times 9^2 = -11 \times 3^4$ et $F = X^3 + 6X + 1$. Il se trouve que $F$ vérifie le Dedekind-test en $3, 11$, donc $\mathcal O_E = \Z[x]$ où $x$ est une racine de $F$.

    > NFD3 := NumberFieldDatabase(3) ;           
    > E := Explode(NumberFields(NFD3, -11*9^2)) ;
    > F<X> := DefiningPolynomial(E) ;
    > F ;
    X^3 + 6*X + 1
    > Discriminant(F) ;           
    -891
    > Discriminant(F) eq -11*9^2 ;               
    true
    > ClassNumber(-11*3^4) ;                     
    6
    > [ClassNumber(-11*3^k) : k in [0..10 by 2]] ;
    [ 1, 2, 6, 18, 54, 162 ]
    > [<k, ClassNumber(-11*3^k)> : k in [0..10 by 2]] ;
    [ <0, 1>, <2, 2>, <4, 6>, <6, 18>, <8, 54>, <10, 162> ]
    

    En théorie des nombres, il y a une formule (Dedekind-Siegel) qui donne le nombre de classes d'idéaux (inversibles) d'un ``anneau de nombres'' (sous-anneau ``plein-dimensionnellement'' de la fermeture intégrale d'un corps de nombres). On en avait parlé un peu avec gai-requin, dans ce fil je crois, mais je ne sais plus où.
  • Merci Beaucoup !

    Oui, ca va faciliter les choses avec $6$ formes seulement, et en plus pas besoin de prendre l'anneau des entiers ... le polynôme est bon ! Je fais des tests !
  • Je ne sais pas comment tu fais Gai requin, pour aller retrouver des messages :-D
  • La formule magique : claude quitté B-)-
  • > Q := BinaryQuadraticForms(-11*9^2) ;
    > ClassNumber(Q) ;
    ReducedForms(Q);
    // Le Frobenius est trivial si et seulement si p est représenté par 
    // <1,1,223> ou par <11,11,23>
    
    A := [<x^2+x*y+223*y^2> : x,y in [-10..10] | IsPrime(x^2+x*y+223*y^2)];
    B :=[<11*x^2+11*x*y+23*y^2> : x,y in [-10..10] | IsPrime(11*x^2+11*x*y+23*y^2)];
    
    Z := Integers();
    A<X> := PolynomialRing(Z);
    f := X^3 + 6*X + 1;
    p := 1499;  // dans B
    #Roots(ChangeRing(f,GF(p)));    /// 3 racines 
    
  • @flipflop :
    Attention à $p=11$ qui est représenté par $11x^2+11xy+23y^2$ ($2$ racines).

    Autres cas particuliers : $p=2,3$.

    Et que se passe-t-il si $p$ est représenté par $5x^2+3xy+45y^2$ ou par $9x^2+3xy+25y^2$ ?
  • Yep, y'a un peu de bordel mais je pense que ça doit se comprendre, demain :-D
  • Pour les autres formes ... $0$ racines du coup Frobenius est $(123)$... et les autres premiers y'aura $1$ racine et Frobenius $(12)$.

    Reste à régler les petits trucs de ramification !
  • Apparemment, il faut faire attention aux premiers qui divisent le discriminant.
    > f:=X^3+6*X+1;
    > E:=NumberField(f);
    > FrobeniusElement(E,2);
    (1, 2) // OK
    > FrobeniusElement(E,3);
    Id($) // Mais une seule racine
    > FrobeniusElement(E,11);
    Id($) // Mais seulement 2 racines
    > FrobeniusElement(E,53);
    (1, 2, 3) //OK
    
  • C'est bon Gai requin, j'ai regardé en détails la ramification. En fait, en $p=11$ il n'y a pas vraiment de problème (disant que le problème provient du bas i.e de $\Q(\sqrt{-11}) \mid \Q$) par contre, il y a un problème en $p=3$ qui provient de la ramification de $3$ dans $\text{Grall} \mid \Q(\sqrt{-11})$.

    Je vais faire un pdf. avec les deux exemples : le premier que Claude a proposé est un peu plus "simple" car y'a pas de quotient à faire (de toute manière j'admet un gros gros truc, mais je vais essayé de le localiser de manière précise) par contre, il va falloir que je reprenne complètement les formes binaires quadratiques, parce que pour l'instant le lien entre forme binaire et groupe de classe est complètement magique :-D
  • Ce qui me paraît obscur, c'est qu'on dirait qu'on travaille avec $3$ classes d'idéaux et $6$ formes réduites. :-S
  • Yes mais on fait un quotient par le sous-groupe du groupe de Classe de rayon (d'ordre $6$) par son sous-groupe d'ordre $2$ ce qui revient à regrouper les formes binaires en $3$ paquets de $2$.

    C'est un peu pareil que la situation suivante :
    $$
    \xymatrix {
    \Q(\zeta_7) \ar@{-}[d]_2 \\
    \Q(\zeta_7)^K \ar@{-}[d]_3\\
    \Q \\
    } \qquad \qquad \text{versus} \qquad \qquad
    \xymatrix {
    \text{Graal} \ar@{-}[d]_2 \\
    \text{Graal}^K \ar@{-}[d]_3\\
    \Q(\sqrt{-11}) \\
    }
    $$
    Avec $K$ le groupe des cubes (non zéro) modulo $7$. Le Frobenius en haut on connait c'est l'automorphisme associé à $p$ mais pour obtenir le Frobenius au niveau $\Q(\zeta_7)^K \mid \Q$ il faut prendre la réduction modulo $K$.

    Au niveau de droite c'est le regroupage des formes binaires .... c'est ce que je me dis dans ma tête mais bon ...
  • Et ça marche parce que le groupe des classes des formes quadratiques binaires de discriminant $-11\times 9^2$ est CYCLIQUE d'ordre $6$.
  • Yes ! Mais c'est spéculatif, même si ça sent bon :-D
  • @Claude : pour ton exemple ici

    Tu as une stratégie "simple" pour prouver que l'extension quadratique est bien $\Q(\sqrt{-11})$ ?
    J'en ai beaucoup chi.r ... j'ai pris $p=179$ et fait une réduction pour distinguer entre $\Q(\sqrt{-11})$ et $\Q(\sqrt{-22})$ !
  • @flip flop, gai requin
    Si tu écris un pdf, prends le temps d'expliquer car pour l'instant, je comprends pas grand chose (et quand je dis cela, chez moi cela veut dire que je comprends rien).

    Ton dernier post : le groupe de Galois de $E^{\rm gal}/\Q$ i.e. du polynôme $F$ de degré 3 est $S_3$. Qui contient un unique sous-groupe d'indice 2, à savoir $A_3$. Donc une unique extension quadratique contenue dans $L = E^{\rm gal}$, il s'agit de :
    $$
    \Q\big(\sqrt {\text{Disc}(F)}\big) = \Q\big(\sqrt {\text{Disc}(\mathcal O_E)}\big)
    $$
    En terme de racines $x_i$ de $F$ dans $L$, la racine carrée dont je cause (à un facteur multiplicatif rationnel près) est $(x_1 - x_2)(x_1 - x_3)(x_2-x_3)$. Ce paragraphe étant valide pour $F$ de degré 3 dont le discriminant n'est pas un carré.

    A propos de FrobeniusElement(E, p) : je ne l'utilise plus car je n'en comprends pas la sémantique. Et je n'ai pas confiance (je crois l'avoir mis en défaut sur défini à conjugaison près modulo l'inertie, conjugaison où : dans le groupe de Galois ou le groupe symétrique ?). Quand je dis que je n'en comprends pas la sémantique, c'est que je ne pige pas à quel moment le groupe de Galois est élaboré et figé (=ancré dans $E$ une fois pour toutes). Je ne sais même pas si le groupe de Galois est élaboré !

    > F ;                                   
    x^3 + 6*x + 1
    > GalF, roots, data := GaloisGroup(F) ;
    > GalF ;                
    Symmetric group S3 acting on a set of cardinality 3
    Order = 6 = 2 * 3
        (1, 2, 3)
        (1, 2)
    > K := Universe(roots) ;
    > K ;
    Unramified extension defined by the polynomial (1 + O(5^20))*x^3 + O(5^20)*x^2 + (3 + O(5^20))*x + 3 + O(5^20)  over 5-adic ring
    > DefiningPolynomial(K) ;               
    (1 + O(5^20))*$.1^3 + O(5^20)*$.1^2 + (3 + O(5^20))*$.1 + 3 + O(5^20)
    > ChangeRing(DefiningPolynomial(K), Z) ;
    x^3 + 3*x + 3
    > BaseRing(K) ;
    5-adic ring
    

    Visiblement, magma ne va pas chercher les racines (roots) de $F$ sous le sabot d'un cheval. Mais plutôt dans une extension non ramifiée de degré $3$ de $\Q_\ell$ avec $\ell = 5$.

    Bref, pas confiance tant que la sémantique n'est pas assurée. Faudrait que j'ai le courage de retrouver où j'ai vu une incohérence (voire plusieurs).

    Par contre, j'ai assez confiance en les $p$-Euler facteurs déterminés par magma. Que je surveille. Jamais vu une incohérence. Visiblement, ils sont montés par un autre mécanisme que la neutralisation de l'inertie du Frobenius modulo l'inertie. Et on comprend que la machinerie $p$-Euler facteur d'une L-série doit être réglée au quart de poil si on veut correctement assembler tous les facteurs locaux.


    Autre chose : pages 44-45 de la thèse http://algant.eu/documents/theses/ferraguti.pdf. L'auteur prend le temps d'expliquer (2 pages) ce que sont les facteurs locaux de la L-série d'une représentation de Galois $\rho : \text{Gal}(\overline {\Q}/\Q) \to \text{GL}_n(\C)$. Le coup de neutraliser l'inertie.
  • Oui Claude je fais un pdf. Ca va être un peu long (niveau temps). mais j'essayes de faire bien mais y'aura un truc que je vais affirmer sans démonstration.

    Sinon un petit lemme.

    Soit $E$ une extension de $\Q$, et soit $L$ sa clôture Galoisienne. Alors $\text{Ram}(E \mid \Q) =\text{Ram}(L \mid \Q)$.
    je veux dire les mêmes premiers du bas se ramifient. (pas les même indices)

    Démonstration :

    D'une part, si $p \in \text{Ram}(E \mid \Q)$ alors $p \in \text{Ram}(L \mid \Q)$. D'autre part, si $p \notin \text{Ram}(E \mid \Q)$, notons $\mathfrak{P}$ tel que $\mathfrak{P}$ divise $p$ dans $\mathcal{O}_L$ et $\mathfrak{p} := \mathfrak{P} \cap \mathcal{O}_E$ et il s'agit de prouver que le groupe d'inertie $I(\mathfrak{P}) := I(\mathfrak{P}, L \mid \Q)$ est trivial.

    Je vais utiliser le boulot qu'on a fait dans $\text{ArtinRhoEversusZetaE.pdf}$

    Prenons $\Theta := \{ \tau \in \text{Hom}_\Q (E,L) \mid \tau^{-1} (\mathfrak{P}) = \mathfrak{p} \}$. On dispose d'une action fidèle de $I(\mathfrak{P})$ sur $\Theta$. Or d'après le théorème $1.(ii)$ le groupe d'inertie opére trivialement sur $\Theta$ car ici $e_j =1$ (i.e les orbites sont réduites a $1$ point) et par suite ce groupe est trivial (action fidèle : une truc qui agit trivialement est trivial).

    Il y a un petit truc car l'action est fidèle sur $\text{Hom}_\Q (E,L)$ mais comme $p$ est non ramifié tous les $e_j$ sont réduits à $1$ et ça passe quand même.
  • $\def\calQ{\mathcal Q}$@flip flop, gai-requin
    Je viens de m'écrire une petite $\Theta$-calculette qui réalise, pour un discriminant quadratique $D < 0$ (pas fondamental)
    $$
    \calQ(D) / \text{GL}_2(\Z) \hookrightarrow \Zq, \qquad\qquad
    Q = (a,b,c) \longmapsto \Theta_Q = \sum_{(x,y) \in \Z \times \Z} q^{Q(x,y)} = \sum_{(x,y) \in \Z \times \Z} q^{ax^2 + bxy + cy^2} =
    \sum_{n \ge 0} r_n(Q) q^n
    $$
    $\calQ(D)$ désigne l'ensemble des formes quadratiques définies positives, de discriminant $D$ et primitives. Je quotiente par $\text{GL}_2(\Z)$ car deux formes de même discriminant ont même $\Theta$-série si et seulement elles sont $\text{GL}_2(\Z)$-équivalentes.

    Et ce machin est non seulement injectif mais les séries à l'arrivée sont $\Z$-linéairement indépendantes.

    Pourquoi faire ? Et bien dans l'histoire $E = \Q(x)$ où $x$ est racine d'un polynôme $F \in \Z[X]$, unitaire, irréductible, de degré 3, à discriminant non carré, je vais aller écrire la série $S_\rho$ :
    $$
    L_\rho(s) = {\zeta_E(s) \over \zeta(s)} = \sum_{n \ge 1} {a_n \over n^s} \quad \longmapsto \quad S_\rho = \sum_{n \ge 1} a_n q^n
    $$
    comme combinaison linéaire de $\Theta$-séries de discriminant $\Delta$ avec $\Delta = \text{Disc}( \mathcal O_E)$. Cela sera un certificat du fait que $S_\rho \in M_1(\Gamma_0(N), \chi)$ où $N$ est le conducteur $|\Delta|$ et $\chi$ le caractère de Kronecker défini par $\Delta$ (j'en ai déjà parlé, attention à son modulus versus son conducteur).

    Of course, $L_\rho$ est la $L$-série de la représentation irréductible de dimension 2 de $G = \text{Gal}(E^{\rm gal}/\Q) \simeq S_3$, celle qui figure dans $\rho_E$.

    J'ai automatisé tout ce binz et cela marche super-bien.

    > // Discriminant -11 * 9^2 from FlipFlop
    > precision := 50 ;
    > F := X^3 + 6*X + 1 ;
    > F ;
    X^3 + 6*X + 1
    > E<x> := NumberField(F) ;
    > OE := MaximalOrder(E) ;
    > DiscOE := Discriminant(OE) ;
    > assert DiscOE eq -11 * 9^2 ;
    > DedekindZetaE := LSeries(E) ;
    > Lrho := DedekindZetaE / RiemannZeta() ;
    > Srho<q> := FormalSeries(Lrho, precision) ;
    > Srho ;
    q + q^4 - q^5 + q^11 + q^16 - q^20 + 2*q^23 - q^31 - q^37 + q^44 - q^47 + q^49
    

    Ci-dessus, j'ai pris comme exemple le polynôme $F = X^3 + 6X + 1$ avec lequel Flip-Flop fait joujou en ce moment.

    Ecrivons $S_\rho$ comme combinaison linéaire de $\Theta$-séries de discriminant $-11 \times 9^2$.

    > Q := BinaryQuadraticForms(DiscOE) ;
    > QmodSL2Z := ReducedForms(Q) ;
    > <q : q in QmodSL2Z> ;
    <<1,1,223>, <5,-3,45>, <5,3,45>, <9,-3,25>, <9,3,25>, <11,11,23>>
    > 
    > c, QmodGL2Z, T := ThetaDecomposition(QmodSL2Z, Srho, precision) ;
    > <q : q in QmodGL2Z> ;
    <<1,1,223>, <5,-3,45>, <9,-3,25>, <11,11,23>>
    > c ;
    [ -1, 1, 1, -1, 2 ]
    > T ;
    [
        1 + 2*q + 2*q^4 + 2*q^9 + 2*q^16 + 2*q^25 + 2*q^36 + 2*q^49 + O(q^51),
        1 + 2*q^5 + 2*q^20 + 4*q^45 + 2*q^47 + O(q^51),
        1 + 2*q^9 + 2*q^25 + 2*q^31 + 2*q^36 + 2*q^37 + O(q^51),
        1 + 2*q^11 + 4*q^23 + 2*q^44 + 4*q^45 + O(q^51)
    ]
    > combinaison := &+[c[j]*T[j] : j in [1..#T]] ;
    > assert Valuation(-c[#c]*Srho - combinaison) ge precision ;
    

    Sur les 6 formes, classes modulo $\text{SL}_2(\Z)$, j'en retiens 4 modulo $\text{GL}_2(\Z)$ car il ne faut surtout pas mettre par exemple $(5,-3,45)$ et $(5,3,45)$ qui ont même $\Theta$-série. La fonction ThetaDecomposition c'est de mézigue. Elle retourne 3 résultats : les coefficients $c$ de la combinaison linéaire, ...etc... Qu'il faut comprendre ici comme :
    $$
    (-1) \times \Theta_{(1,1,223)} + 1 \times \Theta_{(5,-3,45)} + 1 \times \Theta_{(9,-3,25)} + (-1)\times \Theta_{(11,11,23)} + 2S_{\rho} = 0
    $$
    C'est de la bête algèbre linéaire sur $\Z$. Et je trouve que c'est efficace.
  • @flip flop
    Oui, prends ton temps. Si tu arrives à bien dégager (de la théorie du corps des écoles) ce qui est admis, avec un énoncé (ou plusieurs) le(s) plus clair possible(s), cela sera une bonne chose. Fais au mieux.

    J'ai vu ton $\text{Ram}(E^{\rm gal}/\Q) = \text{Ram}(E/\Q)$. Cela fait un moment que cela me turlupine. Faut que je me concentre sur ton argument (le coup de fidèle sur $\Theta$ versus fidèle sur $\text{Hom}_K(E,L)$). Du coup, je vais voir si je trouve quelque chose dans la littérature, cela ne peut pas faire de mal.

    Enfin, encore un pointeur : Kani in http://www.mast.queensu.ca/~kani/lectures/Bintheta3.pdf. On voit à la page 9, un énoncé (point a du théorème 6) qui pourrait être celui de Hecke. Mais le tout s'intermêle avec la réciproque qui constitue le théorème de Deligne-Serre sur cette histoire (si je comprends bien) et ce n'est pas si facile de s'y retrouver.


    En passant : c'est quand même incroyable que les premiers exemples concrets de l'impact représentation galoisienne de dimension 2 -> forme modulaire de poids 1, on l'ait vu dans Serre lui-même (On a theorem of Jordan). Parfois, je pense que c'est plus facile, pour certains matheux, de faire de la resucée de Serre-Deligne-Grothendieck, que d'illustrer les choses de manière pertinente. Disons que j'ai beaucoup vu cela quand j'étais en activité (et les exposés où on ne comprend rien au bout de 3 minutes, j'ai même vu des gens sortir de l'exposé en disant ``ça doit être fort et bien, parce que j'ai rien compris'').
  • Dans cet article de Serre, est-ce que vous comprenez $N_p(x^4-x-1)$ (p.438-439) ? :-S
  • @Claude : Ce que je veux dire (le truc que je veux annoncer sans démonstration) c'est que la relation que tu obtiens il faut la voir comme :
    $$
    (-2) \frac{ \Theta_{(1,1,223)}+ \Theta_{(11,11,23)}}{2} + 1 \frac{ \Theta_{(5,-3,45)}+\Theta_{(9,-3,25)} }{2} + 1 \frac{ \Theta_{(5,3,45)}+\Theta_{(9,3,25)} }{2} + 2S_{\rho} = 0
    $$
    Je sais pas comment je vais faire pour expliquer.

    Question :

    Comment tu as fait pour m'embarquer dans ce truc ! ! ! Claude, sérieux ! Tu peux m'expliqué pourquoi j'ai pris $p=179$ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! !!!!!
  • @flip flop
    Mais comment sais tu qu'il faut écrire la $\Theta$-décomposition de $2S_\rho$ sous cette forme ? Tu veux que je te dise : j'ai fait un certain (sic) nombre de tests (toujours dans le cadre des polynômes $F \in \Z[X]$ de degré 3 ...etc..). Il faut absolument dire dont le discriminant est NEGATIF. Et pas bêtement dont le discriminant n'est pas un carré (comme je disais avant, pas fier). Et bien, il y a toujours une relation que j'écris (comme un pied visiblement) :
    $$
    2S_\rho = \sum_{Q \in \mathcal Q(D)/\text{GL}_2(\Z)} \lambda_Q\ \Theta_Q \qquad \lambda_Q \in \{ \pm 1, \pm 2\}
    $$
    Note bien où vit le coefficient $\lambda_Q$. Toutes les formes interviennent. J'ai pas fait assez de tests ? Of course, $D$ c'est le discriminant (négatif) de $\mathcal O_E$ où $E = \Q(x)$, $x$ racine de $F$.

    Au fait, dans mes notations, je continue à indexer les caractères quadratiques par le discriminant mais je vais me permettre maintenant, pour un discriminant quadratique $D$ (pas nécessairement fondamental) d'utiliser $\chi_D$ pour le caractère ``de Kronecker'' dont le modulus est $|D|$ et le conducteur est $|D_{\rm fond.}|$ où $D_{\rm fond}$ est le discriminant quadratique fondamental de l'anneau des entiers de $\Q(\sqrt D)$.

    Et donc, suite à ma $\Theta$-story d'hier, on a un sous-espace basé :
    $$
    \Theta_D \subset M_1(\Gamma_0(|D|), \chi_D)
    $$
    La base ce sont les $\Theta$-séries. La dimension c'est facile : dans un groupe fini d'ordre $N$, tu notes $N_2$ le nombre d'éléments $x$ tels que $x^2 = 1$ et $N_1$ la moitié des autres de sorte que
    $$
    N = 2N_1 + N_2 , \qquad N_1 + N_2 = {N + N_2 \over 2}
    $$
    C'est ce que je fais pour les formes quadratiques : j'isole les formes ambigües et celles qui ne le sont pas. Si bien que :
    $$
    \dim_\Z \Theta_D = {\#\text{Cl}(D) + \#\text{Cl}(D)_2 \over 2}
    $$
    $\text{Cl}(D)$ c'est le groupe des classes d'idéaux inversibles de l'unique anneau quadratique de discriminant $D$. Et avec un indice 2, sa 2-torsion.

    Figure toi que j'ai lu dans Kani (pointeur en bas), que le groupe des caractères sur le groupe abélien $\text{Cl}(D)$ intervient pour former une autre base ``caractérielle''. Et pour clore le tout il y a une base distinguée dans l'espace plus gros $M_1(\Gamma_0(|D|), \chi_D)$, base dite d'Atkin-Lehner.

    Mais où est ce que l'on est parti, là ?

    J'ai tiré ta note : je ne comprends toujours pas ton hésitation entre $-11$ et $-22$. En principe, j'ai expliqué la chose dans http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1263771,1522480#msg-1522480. Et il suffit d'écrire $-44 = 4 \times (-11)$ et d'utiliser le fait que $4$ est un carré. On se comprend ? Mais ton $p = 179$, il vient faire quoi dans l'histoire ?

    Moi, je t'embarque dans une histoire que tu n'aurais pas voulue ? Absolument pas, je t'assure. On navigue au gré du vent. Par contre, toi, tu veux m'embarquer dans le corps des écoles. Et moi, je veux pas. Enfin, peut-être que si .. mais à des conditions (j'ai quelque chose derrière la tête).


    Kani in http://www.mast.queensu.ca/~kani/lectures/Bintheta3.pdf. Je cite son theorem 6 (la partie a). Let $\rho : G_\Q \to \text{GL}_2(\C)$ be a Galois representation. If $\rho$ is of dihedral type and is odd, then $\rho = \rho_f$ forme some $f \in S_1(N, \Psi)$.

    Et $N$ on va le trouver comment ? Idem pour $\Psi$ (un Nebentypus) ? Pourquoi les auteurs en disent le minimum dans le sens facile ? Comment se fait-il qu'en jouant avec $X^4 - 2$ (et le groupe $D_4$), j'ai monté une $L$-série qui connaissait son Artin conductor $N$ et son Nebentypus. Alors que je ne lui avais PAS fourni. Magma a peut-être trouvé ces renseignements sous le sabot d'un cheval ?

    PS : j'ai commencé à jouer en degré 4 (mais avec $D_4$ et surtout pas $S_4$) pour éviter de penser que je fais une fixette sur le degré 3 et que je suis infoutu de faire d'autre chose.
  • @gai requin
    $X^4 - X - 1$ dans le papier de Serre (le point 5.4 dans les notes). Est ce que j'ai compris ? Ben, j'ai juste vu que cela ne faisait qu'UNE page. Mais en regardant mieux, j'ai vu les noms (dans le désordre) : Tate, Crespo, Martinet, Langands, Tunnell, Serre et j'ai trouvé que cela faisait beaucoup pour une page.

    Bref, ce n'est pas du tout mon terrain de jeu pour comprendre. Petit joueur que je suis, je vais, en degré 4, éviter $S_4$ et me cantonner à $D_4$ (et ce qui tourne directement autour). En préparant A FOND les couches les plus faciles : la couche groupiste (les représentations irréductibles de $D_4$, par exemple), la couche galoisienne explicite (en évitant les isomorphismes que je qualifie de nuls à ....). Et puis quand ce petit matériel sera au point, un grain de folie pour brancher l'arithmétique.

    PS : j'ai quand même vu que Serre prenait en fait $\C = \Z[\sqrt {-2}]$ et que ressortait the ``binary tetrahedral group'' $\widetilde {A_4} = \text{SL}_2(\mathbb F_3)$. Une vieille connaissance et surtout sa représentation irréductible en dimension 2.
  • Et il y a aussi $\rm{GL}_2(\mathbb F_3)$ juste après. Like old times !

    Une page, certes, mais monstrueuse !
  • Soit $\alpha$ une racine de $X^4-2$ de groupe de Galois $G$.
    On a un isomorphisme
    $$G\rightarrow \{\pm i\}\times \{\pm\alpha,\pm i\alpha\},\quad \sigma\mapsto (\sigma(i),\sigma(\alpha)).$$
  • J'avais bossé l'année dernière sur les représentations irréductibles de $D_4$.

    Il y a $4$ représentations irréductibles de degré $1$ et une autre de degré $2$ (et donc $5$ classes de conjugaison).
  • Coucou Claude,

    on peut utiliser ta $\Theta$-calculette sur le polynôme (de degré $3$) de discriminant $-11 \times 17^2$. Normalement le polynôme est $F :=X^3 + X^2 - 11X - 22$.
  • Faut peut être qu'on fasse un truc un peu moins complexe. Là les mecs ils font des caractères avec des séries Theta :-D Et il parle de Nebentypus (ça fait très classe comme mot, je trouve).
  • @flip flop
    Je ne commente pas trop car tu connais la musique. Faut juste que je monte la précision en fonction de l'ordre du groupe des classes (d'idéaux inversibles) de l'anneau quadratique.

    > precision := 60 ;
    > 
    > F := X^3 + X^2 -11*X -22 ;
    > E<x> := NumberField(F) ;
    > OE := MaximalOrder(E) ;
    > assert OE eq Order([x]) ;
    > DiscOE := Discriminant(OE) ;
    > assert DiscOE eq -11 * 17^2 ;
    > DedekindZetaE := LSeries(E) ;
    > Lrho := DedekindZetaE / RiemannZeta() ;
    > Srho<q> := FormalSeries(Lrho, precision) ;
    > Srho ;
    q - q^3 + q^4 - q^5 + q^11 - q^12 + q^15 + q^16 - q^20 - q^23 + q^27 + 2*q^31 - q^33 - q^37 + q^44 - q^47 - q^48 + q^49 
        + 2*q^53 - q^55 - q^59 + q^60
    

    Rien de nouveau pour l'instant (je rajoute quand même que Lrho connaît son conducteur et que l'on aimerait bien que les auteurs fassent un petit effort pour les bébés).

    > Q := BinaryQuadraticForms(DiscOE) ;
    > QmodSL2Z := ReducedForms(Q) ;
    > #QmodSL2Z ;
    18
    > ClassNumber(DiscOE) ;
    18
    > <q : q in QmodSL2Z> ;
    <<1,1,795>, <3,-1,265>, <3,1,265>, <5,-1,159>, <5,1,159>, <9,-5,89>, <9,5,89>, <11,11,75>, <15,-1,53>, <15,1,53>, 
    <15,-11,55>, <15,11,55>, <23,-15,37>, <23,15,37>, <25,-11,33>, <25,11,33>, <27,-13,31>, <27,13,31>>
    > ClQ, phi := ClassGroup(Q) ;
    > ClQ ;
    Abelian Group isomorphic to Z/288  Defined on 1 generator  Relations:   288*ClQ.1 = 0  <---- A D'AUTRES
    > time c, QmodGL2Z, T := ThetaDecomposition(QmodSL2Z, Srho, precision) ;
    Time: 0.010
    > <q : q in QmodGL2Z> ;
    <<1,1,795>, <3,-1,265>, <5,-1,159>, <9,-5,89>, <11,11,75>, <15,-1,53>, <15,-11,55>, <23,-15,37>, <25,-11,33>, 
    <27,-13,31>>
    > c ;
    [ -1, 1, 1, 1, -1, -2, 1, 1, 1, -2, 2 ]
    > T ;
    [
        1 + 2*q + 2*q^4 + 2*q^9 + 2*q^16 + 2*q^25 + 2*q^36 + 2*q^49 + O(q^61),
        1 + 2*q^3 + 2*q^12 + 2*q^27 + 2*q^48 + O(q^61),
        1 + 2*q^5 + 2*q^20 + 2*q^45 + O(q^61),
        1 + 2*q^9 + 2*q^36 + O(q^61),
        1 + 2*q^11 + 2*q^44 + O(q^61),
        1 + 2*q^15 + 2*q^53 + 2*q^60 + O(q^61),
        1 + 2*q^15 + 2*q^55 + 2*q^59 + 2*q^60 + O(q^61),
        1 + 2*q^23 + 2*q^37 + 2*q^45 + O(q^61),
        1 + 2*q^25 + 2*q^33 + 2*q^47 + O(q^61),
        1 + 2*q^27 + 2*q^31 + 2*q^45 + O(q^61)
    ]
    > combinaison := &+[c[j]*T[j] : j in [1..#T]] ;
    > assert Valuation(-c[#c]*Srho - combinaison) ge precision ;
    

    Quoi dire ? Le temps de calcul la $\Theta$-calculette. Et un méchant BUG sur le groupe des classes : un groupe cyclique $\Z/288\Z$ avec 18 éléments. Je peux t'assurer que je me méfie toujours de ce que le logiciel me raconte (je contrôle et prend parfois la main).

    Tu veux toujours pas me dire ce que tu sais sur la manière d'écrire $2S_\rho$ ? T'es quand même pas en train de calculer des j-invariants et un polynôme pour le corps des classes de Hilbert ? Ou même Hilbert Class Ring ? Tu gardes secrets pour toi tes cours ?

    Quant à ce qui suit, cela a échoué au bout d'un certain temps en tombant sur une erreur interne de magma. Même pas fichu de calculer la dimension du sous-espace cuspidal. Quel naze.

    > Gamma := DirichletGroup(Abs(DiscOE)) ;  
    > D := FundamentalDiscriminant(DiscOE) ;
    > chi := Gamma ! KroneckerCharacter(D) ;
    > M := ModularForms(chi, 1) ;
    > S := CuspidalSubspace(M) ;
    > time "Dim(S) =", Dimension(S) ;
    

    Oui, c'est bien vrai qu'elle peut tourner ma $\Theta$-calculette. Et que je ne me gêne pas : degré 3, discriminant $< 0$, groupe de Galois $\simeq S_3$ (redondant)

    NFD3 := NumberFieldDatabase(3) ;
    dmin, dmax := DiscriminantRange(NFD3) ;
    NumberOfFields(NFD3) ;
    assert #NFD3 eq 984548 ;
    
    S3 := Sym(3) ;
    NFD := sub < NFD3 | dmin, 0 : GaloisGroup := S3 > ;
    assert #NFD eq 182417 ;
    
  • @Claude :
    Le méchant bug a dû être corrigé.
    > Q := BinaryQuadraticForms(-11*17^2) ;
    > ClassGroup(Q);
    Abelian Group isomorphic to Z/18
    Defined on 1 generator
    Relations:
        18*$.1 = 0
    Mapping from: Abelian Group isomorphic to Z/18
    Defined on 1 generator
    Relations:
        18*$.1 = 0 to QuadBin: Q given by a rule [no inverse]
    
  • @flip flop
    Faire des trucs moins complexes ? Ben, pour l'instant, on n'a pas fait que du coupé-collé de $X^3 - X - 1$. Disons que l'on ILLUSTRE certains phénomènes pour les polynômes de degré $F \in \Z[X]$, irréductibles, de degré 3, de discriminant $< 0$.

    On aimerait bien trouver chez les auteurs spécialistes un énoncé COMPLET pour les bébés du théorème de Hecke concernant ``a Galois representation $\rho : \text{Gal}(\overline\Q/\Q) \to \text{GL}_2(\C)$ of dihedral type and odd''. Cela leur arracherait la gu.ule d'être précis et de parler à tout le monde ? Hecke, cela doit être assez vieux, je pense. En tout cas plus vieux que Dellgne-Serre. C'est trop demander ?

    En fait, dans la thèse http://algant.eu/documents/theses/ferraguti.pdf, il y a le chapitre II à lire où est défini le Artin conductor. On a intérêt à connaître son ``Corps Locaux'' de Serre.
  • Merci Claude !

    Comment ? Beh je ne sais pas c'était juste une idée que j'ai eu hier mais ça marche pas trop bien, non non je fais pas des truc avec $j$ :-D

    Mais ça a l'air quand même amusant les fonctions Theta :)

    Je me suis juste dis que les formes de discriminant $-11 \times n^2$ c'était parreil qu'une certain extension $E[ n ]$ galoisienne de $\Q(\sqrt{-11})$ , et que l'isomorphisme est donné par le morphisme de Frobenius.

    Ca veux dire que si je prend un idéal $\mathfrak{p}$ idéal de $\Q(\sqrt{-11})$, je regarde suivant quelle forme la norme de $\mathfrak{p}$ est représentée et cela donne le Frobenius en $\mathfrak{p}$ dans $E[ n ]$.


    C'est un truc comme ça !
  • @gai requin
    Je m'en doutais un peu : on en a déjà parlé. Mais en planquette, je surveille tout.

    q1 := Q ! [3,-1,265] ;
    // q1 est un générateur	du groupe des classes
    assert SequenceToSet(QmodSL2Z) eq {q1^k : k in [0..h-1]} where h is #QmodSL2Z ;
    
  • Je vais essayer de voir dans vos posts le grain de folie qui permet de brancher $X^4-2$ et $D_4$ à l'arithmétique (en essayant de ne pas me barrer en courant ;-)).
  • @flip flop
    Il doit y avoir quelque chose de vrai dans ce que tu dis à propos de $-11 \times n^2$ et $E[n]$. Si tu permets, je change $n$ en $f$ ($f$ pour conducteur). Un tel $f \ge 1$ définit dans $K = \Q(\sqrt {-11})$, un unique sous-anneau $A_f \subset \mathcal O_K$ d'indice $f$. Disons $A_f = \Z[f\theta]$ si $\mathcal O_K = \Z[\theta]$. Ou plus intrinsèquement $A_f = \Z + f\mathcal O_K$.

    Et ton $E[f]$ SERAIT ``the ring class field of this order $A_f$''.

    Exemples plus petits (Cox, proposition 9.5 page 194) :

    The ring class field of the order $\Z[\sqrt {-27}]$ is the field $\Q(j,\root 3 \of 2)/\Q(j)$. Bonjour petit polynôme $X^3 - 2$.

    The ring class field of the order $\Z[\sqrt {-64}]$ is the field $\Q(i,\root 4 \of 2)/\Q(i)$. Tiens $X^4 - 2$.

    T'as pas peur ? Tu es capable de spécifier ce que cela signifie ?
  • @flip flop
    On s'est engagé à aller doucement, n'est ce pas ? Ne pas brûler d'étapes ...etc... Donc faire gaffe en ce qui concerne corps des écoles ..

    Une question : dans le contexte $K \subset E \subset L$ et $L = E^{\rm gal}$, à propos de la représentation $\rho_E$ de $G = \text{Gal}(L/K)$ que l'on connaît bien. La question est : quel est, au sens Artin conductor, le conducteur de $\rho_E$ ? Je n'ai pas la réponse.
  • Peur, hum on risque quoi :-D

    De toute façon, c'est mieux de commencer par l'analogue cyclotomique que de vouloir directement le quotienter !

    Edit : Remarque Je ne sais pas pourquoi j'ai marqué $E[ 2]$ ce $E[ 2]$ c'est lié à $\Q(\sqrt{-27})$ est non pas à $E = \Q(x)$.

    Dans le premier cas que tu donnes !

    Petit dessin :
    $$
    \xymatrix {
    &E[ 2 ] \ar@{-}[dl]_3 \ar@{-}[dr]^2 \ar@{-}[dd]_{S_3} \\
    \Q(\sqrt{-27}) \ar@{-}[dr]_2 && E =
    \Q(x)\ar@{-}[dl]^3 \\
    &\Q \\
    }
    $$

    Dans le premier exemple que tu donnes.

    Il y a trois formes réduites de discriminant $-27 \times 2^2$.

    Ce que je pense c'est :Soit $\mathfrak{p}$ un idéal premier de $\Q(\sqrt{-27})$ et soit $\mathfrak{P}$ un idéal premier de $E[ 2 ]$ divisant $\mathfrak{p}$.

    On regarde les formes qui représente $N(\mathfrak{p}) := p^f$ avec $f := \left[ \kappa(\mathfrak{p}) : \kappa(p) \right]$. Et l'ordre de $\text{Frob}(\mathfrak{P} \mid \mathfrak{p})$ (donc c'est $\left[ \kappa(\mathfrak{P}) : \kappa(\mathfrak{p}) \right]$ c'est la même chose que l'ordre des formes binaires qui représente $N(\mathfrak{p})$.
    Exemple d'utilisation :

    Déjà, il faut étudier un peu l'extension quadratique qui intervient. Je donne le truc sans plus :
    Les idéaux premiers de $\Q(\sqrt{-27})$ (enfin de son anneau d'entier) sont deux $2$ types. (je vire $27$ de mon histoire)

    1. $\mathfrak{p}$ avec un $f = 2$, c'est les nombre premier inerte et c'est lorsque $p$ n'est pas un carré modulo $27$.
    2 $\mathfrak{p}$ avec un $f = 1$ et la c'est quand $p$ est un carré modulo $27$.

    On regarde le deuxième cas. Par exemple $p=31$ est un carré modulo $27$.

    Donc, j'ai deux idéaux premiers $\mathfrak{p}_1$ et $\mathfrak{p}_2$ au dessus de $31$ et de norme $31$.

    Pour calculer le Frobenius de $E[ 2] : \Q(\sqrt{-27})$ en $\mathfrak{p}_1$, il suffit de regarder par quelle forme $N(\mathfrak{p}_1)$ (donc $31$ ici) est représenté.

    La c'est pas dur car $31 = 2^2+27\times 1^2$ c'est la première forme (neutre). Ca veux dire que le Frobenius de $\text{Frob}(\mathfrak{P} \mid \mathfrak{p})$ (dans $\text{Gal} (E[ 2] \mid \Q(\sqrt{-27}))$) est trivial.

    Donc le Frobenius de $p=31$ de $E[ 2 ] \mid \Q$ est également trivial (trivial sur $\Q(\sqrt{-21}) \mid \Q$ et trivial sur l'extension du haut). Donc le Frobenius est toujours trivial dans la représentation permutationnelle associé à $E$ i.e $id$ Ce qui signifie que le polynôme $X^3-2$ se scinde complètement !

    Autre exemple, toujours dans le cas deux. si je prends $p=7$, alors c'est un carré modulo $27$. Et
    $7$ est représenté par la forme $4x^2-2xy+7$ (non neutre) donc d'ordre $3$.
    Ce qui signifie que le Frobenius est d'ordre $3$.

    Dans la représentation permutationnelle c'est la classe de conjugaison de $(123)$ et le polynôme $x^3-2$ est irréductible modulo $7$.

    Dernier exemple, dans le cas 1. i.e $p$ n'est pas un carré modulo $27$, par exemple $53$, là on regarde quelle forme représente $53^2$ ... ça doit être la forme neutre. Dans ce cas, le Frobenius de $53$ de $ E[ 2 ] \mid \Q(\sqrt{-27})$ est trivial MAIS ATTENTION le Frobenius de $53$ de $E[2] \mid \Q$ n'est pas trivial car le Frobenius de $\Q(\sqrt{-27}) \mid \Q$ est d'ordre $2$. Du coup, dans la représentation permutationnelle la classe de ce Frobenius est $(12)$ etn le polynôme $x^3-2$ se scinde en un polynôme de degré $1$ et un polynôme de degré $2$.

    Edit ah mais j'ai pas fait attention à $-27$ mais il faut faire sauter les carrés ... c'est $\Q(j)$ !

    Edit : coquille. Merci Claude
  • @Claude : oui, on fait doucement doucement, sinon on va commencé a voir des courbes elliptiques débarquées, l'air de rien :-D
  • $\def\Disc{\text{Disc}}$@flip flop
    J'ai bossé avec un tirage d'il y a quelques heures et entre temps, il y a eu des modifications. Malgré notre bonne volonté, je pense que cela va être compliqué et même très compliqué. Cela serait plus simple (je pense) de démarrer par Hilbert Class Field que par Hilbert Class Ring. Et encore : s'accorder sur les ``prémisses'' de Hilbert Class Field, je ne sais pas si c'est si facile (pour moi)

    Mais j'essaie quand même d'échanger sur les points de ton post. D'abord du point de vue des notations :
    $$
    \Disc(\Z[\sqrt {-27}]) = 4 \times (-27) = (2 \times 3)^2 \times (-3) \qquad \hbox {versus} \qquad
    \Disc(\Z[j]) = -3
    $$
    Donc le conducteur du sous-anneau $\Z[\sqrt {-27}]$ (sous entendu dans l'anneau $\Z[j]$ des entiers de $\Q(j) = \Q(\sqrt{-27})$) est 6. De manière générale pour un corps quadratique $K$:
    $$
    \Disc(\hbox {sous-anneau d'indice $f$ de $\mathcal O_K$}) = f^2 \times \Disc(\mathcal O_K)
    $$
    Et donc la notation $E[2]$, c'est pas top et je crois que tu es d'accord. Je note alors $L$ au lieu de $E[2]$.

    Et je suppose que l'on PREND $L = \Q(j,\root 3 \of 2)$ et que l'on cherche à dire des choses intelligentes sur $L/\Q(j)$ ou peut-être plutôt de $L$ relativement à $\Z[\sqrt {-27}]$. On est bien d'accord qu'il s'agit de cela ?

    Et la chose intelligente (= ring class field) se formalise comment ? C'est bien là le problème. Que faut-il admettre ? Moi, je veux bien admettre qu'il y a un machin mirifique $L'/\Q(j)$ ayant telles ou telles propriétés et on pourrait alors montrer que $L/\Q(j) \simeq L'/\Q(j)$. Je crois comprendre que c'est ce que fait Cox.
    Do you see what I mean ? Possèdes tu le Cox Primes of the Form $x^2 + ny^2$ ? J'ai fabriqué un premier extrait pdf de 30 pages.

    Sinon, je suis d'accord qu'il existe 3 (classes modulo $\text{SL}_2(\Z)$ de) formes de discriminant $6^2 \times (-3) = -108 $
    $$
    (1, 0, 27) = x^2 + 27y^2 \qquad (4, \pm 2, 7) = 4x^2 \pm 2xy + 7y^2
    $$
    Et également avec tes exemples. Sauf que je n'ai pas tout vérifié.

    Attention tu parles de $\mathfrak p_1$ et $\mathfrak p_2$ au dessus de $27$ alors que c'est au dessus de 31. Et 3 lignes plus loin il y a un $\Q(\sqrt {-21})$ qui n'a rien à voir avec la choucroute.

    Autres petites choses. On a $\mathcal O_E = \Z[x]$ avec $x^3 = 2$, ce qui ne peut pas faire de mal.
    Et puis, si $-27$ est un carré mod $p$ i.e. $\alpha^2 \equiv -27 \bmod p$
    $$
    \Z[\sqrt {-27}] = \Z[y] = {\Z[Y] \over \langle Y^2 + 27\rangle } \qquad \Z[y]/p\Z[y] = {\mathbb F_p[Y] \over \langle Y^2 + 27\rangle} \simeq
    {\mathbb F_p[Y] \over \langle Y - \alpha\rangle} \times {\mathbb F_p[Y] \over \langle Y + \alpha\rangle}
    $$
    Je prends quelques précautions car l'anneau $\Z[y]$ n'est pas l'anneau des entiers de .. Et c'est le coup, l'autre jour du produit d'anneaux, de l'idempotent modulo ...etc.. Et on a donc :
    $$
    p\Z[y] = \langle y, \alpha\rangle_{\Z[y]} \times \langle y, -\alpha\rangle_{\Z[y]}
    $$
    A fortiori dans $\Z[j]$. Hum je crois quand même qu'ici j'en fais des tonnes.


    Admettons vérifiés tous tes exemples. Ces exemples sont certes indispensables. Car il faut faire tourner le binz ...etc... Mais à un moment donné, il est indispensable d'avoir du formalisme. Do you see what I mean ?


    Je regarde maintenant les 3 dernières lignes de ton post.

    Quid des 30 pages de Cox ?
  • @flip flop
    Suite : un point important. Il y a un théorème dû à Gauss qui s'énonce ainsi. Soit $p \equiv 1 \bmod 3$. Alors $p$ est de la forme $a^2 + 27b^2$ si et seulement si la congruence $x^3 \equiv 2 \bmod p$ possède une solution.

    Ce n'est pas un résultat évident. Une preuve possible pour les petits, c'est d'utiliser la loi de réciprocité cubique. Ce n'est pas rien et le petit risque de râler. Cox dans son chapitre 4 (et Ireland & Rosen) ont choisi cette approche (loi de réciprocité cubique).

    Mais Cox en redonne un coup dans le chapitre 8. En sortant cette fois $L = \Q(j, \root 3 \of 2)$ et ses propriétés mirifiques (ring class field of $\Z[\sqrt {-27}]$). Cela coûte de montrer ce dernier résultat. Et une fois que ce résultat (ring class field) est MONTRE et COMPRIS, alors le théorème de Gauss tombe.
  • @flip flop
    Des courbes elliptiques qui débarqueraient sans être invitées? Tu n'y penses pas. Et on a même l'impression dans ton post que moi, CQ, je pourrais être capable de ..

    Faut quand même que je m'amuse un peu. On part avec les 3 formes réduites $q_1, q_2, q_3$ de discriminant $-108 = 6^2 \times (-3)$ :

    > Qminus108 := ReducedForms(-6^2 * 3) ;
    > Qminus108 ;
    [ <1,0,27>, <4,-2,7>, <4,2,7> ]
    > J := [jInvariant(q) : q in Qminus108] ; 
    > J ;
    [ 151013228704515.497853408603219, 742.251073295698393080526292190 - 3449.38672330219288938563541678*$.1, 
    742.251073295698393080526292190 + 3449.38672330219288938563541678*$.1 ]
    

    Je vais calculer
    $$
    \big(Y - j(q_1)\big) \times \big(Y - j(q_2)\big) \times \big(Y - j(q_3)\big)
    $$
    pour tomber sur un polynôme à coefficients ENTIERS.

    > CY<Y> := PolynomialRing(Universe(J)) ;
    > G := &*[Y - j : j in J] ;
    > G ;
    Y^3 - 151013228706000.000000000000006*Y^2 + 224179462188000000.000000000008*Y - 1879994705688000000000.00000007
    > ZX<X> := PolynomialRing(Z) where Z is IntegerRing() ;
    > Fbig := ZX ! [Round(c) : c in Coefficients(G)] ;
    > Fbig ;
    X^3 - 151013228706000*X^2 + 224179462188000000*X - 1879994705688000000000
    

    On peut pas laisser les choses en l'état. Faut absolument lui faire une beauté à ce polynôme si on veut qu'il puisse sortir dans la rue.

    > Ebig := NumberField(Fbig) ;
    > E := OptimizedRepresentation(Ebig) ;
    > F<X> := DefiningPolynomial(E) ;
    > F ;
    X^3 + 2
    > -Evaluate(F, -X) ;
    X^3 - 2
    

    Sorry, cela m'a échappé. Je le referais plus.
  • @flip flop
    Là sérieux. Dans ton post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1263771,1523012#msg-1523012, j'avoue que je ne comprends pas les deux lignes qui viennent au début après ``Ce que je pense c'est''

    I.e. ``On regarde les formes qui représentent $N(\mathfrak p) = p^f$ ....etc...''

    Visiblement tu as une intuition de la chose. Peut-être que j'en demande beaucoup : pourras tu développer ces 2 lignes ? Et j'en demande encore plus : où va-t-on ensuite ? Je suis d'accord qu'il est capital d'agiter les objets (et je le fais sans cesse, tu le sais bien). Mais de temps en temps, et c'est vachement difficile, je crois que c'est pas mal d'avoir une idée directrice.

    Quand tu auras le temps (peut-être jamais).
  • @Claude : pour ton dernier message

    C'est une intuition, mais je ne sais pas a quel point je me trompe. Mais je vais lire le chapitre consacré dans "prime of the form". A mon avis, je dois pouvoir comprendre un peu et mettre au clair.

    J'ai également étudié le $x^4-x-1$ de Serre, juste concernant le $N_p(f)$ (le reste j'ai rien compris) je trouve comme lui et je comprend pourquoi il y a une ambiguïté. Je le fait au propre après mon cours.

    Où va t'on ? je ne sais pas mais ça serait quand même sympa d'arrivé a comprendre class field sur les corps quadratiques et de mettre ça en pratique pour calculer les fonctions $L$ (avec les fonctions thetas).

    Mais quand même le truc importe c'est vraiment de tenir le corps de classe (il faut une garantir de tenir le bon sinon catastrophe).

    On le fait doucement, on a le temps de toute manière :-)
  • Un autre point de vue serait d'admettre le théorème d'existence de la théorie du corps des écoles (un truc bien lourd manifestement) et de l'appliquer au sous-anneau de $\mathcal O_K$ qui nous intéresse.

    Un petit [pdf] qui, à partir du Cox, utilise ce procédé.
  • @gai requin, flip flop
    Je crois que l'on ne se comprend pas (corps des écoles). Et je parie que vous pensez que je fais une fixette. Et bien, je ne pense pas. Je veux bien admettre l'existence de ... Mais quoi exactement ? Cela veut dire quoi EXACTEMENT, pour deux corps de nombres $K \subset L$, que $L$ est le corps des classes de Hilbert de $K$ ? A quoi s'engage-t-on ? Peut-on pointer sur un énoncé PRECIS ? (pas de l'existence, mais des propriétés qui caractérisent la chose).

    Savez vous qu'il y a un ``Artin reciprocity law'' au dessus de $\Q$ ? Cf l'article ``What is a reciprocity law'' de Wyman https://www.jstor.org/stable/2317083 mais malheureusement, on n'y a pas accès (enfin pas moi, je n'ai que la version papier). Et ce Artin reciprocity law finit par entraîner le théorème de Kronecker (toute extension abélienne de $\Q$ est contenue dans une extension cyclotomique). Que dit ce ``Artin reciprocity law'' ?

    Savez vous dans ce terrain que l'on peut commettre des erreurs colossales d'oeuf-poule ? On = qui à votre avis ?

    Un dernier exemple : soit $x$ une racine de $X^3 - X - 1$, $K = \Q(\sqrt {-23})$ et $L = K(x)$. Savez vous si on est capable de prouver que $L$ est le corps des classes de Hilbert de $K$ (en admettant que l'on sache ce que cela signifie) ? Ou plutôt de quoi a-t-on besoin pour le prouver ? Suffit-il de faire faire certains calculs fastidieux par une machine. Lesquels ? Si ce n'est pas le cas (on n'est pas capable de), savez vous situer le point qui va achopper ? Un point ou plusieurs points ?

    Note : Gras (Class Field Theory) fait TOURNER cet exemple (idéaux premiers, Frobenius, ...etc..) dans le chapitre II en 5.2.1 p. 148. Mais on est à la page 148 et fait appel aux résultats précédents (en particulier du chapitre I).

    Et historiquement ? http://www.math.uconn.edu/~kconrad/blurbs/gradnumthy/cfthistory.pdf

    Je veux bien un énoncé précis.
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