racine niéme

Bonsoir tout le monde.
Comment peut on montrer que $\displaystyle{\frac{4}{5}+i\frac{3}{5}}$ n'est pas une racine n'ième de l'unité?
Merci d'avance.

Réponses

  • Tu peux par exemple montrer que $\cos(nt)$ est un polynôme à coefficients entiers en $\cos(t)$ de coefficient dominant égal à $2^{n-1}$. Ainsi, tu auras une contradiction en supposant que $\frac{4+3i}{5}$ est racine $n$-ème de l'unité.
  • @fzm
    Cela dépend de ton niveau. Si tu connais un zeste de théorie des corps, mais vraiment quelque chose de minimaliste (à préciser) sur le sujet, alors on peut obtenir que les seules racines $n$-èmes de l'unité (pour $n$ variable) contenues dans $\mathbb Q(i) = \mathbb Q + i\mathbb Q$, sont $\pm 1, \pm i$. Et donc tu seras tranquille avec ce type de questions. Par exemple
    $$
    {12 + 5i \over 13} \quad \hbox {est un nombre complexe de module 1 puisque $13^2 = 12^2 + 5^2$ mais ce n'est pas ...etc...}
    $$
  • Une solution qui utilise peu de chose :

    Pour tout $n\in\N$, on écrit $\left(\dfrac{4}{5}+i\dfrac{3}{5}\right)^n=\dfrac{x_n+i y_n}{5^n}$ avec $(x_n,y_n)\in\R^2$. On montre facilement que
    \[\left\{\begin{array}{cc}x_{n+1}=4 x_n - 3y_n\\y_{n+1}=3 x_n +4y_n.\end{array}\right.\]
    On déduit des relations précédentes que le pgcd des nombres $x_n$ et $y_n$ (s'ils sont non nuls) est une puissance de $5$ pour tout $n\in\N$. En particulier, il est impossible que $y_n$ s'annule pour un entier $n\in\N^\ast$.

    EDIT : La méthode doit surement marcher, mais je suis allé trop vite.
  • Bonjour

    Si on ne sait rien, on peut toujours faire un calcul .

    1) on a pour tout n (4+3i)n = (4+3i) + 3.(Un + Vn)
    2) Cela définit 2 suites d'entiers relatifs Un et Vn
    3) Comme on veut que la partie imaginaire de (4+3i)n s'annule pour un certain K, il faut que VK = -1 (condition nécessaire)

    4) On a la relation de récurrence pour Un et Vn et U2 = 1 et V2 = 7 donc on peut essayer de montrer que Vn ne peut jamais être égal à -1 .

    Edit : J'ai posté sans avoir vu le post de MrJ qui dit la même chose d'une manière un peu différente .
  • Bonjour.

    Les premiers termes des suites $(x_n)$ et $(y_n)$ définies par MrJ ne semblent pas divisibles par $5$, alors comment peut on montrer que le pgcd de $x_n$ et $y_n$ est une puissance de $5$?
  • Ma phrase n'était pas clair : le pgcd s'écrit $5^n$ avec $n\in\N$, donc $1=5^0$ est une possibilité.

    Malheureusement, je viens de voir que je suis allé trop vite pour conclure. Même si la méthode doit marcher, il faut la présenter différemment.
  • Bonjour
    avec la notion de nombre algébrique :
    $u=(4+3i)/5$ est algébrique sur $Q$ de degré 2
    ( polynôme minimal $X^2-\frac{8}{5}X+1$)
    Si $u$ était une racine nième de 1, donc une racine kième primitive de 1
    (par exemple $i$ est racine 12ième 1 et racine 4ième primitive de 1 )
    $u$ serait algébrique de degré $\varphi(k)$
    qui doit donc faire 2, donc pas beaucoup de possibilités pour $k$ et pour lesquelles on n'a pas $u^k=1$
  • La solution de AP me semble la plus simple.
  • La notion de simple est assez relative. Tout dépend du niveau de fzm. Disons plutôt qu'il s'agit de la solution la plus élégante et la plus courte.
  • C'est à la preuve de AP que je pensais et que je n'ai pas développée ne connaissant pas le niveau du questionneur. Avantage : elle est valide pour tout $a+ib \in \Q(i)$ :
    $$
    \big(X - (a+ib)\big) \big(X - (a-ib)\big) = X^2 - 2a X + (a^2 + b^2)
    $$
    D'où algébricité de $a+ib$ sur $\mathbb Q$ de degré $\le 2$. Mais ensuite, et c'est cela qui nécessite quand même un peu de connaissances, l'hypothèse dit que $a+ib$ est racine d'un certain polynôme cyclotomique $\Phi_n(X)$ qui est irréductible sur $\mathbb Q$. D'où $\varphi(n) \le 2$ (indicateur d'Euler). Ce qui bloque $n$ en $\{1, 2, 3, 4, 6\}$ et il faut travailler encore un peu pour achever la chose.

    Autre avantage : elle est valide sur tout corps de nombres $K$, au sens où elle montre que $K$ ne contient qu'un nombre fini de racines de l'unité. On a besoin de l'inégalité (grossière) :
    $$
    N \le 2\varphi(N)^2
    $$
    Et en fait, mais je m'éloigne de plus en plus de la question, une extension de type fini de $\Q$ ne contient qu'un nombre fini de racines de l'unité.
  • Pour compléter la preuve de MrJ, on peut regarder les suite $x_n$ et $y_n$ modulo 5.
    C'est assez vite fait :
    $x_1=4\ ;\ y_1=3$
    $x_2=2\ ;\ y_2=4$
    $x_3=1\ ;\ y_3=2$
    $x_4=3\ ;\ y_4=1$
    $x_5=4\ ;\ y_5=3$
    La suite est périodique et $y_n$ ne prend jamais la valeur 0.
  • Merci verdurin pour ce complément : je ne trouvais pas comment conclure facilement. :-)
  • Merci tout le monde pour vos solutions et vos idées (tu)
  • Bonjour à tous,

    C'est un très chouette exercice, en effet !!

    Peut-être une réécriture d'une preuve précédente: Si $(a,b,c)\in\mathbb{N}^3$ tel que $a^2+b^2=c^2$ et $abc\neq 0$.

    On considère un $p\in\mathbb{P}\setminus\{2\}$ un nombre premier impair divisant $c$ et pas $a$, ni $b$.

    On note comme précédemment $\left(\frac{a}{c}+i\frac{b}{c}\right)^n=\frac{1}{c^n}(x_n+iy_n)$, où les $x_n$ et $y_n$ sont des entiers.

    On a alors la relation de récurrence: $x_0=1$, $y_0=0$ et :
    \[\left(\begin{array}{c} x_{n+1}\\ y_{n+1}\end{array}\right)=
    \left(\begin{array}{cc} a & -b\\ b & a\end{array}\right)
    \left(\begin{array}{c} x_n\\ y_n\end{array}\right).\]

    La matrice est de déterminant $a^2+b^2=c^2\equiv 0\pmod{p}$. Ainsi dans $\mathbb{F}_p$, cette matrice est de rang $1$, en effet:
    \[\left(\begin{array}{c} -b\\ a\end{array}\right)=
    \frac{1}{b}
    \left(\begin{array}{c} a^2\\ ab\end{array}\right)=
    \frac{a}{b}
    \left(\begin{array}{c} a\\ b\end{array}\right),\]
    et
    \[\left(\begin{array}{cc} a & -b\\ b & a\end{array}\right)
    \left(\begin{array}{c} a\\ b\end{array}\right)=
    \left(\begin{array}{c} a^2-b^2\\ 2ab\end{array}\right)
    =\left(\begin{array}{c} 2a^2\\ 2ab\end{array}\right)
    =(2a)\left(\begin{array}{c} a\\ b\end{array}\right).\]

    Ainsi on a par récurrence que pour $n\geq 1$:
    \[\left(\begin{array}{c} x_n\\ y_n\end{array}\right)=(2a)^{n-1}\left(\begin{array}{c} a\\ b\end{array}\right).\]
    Et donc que $y_n$ n'est jamais nul modulo $p$ et donc jamais nul non plus !!. Ce qui implique qu'on ait jamais $u^n=1$.

    Bonne nuit à tous,

    Le p'tit bonhomme
  • C'est une jolie généralisation de la preuve particulière précédente. (tu)
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.