algèbre de matrices

Bonjour,

Soit A appartenant à End(Rn) un endomorphisme diagonalisable avec des valeurs propres deux à deux différentes.
Je dois montrer que l'ensemble des solutions de B2=A est fini, ou trouver un contre-exemple.

Je pense qu'il y a des cas ou cet ensemble est infini mais je ne sais pas comment le montrer...

Quelqu'un aurait-il une idée s'il vous plait?

Constantin

Réponses

  • Quelles sont les valeurs propres éventuelles d'une telle matrice $B$ ?
  • Bonjour Poirot,

    Si j'écris A=MDM-1 où D est la matrice diagonale diag(v1..............vn) avec vi tous differents et M la matrice de changement de base, alors j'ai

    M-1B2M=D
    C'est à dire que B2 est diagonalisable de valeurs propres égales à celles de A.

    Mais je n'ai pas forcément que B est diagonalisable, si? En tout cas je pense que si elle l'est ses valeurs propres seraient fatalement les racines carrées de celles de A.
  • Répond à ma question avant de diagonaliser à tout va ! En effet, on voit facilement que les valeurs propres de $B$ sont des racines carrées des valeurs propres de $A$ (prendre $u$ vecteur propre de $B$ et appliquer $B^2$).
    Peux-tu maintenant justifier que $B$ est diagonalisable ?
  • Oui pardon, c'est vrai que je me suis un peu précipité. En tout cas merci.

    Puisque les valeurs propres de B sont les racines de celles -toutes distinctes- de A et qu'on est dans les réels (il me semble utile de le préciser mais je n'arrive pas à bien le justifier), alors les racines de B sont distinctes deux à deux aussi (car la fonction racine est injective sur son domaine) et donc B est diagonalisable (et s'écrit B=M-1D1/2M car elle admet les mêmes vecteurs propres que B2)

    Ainsi on a

    M-1(M-1D1/2MM-1D1/2M)M=D
    M-1(M-1DM)M=D car D1/2 diagonale

    et donc j'ai l'égalité ssi M est sa propre inverse? c'est à dire ssi M est la matrice d'une réflexion par rapport à un hyperplan de Rn?

    Si oui, cet ensemble porte-il un nom? J'imagine qu'il est de cardinal infini.
  • Euh là tu as un problème. Bon, les valeurs propres (complexes) d'une telle matrice $B$ sont des racines carrées (complexes) des valeurs propres de $A$, et donc sont deux à deux distinctes. Donc $B$ est diagonalisable dans $\mathbb C$. Maintenant, comme on l'a vu aussi, les vecteurs propres sont les mêmes que ceux de $A$, et donc les matrices de passage vers une base de vecteurs propres sont les mêmes (évidents). On a donc au plus $2^n$ choix possibles pour les coefficients de la matrice diagonale pour $B$. Ainsi le nombre de telles matrices dans $\mathbb C$ est exactement $2^n$ (sauf si $A$ a $0$ pour valeur propre, auquel cas c'est $2^n-1$). En particulier le nombre de telles matrices réelles est fini.
  • Voici un autre point de vue.

    Quitte à changer de base, on peut supposer que $A$ est diagonale. Si $B^2=A$, alors $B$ commute avec $A$. Or les matrices commutant avec $A$ sont les matrices diagonales. Il est alors facile de conclure.
  • Bonjour, merci, je suis content d'avoir ces deux versions que je pense avoir bien comprises maintenant.

    Juste un petit point: pour justifier que les valeurs propres de B sont les racines de celles de A. Je vois bien comment dire que les valeurs propres d'une matrice au carré sont les carrés des valeurs propres mais j'ai un peu de mal à formaliser l'autre sens:

    soit x une valeur propre de B et u son vecteur propre correspondant. Puisque B(B(u))=x.x.u alors x est forcément +/-vi où vi est une valeur propre de B2.

    Mais je sens que quelque chose cloche niveau rigueur... (et compréhension?)
  • Heu .... tu viens d'écrire B²u=x²u, donc u est un vecteur propre de B² et la valeur propre x de B te donne une valeur propre x² de B².

    Cordialement.
  • Attention, il n'y a pas de vecteur propre "canonique" associé à une valeur propre. Donc il ne faut surtout pas dire "soit $u$ son vecteur propre associé".

    On reprend. Soit $u$ un vecteur propre de $B$, de valeur propre associée $\lambda$ (celle-ci est bien unique). On a donc $Bu=\lambda u$, puis $B^2u=Au=\lambda^2u$. On voit donc que $u$ est vecteur propre de $A$, avec pour valeur propre $\lambda^2$. Donc les valeurs propres de $B$ sont nécessairement des racines carrées (dans $\mathbb C$) de valeurs propres de $A$.
  • Merci,
    je vois bien que les valeurs propres sont nécessairement des racines carrées de celle de A mais qu'est-ce qui me donne que le spectre de B "couvre" bien celui de A (en racine carrée), si vous voyez ce que je veux dire?
    En d'autres termes, comment justifier que les valeurs propres de B ne soient pas éventuellement répétées?
  • Parce que si tu trigonalises $B$ dans $\mathbb C$, tu auras $n$ valeurs propres sur la diagonale, et elles sont nécessairement distinctes deux à deux, et même plus précisément n'ont pas les mêmes carrés deux à deux, sans quoi $A=B^2$ n'aurait pas $n$ valeurs propres deux à deux distinctes mais moins.
  • Pourquoi trigonaliser pour justifier que sans n valeurs propres de carrés distincts pour B on n'aurait pas n valeurs propres distinctes pour B2?
  • En trigonalisant on voit qu'il est NÉCESSAIRE d'avoir $n$ valeurs propres de carrés deux à deux distincts, car le carré d'une triangulaire supérieure est triangulaire supérieure, et les coefficients diagonaux sont ses valeurs propres. Je ne vois pas d'argument plus simple.
  • Oui d'accord! Merci beaucoup Poirot, tout me semble bien emballée maintenant!
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