$\sqrt{2}$ et $\sqrt{3}$ — Les-mathematiques.net The most powerful custom community solution in the world

$\sqrt{2}$ et $\sqrt{3}$

Bonjour à toutes et à tous,

Existe-t-il un anneau d'entiers où $\sqrt{2}$ et $\sqrt{3}$ sont deux éléments irréductibles?

Ma question est peut-être bidon (je pense à $\mathbb{Z}[\sqrt{2},\sqrt{3}$]=$\mathbb{Z}[\sqrt{2}+\sqrt{3}]$ sans grande conviction) mais je ne fais que débuter en anneau d'entiers...

Si oui, est-il unique à isomorphisme près?

Merci !
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Réponses

  • 1) Je ne pense pas que ton égalité soit vraie. Elle l'est si tu remplaces Z par Q me semble-t-il.
    2) Il n'est pas certain que l'anneau d'entiers correspondant au corps $\mathbb{Q}(\sqrt{2},\sqrt{3})$ soit $\mathbb{Z}[\sqrt{2},\sqrt{3}]$
  • Oui oui pardon !
  • Un petit coup de PARI montre que ce corps de nombres n'est pas monogène.
  • Il semblerait que $\mathbb{Q}[\sqrt{2},\sqrt{3}] \subset \mathbb{Q}[\sqrt{2}+\sqrt{3}]$59376
  • Quel corps de nombres?
  • Oui ! Et on a même mieux, ils sont égaux. Lorsque l'on suit à la lettre la preuve du théorème de l'élément primitif qui "explicite" cet élément (enfin un parmi beaucoup), on peut prendre $"\gamma=1"$ ^^ (ce $\gamma$ est la lettre utilisée dans la démonstration du théorème dans le livre de Daniel Duverney, Théorie des nombres).
  • Ben $\mathbb{Q} \left( \sqrt 2, \sqrt 3 \right)$...

    Sinon :

    L'inclusion $\mathbb{Q} \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right) \subset \mathbb{Q} \left( \sqrt 2, \sqrt 3 \right)$ est claire. Réciproquement, puisque $\sqrt 3 - \sqrt 2 = \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right)^{-1}$, il vient $\sqrt 3 - \sqrt 2 \in \mathbb{Q} \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right)$ et donc la demi-somme et la demi-différence de $\sqrt 3 - \sqrt 2$ et $\sqrt 3 + \sqrt 2$ sont des éléments de $\mathbb{Q} \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right)$, autrement dit on a $\sqrt 2 \in \mathbb{Q} \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right)$ et $\sqrt 3 \in \mathbb{Q} \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right)$, de sorte que $\mathbb{Q} \left( \sqrt 2, \sqrt 3 \right) \subset \mathbb{Q} \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right)$. Ainsi
    $$\mathbb{Q} \left( \sqrt 2, \sqrt 3 \right) = \mathbb{Q} \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right).$$
  • Plus généralement, si on considère l'ensemble $\mathbb{Q}[\sqrt{d},\sqrt{d'}]$ avec $d$ et $d'$ deux entiers sans facteurs carrés différents, et si $\theta$ est l'élément primitif recherchée, avec :
    $ \theta=\sqrt{d}+\gamma \sqrt{d'}$, alors on peut toujours prendre $\gamma=1$, c'est à dire $\mathbb{Q}[\sqrt{d},\sqrt{d'}]=\mathbb{Q}[\sqrt{d}+\sqrt{d'}]$.
  • Il est plus simple de raisonner comme ci-dessus. La méthode s'applique mutatis mutandis au cas que tu évoques.
  • Je suis d'accord avec toi noix de totos, d'ailleurs si on veut généraliser, puisque $\sqrt 3 - \sqrt 2 = \left( \sqrt 2 + \sqrt 3 \right)^{-1}$ vient uniquement du fait que $3-2=1$, on écrit :
    $ \sqrt d - \sqrt d' = \frac{d-d'}{\sqrt d + \sqrt d'} \in \mathbb{Q}[\sqrt d + \sqrt d'].$

    Merci pour vos réponses en tout cas, même si ce n'est pas l'objet de ma question...
  • Mais alors pourquoi vous disiez que ce corps de nombre n'est pas monogène?
  • Un corps de nombres $K / \mathbb{Q}$ est monogène signifie que son anneau des entiers $\mathcal{O}_K$ est monogène, i.e. il existe un entier algébrique $\theta$ tel que $\mathcal{O}_K = \mathbb{Z} \left [ \theta \right ]$.

    Ce n'est pas le cas ici. Cette propriété est d'ailleurs relativement rare.
  • Pour information, $\sqrt{2}+\sqrt{3}$ est racine du polynôme $x^4-10x^2+1$ sauf erreur.

    Ce qui fait que $\mathbb{Z}[\sqrt{2}+\sqrt{3}]$ est inclus dans l'ensemble des entiers du corps $\mathbb{Q}(\sqrt{2}+\sqrt{3})=\mathbb{Q}(\sqrt{2},\sqrt{3})$


    $\sqrt{2}$ est un élément de cet anneau d'entiers puisque c'est une racine de $x^2-2$

    Je doute que $\sqrt{2}$ soit inclus élément de dans $\mathbb{Z}[\sqrt{2}+\sqrt{3}]$.

    En espérant ne pas avoir écrit trop d'énormités.
  • Ah d'accord, je ne connaissais donc pas la définition d'un corps de nombre monogène !

    Et pour ma question..? ^^'
  • Le mieux que j'arrive à faire :59382
  • Soit $\rho=\sqrt{2}+\sqrt{3} $, les éléments de $\mathbb{Z}[\sqrt{2}+\sqrt{3}]$ sont sauf erreur les éléments de la forme:


    $a+b\rho+c\rho^2+d\rho^3$ avec $a,b,c,d \in \mathbb{Z}$

    Si on suppose qu'il existe $a,b,c,d\in \mathbb{Z}$ non tous nuls tels que $\sqrt{2}=a+b\rho+c\rho^2+d\rho^3$

    En élevant au carré et en utilisant le fait que, $\rho^4-10\rho^2+1=0$ j'imagine qu'on doit pouvoir arriver à une contradiction.

    PS:
    $\mathbb{Z}[\sqrt{2},\sqrt{3}]$ me semble être un bon candidat pour être l'anneau des entiers de $\mathbb{Q}(\sqrt{2},\sqrt{3})$.
    En espérant ne pas avoir écrit trop d'énormités.

    PS2:
    On doit pouvoir montrer que si on élève à la puissance $n$ les deux membres de l'équation, et que l'on fait tendre vers l'infini $n$, l'un des membres va tendre vers $0$ tandis que l'autre ne va pas tendre vers $0$:

    $\sqrt{2}-1=a-1+b\rho+c\rho^2+d\rho^3$
  • Bonjour,

    Je vais essayer de retrouver où j'ai vu la détermination, pour $p,q$ premiers distincts, de l'anneau des entiers de $\Q(\sqrt p,\sqrt q)$. Peut-être dans Cohen ? A voir. En tout cas, ici ce n'est pas $\Z[\sqrt 2, \sqrt 3]$ puisque l'on voit en ICI un élément entier qui n'est pas dans ce sous-anneau :

    > ZX<X> := PolynomialRing(IntegerRing()) ;
    > L<r2,r3> := NumberField([X^2 - 2, X^2 - 3] : Abs := true) ;
    > r2^2 eq 2 and r3^2 eq 3 ;
    true
    > B := MaximalOrder(L) ;
    > B eq Order([r2, r3]) ;
    false
    > ChangeUniverse(Basis(B), L) ;
    [
        1,
        r2,
        r3,
        1/2*r2*r3 - 1/2*r2
    ]
    > x := ChangeUniverse(Basis(B), L)[4] ;
    > x ;
    1/2*r2*r3 - 1/2*r2       <-------- ICI
    > Mx<T> := MinimalPolynomial(x) ;
    > Mx ;
    T^4 - 4*T^2 + 1
    
  • Attendez... vous ne savez pas ?

    Youhou ! Moi qui croyais poser une question bidon, je suis rassuré ! Si vous pouvez nous donner votre information claude quitté (pour p et q premiers), cela serait fantastique...
  • Le polynôme $P=X^4-10X^2+1$ défini le corps $K = \mathbb{Q}(\theta)$ avec $\theta := \sqrt 2 + \sqrt 3$. Or $\textrm{disc}(P) = 2^{14} \times 3^2$ alors que $d_K = 2^8 \times 3^2$, donc l'indice $f:= \left [ \mathcal{O}_K : \mathbb{Z} [\theta] \right]$ est égal à $8$, et donc $K$ n'est pas monogène.

    Comme je l'ai dit plus haut, un bon logiciel comme PARI fournit une base entière. SI on veut la calculer à la main, voilà un document explicatif : http://www.ucl.ac.uk/~ucahmki/courses/ant/integral.pdf
  • L'anneau des entiers de $\mathbb{Q}(\sqrt{2},\sqrt{3})$ contient nécessairement $\mathbb{Z}[\sqrt{2},\sqrt{3}]$ B-)-

    PS:
    Le phénomène qu'on observe pour les corps de nombres quadratiques se produirait donc dans le cas d'espèce. :-D
    L'anneau des entiers serait donc plutôt $\mathbb{Z}\left[\dfrac{1}{n}\sqrt{2},\dfrac{1}{m}\sqrt{3}\right]$
    $m,n$ entiers naturels$\geq 1$ à déterminer.
  • @Fdp
    Pourquoi dis tu que ``l'anneau des entiers de .. serait .. '' ? Alors que je l'ai donné dans mon post précédent. Certes sous forme d'exécution d'un programme magma peut-être difficile à lire (je ne me rends plus compte) ; je pensais (peut-être à tort) que l'on pouvait comprendre que r2 désignait $\sqrt 2$ et r3 désignait $\sqrt 3$.

    En tout cas, si je pose, pour un entier $n \ge 1$, $x = {1\over n} \sqrt 2$, le polynôme minimal de $x$ sur $\Q$ est $n^2x^2 - 2$. Bilan : $x$ est entier si et seulement $n =1$.
    Et donc ton ``serait ... pour des entiers naturels $n, m \ge 1$ à déterminer'' est à revoir complètement (étrange ce ``à déterminer'' d'ailleurs).

    @Light
    Je n'ai pas retrouvé l'information annoncée dans mon post précédent. J'ai dû rêver. Je te dis cependant ce que je sais c.a.d. pas grand chose :

    (1) exercice 4, p. 256 du chap 13 de Ribenboim, Classical Theory Of Algebraic Numbers. Déterminer une $\Z$-base de l'anneau des entiers de $\Q(\sqrt p, \sqrt q)$ pour deux premiers distincts $p,q$ vérifiant $p,q \equiv 1 \bmod 4$. L'exercice n'est pas corrigé mais moyennant finance, cela peut s'arranger.

    (2) Chez le même auteur, dans le chapitre 16 (Complements and Miscellaneous numerical examples), étude détaillée (presque 4 pages) de $\Q(i,\sqrt 7)$, en particulier détermination d'une $\Z$-base de son anneau d'entiers :
    $$
    1, \qquad \sqrt 7, \qquad {\sqrt 7 + i \over 2}, \qquad {1 + \sqrt 7\, i \over 2}
    $$
    C'est pas marrant marrant.

    (3) Plus délicat (non pas pour la technique mais parce qu'il s'agit de mézigues). Un exercice corrigé relatif à $\Q(\sqrt a, \sqrt 2)$ lorsque $a$ est un entier sans facteur carré vérifiant $a \equiv 3 \bmod 4$. Une $\Z$-base de l'anneau d'entiers :
    $$
    1, \qquad \sqrt 2,\qquad \sqrt a, \qquad \sqrt 2\, {1 + \sqrt a \over 2}
    $$
    Pas marrant marrant non plus.
  • Claude Quitté:
    Je pensais que tu avais donné un exemple d'entier qui contredisait ce que je disais plus haut sur un candidat possible de l'anneau cherché. J'ai seulement regardé ce qui avait à gauche du tag ICI. :-D
  • @Fdp.
    OK. Là, où j'ai probablement tort, c'est de ne pas décrire en maths l'exécution du programme. Je pourrais aussi décrire sans donner l'exécution du programme ! Mais, pour moi, cela multiplierait le temps passé par un facteur d'environ 3 (écrire le programme, l'exécuter, transcrire l'information ...etc..). Pourquoi je fais cela ? Pour minimiser le nombre d'erreurs. Bref, en clair (enfin), la $\Z$-base de l'anneau des entiers de $\Q(\sqrt 2, \sqrt 3)$ fournie par le programme magma (Basis(B) ..) :
    $$
    1, \qquad \sqrt 2, \qquad \sqrt 3, \qquad {\sqrt 2 (1 - \sqrt 3) \over 2}
    $$
  • Merci à tous !

    Ah ouais en fait ce n'est vraiment pas évident.

    @claude : pourquoi à la fin de un de tes messages tu trouves, pour $a \equiv 3 ~[4]$,
    $$ 1~~ \sqrt 2 ~~ \sqrt a ~~ \frac{\sqrt 2 (1+\sqrt a) }{2} $$

    Alors que pour $a=3$, il y a un $$\frac{\sqrt 2 (1-\sqrt a )}{2} $$ ?
  • @Light
    Tout d'abord, une $\Z$-base n'est pas unique. Par exemple, si $d$ est un entier sans facteur carré vérifiant $d \equiv 1 \bmod 4$, quelle base prends tu pour l'anneau des entiers de $\Q(\sqrt d)$ ? La même que la ``mienne'' ?

    Deuxièmement : dans un cas, la réponse vient de magma, dans l'autre cas de mézigues. Et donc ...

    Enfin, et surtout, et là c'est à toi (i.e. tu vas devoir faire un calcul et en tirer quelque chose) :
    $$
    {\sqrt 2 (1 + \sqrt a) \over 2} + {\sqrt 2 (1 - \sqrt a) \over 2} = \hbox {dans les combiens ?}
    $$
    Peux tu maintenant répondre tout seul à ta question ?
  • Dans les 1,41. Excusez-moi, j'avais oublié la souplesse des bases.
  • Merci pour vos réponses en tout cas !

    Du coup j'aurais une autre question, toujours aussi naïve : est-ce que $\mathbb{Z}[\sqrt 2 ,\sqrt 3 ]$ est le seul anneau d'entiers tel que $\sqrt 6$ soit produit d'éléments irréductibles où il y a d'autres (une infinité) anneaux de ce type? Je pense à $\mathbb{Z}[\sqrt 2 ,\sqrt 3, \sqrt 5 ]$, $\mathbb{Z}[\sqrt 2 ,\sqrt 3, \sqrt 7 ]$, $\mathbb{Z}[\sqrt 2 ,\sqrt 3, \sqrt 5, \sqrt 7 ]$...
  • @Light
    Je réponds à ton post PRECEDENT (non, celui d'avant). Inutile de t'excuser .. et je note que tu passes du tutoiement au vouvoiement. Why ?

    La non unicité des bases ? Les choses de la vie. Mais il est important de pouvoir rigidifier <<le binz>> afin de faciliter la communication. Si un corps de nombres $K$ de degré $n$ est sous la forme $K = \Q(x)$ où $x$ est entier (sur $\Z$), alors il existe une $\Z$-base de l'anneau des entiers de $K$ qui est de la forme :
    $$
    f_0(x)/d_0, \qquad f_1(x)/d_1, \qquad \cdots \qquad f_{n-1}(x)/d_{n-1}
    $$
    où les $d_i$ sont des entiers $\ge 1$ avec $d_0 \mid d_1 \mid \cdots \mid d_{n-1}$ et les $f_k \in \Z[X]$ des polynômes unitaires de degré $k$ tels que le coefficient en $x^i$ de $f_k$ pour $i < k$, soit dans l'intervalle $[0 .. d_k/d_i[$ (ouvert à droite i.e. retrancher une unité).

    Et une telle base est unique. Cf par exemple, Cohen, A course in Computational Algebraic Number Theory, corollary 4.7.6 (de ma vieille édition). Il faut lire autour pour y voir l'unicité et les sections proches tournent autour de HNF (Hermite Normal Form).

    Normalisation, quand tu me tiens.
  • @Light
    Je ne comprends pas trop ton histoire de produit d'irréductibles. Si $A$ est anneau noethérien intègre, tout élément non nul $a \in A$ est produit d'éléments d'irréductibles (éventuellement un produit vide si $a$ est inversible).

    Tu as quelque chose derrière la tête ? Si oui, cela serait plus simple que tu dises quoi.
  • C'est dingue qu'il soit aussi compliqué de déterminer des bases d'anneaux d'entiers de corps de nombres de degré $4$ !
  • C'est déjà pas marrant pour les extensions quadratiques de $\mathbb Q$ (cf par exemple l'anneau des entiers de $\mathbb Q(\sqrt{5})$).
  • Par définition $\mathbb{Z}[a,b]$ est le plus petit sous anneau, au sens de l'inclusion, de $\mathbb{C}$ qui contient $\mathbb{Z},a,b$??

    On a $\sqrt{3}\times \sqrt{2}=\sqrt{6}$
    Si $\sqrt{3}\, \sqrt{2}$ appartiennent à un sous-anneau de $\mathbb{C}$ alors $\sqrt{6}$ aussi non?
  • Module ou algèbre ?
  • @Poirot : c'est effectivement l'un des grands enjeux de la théorie algébrique des nombres, tout comme la détermination du nombre de classes ou du groupe des unités de $\mathcal{O}_K$.
  • Gai Requin:
    Algèbre.
  • @FDP : mais là, on te parle de base d'un $\mathbb Z$-module, grâce à laquelle on peut écrire tout élément de l'anneau (certes) comme combinaison linéaire à coefficients dans $\mathbb Z$.
  • @claudequitté En fait, pour rien vous cacher, je cherche la (les ?) solution(s) à l'équation :
    $$ n\gamma(n)=6 $$
    où $\gamma(n)$ est le noyau de l'entier $n$ (merci noix de totos pour cette notation)
  • Si $n$ est solution, alors $n \mid 6$. Tu dois pouvoir les trouver, s'il y en a.
  • Oui mais s'il y en a, ce n'est certainement pas dans $\mathbb N, \mathbb Z$ ni $\mathbb Q $ !
  • Ah ben, dans ce cas-là, il faut (re)définir le noyau sans facteur carré $\gamma(n)$. En effet, une fonction arithmétique (au sens usuel) est par définition une application de $\mathbb{N}^*$ dans $\mathbb{R}$ ou $\mathbb{C}$.

    Il existe des extensions de certaines fonctions arithmétiques au cas des corps de nombres (fonctions de diviseurs et de Möbius, surtout) mais c'est autre chose.
  • Ah d'accord ! Parce que je pensais simplement à copier le cas entier classique : si
    $$ n=p_1^{\alpha_1}...p_r^{\alpha_r} $$
    est la décomposition en produit d'éléments irréductibles, alors
    $$ \gamma(n)=p_1...p_r $$
    Tout comme $\sqrt 6 =\gamma(\sqrt 6)=\sqrt 2 \sqrt 3 $ si nous sommes dans l'ensemble $\mathbb Z[\sqrt 2,\sqrt 3]$ !

    Bien sûr ce genre de décomposition peut ne pas être unique, mais je crois qu'elle existe tout le temps (j'entends par là pour tout ensemble $\mathbb Z[\sqrt d]$ voire même $\mathbb Z[\sqrt d,\sqrt d']$, $d,d'$ étant sans facteur carré) même si je ne parierai dessus ^^'

    Est-ce que tu aurais un lien (pdf !) qui explique l'extension de la fonction de Mobïus noix de totos stp?
  • Dans les corps de nombres, on abandonne les éléments au profit des idéaux.

    Ainsi, par exemple, la fonction de Möbius est-elle définie comme suit : si $K$ est un corps de nombres, on pose pour tout idéal $\mathfrak{a} \subset \mathcal{O}_K$
    $$\mu_K (\mathfrak{a}) := \begin{cases} 1, & \textrm{si} \ \mathfrak{a} = \mathcal{O}_K \\ (-1)^r, & \textrm{si} \ \mathfrak{a} = \mathfrak{p}_1 \dotsb \mathfrak{p}_r \\ 0, & \textrm{sinon}. \end{cases}$$
    Bien sûr, la notation $\mathfrak{p}_i$ désigne un idéal premier. La fonction de Mertens est alors définie comme dans le cas de $\mathbb{Q}$ par
    $$M_K (x) := \sum_{\mathcal{N}(\mathfrak{a}) \leqslant x} \mu_K(\mathfrak{a}).$$
    On a l'estimation suivante comme pour $\mathbb{Q}$, mais il faut faire attention à l'éventuelle présence du zéro de Siegel
    $$M_K(x) = C_\beta x^\beta + O \left( x e^{-c \sqrt{\log x}} \right)$$
    où $c > 0$, $\beta \in \left ] 0,1 \right [$ est le zéro de Siegel s'il existe, et s'il n'existe pas le terme principal disparaît. À noter que le terme d'erreur est indépendant du zéro de Siegel.

    Bien sûr, l'hypothèse de Riemann étendue est alors équivalente à l'estimation $M_K(x) \ll x^{1/2+\varepsilon}$.
  • Je vois. Mais quel serait la tête d'un idéal si, multiplié par un nombre (ou un produit d'idéaux), donne $6$ ?
  • Tu ne peux comparer que ce qui est comparable. Le seul moyen de partir d'un idéal pour arriver à un entier positif, c'est sa norme.
  • Gai requin:
    Je sais que l'anneau des entiers d'un corps de nombres est un $\mathbb{Z}$-module de type fini.

    Mais si tu regardes:
    https://en.wikipedia.org/wiki/Ring_of_integers#Examples

    L'anneau des entiers du corps cyclotomique $\mathbb{Q}(\zeta_p)$, avec $\zeta_p$ une racine $p$-ème de l'unité, $p$ nombre premier, est noté $\mathbb{Z}[\zeta_p]$.
  • @FDP : je n'ai pas dû bien comprendre ton problème.
  • @Fin de Partie : je ne saisis pas bien non plus ton problème, mais ce que tu écris n'est rien d'autre le fait que $\mathbb{Q} (\zeta_p)$ est monogène, ce qui est un résultat connu.
  • Alors quid de l'équation $n\gamma(n)=6$ ?!
  • Je n'avais pas complètement rêvé : dans Cohen, A course in Computational Algebraic Number Theory, il y a bien quelque chose concernant les anneaux d'entiers des extensions biquadratiques (en anglais, Cohen dit ``quartic field'').

    Voici l'énoncé (exercice 7 du chapitre 6, les exercices ne sont pas corrigés). Soient $m, n$ deux entiers distincts (positifs ou négatifs) sans facteur carré, différents de $1$. Déterminer une $\Z$-base de l'anneau des entiers de $K := \Q(\sqrt n, \sqrt m)$. Trouver aussi les décompositions explicites des nombres premiers dans $K$

    On voit que Cohen n'a pas froid aux yeux.
    Si certains sont inoccupés, c'est l'occasion ..
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