Qu'est-ce qu'un espace vectoriel ?

Bonsoir

Pour démontrer qu'un espace Vectoriel existe , faut- il démontrer qu' on peut appliquer :
- l'associativité
- la commutativité
- la distribution

Un espace vectoriel est-ce qu'il s'agit d'un ensemble avec plusieurs vecteurs ???
Je sais que ce n'est peut-être pas mon programme, cela dit cela m'intéresse assez
Est-ce que c'est comme cela qu'il faut raisonner ??

[Discussion séparée du fil initial où elle était placée à tort. AD]
[Les messages signalant qu'il faut ouvrir un autre fil pour lancer une nouvelle discussion ont été effacés pour faciliter la lecture de ce topic. md.]

Réponses

  • Bon, maintenant on peut traiter la question.

    La notion d'espace vectoriel généralise ce qu'on fait d’élémentaire avec les vecteurs du plan ou de l'espace : additionner, multiplier par un nombre.

    Un espace vectoriel est un triplet (E, T,@) où E est un ensemble, T une opération dans l'ensemble (si x et y sont dans E, xTy est un élément de E) qui vérifie les règles de base de l'addition (des nombres, des vecteurs du plan,...) et @ une opération telle que si k est un nombre et x un élément de E, alors k@x est un élément de E, et qui vérifie 4 règles de base.
    Si k est toujours un nombre réel, on parle d'espace vectoriel réel. Je me limite à ce cas.
    Les éléments de E sont appelés souvent "vecteurs", même si c'est des suites de réels, ou des fonctions, ou ...
    Dès qu'on a appris de quoi il s'agit, on note systématiquement + et . les opérations T et @. Ça ne gêne pas, sauf si on oublie que ce ne sont pas l'addition des réels et la multiplication par un réel. Par exemple la propriété de base de @ : pour tous réels k et l, et tout élément x de E, (k+l)@x=k@xTl@x (analogue à la distributivité) devient (k+l).x=k.x+l.x où on retrouve mieux la distributivité. Mais le premier + n'a rien à voir avec le deuxième : le premier est l'addition des nombres, le deuxième l'addition des éléments de E, qui généralement ne sont pas des nombres.

    C'est un sujet abstrait, mais tu peux facilement lire un cours de débutant d'algèbre linéaire, comme celui-ci. Un corps est un ensemble de nombres avec des opérations comme on a l'habitude, dans un premier temps, tu peux te contenter de $\mathbb K=\mathbb R$.

    Cordialement.
  • Salut,

    pour compléter (ou plutôt reformuler) ce que dit gerard0 et, en restant moi aussi dans le cadre des espaces vectoriels réels, voici ce que je peux te dire dans un premier temps :

    on considère un ensemble $E$ non vide (qui sera l'ensemble des vecteurs, je noterai les éléments avec des flèches) et l'ensemble $\mathbb{R}$ (qui sera l'ensemble des scalaires, des nombres si tu préfères) muni de l'addition des nombres réels et de la multiplication des nombres réels (que je noterai naturellement $+$ et $\times$ dans la suite).

    On définit deux lois de composition (deux opérations si-tu préfères) :
    * une loi interne notée $\dot{+}$, c'est-à-dire une application (une fonction) de $E \times E$ dans $E$ et qui a deux éléments $\vec{a}$ et $\vec{b}$ de $E$ va associer leur somme : $\vec{a} \, \dot{+} \, \vec{b}$ (je note le symbole d'addition avec un point pour éviter de le confondre avec l'addition des nombres réels) ;
    * une loi externe notée $.$, c'est-à-dire une application (une fonction) de $\mathbb{R} \times E$ dans $E$ et qui a un nombre réel $\lambda$ et à un élément $\vec{a}$ de $E$ va associer le "produit" $\lambda . \vec{a}$.

    On dit que $(E, \dot{+}, .)$ est un espace vectoriel sur le corps $\mathbb R$ (ou un $\mathbb{R}$-espace vectoriel) s'il vérifie :
    $1.$ La loi $\dot{+}$ est associative, c'est-à-dire : pour tous $\vec{a}, \vec{b}, \vec{c} \in E, \, (\vec{a} \, \dot{+} \, \vec{b}) \, \dot{+} \, \vec{c} = \vec{a} \, \dot{+} \, (\vec{b} \, \dot{+} \, \vec{c})$.
    $2.$ La loi $\dot{+}$ est commutative, c'est-à-dire : pour tous $\vec{a}, \vec{b} \in E, \, \vec{a} \, \dot{+} \, \vec{b} = \vec{b} \, \dot{+} \, \vec{a}$.
    $3.$ Il existe un élément neutre pour la loi $\dot{+}$ (il existe $\vec{e} \in E$ tel que pour tout $\vec{a} \in E, \, \vec{a} \, \dot{+} \, \vec{e}=\vec{e} \, \dot{+} \, \vec{a}=\vec{a}$. On note généralement $\vec{0_E}$ ou $\vec{0}$ s'il n'y a pas d’ambiguïté cet élément neutre, c'est le vecteur nul).
    $4.$ Tout élément de $E$ admet un symétrique pour la loi $\dot{+}$ (pour tout $\vec{a} \in E$, il existe $\vec{b} \in E$ tel que $\vec{a} \, \dot{+} \, \vec{b}=\vec{b} \, \dot{+} \, \vec{a}=\vec{0_E}$. On note cet élément symétrique $-\vec{a}$).

    [Remarque : ces quatre conditions se résument de la façon suivante : $(E,\dot{+})$ est un groupe abélien]

    $5.$ Pour tous $\lambda , \mu \in \mathbb{R}$, pour tout $\vec{a} \in E$, $\lambda .(\mu . \vec{a})=(\lambda \times \mu). \vec{a}$
    $6.$ Pour tous $\lambda , \mu \in \mathbb{R}$, pour tout $\vec{a} \in E$, $(\lambda + \mu) . \vec{a}=\lambda . \vec{a} \, \dot{+} \, \mu . \vec{a}$
    $7.$ Pour tout $\lambda \in \mathbb{R}$, pour tous $\vec{a},\vec{b} \in E$, $\lambda . (\vec{a} \, \dot{+} \, \vec{b})=\lambda . \vec{a} \, \dot{+} \, \lambda . \vec{b}$
    $8.$ Pour tout $\vec{a} \in E$, $1. \vec{a} = \vec{a}$.



    L'exemple le plus simple d'espace vectoriel est alors le cas où $E = \mathbb{R}$ (je te laisse voir que, dans ce cas, on a bien les huit conditions ci-dessus vérifiées). Les nombres réels sont alors à la fois des scalaires et des vecteurs dans cet exemple.
    Ça peut paraître bizarre de dire qu'un nombre réel est un vecteur mais il faut bien comprendre qu'un vecteur, en mathématiques, n'est rien d'autre qu'un habitant d'un espace vectoriel. Les vecteurs que tu vois au lycée ne sont que des vecteurs parmi tant d'autres (les fonctions, les suites, les nombres réels, complexes, rationnels, etc. peuvent être des vecteurs si on les considère comme éléments d'un espace vectoriel).

    Un autre exemple, qui permet peut-être d'éviter la confusion vecteur/scalaire : $E=\mathbb{R} \times \mathbb{R}$ (ou $\mathbb{R}^2$, je ne sais pas comment on le note au lycée). Si tu préfères, $E$ est l'ensemble des couples $(x,y)$ de réels ou encore l'ensemble des coordonnées des points du plan.

    Dans ce cas, l'addition $\dot{+}$ définie sur $\mathbb{R}^2$ est la suivante :
    Pour tout $(x,y)$ et $(z,t)$ appartenant à $\mathbb{R}^2$, $(x,y) \, \dot{+} \, (z,t) = (x+z , y+t)$ (autrement dit : $\dot{+}$ consiste à additionner les abscisses entre elles et les ordonnées entre elles).
    Et la multiplication externe :
    Pour tout $\lambda \in \mathbb{R}$, pour tout $(x,y)$ appartenant à $\mathbb{R}^2$, $\lambda. (x,y) = (\lambda \times x, \lambda \times y)$.

    Évidemment, ça va marcher aussi avec $E = \mathbb{R}^n$ où $n$ est un entier naturel non nul quelconque.

    L'ensemble $E = \{f : [0,1] \rightarrow \mathbb{R} \}$ des fonctions définies sur $[0,1]$ et à valeurs dans $\mathbb{R}$ est aussi un espace vectoriel (qui est le vecteur nul $\vec{0_E}$, dans ce cas ?).

    En espérant que ça ne t'aura pas trop embrouillé (et en espérant aussi qu'il n'y a pas trop de coquilles).

    m.
  • Excellent exposé, et de plus rédigé en français impeccable, sans abréviation abusive. Il y a encore des professeurs de mathématiques dans notre pays.

    Les notations spécifiques pour les opérations dans $\mathbb R $ et dans $E$ sont tout à fait opportunes dans la définition, pour bien distinguer les objets mathématiques en question. Il faudrait peut-être signaler qu'on peut, et même qu'il vaut mieux, les abandonner rapidement en faveur des notations habituelles : $+$ pour les deux additions et ... rien (juxtaposition) pour les multiplications.

    Signaler que la condition 8, malgré son aspect trivial, ne peut se déduire des 7 autres, et exhiber un exemple de structure où ces 7 autres sont vérifiées et non la 8.

    Par contre, il y a une des 8 conditions qui peut se déduire des autres : laquelle ?

    Bonne journée.
    Fr. Ch.
  • Bon je pensais que mes questions avaient un (petit) intérêt. Comme dit la chanson « Si tu n'en veux pas, etc. » :-(
  • Si la question m'était adressée (ce que je ne crois pas), la réponse est la condition 2, c'est-à-dire la commutativité du groupe $(E,\dot{+})$.
    Pour le prouver : pour $\vec{a}$ et $\vec{b}$ deux éléments quelconques de $E$, l'idée est de calculer $(1+1).(\vec{a} \, \dot{+} \, \vec{b})$ de deux façons différentes.
  • Ne serait-ce pas plutôt 6., qui permet de prouver (avec 3.) $0.\vec{a}=\vec{0}$ et 4. ?

    [après vérification je suis d'accord avec michael, il me reste donc à identifier où ça cloche !]
  • Bonsoir ,
    Bon Dimanche également,

    J'adresse mes remerciements aux membres du Forum qui sont intervenus pour m'aider
    j'aime de plus en plus votre Forum et je fait beaucoup de progrès grace à vous ,

    J'ai compris qu'il y a :
    -1 ) un ensemble non nul qui est l'ensemble des vecteurs


    par exemple , j'ai un triangle ABC
    est ce que je peux représenter cet ensemble par une sphère avec à l'intérieur les vecteurs : $\overrightarrow{AB} $ , $\overrightarrow{AC}$ ,$ \overrightarrow{BC}$ etc..

    -2 ) une loi interne noté $\dot{+}$ , une application de $E \times E$ dans $E$ qui a deux éléments $\overrightarrow{a}$ et $\overrightarrow{b}$ dans $E$ associe leur somme $\overrightarrow{a} \dot{+} \overrightarrow{b}$

    je vois cela comme un algorithme qui prends deux vecteurs et vient ranger leur somme dans le meme ensemble
    est ce que je me fait une bonne représentation ??
    ou alors ce n'est pas du tout cela ??
  • Bonsoir.

    " un ensemble non nul ..." ?? A priori, c'est plutôt "non vide" en référence à l'ensemble vide, qui n'a aucun élément.
    "est ce que je peux représenter cet ensemble par une sphère ...." ??? Pour quoi représenter ? Et pourquoi des vecteurs géométriques, avec des flèches ?
    Les exemples d'espaces vectoriels qui t'ont été donnés n'ont aucun rapport avec les vecteurs géométriques. Relis mon premier message.

    "-2 ) une loi interne ... je vois cela comme un algorithme " ??? C'est simplement une opération. Tu en as déjà (à priori) utilisé un certain nombre. Il n'y a là aucun algorithme, tout au plus une règle d'obtention du résultat si c'est nécessaire

    Mon conseil : relis un cours sur les espaces vectoriels, en ne tenant compte que de ce qui est écrit, sans chercher à te faire des images (ça fausserait ta compréhension), en prenant chaque mot pour ce qu'il veut dire (les matheux ne font pas de poésie, les mots sont là pour servir, chaque mot sert.

    Bonne réflexion !
  • Bonsoir gérardO

    déjà , il y a un problème avec "non nul" et "non vide"
    j'ai tendance à ne pas différencier les deux

    et pour l'idée de sphère , en fait je me suis mal exprimer , je veux parler des ensembles que l'on faisait pour les applications , bijection
    c'est à dire les grandes bulles avec les flèches que l'on faisait au tableau
    quand on me parle d'un ensemble E et d'un ensemble $\mathbb{R}$ ce qui me vient à l'esprit c'est de faire un dessin avec tous les vecteurs à l'intérieur
  • yann06 : "nul" signifie "égal à zéro". C'est quoi un ensemble égal à zéro (ou non égal à zéro) ?
    L'ensemble vide est l'ensemble qui ne contient aucun élément. Par exemple les ensembles suivants sont vides : $\{x \in \mathbb{N}\, ;\, -8 < x < -2,71 \}$ (aucun entier naturel ne se trouve entre $-8$ et $-2,71$) ; $\{y \in \mathbb{R}\, ; \, y^2 = -1 \}$ (aucun réel n'a un carré égal à $-1$).
    A-t-on $\{y \in \mathbb{R} \, ;\, y^2 = -1 \} \, = \, 0$ ???
  • Yann06,

    les espaces vectoriels réels (à l'exception d'un seul cas très particulier) ont une infinité d'éléments, donc une représentation en "patates" n'a aucun intérêt. les flèches non plus. Prends un cours, et regarde les exemples donnés au début, tu verras que tu perds ton temps.

    A vue de nez, tu n'es pas un étudiant qui voit ça en cours avec un prof, alors regarde avant la notion de groupe. Puis rapidement, les notions d'anneau et de corps. Tu commenceras à changer de façon de chercher à comprendre : Ce sont des notions abstraites. Puis tu pourras revenir aux espaces vectoriels, sans perdre ton temps à "illustrer". Les exemples de base (vecteurs du plan et de l'espace, couples et triplets, fonctions, en particulier applications linéaires et polynômes) suffisent largement à avoir de l'intuition.

    Bonne réflexion !
  • yann06 écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,1406526,1406526#msg-1406526
    [Inutile de recopier le message initial. Un lien suffit. AD]

    La meilleur façon de comprendre ce qu'est un espace vectoriel c'est de renoncer au moins temporairement à la représentation géométrique avec les vecteurs. Les américains ont à mon avis la meilleur terminologie pour décrire les espaces vectoriels : linear spaces. Des espaces linéaires. Un espace vectoriel sur un corps K n'est rien d'autre qu'un groupe commutatif (G, +) où on peut combiner linéairement les éléments pour obtenir un autre élément de G.
  • Sauf que les américains utilisent "vector spaces" aussi.
  • Poirot
    Je n'ai jamais dit le contraire. Seulement que les américains utilisaient une terminologie (parmi d'autres) qui capture l'essence de ce qu'est un espace vectoriel. Un espace où la linéarité joue le rôle central. Et puisque Yann06 voulait savoir en terme simples ce qu'est un espace vectoriel le choix terminologique a son importance dans la réponse. On aurait pu lui répondre un espace vectoriel c'est un ensemble de vecteurs. Que du bien lui fasse cette description circulaire. 8-)

    [Inutile de recopier le message précédent. AD]
  • Qu'on l'appelle vectoriel ou linéaire, il faut se taper la définition et accepter de rester dans l'abstrait.
    Et comme les anglo-saxons emploient aussi le mot "vecteur", on ne repousse même pas la difficulté.

    Cordialement.
  • yann06 : je rejoins gerard0 lorsqu'il te dit de lire un cours sur les espaces vectoriels afin de t'initier à cette notion. Notamment, les premiers exemples qui ne manqueront pas d'être donnés dans un tel cours te permettront de te faire tes premières "images" d'espace vectoriel.
    L'exemple type étant, je pense, celui que tu connais le mieux : l'ensemble des vecteurs du plan muni de l'addition des vecteurs et de la multiplication d'un vecteur par un scalaire (par un réel, en l'occurrence). Évidemment, si tu t'intéresse aux vecteurs dans l'espace de dimension $3$, tu as toujours affaire à un espace vectoriel.

    Pour mieux saisir les choses, tu peux aussi t'emparer des quelques questions qui te sont posées ici (ou que je t'ai posées en privé). Ce ne sont pas des questions innocentes, surtout lorsqu'on débute sur des notions un peu abstraites ou sur la formalisation de notions qu'on connaît déjà intuitivement (comme les lois de composition interne). Une première petite liste de questions que les autres intervenant-e-s ne manqueront pas de compléter s'ils-elles le souhaitent (en espérant qu'elles soient adaptées à ton niveau) :

    a. Je reviens sur ton exemple du triangle $ABC$ : pourquoi l'ensemble $\{ \overrightarrow{AB} \, , \, \overrightarrow{AC} \, , \,\overrightarrow{BC}\}$ muni de l'addition usuelle des vecteurs et de la multiplication par un scalaire n'est pas un espace vectoriel ? Autrement dit : quelle(s) condition(s) parmi les onze dix listées dans ce message n'est (ne sont) pas respectée(s) ? (il y a bien onze dix conditions : les huit qui sont numérotées, le fait d'avoir $E$ non vide (9) et le fait que les deux lois soient bien des lois de composition interne et externe (10 et 11 9 et 10)).
    [edit : corrigé suite à la remarque de Nîmes-man]

    b. La soustraction est-elle une loi de composition sur $\mathbb{N}$ ? Sur $\mathbb{Z}$ ? Sur $\mathbb{Q}$ ? Sur $\mathbb{R}$ ? Sur $\mathbb{C}$ ? (en cas de réponse négative : pourquoi ?).

    c. La division est-elle une loi de composition sur $\mathbb{N}^*$ ? Sur $\mathbb{Z}^*$ ? Sur $\mathbb{Q}^*$ ? Sur $\mathbb{R}^*$ ? Sur $\mathbb{C}^*$ ? (en cas de réponse négative : pourquoi ?). D'ailleurs, pourquoi je pose la question sur $\mathbb{K}^*$ (où $\mathbb{K}^* = \mathbb{N}^*, \, \mathbb{Z}^*, \, \mathbb{Q}^*, \, \mathbb{R}^*$ ou $\mathbb{C}^*$) et non sur $\mathbb{K}$ ?

    d. L'ensemble $E = \{f : [0,1] \rightarrow \mathbb{R} \}$ des fonctions définies sur $[0,1]$ et à valeurs dans $\mathbb{R}$ est un espace vectoriel. Pour quelles lois ? Qui est le vecteur nul de cet espace vectoriel ?

    e. $\mathbb {R}^2$ muni des lois suivantes est-il un espace vectoriel ? (en cas de réponse négative, quelle(s) condition(s) parmi les onze dix listées dans ce message n'est (ne sont) pas respectée(s) ?) [edit : idem]
    * loi interne habituelle : pour tout $(x_1 \, , \, x_2), (y_1 \, , \, y_2) \in \mathbb{R}^2 \, , \, (x_1 \, , \, x_2) + (y_1 \, , \, y_2) := (x_1 + y_1 \, , \, x_2 + y_2)$
    * loi externe : $\lambda . (x_1 \, , \, x_2) := (\lambda x_1 \, , \, 0)$ où $\lambda \in \mathbb {R}$ (source : Algèbre linéaire, de Joseph Grifone).

    f. L'ensemble $G=\{ (x,y,z) \in \mathbb {R}^3 \, : \, (x-y)^2 = 2x+y \}$ est-il un espace vectoriel, en considérant les lois "usuelles" de $\mathbb {R}^3$ :
    * loi interne habituelle :
    pour tout $(x_1 \, , \, x_2 \, , \, x_3), (y_1 \, , \, y_2 \, , \, y_3) \in \mathbb{R}^3$, $(x_1 \, , \, x_2 \, , \, x_3) + (y_1 \, , \, y_2 \, , \, y_3) := (x_1 + y_1 \, , \, x_2 + y_2 \, , \, x_3 + y_3)$
    * loi externe habituelle :
    pour tout $\lambda \in \mathbb {R}$, pour tout $(x_1 \, , \, x_2 \, , \, x_3), (y_1 \, , \, y_2 \, , \, y_3) \in \mathbb{R}^3$, $\lambda . (x_1 \, , \, x_2 \, , \, x_3) = (\lambda x_1 \, , \, \lambda x_2 \, , \, \lambda x_3)$
    (source : Algèbre linéaire, de Joseph Grifone).

    Comme dit gerard0, bonne réflexion.

    m.
  • E est non vide d'apres 3.
  • Bonjour ,

    pour la question a)
    pourquoi l'ensemble $\{ \overrightarrow{AB} \, , \, \overrightarrow{AC} \, , \,\overrightarrow{BC}\}$ muni de l'addition des vecteurs et de la multiplication par un scalaire n'est pas un espace vectoriel
    quelle condition parmi les dix listées n'est pas vérifiée ?

    on dit que $(E ; \dot{+} , . ) )$ est un espace vectoriel sur un corps $\mathbb{R} $ ou un $\mathbb{R}$ espace vectoriel , s'il vérifie :
    - la loi de composition interne $\dot{+}$ est commutative , pour tout $\overrightarrow{a} , \overrightarrow{b} \in E $ on a $\overrightarrow{a}\dot{+}\overrightarrow{b} = \overrightarrow{b}\dot{+}\overrightarrow{a}$

    ABC est un triangle
    le projeté orthogonal de $\overrightarrow{AC}$ sur $\overrightarrow{AB}$ est $\overrightarrow{AH}$
    $\overrightarrow{AB}.\overrightarrow{AH} = \overrightarrow{AC}.\overrightarrow{AK}$


    le projeté orthogonal de $\overrightarrow{AB}$ sur $\overrightarrow{AC}$ est $\overrightarrow{AK}$
    $\overrightarrow{AB}.\overrightarrow{AC} = \overrightarrow{AC}.\overrightarrow{AK}$

    donc $\overrightarrow{AB}.\overrightarrow{AC} = \overrightarrow{AC}.\overrightarrow{AB}$
    la commutativité est vérifiée



    - il existe un 'élément neutre pour la loi $\dot{+}$

    soit $\overrightarrow{u} = \overrightarrow{AA}$ et $\overrightarrow{v} = \overrightarrow{AB}$
    on a $\overrightarrow{u}.\overrightarrow{v} = \overrightarrow{v} •\overrightarrow{u} = 0$


    - pour tout $\lambda \in E$ et pour tout $\overrightarrow{a}; \overrightarrow{b}$ on a $\lambda . (\overrightarrow{a} \dot{+}\overrightarrow{b}) = \lambda . \overrightarrow{a}\dot{+}\lambda .\overrightarrow{b}$

    il n'y a pas de produit scalaire car $\lambda $est un réel
    avec la règle du parallélogramme , on construit le point D tel que $\overrightarrow{AB} +\overrightarrow{AC} = \overrightarrow{AD}$
    la somme des deux vecteurs $\overrightarrow{AB}$ et $\overrightarrow{AC}$ est porté par la diagonale issue de A construit à partir de AB et AC

    je choisis $\lambda = 2 $ et je construis ',B' et C' et D' tel que $\overrightarrow{AB'} = 2\overrightarrow{AB}$ et $\overrightarrow{AC'} = 2 \overrightarrow{AC}$ et $\overrightarrow{AD'} = 2\overrightarrow{AD}$

    on constate que $\overrightarrow {AD'} = \overrightarrow{AB'} + \overrightarrow{Ac'}$ donc en posant $\overrightarrow{a} = \overrightarrow{AB}$ et $\overrightarrow{b}=\overrightarrow{AC}$
  • Bonjour.

    Ton ensemble de 3 vecteurs n'est pas un espace vectoriel pour les lois habituelles, sauf si A=B=C.. Sinon, il n'y a pas de symétrique pour +, pas d'élément neutre, la multiplication externe n'est pas définie.
    Et pourquoi y mets-tu des produits scalaires ? Tu mélanges tout.

    Reste simple !!!

    NB : Inutile de lister à nouveau les propriétés, mais à toi de regarder si elles sont vérifiées. C'est toi qui veux apprendre, bosse !
  • En plus de ce que dit gerard0 (ça rejoint sa remarque sur la loi externe), la loi d'addition des vecteurs n'est pas interne à ton ensemble (sauf si $A=B=C$). Par exemple, le vecteur $\overrightarrow{AB} \,+ \, \overrightarrow{AC}$ n'appartient pas à ton ensemble dès que les trois points $A$, $B$ et $C$ sont deux-à-deux distincts. Un simple dessin t'en convaincra.

    Et gerard0 a raison, oublie le produit scalaire, il n'a rien à faire ici. Un espace vectoriel (réel) muni d'un produit scalaire est un espace vectoriel euclidien (ou préhilbertien), il sera temps de t'y intéresser quand tu maîtriseras ce qu'est un espace vectoriel "simple".

    Je réitère un conseil déjà donné plusieurs fois : lis un cours "de base" sur les espaces vectoriels et étudie sérieusement les premiers exemples : $\mathbb{R}$, $\mathbb{R}^2$, $\mathbb{R}^3$, les suites, les fonctions, etc.
  • "Multiplication par un scalaire" et "produit scalaire" sont deux expressions qui ne veulent pas dire la même chose.

    Le mot "scalaire" est en opposition à "vecteur". Scalaire désigne généralement un réel, un nombre complexe, un rationnel, un nombre du corps de base qui intervient dans la définition de l'espace vectoriel qui est considéré.

    Si on considère un espace vectoriel réel, l'ensemble constitué d'un nombre fini de vecteurs ne peut pas être un sous-espace vectoriel de la structure d'espace vectorielle considérée.

    Tu prends l'un de ces vecteurs $u$ si tu le multiplies par n'importe quel réel, le nouveau vecteur doit appartenir au sous-espace vectoriel prétendu comme tel. Or, les vecteurs $k.u$ lorsque $u$ n'est pas le vecteur nul sont tous des éléments distincts et donc un espace vectoriel réel qui contient au moins deux éléments distincts contient en fait une infinité (non dénombrable) de vecteurs.
  • Bonsoir Michael


    Par exemple, le vecteur $\overrightarrow{AB} \,+ \, \overrightarrow{AC}$ n'appartient pas à ton ensemble dès que les trois points $A$, $B$ et $C$ sont deux-à-deux distincts. Un simple dessin t'en convaincra

    en Physique , la somme de ces deux vecteurs , c'est la résultante des forces
    le vecteur somme de $\overrightarrow{AB}$ et $\overrightarrow{AC}$ est le vecteur $\overrightarrow{AD}$60228
  • Et tu sais construire le point D tel que $\vec{AD}=\vec{AB}+\vec{AC}$?
    Que vient faire ici le point H?
  • Bonsoir Fin de partie

    en fait ,je n'ai pas de logiciel de dessin et j'ai récupéré un dessin avec un projeté orthogonal sur AB donc le point H n'a rien à voir issu

    en Physique , si $\overrightarrow{AB}$ et $\overrightarrow{AC}$ sont deux forces appliquées au point A
    la somme des 2 vecteurs est porté par la diagonale issue de A
    le point A se déplace dans le sens de AD
  • Bonsoir,

    Yann06, Géogébra est gratuit et s'installe en quelques minutes.
    Donc, dire que tu n'as pas de logiciel de dessin est une fausse excuse.

    Cordialement,

    Rescassol
  • yann06 : je recommence car ça ne semble pas clair : dans ton ensemble, tu as les trois vecteurs $\overrightarrow{AB}$, $\overrightarrow{AC}$, $ \overrightarrow{BC}$ (et uniquement ceux-là).
    Si tu fais la somme $\overrightarrow{AB} + \overrightarrow{AC}$, tu obtiens un vecteur (appelons-le $\overrightarrow{AD}$) qui n'est aucun des trois vecteurs de ton ensemble (fais un dessin, tu verras que ce vecteur n'est aucun des trois de ton ensemble). Ta loi d'addition n'est donc pas interne, ton ensemble ne peut donc pas être un espace vectoriel.
  • Ok
    Bonsoir Michael

    là , j'ai compris

    si la loi d'addition était interne à l'ensemble , je devrais trouver le vecteur $\overrightarrow{AD}$
  • Je commence à comprendre comment il faut raisonner

    merci beaucoup !!!
  • yann06 a écrit:
    si la loi d'addition était interne à l'ensemble , je devrais trouver le vecteur $\overrightarrow{AD}$

    Oui. Mais ce n'est pas tout : la loi externe n'est pas définie, il n'y a pas d'élément neutre (point 3), il n'y a pas les vecteurs symétriques (point 4), etc.
  • Yann06 a écrit:
    la somme des 2 vecteurs est porté par la diagonale issue de A

    Et si tu complétais ton triangle, en ajoutant un point D, pour faire apparaitre un parallélogramme?

    Que penses-tu des vecteurs $\vec{AC}$ et $\vec{BD}$?

    Et ainsi, $\vec{AC}+\vec{AB}=\vec{AB}+?=?$
  • bonjour

    ...sinon il y a la définition

    Si A est un corps alors un A-module est un espace vectoriel sur A
  • Si A est un corps alors un A-module est un espace vectoriel sur A

    Très jolie définition et succincte aussi... Euh m'sieur c’est quoi un A-module ?

    Bruno
  • définition de Jacqueline Lelong-Ferrand décédée en 2014 mais immortelle pour moi...

    dans son livre d'algèbre que j'ai trouvé en faisant les poubelles dans ma jeunesse (à l'époque pour trouver de quoi manger et me vêtir )

    dans son livre il y a aussi la définition d'un A-module mais bon c'est moins joli mais précis

    pour moi les maths sont un langage (il faut aussi que ce soit joliment poétique sinon... autant ouvrir un sujet c'est quoi un A-module)
  • salut Fin de Soirée

    Dans un parallélogramme ABCD

    les vecteurs $\overrightarrow{AC}$ et $\overrightarrow{BD}$ sont parallèles

    $\overrightarrow{AC} +\overrightarrow{AB} = \overrightarrow{AB} + \overrightarrow{BD} = \overrightarrow{AD}$

    J'applique la relation de Chasles $\overrightarrow{AB} + \overrightarrow{BD} = \overrightarrow{AD}$
  • Bonsoir
    dans un parallélogramme $ABDC$, je cherche à démontrer que :
    $\begin{cases}\overrightarrow{AB} + \overrightarrow{BC} = \overrightarrow{AC} \\\ \overrightarrow{BC} + \overrightarrow{AB} = \overrightarrow{AC}\end{cases} $
    je vais calculer $\overrightarrow{BC} + \overrightarrow{AB}$
    $ABCD$ étant un parallélogramme ,j'ai $\overrightarrow{AB} = \overrightarrow{CD}$
    donc $\overrightarrow{BC} +\overrightarrow{AB} = \overrightarrow{BC} + \overrightarrow{CD} = \overrightarrow{BD}$
    et comme $\overrightarrow{AC} = \overrightarrow{BD}$
    je peux dire $\overrightarrow{BC} + \overrightarrow{AB} = \overrightarrow{BC} + \overrightarrow{CD }= \overrightarrow{AC}$
    En conclusion : $\overrightarrow{AB} + \overrightarrow{BC } = \overrightarrow{BC} + \overrightarrow{AB}$
    l'addition vectorielle pour l'ensemble $E = \{\overrightarrow{AB} ; \overrightarrow{AC } ; \overrightarrow{BC}\}$ est commutative.
  • Salut yann06,

    je ne sais pas où tu veux en venir mais l'addition vectorielle n'est pas définie sur ton ensemble $E$ puisque, comme dans des exemples précédents, l'addition n'est pas interne à cet ensemble, par exemple $\overrightarrow{AC} + \overrightarrow{BC} \notin E$.

    De plus, même en supposant que ton addition soit bien définie, tu as montré que $\overrightarrow{AB} + \overrightarrow{BC}=\overrightarrow{BC} + \overrightarrow{AB}$ mais tu n'as pas montré qu'on avait également $\overrightarrow{AB} + \overrightarrow{AC} = \overrightarrow{AC} + \overrightarrow{AB}$ (ni d'autres "combinaisons") donc tu n'as pas montré la commutativité sur tout ton ensemble.

    Enfin, ton message ne me semble pas tellement en rapport avec la discussion de départ puisque $E$ n'est pas un espace vectoriel. En effet, comme ça t'a été dit plusieurs fois, tout espace vectoriel réel (sur l'ensemble $\mathbb{R}$) contient une infinité de vecteurs (cf. les nombreux messages précédents sur l'exemple des trois vecteurs définis à partir d'un triangle $ABC$).

    Si tu changes de sujet (ce qui semble être le cas ?), il faut que tu ouvres un autre fil de discussion, comme ça t'a déjà été signalé auparavant.

    Cordialement.

    m.
  • Bonsoir Michael ,

    Je viens d'avoir ton message et je te remercie pour tes explications

    J'aurais voulu ouvrir une autre discussion , mais à vrai dire , je ne savais pas vraiment quel titre de la discussion ???

    et maintenant , j'ai bien compris que l'addition vectorielle n'est pas définie pour cet ensemble
  • je me rappelle que tu m'avais posé cette question :
    La soustraction est-elle une loi de composition sur $\mathbb{N}$ ? Sur $\mathbb{Z}$ ? Sur $\mathbb{Q}$ ? Sur $\mathbb{R}$ ?

    j'ai essayé de faire ça :
    la soustraction est elle une loi de composition interne de $\mathbb{Z }\times \mathbb{Z} $sur $\mathbb{Z}$ :

    - elle n'est pas commutative $ 1 - 2 \neq 2 - 1$
    (puisque l'on a $-1 \neq 1$ -)

    - elle n'est associative $ (1 - 2) -3 \neq 1 - ( 2 - 3 ) $
    ce qui donne ($-4 \neq 2 $ )

    - pour l 'élément neutre , j'ai essayé :

    $\exists\ e \in \mathbb{Z}, \forall a \in \mathbb{Z}$
  • Une loi de composition interne n'a aucune raison d'être commutative, associative ou d'avoir un élément neutre (mais tu as raison, la soustraction n'est ni associative, ni commutative... En revanche, elle a un élément neutre évident).
    Une loi de composition interne (une opération, si tu préfères) sur un ensemble $E$ est une application qui prend des éléments dans $E$ et renvoie un élément de $E$. Par exemple, si je note $*$ une loi de composition sur $E$, elle est interne si pour tout élément $a$ et $b$ de $E$, l'élément $a*b$ est dans $E$. Exemple : l'addition dans $\mathbb{N}$ est une loi de composition interne car lorsque tu additionnes deux entiers naturels, tu obtiens un entier naturel.
    Est-ce le cas pour la soustraction ? Conclusion ?

    Concernant les nouvelles discussions : choisis un titre du mieux possible, s'il ne convient pas, un modérateur corrigera.
  • Bonsoir Michael ,

    Pour la soustraction , si je prends deux entiers naturels 1 et 2
    j'effectue la soustraction , (1 - 2 ) = -1 , j'obtiens un entier relatif (avec signe ) donc dans $\mathbb{Z}$ et pas dans $\mathbb{N}$

    C'est cela ?
  • Oui, donc la soustraction n'est pas une loi de composition interne sur l'ensemble des entiers naturels.
  • bah moi je vois depuis hier la puissance de la définition d'un A-module
    et donc aussi d'un K-module
    donnée par Jacqueline Lelong-Ferrand
    quand je pense que c'est en faisant les poubelles que j'avais trouvé son bouquin d'algèbre(c'est fou)
    oui un truc qu'elle a dit et dont personne parle (sur ce sujet là)
  • Bonsoir Bruno
    pause clope
    Hommages à Jacqueline Lelong-Ferrand
    Nina Hagen lui dédicace "so bad" https://www.youtube.com/watch?v=HrPm-TAoRLM
    la seule musique qui fait vraiment aimer les maths
    NH c'est du lourd!
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.